Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
bric à bracs d'ailleurs et d'ici

Rencontre avec Fabrice Melquiot

25 Juin 2019 , Rédigé par grossel Publié dans #J.C.G., #agora, #développement personnel

Fabrice Melquiot, Les Séparables, J'ai pris mon père sur mon épaule
Fabrice Melquiot, Les Séparables, J'ai pris mon père sur mon épaule
Fabrice Melquiot, Les Séparables, J'ai pris mon père sur mon épaule

Fabrice Melquiot, Les Séparables, J'ai pris mon père sur mon épaule

Rencontre avec Fabrice Melquiot

Soirée de très grande tenue au Télégraphe à Toulon le lundi 24 juin de 19 à 21H, avec Fabrice Melquiot, auteur et directeur de théâtre, sous l'égide de la Bibliothèque Armand Gatti à La Seyne et du Pôle au Revest représenté entre autres par Cyrille Elslander
- d'abord, environ 1H d'entretien avec Hélène Megy et Georges Perpès; Fabrice Melquiot est là parce qu'il rencontre sur deux jours les collégiens qui ont choisi sa pièce, Les Séparables. Fabrice Melquiot a donc remporté le Prix de la pièce de théâtre contemporain pour le jeune public pour la deuxième fois ; la première fois, c'était en 2006, avec Albatros.

Les Séparables (L'Arche, 2017) raconte l'histoire d'amour de deux enfants de neuf ans, Romain et Sabah, qui voudraient à jamais rester ensemble mais leurs parents en ont décidé autrement : cinquante-six ans après, la guerre d’Algérie n’en finit plus de finir…  
En 2019, Les Séparables, a également obtenu le Grand prix de littérature dramatique Jeunesse, et a été nominé pour les Molières du meilleur auteur francophone vivant. 
Fabrice Melquiot nous parle de son travail d'auteur avec authenticité, c'est une forme de sport, très physique, entraînements, répétitions qui font de ce praticien un athlète de l'écriture engageant le corps (qui est bien plus qu'une enveloppe) et cet engagement rejaillit sur le "style", l'écriture; il ne fait pas œuvre, ne cherche pas à faire œuvre, il écrit comme un seul et grand texte avec ses 60 pièces publiées plus les jetées, les en attente, les textes repris et réédités en versions différentes; il y a un déclencheur, tantôt externe par vécu (ce qu'il a vécu comme coup de poignard dans l'école de sa fille pour l'histoire des Séparables, un racisme d'adultes, entre adultes venant polluer l'histoire d'amour entre deux enfants « différents »), observation qui donne envie ou plus, comme un éclair qui l'a traversé et dont l'écriture doit garder la brûlure et la mémoire (Roberto Juarroz, Poésie verticale), tantôt une cicatrice, une blessure, un trauma qui demandent à prendre la parole comme ce qu'a soudain fait surgir la remarque d'une petite fille lors d'une rencontre : pourquoi tu tues toutes les petites filles dans tes pièces ? incroyable, il ne s'en était pas encore rendu compte, un point aveugle, inconscient ; il ne sut pas répondre mais la question s'était plantée en lui; travailleur acharné, il n'a que le souci de se mettre au service de ses pulsions, de ses étonnements et de laisser du blanc, du silence pour ceux qui viennent après, metteur en scène, acteurs, spectateurs... car le théâtre c'est une chaîne, y compris de production. Et de nous raconter la commande de ce qui est devenu J'ai pris mon père sur mes épaules.

Comme directeur du Théâtre Am Stram Gram depuis 2012, il a évoqué sa conception de la gouvernance du lieu, collégiale avec les membres de son équipe et avec des jeunes fréquentant assidûment le théâtre, associés aussi à la rencontre des artistes venant défendre leurs projets. Voilà un homme qui ne se situe pas sur le terrain de la compétition car dit-il, en fin de compte et sur tous nos parcours, nous sommes des perdants, des perdants qui apprenons de nos pertes, qui nous grandissons de nos pertes. Il a aussi évoqué sa place de spectateur de ses pièces, dans les coulisses, comme un pompier de service pour appréhender de biais et pas de face et ce qu'il pense devoir être le travail du spectateur pendant et après, bien après le spectacle car il n'écrit pas pour le public, une entité dont il ne sait pas ce que c'est (les communicants des théâtres semblent le savoir et inondent le public d'infos et d'images) mais pour le spectateur, celui qui va accepter d'être interpellé par la pièce, le film, qui va accepter d'être mis en mouvement dans ses désirs d'action, dans ses rêves, dans un travail sur soi. Très haute conception du spectateur renvoyant à une très haute conception du théâtre comme médium de changement, hier on disait de catharsis. J'ai eu cette conception aussi du théâtre. Dois-je le dire ? Le milieu culturel ne me semble plus animé que par des questions de nombre, de visibilité d'où surenchère ou débauche de programmes et autres documents. Et j'en suis arrivé à cette conception : chacun doit prendre en charge son chemin spirituel, en lien avec sa vie (les pertes, par exemple, pour moi, le fils, comédien, metteur en scène et écrivain, à 30 ans, le 19 septembre 2001, l'épousée-la mouette à tête rouge qui m'a mise en chemin avec cette question le 29 octobre 2010, un mois avant son passage : je sais que je vais passer, où vais-je passer ?, les parents; d'où la catégorie FINS DE PARTIES sur mes blogs ), avec certaines coïncidences ou synchronicités, en comptant sur son intuition, cette boussole qui pointe à l'ouest (les grands espaces intérieurs à découvrir). Pas de maître, de gourou, d'exemples, d'incitations, stimulations extérieures ou pas trop, quelques lignes d'un livre, une métaphore, un tableau, un chant..., se faire confiance même dans les égarements, amoureux par exemple, j'ai connu, je souhaite que ça soit terminé à presque 79 ans mais faut que je me protège de moi, d'une part que j'apprends à gérer. As-tu, oui ou non, le désir impérieux de te connaître ? De devenir ce que tu es ? De trouver ta juste place avec, parmi les autres, dans le monde, la nature, l'univers ? Te sens-tu co-responsable de ce qui advient ?

Je le dis tout net, je trouve ce type de questionnement chez les Gilets Jaunes que je fréquente, pas dans le monde de la culture ni chez les artistes, désolé.


- ensuite, lecture magistrale pour la 1° fois de son texte "DEAR (Découvre. Emporte. Aime. Renonce.)", texte inédit, livret de l'opéra autour de la philosophe Simone Weil qui sera mis en scène par Roland Auzet, en 2021, avec Sandrine Bonnaire dans le rôle de la récitante. 

DEAR met l'accent sur certains détails biographiques (la rencontre avec Trotsky, ça me parle bien sûr), sur une notion, celle d'obligation de chacun envers chacun, envers tous, envers tout ce qui existe, notion personnelle, intime conviction qui oblige sans discussion peut-on dire et qui est hors-champ du politique, du droit. J'ai évoqué après coup avec Fabrice Melquiot, la possible proximité avec Le fondement de la morale de Marcel Conche. Le philosophe Yvon Quiniou a lui aussi ce fort souci de morale (universelle, pas la morale sociale, propre à chaque société) qu'il croit nécessaire dans la réflexion et l'action politiques. Chez Simone Weil, une forme d'injonction s'impose : je ne veux plus faire le mal, de mal. Chez Simone Weil, l'identification à la condition ouvrière, à la condition des plus faibles, des plus souffrants l'a conduit peut-être à l'épuisement, à l'anémie, elle meurt à 34 ans.
François Cheng parle très bien de Simone Weil dans le chapitre 6 de son livre De l'âme, livre dont j'ai rendu compte et à relecture, je ne change rien à mes propos (voir le lien).

 

Fabrice Melquiot a été amené à dire presque à la fin que la question du temps l'occupait de plus en plus, lui prenait du temps. Il faut prendre son temps avec le temps. À l'impatience du jeune homme Cyril G. qui voulait vivre sa vie en partant en mobylette pour le port de Marseille et grimper sur un bateau en partance, j'avais répondu quand les gendarmes nous l'avaient ramené comme tu ne sais pas ton temps de vie, fais comme si tu avais tout ton temps, éloge de la lenteur en quelque sorte. J'ignore comment Melquiot aborde la question du temps. En ce qui me concerne, c'est en écrivant Tourmente à Cuba, devenu L'Éternité d'une seconde Bleu Giotto que j'ai été saisi par ce que j'ai appelé les évidences du temps. Chaque moment passe et ne reviendra jamais, never more, mais il sera toujours vrai que ce moment passé a eu lieu, for ever. Ainsi donc s'écrit notre livre d'éternité (une métaphore) du premier cri à notre dernier souffle, unique, non écrit d'avance, non destiné à un jugement dernier. Où passe donc le passé qui ne s'efface pas, ce livre d'éternité, infalsifiable ? Écriture qui m'a pris de 2001 à 2014 et je suis encore en chemin car me voici aux prises avec le passage, qu'est-ce que passer ? trépasser ? passage impensable qui a pourtant lieu. Effaré de découvrir la médiocrité de notre conception matérialiste de la mort, poussière tu redeviens. L'abaissement que cette vision réductrice, non prouvée, entraîne. Mais qui arrange sans doute les gens, va savoir pourquoi, sans doute des histoires de sous, d'héritage. Faut vraiment qu'il soit définitivement passé, corps et âme, rendre l'âme, vous comprenez. Évidemment, ce fut ma conception d'athée, ce ne l'est plus. Sans qu'elle soit encore éprouvée, il s'agit d'immatérialité, de souffle, de présence, de Vie qui donne vie, donc cachée comme la Nature créatrice (donc cachée) engendre la nature qu'on voit avec la participation de mémoires incroyables (l'ADN, mémoire de toute l'évolution, agissante en moi, à chaque instant, avec très peu d'erreurs, je peux écrire pendant que tous les programmes agissent dans tous mes organes). 

une femme ayant perdu son fils : la mort est sans pudeur.
Elle transforme l'être le plus vivant, le regard le plus enluminé, la peau la plus soyeuse, les cheveux les plus moirés la chair la plus tendre la langue la plus prolixe les muscles les plus affûtés le sang le plus vif les organes les plus sains le visage le plus doux le plus aimé le plus choyé l'être le plus aimable et les méchants et les aigris et les odieux et les jeunes et les nourrissons et les vieillards et les jeunes filles aux seins légers et les mères aux seins torturés en chairs putrides puantes gluantes en chairs ensevelies ou brûlées disloquées puantes carbonisées bouffées par la vermine vouées à la disparition pourrissante et un jour désincarnées.
Les orbites évidées, ongles et cheveux résistants au temps,
les os blanchis les lambeaux putréfiés de chair la langue ne pouvant plus dire le coeur exsangue.
Et une seule envie, vous liquéfier à votre tour pour glisser imperceptiblement et irrévocablement dans le même cercueil.
Et ne plus exister.

JCG : je veux vous dire juste ceci qui est mon interrogation existentielle du moment : et si la mort était passage dans la Vie, était résurrection, sortie de la mort charnelle, passage dans l'éternité du Souffle; j'essaie de le dire pour le moment avec les mots d'un autre, JY Leloup; et je constate l'extraordinaire paix qui commence à m'habiter; aucune colère contre le monde qui pourtant fait mal, compassion oui et à ma façon, actions diverses (pas d'indifférence mais ne pas me laisser affecter, agir en faisant ma part sans haine ou agressivité); ma fille m'a montré son scénario sur donner la vie, donner la mort, comment elle a donné naissance, donné la vie donc en même temps donné la mort en sursis après deux fausses couches très douloureuses car le bébé mort ne fait aucun travail, un scénario qui prend aux tripes; elle en est là où vous en êtes, une vision réaliste, matérialiste du cadavre et de la mort donc dégradation, défiguration du vivant, du vif, images souvent insoutenables sans doute parce que nous n'apprivoisons pas la mort, ne la méditons pas assez, nous la concevons comme état, un état, on passe d'un état à un autre état alors que la nature nous donne à voir autre chose avec le cycle des saisons.

J'ai signalé à Fabrice Melquiot que Jean-Baptiste Sastre travaille aussi en ce moment sur Simone Weil, création au Liberté du 11 au 15 octobre, Plaidoyer pour une société nouvelle. 

 

Jean-Claude Grosse, 25 juin 2019

Lire la suite

Je te ressers un pastis ? / Rudy Ricciotti

4 Juin 2019 , Rédigé par grossel Publié dans #agoras, #note de lecture, #J.C.G.

Je te ressers un pastis ? / Rudy Ricciotti

Rudy Ricciotti

 

Je te ressers un pastis ?

Dialogue avec moi-même

L'aube, 2019

 

Ce dialogue avec moi-même est un entretien en 7 épisodes avec José Lenzini, précédé d'un préambule, illustré de quelques dessins au noir du dialoguiste. 120 pages lues en 3 jours car je prends mon temps.
Dialogue avec moi-même, sous-titre paradoxal, l'homme n'est pas unifié, il est au moins double, trop de pastis ?

Le titre Je te ressers un pastis ? est la dernière phrase du livre. Dans le livre, est proposé du thé.

Le dialoguiste, homme double, pluriel, pétri de contradictions, dialogue avec lui-même en étant interrogé par José Lenzini, journaliste et écrivain, connaisseur de Camus, questionneur de la Méditerranée en étant directeur de la collection Méditerranées (au pluriel) chez L'aube, maison d'édition dirigée par le sociologue Jean Viard.

Voilà donc un dialogue avec soi-même qui est en partie orienté par le questionneur. Le dialoguiste répond sans ambages. Il ne tourne pas autour du pot.

Le duel est lisible. Rudy Ricciotti rue dans les brancards devant certaines questions. Récusant ou affrontant les a priori, les étiquettes et les questions de José. Rudy Ricciotti, personnage public, polémique confirme, infirme. Est-il un dandy orchidoclaste ? Un maniériste transgressif ? Un artiste ? Je ne suis pas un artiste. Un cocardier ? Un xénophobe ? Lui : réac, hystérique, violent, paranoïaque, psychopathe, hargneux, accablant, viandard, séducteur, contradictoire...

Les positions de Rudy Ricciotti, argumentées mais aussi spontanées comme un cri des tripes ou du sexe plus que du cœur, sont tranchées, souvent iconoclastes. Il est patriote, la sonnerie du téléphone de son bureau c'est La Marseillaise. La gauche socialo en prend pour son grade parce qu'elle a laissé l'islamisme gangrener l'espace public avec la question du voile. Comme pour lui (et pour moi aussi), il n'y a pas la mare nostrum mais des Méditerranées, chacune avec son identité, sa culture, sa cuisine, sa langue et ses dialectes, ses conceptions de la femme, de la mer, du territoire, des traditions, la Méditerranée est nécessairement un espace de conflits. Pas de paix possible en dehors de la République, de ce qui fait la France c'est-à-dire les provinces et pas l'état centralisateur, les Parisiens, le parisianisme c'est l'incompréhension du pays profond. La violence est au cœur des rapports entre les rives (j'appelle cela Duel des rives). Gros coup de gueule à propos de l'impensable en France, l'alliance extrême-droite/extrême-gauche en Italie, chacune des deux composantes se partageant le travail législatif et exécutif, l'Italie étant ainsi devenu un poids lourd dans l'Europe. À méditer par ceux qui opposent LREM et RN, extrême-centre et extrême-droite. Pas impossible qu'ils finissent par se marier (ça c'est moi qui le pronostique).

Au panthéon littéraire de Rudy Ricciotti, on trouve Barbey d'Aurevilly, Gabrielle d'Annunzio, Curzio Malaparte, Pier Paolo Pasolini, Albert Camus. À propos de Malaparte et de la Maison rouge de Capri (qui servit à Godard dans Le Mépris, maison filmée en surplomb de la mer, avec le ciel bleu dans lequel passe un avion pendant que Brigitte Bardot dans son peignoir jaune questionne Michel Piccoli sur la joliesse de ses fesses ; en off, André Bazin disant « le cinéma substitue à notre regard un monde qui s'accorde à nos désirs »), il raconte que questionné par Rommel sur cette maison (l'avez-vous acheté en l'état ou l'avez-vous faite construire ?), Malaparte désignant les fenêtres répondit : vous voyez la punta, la baïa, je n'ai fait que construire le paysage.

D'autres figurent au Panthéon : le varois Joseph Lambot, l'inventeur du béton armé qui fit flotter une barque en béton, Pierre Puget, architecte mal aimé et sculpteur aussi important que Michel-Ange, Fernand Pouillon.

Rudy Ricciotti évoque p.47, son frère sudiste Jean-Paul Curnier (1951-2017) auquel il a rendu hommage dans Libération avec des mots de Jean-Paul lui-même "La mort n'est pas cruelle" et ce qu'il dit à sa femme avant de partir: "j'aimerais être une branche de céleri pour ne pas avoir à conclure." Autre citation fournie par Jean-Marc Adolphe "Il faut cesser d'avoir peur de ce que nous ferons, de comment cela sera reçu ou pas et comment les autres réagiront. Car ce que nous ferons, c'est d'abord mettre en place bout pour bout un mode de vie, d'habitat, de circulation et d'éducation qui soit basé sur le respect et le partage, et c'est cette nouveauté qui créera à son tour les conditions pour changer les façons de voir, de penser, de critiquer et de discuter. Parce que quelque chose de neuf sera arrivé."
(in "Prospérités du désastre (Aggravations, 2)", éditions Lignes, 2014).

Sont renvoyés aux enfers, les minimalistes, les décadents, le Festival de Cannes, sommet de la médiocrité, pinacle de l'impérialisme multi-média, la fondation Carmignac à Porquerolles. Il revendique d'être un réactionnaire à la modernité.

Un dialogue roboratif que je ne veux pas dévoiler complètement, un dialogue qui rend attachant l'architecte Rudy Ricciotti et peut-être aide à voir autrement ses réalisations qui plaisent au peuple. Le MUCEM, il l'a fait la peur au ventre, parce que Fort Saint-Jean à gauche, grand port à droite, horizon métaphysique en face, il fallait faire profil bas.

Dans la rubrique du même auteur est indiqué en premier le livre La Nature prisonnière, François Carrassan, Bernard Plossu, Rudy Ricciotti, publié par Les Cahiers de l'Égaré en 2017. Dialogue par livres interposés puisque je n'ai dû parler avec Rudy Ricciotti qu'une dizaine de minutes mais j'ai pu l'entendre pendant deux heures. Ce livre me confirme dans ma réception du personnage qui vaut le détour parce qu'il trouve que la violence c'est le lisse et le laid du lisse, le moralisme de la bien-pensance.

Jean-Claude Grosse, 4 juin 2019

Je te ressers un pastis ? / Rudy Ricciotti
Je te ressers un pastis ? / Rudy Ricciotti
Lire la suite