Une 2° synthèse sur l'école
synthèse participative
DANS UNE SOCIÉTÉ PLUS FRATERNELLE
Message de Suzanne CITRON le 02/02/07 16:33
Éducation nationale: quels objectifs? Une école qui valorise chacun dans une
société plus fraternelle
Message de mimi 25 le Date à 26/12/06 20:18
Est-ce que l'éducation nationale vise la progression de chacun dans ses compétences spécifiques et évidemment différentes?
ou alors la possibilité de s'inclure dans la société actuelle,basée sur la compétitivité et la réussite par le fric?
On ne réformera pas l’école sans mettre à plat la notion de MÉRITOCRATIE RÉPUBLICAINE (instaurée par la 3ème République). Contre les nostalgiques de l’école de Jules Ferry, nous pensons qu’en dépit des difficultés et des problèmes, la généralisation de l’enseignement secondaire a constitué un incontestable progrès démocratique. Malgré ses ratés, le collège a permis l’accès à une quotidienneté partagée et, dans une certaine mesure, une culture commune. Mais il sert d ‘abord de gare de triage entre "bons" et“mauvais“ élèves.
Comment mettre fin à cette « démocratisation en trompe l’œil » ?
1 LE BUT DE L’ÉDUCATION : 100% d’une classe d’âge au bout de ses potentialités dans une société plus fraternelle, plutôt que 8O% d’une classe d’âge au niveau de bac dans une société exclusivement compétitive
Il faut d’abord redéfinir les OBJECTIFS. “L'éducation nationale vise-t-elle la progression de chacun dans ses compétences spécifiques et évidemment différentes? ou seulement la possibilité de s'inclure dans la société actuelle, basée sur la compétitivité et la réussite par le fric? “ (mimi25). Le but de notre Éducation nationale doit être, affirme FDFD, de conduire « 100% d’une classe d’âge au bout de ses potentialités », plutôt que « 80% d’une classe d’âge au niveau du bac ». On devra donc repenser une école fondamentale pour TOUS de 3 à 16 ans.
Elle devrait d'abord être capable de donner le maximum d’autonomie à ceux qui ont un handicap, comme y parviennent certaines associations d’enfants trisomiques.
Par ailleurs et fondamentalement il est impératif que les trois voies — générale, technologique et professionnelle — soient mises sur le même plan.
Mais cette transformation ne peut se concevoir qu'à travers une politique globale. Quelle société voulons nous? Nous devons, avec Ségolène, affirmer L’ÉGALE DIGNITÉ DE TOUS LES STATUTS SOCIAUX. Ce doit être l’une des nouvelles VALEURS DE LA GAUCHE, face à SARKOZY qui propose la « PROMOTION» sociale comme objectif fondamental et unique. Or la notion très répandue de promotion, (ou d’ascenseur social) est ambiguë dans la mesure où elle implique (plus ou moins consciemment) le mépris des statuts supposés
« inférieurs », et par ailleurs sous-rémunérés. DANS UNE PERSPECTIVE DE GAUCHE TOUT TRAVAIL A SA DIGNITÉ. Les éboueurs, les ouvriers du bâtiment, le travail répétitif d’une caissière ou d’une ouvrière de l’agro-alimentaire ont le droit d’être respectés.
L’école doit donc lutter contre le mépris. Et il y a beaucoup à faire pour modifier le REGARD de la société française sur son école ( parents, enseignants, élèves, opinion en général)... Le prof doit encourager tous les talents, alors que, parfois, le système le porte à décourager voire humilier ceux qui ne « suivent » pas. Mais cela implique des changements dans les relations humaines et dans le dispositif qui hiérarchise les savoirs et les filières.
2 INSTAURER LES CONDITIONS MATERIELLES ET PSYCHOLOGIQUES D’UNE VERITABLE COMMUNAUTE ÉDUCATIVE
frank écrit :
(…)des liens plus étroits doivent pouvoir s'établir au quotidien dans les relations entre les parents/enseignants d'une part et les enseignants/enseignés d'autre part. Je pense qu'il faut poursuivre des efforts pour:
1) Améliorer l'ouverture de l'école aux parents (…)Systématiser l'organisation de rencontres parents/professeurs/élèves en cas de problèmes de vie scolaire dans une classe.
2) Soutenir les enseignants(...)
Cette transformation du STYLE DE RELATION dans et autour des établissements scolaires ne se fera pas du jour au lendemain. En dehors des conseils trimestriels de classe et d’une ponctuelle réunion de parents, rien n’est prévu aujourd’hui, dans les établissements scolaires, pour cette humanisation. Les relations humaines, la gestion des conflits, l’examen collectif de “cas“, la concertation sont devenus partie intégrante du travail dans d'autres institutions publiques comme, par exemple, les centres médico-pédagogiques.
Pour cela frank suggère la mise en place de moyens matériels :
-Mettre à disposition des enseignants des salles de travail équipées d'ordinateurs.
-Créer un numéro spécifique pour que les parents puissent laisser des messages aux enseignants.
-Installer un espace multimédia dans chaque établissement scolaire à disposition des enseignants pour communiquer vers l'extérieur: ligne téléphonique, ordinateur et adresse e mail pour chaque professeur principal et les responsables d'établissement.
Il suggère aussi des innovations dans la formation et le soutien des enseignants :
-Durant leur formation mettre en place une sensibilisation à la gestion des groupes et la gestion des conflits.
-En cours d'emploi faciliter l'accès aux formations de développement personnel telles que: la communication, la gestion du stress etc.
-Créer des temps d'échange de pratiques (pour la gestion de la vie scolaire) entre enseignants d'un même établissement scolaire.
Bref, un NOUVEAU CADRE DE TRAVAIL ET UNE NOUVELLE MANIÈRE DE TRAVAILLER.
3. Cela impliquera parallèlement UN CHANGEMENT INSTITUTIONNEL ET MENTAL POUR DÉHIÉRARCHISER LES FILIÈRES ,
comme le souhaitent Jiel Lille et marie-alix de france :
Il faut bâtir un lycée
> unique, où les 3 voies soient représentées dans
> chaque Etablissement: la voie générale,qui se
> poursuit sur des études supérieures longues, la
> voie technologique, vers un supérieur court, et la
> voie professionnelle, où on acquière un métier. Et
> pour ces 3 voies, prévoir une formation humaniste
> qui permette l'exercice de la citoyenneté, au plan
> des connaissances, mais aussi par la formation de
> l'esprit critique, et enfin par la prise de
> responsabilité des jeunes dans la vie du lycée, et
> les projets qu'il développera. Il aura une valence
ÿ européenne, source d'ouverture et de dynamisme.
Un énorme travail de réflexion collective et de débat dans l’opinion devra ainsi être entrepris pour REVALORISER le technique et toutes les filières supposées non nobles . Il y a plusieurs formes d’excellence, pas seulement liées aux facultés d’abstraction ou à celles de rapidité (notre système malmène les élèves lents).
Pour ceux qui ne supporteraient pas des études longues, il sera naturel de se tourner vers un métier plus précocement, sans attendre de passer le bac et d’aller s’aigrir un ou deux ans en fac, écrit FDFD.
Et Jiel Lille propose :
Comme les lycées agricoles ou les lycées hôteliers il est souhaitable de bâtir une identité forte à ce lycée "général, technologique, professionnel, CFA, GRETA" autour du métier et des secteurs professionnels cibles, des réseaux d'entreprises avec lesquelles on veut construire les partenariats.
Un consensus, qui semble traverser les partis, semble par ailleurs se dégager pour mettre en cause le système cloisonné Grandes ÉCOLES/Universités et les modalités de carrière qui y sont liées (voir l’émission À vous de juger, France 2, 25 janvier). Le couronnement de l’enseignement secondaire par les Prépas et les Grandes Écoles cautionne l’idée du supérieur et de l’inférieur dans l’enseignement secondaire et la vision d'une société en pyramide et non pas en réseau de compétences.
4. Il est impératif de poser la question des PROGRAMMES, non pour préconiser un enseignement LIGHT, mais pour repenser la structure des contenus obligatoires et la surcharge encyclopédique de l’enseignement français. Ne pas faire, comme c’est le cas actuellement, TOUTES les disciplines TOUS les ans. Mettre en exergue ce qui sera, dans toutes les filières, la clef de la formation. Pour les 3 voies, écrit encore marie-alix de France,
prévoir une formation humaniste
> qui permette l'exercice de la citoyenneté, au plan
> des connaissances, mais aussi par la formation de
> l'esprit critique, et enfin par la prise de
> responsabilité des jeunes dans la vie du lycée, et
> les projets qu'il développera. Il aura une valence
européenne, source d'ouverture et de dynamisme
Il faudra aussi introduire de la souplesse, repenser « l’heure-cours » comme base unique du système. Ex : l’ enseignement valable d’une langue étrangère nécessite un bain de langue — 6 ans d’apprentissage à raison de 3h par semaine est absurde. Feu le Conseil National des programmes a été incapable de problématiser la transmission du Savoir et des connaissances autrement que par l’addition des disciplines traditionnelles, cloisonnées, toujours pensées dans leur progression linéaire et académique et non pas comme OUTILS de la formation et de la capacité de chaque élève à décoder la société, le monde, la (les) culture(s) pour en acquérir la maîtrise.`
5. On sera ainsi conduit à REPENSER LES MODALITÉS DE LA JOURNÉE SCOLAIRE, à la fois la JOURNÉE de l’élève et celle du PROFESSEUR sans se braquer sur les 35H. Dédramatiser, ne plus penser en HEURES-COURS . (Un prof, mais aussi un élève de lycée, travaille aujourd’hui souvent beaucoup plus que 35h).
Cela apparaît comme une évidence si l’on veut, comme le suggère FDFD
• Développer/revoir les cellules d’orientation et de connaissance de soi afin de permettre à chacun de connaître ses potentialités et de connaître les métiers et les formations.
• Développer le soutien par un adulte référent surtout en primaire et au collège pour ne pas laisser s’installer le découragement et éviter la sélection par le renoncement et l’échec.
• Développer si nécessaire le réseau de passerelles existantes permettant de se réorienter en cas d’erreur.
• Organiser des possibilités d’évolution pour les adultes qui travaillent. Pour ceux qui ont un BTS il existe par exemple les IPST qui permettent d’acquérir des connaissances théoriques en cours du soir pour devenir ingénieurs (CNAM). Il faudrait étendre ces principes afin que ceux qui se sont orientés tôt, vers la 3ème, puissent également progresser s’ils le désirent. C’est important car parfois le métier agit comme un révélateur.
6. L'ENVELOPPE ADMINISTRATIVE ET HIÉRACHIQUE de l’Éducation nationale, héritée de Napoléon devra être mise à plat et repensée.
En France, écrit mimi 25, nous formons d'excellents enseignants mais une fois qu'ils ont réussi leurs concours, quel qu'il soit, professeur des écoles, capes, agrégation, etc., l'administration ne sait pas les utiliser. Elle ne les considère plus comme des individus dotés de qualités spécifiques mais comme des numéros - des pions uniquement chargés d'assurer le fonctionnement d'un système sur la voie de l'implosion.
Le système bureaucratique de nomination et de carrière des enseignants est l’une des articulations qui rend difficile, voir impossible la prise en compte du terrain, de ses problèmes, de ses spécificités. Le système hiérarchique déresponsabilise les relais du pouvoir: on se rappelle les propos du recteur après le drame de la bagarre mortelle au collège Albert Camus de Meaux, le 21 décembre 2006.
Trouver des modalités de souplesse, repenser les hiérarchies, mettre fin à l’absurde gestion pédagogique par circulaires bombardées depuis les bureaux de la rue de Grenelle, système porté au comble de sa nocivité et de son ridicule par Gilles de Robien. Ce seraont des objets de débat avec les syndicats et les associations de parents, avec l'opinion publique dans le contexte d’une réflexion générale sur le train de vie et les modalités de gestion de de l’ÉTAT.
« … l’enseignement méconnaît dans l’élève le futur citoyen. Il ne donne pas une importance suffisante à l’explication objective et scientifique des faits économiques et sociaux, à la culture méthodique de l’esprit critique, à l’apprentissage actif de l’énergie, de la liberté, de la responsabilité. Or, cette formation civique de la jeunesse est l’un des devoirs fondamentaux d’un état démocratique et c’est à l’enseignement public qu’il appartient de remplir ce devoir.
Toutes ces raisons justifient la nécessité d’une réforme profonde de nos institutions qui, si elles ont dans le passé rempli avec succès leur mission, doivent, pour rester à la hauteur d’une réputation méritée, se transformer et s’adapter à l’état économique et social actuel. »
Extrait du Plan Langevin-Wallon de 1947.
L’école publique, école de la république, est l’école de tous, pour tous. Elle n’est pas le parcours d’excellence pour un petit nombre de « meilleurs » et le parcours de galère pour la majorité. L’école publique n’est pas un ascenseur social de contenance limitée, elle n’a pas à garantir l’égalité des chances dans un parcours compétitif, parce que l’éducation n’est pas une compétition et la compétition n’est pas l’éducation. L’école publique garantit l’égalité de traitement et de dignité à tout futur citoyen scolarisé, sans préalable, sans condition de « bonnes notes » et de « réussite ». Dans le système scolaire public il n’y a pas compétition. L’école publique offre l’éducation et l’instruction comme un droit pour tous et non en exclusivité à ceux qui le méritent. Ni l’instruction, ni l’éducation ne se méritent. Réussir sa scolarité fondamentale n’est pas gagner contre les camarades.
Le statut d’apprenant garantit à chacun le droit à l’erreur et à l’expérimentation, à l’exploration et au tâtonnement. Aucun échec n’est le constat de l’immoralité de l’élève parce que les conduites d'apprentissage ne sont pas moralisées. L'échec n'est pas attribué à une insuffisance de travail, à une résistance ou à un refus des savoirs. La réussite n'est pas le révélateur de sa "bonne volonté". L'humiliation n'est pas une arme pour stimuler les "mauvais élèves". Aucun jugement de valeur ne doit figurer sur un document officiel à remettre aux élèves. Les professeurs s’interdisent de porter un jugement moral sur un travail écrit. Chacun d’eux veille personnellement à ce qu’aucun élève ne perde confiance et l’estime de soi. Si cela arrivait il ferait le nécessaire pour rétablir cette estime.
Toute notation par quelque procédé que ce soit est interdite pendant la durée de la scolarité de base avant l’âge de 15 ans. Chaque écolier fréquente l’école publique pour se mêler à ses semblables et y rencontrer les différences. L’école publique est une école de la vie, pour la vie, par la vie en communauté diversifiée. On y apprend à vivre en citoyen démocrate. La compétition étant supprimée, l’hétérogénéité, l’échange, la coopération, la mutualité, le partage des savoirs et des compétences sont la norme dans les classes.
L’instruction et l’éducation étant des droits garantis par les lois de la république, le système scolaire étant financé par l’argent public, chaque élève fréquente l’école de plein droit et non par devoir. Il n’y est ni intrus, ni invité, ni otage. Ayant le statut d’usager d’un service public, il y est chez lui autant que les professeurs. Ce n’est pas l’élève qui est au service des leçons magistrales, ce sont les leçons qui sont à son service. Toute leçon doit être une réponse à un questionnement. Le dialogue maître-élèves passe avant le cours magistral. Les travaux écrits à la maison sont interdits pendant la période de scolarité élémentaire.

ÉCOLE: quels objectifs ?
UNE ÉCOLE QUI VALORISE CHACUNDANS UNE SOCIÉTÉ PLUS FRATERNELLE
Message de Suzanne CITRON le 02/02/07 16:33
Éducation nationale: quels objectifs? Une école qui valorise chacun dans une
société plus fraternelle
Message de mimi 25 le Date à 26/12/06 20:18
Est-ce que l'éducation nationale vise la progression de chacun dans ses compétences spécifiques et évidemment différentes?
ou alors la possibilité de s'inclure dans la société actuelle,basée sur la compétitivité et la réussite par le fric?
On ne réformera pas l’école sans mettre à plat la notion de MÉRITOCRATIE RÉPUBLICAINE (instaurée par la 3ème République). Contre les nostalgiques de l’école de Jules Ferry, nous pensons qu’en dépit des difficultés et des problèmes, la généralisation de l’enseignement secondaire a constitué un incontestable progrès démocratique. Malgré ses ratés, le collège a permis l’accès à une quotidienneté partagée et, dans une certaine mesure, une culture commune. Mais il sert d ‘abord de gare de triage entre "bons" et“mauvais“ élèves.
Comment mettre fin à cette « démocratisation en trompe l’œil » ?
1 LE BUT DE L’ÉDUCATION : 100% d’une classe d’âge au bout de ses potentialités dans une société plus fraternelle, plutôt que 8O% d’une classe d’âge au niveau de bac dans une société exclusivement compétitive
Il faut d’abord redéfinir les OBJECTIFS. “L'éducation nationale vise-t-elle la progression de chacun dans ses compétences spécifiques et évidemment différentes? ou seulement la possibilité de s'inclure dans la société actuelle, basée sur la compétitivité et la réussite par le fric? “ (mimi25). Le but de notre Éducation nationale doit être, affirme FDFD, de conduire « 100% d’une classe d’âge au bout de ses potentialités », plutôt que « 80% d’une classe d’âge au niveau du bac ». On devra donc repenser une école fondamentale pour TOUS de 3 à 16 ans.
Elle devrait d'abord être capable de donner le maximum d’autonomie à ceux qui ont un handicap, comme y parviennent certaines associations d’enfants trisomiques.
Par ailleurs et fondamentalement il est impératif que les trois voies — générale, technologique et professionnelle — soient mises sur le même plan.
Mais cette transformation ne peut se concevoir qu'à travers une politique globale. Quelle société voulons nous? Nous devons, avec Ségolène, affirmer L’ÉGALE DIGNITÉ DE TOUS LES STATUTS SOCIAUX. Ce doit être l’une des nouvelles VALEURS DE LA GAUCHE, face à SARKOZY qui propose la « PROMOTION» sociale comme objectif fondamental et unique. Or la notion très répandue de promotion, (ou d’ascenseur social) est ambiguë dans la mesure où elle implique (plus ou moins consciemment) le mépris des statuts supposés
« inférieurs », et par ailleurs sous-rémunérés. DANS UNE PERSPECTIVE DE GAUCHE TOUT TRAVAIL A SA DIGNITÉ. Les éboueurs, les ouvriers du bâtiment, le travail répétitif d’une caissière ou d’une ouvrière de l’agro-alimentaire ont le droit d’être respectés.
L’école doit donc lutter contre le mépris. Et il y a beaucoup à faire pour modifier le REGARD de la société française sur son école ( parents, enseignants, élèves, opinion en général)... Le prof doit encourager tous les talents, alors que, parfois, le système le porte à décourager voire humilier ceux qui ne « suivent » pas. Mais cela implique des changements dans les relations humaines et dans le dispositif qui hiérarchise les savoirs et les filières.
2 INSTAURER LES CONDITIONS MATERIELLES ET PSYCHOLOGIQUES D’UNE VERITABLE COMMUNAUTE ÉDUCATIVE
frank écrit :
(…)des liens plus étroits doivent pouvoir s'établir au quotidien dans les relations entre les parents/enseignants d'une part et les enseignants/enseignés d'autre part. Je pense qu'il faut poursuivre des efforts pour:
1) Améliorer l'ouverture de l'école aux parents (…)Systématiser l'organisation de rencontres parents/professeurs/élèves en cas de problèmes de vie scolaire dans une classe.
2) Soutenir les enseignants(...)
Cette transformation du STYLE DE RELATION dans et autour des établissements scolaires ne se fera pas du jour au lendemain. En dehors des conseils trimestriels de classe et d’une ponctuelle réunion de parents, rien n’est prévu aujourd’hui, dans les établissements scolaires, pour cette humanisation. Les relations humaines, la gestion des conflits, l’examen collectif de “cas“, la concertation sont devenus partie intégrante du travail dans d'autres institutions publiques comme, par exemple, les centres médico-pédagogiques.
Pour cela frank suggère la mise en place de moyens matériels :
-Mettre à disposition des enseignants des salles de travail équipées d'ordinateurs.
-Créer un numéro spécifique pour que les parents puissent laisser des messages aux enseignants.
-Installer un espace multimédia dans chaque établissement scolaire à disposition des enseignants pour communiquer vers l'extérieur: ligne téléphonique, ordinateur et adresse e mail pour chaque professeur principal et les responsables d'établissement.
Il suggère aussi des innovations dans la formation et le soutien des enseignants :
-Durant leur formation mettre en place une sensibilisation à la gestion des groupes et la gestion des conflits.
-En cours d'emploi faciliter l'accès aux formations de développement personnel telles que: la communication, la gestion du stress etc.
-Créer des temps d'échange de pratiques (pour la gestion de la vie scolaire) entre enseignants d'un même établissement scolaire.
Bref, un NOUVEAU CADRE DE TRAVAIL ET UNE NOUVELLE MANIÈRE DE TRAVAILLER.
3. Cela impliquera parallèlement UN CHANGEMENT INSTITUTIONNEL ET MENTAL POUR DÉHIÉRARCHISER LES FILIÈRES ,
comme le souhaitent Jiel Lille et marie-alix de france :
Il faut bâtir un lycée
> unique, où les 3 voies soient représentées dans
> chaque Etablissement: la voie générale,qui se
> poursuit sur des études supérieures longues, la
> voie technologique, vers un supérieur court, et la
> voie professionnelle, où on acquière un métier. Et
> pour ces 3 voies, prévoir une formation humaniste
> qui permette l'exercice de la citoyenneté, au plan
> des connaissances, mais aussi par la formation de
> l'esprit critique, et enfin par la prise de
> responsabilité des jeunes dans la vie du lycée, et
> les projets qu'il développera. Il aura une valence
ÿ européenne, source d'ouverture et de dynamisme.
Un énorme travail de réflexion collective et de débat dans l’opinion devra ainsi être entrepris pour REVALORISER le technique et toutes les filières supposées non nobles . Il y a plusieurs formes d’excellence, pas seulement liées aux facultés d’abstraction ou à celles de rapidité (notre système malmène les élèves lents).
Pour ceux qui ne supporteraient pas des études longues, il sera naturel de se tourner vers un métier plus précocement, sans attendre de passer le bac et d’aller s’aigrir un ou deux ans en fac, écrit FDFD.
Et Jiel Lille propose :
Comme les lycées agricoles ou les lycées hôteliers il est souhaitable de bâtir une identité forte à ce lycée "général, technologique, professionnel, CFA, GRETA" autour du métier et des secteurs professionnels cibles, des réseaux d'entreprises avec lesquelles on veut construire les partenariats.
Un consensus, qui semble traverser les partis, semble par ailleurs se dégager pour mettre en cause le système cloisonné Grandes ÉCOLES/Universités et les modalités de carrière qui y sont liées (voir l’émission À vous de juger, France 2, 25 janvier). Le couronnement de l’enseignement secondaire par les Prépas et les Grandes Écoles cautionne l’idée du supérieur et de l’inférieur dans l’enseignement secondaire et la vision d'une société en pyramide et non pas en réseau de compétences.
4. Il est impératif de poser la question des PROGRAMMES, non pour préconiser un enseignement LIGHT, mais pour repenser la structure des contenus obligatoires et la surcharge encyclopédique de l’enseignement français. Ne pas faire, comme c’est le cas actuellement, TOUTES les disciplines TOUS les ans. Mettre en exergue ce qui sera, dans toutes les filières, la clef de la formation. Pour les 3 voies, écrit encore marie-alix de France,
prévoir une formation humaniste
> qui permette l'exercice de la citoyenneté, au plan
> des connaissances, mais aussi par la formation de
> l'esprit critique, et enfin par la prise de
> responsabilité des jeunes dans la vie du lycée, et
> les projets qu'il développera. Il aura une valence
européenne, source d'ouverture et de dynamisme
Il faudra aussi introduire de la souplesse, repenser « l’heure-cours » comme base unique du système. Ex : l’ enseignement valable d’une langue étrangère nécessite un bain de langue — 6 ans d’apprentissage à raison de 3h par semaine est absurde. Feu le Conseil National des programmes a été incapable de problématiser la transmission du Savoir et des connaissances autrement que par l’addition des disciplines traditionnelles, cloisonnées, toujours pensées dans leur progression linéaire et académique et non pas comme OUTILS de la formation et de la capacité de chaque élève à décoder la société, le monde, la (les) culture(s) pour en acquérir la maîtrise.`
5. On sera ainsi conduit à REPENSER LES MODALITÉS DE LA JOURNÉE SCOLAIRE, à la fois la JOURNÉE de l’élève et celle du PROFESSEUR sans se braquer sur les 35H. Dédramatiser, ne plus penser en HEURES-COURS . (Un prof, mais aussi un élève de lycée, travaille aujourd’hui souvent beaucoup plus que 35h).
Cela apparaît comme une évidence si l’on veut, comme le suggère FDFD
• Développer/revoir les cellules d’orientation et de connaissance de soi afin de permettre à chacun de connaître ses potentialités et de connaître les métiers et les formations.
• Développer le soutien par un adulte référent surtout en primaire et au collège pour ne pas laisser s’installer le découragement et éviter la sélection par le renoncement et l’échec.
• Développer si nécessaire le réseau de passerelles existantes permettant de se réorienter en cas d’erreur.
• Organiser des possibilités d’évolution pour les adultes qui travaillent. Pour ceux qui ont un BTS il existe par exemple les IPST qui permettent d’acquérir des connaissances théoriques en cours du soir pour devenir ingénieurs (CNAM). Il faudrait étendre ces principes afin que ceux qui se sont orientés tôt, vers la 3ème, puissent également progresser s’ils le désirent. C’est important car parfois le métier agit comme un révélateur.
6. L'ENVELOPPE ADMINISTRATIVE ET HIÉRACHIQUE de l’Éducation nationale, héritée de Napoléon devra être mise à plat et repensée.
En France, écrit mimi 25, nous formons d'excellents enseignants mais une fois qu'ils ont réussi leurs concours, quel qu'il soit, professeur des écoles, capes, agrégation, etc., l'administration ne sait pas les utiliser. Elle ne les considère plus comme des individus dotés de qualités spécifiques mais comme des numéros - des pions uniquement chargés d'assurer le fonctionnement d'un système sur la voie de l'implosion.
Le système bureaucratique de nomination et de carrière des enseignants est l’une des articulations qui rend difficile, voir impossible la prise en compte du terrain, de ses problèmes, de ses spécificités. Le système hiérarchique déresponsabilise les relais du pouvoir: on se rappelle les propos du recteur après le drame de la bagarre mortelle au collège Albert Camus de Meaux, le 21 décembre 2006.
Trouver des modalités de souplesse, repenser les hiérarchies, mettre fin à l’absurde gestion pédagogique par circulaires bombardées depuis les bureaux de la rue de Grenelle, système porté au comble de sa nocivité et de son ridicule par Gilles de Robien. Ce seraont des objets de débat avec les syndicats et les associations de parents, avec l'opinion publique dans le contexte d’une réflexion générale sur le train de vie et les modalités de gestion de de l’ÉTAT.
Commentaire de Laurent Carle
« … l’enseignement méconnaît dans l’élève le futur citoyen. Il ne donne pas une importance suffisante à l’explication objective et scientifique des faits économiques et sociaux, à la culture méthodique de l’esprit critique, à l’apprentissage actif de l’énergie, de la liberté, de la responsabilité. Or, cette formation civique de la jeunesse est l’un des devoirs fondamentaux d’un état démocratique et c’est à l’enseignement public qu’il appartient de remplir ce devoir.
Toutes ces raisons justifient la nécessité d’une réforme profonde de nos institutions qui, si elles ont dans le passé rempli avec succès leur mission, doivent, pour rester à la hauteur d’une réputation méritée, se transformer et s’adapter à l’état économique et social actuel. »
Extrait du Plan Langevin-Wallon de 1947.
L’école publique, école de la république, est l’école de tous, pour tous. Elle n’est pas le parcours d’excellence pour un petit nombre de « meilleurs » et le parcours de galère pour la majorité. L’école publique n’est pas un ascenseur social de contenance limitée, elle n’a pas à garantir l’égalité des chances dans un parcours compétitif, parce que l’éducation n’est pas une compétition et la compétition n’est pas l’éducation. L’école publique garantit l’égalité de traitement et de dignité à tout futur citoyen scolarisé, sans préalable, sans condition de « bonnes notes » et de « réussite ». Dans le système scolaire public il n’y a pas compétition. L’école publique offre l’éducation et l’instruction comme un droit pour tous et non en exclusivité à ceux qui le méritent. Ni l’instruction, ni l’éducation ne se méritent. Réussir sa scolarité fondamentale n’est pas gagner contre les camarades.
Le statut d’apprenant garantit à chacun le droit à l’erreur et à l’expérimentation, à l’exploration et au tâtonnement. Aucun échec n’est le constat de l’immoralité de l’élève parce que les conduites d'apprentissage ne sont pas moralisées. L'échec n'est pas attribué à une insuffisance de travail, à une résistance ou à un refus des savoirs. La réussite n'est pas le révélateur de sa "bonne volonté". L'humiliation n'est pas une arme pour stimuler les "mauvais élèves". Aucun jugement de valeur ne doit figurer sur un document officiel à remettre aux élèves. Les professeurs s’interdisent de porter un jugement moral sur un travail écrit. Chacun d’eux veille personnellement à ce qu’aucun élève ne perde confiance et l’estime de soi. Si cela arrivait il ferait le nécessaire pour rétablir cette estime.
Toute notation par quelque procédé que ce soit est interdite pendant la durée de la scolarité de base avant l’âge de 15 ans. Chaque écolier fréquente l’école publique pour se mêler à ses semblables et y rencontrer les différences. L’école publique est une école de la vie, pour la vie, par la vie en communauté diversifiée. On y apprend à vivre en citoyen démocrate. La compétition étant supprimée, l’hétérogénéité, l’échange, la coopération, la mutualité, le partage des savoirs et des compétences sont la norme dans les classes.
L’instruction et l’éducation étant des droits garantis par les lois de la république, le système scolaire étant financé par l’argent public, chaque élève fréquente l’école de plein droit et non par devoir. Il n’y est ni intrus, ni invité, ni otage. Ayant le statut d’usager d’un service public, il y est chez lui autant que les professeurs. Ce n’est pas l’élève qui est au service des leçons magistrales, ce sont les leçons qui sont à son service. Toute leçon doit être une réponse à un questionnement. Le dialogue maître-élèves passe avant le cours magistral. Les travaux écrits à la maison sont interdits pendant la période de scolarité élémentaire.
Laurent CARLE
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