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bric à bracs d'ailleurs et d'ici

r.p.

actualité du programme du CNR ?

5 Avril 2019 , Rédigé par grossel Publié dans #R.P., #agoras

Le 27 mai 1943, Jean Moulin, Robert Chambeiron et Pierre Meunier rassemblent des représentants de mouvements de résistance, de syndicats...
Le 27 mai 1943, Jean Moulin, Robert Chambeiron et Pierre Meunier rassemblent des représentants de mouvements de résistance, de syndicats...

Le 27 mai 1943, Jean Moulin, Robert Chambeiron et Pierre Meunier rassemblent des représentants de mouvements de résistance, de syndicats...

cette lettre 664 de l’ami  R., professeur d’histoire en retraite et vieux militant, tombe à pic
(664 lettres, une mine pour un mouvement comme celui des GJ qu’il doit pouvoir mettre à disposition, je suppose)
je vous la partage et la mets sur le blog des agoras, avec son accord
on y trouve 5 L, de 2007 à 2010
JCG
 
L664 du 5 avril 2019
 

Dans Libération 18/03 « Un programme équivalent à celui du Conseil national de la Résistance  doit être mis en place » 

Dominique Meda  sociologue (Réinventer le travail dernier ouvrage paru en collaboration)

 

Par ce gouvernement ? Par ce président ? Par cette chambre de députés ? Par ce sénat ? Comme si de rien n’était.

 

 L’équivalent mystérieux : en quoi pourrait-on imaginer et trouver des équivalences aux décisions et mesures prises en 1944/45 après discussion entre les parties concernées et Partis impliqués ? Le socle : ce sont les principes qui fondent le programme du CNR. Passablement édulcorés par la nécessité de s’entendre entre ceux qui y croyaient à la révolution et ceux qui n’y croyaient pas sachant que, croyants ou non croyants, tous la rejetaient, les Gaullistes comme les Chrétiens, les responsables du parti Communiste eux-mêmes, la redoutaient. Ce qui fait que personne, exception faite des travailleurs et des travailleuses organisant les Comités d’usine*, comme ce fut le cas à Toulouse ou aux usines Berliet de Vénissieux pour ne citer que les plus emblématiques, ne voulait la révolution. 

Deux interventions phares marquent ce renoncement, celle de Robert Lacoste ministre socialiste de la production industrielle défavorable à l’autogestion et celle du PCF se prononçant pour la nationalisation mais contre les « soviets » comme certains les appelaient déjà.

Le CNR, malgré ou grâce aux avancées de son programme, à son corps défendant ou pas, aurait donc joué le rôle de verrou : au dernier moment le représentant du PCF (Villon) se rallie à la nationalisation sans le préalable de la révolution — renonçant à l’abolition du capitalisme. Il avait participé à une réunion clandestine avec Duclos et Frachon quelque temps auparavant, transmetteurs d’une ligne dictée par un Staline avant tout respectueux des accords passés à Yalta avec les Anglais et les Américains, mais pas seulement. Le Petit Père des Peuples rejetait d’emblée une révolution gagnant l’Europe occidentale, au cœur des pays développés, reposant sur les épaules d’une classe ouvrière expérimentée et qui venait de s’extraire d’une société soumise au pire esclavage jamais vécu, par les « Riches » de tous bords, par une grande Bourgeoisie solidaire de part et d’autre du Rhin.   Ce fut une sorte de contrainte dictée par l’intérêt  supérieur… de l’Etat stalinien qui venait de “trahir“ sa propre Révolution comme le dénonçait Trotsky !

Or, dans son principe, n’est-ce pas cette version « verrou » que Dominique Méda propose ? Le couvercle sur la marmite révolutionnaire, ce qu’aujourd’hui nous appelons « plafond de verre ».

Principe d’action du CNR dont on sait très bien que, de toute manière, le contenu ne pourrait être adopté en l’état : aujourd’hui la référence au CNR devenu une sorte d’icône historique de la gauche, en dehors de toute analyse critique, est sans équivalent. La grande bourgeoisie campe sur des positions idéologiques beaucoup plus solides que celles de 1945, celles de l’après-guerre quand elle devait faire oublier la collaboration des grands patrons — Renault, Berliet, Michelin (malgré une légende tenace de Résistant attribuée à cet ancien cagoulard), Citroën propriété de Michelin, entre autres —  avec les nazis et les troupes d’occupation.

 

Son représentant actuellement au pouvoir, au profil de Bonaparte, le Président de la cinquième et faiblarde (faiblarde sur les principes républicains) République gaulliste, avait jusqu’ici coupé les ponts entre les sommets de l’État et les directions syndicales, y compris celle de la CFDT qui n’en pouvait mais… Coupure également entre ces directions et les gilets multicolores, jaunes ou rouges, qui sont engagés sur les ronds-points et les champs Élysée, ou dans les combats syndicaux à répétition depuis les grandes manifestations contre la loi travail, puis la réforme du statut SNCF et la réorganisation en vue de la concurrence, les manifestations incessantes des hospitaliers, des enseignants, on ne pourra les énumérer toutes ici. Or, sans ces appuis, aucun compromis n’est possible les directions syndicales se heurtant, en même temps, à leurs bases et au pouvoir de l’Etat, c’est-à-dire de la grande bourgeoisie.

 

Alors la question est posée : comment la majorité de ces penseuses et penseurs fait-elle pour aborder des problèmes aussi brûlants que le “travail“, “la valeur travail“… sans jamais en venir aux fondements premiers du capitalisme et de la bourgeoisie elle-même, chair et âme du “système“ de propriété privée de tous les moyens de production essentiels, depuis les ressources naturelles, propriétés de tous, jusqu’à la main qui  œuvre et transforme la matière inerte en marchandise consommable, dotée par conséquent de plus-value qui, néanmoins, ira enrichir le bourgeois propriétaire, de quelque façon que ce soit — directement ou indirectement par l’entreprise et ses prolongements boursiers — tout en épuisant ces réserves naturelles qui ne se renouvelleront pas ? Il semble y avoir sur le chemin de leur réflexion des obstacles — un seul peut-être ? — insurmontables les empêchant d’attaquer ces fondements et leur interdisant de dénoncer “la propriété privée des moyens de production et du profit engendré par leur exploitation“. Marx et Engels en désuétude, consciemment ou non ils l’ont intégré et ne tiennent pas à ce que l’on se moque dans les chaumières universitaires. 

Libération.fr (3/04/2019)  relève en un éclair, mais sans plus de considération, ceci : « Pour le physicien Claude Henry {…} “De la casse, il y en aura de toute manière. La transition devient de plus en plus difficile au fur et à mesure qu’on se rapproche de l’échéance. Si on ne se prépare pas vraiment, des secteurs sombreront dans des conditions plus difficiles que si on les avait amenés à une transformation.“ Ce qui revient à mettre en cause le système capitaliste. » ajoute le quotidien, qui ferme le ban.

 

 

Nous voyons donc bien la répression qui enfle parce que les politiques, eux, font le travail pour lequel ils sont désignés à l’Élysée comme à Matignon, et sentent très bien que l’orage menace. Une armée professionnelle est faite pour que l’on s’en serve sur quelque front que ce soit, le moment venu. Quand Chirac eut pris l’initiative, attendue en hauts lieux, de ne garder que l’armée de métier, des professionnels de l’obéissance — pourvu qu’ils soient rémunérés en conséquence — était écrite en pointillé la possibilité d’une guerre civile ici même… 

Nous ne sommes donc plus en 1960/1961 quand l’armée de conscription avait refusé dans sa presque totalité de suivre les généraux putschistes. Mais ils voulaient aussi nous préparer au maintien de l’ordre dans les casernes où des gradés tentaient d’apprendre au bidasse comment déployer des barbelés dans les rues et les boulevards pour contrer de possibles révoltes populaires, une éventuelle grève générale (c’était leur obsession au plus haut niveau) répondant au danger d’un coup d’Etat venu d’Alger, qui auraient pu dégénérer. La promesse de nous faire intervenir, si les choses tournaient mal (?), était reçue par une troupe profondément silencieuse et, pour le moins, dubitative. Le soldat se mettait à réfléchir, ce qui n’était pas conforme au règlement ; au contact quelques officiers et sous-officiers semblaient eux-mêmes s’interroger, presque désemparés. La guerre d’Algérie avait tout aussi bien ravagé les consciences que les mechtas, un désordre inquiétant se profilait à l’horizon. 

Et voici que le désordre renaît de ses cendres. Il fallait une armée solide et bien entraînée, elle est là, opérationnelle quoi qu’on en dise, menace sourde sur laquelle s’appuient les “forces de l’ordre“ et leurs armes de transition LBD. Renforcées d’une loi anticasseurs à peine retoquée par le Conseil constitutionnel, qui vise au final à faire de tout manifestant un casseur pourvu que l’autorité (il reste à définir laquelle puisque le Préfet ne semble pas adéquat) en décide souverainement. 

 

Le peuple algérien nous est précieux en ce qu’il démontre, à la suite de ce qui s’est passé en Tunisie et même en Egypte, une amorce de solution tenant compte des expériences passées, positives ou pas. Maintenant, nonobstant les particularités propre aux populations algériennes, il retient forcément notre attention pour comprendre ce qui va advenir de son attitude face à l’armée, elle-même enracinée profondément dans la société comme le sont toutes les armées de conscription. Nous allons être reliés à notre passé commun des années soixante, sans pour autant n’être sûr de rien puisque le cadre militaire algérien est lui-même assez complexe : demeure en son sein une armée de métier organisée sous des formes diverses et spécifiques : sécurité militaire et commandos d’intervention spécialisés par exemple. En cela aussi il nous serait précieux de regarder et comprendre comment se résoudrait ce conflit s’il devait se déclarer. Mais également si aucun affrontement ne devait avoir lieu — on ne peut que le souhaiter ardemment — en repérer les causes pour notre propre gouverne.

À la fin des fins, « Rien de ce qui est, n’est » professait Shakespeare.

 

R.

 

 

* L’HUMANITÉ 13 FÉVRIER 2015 Cette double réflexion peaufinée entre Alger et la France clandestine trouvera enfin réalité dans l’un des articles lumineux du programme du CNR publié le 15 mars 1944 : « Nous réclamons l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale impliquant l’éviction des féodalités financières… et la participation des travailleurs à la direction de l’économie. » Dans le climat insurrectionnel de la France libre, face à un patronat déconsidéré par sa collaboration, la classe ouvrière, grandie par sa résistance, va s’emparer des orientations du CNR pour tenter de créer de multiples « comités spontanés » visant à exiger un réel contrôle ouvrier des entreprises.

« Nous réclamons l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale impliquant l’éviction des féodalités financières… »

Ainsi naquirent une floraison de comités à la production, de comités patriotiques, et même des comités de gestion, comme ce fut le cas dans l’Allier et à Lyon. Il y eut même des réquisitions collectives avec directions provisoires à Marseille. Inquiet devant la poussée subversive de ces « comités d’usine » et poussé par les directions d’entreprise, le général de Gaulle orienta le débat vers la publication d’une ordonnance moins périlleuse pour l’ordre établi. Promulguée le 22 février 1945 par Alexandre Parodi, ministre du Travail, sous une forte pression patronale et contre les propositions avant-gardistes de l’Assemblée consultative menée par Croizat, elle déçut profondément les syndicalistes. Privant les comités d’entreprise de pouvoirs de décision économique, elle mettra uniquement l’accent sur l’autorité des nouvelles institutions en matière de gestion des œuvres sociales.

 

échanges sur la page FB du MRG (pour faire émerger un MRG, mouvement révolutionnaire général) suite à la publication de la vidéo ci-dessous

https://www.facebook.com/jean.marin.75873/videos/128282548256477/

- JCG : le CNRR, c'est quoi, c'est qui ?

- Comité National de Résistance et de Reconquête (un comité de travailleurs syndiqués, militants et GJ, déterminés à contrer par tous les moyens envisageables la casse antisociale du Gouvernement Macron-Philippe). Pour plus de précisions, ce comité a été fondé au cours des élections présidentielles de mister Macron.

 - JCG : y a-t-il des liens, des communiqués, une charte, une liste des regroupés; là c'est trop vague; congrégation sonne mal, qui comme orga syndicales ? qui comme orga politiques ? pour moi, cette intervention n'a pas sa place sur cette page; tu es mandaté par le CNRR du Var mais pas par l'APC du grand Toulon

- Oui J. n'avait pas de mandat de l"APC pour le CNRR, Mais, il avait évoqué dans l'assemblée APC, sa présence au CNRR, uniquement dans un souci de transparence et de convergence. Nous avons donc acté avec l'APC que J. interviendrait en son nom propre, pour parler librement du travail que nous effectuons. Voir à ce propos le compte rendu de l'APC du 27 mars.

- Le Comité National de Résistance et de Reconquête CNRR s'est créé pendant les dernières élections présidentielles. Les membres de différents syndicats mais pas que, il y a aussi des citoyens organisés politiquement, qui considèrent que leurs directions politiques et syndicales ne vont pas assez loin dans la résistance aux attaques orchestrés par Macron et son gouvernement. Ces militants, organisés par ailleurs, discutent ensemble pour échanger et fédérer autour de nos droits les plus fondamentaux, sécurité sociale, retraite, congés payés (36 et 45) en somme, dans les comités locaux de résistances et de Reconquêtes CLRR. La discussion s'est engagée avec les GJ, qui cherchent eux aussi, les moyens de la convergence pour résister à la destruction de leurs moyens d'existences.

- MRG n'est pas l'APC. La scission entre les deux groupes s'est faite "historiquement" sur la base du consensus (le 20 mars 2019 au terme de la troisième cession du groupe MRG). 

- Les choix émis au sein du groupe MRG, sur fb ou ailleurs, impliquent essentiellement ses membres fondateurs et ne répondent d'aucune manière aux décisions de l'APC. De la même façon, le groupe MRG ne peut prétendre prendre des décisions pour l'APC et moins encore parler en son nom. Que la chose soit clairement entendue.

- De ce fait, et sans ambiguïté possible, ce que nous souhaitons communiquer ici l'est en toute indépendance et aussi résolument que possible (conformément à notre ligne éditoriale). Et ce sans lien ni accord avec l'APC, dès lors que ce qui a été précisé ci-dessus est strictement respecté. D'autre part, comme on peut clairement l'entendre dans le déroulé de mon discours, je déclare avoir été mandaté par le CLRR (aucunement par l'APC). 

- La publication de cette intervention a donc tout à fait sa place sur cette page.

- Pour précision, S., je n'ai jamais affirmé être le porte-parole des Gilets Jaunes de Toulon ou d'ailleurs. Je dis avoir été mandaté par le Comité Local (sachant que nous nous trouvions tous réunis à Paris au sein du Comité National). Je ne fais que parler de mon expérience personnelle en tant que Gilet Jaune, blessé et engagé, ayant fourni un véritable travail de communication (auquel tu as contribué avec d'autres). Parler de ce que l'on fait et des raisons qui nous animent, ce n'est en aucun cas parler au nom des autres. Et ce droit à s'exprimer est tout autant valable pour n'importe quelle autre personne, GJ ou non, au sein du Comité National ou ailleurs. A savoir que sur les 325 que nous devions être, pas loin du quart des personnes présentes devaient être des GJ, et plus d'une quarantaine de personnes ont pris la parole au cours de la journée (dont de nombreux GJ venus de toutes les régions).

- Étant donné que dans ce groupe on supprime les commentaires qui ne vont pas dans votre sens je ne répondrai plus ni n’interviendrai plus dans ce groupe en qui j’avais mis quelques espoirs lors de sa création mais qui ont vite été déçus 

- Il n'y a pas de lien entre le CNR élaboré par le le PCF et le CNRR.

- JCG : il est évident que par son titre le CNRR  (voir ci-dessous: reconquête des acquis de 1936 et 1945) se relie au CNR;  la lettre L664 a donc une pertinence, le PCF est à remplacer dans ce cas par le parti qui réalise et diffuse le journal Informations Ouvrières

- RAPPEL : Pour rappel élémentaire, toute forme de manque de respect, d'insulte, de discrédit, de diffamation ou d'intimidation ne peut évidemment être tolérée au sein de ce groupe (pas plus que dans un autre groupe d'ailleurs). Que ce soit à l'encontre d'un administrateur ou d'un membre de ce groupe. Ce qui implique nécessairement la modération des posts faisant défaut à ce principe essentiel. Nous sommes ici pour communiquer sur des sujets qui nous touchent et nous tiennent à cœur, non pas pour venir régler nos comptes et transformer ce forum en tribunal populaire. Merci pour votre compréhension.

reçu ce MP :

Bonsoir, Jean-Claude. J'ai répondu aimablement à votre invitation et je vous ai invité quant à mon tour dans le groupe MRG. Pourtant, vous abordez aujourd'hui ce que je fais avec défiance et sarcasme, avec des velléités politiques manifestes là où vous cherchez à m'en prêter. Sachez, avant toute chose, que mon profil n'est pas un lieu de débat politique et je ne tolère donc aucun commentaire nul et non avenu sous mes photos et sur mon "mur". Les sous-entendus et les volontés de dénigrements ne sauraient satisfaire aucune personne prise à partie ainsi. Si vous souhaitez débattre avec moi de ce que je peux faire et pourquoi je peux le faire, vous pouvez me solliciter par message privé sur fb ou par mail (puisque vous connaissez mon adresse électronique).

 

Pour ce qui est du CNRR (qui n'est "opaque" que pour celui qui ne veut pas voir ni entendre), vous pouvez venir à la réunion qui a lieu mardi 9 avril à 17h au Foyer des Jeunes Travailleurs. C'est un lieu de rencontre et de réflexion, sans étiquette aucune. Pour ma part, n'ayant jamais été ni encarté, ni syndiqué, je viens en qualité de simple citoyen également concerné par la crise sociale et politique qui touche tout le monde. Ecoutez bien ce que je dis dans la vidéo pour vous en faire une idée plus exacte.

 

Et, surtout, cessez donc de vouloir vous inscrire dans des querelles de clocher là où il n'y a pas la place. Je suis là essentiellement pour apporter ma pierre à l'édifice, pour offrir ce que je peux et pour apprendre des autres, pas pour entrer dans des polémiques vaines. Vous êtes assurément partisan et militant, alors ne venez pas me donner des leçons de probité là où vous n'affichez pas vous-même qu'elle doctrine vous venez défendre quant à votre tour. Profitez de l'Assemblée Populaire et Citoyenne pour venir débattre, plutôt que de prendre le groupe MRG pour une tribune personnelle. MRG n'est pas l'APC. ce qu'on y publie et ce qu'on décide de ne pas publier répond à une logique de respect et de ligne éditoriale, sans qu'il soit question de censure. Un groupe fb n'a l'obligation de rien. Ce qui est publié pour discréditer ou salir n'a pas sa place. Et ceci doit être vrai pour tout groupe qui se respecte (fb ou non). A bon entendeur.

 

PS: Votre publication hors de propos au sujet du CNR (son lien "historique" ne se confondant aucunement avec la volonté fondatrice du CNRR) a déjà été postée dans le groupe MRG (dans le fil de discussion de la vidéo sur la convention de Paris). Alors pourquoi vouloir vous obstiner à la diffuser à tous vents et à faire croire qu'il vous est impossible de le faire ? Si vous pouviez entendre raison quand aucun autre argument contraire ne peut entacher les faits, nous pourrions nous concentrer sur des choses plus essentielles.

JCG : ce qui m'interroge, c'est la vitesse à laquelle se font et défont les groupes, de la maison de la méditerranée (jusqu'à 200 personnes en décembre) au hall de la gare puis à la bourse du travail (où en plus se déroulent des réunions le dimanche, tous les 15 jours) et enfin au foyer de la jeunesse; du MRG à l'APC; de 1200 au Zénith en janvier à 50 place d'armes; si tu veux savoir où tu vas, fais une pause et regarde d'où tu viens dit le cadran solaire du château de Tourris; ça donne le tournis d'entendre que le MRG, ça ne compte plus (dit mercredi dernier par je ne sais pas qui)

 

un commentaire de Gérard C.

Cher Jean-Claude,
Merci pour ce beau témoignage sur les GJ (ta page FB)...j'exècre Macron et je suis de tout coeur avec les Gilets Jaunes...qui malheureusement vont se faire enfumer et entuber...Ah! si Lénine revenait pour les aider, on n'en serait pas là :  on ne fait pas les révolutions avec les bons sentiments, pour le comprendre il faut relire  " Terrorisme et Communisme " de Trotski, un livre lumineux sur la lutte des classes, écrit dans son train blindé, pendant la guerre civile et adressé à Kautski, partisan d'un marxisme non-violent.
Toutes les conditions sont prêtes pour renverser l'ignoble capitalisme, mais si on reste dans l'"horizontalité" on continuera à papoter dans les ronds-points jusqu'à ce que Macron ait fini de casser la France, le peuple, les "sans dents" , les "gens de rien", les retraités, les classes moyennes pour que les actionnaires continuent à toucher leurs dividendes...
Je t'envoie un texte qui m'est venu à l'esprit cette nuit "le bon usage des " fakes" et un autre sur "la démocratie contre le peuple"; c'est seulement pour soulager ma bile...
Amitiés
Gérard
PS Comme je sais que tu es " un bon lecteur", j'ose ajouter un texte qui vient de paraître dans un recueil de " L'Académie géo-politique de Paris" sur "La nouvelle émergence de la Russie", je dois cette publication à Ali Rastbeen, le président et fondateur de cette Académie si peu académique avec laquelle je vais continuer à collaborer.

JCG : qu'est-ce qui va changer le rapport de forces ? de toutes petites mesures fiscales ont déclenché un mouvement social et politique, pas vu depuis 50 ans et plus, un mouvement pas prêt de s'éteindre, bien installé car les GJ savent ce qu'ils ne veulent plus, ont surmonté la peur et travaillent à ce qu'ils veulent, devenir constituants; ce qui est autre chose que l'horizontalité et qui demande une sacrée persévérance

est-ce en préparant consciemment la grève générale jusqu'à satisfaction qu'on changera le rapport de forces ? espérant qu'une préparation consciente donnera le résultat escompté, certains y croient; l'histoire nous apprend les ruses de l'histoire

réclamer la convergence des luttes, est-ce réalisable après des décennies de grèves tournantes, de grèves de 24 H, de manifs bidons, de compromissions et de collaboration de classes ? les appareils préfèreront être détruits que de se détourner de la collaboration appelée négociation; certains y croient;

sera-ce un effet papillon, qui sortira de leur zone de confort les 3 à 6 millions de tièdes, genre une photo (comme celle de la petite fille sur une route au Viet-Nam qui fit basculer la guerre, mais pas celle de Aylan, l'enfant noyé retrouvé sur une plage, ni celles d’aucun éborgné),

genre un fait divers particulièrement chargé symboliquement;

genre un scandale politique (pas le cas avec l'affaire Benalla)

seront-ce des milliers de micro-actions dont on ne connaît jamais les effets secondaires et tertiaires ?

donc penser et agir là où on est en sachant comme le dit Shakespeare: « Rien de ce qui est, n’est »; la vie est un songe parce que tout réel, tout ce que je dis réel est vu à travers mon prisme mais si je suis un songe et passif dans ce songe, peut-être puis-je aussi assumer un rôle en partie actif dans le songe (on peut avec entraînement, intervenir un peu dans ses rêves, en lien avec l'inconscient collectif)

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Métropolis, la Grèce et Goldmann Sachs

7 Mars 2010 , Rédigé par grossel Publié dans #R.P.

Métropolis, la Grèce et Goldmann Sachs
 L 274

LA FROUSSE DU TRÉSOR

Le trésor fut découvert en Argentine, après une longue quête : ce qui était resté caché du film de Fritz Lang, Metropolis, la vraie bobine du film et les intentions de son auteur sont ainsi dévoilées dans une grande mise en scène berlinoise.
 
Les Uns Invités sont en salle avec grand écran et grand orchestre, les autres debout devant la porte de Brandebourg, devront piétiner dans la neige et le froid. En raccourci, la première intention de Fritz Lang vient de s’incarner : ici l’homme de qualité abrité, assis, chauffé, l’esprit libre ; ailleurs l’homme spectateur mécanique, debout les pieds gelés, l’haleine vaporisée, le regard vitrifiée. Bon début. Mais tout cela n’était pas prémédité et suppose un esprit mal tourné pour y voir malice : ce n’était qu’un bon et vieux réflexe, voilà tout.
Thomas Sotinel, quant à lui,  journaliste au Monde (14/15 février) , se penche laborieusement sur le film, sa restauration et sa projection dans « la belle salle du FriedristadtPalast {où} les invités ont découvert le film accompagné par l’orchestre de la radio, dirigé par Frank Strobel. » Puis il se love au creux une explication technique, enluminée d’un historique sur l’amputation, par la Paramount en l’année 1927, pour « faire du film une fable d’anticipation peuplée de silhouettes schématiques. {…} La description de la mégalopole industrielle, peuplée en son sous-sol  de prolétaires désignés seulement par un matricule, et dirigée par des ploutocrates qui vivent dans des palais, n’est plus la seule raison d’être de Metropolis. » : rassurant, surtout que les « séquences retrouvées donnent à voir, entre autres, la rivalité amoureuse entre le premier des oligarques (…) et le savant… » puis il sera question de “puissance dramatique“, de “rythme d’origine“ en concordance avec la musique originale… le tout ramassé en final dans une sorte de chant agreste à la gloire de “l’œuvre à part entière“ qui ne serait plus « seulement la matrice de films de science-fiction (…) ou un élément du débat sur la lutte des classes en Europe. C’est une œuvre à part entière dont les faiblesses (interprétation de certains rôles, la naïveté roublarde du leitmotiv politique) font encore mieux ressortir la richesse », en somme le moins bon (jeu des acteurs), voire le plus mauvais (naïveté roublarde du leitmotiv politique), donnent des couleurs au meilleur de l’œuvre : les histoires d’amour croisées…

Qu’on ne puisse s’empêcher, aujourd’hui, d’être bousculés par le champ prémonitoire de ces mouvements de foules mécaniques, nuques blafardes, avançant vers l’abîme, par ces gestes de travailleurs machines crucifiés dans les souterrains du Léviathan, relèverait presque de l’anecdote si l’on suivait Thomas Sotinel dans ses conclusions. La logique morbide du capitalisme – ah ! le gros mot, l’attaque vicieuse, n’est-ce pas – fut, est et sera, de s’engouffrer dans l’extermination, par le travail, par l’idéologie, sous toutes les latitudes, dans l’utilisation d’une main d’œuvre enfin à la merci de la schlague, sans limite : exploiter jusqu’à l’os, sans autre limite que la mort ! Ce fut leur Morale ! Elle se tient toujours debout, dans les encoignures de leurs ivresses, au cœur du pouvoir. Et il se trouve un film qui, bon gré malgré, porte en lui, au plus haut degré de sa puissance évocatrice, l’horreur de cette malédiction.

Et de cela Fritz Lang aura rendu compte à posteriori, la force poétique le faisait marcher en avant de son temps et de lui-même, il flaira l’abîme. Et voilà qu’il faudrait presque en faire son deuil pour s’en tenir à une symphonie sentimentale tourmentée surdimensionnée. Pour qu’ils en arrivent là, quelle frousse leur a foutue le Fritz!*

Lellouche Pierre, secrétaire d’Etat aux affaires européennes, nous aura fait une petite peur, lui : « Moi, je voudrais ne plus voir d’enfants exploités dans les rues de Paris » à propos des enfants roumains et Roms que des mafias exploitent en les livrant à la mendicité et au vol dans les rues des capitales européennes. Qu’arrivait-il ? Où irions-nous si des secrétaires d’Etat et autres ministres, européens ou pas, se mettaient tout à coup à avoir du cœur au ventre et de la morale en tête : le capitalisme se réformerait-il ?  se moraliserait-il ? Nous serions-nous trompés nous tous les anars, les communistes, les refuzniks, les bougons, les grognons, les pas bons ? Non, non, non, bien sûr que non : il a dit, Lellouche : « Moi, je ne voudrais plus voir d’enfants exploités dans les rues de Paris. Ce n’est pas bon pour l’image… »  là, on s’y retrouve. L’image de l’Europe, de la Roumanie, du monde entier si vous le voulez bien, sauvons les images ! D’Epinal de préférence, la France continue d’exporter en ce domaine avec succès, le Premier Histrion de France ne se déplace jamais sans son chapeau, son lapin et sa baguette magique de Président. Sauvons l’image, oublions le reste.

Enfin vient la Grèce, la mauvaise, celle qui a emprunté, dépensé, sans compter. La Grèce, en général, la Grèce des Grecs quoi ! Imaginez , tous ces Grecs qui s’en sont allés de par le monde se débrouiller pour que les banques les plus puissantes, Goldman Sachs entre autres, leur prêtent des Millions de millions d’Euros dans une arnaque confraternelle ! Vivaient à l’aise les grecs, hein !

Dans les Echos.fr : « Selon des informations du « Spiegel », reprises et précisées par le « New York Times » d'hier, la banque d'affaires américaine aurait, avec l'aide d'instruments développés par JPMorgan Chase et d'autres banques de Wall Street, aidé la Grèce à dissimuler l'ampleur de sa dette et de son déficit (Antigone Loudiadis) en sapant ainsi la crédibilité de ses comptes publics depuis plusieurs années. ». Quoi de plus naturel ? Le capitalisme est toujours ce qu’il était et même de plus en plus ce qu’il est. Mais les Grecs, ceux qu’on appelle “la population“, ne semblent pourtant pas avoir une grande reconnaissance pour leurs hommes d’Etat si débrouillards qui leur ont procuré des millions et des millions d’euros : ils n’auront pas eu leur part ? C’est là l’objet de leur colère ? Ils auront mis Athènes à feu et à sang pour une histoire de gros sous, simplement parce qu’ils se sentaient pauvres ? En sommes non payés de retour. Belle mentalité ! Mesquinerie si mal accordée à leur antique héritage.

Et les autres pays** du grand marché mondial auront bien raison de les sermonner et de leur faire payer, sans pitié, cette déraison d’Etat dont  tous les Grecs sont solidairement responsables. Seuls quelques édiles pourront ne pas en souffrir : voyez et lisez Aristophane, il savait déjà comment répondre à ceux qui s’en offusqueraient !

Mais que va faire, ou plutôt que va dire Obama, puisqu’en ce domaine rien n’est à faire qui ne soit déjà fait, à l’avantage des banques et banquiers tout-puissants.

 
Robert

*Il faut croire que l’affaire leur tient à cœur puisque le quotidien (21/22 février) lui offre sa page 2 quand lui réitère l’argumentaire précédent à quelques nuances près. La mise au point sur la nature de ce que l’on appelle un “film culte“, très embrouillée par ailleurs, ne change rien au désir, très apparent, de minimiser et détourner la prémonition de Fritz Lang de ce que va devenir l’Allemagne dans un futur proche ; l’auteur lui-même en était-il conscient ? La question n’a plus de sens après sa mort et en l’absence de tout commentaire écrit (connu) de sa part... Tout ce que l’on sait est qu’il préférait “M le maudit“ à tous ses autres films…

** sous le titre « La Grèce n’est pas la seule à “maquiller“ sa dette » (Le Monde.fr 21/02) on peut lire : « Quand on est "limite'', on a forcément la tentation d'utiliser ces astuces-là pour essayer de réduire sa dette, commente René Defossez <http://www.lemonde.fr/sujet/bdcd/rene-defossez.html> , stratège sur le marché des taux chez Natixis. Ce n'est pas très orthodoxe, mais ce n'est pas forcément contestable. »

  
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Le manifeste sous-réaliste

14 Septembre 2008 , Rédigé par Jean-Claude Grosse Publié dans #R.P.

Le manifeste sous-réaliste
L 205

LE MANIFESTE SOUS-RÉALISTE

 



Ce Manifeste n’est pas encore rédigé. Il se présente sous la forme d’un chaos de faits et gestes confondus. Les éléments de ce Manifeste s’agglomèrent et viennent d’un peu partout dans le monde. Dans ses journaux et leurs commanditaires. Sur ses écrans et les radios. Et, un comble, il s’exprime le plus souvent au nom d’un nouveau réalisme.

1929: préface à la réimpression du Manifeste surréaliste, par André Breton, cette remarque autant politique que poétique, nous le savons bien aujourd’hui: “Ne cesse d’être d’actualité la fameuse question posée par Arthur Cravan “d’un ton très fatigué et très vieux” à André Gide: “Monsieur Gide, où en sommes-nous avec le temps? - Six heures moins un quart” répondait ce dernier sans y entendre malice. Ah! il faut bien le dire, nous sommes mal, nous sommes très mal avec le temps.”

Puis le temps passa, mais pas pour tout le monde tant existent toujours ces intelligences raides qui ne pensent et ne s’épanouissent qu’à 6 heures moins un quart.

Il en va de tous les styles. Folâtre façon Pourquery, comme dans Libération du 2 septembre et son commentaire sur ce qui se dit donc se fait, “making-of”, en coulisse, côté cour de récrée et côté jardin des délices: ce jour-là “ça vole haut” paraît-il. La question centrale soulevée, vigoureusement débattue “avec le sourire quand même. Nous ne nous prenons pas au sérieux”, était la “réfutation du droit au travail”. D’ailleurs, qui pourrait prendre les idées de ce monsieur au sérieux? Surtout lorsqu’il apporte dix tons en-dessous de toutes les réalités et surréalités du moment, cette réponse glaçante: “Bon d’accord, mais qu’est-ce qu’on met dans le journal”. Car il allait de soi pour ce “paysan du Danube” gascon, comme il se nomme lui-même, qu’un journal ne va pas lancer, sous quelque forme que ce soit, une discussion sur “le droit à la paresse” une bouffonnerie que Paul Lafargue assuma mais qui n’est pas de notre temps.
De même qu’il ne saurait reprendre sérieusement la controverse à propos d’une manchette d’une naïve désinvolture - “Un coup à gauche” à propos du RSA - problème soulevé par Pierre Marcelle, un mauvais sujet qu’on cherche âprement à marginaliser - car comme chacun le sait, le RSA s’inspire d’une analyse de gauche de la société. Pour ne pas dire qu’il s’agit d’une entame révolutionnaire à la domination du Capital... SarkUbu plonge sa pince à Phynance dans le portefeuille des capitalistes: vous, moi, l’épargnant, le gogo qui a acheté des actions, le possesseur d’une assurance vie, les crédules du PEA.
Ah! c’est que vous pensiez à Pineau Valencienne (tiens, que devient-il ce loubard de la haute finance dont la fille elle-même fut condamnée pour quelques grivèleries financières? Bel aréopage où l’on distinguait, entre autres, un nommé Jean Chodron de Courcel, cousin de Bernadette Chirac), à Rotschild, à Lagardère, Dassault... non vous n’y pensiez pas, c’était pour rire! La réalité est ici, sous nos pas, les analystes économiques et politiques, eux, préfèrent manipuler leurs vaticinations de ronds de cuir mécaniques. C’est le Kapital qu’on attaque bougre!

Poisseux, façon Duhamel, Alain. Dans Libération, le 4 septembre - anniversaire de la proclamation d’une III° République asthmatique, ce sont les gens de son gabarit qui nous y font penser. Il observe la crise du socialisme européen, l’Alain, et il apporte sa pierre au Manifeste Sous-Réaliste: “Il y a encore quelques années, au sein de l’Europe des quinze, les gouvernements de gauche socialistes étaient en majorité. Lionel Jospin réformait vigoureusement la France (sic!), Tony Blair enthousiasmait la Grande-Bretagne, Gerhard Schröder modernisait courageusement l’Allemagne, Romano Prodi pilotait habilement l’Italie.”, ce qui fait dire au béotien que je suis: et tout ça pour rien alors, Alain du Modem!
Surtout qu’il n’en reste pas là, il apporte de l’eau au moulin sous-réaliste avec une dévotion touchante: “A aucun moment, les socialistes européens ne se sont montrés capables d’élaborer collectivement - et pourtant, ils sont des internationalistes de toujours - une réplique réellement marquante, audible, identifiable, compréhensible aux dysfonctionnements du capitalisme. C’était l’occasion rêvée, c’était leur vocation naturelle, c’était, quand même, leur sphère de compétence. Tout les poussait à incarner et à exprimer une alternative, une autre réponse aux échecs et aux cruautés des dérèglements à répétition. Leurs experts ont travaillé, leurs leaders ont sûrement réfléchi.” on devine qu’il fait semblant. Il fait semblant d’y croire, il ironise en sourdine, l’Alain; il fait sa coquette avec les idées qu’il diffuse sur le “socialisme” de son cru. Il n’a même pas peur de se contredire sur le fond: même pas mal! Jospin “réforme vigoureusement” la France avec “un programme qui n’est pas socialiste”, tout le monde s’en souvient et ils n’ont pas su faire fonctionner ce qui dysfonctionnait. Car, sous-entend Duhamel, professeur à Science po Paris, le capitalisme fonctionne, ce sont les dysfonctionnements qui le perturbent.
Et, au bouquet, cette fusée éclairante:” Résultat final : un impressionnant silence, comme si la crise du capitalisme financier portait en elle une (crise) intellectuelle du socialisme européen.” voilà qui est intéressant. Qui réclamerait qu’on s’y attarde. Que pourrait-on nommer “crise intellectuelle du socialisme”? La crise du capitalisme on comprend, on a vu, on connaît, mais l’intellectuelle du socialisme on est dans le vertige, l’aléatoire. Bon prince, Alain nous affranchit:  “Le New Deal, le plan Marshall, les accords de Bretton-Woods ne sont pas forcément des cadavres exquis, ils peuvent constituer des modèles lointains, des sources d’inspiration. Et ne serait-ce pas aux socialistes réformistes qui ont toujours maudit le communisme et ne se sont jamais résignés à la seule gestion sociale du capitalisme de sortir soudain de leur long sommeil idéologique ?”; le sommeil idéologique peuplé des cauchemars du communisme après de trop lourds gueuletonnes et d’asphyxiants havanes, voilà l’état de santé d’un grand corps malade. Ils se sont endormis sur le bout de gras jauressien par mégarde, ils se réveillent avec la gueule de bois, ils sont considérables, ils ont leur place au firmament politique et ils ne savent plus quoi dire. Aux pauvres, leur gagne-pain. Aux profs, leur fonds de commerce. Quels encouragements fourguer aux chômeurs? A quelle noblesse se vouer pour la défense des immigrés? A quel facteur se raccrocher qui ne soit pas de la Ligue? Quel socialisme vanter à la tête du FMI, au poste de premier Ministre? New-deal, Plan Marshall, Bretton-Woods il y a du grain à moudre sous les cadavres historiques les encourage Alain Duhamel, professeur à Science po Paris. Guy Moquet encore une fois assassiné, Guy Mollet ressuscité. Voilà du sous-réalisme militant.


Et j’en passe, j’y suis obligé... d’ailleurs vous trouverez... vous avez trouvé depuis longtemps...
Rédiger ce manifeste? Qui s’y colle? Peut-être le secrétaire général de la CGT. Bernard Thibault pourrait au moins tenir la plume avec bonheur.
Sur le mode de la compassion: “Nicolas Sarkozy devrait se méfier, la souffrance des salariés est réelle”; ça c’est de la complainte, de la vraie complainte, nuancée dans ses effets, trouble dans ses destinations, chacun y lira ce qui l’intéresse: notre SarKubu y verra un avertissement fraternel, presque paternel - fais gaffe Nico, ça sent le souffre-douleur -; travailleuses ou travailleurs syndiqués ayant lu trop rapidement y verront la poigne du chef - gaffe à toi Sarko, on n’a plus rien à perdre - c’est de la vraie réalité mais de la fausse manœuvre. Lisez ce qui s’ensuit: “La souffrance des salariés est réelle. Plus importante qu’il y a un an. S’y ajoutent les déçus de Nicolas Sarkozy, ceux qui ont cru en son élection (ben, ils n’ont pas eu tort, il est élu, non?) Dans cette situation, l’urgence est à l’action et à l’unité” ( Le Monde, 2 septembre 2008) pour ne pas se laisser déborder, dans “cette situation”, peut-être... je suppute, je suppute. Mais l’action - je suppute encore - quel est son contenu? Exactement: contre? Contre quoi? Ou bien pour ? Pour quoi faire, l’action? Surtout qu’il est urgent d’agir, alors plus urgent de dire pourquoi...  Avec qui l’unité? La CFDT? Avec FO? Solidaire? Ou les seuls syndicats dits “représentatifs”, dits “réformistes”? Il ne dit rien à ce sujet mais se replie sur une condamnation urbi et orbi de l’UIMM et de ses pratiques après avoir donné son avis sur le RSA, pas si bon qu’il y paraît, les chèques transports à la condition que le patron ne bénéficie pas d’allégements... Tout raisonnement concernant les capitalistes est désormais centré sur la petite et moyenns entreprise, poumon de la France industrieuse.

Et puis on attendait Le Boucher et on lut Delhommais. Je vous laisse déguster:
“Le déclin de l'empire américain attendra, par Pierre-Antoine Delhommais (LE MONDE 06.09.08)

“{...} Pour les libéraux, le décalage de croissance de part et d'autre de l'Atlantique démontre de façon définitive la supériorité du modèle libéral américain, le pays où le marché du travail est aussi souple que les prélèvements obligatoires sont bas et que le nombre de jours de vacances est faible. Que l'Europe se dote des mêmes fondations économiques - autrement dit fasse ses fameuses réformes structurelles - si elle veut résister comme les Etats-Unis aux chocs et afficher la même résilience.” juste un petit commentaire sur l’emploi du mot “fondations”: ce sur quoi désormais l’édifice capitaliste devrait s’appuyer et se reconstruire, exploitation accrue et ouverte, ouverte surtout, légale, de la main d’œuvre. Si je comprends bien, sapez ces fondations, minez la base et l’ensemble sera parterre. Nos secrétaire nationaux le savent, ils ne sont pas bêtes non plus. C’est donc en aménageant, en contournant les revendications qui pourraient s’en prendre à la “flexicurité”, aux heures supplémentaires (souvent non payées d’ailleurs), à l’allongement du temps de travail et tout ce qui relève de leur compétence syndicale, que nos direction syndicales protègent et confortent les fondations du système tout entier.
Lui, Delhommais, conclut ainsi: “Dans le rebond actuel du dollar face à l'euro, difficile de ne pas y voir ce message : l'Amérique ne va pas si mal qu'on le prétendait, l'Europe se porte nettement moins bien qu'elle avait essayé de s'en convaincre.” en effet l’Amérique va tout aussi bien que la France. Fannie et Freddie viennent d’être adoptées par l’administration  américaine sous le regard bienveillant du grand frère Obama et de tonton Cain. L’administration et le Sénat “nationalisent” les pertes abyssales des sociétés privées de crédit, qu’ils feront supporter au cochon de payant à la manière du gouvernement de la France, notamment quand il colmate les effondrements du Crédit lyonnais. Où est l’originalité, sinon dans l’énormité des sommes en jeu et, par conséquent, dans l’ampleur des sacrifices qui seront demandés aux populations.

Morceau de choix dans l’élaboration d’un Manifeste du Sous-réalisme.


 
Robert P.

PS: il se trouve que Edvige provoque le tollé que l’on sait, on se murmure à soi-même, c’est pas trop tôt... mais quelque chose ne passe pas, quelque chose d’essentiel qui semble avoir été oublié dans ce noble combat... quoi au juste: Edvige sera discutée pour devenir une loi à moins qu’elle ne perde définitivement la vie avant, peu probable. Mais blessée, seulement, la voilà confiée aux urgentistes de l’Assemblée nationale qui sauront bien la remettre sur pied.
Autre chose encore... voilà ce qui gratte vraiment l’occiput méfiant: SarkUbu et ses successeurs resteront bien dépositaires de ce pouvoir énorme que confère le titre de grand chef du renseignement. Donc de cela il ne sera pas question puisque nous serons trop occupés de férailler au nom des grands principes. Or l’un ne devrait pas aller sans l’autre... c’est ça qui ne passe pas! Personne ne s’est encore prononcé sur cet aspect de la sarkUbuserie.

 

 

Manifestte du Sous-Comité décentralisé des gardes-barrières en alternance

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Échanges entre Robert et grossel sur la politique et la démocratie

25 Juin 2007 , Rédigé par Jean-Claude Grosse Publié dans #R.P., #J.C.G., #agora, #écriture- lecture

M'étant rendu compte que par erreur, j'avais fait disparaître, lors de mon nettoyage de l'écume politique, le 24 juin 2007, ma réponse à Robert, lors de notre débat sur la démocratie, (c'était entre le 30 novembre 2006 et le 7 décembre 2006) je remets en ligne ma réponse d'alors et je fais remonter l'article dont la pertinence me semble d'actualité. (grossel)

 

L 109
OPINIONS
 
“D’abord, il me semble qu’il faut réaffirmer que la politique c’est le domaine des opinions, au moins en démocratie, que ce n’est pas le domaine de la vérité, que les opinions de chacun sont souvent changeantes comme sont changeantes celles du grand nombre.”
Opinion et postulat que pose Jean-Claude Grosse sur son site. Pour en savoir plus et même pour tout savoir :


(François à Robert: le postulat de grossel est-il une opinion ou une vérité?
Pour grossel, c'est une opinion: la politique c'est de l'action, ça relève de l'efficacité, non de la vérité; la philosophie a peut-être à voir avec la vérité; une opinion n'est pas prouvable, elle n'en a pas moins une valeur, elle vaut une voix lors d'élections)

"La politique ? Faire de la politique ? L’exercice du Pouvoir ne relève pas, dans son essence, d’une opinion aléatoire ; participer ? L’exercice du vote est un choix à faire en regard d’intérêts multiples et contradictoires et la raison y est prépondérante par principe.
Lorsque Périclès - ou l’idée que nous nous faisons de lui - arrêtait un principe de connaissance et de mesure absolu qui devait guider le choix des citoyens électeurs, qu’il définissait la démocratie comme la volonté du plus grand nombre, qu’il mesurait le service rendu, ou que pourrait rendre un citoyen en proportion de ses capacités, il ne donnait pas son opinion, il énonçait une règle. La démocratie est une construction cohérente forgée à travers l’histoire chaotique des sociétés et des Etats, se construisant tantôt avec, tantôt contre eux. La démocratie, politique rationalisée, ne doit pas chercher à plaire mais à gouverner la cité pour le bien du plus grand nombre. Du moins pour ce qui relève de la tradition classique, différentes seraient les conceptions d’une “pratique démocratique” dans les civilisations africaines, asiatiques ou d’Amérique du Sud aujourd’hui.

 

Plate-forme de la Pnyx d'où parle l'orateur public.
 


Athènes, dans l’antiquité lointaine et encore dans sa période classique, est une entité facilement repérable, visible dans ses contours, dénombrable avec assez de précision, les classes sociales y sont facilement répertoriées et, pour les plus puissantes, c’est-à-dire les moins nombreuses, nominativement désignées. Néanmoins, la démarche fut lente et sanglante qui conduisit les Athéniens à la démocratie - une minorité de citoyens puisque les esclaves, puisque les femmes et les étrangers ne concourraient pas à l’élaboration politique de la cité. Sa gestation fut soumise aux pires exactions de familles avides de puissance et sans plus de scrupules qu’un chevalier d’industrie du XIX° siècle ou qu’un requin de la finance contemporain. De la cruauté de ces affrontements émergera la puissance draconienne de la raison posant la loi, puis Solon, fondements juridiques sur lesquels reposera la démocratie politiquement achevée avec la constitution de Clisthènes. Et pourtant Athènes ne cessa jamais d’être parcourue d’opinions versatiles ou contradictoires de plus en plus imprévisibles, en raison même de sa puissance toujours grandissante ; l’opinion fut une menace pour son existence avant de devenir son linceul.

 

Solon


Rome en fit presque autant : quand le trône impérial eut surgi des hésitations d’une opinion versatile - influencée par ses appétits de puissance - et que l’Empire put s’épanouir grâce à son inconstance.

Il aura fallu une certaine “hauteur de vue” pour imposer à la cité athénienne l’indispensable ordre de marche capable de rétablir sa politique sur des bases réalistes c’est-à-dire efficaces, en rapport avec ses ambitions et ses capacités. Le vaisseau sombra corps et âmes quelques siècles plus tard - c’était une civilisation, elle était donc mortelle - sans que pour autant sa contribution à l’histoire politique fut soustraite au patrimoine de l’humanité. Bien au contraire, la vivacité du débat, qui n’a jamais vraiment cessé, retrouve une nouvelle intensité aujourd’hui, sous nos yeux.
C’est en ce sens que je veux contredire la contribution de Jean-Claude Grosse qui me paraît très loin de l’héritage d’une raison constructive et arbitrale. Avancer c’est marcher contre toutes les opinions et idées reçues aveuglantes, contre l’appel à “l’opinion publique”, cette abstraction confortable qui habille la mauvaise foi et prépare les coups tordus. “Superstition verbale” dira d’elle Fernando Pessoa (dont je ne partage pas plus les orientations politiques qu’il se serait inquiété de ce que j’en pense...) et je crois voir dans la somme des opinions individuelles se neutralisant les unes les autres, “l’opinion publique” dont on ne sait jamais quelle réalité s’y dissimule. Hitler par ici, Gandhi par ailleurs, les dés sont jetés et ne retombent jamais, à vrai dire. Quelqu’un les ramasse avant et compose la somme qui lui convient pour en faire ce que ses suppôts voudront qu’il en fasse.

 

Klérotérion, machine à tirer au sort les jurys

Partant je sens un vent mauvais qui nous emporte quand je lis, sous la plume de Jean-Claude Grosse, qu’il me faudrait “prendre en compte l’état d’esprit des gens” et accepter de surcroît ce second postulat apodictique selon quoi “la politique en démocratie d’opinion n’est pas qu’affaire d’argumentation, il faut entrer en résonance avec l’état d’esprit des gens, voire avec l’âme d’un peuple...”. Renan, déjà, reniflait autour de la notion de Nation et trouvera, par dépit, que la “Nation est une âme”. Durant la première guerre mondiale, c’est Gustave Le Bon qui s’inquiète, tire les premières conséquences de la guerre et affirme : “...l'âme profonde d'un peuple change très peu dans le cours des siècles. (Gustave Le Bon, Premières conséquences de la guerre; 1916). En 1895 déjà, il posait sa définition en toute clarté : “Les caractères moraux et intellectuels, dont l’association forme l’âme d’un peuple, représentent la synthèse de tout son passé, l’héritage de tous ses ancêtres, les mobiles de sa conduite.” (1895 G. Le Bon ; Les caractères psychologiques de l’évolution des peuples). Il poussait le raisonnement dans ses derniers retranchements : “Ni les changements de milieu ni les conquêtes ne suffisent à modifier l'âme d'un peuple. Sa transformation n'est possible qu'au moyen de croisements répétés. Le sol, les institutions, la religion même ne changent pas l'âme d'une race.” assénait-il et afin que rien ne soit laissé dans l’ombre : “ Entre peuples de mentalité trop différente, (les croisements) sont désastreux {...}.Les peuples de métis, tels que ceux du Mexique et des républiques espagnoles de l'Amérique, restent ingouvernables par cette seule raison qu'ils sont des métis.” (id°).
Je sais que ce n’est pas ce que J.C. Grosse veut dire, pourtant je ne doute pas que cela soit implicitement contenu, à son insu, dans cette vision des choses. Ces propos trimbalent une logique irrémédiable qui tire ceux qui s’en font les hérauts vers les envoûtements d’un nationalisme irrationnel. Plus rien ne tient dès que “l’âme d’un peuple” irradie le citoyen subitement métamorphosé en “sujet” de la Nation...
“Le sommeil de la raison produit des monstres” a écrit Goya, et ce n’est vraiment pas le moment de lui préparer sa couche, mais au contraire de la secouer pour un réveil brutal !

Une remarque presque incidente pour finir : la démocratie aujourd’hui a perdu les atours que lui conféraient les pratiques athéniennes du temps de Périclès. Les jeunes éphèbes prononçant, mains tendues au-dessus de l’autel des dieux, en présence de l’honorable assemblée (la Boulée), et prêtant solennellement le “serment civique”, serait du plus mauvais goût. Bien entendu, Athènes au IV° siècle c’est le berceau mais personne ne passe sa vie dans son berceau...
Mais la République, la “chose publique” (Res publica) qui nous est échue, peut-elle admettre dans ses institutions “...les hommes et femmes politiques que nous méritons collectivement ? Donc médiocre pour beaucoup, comme nous.” ? C’est ce qu’affirme le texte. Outre la désobligeance du propos qui touche non seulement les citoyens que nous sommes mais aussi et surtout la candidate de son choix - “Pour moi Ségolène correspond à ce que nous sommes” - outre l’obscurité du diagnostic que j’attribue à une rédaction hâtive et fiévreuse - “...pour beaucoup, comme nous” - et pour peu que le chœur reprenne ce chant ténébreux, voilà qui ferait présager un grand malheur..."
Robert
 
Liens à consulter
http://agora.qc.ca/biblio/democratie.html
http://membres.lycos.fr/stromhg2/cours/seconde/hist/antiquite/demoathen.htm
http://hellada.free.fr/democratie.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ath%C3%A8nes_antique
http://www.educnet.education.fr/musagora/citoyennete/citoyennetefr/democratie-droits.htm
http://www.assemblee-nationale.fr/juniors/democratie.asp

 
Merci à Robert.
Réponse de grossel:

 
Réponse de grossel à Robert

D’abord sur le côté désobligeant de ma remarque sur notre médiocrité.
1- Je me suis compris dans l’ensemble
2- Cet ensemble concerne l’ensemble des gens ; c’est une vision statistique ; ça ne vise personne en particulier ; je sais que chaque vie est singulière, chaque personne aussi et je n’ai pas de jugement là-dessus ; je dirai même que j’apprécie souvent d’écouter telle ou telle personne (car on n’écoute jamais l’ensemble) quand je réussis à me taire ; alors me demandera-t-on : pourquoi parler de médiocrité de l’ensemble ? Étymologiquement, médiocre vient de : qui est  au milieu, qui est moyen. Sens qui a évolué vers : en dessous de la moyenne, autour de la moyenne. Par opposition à : grand, parfait, excellent, supérieur. Il ne me semble donc pas désobligeant de parler de médiocrité en ce sens que les élections départageront une moyenne d’une autre moyenne (l’un aura un peu plus que l’autre, à 1 ou 2% près, voire moins de 1%).
3- Si je me situe maintenant sur un terrain de jugement de valeur, terrain assez miné et assez détestable mais hélas, on n’arrête pas de porter des jugements de valeur sur autrui, en toute méconnaissance (ça s’appelle des a priori, des préjugés, des étiquettes), je pense que chacun est un mixte de qualités et de défauts et que ça fait une moyenne ; je pense aussi que s’il y a des salauds, il y a aussi des gens bons et ça fait une moyenne ; s’il y a des gens qui meurent tôt, d’autres meurent plus tard ; s’il y a des malades de longue durée, il y a aussi des gens en bonne santé…Bref, la moyenne, le milieu comme moyenne d’extrêmes ou moyenne de moyens, ça me semble une vision assez proche de la réalité dans son ensemble.Évidemment, l’essentiel me semblant être la singularité de chacun et de sa vie dont chacun fait l’usage qu’il peut, quelquefois qu’il veut.
Ensuite sur Ségolène Royal. Non, non, je n’ai pas rédigé à la hâte. Je pense qu’elle est une femme politique pouvant nous permettre de battre Sarkozy et c’est cela qui m’importe d’abord pour la prochaine échéance. Élue, sera-t-elle la femme politique dont le pays et les gens ont besoin ? Là, c’est un pari : la politique par la preuve  l’emportera-t-elle sur les promesses non tenues auxquelles nous avons été habitué depuis Mitterrand, je n’en sais rien. Je pense que sa conviction de faire de la politique autrement, un peu autrement, pas radicalement autre, est forte. Sa volonté, appuyée sur nos volontés que ça change, peut partiellement faire bouger les choses, nationalement, en Europe, dans le monde. Sans doute devra-t-elle aller plus loin que le projet du PS et sa déclaration sur la BCE va dans le bon sens si au pouvoir, elle convainc les autres de soumettre les monétaristes de la BCE au pouvoir politique européen. Sinon, il faudra corriger le tir, revenir sur Maastricht ce que disait le Non au TCE de mai 2005, revenir à une banque nationale…
En ce qui concerne la politique comme exercice de la raison constructive et arbitrale, contre toutes les opinions aveuglantes, que fait Robert du tirage au sort des citoyens à Athènes, lesquels jurys décidèrent par exemple la condamnation à mort de Socrate ? Que fait Robert des sophistes, fournisseurs d’opinions contre lesquels bataillaient Socrate puis Platon, lequel n’était pas pour la démocratie.
Je serais plutôt d’accord avec ce qu’il dit sur les dés sont jetés qui ne retombent jamais, ramassés par un profiteur du bon moment, ayant su saisir sa chance : oui, je crois que c’est plutôt comme ça que ça se passe ; on peut le regretter mais moi, ça me plaît assez, car celui qui ramasse les dés ne savait pas qu’il allait les ramasser. Ce jeu de hasard à somme nulle si je me souviens de ce que des mathématiciens ont produit dans les années 50 me semble correspondre à ce qui se passe. Et ça va contre la toute puissance de la raison, aussi dangereuse que le sommeil de la raison.
Quand dans l’isoloir, je mets mon bulletin de vote dans l’enveloppe, que mon choix soit raisonné, irrationnel, un mixte de raison et de sentiments (il m’a semblé lire chez Platon que le politique tricotait avec des sentiments comme la peur, l’espoir), arbitraire de dernière seconde, quand je mets ensuite cette enveloppe dans l’urne (si je vote), ma voix est une opinion qui vaut comme toutes les autres, pas plus que les autres. La démocratie d’opinion est une démocratie qui comme la mort égalise toutes les voix et les plus capables, les plus autorisées valent comme les plus farfelues (comptabilisées en nul). Et le total des voix ne fait pas une opinion publique mais un vainqueur et un vaincu à peu près à égalité dans nos démocraties, soit deux opinions publiques, lesquelles étant donnée la stabilité du corps électoral évoluent assez peu : il a fallu pour faire émerger le FN le glissement des voix populaires de gauche (les déçus du PC et du PS) vers le rejet du système représentatif car le FN a d’abord servi à ça : une tentative irrationnelle de donner un coup de pied dans la mangeoire des élites culs et chemises.
Si j’essaie de faire de la politique en 2007, selon la règle dégagée par Robert, je retiens Cheminade et le candidat-maire d’en bas impulsé par le PT. Avec le candidat des « travailleurs », j’ai l’option la plus radicale de rupture avec la V° République et avec Maastricht. Mais je n’ai pas un programme très net : ce sera une question de rapports de force le moment venu, autour du maintien des acquis et des services publics ; c’est important, ce n’est pas suffisant ; et pourtant voilà bien un mouvement accompagnant les masses, leurs besoins mais aussi leur niveau de conscience, leur état d’esprit donc, à ce moment de la lutte des classes, toujours moteur de l’histoire, un mouvement d’éducation pas à pas, un pas en avant des masses, pas plus. Avec Cheminade, j’ai aussi un candidat de la rupture avec Maastricht, avec le système monétaro-financier, avec les néo-cons bushistes : le programme est des plus convaincants sur tous les sujets dans le cadre de la V° République revisitée. Avec le PT, un candidat d’en bas, un candidat de la démocratie presque directe, issu d’un Rassemblement national, expression de délégués venus de loin en train, autocar…Avec Solidarité et Progrès, un candidat qui se dit de caractère, qui adopte une posture d’homme providentiel, seul capable de nous sortir de la crise imminente (krach boursier planétaire ou guerres), auto-désigné, son mouvement réuni en AG n’ayant pas eu à le désigner.
Mais aucun de ces deux candidats potentiels n’aura peut-être les 500 signatures pour pouvoir se présenter. Et à supposer qu’ils franchissent l’obstacle, vais-je leur accorder ma voix comme je l’ai fait tant pour l’un que pour l’autre, en raison, alors qu’il y a eu le 1° tour de 2002 ? Je n’ai pas de regrets quant à mon vote du 1°tour : Jospin lui-même a dit que son programme n’était pas socialiste mais au 2° tour, je n’ai pas choisi Chirac contre Le Pen comme me le demandait, une gauche inconséquente.
Aujourd’hui, la situation me semble différente : il y a eu débat à l’intérieur du PS, une candidate  a été choisie, (c’est la première fois que cela se pratique dans un parti), il y a débat à l’extérieur avec les débats participatifs ouverts à tous,(que ceux qui s’en méfient aillent lire les synthèses sur Désirs d’avenir), il y a une candidate qui me semble tenir des propos fermes contre ceux qui s’en prennent aux conditions de vie et de travail des gens et des propos pouvant regagner les déçus d’hier et d’aujourd’hui, les exclus, licenciés, délocalisés,sans papiers, SDF…, bref une candidate du rassemblement… contre un candidat conseillé par un cabinet de consultants américain, le Boston Consulting Group : le BCG, vaccin libéral, faisant allégeance à Bush au moment où celui-ci est en perte de vitesse et sera peut-être destitué avant la fin de son 2° mandat (je préfère le voyage de Ségolène au Proche-Orient au voyage de Sarkozy aux Etats-Unis : la portée est toute autre), un candidat de droite d’une droite de moins en moins complexée (voir Laurence Parisot du Medef), de plus en plus offensive, de plus en plus « idéologique » (qu’on pense à Liberté chérie, fournisseuse d’actions et d’arguments). Bref, la raison m’incite à aller vers Ségolène Royal, mon petit machisme aussi : une femme-femme, comme j’ai dit, ça pourrait contribuer à une égalité dont je n’ai pas été toujours à la hauteur.
Dernier point que je veux aborder : « l’esprit des gens, voire l’âme d’un peuple ». Les deux expressions ne sont pas équivalentes pour moi d’où le « voire ». L’esprit des gens, c’est l’esprit « collectif » qui aujourd’hui est plutôt individualiste et cet aspect me plaît assez si c’est pour se démarquer de l’homme collectif, conformiste, étiqueté, étiquetant, se soumettant aux normes, modes et autres modèles comportementaux ; si cet individualisme conduit à plus d’usage de sa liberté, de sa singularité, cela me semble bénéfique et donc je ne crains pas ce que craint Robert, à savoir un envoûtement pour un nationalisme irrationnel ; à mon humble avis, les gens n’ont plus envie de ça et ne sont pas prêts à un vouloir-vivre ensemble qui serait synonyme de réduction de leurs libertés au nom d’un intérêt supérieur ; ce qui rend d’ailleurs difficile la définition du bien commun, de la res publica : le sens de la vie privée est devenu plus important que les intérêts supérieurs de la Nation et donc ce que les gens (les Français) attendent parce qu’ils ont les mêmes problèmes, c’est une politique non au service de la France mais des Français ; les problèmes des individus sont devenus les problèmes collectifs et la politique tend à devenir l’auxiliaire de la vie privée, au service des gens; 68 est passé par là, assez durablement et tant mieux; les gens aspirent au bonheur, idée des Lumières, inscrite dans la Constitution américaine, pas la nôtre et ils attendent que la politique les aide à atteindre cet objectif ( ce n’est pas le mien, à cause de la mort).  Je sais qu’aujourd’hui, pas mal de gens critiquent 68 ou les soixante-huitards (les cheminadiens mais aussi Sarkozy et des gens ordinaires, des trentenaires nous accusant de ne pas leur avoir préparé d’avenir) ; je réponds que c’est bien à une révolution culturelle que nous avons participé, que ce n’est pas une sous-culture  qui est née de 68  mais des aspirations de liberté, de mouvements de libération donc, dont nous n’avons pas épuisé le compte. D’où le slogan sous lequel je me présente sur la plupart des forums : Je m'inscris dans le mouvement d'hier, d'aujourd'hui, de demain pour que ce pays se trouve en accord, un jour, avec sa devise: LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ, valable pour tous.
L108
 
PRESTIDIGITATION
 
Prestidigitation : exercice préféré de l’INSEE qui, par “l’adresse de ses calculs, produit des illusions en faisant disparaître, apparaître, changer de place ou d’aspect les objets.” (Petit Robert), la “pauvreté” étant un objet parmi d’autres.
788 Euros par mois, étant le seuil de pauvreté. Quiconque franchira ce seuil sera un homme pauvre. Quiconque, ayant franchi le seuil, s’enfoncera dans la pauvreté sera un homme mort, prématurément. Plus vous vous tiendrez en amont du seuil moins vous mourrez. Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Oui, pour le moment. Je veux dire que pour le moment ils vivent encore...
La discussion est désormais engagée pour savoir si oui ou non le nombre des pauvres a diminué en France depuis 10 ans. L’INSEE fait trois passes derrière le foulard rouge de ses statistiques et dit : OUI ! 7,6 millions de pauvres en 1996 (année funeste) contre 6,8 millions en 2006 (embellie), on en discute.
Les riches s’occupent des pauvres et les font vivre pour qu’ils ne meurent pas trop tôt et trop visiblement pauvres. Une institution bien connue fait des miracles : Emmaüs. Fille de l’Abbé Pierre, elle est dirigée par un énarque, conseiller d’Etat et ancien directeur de cabinet de Bernard Kouchner, il a 42 ans et vient de signer un bouquin édité chez Laffont : “La pauvreté en héritage : 2 millions d’enfants pauvres en France” il s’appelle Martin Hirsh. Renseignements puisés dans Libération le 23 novembre.
Tonino Serafini, journaliste à Libération pose les questions au PDG d’Emmaüs : “L’INSEE fait état d’une baisse du nombre de personnes sous le seuil de pauvreté. Est-ce aussi votre constat ?” et Martin Hirsh : “ Il y a eu incontestablement une baisse de la pauvreté parmi les personnes de plus de 60 ans. {...} Mais attention cette tendance est en train de se retourner.” Dans sa dernière question Tonino Serafini n’y va pas par quatre chemins : “Que faire selon vous pour réduire durablement la pauvreté ?” Martin Hirsh :”Je plaide pour un revenu de solidarité active, qui complète les revenus des travailleurs pauvres et de leurs familles et favorise une transition mieux accompagnée vers un emploi plus rémunérateur, car plus qualifié et plus pérenne. C’est l’une des quinze propositions que nous défendons sans relâche contre l’inacceptable pauvreté des enfants !”. Martin Hirsh président d’Emmaüs France, très riche et très puissante institution internationale, est aussi un homme d’action gouvernementale, une note du journal précise que “En avril 2005, la commission familles, vulnérabilité, pauvreté, présidée par Martin Hirsh, a remis au gouvernement un rapport “Au possible nous sommes tenus : la nouvelle équation sociale”. Il présente quinze résolutions pour combattre la pauvreté des enfants.”. Nous pouvons donc affirmer que la réduction durable de la pauvreté inacceptable est possible en quinze propositions et que le gouvernement a désormais tous les éléments pour procéder aux ajustements nécessaires.
Quant à savoir ce que devient la pauvreté acceptable, Monsieur Hirsh n’a pas répondu. Encore une affaire de statistique ? L’enfant dont la limite d’âge pourrait se situer aux alentours de 13 ans par exemple, pourrait devenir un adolescent pauvre jusqu’à l’âge de 18 ans, un adulte sous le seuil de pauvreté jusqu’à l’âge de la retraite enfin un mort vivant pour les quelques années qui lui resteraient à survivre dans un extrême dénuement. L’équilibre universel n’en serait pas affecté et la morale préservée. Resterait à choisir la catégorie sociale la mieux adaptée pour ce genre de vie, car c’est un “genre de vie”, rien de plus, rien de moins, que d’être “un Pauvre”. Cette catégorie est à l’exercice depuis longtemps, nous la connaissons : le prolétariat, disparu aux yeux du capitaliste, qui l’a effacé du vocable officiel employé par la plupart des économistes et politiques. En dernier ressort les pauvres sont des Pauvres catégoriels, inévitables et indispensables.
Emmaüs France continuera donc son petit bonhomme de chemin la conscience tranquille. Si le gouvernement ne saisit pas sa chance ce n’est plus vraiment l’affaire de Monsieur Hirsh qui va attendre que le temps passe et que la pauvreté s’accroisse - ce qui somme toute est son gagne-pain, un peu à la manière du banquier nobélisé - alors il reviendra peut-être à la charge à la tête de sa commission, fera une ou deux déclarations, accordera quelques entretiens à des journaux complices etc... Que chacun reste à sa place et les pauvres seront bien gardés derrière des barbelés d’illusions.

En outre, rien de ce qui peut amasser mousse n’échappe au politique, surtout à quelques mois de l’échéance que l’on sait. Or la pauvreté est bien installée et ne semble pas vouloir disparaître avant 2007. Par conséquent si l’insécurité sociale se développe elle devient, aux yeux des politiques, un thème “porteur”. Dans un journal comme Libération (qui consacre trois pages au sujet), sous le titre “L’insécurité sociale, sujet politique porteur”, ça se dit ainsi, : “{...} à côté de l’insécurité, qui devrait être le thème de campagne favori de la droite, la question de l’insécurité sociale pourrait retrouver une petite place dans le jeu électoral”. Un député PS quant à lui dira : “Tous les candidats devront se prononcer sur cette question des inégalités, des revenus et de l’émergence des travailleurs pauvres. Les chiffres sont là et la gauche est légitime sur ces questions”, parlons-en mais n’y touchez pas : je suis le “Légitime” !

Enfin, durant tout ce temps se nouent et se peaufinent les éléments d’une reprise en mains de l’Europe par la Chrétienté organisée et militante avec, à sa tête, le Pape Benoît. J’ai en mémoire les quelques quolibets que m’avait valus mon article publié dans Libération, ces “critiques” figuraient dans le journal en ligne et semblaient vouloir dénoncer l’inanité de mon analyse (“pitoyable” “nul” “je suis écœurée”, “c’est déprimant” à quoi s’ajoutaient un verbe, un sujet indéterminé et un complément plus ou moins direct). Un mois s’écoule et, dans le même journal, à la même rubrique, Franco Frattini, vice-président de la Commission européenne, responsable pour les affaires de justice, liberté et sécurité, apporte sa contribution à l’œuvre de reconquête, qu’il associe à l’intervention papale de Ratisbone. “Le religieux ciment de l’UE” est le titre de sa contribution. “Poser le thème des racines chrétiennes revient aujourd’hui à lancer un triple défi : celui de notre identité européenne, celui d’un univers religieux qui s’affirme, celui d’un christianisme qui n’est pas seulement mémoire du passé mais {...} une partie de notre avenir” (c’est moi qui souligne), il ne s’agit pas d’un lapsus mais d’une véritable refonte du programme offensif qui défie tous les peuples de l’Europe. Du haut de sa superbe, le vice-président de la Commission européenne donne le ton et brandit sabre et goupillon. Et ce ne sont pas les réflexions servies avec componction sur la “raison et religion qui vont ensemble” qui nous rassurent. Il est aussi question d’un “statut politique de la religion dans la société” dont il faudrait s’inquiéter et qui nous inquiète !

De l’Europe, il n’a été que très peu question dans la campagne présidentielle ou, quand on en parle, c’est sous les manteaux du Parti socialiste pour y réfuter et déconsidérer ceux qui ont voté “non” au référendum sur la Constitution européenne. Témoin cette remarque de couloir d’un proche de Strauss-Kahn : “Le non au référendum n’était pas “de gauche” mais populaire, populiste” (Le Monde 19/20 septembre). Ce qui est populaire est populiste, et la sociale démocratie, emmenée par Strauss-Kahn son champion, est contre le populisme... Elle est pour une bonne gestion de l’économie libérale tempérée, ce qui n’est possible qu’avec des mots. La réalité, elle, est carnassière, les mots et ceux qui les portent sont pulvérisés dans ses mâchoires quotidiennement. Et même la Mecque suédoise du libéralisme éclairé a de plus en plus de difficultés à résister à la pression.
La gestion du capital se fait de plus en plus obscure, les grenouillages dans les eaux troubles du tunnel sous la Manche en donnent une bonne image. Qui en a profité, qui a plus ou moins (bien) tiré les ficelles du tripotage financier ? Qui sont-ils ? On ne le saura probablement jamais. Les “petits actionnaires”, innocents aux mains vides, seront les premiers à payer les pots cassés de leur grande illusion. Mais, rassurons-nous l’affaire est une bonne affaire qui reste rentable et obtient même des marges bénéficiaires records. Tout le rationalisme de l’exploitation capitaliste se trouve concentré, à titre exemplaire, dans ce faux paradoxe : l’exploitation est très rentable, la société est au bord de la faillite. Le tunnel a coûté trois ou quatre fois plus cher que prévu (prévu par qui ? Comment ? Pourquoi cet écart ? Qui en profite ? Voilà un travail intéressant pour un audit curieux, studieux et courageux...) l’endettement dépasse les capacités de remboursement (à qui rapporta-t-il cet endettement ? Quelles sont les banques qui ont prêté et combien ont-elles gagné ?), y avait-il un rapport quelconque entre ceux qui ont exécuté le devis et ceux qui ont prêté ? Des questions qui resteront sans réponse à moins qu’un journaliste aussi obstiné que Denis Robert veuille s’y coller.

À ce sujet, comme le précise le blogue de Denis Robert lui-même, nous n’oublierons pas que ce journaliste est poursuivi sans relâche par Clearstream, le Parquet et le premier Ministre : 200 visites d’huissiers à son domicile, 30 procédures judiciaires en cours. * Que font ses collègues de reporters sans frontières ? Ont-ils mené campagne sérieuse qui serait à la hauteur de l’enjeu dans le “Monde Libre” ? Que disent ses collègues-tronc des journaux télévisés pour être eux-aussi à la hauteur de l’évènement ? Une allusion par-ci, une autre par-là, s’agit-il d’un combat ? Le Grand Scrutateur des perversités médiatique, Daniel Schneidermann, est-il exempté de prendre part à ce combat ? Nous avons pris connaissance d’une recette infaillible pour qu’on en parle subitement, fortement mais éphémèrement quand même : un “contrat”, quatre tueurs à gage, un couloir, deux balles dans la tête - se souviennent-ils de celle “qu’ils n’ont pas réduite au silence” ? Oui, cette journaliste russe, “mondialement connue” qui faisait la une il y a quelque temps déjà : Anna Politkovskaïa... et pourquoi déjà ? C’est si court 2 mois et ça n’en finit pourtant pas un silence de deux mois.

Pour conclure dans l’ambiance de ce pandémonium dont beaucoup cherchent à étouffer les cris et masquer les bûchers, ces quelques mots d’un économiste iconoclaste, Bernard Maris, “Antimanuel d’économie” éd. Bréal, interrogé par Libération (Christian Losson) : “ Je vois des chercheurs, pas des trouveurs” disait De Gaulle. C’est stupide... Si on avait cherché l’Internet on ne l’aurait pas trouvé. La face émerger de l’iceberg, la valeur marchande, ne voit pas la face immergée : la recherche. Les fourmis égoïstes, épargnantes, ne sont rien sans les cigales. Pour créer de la richesse il faut de la gratuité, de la beauté inutile. De l’anticapitalisme en quelque sorte...”, beauté inutile ? Gratuité ? Oui, dit la cigale, à ce prix je chanterai l’incinération du capitalisme sans rien réclamer en retour.

 
Cordialement, Robert Pollard...

* Deux pistes pour aller prendre des nouvelles de Denis Robert et le lire en direct :
son blogue : www.ladominationdumonde.blogspot.com
ou bien : http://les4saisons.over-blog.com


 

 

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