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bric à bracs d'ailleurs et d'ici

La maternelle, école de la vie…

14 Septembre 2008 , Rédigé par Jean-Claude Grosse Publié dans #Nathalie Rocailleux

LA TRIMESTRIELLE
de l’Association Familiale Laïque TRANSITION

Le mot du poète:
Ayoub 3 ans regarde  sa  maman qui se brosse les cheveux: « maman tu as les cheveux qui tombent ? », « oui tu vois !», « alors maman tu es l’automne ! »

Mesdames, Messieurs, chers adhérents,

Nous sommes heureux de vous transmettre la Trimestrielle N°1 de l’A.F.L. TRANSITION. Vous y trouverez des articles concernant les différentes actions que nous menons pour et avec les familles.
Des articles de spécialistes touchant aux domaines de l’éducation, de la psychologie, de la scolarité, des modes d’accueil de la petite enfance et de l’enfance, de la puériculture, du droit des familles, des services offerts aux familles, du pouvoir d’achat, du logement, des questions de société, des  lois concernant la protection des plus  vulnérables…
Mais aussi et surtout, nous vous proposons un espace d’expression dans une rubrique consacrée à vos courriers.
Toute notre équipe vous souhaite une excellente rentrée 2008 et une très bonne lecture.

 
LA MATERNELLE, ECOLE DE LA VIE…

Votre «  tout(e) petit(e) » est « déjà grand(e) » : il ou elle vient de rentrer en maternelle ! c’est émouvant,  parfois un peu inquiétant….

L’ECOLE ! Combien de représentations mettons-nous derrière ce mot, combien de souvenirs, bons ou mauvais ? Lorsque c’est au tour de notre enfant d’y entrer, tout cela se ravive.
Mais que savons-nous de l’école ? Nos ressentis d’enfance, ce que peuvent nous raconter nos amis, les reportages vus à la télévision sont des expériences singulières, et ne peuvent suffire à appréhender ce qui fonde l’école aujourd’hui.
Les grands principes de l’école de la république, école Laïque, gratuite pour tous, garantissent que c’est un espace « de connaissances » et non « de croyances » (qui doivent rester dans l’intimité familiale). Et tous les enfants ont droit à la connaissance : connaissance des règles de vie qui font la société, apprentissages fondamentaux. Notre école se doit de garantir l’égalité des chances. Mais LA MATERNELLE permet avant tout l’habituation aux rythmes collectifs tout en demeurant très attentive aux rythmes intimes et aux besoins particuliers de chaque enfant. La maternelle est encore affaire de maternage où l’ apprentissage principal est « le VIVRE ENSEMBLE » et la médiation des règles par le langage. Surtout pendant la récréation, lieu où l’enfant va enfin essayer d’établir tout seul des relations avec un autre enfant ou un petit groupe. Ces premiers apprentissages demandent de la vigilance de la part de tous les adultes ensemble, parce que ces relations sont fragiles et doivent permettre à l’enfant de s’épanouir dans son rapport aux autres, de tâtonner sans nuire et sans qu’on lui nuise.
En pédagogie, l’école maternelle met l’accent sur le langage, d’abord oral mis très vite en lien avec le langage écrit à travers la lecture de livres et les contes, l’écriture de la date et de la météo au tableau. Ce sont autant de notions, avec la maîtrise du temps et de l’espace, qui sont décrites dans le « guide pratique des parents » transmis en début d’année par les enseignants.

Plus le parent sera rassuré et confiant dans sa relation co éducative et mieux l’enfant s’épanouira dans ce milieu essentiel à sa vie.  Il n’y a pas d’un côté ceux qui savent et de l’autre ceux qui ne savent pas : les parents connaissent mieux leur enfant dans la sphère intime, les enseignants connaissent mieux l’enfant social et apprenant. Ce n’est parfois pas « le même enfant » mais il est essentiel que ces « multiplicités » se rassemblent en un seul par l’échange et le dialogue, et que l’enfant soit compris par les adultes qui le guident.

LE COIN DES LECTURES
Pour aider l’enfant à mieux connaître, s’approprier l’école et en saisir le sens
   

Pourquoi lire des histoires aux enfants ?

Le bébé est très sensible à la voix et au visage de ceux qui l’entourent et la parole entendue permet au tout petit de s’approprier la musique de la langue. Les premières productions sonores de l’enfant, souvent imitées en jouant avec l’adulte sont une manière d’exprimer son intérêt pour celles-ci. Grâce à ces expériences, le bébé déploie lentement ses capacités à construire ses premières significations qui vont s’ancrer dans une soif de rythmes nourrie par les événements de sa vie (les repas, le sommeil, la présence et l’absence de la mère) mais aussi à travers les comptines, les berceuses, les histoires. Vers 10  mois, bébé pointe du doigt ce qui l’intéresse et partage avec l’adulte l’ouverture sur le monde extérieur, d’un regard conjoint. L’enfant montre, l’adulte nomme et reconnaît la pensée de l’enfant, les deux s’ajustent pour se comprendre.
Si on regarde un livre illustré ensemble, c’est une belle occasion de nommer ce que l’on regarde, permettant à l’enfant de s’approprier les mots de la langue. Puis vient le temps de raconter des histoires, de lire des textes pour lesquels l’enfant commence à comprendre le sens  en étant d’abord attaché à la musique de la parole,  ce qui lui permettra de découvrir le sens des mots, puis qu’une histoire veut dire quelque chose et cela rend le livre très attirant pour le bébé.
Entre 2 et 3ans c’est l’age d’or pour lire des histoires à voix haute, faire découvrir le plaisir des récits et aiguiser leur appétit et curiosité. Entre 3 et 5 ans c’est la langue du récit, un langage raconté, une langue plus structurée qui exprime la pensée avec des mots différents du langage quotidien, qui permet parfois de se comprendre à « demi mot » dans une situation vécue ensemble. Dans les livres les enfants trouveront des alliés pour mieux jouer avec la réalité, avec les limites, à ce qui est « pour de vrai » ou « pour de faux».

LA  PAUSE PARENTS

3 établissements vous accueillent :BRIGNOLES TOULON OLLIOULES

Des gestes  pour prendre soin de l’enfant:
Monique et Jacqueline, toutes deux infirmières puéricultrices expérimentées dans l’accompagnement des jeunes parents guident les gestes de soin dans une approche très individualisée et adaptée à votre enfant. Elles accueillent les jeunes parents avant la naissance de leur enfant et dès la sortie de la maternité. Toutes deux spécialisées dans les premières relations mère-enfant, elles accompagnent l’allaitement et le sevrage en douceur à votre rythme.

Eduquer sans violence « pour humaniser » :
Les psychologues sont présents sur tous les ateliers et répondent aux besoins des parents et enfants présents. La psychanalyse a montré que l’éducation contrainte, le « dressage du corps de l’enfant » n’était pas nécessaire pour l’aider à devenir un citoyen respectable et respectueux. Pire, la violence éducative est le lit des violences sociales et des conduites à risque des adolescents.

Des lois et du cadre pour « civiliser » :
Cependant, il ne faut surtout  pas confondre non-violence éducative avec laxisme. L’enfant a besoin de repères et de limites cadrantes pour se construire. Pour cela, il a besoin que les règles soient dites par l’adulte et souvent répétées. Ce n’est que lorsqu’elles sont bien comprises que l’enfant peut tenter de les transgresser. Face à cela le parent doit être ferme et appliquer des mesures éducatives qui amèneront plus tard  l’enfant à comprendre le lien qu’il y a entre Loi et Liberté. Pour cela il faut que la loi soit valable pour tous. Sinon, c’est la loi du plus fort qui s’applique et c’est la dictature.

Un exemple :
L’enfant n’a pas le droit de mordre parce que cela fait mal, et parce qu’au bout de la chaîne, il n’aura pas le droit de tuer ni de contraindre le corps d’un autre : l’interdit s’impose donc et il est impératif que l’adulte ne passe pas de message paradoxal :par exemple,  mordre l’enfant pour l’empêcher de mordre est tout à fait nuisible au message que l’on veut faire passer : à la place de « personne n’a le droit de faire mal à personne » on fait passer « tu auras le droit de faire mal quand tu seras fort et grand » : paradoxe qui peut avoir de lourdes conséquences y compris sur les conduites à risque à l’adolescence…

LES MASSAGES POUR BEBE
Jeunes parents, venez vous initier aux baby massages tous les lundis et vendredis à 10h et 15h à TOULON, jeudis à BRIGNOLES et mardis à OLLIOULES.
Ateliers gratuits pour les adhérents
Pause parents : 04.94.92.74.21
 
l
FORMATIONS POUR LES PROFESSIONNELS
« BABY MASSAGES ET BIENTRAITANCE »
prochaine session novembre 2008



LE CENTRE AXIOME
Un centre de psychologie appliquée à Toulon


Le centre de psychologie appliquée « Axiome », nouvel établissement de l’AFL TRANSITION, ouvrira le 15 septembre au 1er étage du 13 pl Bidouré à Toulon. (au dessus de la Pause Parents de Toulon). Il accueille des enfants qui ont besoin d’un bilan psychologique complet (intellectuel- affectif- de personnalité- cognitif) ou plus ciblé. Le centre AXIOME permettra de partir des  « diagnostics » pour travailler en lien avec les parents et les équipes enseignantes afin de construire un véritable projet personnalisé pour l’enfant (scolaire, périscolaire, familial, médicosocial).
Le centre assure également les suivis psychologiques des enfants et des familles. Ces consultations sont  individuelles ou/et familiales (selon les besoins évalués).

Des psychologues POUR TOUS
Si les enfants  ne rentrent pas dans des dispositifs particuliers, les familles peuvent prendre rendez vous auprès de notre secrétariat et bénéficieront de bilans et de consultations à un tarif aligné sur le Quotient Familial, c’est à dire en fonction des revenus de la famille.
Les enfants rentrant dans un parcours particulier tel que le Programme de Réussite Educative et orientés par les Mairies et écoles,  bénéficient d’une prise en charge totalement gratuite.

DANS TOUS LES CAS, LES BILANS ET CONSULTATIONS RESTENT SOUMIS AU SECRET PROFESSIONNEL ET NE SONT COMMUNIQUES AUX PARTENAIRES QUE PAR LA FAMILLE OU AVEC SON ACCORD PREALABLE.
Pour prendre rendez-vous : 04 . 94. 92. 74. 21.
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Bulletin d’adhésion
En adhérant, vous prenez des décisions et élisez vos représentants dans la politique familiale du Var et Nationale

Cotisation simple : de 1 à 20 € ( selon revenus)
Cotisation de soutien : de 20 à 100 €
Cotisation de bienfaiteur : 100 € et plus

Nom :…………………… . ..…prénom……………………………
Adresse :……………………………………………………………..
Tel et @mail : …./…./…./…../…./………………..@....................
Dates de naissance des enfants :



L’A.F.L. TRANSITION a été reconnue d’intérêt général. A ce titre, elle accepte les dons et délivre une attestation fiscale qui permet de déduire 70% du don ou de la cotisation de vos impôts.

Renseignements auprès d’Evelyne au 04.94.92.74.21.
AFL TRANSITION,13 Pl BIDOURE  83200 TOULON


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Le manifeste sous-réaliste

14 Septembre 2008 , Rédigé par Jean-Claude Grosse Publié dans #R.P.

Le manifeste sous-réaliste
L 205

LE MANIFESTE SOUS-RÉALISTE

 



Ce Manifeste n’est pas encore rédigé. Il se présente sous la forme d’un chaos de faits et gestes confondus. Les éléments de ce Manifeste s’agglomèrent et viennent d’un peu partout dans le monde. Dans ses journaux et leurs commanditaires. Sur ses écrans et les radios. Et, un comble, il s’exprime le plus souvent au nom d’un nouveau réalisme.

1929: préface à la réimpression du Manifeste surréaliste, par André Breton, cette remarque autant politique que poétique, nous le savons bien aujourd’hui: “Ne cesse d’être d’actualité la fameuse question posée par Arthur Cravan “d’un ton très fatigué et très vieux” à André Gide: “Monsieur Gide, où en sommes-nous avec le temps? - Six heures moins un quart” répondait ce dernier sans y entendre malice. Ah! il faut bien le dire, nous sommes mal, nous sommes très mal avec le temps.”

Puis le temps passa, mais pas pour tout le monde tant existent toujours ces intelligences raides qui ne pensent et ne s’épanouissent qu’à 6 heures moins un quart.

Il en va de tous les styles. Folâtre façon Pourquery, comme dans Libération du 2 septembre et son commentaire sur ce qui se dit donc se fait, “making-of”, en coulisse, côté cour de récrée et côté jardin des délices: ce jour-là “ça vole haut” paraît-il. La question centrale soulevée, vigoureusement débattue “avec le sourire quand même. Nous ne nous prenons pas au sérieux”, était la “réfutation du droit au travail”. D’ailleurs, qui pourrait prendre les idées de ce monsieur au sérieux? Surtout lorsqu’il apporte dix tons en-dessous de toutes les réalités et surréalités du moment, cette réponse glaçante: “Bon d’accord, mais qu’est-ce qu’on met dans le journal”. Car il allait de soi pour ce “paysan du Danube” gascon, comme il se nomme lui-même, qu’un journal ne va pas lancer, sous quelque forme que ce soit, une discussion sur “le droit à la paresse” une bouffonnerie que Paul Lafargue assuma mais qui n’est pas de notre temps.
De même qu’il ne saurait reprendre sérieusement la controverse à propos d’une manchette d’une naïve désinvolture - “Un coup à gauche” à propos du RSA - problème soulevé par Pierre Marcelle, un mauvais sujet qu’on cherche âprement à marginaliser - car comme chacun le sait, le RSA s’inspire d’une analyse de gauche de la société. Pour ne pas dire qu’il s’agit d’une entame révolutionnaire à la domination du Capital... SarkUbu plonge sa pince à Phynance dans le portefeuille des capitalistes: vous, moi, l’épargnant, le gogo qui a acheté des actions, le possesseur d’une assurance vie, les crédules du PEA.
Ah! c’est que vous pensiez à Pineau Valencienne (tiens, que devient-il ce loubard de la haute finance dont la fille elle-même fut condamnée pour quelques grivèleries financières? Bel aréopage où l’on distinguait, entre autres, un nommé Jean Chodron de Courcel, cousin de Bernadette Chirac), à Rotschild, à Lagardère, Dassault... non vous n’y pensiez pas, c’était pour rire! La réalité est ici, sous nos pas, les analystes économiques et politiques, eux, préfèrent manipuler leurs vaticinations de ronds de cuir mécaniques. C’est le Kapital qu’on attaque bougre!

Poisseux, façon Duhamel, Alain. Dans Libération, le 4 septembre - anniversaire de la proclamation d’une III° République asthmatique, ce sont les gens de son gabarit qui nous y font penser. Il observe la crise du socialisme européen, l’Alain, et il apporte sa pierre au Manifeste Sous-Réaliste: “Il y a encore quelques années, au sein de l’Europe des quinze, les gouvernements de gauche socialistes étaient en majorité. Lionel Jospin réformait vigoureusement la France (sic!), Tony Blair enthousiasmait la Grande-Bretagne, Gerhard Schröder modernisait courageusement l’Allemagne, Romano Prodi pilotait habilement l’Italie.”, ce qui fait dire au béotien que je suis: et tout ça pour rien alors, Alain du Modem!
Surtout qu’il n’en reste pas là, il apporte de l’eau au moulin sous-réaliste avec une dévotion touchante: “A aucun moment, les socialistes européens ne se sont montrés capables d’élaborer collectivement - et pourtant, ils sont des internationalistes de toujours - une réplique réellement marquante, audible, identifiable, compréhensible aux dysfonctionnements du capitalisme. C’était l’occasion rêvée, c’était leur vocation naturelle, c’était, quand même, leur sphère de compétence. Tout les poussait à incarner et à exprimer une alternative, une autre réponse aux échecs et aux cruautés des dérèglements à répétition. Leurs experts ont travaillé, leurs leaders ont sûrement réfléchi.” on devine qu’il fait semblant. Il fait semblant d’y croire, il ironise en sourdine, l’Alain; il fait sa coquette avec les idées qu’il diffuse sur le “socialisme” de son cru. Il n’a même pas peur de se contredire sur le fond: même pas mal! Jospin “réforme vigoureusement” la France avec “un programme qui n’est pas socialiste”, tout le monde s’en souvient et ils n’ont pas su faire fonctionner ce qui dysfonctionnait. Car, sous-entend Duhamel, professeur à Science po Paris, le capitalisme fonctionne, ce sont les dysfonctionnements qui le perturbent.
Et, au bouquet, cette fusée éclairante:” Résultat final : un impressionnant silence, comme si la crise du capitalisme financier portait en elle une (crise) intellectuelle du socialisme européen.” voilà qui est intéressant. Qui réclamerait qu’on s’y attarde. Que pourrait-on nommer “crise intellectuelle du socialisme”? La crise du capitalisme on comprend, on a vu, on connaît, mais l’intellectuelle du socialisme on est dans le vertige, l’aléatoire. Bon prince, Alain nous affranchit:  “Le New Deal, le plan Marshall, les accords de Bretton-Woods ne sont pas forcément des cadavres exquis, ils peuvent constituer des modèles lointains, des sources d’inspiration. Et ne serait-ce pas aux socialistes réformistes qui ont toujours maudit le communisme et ne se sont jamais résignés à la seule gestion sociale du capitalisme de sortir soudain de leur long sommeil idéologique ?”; le sommeil idéologique peuplé des cauchemars du communisme après de trop lourds gueuletonnes et d’asphyxiants havanes, voilà l’état de santé d’un grand corps malade. Ils se sont endormis sur le bout de gras jauressien par mégarde, ils se réveillent avec la gueule de bois, ils sont considérables, ils ont leur place au firmament politique et ils ne savent plus quoi dire. Aux pauvres, leur gagne-pain. Aux profs, leur fonds de commerce. Quels encouragements fourguer aux chômeurs? A quelle noblesse se vouer pour la défense des immigrés? A quel facteur se raccrocher qui ne soit pas de la Ligue? Quel socialisme vanter à la tête du FMI, au poste de premier Ministre? New-deal, Plan Marshall, Bretton-Woods il y a du grain à moudre sous les cadavres historiques les encourage Alain Duhamel, professeur à Science po Paris. Guy Moquet encore une fois assassiné, Guy Mollet ressuscité. Voilà du sous-réalisme militant.


Et j’en passe, j’y suis obligé... d’ailleurs vous trouverez... vous avez trouvé depuis longtemps...
Rédiger ce manifeste? Qui s’y colle? Peut-être le secrétaire général de la CGT. Bernard Thibault pourrait au moins tenir la plume avec bonheur.
Sur le mode de la compassion: “Nicolas Sarkozy devrait se méfier, la souffrance des salariés est réelle”; ça c’est de la complainte, de la vraie complainte, nuancée dans ses effets, trouble dans ses destinations, chacun y lira ce qui l’intéresse: notre SarKubu y verra un avertissement fraternel, presque paternel - fais gaffe Nico, ça sent le souffre-douleur -; travailleuses ou travailleurs syndiqués ayant lu trop rapidement y verront la poigne du chef - gaffe à toi Sarko, on n’a plus rien à perdre - c’est de la vraie réalité mais de la fausse manœuvre. Lisez ce qui s’ensuit: “La souffrance des salariés est réelle. Plus importante qu’il y a un an. S’y ajoutent les déçus de Nicolas Sarkozy, ceux qui ont cru en son élection (ben, ils n’ont pas eu tort, il est élu, non?) Dans cette situation, l’urgence est à l’action et à l’unité” ( Le Monde, 2 septembre 2008) pour ne pas se laisser déborder, dans “cette situation”, peut-être... je suppute, je suppute. Mais l’action - je suppute encore - quel est son contenu? Exactement: contre? Contre quoi? Ou bien pour ? Pour quoi faire, l’action? Surtout qu’il est urgent d’agir, alors plus urgent de dire pourquoi...  Avec qui l’unité? La CFDT? Avec FO? Solidaire? Ou les seuls syndicats dits “représentatifs”, dits “réformistes”? Il ne dit rien à ce sujet mais se replie sur une condamnation urbi et orbi de l’UIMM et de ses pratiques après avoir donné son avis sur le RSA, pas si bon qu’il y paraît, les chèques transports à la condition que le patron ne bénéficie pas d’allégements... Tout raisonnement concernant les capitalistes est désormais centré sur la petite et moyenns entreprise, poumon de la France industrieuse.

Et puis on attendait Le Boucher et on lut Delhommais. Je vous laisse déguster:
“Le déclin de l'empire américain attendra, par Pierre-Antoine Delhommais (LE MONDE 06.09.08)

“{...} Pour les libéraux, le décalage de croissance de part et d'autre de l'Atlantique démontre de façon définitive la supériorité du modèle libéral américain, le pays où le marché du travail est aussi souple que les prélèvements obligatoires sont bas et que le nombre de jours de vacances est faible. Que l'Europe se dote des mêmes fondations économiques - autrement dit fasse ses fameuses réformes structurelles - si elle veut résister comme les Etats-Unis aux chocs et afficher la même résilience.” juste un petit commentaire sur l’emploi du mot “fondations”: ce sur quoi désormais l’édifice capitaliste devrait s’appuyer et se reconstruire, exploitation accrue et ouverte, ouverte surtout, légale, de la main d’œuvre. Si je comprends bien, sapez ces fondations, minez la base et l’ensemble sera parterre. Nos secrétaire nationaux le savent, ils ne sont pas bêtes non plus. C’est donc en aménageant, en contournant les revendications qui pourraient s’en prendre à la “flexicurité”, aux heures supplémentaires (souvent non payées d’ailleurs), à l’allongement du temps de travail et tout ce qui relève de leur compétence syndicale, que nos direction syndicales protègent et confortent les fondations du système tout entier.
Lui, Delhommais, conclut ainsi: “Dans le rebond actuel du dollar face à l'euro, difficile de ne pas y voir ce message : l'Amérique ne va pas si mal qu'on le prétendait, l'Europe se porte nettement moins bien qu'elle avait essayé de s'en convaincre.” en effet l’Amérique va tout aussi bien que la France. Fannie et Freddie viennent d’être adoptées par l’administration  américaine sous le regard bienveillant du grand frère Obama et de tonton Cain. L’administration et le Sénat “nationalisent” les pertes abyssales des sociétés privées de crédit, qu’ils feront supporter au cochon de payant à la manière du gouvernement de la France, notamment quand il colmate les effondrements du Crédit lyonnais. Où est l’originalité, sinon dans l’énormité des sommes en jeu et, par conséquent, dans l’ampleur des sacrifices qui seront demandés aux populations.

Morceau de choix dans l’élaboration d’un Manifeste du Sous-réalisme.


 
Robert P.

PS: il se trouve que Edvige provoque le tollé que l’on sait, on se murmure à soi-même, c’est pas trop tôt... mais quelque chose ne passe pas, quelque chose d’essentiel qui semble avoir été oublié dans ce noble combat... quoi au juste: Edvige sera discutée pour devenir une loi à moins qu’elle ne perde définitivement la vie avant, peu probable. Mais blessée, seulement, la voilà confiée aux urgentistes de l’Assemblée nationale qui sauront bien la remettre sur pied.
Autre chose encore... voilà ce qui gratte vraiment l’occiput méfiant: SarkUbu et ses successeurs resteront bien dépositaires de ce pouvoir énorme que confère le titre de grand chef du renseignement. Donc de cela il ne sera pas question puisque nous serons trop occupés de férailler au nom des grands principes. Or l’un ne devrait pas aller sans l’autre... c’est ça qui ne passe pas! Personne ne s’est encore prononcé sur cet aspect de la sarkUbuserie.

 

 

Manifestte du Sous-Comité décentralisé des gardes-barrières en alternance

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