Indignez-vous ! Stéphane Hessel
Stéphane Hessel vient de publier chez Indigène Éditions un petit livre :
Indignez-vous !
1.800.000 exemplaires vendus, traduit en 15 langues.
J'ai lu le livre.
Je ne vais pas en faire une note de lecture. À chacun de lire la vingtaine de pages: 2 H.
Finkielkrault comme à l'accoutumée critique. Ce n'est pas important.
Comme s'indigner ne suffit pas. Une suite est en préparation :
Engagez-vous !
grossel
Conférence interdite à l'ENS, le 18 janvier 2011 :
Des normaliens s'indignent
La Direction de l’ENS censure Stéphane Hessel
à la demande du CRIF !
Collectif des normalien-ne-s indigné-e-s d’une ENS indigne.
Il est extrêmement inquiétant de voir des institutions publiques de renom, telles que l’ENS se soumettre à des pressions visant à étouffer la liberté d’expression.
Le Collectif ENS Palestine devait accueillir une rencontre exceptionnelle avec Stéphane Hessel le mardi 18 janvier en salle Jules Ferry.
Madame Canto-Sperber s’était dite heureuse de la tenue de cette conférence, à laquelle devaient participer Benoist Hurel (secrétaire général adjoint du Syndicat de la Magistrature), Leila Shahid (Ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union Européenne), Haneen Zoabi (députée au parlement israélien), Michel Warschawski (Israélien, fondateur du Centre d’Information Alternative, AIC), Nurit Peled (mère israélienne d’une victime d’attentat, fondatrice du cercle des familles endeuillées, Prix Sakharov pour la paix du parlement européen), Elisabeth Guigou (députée, ancienne Ministre de la Justice), Daniel Garrigue (député, porte parole de République Solidaire) et Gisèle Halimi (avocate, militante féministe et politique française).
Nous apprenons avec consternation que la Directrice de l’ENS a décidé de revenir sur sa décision et d’annuler cette conférence à laquelle plus de 300 personnes étaient déjà inscrites, avant même que l’information ne soit relayée par les différents organisateurs/trices de cette conférence. Et c’est avec plus de consternation encore que nous lisons l’éditorial du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (http://www.crif.org/?page=articles_...) qu’en l’absence de réaction publique de la part de la Direction, nous devrons considérer comme un compte-rendu fidèle des mécanismes qui ont conduit à cette annulation.
Le CRIF se félicite en effet d’avoir réussi, grâce à ses ami-e-s Valérie Pécresse (ministre de l’enseignement supérieur), Bernard-Henry Lévy et Alain Finkielkraut (normaliens), Claude Cohen-Tanoudji (Professeur de Physique à l’ENS) et Arielle Schwab (Présidente de l’UEJF) à imposer ses vues à la Direction de l’Ecole et à censurer ainsi Stéphane Hessel, normalien, résistant, Ambassadeur de France, et co-rédacteur de la Déclaration universelle des Droits de l’homme.
Il est extrêmement inquiétant de voir des institutions publiques de renom, telles que l’ENS se soumettre à des pressions visant à étouffer la liberté d’expression. Par ailleurs, l’honnêteté intellectuelle et la probité d’élèves de l’Ecole est explicitement mise en cause, en des termes parfaitement scandaleux évoquant le totalitarisme et ainsi les heures les plus sombres de l’Histoire : "Un crime contre l’esprit que de confondre débat et militance politique, comme le font quelques élèves de l’école convertis au terrorisme intellectuel, modèle trotskiste pour les uns, stalinien pour les autres, et de là proposer leur doxa à l’ensemble de l’Université" dit le communiqué du CRIF !
Nous appelons nos camarades normalien-ne-s à protester contre les pressions inacceptables de la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (valerie.pecresse@education.gouv.fr), mais aussi contre cette décision injustifiable de Madame Canto-Sperber, en envoyant des mails d’indignation à la Direction (monique.canto-sperber@ens.fr et veronique.prouvost@ens.fr) qui a cédé à ces pressions indignes.
Par ailleurs, nous invitons nos camarades de l’ENS à participer au rassemblement contre la censure et pour la défense de la liberté d’expression le mardi 18 janvier à 18h30 Place du Panthéon.
Collectif des normalien-ne-s indigné-e-s d’une ENS indigne.
Le Conseil d’Etat a rejeté la demande d’un collectif d’élèves de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) Paris intitulé «Palestine ENS», d’organiser des réunions publiques dans les locaux de l’école, tranchant ainsi en faveur de la direction, dans une décision rendue lundi.
Le juge des référés du Conseil d’Etat, saisi en appel par la direction de l’école, a estimé que «la directrice de l’ENS n’a pas porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de réunion en refusant de mettre une salle à disposition du collectif "Palestine ENS"», selon un communiqué du Conseil d’Etat accompagnant la décision.
La salle était demandée pour les 8, 9 et 10 mars par ce collectif qui souhaitait «s’associer à la campagne internationale "Israel Apartheid week"», et «organiser des réunions publiques promouvant le boycott des échanges scientifiques et économiques avec Israël», a affirmé le Conseil d’Etat.
En rendant cette décision, le Conseil d’Etat annule une ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Paris du 26 février, qui avait tranché en faveur du collectif, estimant entre autres, que la directrice de l’ENS, Monique Canto-Sperber, avait «porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de réunion qui constitue une liberté fondamentale».
Pour motiver sa décision, le Conseil d’Etat a notamment mis en avant un article du code de l’Education, selon lequel «le service public de l’enseignement supérieur est indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique et tend à l’objectivité du savoir».
Un autre article stipule que la liberté d’expression des usagers de ce service public doit s’exercer dans des «conditions (…) qui ne troublent pas l’ordre public».
Il a encore fait valoir «l’indépendance intellectuelle et scientifique de l’établissement».
Cette décision fait suite à l’annulation le 18 janvier d’un colloque qui devait être animé à l’ENS de la rue d’Ulm par l’auteur du best-seller «Indignez-vous!», Stéphane Hessel, au grand dam de ses organisateurs pro-palestiniens.
(Source AFP) 7 mars 2011
article importé de France 24
"Indignez-vous !" de Stéphane Hessel, plus de 1.800.000 exemplaires vendus
En novembre 2010, France 24 publiait un article sur un petit opus faisant un tabac en librairies : "Indignez-vous !", de Stéphane Hessel. Retrouvez l'interview réalisée à l'époque où ce livre venait de dépasser les 100 000 exemplaires vendus.
Par Priscille LAFITTE (texte)
Le dernier succès de librairie ? Un petit livre sorti le 20 octobre dernier, intitulé "Indignez-vous !", d’une trentaine de pages, vendu trois euros, et rédigé par Stéphane Hessel. Cet homme, aujourd’hui âgé de 93 ans, a un prestigieux passé de résistant, de rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’Homme , de diplomate, mais aussi d’engagement en faveur des sans-papiers en France et de la création d’un Etat palestinien au Proche-Orient.
L’initiative du livre revient à une petite maison baptisée "Indigène éditions", créée à Montpellier en 1996 et "dédiée aux arts et aux savoirs des cultures non industrielles du monde". La parole est donnée aux aborigènes d'Australie, aux Indiens d'Amérique, aux Inuits du Canada, aux Maori et aux Papous du Pacifique… Mais aussi à "nos propres ‘indigènes’, tous ceux qui, chez nous, se sentent les otages de systèmes culturels, politiques et économiques dans lesquels ils ne se reconnaissent pas." Stéphane Hessel en fait donc partie.
Commentaires de ce gros succès de librairie, par les deux fondateurs de la maison "Indigène", Jean-Pierre Barou et Sylvie Crossman.
D'où vient le projet du livre ?
Jean-Pierre Barou : L’idée du livre est née d’un discours que Stéphane Hessel avait improvisé en mai 2009 sur le plateau des Glières, en Haute-Savoie, haut lieu de Résistance durant la Seconde Guerre mondiale, lors d’un rassemblement de l’association "Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui". C’est d’ailleurs notre auteur Bastien Cazals (auteur de "Je suis prof et je désobéis", Cf. plus bas) qui nous en avait informés.
L’idée est venue d’amplifier ce discours de Stéphane Hessel. Nous avons fait un travail d’interview, et au bout de trois ou quatre entretiens, nous lui avons soumis un texte, pour la plupart inédit. Il a apporté des corrections de sa propre main.
Sylvie Crossman : Notre collection "Ceux qui marchent contre le vent" propose des textes courts, toujours à trois euros, rédigés par des gens qui ont des idées et du vécu. En février prochain, nous allons publier le texte d’une jeune femme, Brigitte Brami, qui a trouvé en prison plus d’humanité que dans le reste de la société.
C’est votre plus grosse vente ?
Jean-Pierre Barou : Oui, sans conteste ! Nous avons déjà vendu plus de 100 000 exemplaires. Une sixième réédition est en cours, et notre tirage dépasse les 200 000 exemplaires. Il s’agit en ce moment en France, du livre le plus vendu cette année dans la catégorie "essais", et de la troisième meilleure vente, tous livres confondus - y compris les livres de cuisine. Ce classement est établi par Livres Hebdo, et provient directement des caisses enregistreuses, ce ne sont pas des sondages.
Notre deuxième plus grand succès, beaucoup plus modeste, était aussi un livre d’engagement : "Je suis prof et je désobéis", de Bastien Cazals, paru en avril 2009 dans la même collection "ceux qui marchent contre le vent". Nous en avons vendu 15 000 exemplaires.
Comment expliquer le succès d'"Indignez-vous" ?
Sylvie Crossman : Je crois que beaucoup de personnes en ont assez de tous ces intellectuels parisiens qui ont des discours sur tout, mais qui ne s’engagent pas. Stéphane Hessel tient un discours d’espérance et d’engagement qui trouve un grand écho au même moment que le livre de Michel Houellebecq qui décrit, quant à lui, la morosité du monde et connaît aussi un succès en librairie. Cela coïncide également avec le mouvement social contre la réforme des retraites, qui s’est fini dans un bras de fer gagné par le gouvernement. Les gens en assez d’être violentés sur le plan de leur conscience.
Contrairement à ce qu’on pense, il y a une partie de la société qu’on imagine minoritaire, et qui a des pratiques d’engagement, de résistance, de contre-pouvoir souvent peu médiatisées. Hessel est leur grand aîné, le grand sage.