La démocratie contre le peuple / Du bon usage des fake's / Bassompierre
La démocratie contre le peuple.
Le principal argument que font valoir « les intellectuels organiques » 1pour soutenir le pouvoir de Monsieur Macron c’est sa « légitimité démocratique ».
Monsieur Macron, ayant été élu Président de la République, avec une majorité incontestable, les lois immortelles de la démocratie le nimbent d’une aura présidentielle non moins sacrée que celle de nos anciens rois.
Les défenseurs les plus acharnés de l’ordre et du progrès sont pourtant bien obligés d’admettre que Monsieur Macron a été élu par défaut, avec un taux d’adhésion qui varie, selon les estimations entre 14 °/° et 18 °/° et un taux d’abstention qui rend son élection pour le moins problématique.
Depuis longtemps le parti majoritaire dans notre pays est celui des abstentionnistes et il faut reconnaître que l’apolitisme déclaré des Gilets Jaunes n’est pas sans correspondre à l’indécision dont a profité le candidat qui a fait semblant de rejeter la droite et la gauche pour mieux les enrôler toutes les deux « en même temps » dans sa besace.
La vérité, on la trouve, je crois dans la bouche de Michel Onfray, quand il fait remarquer qu’il n’y aura pas de solution tant que la France restera endiguée dans l’Europe de Maestricht et que même si Le Pen, Mélenchon ou Dupont-Aignan arrivaient au pouvoir ils continueraient la même politique.
Les revirements de Marine Le Pen, après le départ de Florian Philippot, confirment ce diagnostic.
Et si la force de Monsieur Macron, jusqu’à présent, est de rester apparemment le seul pilote à bord, c’est parce que dans son for intérieur chaque citoyen est persuadé que la relève est impossible et que, comme le dit le slogan libéral : « il n’y a pas d’alternative ». .
On a vu Chirac l’emporter grâce aux promesses de réduire la « fracture sociale » et de sortir de la « pensée unique » pour mieux les renforcer l’une et l’autre après son élection,
On a entendu Hollande désigner « la finance » comme son ennemi principal pour s’empresser ensuite d’accroître le pouvoir des Banques et des Multinationales sur l’Etat et de garantir les dividendes des actionnaires ainsi que les revenus des patrons au détriment des salariés.
Et il faut rappeler la première débandade de la « gauche » quand en 1983 François Mitterand a publiquement renoncé à ses ambitions socialistes pour se mettre piteusement à la remorque du Marché !
L’exemple de la Grèce soumise à une troïka dont les intentions « totalitaires » sont parfaitement assumées est venu accroître encore le cynisme et l’arrogance des maîtres du jeu mondial.
Loin de créer les conditions d’un renversement, ces victoires des « algorithmes » sur le vivant ont au contraire assoupi la conscience critique d’un peuple accusé de « populisme »…
Et les apologistes du système poussent leur avantage jusqu’à reprocher au peuple le droit d’exister.
Contre toute attente, les Gilets Jaunes font entendre « le cri du peuple » et ils en sont punis par une répression qui est en soi une provocation pour discréditer les manifestants en les assimilant aux casseurs.
Or, loin de porter le flambeau du radicalisme révolutionnaire, ils risquent de rester prisonniers de leur abstentionnisme en créant un vide que Monsieur Macron s’est empressé de remplir avec l’enfumage du Grand Débat.
Le refus d’aller à la soupe en faisant de la politique fait à la fois la force et la faiblesse des Gilets Jaunes mais on ne sortira jamais de la nasse tant qu’on n’aura pas tranché la question de la souveraineté en inversant le rapport de forces entre les Banques et les Etats.
Non seulement nos élus n’en ont jamais eu le courage depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, mais aucun n’a osé amender quelque peu la coercition libérale en séparant les banques de dépôt des banques d’investissement.
On peut croire d’ailleurs que si quelqu’un se hasardait à le faire il serait vite victime d’un coup de Jarnac dont les milieux d’affaires ont le secret.
La leçon des « subprimes » n’a servi qu’à conforter un peu plus les avantages d’un capitalisme spéculatif au-dessus de la mêlée car au-dessus de tout soupçon.
C’est bien là où le bât blesse dans l’inconscient même des gens les plus indignés par les inégalités dont ils souffrent.
Et malgré le soutien de la majorité des Français et la longévité de leur mouvement, les Gilets Jaunes sont menacés aujourd’hui par la stagnation d’un Grand Débat qui montre une fois de plus la force des illusions dans des esprits embobinés par le tiers inclus de la Démocratie.
Si la révolte gronde encore, elle restera impuissante tant qu’elle ne mettra pas en cause non seulement la démocratie représentative mais sa face noire, sa face obscure, le capitalisme spéculatif qui aujourd’hui domine le monde et a plus d’un tour dans son sac.
Ce n’est pas un hasard si les experts qui trônent à France-Info accusent les « ultra-gauches » et les « ultra-droites » de vouloir renverser le capitalisme.
Il fut un temps où « l’intelligentsia » manifestait contre la guerre de Corée, contre la guerre du Vietnam, aujourd’hui ses successeurs ont retourné leurs vestes et se font au nom de la démocratie les apologistes des Multinationales qui imposent leur loi aux Etats.
Même si le crédit du Président Macron est fort entamé aux yeux de la plupart des Français, les partisans d’une alternative ne doivent pas se réjouir trop tôt.
L’alliance entre la démocratie représentative et le capitalisme spéculatif étouffe encore aujourd’hui dans son carcan tous les peuples de la planète.
Et les velléités de rébellion sont immédiatement stigmatisées par les contempteurs du « populisme » et du « nationalisme » dont Bernard-Henri Lévy est l’illustre chef de file.
Seule une révolution de l’esprit pourrait déboulonner les vaches sacrées qui régissent les neurones de la plupart de nos concitoyens, y compris ceux des Gilets Jaunes : la Liberté, la Fraternité, l’Egalité, la Modernité, le Progrès sont des archétypes sur lesquels l’union siamoise entre la foi démocratique et la puissance spéculative est fortement arcboutée.
Le principal mérite des Gilets Jaunes est d’avoir pour la première fois, dans les ronds-points, redonné un sens aux principes républicains qui n’étaient plus que des coquilles vides : la Liberté qu’ils ont osé prendre, la Fraternité qui les unit, l’Egalité qu’ils inventent en gommant entre eux toutes les différences de classe, de race, et même d’opinion.
La colère, telle est leur seul dénominateur commun, et cette colère, la grande majorité des Français la partagent contre un pouvoir usurpé, un pouvoir qu’ils ont nommé et qui les a dupés.
En croyant la partie définitivement gagnée, le macronisme a bien failli mener jusqu’au bout la tâche qui lui était assignée par les maîtres d’œuvre de la mondialisation.
Emmanuel le bien nommé, l’homme providentiel, le nouveau Messie, Emmanuel Macron, donc, a failli être victime des « délices de Capoue » car, en écrasant sans merci toutes les catégories de la société, il a créé dès les débuts de son mandat les conditions idéales pour une « convergence des luttes ».
Mais à en juger par les divisions qui s’instaurent dans le camp de la contestation, aussi bien dans les syndicats que chez les Gilets Jaunes, on a des raisons de croire que le talon de fer dont parlait Jack London, a encore de beaux jours devant lui.
Macron peut compter sur le soutien des intellectuels de service, toujours prêts à défendre les acquis d’un système dont ils sont les bénéficiaires.
Devant la montée des périls dans cette Europe qu’ils ont sanctifiée dans leur prose, une trentaine de ces Brutus au petit pied vient de se conjurer pour la défense de la démocratie.
Ces porte-parole de la bien-pensance sont les Fouquier Tinville de la vindicte humanitaire, les Torquemada de la pensée unique, les Ayatollah de la fracture sociale, ils se réclament d’un libéralisme dont ils ont usurpé le nom. Comme Saint-Just, mais avec moins de panache, ils attaquent les libertés au nom de la Liberté car pour eux il n’y a qu’une liberté, celle du Marché, la Liberté d’un ordre mondial qui ressemble comme un frère à celui rêvé par Hitler et par Staline.
Tout simplement ils ont inversé le langage et font semblant de croire aux mots qu’ils emploient pour mieux valider leur haine de l’égalité, de la fraternité, de la liberté et avant tout leur haine du peuple.
On peut relever entre autres la signature de Milan Kundera, jadis célèbre pour sa dissidence anticommuniste.
Milan Kundera a été le compagnon de lutte de Vaclav Havel qui a fait un éloge vibrant des bombes «humanitaires » que l’OTAN a déversées sur la Yougoslavie sans l’accord de l’ONU, une opération de terrorisme international qui n’avait rien à envier aux agressions hitlériennes contre la Tchécoslovaquie et la Pologne.
Ces « pacifistes » qui dénoncent la menace russe ont soutenu voire provoqué les croisades désastreuses menées par les Occidentaux dans le Proche Orient.
Et il est également significatif que les apôtres d’un humanisme dévoyé oublient dans leur pamphlet les manifestations les plus visibles de la renaissance du nazisme en Ukraine et dans les pays baltes, sous le patronage de l’Union européenne.
Cet oubli n’est pas le fait du hasard, il est tout simplement la marque de la parenté entre les néo-nazis ukrainiens, baltes ou polonais et les intellectuels libéraux.
Ils sont soudés par un réflexe de Pavlov qui paralyse leur jugement face à « la Russie de Poutine ».
La campagne antirusse organisée par les Anglo-Saxons pour des raisons géopolitiques s’appuie sur les mêmes sentiments primaires qui sous le III ème Reich mobilisaient des masses haineuses contre les Juifs.
On montre souvent les Bolcheviks le couteau entre les dents, mais aujourd’hui, le fanatisme a changé de camp et les libéraux si tolérants et bénins en paroles sont des fauves altérés de sang dès qu’on agite le chiffon rouge du populisme qui s’associe sans doute à leurs yeux aux Communards massacrés dans la Semaine Sanglante par leurs ancêtres Versaillais.
Il n’est pas étonnant que Luc Ferry reproche aux policiers de ne pas dégainer et de ne pas tirer dans le tas pour défendre la démocratie.
Et il est dans l’ordre des choses que Castagner vilipende « la peste brune » pour cautionner les violences de ses troupes envers des citoyens qui n’ont que le tort de manifester.
Castagner est le Gallifet, le Cavaignac des Gilets Jaunes.
Macron n’est pas seulement le clone d’Attali il est la réincarnation de Thiers, le sauveur de la bourgeoisie qui s’était déjà allié à l’Allemagne pour écraser les ouvriers parisiens.
Macron se prévaut de son origine modeste mais sa morgue, son cynisme, son mépris des petites gens l’inscrivent dans la droite ligne des parvenus de l’ancien régime.
Il vient de se joindre au chœur des gouvernements qui reconnaissent le président autoproclamé du Venezuela et appellent au renversement du président élu.
Ceux-là mêmes qui condamnent la Russie pour « l’annexion » de la Crimée, ne respectent le droit international que lorsque cela les arrange.
On se moque des « théories du complet » mais on ne cesse de les utiliser en attribuant sans preuves les échecs de la démocratie dans le monde à l’ingérence russe.
J’ai entendu un expert désigner doctement les trois organisateurs secrets des « fakes » qui polluent les esprits : les Gilets Jaunes Maxime Nicolle, Eric Drouet et, bien sûr, Vladimir Poutine…
Ces amalgames sont les symptômes de la déconnexion entre les mots et les faits qui pourrait passer pour une dyslexie particulière si elle n’était l’expression d’un racisme culturel qui n’a rien à envier au racisme ethnique des nazis.
Pour endiguer les Gilets Jaunes, qui « les font chier », de bons esprits voient en Macron « le rempart contre le fascisme ».
Ils ne savent même pas compter tout ce que Macron leur fait perdre, égoïstement parlant.
Ils oublient que ce ne sont pas les Gilets Jaunes qui ont amputé les retraites, augmenté les taxes, supprimé les aides, diminué le pouvoir d’achat, démantelé le code du travail, enrichi les « premiers de cordée » et appauvri les « sans dents »..…
Ils n’osent pas admettre que loin d’être un rempart contre le fascisme, Macron est en réalité le rempart du fascisme que nous subissons tous les jours sous la loi d’airain de la Démocratie.
Il en est de même des « forces de l’ordre » qui au lieu de massacrer les Gilets Jaunes devraient faire cause commune avec eux
Les uns et les autres se fient à la voix de leur « tiers inclus », la voix de la Foi dans la Démocratie, au lieu de faire usage de leur bon sens, qui est d’après Descartes la chose du monde la mieux partagée.
Bassompierre
1 J’emprunte à François Bégaudeau la distinction entre « les intellectuels organiques » et les « intellectuels critiques »...
JCG :
qu'est-ce qui va changer le rapport de forces ? de toutes petites mesures fiscales ont déclenché un mouvement social et politique, pas vu depuis 50 ans et plus, un mouvement pas prêt de s'éteindre, bien installé car les GJ savent ce qu'ils ne veulent plus, ont surmonté la peur et travaillent à ce qu'ils veulent, devenir constituants; ce qui est autre chose que l'horizontalité et qui demande une sacrée persévérance
est-ce en préparant consciemment la grève générale jusqu'à satisfaction qu'on changera le rapport de forces ? espérant qu'une préparation consciente donnera le résultat escompté, certains y croient; l'histoire nous apprend les ruses de l'histoire
réclamer la convergence des luttes, est-ce réalisable après des décennies de grèves tournantes, de grèves de 24 H, de manifs bidons, de compromissions et de collaboration de classes ? les appareils préfèreront être détruits que de se détourner de la collaboration appelée négociation; certains y croient;
sera-ce un effet papillon, qui sortira de leur zone de confort les 3 à 6 millions de tièdes, genre une photo (comme celle de la petite fille sur une route au Viet-Nam qui fit basculer la guerre, mais pas celle de Aylan, l'enfant noyé retrouvé sur une plage, ni celles d’aucun éborgné),
genre un fait divers particulièrement chargé symboliquement;
genre un scandale politique (pas le cas avec l'affaire Benalla)
seront-ce des milliers de micro-actions dont on ne connaît jamais les effets secondaires et tertiaires ?
donc penser et agir là où on est en sachant comme le dit Shakespeare: « Rien de ce qui est, n’est »; la vie est un songe parce que tout réel, tout ce que je dis réel est vu à travers mon prisme mais si je suis un songe et passif dans ce songe, peut-être puis-je aussi assumer un rôle en partie actif dans le songe (on peut avec entraînement, intervenir un peu dans ses rêves, en lien avec l'inconscient collectif)
Du bon usage des « fake’s »
Que les mânes d’Etiemble me pardonnent, mais pour une fois le mot est trop joli pour que je le remplace par une périphrase bien française.
Fake, cela sonne si bien et on en fait un si bon usage !
On sait que le Président Macron dans son souci de moraliser la vie publique, veut faire voter une loi contre ce qu’on appelle en bon français « les fake news ».
A l’origine il y a une polémique qui, comme par hasard, a visé la Russie.
Lors de la visite du Président Poutine qu’il avait invité à Versailles, il avait protesté contre des journalistes russes qui avaient rapporté une rumeur sur sa prétendue homosexualité…
Le péché, certes, était mortel et méritait cette grossièreté vis-à-vis de son hôte, mais Vladimir Poutine en a vu d’autres et est resté impassible.
On peut toutefois s’étonner que Jupiter s’en prenne aux Russes qui n’avaient fait que répercuter une « fausse » nouvelle propagée par la presse française qu’il se garda bien de mettre en cause.
Mais comme on le sait, les Russes sont devenus les têtes de Turc de la désinformation occidentale et on trouve tout naturel que l’on en use envers eux sans cérémonie, puisqu’ils sont de toute façon coupables, coupables de toute éternité, coupables de naissance, coupables parce que russes, comme hier les Juifs étaient coupables parce que Juifs.
Il serait indécent de choisir entre les démocrates et les populistes, entre les « souverainistes » et les libéraux, qui comme leur nom l’indique sont les partisans de la liberté.
Dès lors, « haro sur le baudet ! » tous les moyens sont bons pour vilipender non la réalité d’un pays, de son président, de son peuple, mais leur représentation fantasmée.
On n’a pas à se donner la peine de prouver contre la Russie des accusations que le bon sens le plus élémentaire suffirait à démentir, comme l’affaire Scripalia ou celle de l’attaque chimique de la Gouta, des faits qui n’ont jamais été prouvés mais qui restent incrustés dans l’imaginaire collectif occidental comme des révélations divines.
Un autre élément est venu accroître la bile de Jupiter envers Russia to day dont l’édition française a eu le tort de plaire aux Gilets Jaunes qui lui ont accordé un traitement de faveur…
Mais les « fakes » sont un terrain glissant pour les dirigeants occidentaux quii se prétendent l’incarnation de la morale.
Il est facile à prouver que ceux-là mêmes qui les condamnent avec la plus grande vigueur en ont fait depuis longtemps leur moyen préféré de justifier leurs coups bas.
Même si parfois il arrive au Président français de ruer dans les brancards pour défendre ce qu’il ose encore appeler « la souveraineté » de la France, il ne manque jamais de suivre aveuglément ses partenaires anglo-saxons dans leur croisade antirusse.
Il existe en face de la Russie un « front du refus » qui repose uniquement sur une diabolisation qui n’est que l’expression du cynisme, de la duplicité et de la mauvaise foi.
Kara Murza a dit que la démocratie occidentale était « l’empire du mensonge et de la falsification ».
Il faut croire que les grandes têtes molles qui manipulent l’opinion courante ont à coeur de lui donner raison.
Mais ils n’ont cure de discréditer ainsi la sacro-sainte démocratie en commettant le mal au nom du bien .
En se targuant de la démocratie pour opprimer les peuples ils sont trop imbus de leur bon droit pour comprendre tout le tort qu’ils font à la démocratie.
L’usage péjoratif du mot « populisme » pourrait être compris par un martien, mais non par des gens dont les neurones sont mortellement infectés par la maladie du langage qui n’en finit pas de corrompre les esprit, jusqu’à la débandade finale qui ne saurait tarder.
Comme exemples des « fakes » qui, depuis un demi-siècle scandent le déclin de l’Empire occidental, on peut se contenter de citer les plus notoires.
Il peut sembler inutile de rappeler le « fake » qui a servi de prétexte à l’invasion de l’Irak dont on continue à subir les conséquences catastrophiques.
Il en a été de même pour la destruction de la Libye et l’assassinat du président Khadafi provoquées par une fausse information sur la nécessité de protéger les populations civiles contre une menace inventée pour les besoins de la cause.
Le stratagème n’était pas nouveau et avait déjà fait ses preuves, notamment pour justifier l’attaque de l’Otan contre la Yougoslavie qui a été bombardée pendant 78 jours sur la foi du « fake » du « fer à cheval ».
Il s’agissait du projet terrifiant d’extermination des Kossovars par l’armée serbe grâce à un dispositif en forme de « fer à cheval ».
Il a été prouvé par la suite que le faux document qui avait crédité cette menace provenait des services secrets bulgares en collusion avec le ministre allemand de la Défense Rudolf Scharping qui a crédité cette affbulation.
Seul Le Monde diplomatique a rappelé récemment cette provocation dont on aurait tort de se scandaliser car elle est devenue un moyen commode de faire accepter par les populations les violations délibérées du droit par la caste politico-financière qui nous gouverne.
Dans le cas de l’attaque de la Yougoslavie, on se trouve devant une double infraction, d’abord, parce qu’elle a éu lieu sans l’aval de l’ONU, ensuite parce qu’elle transgressait le droit de l’Otan lui-même, qui interdisait l’attaque d’un pays qui ne menacerait pas un de ses membres, comme l’a montré Jacques Hogard dans son livre L’Europe s’est arrêtée à Pristina.
Aujourd’hui la Russie fait les frais du même stratagème.
On a eu droit récemment sur la chaîne parlementaire à une séance de russophobie au cours de laquelle une dame qui fait carrière dans la diffamation de la Russie affirmait haut et fort que Vladimir Poutine avait « militarisé » la société russe et préparait la guerre contre l’Europe.
Dans ce débat qui avait réuni la fine fleur des experts en la matière, seul Fedorovski essayait de faire entendre quelques vérités, tout en ménageant la chèvre et le chou.
Quand la Russie a droit à une information, elle est forcément négative, mais on évite d’aborder des sujets sensibles comme la crise ukrainienne parce que la plupart des journalistes et des hommes politiques sont incapables d’en parler autrement qu’en rabâchant des « fakes » qui, depuis longtemps, ont remplacé la réalité d’un pays ravagé par ceux qui ont pris le pouvoir depuis Maïdan.
Ainsi nos bons apôtres réciteront comme une leçon bien apprise qu’on sanctionne la Russie parce qu’elle ne respecte pas « les accords de Minsk » alors que ce n’est pas Vladimir Poutine qui est responsable de leur application, mais bien Piotr Porochenko qu’on se garde bien d’incriminer pour ne pas déplaire à ses protecteurs américains. .
Il faut d’ailleurs rappeler que ces accords ont été signés sur l’initiative du Président russe pour arrêter une guerre qui n’avait fait que trop de victimes aussi bien parmi les combattants que dans la population civile du Donbass qui a été pilonnée pendant cinq ans et exposée aux pires exactions de la part des bataillons néo-nazies.
Les dernières élections présidentielles ukrainiennes ont été entachées d’un si grand nombre d’infractions que leur résultat ne devrait pas étre entériné dans une démocratie qui se respecte. Mais vous n’en saurez rien, à cause du silence des « médias » sur une situation qui, si on la connaissait, montrerait trop visiblement les effets désastreux de « la révolution dans la dignité », fomentée par les Etats-Unis avec la complicité de l’Union européenne.
Vous ne saurez jamais que les observateurs russes ont été interdits par le gouvernement ukrainien, que les trois millions de travailleurs ukrainiens en Russie sont dans l’incapacité de voter de même que les habitants des républiques de Donetsk et de Lugansk.
Si monsieur Macron réussit finalement à faire voter sa loi contre les « fakes » il devra donc mettre en accusation tous ceux qui depuis cinq ans répandent sur la situation en Ukraine, en Crimée et dans le Donbass des informations qui n’ont aucun rapport avec la réalité.
Et il devra se mettre en accusation lui-même puisqu’il se porte garant d’une lecture des événements entièrement pervertie par les présupposés idéologiques.
Les slogans familiers de nos chaînes officielles de radios peuvent être considérés comme des « fakes » destinés à abuser les auditeurs dans la mesure où « Ouvrez l’info » clamé sur France-Info aussi bien que « l’esprit d’ouverture » prôné par France-Culture sont restés jusqu’à présent des vœux pieux que l’on se garde bien de mettre en pratique.
Pour en juger on peut citer le sort des journalistes ou des intervenants qui osent précisément « ouvrir l’info » et pratiquer « l’esprit d’ouverture » : Frédéric Taddei ou Michel Onfray, par exemple, sans oublier Daniel Mermet que l’on a mis prudemment au rencart pour protéger l’innocence de ses auditeurs.
Il vaut mieux en rire qu’en pleurer et il est vrai que la France macronienne, après la France hollandaise et la France Sarkozienne ressemble de plus en plus au pays du Père Ubu.
Et on peut ranger parmi les « fakes » tous les discours de nos présidents successifs depuis le Général de Gaulle de la part de policbinelles aux ordres de la finance internationale qui veulent nous faire croire à leur amour pour la France, alors que des « pauves cons » de Sarkozy aux « sans dents » de Hollande, jusqu’aux « gens de rien » de Macron, ils n’ont pu s’empêcher par leurs « petites phrases » d’exhaler leur mépris des Français.
Et la main mise des technocrates de Bruxelles sur les moindres détails de notre vie est sans doute le « fake » par omission le plus énorme qu’on ne saurait voir, bien qu’il vienne encore de se manifester avec la fermeture définitive d’une usine de papier qui met à pied huit cents salariés pour obéir à la réglementation européenne qui interdit à un Etat de venir en aide aux entreprises.
On assiste ainsi, au nom de la paix et de la liberté au dépeçage systématique de notre appareil de production et au sacrifice des travailleurs au profit des actionnaires, car entre les salaires et les dividendes nos gouvernants ont toujours opté pour le capital au détriment du travail.
Mais il faut reconnaître que les autorités n’ont pas le monopole des « fakes » et que les opposants quels qu’ils soient savent aussi en faire bon usage.
Ainsi Jean-Michel Blanquer, le seul ministre compétent de la macronie, s’est plaint devant le Parlement des « bobards » qui, d’après lui, ont trompé l’opinion sur le sens de sa réforme.
Mais ses opposants lui rétorquent qu’ils s’appuient sur le texte et l’accusent à leur tour de « noyer le poisson », de « jeter de la poudre aux yeux », bref de commettre lui-même un « fake » en dénonçant des « fakes ».
Il est vrai que Jean-Michel Blanquer a eu le mauvais goût de changer radicalement les orientations désastreuses prises par Madame Najaut Belkacem, une ministre de l’éducation incapable d’écrire correctement trois lignes en français.
La question des « fakes » sur cette réforme reste donc ouverte.
Mais pour aborder une autre actualité plus brûlante, celle des Gilets Jaunes et des Casseurs, on peut mettre cette rubrique sous le signe des « fakes » par omission, des « fakes » par complicité tacite entre les faiseurs d’opinion et les vrais détenteurs d’un pouvoir dont Monsieur Macron n’est que la marionnette.
On ne saura jamais les véritables ressorts du triomphe de Macron, mais un observateur impartial devrait s’interroger sur le rôle des casseurs dans sa résistance héroïque à une rébellion qui dure à présent depuis vingt semaines et qui continue à avoir le soutien d’une majorité de Français.
Il suffit de se demander à qui profite le crime pour répondre à cette question, car sans les casseurs qui ont discrédité le mouvement, sans les mythiques et mystérieux « blackblocs» qui veulent renverser la république il est certain que Jupiter aurait bien été obligé de « détricoter » les mesures prises en faveur des riches et au détriment des pauvres et des classes moyennes.
Et comme monsieur Macron n’est pas tombé de la dernière pluie je suppose qu’avec son acolyte Castagner il a pensé avant moi à l’aide précieuse que les casseurs, et seulement les casseurs peuvent lui apporter pour qu’il continue de son côté à « casser » la France, car s’il y a des faux casseurs, on ne peut douter que le vrai casseur, c’est Macron qui remplit scrupuleusement la mission que lui ont donnée ses commanditaires et qu’il continuera à remplir grâce à l’enfumage du Grand Débat, un autre « fake » qu’on ne saurait voir mais qui depuis des mois détourne l’attention des vrais problèmes et permet à Macron et à ses sous-fifres de « garder le cap ».
Mais les « fakes » sont forcément sélectifs et on a pu voir récemment à l’Assemblée une députée de l’opposition attribuer quelques « fakes » à la nouvelle porte-parole de l’Elysée sans que le premier ministre ait pris la peine de la démentir.
S’il est relativement facile de démasquer des » fakes », il est quasiment impossible d’implanter la vérité dans une opinion déjà forgée.
Ainsi on contine à nous seriner que « Srebenica est le plus grand masscre depuis la deuxième guerre mondiale » en oubliant les huit cent milles victimes du génocide du Rwanda sans compter les millions de victimes du génocide du Congo qui se poursuit tranquillement aujourd’hui sans que personne s’en émeuve.
Dans le conflit syrien on a prouvé le double jeu des « casques blancs » manipulés par le M 6 anglais, le même qui a confectionné l’affaire Scriapalia.
Ces combattants de Daesch ont su se faire passer pour des sauveteurs bénévoles et ils ont l’habitude d’inventer des « fakes » régulièrement repris par l’Observatoire syrien des droits de l’homme pour donner des prétextes à une intervention occidentale qui, comme au Kosovo, permettrait aux Islamistes de gagner la partie.
Pour démonter le « fake » sur l’attaque chimique de la Gouta les Russes ont retrouvé des enfants donnés pour morts qui ont témoigné de la mascarade organisée pour faire croire à leur empoisonnement.
Mais les dirigeants occidentaux jugeant a priori qu’un témoignage en faveur des Russes et des Syriens ne pouvait pas être crédible ont refusé de participer à cette « mise en scène » sans même prendre en compte des témoignages dont la véracité ne pouvait faire aucun doute du fait qu’il s’agissait bien des mêmes enfants.
Il faut donner la priorité à des « fakes » destinés à cautionner un changement de politique ou à servir les intérêts des grandes puissances, mais il y a aussi dans l’histoire des cas flagrants de « fakes » certes mineurs mais qui méritent le détour.
On peut citer de nombreux cas de « fakes » à l’origine de l’épuration qui, après la guerre, a frappé de nombreux écrivains et artistes.
Wilhem Mengelberg l’un des plus grands chefs d’orchestre de la première moitié du Vingtième siècle, n’a jamais compris pourquoi on lui avait interdit de diriger pendant six ans à cause d’un repas au cours duquel il aurait crié « Heil Hitler ! »
Or, non seulement il n’a jamais crié « Heil Hitler ! » mais il a sauvé les musiciens juifs de son orchestre et a fait jouer la musique d’Hindemith proscrite par les nazis.
Wilhem Furtwangler aurait connu le même sort, s’il n’avait eu la chance de trouver un défenseur convaincant dans la personne de Yehudi Menuhin.
Une autre victime des « fakes » est Violette Morris, appelée « la hyène de la Gestapo » et accusée d’avoir elle-même pratiqué la torture sur des détenus. Or, si elle a effectivement collaboré avec les Allemands, on n’a jamais pu trouver de témoignages pour confirmer des faits qui semblent inventer pour les besoins de la cause par des auteurs qui les ont rajoutés pour assaisonner le menu.
Il fallait bien trouver des boucs émissaires pour laver les crimes de l’occupation, mais on ne sait toujours pas qui a montré au Général de Gaulle une photo de Doriot en uniforme de SS en lui faisant croire qu’il s’agissait de Brasillach pour empêcher de le gracier.
Il était plus facile de condamner des artistes, des écrivains, des acteurs et actrices de cinéma, des gens qui n’avaient souvent rien à se reprocher comme Sacha Guitry, que les véritables responsables du génocide comme Bousquet ou Papon.
Et cette sévérité de pure forme donnait le change car sous son couvert la CIA recrutait allégrement des criminels de guerre comme Barbie ou Gielen pour faire la chasse aux communistes.
S’il arrive qu’on mette au pilori des innocents coupables, il arrive aussi que les « décideurs » favorisent la carrière de personnalités qui auraient davantage leur place dans un bagne qu’au sommet du pouvoir.
Le cas le plus flagrant sans doute est celui d’Hacim Traci, le chef de l’UCK, devenu président du Kosovo grâce à la protection de Madeleine Albright qui a joué un rôle sinistre dans la guerre de Yougoslavie.
Hacim Traci a été accusé d’assassinats et il dirige ouvertement un réseau de drogue, de prostitution et de trafic d’organes dans toute l’Europe. La démonstration de ces hauts faits par Pierre Péan dans son livre sur le Kosovo n’a jamais été démentie, pas plus que sa mise en cause de Boris Kouchner.
Or, lors des cérémonies du 11 novembre on a mis Hacim Traci à une place d’honneur, tandis que le président de la Serbie Alexandre Vucic était relégué dans une tribune secondaire.
On avait de plus hissé le drapeau du Kosovo au sommet de Notre Dame.
On veut faire croire à une erreur de protocole, qui a le bon dos, car ce camouflet concorde trop avec la politique de la France pour être une bavure involontaire.
L’honneur exorbitant et immérité accordé à un voyou musulman et l’ humiliation de la Serbie est la signature d’un renversement de l’orientation de la France que François Mitterand avait refusé..
Depuis notre engagement dans le bombardement de la Yougoslavie, tous nos gouvernements ont pris le parti d’un islamisme dévoyé au détriment de pays comme la Serbie et la Russie qui ont été nos alliés dans les deux guerres mondiales.
C’est un choix conforme à l’essence même du macronisme fondé sur la discrimination des valeurs françaises et chrétiennes et l’exaltation du multiculturalisme et de la mondialisation libérale.
Notre président ne manque jamais de marquer tout son amour pour notre langue en prononçant en anglais ses discours destinés à la communauté internationale. Et il vient de le prouver de nouveau en mettant à la tête de la « francophonie » une anglophone proche de Kagamey, le président du Rwanda qui ne cache pas sa haine de la France.
Les « fakes » servent toujours à dénigrer un adversaire économique ou idéologique mais ils sont surtout les instruments d’une politique de domination destinée à asservir les peuples au nom de la démocratie.
On m’accusera certainement d’alimenter un « théorie du complot », mais les théorie du complot ne sont que les « dégâts collatéraux » d’une entreprise de spoliation des nations et des individus beaucoup plus profonde, sournoise et efficace que les sornettes qu’ agitent de piètres tacticiens de la désinformation, une entreprise de pollution des esprits par ce qu’on appelle d’un autre joli mot du franglais « le mainstream », bien nommé, un « courant principal », aussi puissant que le « golfstream » destiné à asseoir le pouvoir d’une caste de spéculateurs, de parasites et de crapules à la tête du monde civilisé.
Bassompierre
Théologie de la provocation / Gérard Conio - Blog de Jean-Claude Grosse
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et si on regardait à l'est
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La vision russe du cosmos/Gérard Conio - Blog de Jean-Claude Grosse
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