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bric à bracs d'ailleurs et d'ici

Réflexion sur le temps/Marcel Conche

Rédigé par grossel Publié dans #J.C.G., #agora

livres disponibles sur sites en ligne ou en commande chez les libraires; le silence d'Émilie n'est disponible qu'en epub sur le site des Cahiers: www.lescahiersdelegare.com
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Puisque l'homme, être ouvert peut par sa liberté d'esprit créer son temps rétréci avec passé, présent, futur (la temporalité) et vivre ces temps selon humeurs, sentiments (impression que ça passe vite ou pas, la temporalisation)) et ainsi contrecarrer l'annihilation par le temps absolu, destinal, le temps infini de la nature, il peut s'amuser à jouer avec le temps qu'il se crée, inventer ses tac-tic en réponse au tic-tac. Écrivez un texte rythmé par TIC-TAC et déjouez les jeux du temps par vos TAC-TIC-TIQUE

Actualité d'une sagesse tragique

(la pensée de Marcel Conche)

Pilar Sanchez Orozco

Les Cahiers de l'Égaré, 2005

352 pages, 16,5 X 24


IV.1. RÉFLEXION SUR LE TEMPS (extraits)

L’analyse et la compréhension du temps occupent un lieu central dans la réflexion de Conche. Dans son ouvrage Temps et destin, publié en 1980, il fait une étude pro- fonde et détaillée dont l’objectif sera non seulement de comprendre ce qu’est le temps, mais aussi ce que signifie être dans le temps, pour arriver ainsi à une compré- hension du temps compatible avec ce que suppose pour nous être dans le temps. Dans son évolution, il maintiendra les idées clés développées ici et, dans l’une de ses dernières œuvres, Présence de la nature360 publiée en 2001, il rappelle une différence essentielle par rapport à la compréhension du temps, qu’il avait déjà établie dans la pre- mière œuvre précédemment citée. En effet, dans ce livre, Conche fait une distinction entre temps immense de la Nature et temps rétréci de l’être humain: « Le temps immense, « infini », étant annihilateur de tout ce qui fait notre vie, est celui dans lequel nous ne pouvons vivre. Nous en savons pourtant le cours inexorable, mais de la déme- sure du Temps, nous refoulons sans cesse la pensée. Nous lui substituons un autre temps, un temps à l’échelle humaine, un temps temporalisé, celui de nos projets, de nos vouloirs »361. Cette distinction entre temps de la nature ou temps infini et temps de l’homme ou temps « rétréci » ou temporalité est fondamentale dans la Métaphysique de la Nature. Si nous nous plaçons dans le temps immense de la Nature, ceux que nous appelons « êtres » ne sont que des apparences. Ce n’est que lorsque nous nous plaçons dans le temps « rétréci » que parler de l’être des étants a du sens.

Mais pour comprendre l’idée clé de l’indépendance du temps (du temps de la Nature), il est essentiel de mettre en relation le temps et le destin, comme Conche le fait dans le livre qui porte ce même titre. Le point de départ de sa réflexion, telle qu’elle se reflète dans cette œuvre, pour comprendre le temps, est la constatation du fait que la mort est quelque chose d’inévitable pour l’homme. En réalité la mort n’est pas de l’or- dre de la nécessité mais de la fatalité, elle est une chose dont nous sommes certains qu’elle va arriver quoi que nous fassions et, en ce sens, la mort est notre destin. Conche s’oppose à la conception stoïque du destin, mais reconnaît ce destin minimum qu’est la mort, ma mort au singulier, la mort de chacun et de tous les êtres vivants et, par consé- quent, leur finitude. Cette conscience de la mort comme limite, comme fin, comme des- tin, est pour Conche la donnée première qu’il faut respecter pour penser le temps.

Conche accepte le fait que l’homme a un extérieur absolu qui est la mort, mais alors comment penser l’être ? Comment penser le temps? Comment penser le temps de façon à ce que la vie humaine soit, comme elle l’est de fait, dans la dépendance absolue de l’incontrôlable, de la mort ? À partir de là, et pour avoir une idée du temps compatible avec cette idée de mort et de destin, débute sa réflexion sur le temps.

Pour les humains être dans le temps signifie qu’avant notre naissance il y avait déjà le temps et qu’après notre mort il y aura toujours le temps. L’être temporel ne possède qu’une partie, plus ou moins longue, du temps infini. Le monde et le temps continue- ront sans nous. Nous n’avons qu’une durée limitée, notre vie n’est qu’une partie de temps. Mais curieusement, cela même est ce que signifie originairement la notion de « destin » pour les Grecs, le fait que chaque individu n’a qu’une part limitée de vie, une part de temps. Ce qui signifie être soumis, destiné à la mort. Nous voyons donc que le temps, le destin et la mort s’entre-signifient. Dans son étude sur le Temps, Conche tente ainsi de concevoir le temps tel qu’il peut être conçu aujourd’hui, c’est-à-dire en prenant en compte que le temps est aujourd’hui indissociable du destin et que l’affirma- tion du destin n’est compatible avec aucune autre conception du temps.

Conche se pose quatre questions essentielles au sujet du temps : la réalité du temps, sa nature, son origine et sa dépendance ou indépendance.

L’on ne peut comprendre ce qu’est le temps qu’à partir de l’éternité, car le temps est l’image de l’éternité (selon Platon et Plotin). Ce qui est éternel est ce qu’il est et il l’est toujours, ce qui veut dire toujours au présent, sans passé ni futur. Le temps est engendré par le mouvement de l’âme et son inquiétude qui suscite l’avenir. Le tout est alors détotalisé. Même s’il s’agit de l’âme universelle, cosmique, le problème est que la temporalité est reconnue comme liée à la non-identité à soi-même d’un sujet condamné à exister toujours en avant de lui-même, à agir et à vivre par activités successives.

Mais, selon Conche, dans ce cas, il ne s’agit pas de l’origine du temps, mais de l’ori- gine de la temporalité. Pour Conche, si d’une part, la temporalité peut être pensée à par- tir de l’être et de l’éternité, comme résultant d’une sorte d’éclatement de l’être, et d’in- capacité de l’être éclaté à se rejoindre de nouveau, d’autre part, la temporalité peut aussi être pensée à partir du non-être et de la matière oublieuse à chaque instant d’elle-même, comme résultant de la lutte contre le temps séparateur et de la conquête par l’homme de la vie spirituelle. Conche optera pour cette seconde façon de penser la temporalité.

Le temps sépare l’avant, l’à présent et l’après, tandis que la temporalité retient le passé uni au présent et anticipe le futur370. L’œuvre de dissolution et de dispersion du temps est donc combattue et niée par l’opération inverse de la mémoire et de l’anticipation, c’est- à-dire de l’esprit. Ainsi, face au temps de la nature, nous trouvons le temps de l’esprit (temporalité). L’on peut alors placer la temporalité au-dessous de l’immuable éternité, comme résultant d’une chute, ou au-dessus du temps sans mémoire de la nature, comme résultant d’une conquête. Dans le premier cas, après la vie immuable absolument tran- quille sont apparus l’inquiétude, l’avidité, le manque, desquels résulte le mouvement au- delà de soi-même et de son présent. Dans le second cas, après que la loi du temps, c’est- à-dire du glissement à l’oubli et au néant, ait longtemps dominé, une révolte s’est pro- duite contre le temps, la mort et l’oubli. Cette révolte engendra l’homme, l’être qui peut se souvenir et prévoir, en qui le temps, se niant lui-même, devint la temporalité. Mais dans les deux cas, précise Conche, ce que l’on conçoit est l’origine de la tempora- lité, non du temps.

pour Conche, le destin implique le caractère absolu du temps. Le temps absolu primordial est le temps de la nature, néga- teur et destructeur indéfiniment, qui efface et recommence377. Le temps du destin englobe tout autre temps, il est le temps de la nature, temps de la mobilité permanente et de l’unité de la vie et de la mort. Mais ce temps absolu est nié à son tour avec la tem- poralité et l’historicité humaine. Il faut comprendre que pour Conche l’historicité, le temps historique n’est qu’une forme de temps humain. L’homme ne se lie pas seul avec la Nature, et sa relation avec les autres et avec le temps qu’il partage avec eux intervient dans son expérience de lui-même et de la vie. Mais ce temps, le temps his- torique des générations humaines, qui se transmettent et partagent en commun la vie, la parole et l’expérience, n’est pas pour Conche un troisième temps, radicalement dif- férent de ce que lui appelle temps humain. Ce temps humain englobe tant le temps de chaque mortel que le temps historique de l’humanité. Et les deux, intimement reliés, sont différents du temps immense de la Nature.

À la fin de Temps et destin, dans la conclusion, il résume avec ces mots clairs et catégoriques sa position: « Le temps en soi est indépendant de nous et de l’esprit. C’est le temps de la nature, la puissance destinale qui entraîne toutes choses, humaines ou non humaines, vers leur néant. Le temps de l’esprit en est la négation, et l’homme, en tant qu’esprit, nie ce qui le nie: la nature, le corps. La nature a cependant le der- nier mot »

Le présent de l’esprit et le présent de la nature, nous dit Conche, sont distincts : « alors que le présent naturel repousse au néant ce qui n’est plus, le présent spirituel, dès lors qu’il enveloppe l’image du passé et de l’avenir, les sauve du néant. Toutefois le présent de l’esprit suppose le présent de la nature, pour le nier »380. Le présent de l’esprit ne peut se décomposer à l’infini, il a nécessaire- ment une durée minimum, puisque l’acte minimum d’attention requiert une durée. Qui plus est, le présent de l’esprit, nous dit-il en se rappelant les réflexions de saint Augustin, est infini : il n’est pas limité par le passé et l’avenir, car il n’a pas de rap- port avec le passé et l’avenir mais plutôt avec les images de ce passé et de cet avenir, qui grâce à la capacité de mémorisation et d’anticipation ou prévision, sont « pré- sentes » dans l’esprit. En ce sens, l’on peut dire qu’il y a trois présents : le présent du passé, le présent du présent, le présent de l’avenir. Le présent de ces trois pré- sents, qui englobe en lui, par représentations, le passé et l’avenir, est nécessairement infini (saint Augustin, Confessions, XI, XX).

 

aujourd'hui, en lien avec mon cheminement spirituel, donc de plus en plus axé sur le moment présent, je suis tenté de dire où j'en suis du point de vue du temps.

Je partage la distinction entre temps de la Nature, temps infini, éternel (le présent éternel) et temps humain (l'esprit distingue passé, présent, futur); la pratique du moment présent révèle le poids chez beaucoup de gens du passé, comme objectivé, alors qu'il est création de l'esprit, on dit de l'ego; le poids aussi du futur, comme objectivé, alors que lui aussi est création de l'égo; poids du passé, peur du futur peuvent être de sacrés freins à une vie légère, sensible au fait que tout passe, que tout est éphémère et que donc, il n'y a pas de raison (à part la jouissance liée au fait de souffrir) de faire des fixations sur des douleurs passées, des craintes à venir puisque ces douleurs ne sont plus présentes et ces peurs ne sont pas encore advenues; donc la pratique du moment présent est un puissant moteur de guérison et de vie joyeuse ; mais il y a un fait qui n'est pas pris en compte dans ce cheminement, c'est que tout ce qui passe, never more, ne s'efface pas, il sera toujours vrai que cela a eu lieu, for ever; ainsi donc, nous écrivons un livre d'éternité du premier cri à notre dernier souffle, pas écrit d'avance, pas destiné à un jugement dernier, notre livre unique d'être unique singulier, livre qui ne se rend pas à la fin de la vie pour rejoindre une place dans on ne sait quelle bibliothèque mais livre qui se rend instant après instant, devenant éternité dans l'instant c'est-à-dire mémoire, information, rejoignant, participant à la mémoire de la Nature, mémoire agissante, information toujours disponible, comme par exemple l'ADN, mémoire de plusieurs milliards d'années, mémoire agissante, capable de renouveler les mille milliards de cellules constituant les tissus allant de l’oesophage à l’anus détruits et renouvelés tous les 3 jours; il y a chez les praticiens du moment présent ou chez les fans de la superposition quantique, un désir de toute-puissance (pleine conscience) comme co-participant à la Conscience, à l'Être, à la Présence, au Souffle, au Divin. Il y a là un point possible de divergence entre ceux qui pensent par exemple que l'évolution est le fruit du hasard au sens darwinien, c'est-à-dire de mutations aléatoires, infimes et innombrables (comme on le vérifie avec les virus, théorie du clinamen chez Épicure, et chez Anaximandre, la semence universelle, le gonimon, qui se sépare (apokrisis) ou est éjecté (ekkrisis) de l’infini indéterminé, l'apeiron)  et ceux qui optent pour une évolution, fruit des croyances et désirs faisant advenir le futur par auto-réalisation, la description-prescription du désiré faisant advenir ce désiré. Je dis cela avec mes mots qui ne sont pas ceux de la tribu des éveillés.

Atelier Jean-Claude Grosse – le 21/10/2018 – Marie-Françoise EVE

 

 

TIC-TAC , L'ECOULEMENT DU TEMPS – Contrecarrer le passage du temps

 

 

Tic-Tac, il n'y a pas d'urgence,

Tic-Tac, je me love dans le Temps, le temps moelleux, soyeux, lumineux,


 

Je respire en rythme sourd, tel le ronronnement du chat,

Tic-Tac, atténué, enveloppé, fondant.


 

Tic-Tac, la spirale du temps m'envoie dans les rêves, ressort magique aux courbes infinies.

Sage Tic-Tac qui m'emmène en ballade, en musique, Tic-Tic, en couleurs, Toc-Toc.


 

Comme les gouttes d'eau qui miroitent sur la vitre, Tic-Tac, le temps passe.

Il sépare, Tic-Tac, Il rassemble, Tac-Tic, Il ressemble à toi, à nous, à tous.


 

Multitudes éclairées, à la trame enchevêtrée, au dessin effiloché.

Tic-Tac, la vie file sa corde qui brusquement cassera, Le fil à la patte bientôt cessera.


 

Qu'en deviendra-t-il de tes soucis ? Qu'en sera-t-il de tes projets ? Tic-Tac, au fond de la mare.

Tic-Tac, avec les têtards, la ronde ne s'arrête pas, Ça naît, ça gigote, ça copule.


 

Ah, l'air me manque, Tic-Tac, Je veux remplir mes poumons de l'azur impalpable mais si dense.

Respirer avec tout mon corps, mon nez, mes yeux, mes oreilles, ma peau, ma bouche, mon sexe.


 

Tic-Tac, la spirale s'enroule, devant, derrière, en haut, en bas. Tout s'enveloppe et se fond .

Tic-Tac, sans fin les images pleuvent sur la rétine des déprimés.


 

Tic-Tac, on n'en peut plus du temps qui passe. Passe-t-il vraiment le temps ?

Va savoir ! Du fond de ses rêves, on n'en voit pas la fin.


 

Et quand on la verra la fin, Tic-Tac, il sera trop tard.

C'est pourquoi ne remettons pas à demain.


 

Tic-Tac, soyons présents,Tic-Tac, vivons maintenant, Tic-Tac, savourons aujourd'hui.

La vie est une matière, Tic-Tac qui roule sans s'arrêter. Jamais la même mais toujours sans pitié.


 

Elle ne cesse de changer, Tic-Tac parfois on se sent ballotté. Faut-il faire la planche ou plonger ?

Tic-Tac, laissons nous aller, Le vent nous emmène, la terre nous retient.


 

Le soleil nous réchauffe, la nature nous nourrit, On entend même respirer les pierres.

Ti-Tac, que cela est impressionnant. Se savoir partie du temps, seul et multiple, sans début ni fin.

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