Synthèse participative sur quelle école en France
Qui doit être au centre: l'élève ou l'enseignant?
voici une synthèse participative, demandée par Désirs d'avenir à partir de l'article sur l'école finlandaise, qu'on doit à Laurent Carle. Cette synthèse a été rédigée par (grossel) à partir des réactions des internautes à cet article sur Désirs d'avenir et musclée par Laurent Carle (LC).
synthèse envoyée à Désirs d'avenir, le 25 janvier

La comparaison entre l’école finlandaise et l’école française révèle que la première met au centre, l’élève et la pédagogie, que la seconde met au centre, l’enseignant et les savoirs. Les 2 modèles ne sont pas incompatibles puisque les élèves finlandais savent plus et mieux que leurs homologues français et en France, on a eu d’excellents pédagogues dont on a perdu les attitudes (Freinet et bien d’autres).
Si on a perdu les attitudes pédagogiques en France, c'est bien parce que le centre ne peut pas héberger prioritairement les savoirs et... prioritairement les élèves. Ou alors il faudrait formuler : on a connu en France à certaines époques et avec quelques pédagogues des écoles fonctionnant pédagogiquement, comme en Finlance aujourd'hui, mais la tradition du magistrocentrisme a repris définitivement le dessus.
Pourquoi a-t-on tant de difficultés en France à réaliser une réforme profonde de l’Éducation nationale ? Inutile de chercher des explications toujours parcellaires et discutables qu’il s’agisse d’accuser le « corporatisme des enseignants », l’ « irresponsabilité des gouvernements », les « conditions matérielles d’enseignement »… Cherchons plutôt des solutions. Mais le problème n'est ni technique, ni programmatique, ni didactique, ni budgétaire. Il est politique et moral. Mettre des enfants en concurrence pour mieux sélectionner les meilleurs est incompatible avec la distribution d'un savoir exigeant minimum partagé par tous. Faire concourir des enfants qui viennent à l'école pour apprendre est un détournement pervers et immoral du système "éducatif". Voir ce qu'en dit Rabelais.
Il semble que l’objectif à fixer est que pas un élève ne sorte du système scolaire sans bagages : valeurs, savoirs, compétences, qualifications, diplômes…
Devant la diversité des élèves, des milieux sociaux d’origine, des langues maternelles, des cultures d'appartenance, il semble que la bonne attitude soit de mettre l’élève au centre, dans une école qui soit sa maison, avec des enseignants pédagogues, facilitateurs plus que transmetteurs, travaillant en équipe entre eux mais surtout avec les élèves et les parents. On peut tirer profit non seulement de ce qui se fait en Finlande mais chez nous aussi dans l’accueil des enfants difficiles (souvent psychotiques) dans les CATTP. Ce sont les expériences à la marge qui sont porteuses d’avenir, qui ont à être multipliées (pédagogie du contrat, pédagogie du projet, tutorat,…)
Mettre l'enfant au centre ce n'est pas lui faire une place sous condition qu'il la mérite par son attitude face au "travail" et par ses "résultats". Ce serait alors définir l'école comme la Maison des Enseignants, au centre, qui consentiraient à entrouvrir la porte dans certaines conditions qui, bien entendu, ne seraient jamais remplies. C'est le cas depuis toujours. Il faut commencer par faire de l'école la Maison des Enfants, dont le fonctionnement éducatif ne peut pas se passer de la présence professionnelle des adultes. Ensuite, seulement on peut programmer que cette Maison des Enfants deviennent la Maison pour Tous.
Il y a lieu au départ de définir le plus scientifiquement possible ce que c’est qu’apprendre à lire, les idéologues des méthodes d’enseignement de la lecture étant aujourd’hui en position dominante, cela provoquant les dégâts que l’on sait.
Lire c'est communiquer, c'est penser avec les yeux. Apprendre à lire c'est apprendre à mettre du sens sur des phrases composées de signes graphiques portant un message, une signification. C'est la phrase qui explique le mot. Il n'y a pas de méthode "pédagogique" pour apprendre à lire. Celles que nous connaissons sont des méthodes d'enseignement commercialisées qu'il faut vendre pour amortir l'investissement et faire du bénéfice.
Il y a à revaloriser l’expression écrite par rapport à l’image : les pratiques d’atelier d’écriture, des ateliers de slam ou de rap peuvent être des déclencheurs, toujours avec des écrivains ou des professionnels, les enseignants n’étant pas universels et ne devant pas être les seuls à être mis en présence des élèves.
L’individualisation des parcours, donc des méthodes, des « exercices », doit être la règle mais on ne négligera pas aussi l’apprentissage de sa place dans un collectif à travers le chant choral qui est la première pratique artistique à pratiquer par tous.
On ne fera aucune réforme sans les enseignants ou contre eux. et SANS LES ELEVES
Il faut donc repenser la formation pédagogique des jeunes enseignants (apprentissage de la gestion des conflits, de la violence, du stress, dynamique de groupes..)
Il faut s’appuyer sur les enseignants qui innovent, qui essaient, qui ouvrent leurs classes.
Il faut faire appel à des retraités volontaires, de l’enseignement ou d’ailleurs, pour faciliter le partage plus que la transmission.
Il faut développer l’éducation artistique en s’appuyant sur le réseau culturel français de grande qualité et sur les artistes-animateurs qui sont en nombre.
Pour les enseignants découragés, culpabilisés, qui ont perdu la foi, l’enthousiasme, la vocation mais qui dans l’ensemble font tout ce qu’ils peuvent pour faire correctement leur métier avec des ministres changeant sans cesse, des programmes démentiels, il faut, c’est essentiel, redéfinir les objectifs, alléger et repenser les programmes, faciliter l’initiative et l’innovation…
Des Canadiens en visite pédagogique nous avaient fait remarquer : "chez vous l'institution scolaire change tout le temps, mais dans les classes c'est toujours pareil !"


La comparaison entre l’école finlandaise et l’école française révèle que la première met au centre, l’élève et la pédagogie, que la seconde met au centre, l’enseignant et les savoirs. Les 2 modèles ne sont pas incompatibles puisque les élèves finlandais savent plus et mieux que leurs homologues français et en France, on a eu d’excellents pédagogues dont on a perdu les attitudes (Freinet et bien d’autres).
Si on a perdu les attitudes pédagogiques en France, c'est bien parce que le centre ne peut pas héberger prioritairement les savoirs et... prioritairement les élèves. Ou alors il faudrait formuler : on a connu en France à certaines époques et avec quelques pédagogues des écoles fonctionnant pédagogiquement, comme en Finlance aujourd'hui, mais la tradition du magistrocentrisme a repris définitivement le dessus.
Pourquoi a-t-on tant de difficultés en France à réaliser une réforme profonde de l’Éducation nationale ? Inutile de chercher des explications toujours parcellaires et discutables qu’il s’agisse d’accuser le « corporatisme des enseignants », l’ « irresponsabilité des gouvernements », les « conditions matérielles d’enseignement »… Cherchons plutôt des solutions. Mais le problème n'est ni technique, ni programmatique, ni didactique, ni budgétaire. Il est politique et moral. Mettre des enfants en concurrence pour mieux sélectionner les meilleurs est incompatible avec la distribution d'un savoir exigeant minimum partagé par tous. Faire concourir des enfants qui viennent à l'école pour apprendre est un détournement pervers et immoral du système "éducatif". Voir ce qu'en dit Rabelais.
Il semble que l’objectif à fixer est que pas un élève ne sorte du système scolaire sans bagages : valeurs, savoirs, compétences, qualifications, diplômes…
Devant la diversité des élèves, des milieux sociaux d’origine, des langues maternelles, des cultures d'appartenance, il semble que la bonne attitude soit de mettre l’élève au centre, dans une école qui soit sa maison, avec des enseignants pédagogues, facilitateurs plus que transmetteurs, travaillant en équipe entre eux mais surtout avec les élèves et les parents. On peut tirer profit non seulement de ce qui se fait en Finlande mais chez nous aussi dans l’accueil des enfants difficiles (souvent psychotiques) dans les CATTP. Ce sont les expériences à la marge qui sont porteuses d’avenir, qui ont à être multipliées (pédagogie du contrat, pédagogie du projet, tutorat,…)
Mettre l'enfant au centre ce n'est pas lui faire une place sous condition qu'il la mérite par son attitude face au "travail" et par ses "résultats". Ce serait alors définir l'école comme la Maison des Enseignants, au centre, qui consentiraient à entrouvrir la porte dans certaines conditions qui, bien entendu, ne seraient jamais remplies. C'est le cas depuis toujours. Il faut commencer par faire de l'école la Maison des Enfants, dont le fonctionnement éducatif ne peut pas se passer de la présence professionnelle des adultes. Ensuite, seulement on peut programmer que cette Maison des Enfants deviennent la Maison pour Tous.
Il y a lieu au départ de définir le plus scientifiquement possible ce que c’est qu’apprendre à lire, les idéologues des méthodes d’enseignement de la lecture étant aujourd’hui en position dominante, cela provoquant les dégâts que l’on sait.
Lire c'est communiquer, c'est penser avec les yeux. Apprendre à lire c'est apprendre à mettre du sens sur des phrases composées de signes graphiques portant un message, une signification. C'est la phrase qui explique le mot. Il n'y a pas de méthode "pédagogique" pour apprendre à lire. Celles que nous connaissons sont des méthodes d'enseignement commercialisées qu'il faut vendre pour amortir l'investissement et faire du bénéfice.
Il y a à revaloriser l’expression écrite par rapport à l’image : les pratiques d’atelier d’écriture, des ateliers de slam ou de rap peuvent être des déclencheurs, toujours avec des écrivains ou des professionnels, les enseignants n’étant pas universels et ne devant pas être les seuls à être mis en présence des élèves.
L’individualisation des parcours, donc des méthodes, des « exercices », doit être la règle mais on ne négligera pas aussi l’apprentissage de sa place dans un collectif à travers le chant choral qui est la première pratique artistique à pratiquer par tous.
On ne fera aucune réforme sans les enseignants ou contre eux. et SANS LES ELEVES
Il faut donc repenser la formation pédagogique des jeunes enseignants (apprentissage de la gestion des conflits, de la violence, du stress, dynamique de groupes..)
Il faut s’appuyer sur les enseignants qui innovent, qui essaient, qui ouvrent leurs classes.
Il faut faire appel à des retraités volontaires, de l’enseignement ou d’ailleurs, pour faciliter le partage plus que la transmission.
Il faut développer l’éducation artistique en s’appuyant sur le réseau culturel français de grande qualité et sur les artistes-animateurs qui sont en nombre.
Pour les enseignants découragés, culpabilisés, qui ont perdu la foi, l’enthousiasme, la vocation mais qui dans l’ensemble font tout ce qu’ils peuvent pour faire correctement leur métier avec des ministres changeant sans cesse, des programmes démentiels, il faut, c’est essentiel, redéfinir les objectifs, alléger et repenser les programmes, faciliter l’initiative et l’innovation…
Des Canadiens en visite pédagogique nous avaient fait remarquer : "chez vous l'institution scolaire change tout le temps, mais dans les classes c'est toujours pareil !"
