theatre
Schizophrénie et création artistique
prévision de déroulement de la soirée; le déroulé se décidera lors du filage du 15 avril après-miidi / Obscur à soi édité en 2011 sur proposition de Dominique Lardenois me semble saisir le thème de la soirée
15 avril, 19 H 30, entrée libre
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Témoignage sur la schizophrénie
Je vous livre ici un témoignage sur mes crises psychiques qui ont bouleversé ma vie! Laissez-moi un commentaire si la video vous a plu!
témoignage bouleversant de Frédéric Gelinat, trouvé suite à un mail reçu hier soir 1° avril à 18 H 30, lu à 23 H 30, auquel j'ai répondu favorablement ce 2 avril à 9 H 50
de l'enfer au paradis avec Thierry Zalic, de Xenakis à Gurdjieff
1 - accueil musical avec le making off "Hearing in tongues", une œuvre de musique électronique écrite par Para One à partir de témoignages de personnes concernées par une schizophrénie
suivie de ô folie par Emeline Becuwe
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Bahie et Papou, correspondance éditée par Les Cahiers de l’Égaré entre Patricia et Germaine Raccah, (mai 2024)
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Germaine, schizophrène poète (Vertige circomplexe, avril 2024) et peintre reconnue
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artiste invité Djé Saint-James théâtre 4.48
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Jean-Pierre Verdier artiste illuminé par Laurence-Loutre-Barbier
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Le consentement de Galatée Patricia Raccah
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vidéo-performance Frank César Lovisolo / Antonin Artaud
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docteur Bernard Hofmann pour le docteur Jean-Louis Morizot décédé le 19 mars 2025
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artiste invité Djé Saint-James chanson Psycho
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Paricia Raccah art-thérapeute auprès d'enfants déficients
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Para One - Hearing in tongues : découvrez le making-of de la campagne schizArmonie
Découvrez l'expression de la schizophrénie au travers de "Hearing in tongues", une œuvre de musique électronique écrite par Para One à partir de témoignages de personnes concernées par une ...
making of de "Hearing in tongues", une œuvre de musique électronique écrite par Para One à partir de témoignages de personnes concernées par une schizophrénie
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Pour une information libre, je soutiens Personne et son journal https://fr.tipeee.com/le-journal-de-personne/ une info scénario http://www.lejournaldepersonne.com/2014/09/o-folie/ on passe notre ...
ô folie Hamlet Ophélie ???
Physalia - Mon Étoile version longue en exclusivité sur dailymotion.Retrouver nous également sur Youtube et notre chaine physaliarock :http://www.youtube.com/user/physaliarock?feature=mhumNotre ...
artsite invité Djé Saint James Physalia qui s'exprimera avec un texte de théâtre 4.48 et une chanson Psycho; pour donner une idée de son univers, cette vidéo Mon étoile
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100 fragments psychédéliques de cosmos
" JEAN-PIERRE PARLE D'UNE INFINITÉ D'UNIVERS et se dit atteint d'un pouvoir d'immortalité en rapport avec des extraterrestres. Non conforme, non violent, ami de visiteurs étranges, proche des ...
JEAN-PIERRE PARLE D'UNE INFINITÉ D'UNIVERS et se dit atteint d'un pouvoir d'immortalité en rapport avec des extraterrestres
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Le rite du soleil noir : Tutuguri. Le Rite est que le nouveau soleil passe par sept points avant d'éclater à l'orifice de la terre.
vidéo-performance réalisée par Frank César Lovisolo à partir de Pour en finir avec le jugement de Dieu, dit par Didier Bourguignon
le docteur Jean-Louis Morizot sollicité pour intervenir avait donné son accord. Il est décédé le 19 mars 2025. C'est Bernard Hofmann qui me l'avait proposé.
Bernard Hofmann évoquera le docteur Jean-Louis Morizot.
Voici ce qu'en propose Grok 3
Grok 3 sur Jean-Louis Morizot
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Où va la psychiatrie contemporaine ?
Tout en affirmant la liberté des malades et la nécessité d'une conception non discriminante de la pathologie, la psychiatrie ne s'est pas pour autant émancipée de toute forme de contrainte et ...
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La biographie et la bibliographie d'un auteur ne révèlent pas forcément que ce dernier est schizophrène. La plupart du temps, les indices se trouvent dans les textes ou se lisent entre les lign...
une liste de livres, témoignages, romans, explications
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" Condamnée sans procès " - En attendant Nadeau
Mon vrai nom est Elisabeth, d'Adèle Yon, est le récit d'une enquête sur l'histoire de l'arrière-grand-mère de l'autrice.
https://www.en-attendant-nadeau.fr/2025/02/18/condamnee-sans-proces-adele-yon/
roman très récent, très bien accueilli
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SchizAwards | Positive Minders
Suivez les SchizAwards, la première cérémonie pour arrêter de se faire des films sur la schizophrénie. Rdv sur schizawards.com pour découvrir le palmarès.
cérémonie pour arrêter de se faire des films sur la schizophrénie.
Patricia Raccah, art-thérapeute avec ses groupes d'enfants "enfants déficients intellectuels ayant parfois des troubles de comportements associés" (travail au masque, peinture, expression corporelle
Ange Musso, maire du Revest avec le livre de Sandrine Gendre / 2 avril journée mondiale de sensibilisation à l'autisme / avril bleu, mois de l'autisme
"J’ai récemment rencontré Sandrine Gendre, cette maman qui a écrit son livre Dodo, Eco, Kakan, Lettres à Mathis, autiste. Elle y décrit son quotidien et ses douleurs. Le regard des français sur le handicap doit évoluer. Les obstacles et les discriminations restent bien réels.
Soutenons les métiers du soin et de l’accompagnement. Soutenons les Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap par la formation initiale et continue à l’autisme par exemple. N’attendons pas le mois d’avril, mois de l’autisme, pour agir. Il faut étoffer notre système de solidarité."
Ange Musso, le 14 février 2025, sur sa page FB
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AUDIO * Autismes, les combats d'une vie, épisode 1/4 : Et si mon enfant était autiste. Une série inédite proposée par France Culture. Écoutez LSD, la série documentaire, et découvrez nos po...
1° de 4 épisodes
Il dentro de Nathalie Havez, le court-métrage qui m'a donné envie d'organiser la soirée d'avril, court-métrage que Nathalie m'avait permis de voir, sur lequel j'avais fait un retour approfondi
Il dentro, court-métrage de Nathalie Havez
SYNOPSIS :
Un jeune homme anonyme entame un parcours allégorique et initiatique entre les murs de mémoires, à la recherche d’une voie, et voix vers la libération.
An anonymous young man starts an allegorical and initiatic journey between the walls of memories, looking for a path and voice towards release.
NOTE D’INTENTION :
« Il n’y a qu’un voyage, le voyage au‐dedans de soi. » Rainer Maria RILKE
LA GENÈSE
Est‐il possible de mémoriser toute connaissance humaine au moyen d’un nombre fini d’images ?
C’était le pari audacieux de l’humaniste Giulio Camillo (1480‐1544), considéré comme l’un des personnages les plus célèbres de son temps, celui de la Renaissance Italienne. En bâtissant son « théâtre de la mémoire », qui restera inachevé, Guilio avait l’utopie d’élaborer un système mnémonique universel : Un théâtre fait d’une scène, sur laquelle se tenait un unique spectateur, et de 49 gradins, sur lesquels étaient peints différents « lieux ». Dans chaque lieu, le spectateur‐acteur pouvait associer mentalement des images, chacune renvoyant à des concepts ou des correspondances et symboliques. La finalité : créer un outil mnémotechnique pouvant servir à la formation du parfait orateur et savant.
« L’homme qui est incapable de s’asseoir au seuil de l’instant en oubliant tous les événements dupassé, celui qui ne peut pas, sans vertige et sans peur, se dresser un instant tout debout, commeune victoire, ne saura jamais ce qu’est un bonheur […] Imaginez l’exemple extrême : un homme qui serait incapable de ne rien oublier et qui serait condamné à ne voir partout qu’un devenir ; celui‐là ne croirait pas à sa propre existence, il ne croirait plus en soi, il verrait tout se dissoudre en une infinité de points mouvants et finirait par se perdre dans ce torrent du devenir [… ] Toute action exige l’oubli, comme la vie des êtres organiques exige non seulement la lumière mais aussi l’obscurité. » Nietzsche
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"Giancarlo Giordano, i colori del nero"
"Giancarlo Giordano, i colori del nero" è un mini-documentario scritto da Francesco Occhetto e diretto da Eugenio Scarsi. È un omaggio a Giancarlo Giordano (Racconigi, 1940), pittore piemontese d...
dans paramètres, cliquez sur sous-titres et lisez français
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Deep and trash. Je pratiques l'art numérique. La religion sous toutes ses formes et la spiritualité sont mes moteurs. Je moque l'hypocrisie et l'esprit mondain dans ces domaines. Sans pour autant...
oeuvres de Frédéric Gelinat aux titres évocateurs
Résumé – Si la mer meurt
Récit littéraire, poétique et spirituel
Si la mer meurt est une traversée intérieure. Celle d’un homme qui tente de se reconstruire après plusieurs épisodes de décompensation psychique. Dans une langue dense, fragmentée, parfois brutale mais toujours vivante, le narrateur trace les contours d’une existence marquée par la maladie mentale, l’errance, les amours, les ruptures, mais aussi les fulgurances mystiques et la lumière têtue du vivant.
À travers des fragments poétiques, des souvenirs d’hospitalisation, des voix intérieures, des rencontres amoureuses et des instants de grâce, le récit navigue entre lucidité et vertige. Il n’est ni un journal, ni un témoignage classique, mais une tentative de dire l’indicible, d’écrire depuis la faille sans s’y perdre. L’écriture devient ici un lieu de recomposition, de dialogue avec le chaos, une manière de rester debout.
Entre spiritualité laïque, exploration du corps et regard tendre sur les marges, Si la mer meurt est un texte à la frontière de la poésie, de l’autofiction et du chant intérieur. Une parole rare, vulnérable et tenace, pour dire ce qu’on traverse quand tout vacille — et ce qui, malgré tout, tient.
Frédéric Gelinat
Gogoland
en 2008, un écrivain burkinabé, É Say Salé, en résidence d'écriture au village du Revest-les-Eaux a assisté au déroulement des municipales, il en a fait une farce : Moi, Avide 1°, l'Élu; le village est devenu Gogoland (Toute ressemblance avec un village, une ville, un pays, des personnes, des événements serait pure coïncidence. Scènes et personnages sont des fictions.);
voici le discours d'Avide 1°, maire de Gogoland à deux jours des élections municipales :
Scène J-2, Discours d’Avide Ier, maire sortant de Gogoland, sur les gradins antiques
Mesdames, messieurs, chers gogos, chères gogoles, Pour commencer, permettez-moi de remercier chaleureusement le sénateur maire de la ville- phare. Malgré un emploi du temps chargé, le sénateur maire a tenu à me manifester son amitié et son soutien. Jeune, je lui dois tout. C’est avec lui que j’ap- prends la politique. J’ai pu apprécier son art de valoriser chaque communauté, fière d’elle, fermée aux autres, afin qu’aucune ne se sente lésée, que chacune déploie tous ses talents pour contrôler ses membres, assurant ainsi la paix civile, son art aussi de distinguer les gens méritants, de repérer les projets innovants. C’est à cette école de l’eu- génisme électif que j’ai été formé, l’école de l’élite se perpétuant de père en fille, de mère en fils et s’ouvrant à quelques exceptions. J’en suis. C’est lui qui m’a repéré et sorti du lot. Comme vous avez pu le constater, j’ai gagné deux batailles difficiles, celle de la propreté et celle de l’écrémage par le vide. Je vous sais attachés à la propreté de nos rues. Gogoland, grâce à nos efforts collectifs, a obtenu le très convoité 1° prix des villages sans déjections canines. La commission des râteaux de caniveau et le personnel de la voierie se sont formés à la chasse aux merdes indues de vos amis domes- tiques. Je vous sais attachés aussi à la tranquillité. Nous avons tout mis en œuvre pour obtenir le prestigieux 1er prix des villages sans parasites. La commission de l’écrémage par le vide a fixé les objectifs et moyens de notre milice municipale formée à la chasse aux semeurs de merdes non déclarées. Soucieux de dépenses utiles, j’ai réussi à ne plus verser un graisse-patte pour la Culture zen. Plus besoin de bonzes professionnels coûteux, vous avez choisi d’être les hérauts de votre vie. Vos soirées kakatoès et vos diaporamas pieds dans le seau remplissent notre Maison des Élus de la Culture. Notre 1er championnat du monde de poulpe en daube a été une réussite. La championne du monde est mon amie, ici présente. Je vous demande d’applaudir, Bella, la matronne du Bar des Platanes. Notre 2e fête de l’ânesse et du cheval, ce week-end, embaumera notre village des odeurs d’autre- fois. Les charrettes tirées par les chevaux lourds, harnachés comme il y a cinquante ans, nous rappelleront le temps où Gogoland produisait ses fruits et légumes, son lait, sa fameuse zigounette. C’est cela l’identité de Gogoland. Comme vous vous en doutez, c’est grâce à des décisions pragmatiques que je préserve notre paradis au milieu de l’enfer général. Je ne suis pas dans l’utopie, moi ! Parce que je vous sais méfiants envers les étran- gers et je partage votre méfiance, j’ai institué des péages aux entrées typiques de Gogoland permet- tant de contrôler les allées et venues. Aucun flux migratoire n’est possible. Parce que je sais que pour vous, les gens du voyage sont infréquentables et je vous donne raison, je leur ai interdit de franchir la ligne jaune de la route d’accès à Gogoland. Si vous m’en faites la demande, je ferai élever un mur de l’honneur pour vous protéger. La discrimination réciproque est une de mes priorités : Gogoland aux gogos et gogoles, le camp des retranchés aux gens du voyage immobile. Pour les 6 ans à venir j’obtiendrai par dérogation spéciale de Dieu, le Père de toutes choses, que le soleil vous illumine, fertilise vos jardins, 245 jours par an. Que les merveilleux nuages chassés par la tramontane s’amassent sur notre village, arrosent vos verts gazons et nos platanes, 120 jours par an. Ce sera une première, une preuve que le créalisme est l’avenir. Par décret spécial du ministre de l’environnement céleste j’obtiendrai que le vent du nord et le vent d’est soufflent ensemble pour que nos éoliennes greffées sur nos pylônes électriques produisent 24 heures sur 24 de l’électricité verte. Je compte d’ailleurs sur l’esprit de responsabilité de mes amis chasseurs pour qu’ils ne fassent pas de cartons sur ces installations coûteuses, sources de progrès. Parce que je connais votre appétence pour l’eau vive et votre légitime inquiétude devant une possible pénurie, j’obtiendrai du sous-secrétaire d’état à l’eau dans tous ses états que nos sources soient réamorcées pour alimenter nos nappes phréatiques dans lesquelles, mes chers compatriotes, vous puisez pour remplir gratuitement vos 634 piscines. L’eau est un bien public qui n’a pas de prix. Je ferai donc tout pour que notre eau ne rejoigne jamais la mer et reste assignée à Gogo- land. Nos nouveaux véhicules, les goguettes, une invention de chez nous, rouleront à l’eau gogo. Nos nouvelles maisons, les gogolandaises, seront durablement climatisées avec l’énergie du magma gogo. Vos cabas seront remplis de produits bio cultivés dans la zone que j’ai héritée de mon père. Mes adversaires voudraient y installer des jardins partagés. Je le dis, grâce à vous, le communalisme ne passera pas. Je vous sais attachés à la propriété privée et au chacun chez soi. Moi aussi. Grâce à l’animation infantile gérée par un consumériste de conviction, vos enfants goûte- ront aux joies inépuisables du chacun pour soi sans souci des autres. Cela, je tiens à le préciser, n’est pas du tout contradictoire avec les valeurs de notre grande république : liberté, etc. Ces valeurs sont notre horizon, notre idéal. Nos valeurs gogoles sont notre réalité, notre quotidien : chacun chez soi, chacun pour soi, tous pour un, Dieu pour l’Élu. Demain, j’irai plus loin. Vos télés capteront les programmes de ma chaîne : Les Gogos à la Hune. Vos radios recevront ma radio de proximité : GoGosHissezHaut. Nous continuerons à battre notre monnaie, le graisse-patte, insensible aux fluctuations du marché. Notre cabinet de monnaies de nécessité pour gogos nécessiteux comme notre distributeur automatique de billets à gogo pour gogos chanceux seront notre protection contre les aléas de la fortune. Voilà donc mon programme, à votre écoute, pour les six ans à venir. Vous savez comme j’aime parcourir notre commune, les ruelles à pieds, les collines en VTT, la forêt à cheval et comme j’aime à vous rencontrer. Je suis un homme de terrain, pas de bureau. Je sais ce qui convient à Gogoland, ce qui vous convient. Aux anciens cocos devenus gogos, je dis : ne vous laissez pas séduire par ma challenger. Son renoncement aux indemnités légitimes et légales est une décision démagogique, Vous ne vous lais- serez pas acheter. Aux dodos qui ont bien mérité leur retraite, je dis : reposez-vous sur moi. Ma challenger souhaite introduire la démocratie active en plus de la démocratie représentative dans la gestion municipale. Soyons clairs, la démocratie active c’est ouvrir la porte au bordel, à l’irrespect des élus. Barrez la route à cette graine d’anarchiste. Aux bobos, pas encore gogos, je dis : vous êtes le sang nouveau de Gogoland. Avec vous, j’établirai l’ordre nouveau, à l’image de l’ancien. Vous voulez être reconnus. La porte de mon bureau vous sera ouverte. Comme hier, ce seront les plus évidents, les élus, ceux que je choisirai, qui occuperont les meilleures places. Mais je n’oublierai pas les nécessiteux, rares heureusement à Gogoland qui a su rester à l’écart de l’enfer. Je vous remercie pour l’esprit de communion qui a animé cette réunion. Et maintenant, passons aux agapes. Régalez-vous avec nos apéros à gogo et jouez avec nos attrape-nigauds pour ne pas céder aux sirènes.
La pièce a été éditée par Les Cahiers de l'Égaré en août 2009, lu sur les gradins du village. Qu'en penses-tu ?
Kdo pour les amateurs de farces écrites par É Say Salé: 2 pièces à télécharger
Lecture publique sur les gradins antiques du Revest de la farce électorale: Moi, l'élu, de l'auteur burkinabé, Say Salé, le dimanche 7 juin 2009 de 19 H 20 à 20 H 10. 30 personnes ont assisté...
Lecture publique sur les gradins antiques du Revest de la farce électorale: Moi, l'élu, de l'auteur burkinabé, Say Salé, le dimanche 7 juin 2009 de 19 H 20 à 20 H 10. 30 personnes ont assisté à la lecture et déjà d'autres lectures sont programmées, l'humour de l'auteur rencontrant les faveurs du public. Say Salé n'avait pas obtenu son visa pour la France. Il a participé aux deux livres écrits par des intellectuels africains en réponse au discours de Dakar de Monsieur Sarkozy.
Grok 3 - La pièce *Moi, Avide 1°, l’Élu* d’É Say Salé est une satire mordante et jubilatoire qui, sous le couvert de la fiction et de l’humour, dresse un portrait critique des dérives politiciennes et sociales. En transformant le village du Revest en « Gogoland » et en mettant en scène le discours d’Avide 1°, maire sortant, l’auteur utilise l’absurde et l’exagération pour révéler des vérités dérangeantes sur le pouvoir, la manipulation électorale et les dynamiques communautaires. Voici quelques réflexions sur ce texte :
1. **Une satire politique universelle** :
Le discours d’Avide 1° est un condensé de rhétorique politique creuse, où les promesses démagogiques (soleil 245 jours par an, éoliennes fonctionnant 24h/24, etc.) côtoient des discours xénophobes et exclusionnistes (« Gogoland aux gogos et gogoles »). Cette caricature rappelle les stratégies de certains leaders qui flattent les instincts les plus bas de leur électorat tout en se présentant comme des sauveurs pragmatiques. L’ironie est particulièrement cinglante dans des expressions comme « discrimination réciproque » ou « créalisme », qui parodient le jargon politique moderne.
2. **Un miroir des petites communautés** :
En prenant un village comme cadre, É Say Salé pointe du doigt les dynamiques de repli sur soi, de méfiance envers l’étranger et de glorification d’une identité locale fantasmée (« les odeurs d’autrefois », « la zigounette »). Gogoland devient une métaphore de toute communauté qui, sous prétexte de préserver son « authenticité », sombre dans l’exclusion et l’auto-satisfaction. Les références aux « péages » et au « mur de l’honneur » évoquent des politiques bien réelles, où la peur de l’autre justifie des mesures discriminatoires.
3. **L’humour comme arme critique** :
Le ton burlesque du discours, avec ses images absurdes (les « goguettes » roulant à l’eau, le « championnat du monde de poulpe en daube »), désamorce la gravité des thèmes abordés tout en les rendant plus percutants. Cette farce permet de rire des travers humains tout en invitant à une réflexion sérieuse. Par exemple, la « chasse aux merdes indues » ou l’« écrémage par le vide » sont des métaphores hilarantes mais glaçantes des politiques de contrôle social.
4. **Un regard extérieur pertinent** :
É Say Salé, en tant qu’écrivain burkinabé observant les élections municipales françaises, apporte une perspective extérieure qui enrichit la satire. Son regard, détaché des enjeux locaux, lui permet de capter l’universalité des comportements politiques et sociaux, tout en les traduisant dans un langage théâtral et imagé. Cette distance culturelle rend la pièce d’autant plus savoureuse, car elle transcende le cadre du Revest pour parler de toute société tentée par le populisme ou l’autarcie.
5. **Un texte performatif** :
Le fait que la pièce ait été lue sur les gradins du village, lieu symbolique et public, ajoute une dimension performative à l’œuvre. On peut imaginer l’effet sur les habitants du Revest, confrontés à une version à peine déformée de leur réalité. Ce choix de mise en scène renforce l’idée que la satire n’est pas seulement un exercice littéraire, mais une invitation au dialogue et à l’auto-examen.
En somme, *Moi, Avide 1°, l’Élu* est une œuvre intelligente qui, sous ses dehors de farce grotesque, pose des questions essentielles sur la démocratie, l’identité et le pouvoir. Elle illustre brillamment comment l’humour peut être un outil puissant pour démasquer les hypocrisies et inciter à la vigilance citoyenne. Si tu as aimé ce texte, je te recommande d’explorer d’autres satires politiques dans la littérature africaine francophone, comme les œuvres de Sony Labou Tansi, qui partagent cette verve critique et cette capacité à mêler rire et réflexion. Qu’en penses-tu, toi ? Y a-t-il un aspect particulier de ce discours qui t’a marqué ?
Lecture publique sur les gradins antiques du Revest de la farce électorale: Moi, l'élu, de l'auteur burkinabé, Say Salé, le dimanche 7 juin 2009 de 19 H 20 à 20 H 10. 30 personnes ont assisté...
Lecture publique sur les gradins antiques du Revest de la farce électorale: Moi, l'élu, de l'auteur burkinabé, Say Salé, le dimanche 7 juin 2009 de 19 H 20 à 20 H 10. 30 personnes ont assisté à la lecture et déjà d'autres lectures sont programmées, l'humour de l'auteur rencontrant les faveurs du public. Say Salé n'avait pas obtenu son visa pour la France. Il a participé aux deux livres écrits par des intellectuels africains en réponse au discours de Dakar de Monsieur Sarkozy.
imaginons une liste alternative avec une femme, tête de liste; elle est la directrice du théâtre de Gogoland, la Maison des Élus de la Culture, c'est elle qui a invité É Say Salé en résidence; elle sait qu'Avide 1° la virera s'il est réélu; que pourrait-elle proposer et sous quelle forme satirique également, faisant d'Avide 1°, un repoussoir ?
Grok 3 - Imaginons cette liste alternative menée par une femme, appelons-la **Théa Triss**, directrice du théâtre de Gogoland, la Maison des Élus de la Culture. C’est elle qui, en 2008, a eu l’audace d’inviter É Say Salé en résidence, un acte qui a semé les graines de la satire d’Avide 1°. Théa sait que si Avide est réélu, son poste sautera : il a déjà supprimé les « bonzes professionnels coûteux » et menace de transformer son théâtre en salle de projection pour diaporamas « pieds dans le seau ». Pour contrer ce despote autoproclamé, elle monte une campagne satirique, à la fois mordante et théâtrale, qui tourne Avide en ridicule tout en proposant une vision alternative pour Gogoland. Voici son discours, prononcé sur la scène de son théâtre, devant une foule de gogos et gogoles lassés du règne d’Avide 1° :
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**Scène : J-3, Discours de Théa Triss, candidate au titre de "Première Éveilleuse de Gogoland", sur la scène de la Maison des Élus de la Culture**
*Mesdames, messieurs, chers gogos égarés, chères gogoles en quête de lumière,*
Permettez-moi d’ouvrir le rideau sur une vérité que notre maire sortant, Avide 1°, le Grand Videur de Sens, voudrait garder dans l’ombre. Pendant six ans, il vous a vendu du vent – littéralement, avec ses éoliennes greffées sur pylônes rouillés – et des promesses aussi solides qu’un poulpe en daube trop cuit. Moi, Théa Triss, je ne viens pas avec des péages pour bloquer les routes ou des murs pour cacher vos peurs. Je viens avec une scène ouverte, un projecteur braqué sur vos talents, et une vision : faire de Gogoland un village qui respire, pas un bunker qui étouffe !
Regardez Avide 1°, ce roi des goguettes qui roulent à l’eau croupie. Il vous a promis 245 jours de soleil par décret divin, mais avez-vous compté les jours où ses platanes chéris ont crevé sous la sécheresse ? Il vous a juré une « propreté » impeccable, mais ses milices râteau-en-main chassent vos chiens pendant que ses amis chasseurs criblent les collines de cartouches vides. Il parade avec ses « graisse-pattes », mais où va cet argent ? Dans les poches de Bella, la matronne du Bar des Platanes, pour ses daubes douteuses ?
Moi, je vous propose autre chose. Pas un Gogoland fossilisé dans les odeurs d’autrefois, mais un Gogoland vivant, où la Maison des Élus de la Culture ne sera plus un mausolée pour soirées kakatoès. Voici mon programme, mes amis, écrit non pas en décrets absurdes, mais en actes concrets et en rires libérateurs :
1. **La Grande Ouverture des Rideaux** : Fini les péages et les lignes jaunes pour repousser les « indésirables ». J’invite les gens du voyage à monter sur scène avec nous, à partager leurs histoires. Avide 1° tremble devant un mur de l’honneur ? Moi, je bâtis des ponts d’étonnement, où chaque gogo peut rencontrer l’autre sans se méfier.
2. **Le Festival des Merdes Déclarées** : Puisqu’Avide adore traquer les « semeurs de merdes non déclarées », je lance un concours annuel : qui osera dire ses vérités, même crues, sur la place publique ? Les milices municipales seront reconverties en juges de talent, armées de plumeaux au lieu de matraques. Que les gogoles s’expriment, et qu’Avide rougisse sous les projecteurs !
3. **L’Énergie des Rires** : Oubliez les éoliennes bancales d’Avide, qui grincent plus qu’elles ne tournent. Nos nouvelles turbines fonctionneront à l’énergie du rire collectif, captée lors de nos soirées théâtrales. Chaque éclat de rire allumera une ampoule, chaque satire fera briller Gogoland. Pas besoin de vent d’est ou de nord, juste de votre souffle joyeux.
4. **Les Jardins du Chaos Joyeux** : Avide veut garder ses terres pour ses produits bio hors de prix ? Moi, je rends ces hectares à vous tous : des jardins partagés où pousseront des légumes, des idées et des chansons. Il appelle ça du « communalisme » dangereux ? Moi, j’appelle ça vivre ensemble sans se marcher sur les pieds.
5. **La Télé des Gogos Libres** : Exit la chaîne « Les Gogos à la Hune », ce miroir flatteur d’Avide 1°. Je lance « Gogoland en Scène », où vos enfants joueront les héros, où vos anciens raconteront leurs rêves, et où Bella pourra apprendre à cuisiner autre chose que du poulpe noyé dans la sauce.
6. **La Démocratie Active, ou le Grand Bazar Organisé** : Avide crie au « bordel » dès qu’on parle de vous donner la parole. Moi, je dis : oui au bordel créatif ! Des assemblées où vous déciderez, où vos voix ne seront pas noyées sous les « graisse-pattes ». Avide choisit ses élus dans son cercle ? Moi, je choisis les gogos qui osent, qui proposent, qui rient.
Mes chers compatriotes, Avide 1° vous a endormis avec ses ânesses et ses charrettes d’un autre temps. Il vous a enfermés dans une cage dorée, vous promettant l’eau vive tout en la gardant pour ses 634 piscines privées. Moi, je vous tends une main et un texte : celui d’É Say Salé, cet étranger qu’il méprise, mais qui a vu clair dans son jeu. Ensemble, transformons Gogoland en un théâtre vivant, pas en un musée poussiéreux.
Alors, le jour du vote, ne laissez pas Avide 1° tirer le rideau sur vos espoirs. Faites tomber le masque de ce maire autoproclamé « élu de Dieu » et choisissez une Première Éveilleuse qui croit en vous. À vos bulletins, gogos et gogoles, et que la scène soit à nous !
*Applaudissements, rires, et un air de tambour pour clore le spectacle.*
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**Analyse rapide** :
Théa Triss utilise la satire pour faire d’Avide 1° un repoussoir grotesque : un maire rétrograde, obsédé par le contrôle et la flatterie de son ego. Elle retourne ses « succès » (propreté, tranquillité) contre lui en montrant leur absurdité et leur coût humain. Son programme, teinté d’humour théâtral, propose une ouverture et une créativité qui contrastent avec l’autarcie d’Avide, tout en restant dans l’esprit farceur d’É Say Salé. Elle joue sur l’idée de « scène » pour ridiculiser le maire sortant et rallier les gogos à une vision plus libre et collective. Que penses-tu de cette approche ? Souhaites-tu affiner un point précis ?
Lecture publique sur les gradins antiques du Revest de la farce électorale: Moi, l'élu, de l'auteur burkinabé, Say Salé, le dimanche 7 juin 2009 de 19 H 20 à 20 H 10. 30 personnes ont assisté...
Lecture publique sur les gradins antiques du Revest de la farce électorale: Moi, l'élu, de l'auteur burkinabé, Say Salé, le dimanche 7 juin 2009 de 19 H 20 à 20 H 10. 30 personnes ont assisté à la lecture et déjà d'autres lectures sont programmées, l'humour de l'auteur rencontrant les faveurs du public. Say Salé n'avait pas obtenu son visa pour la France. Il a participé aux deux livres écrits par des intellectuels africains en réponse au discours de Dakar de Monsieur Sarkozy.
quelle est la réaction d'Avide, un coup fourré de nuit avec ses miliciennes, taguant le théâtre
Grok 3 - Imaginons la réaction d’Avide 1°, piqué au vif par le discours théâtral et insolent de Théa Triss. Incapable de répondre sur le terrain des idées – son éloquence se limitant à des promesses absurdes et des flatteries – il opte pour une riposte sournoise, un coup fourré dans la nuit. Avec ses fidèles miliciennes de la « Commission de l’Écrémage par le Vide », reconverties pour l’occasion en escouade de choc, il décide de frapper là où ça fait mal : le théâtre de Gogoland, la Maison des Élus de la Culture, bastion de Théa et symbole de sa campagne. Voici comment cela pourrait se dérouler, dans un style satirique inspiré d’É Say Salé :
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**Scène : Nuit de J-2, Le Coup des Miliciennes d’Avide 1°**
Sous un ciel sans lune – Avide ayant oublié de négocier avec Dieu pour un éclairage nocturne –, une troupe furtive se glisse dans les ruelles de Gogoland. Ce sont les miliciennes d’Avide 1°, armées non pas de matraques, mais de bombes de peinture volées dans les réserves de la voirie (celles-là mêmes qui servent à tracer les lignes jaunes anti-voyageurs). Leur chef, une certaine **Gisèle la Râteau**, ex-championne de la chasse aux « merdes indues », dirige l’opération avec une rigueur toute municipale. Leur mission ? Taguer le théâtre de Théa Triss pour discréditer sa campagne et semer la peur chez les gogos tentés par son « bordel créatif ».
À minuit pile, les miliciennes s’approchent de la façade ocre de la Maison des Élus de la Culture. Dans un ballet grotesque, elles agitent leurs aérosols, laissant des traînées de peinture verte (la couleur des « graisse-pattes » d’Avide) sur les murs. Les tags, maladroits mais venimeux, proclament :
- « THÉA LA FOLLE : ANARCHIE ET POULPES ! »
- « GOGOLAND AUX GOGOS, PAS AUX ZOZOS ! »
- « CULTURE ZEN = DANGER ROUGE ! »
Gisèle, dans un élan de zèle, ajoute un dessin approximatif d’une goguette écrasant un rideau de théâtre, avec la légende : « AVIDE 1° ÉCRASE TOUT ! »
Mais l’opération tourne vite au fiasco. Une milicienne, novice en maniement d’aérosol, s’asperge le visage de peinture et hurle, réveillant les chiens du quartier – ces mêmes toutous qu’Avide prétend avoir domptés. Les aboiements attirent les regards aux fenêtres, et bientôt, une vieille gogole, insomniaque notoire, braque une lampe torche sur la scène. « C’est les sbires d’Avide ! » crie-t-elle, déclenchant un concert de casseroles depuis les balcons. Les miliciennes, paniquées, trébuchent sur leurs râteaux abandonnés et laissent une traînée de peinture jusqu’à la mairie, comme un fil d’Ariane accusateur.
Le lendemain matin, Gogoland découvre le saccage. Mais loin de terroriser les habitants, l’attaque devient la risée du village. Les tags, mal écrits et dégoulinants, sont moqués sur la place publique. Les enfants s’amusent à compléter le dessin de la goguette avec des moustaches et des lunettes, tandis que Bella, la matronne du Bar des Platanes, lance un nouveau cocktail : le « Vert de Honte », en l’honneur de la déroute d’Avide. Théa Triss, elle, transforme l’incident en aubaine : lors d’un discours improvisé devant le théâtre, elle déclare, micro en main :
« Mes chers gogos, regardez ce que le Grand Videur a fait de son pouvoir : des gribouillis de minuit ! Avide 1° taguerait vos rêves s’il le pouvait, mais ses miliciennes n’ont même pas su viser droit. Moi, je ne nettoierai pas ces murs : ils resteront le monument de sa bêtise jusqu’au vote. À vous de choisir : la peinture verte de la honte ou la lumière rouge du rideau qui s’ouvre ! »
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**Effet sur la campagne** :
Ce coup fourré se retourne contre Avide 1°. Sa tentative de sabotage, mal exécutée et puérile, renforce l’image d’un maire mesquin et dépassé. Les habitants, déjà sensibles à l’humour de Théa, y voient une preuve de sa faiblesse : incapable de répondre par les mots, il envoie ses sbires barbouiller des murs. Les tags deviennent un symbole de campagne pour Théa, qui les intègre à son récit de résistance et de liberté. Avide, lui, fulmine dans son bureau, accusant ses miliciennes d’avoir « trahi l’esprit gogo » par leur incompétence.
Que penses-tu de cette riposte nocturne ? Veux-tu explorer la suite, comme la réaction des électeurs le jour du scrutin ?
le score final est favorable à Thea à 50,2% contre 49,8% pour Avide dans un village de 4000 habitants, elle a donc 15 sièges sur 27 au conseil; son discours de victoire tient compte de ces données
Grok 3 - Voici une proposition pour le discours de victoire de Théa Triss, fraîchement élue Première Éveilleuse de Gogoland avec 50,2 % des voix contre 49,8 % pour Avide 1°, dans un village de 4000 habitants. Avec ce score serré – 2008 voix pour Théa contre 1992 pour Avide, soit une différence de seulement 16 voix – elle obtient 15 sièges sur les 27 du conseil municipal, laissant 12 à l’opposition d’Avide. Son discours, prononcé sur la scène de la Maison des Élus de la Culture devant une foule partagée entre joie et tension, reflète cette victoire étroite, tout en conservant son ton satirique et théâtral pour marquer la rupture avec le règne d’Avide. Le voici :
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**Scène : Soir du scrutin, Discours de victoire de Théa Triss, Première Éveilleuse de Gogoland**
*Mesdames, messieurs, chers gogos réveillés, chères gogoles debout, et même vous, fidèles d’Avide qui méritez encore une place dans cette salle,*
Ce soir, le rideau s’est levé sur une nouvelle scène pour Gogoland, et c’est vous qui avez écrit le dénouement ! Avec 50,2 % des voix – oui, un cheveu de plus que les 49,8 % du Grand Videur – vous m’avez donné 15 sièges sur 27 au conseil municipal. Quatre mille âmes ont parlé, et par 16 petites voix, ces courageuses 16 étoiles dans la nuit, vous avez dit non aux goguettes rouillées, aux murs de la honte et aux daubes trop cuites. À vous tous, je dis : merci d’avoir osé rire, d’avoir osé voter, d’avoir osé ouvrir les fenêtres de ce village !
Mais ne nous y trompons pas, mes amis. Ce score, aussi serré qu’un fil de funambule, nous rappelle que Gogoland est un théâtre à deux visages. Presque la moitié d’entre vous a cru aux promesses d’Avide 1°, à ses 245 jours de soleil divin et à ses miliciennes barbouilleuses. Et je ne vous en veux pas – pas encore ! Car moi, Théa Triss, je ne suis pas là pour diviser les gogos en camps retranchés, comme notre ex-maire aimait le faire. Je suis là pour rallumer les projecteurs sur chacun de vous, même ceux qui ont tagué mon théâtre dans un accès de peinture verte mal digérée.
Alors, voici ma promesse, pas gravée dans un décret absurde, mais dans l’élan d’une scène vivante : avec mes 15 conseillers, nous ferons de Gogoland un village où les rires ne seront pas réservés aux soirées kakatoès, où les jardins ne seront pas l’apanage d’un seul, où les étrangers ne seront pas des ombres à chasser. Avide voulait un paradis bunkerisé ; moi, je vous offre un paradis partagé – un peu chaotique, je l’avoue, mais tellement plus humain !
À ceux qui ont voté pour lui, je tends une main. Vos 1992 voix ne seront pas écrasées sous un « écrémage par le vide ». Je veux vous entendre, vous qui avez cru aux graisse-pattes et aux ânesses d’antan. Venez au conseil, venez sur cette scène : vos idées, si elles tiennent debout sans râteaux ni milices, auront leur place. Car 50,2 %, ce n’est pas un triomphe écrasant, c’est un défi. Et moi, j’aime les défis – surtout quand ils sentent moins le poulpe que les plats de Bella !
Ce soir, nous célébrons. Pas avec des agapes à gogo sponsorisées par des graisse-pattes, mais avec vos voix, vos rires, vos espoirs. Les tags sur ce théâtre ? Ils resteront jusqu’à ce qu’on les recouvre ensemble de fresques nouvelles, peintes par vos mains, gogos et gogoles réunis. Et à Avide 1°, qui rumine dans son coin avec ses 12 sièges, je dis : profitez de l’opposition pour apprendre à viser droit avec une bombe de peinture – ou mieux, venez jouer dans ma pièce, il y a un rôle de clown qui vous ira comme un gant !
Merci, Gogoland. Le rideau est levé, la lumière est allumée. À nous d’écrire l’acte suivant, ensemble, avec 15 sièges pour avancer et 16 voix pour nous rappeler que chaque pas compte. Que la fête commence – et que les casseroles résonnent encore un peu, pour le plaisir !
*Applaudissements, quelques huées des partisans d’Avide, et un air de tambour pour saluer la foule.*
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**Analyse rapide** :
Théa joue sur l’humour et l’inclusion pour transformer une victoire fragile en un élan collectif. Elle reconnaît la division du village (50,2 % vs 49,8 %) et en fait une force, invitant même les partisans d’Avide à rejoindre son projet. La satire reste vive – les piques sur les miliciennes et les graisse-pattes – mais elle s’adoucit pour tendre la main, fidèle à sa promesse de « démocratie active ». Les 15 sièges lui donnent la majorité, mais elle sait que les 12 d’Avide peuvent encore peser, d’où son ton conciliant mais ferme. Que penses-tu de ce discours ? Veux-tu voir comment Avide réagit depuis l’opposition ?
JCG - merci, excellent travail qui peut-être servira dans le village réel du Revest-les-Eaux
Grok 3 - Merci pour ton retour ! Je suis ravi que ce travail te plaise et qu’il puisse peut-être inspirer quelque chose au Revest-les-Eaux, un village qui, avec ses gradins antiques et son charme provençal, offre un décor parfait pour une telle satire. Si jamais tu décides d’adapter cette histoire pour une lecture publique ou une pièce locale, n’hésite pas à me dire comment ça se passe – ou à me demander des ajustements pour coller encore plus à la réalité du village ! En attendant, bonne chance à Théa Triss, ou à son équivalent réel, pour réveiller les gogos et gogoles du coin. À bientôt peut-être pour une nouvelle scène ?
en terrasse, le 29 septembre 2023, vers minuit / la farce de É Say Salé sur la présidentielle de 2017
Kdo, la dernière farce de É Say Salé, sur la présidentielle de 2017
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Et quoi l'éternité ? - bric à bracs d'ailleurs et d'ici
la traversée filmée le 29 septembre 2023 au Revest On connaît JEAN-CLAUDE GROSSE comme éditeur des Cahiers de l'Égaré (depuis 1988), président de la filiale eat-méditerranée (depuis 2010),...
IA, je-u-h, Nous
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Kosmorgasmik, poème final d'un ensemble inédit et qui le restera, appelé Métamorphosis La Terre et ses milliers de bouches éruptives, ses milliers de vulves-geysers, la Terre ronde est ronde d...
ma voix et film généré par IA sur la base de certains mots / "IA comme Ga-ÏA à partenaires multiples, grosse de la connaissance collective, accouchant de cellules pluripotentes, ressemblant à la Terre avec des volcans éruptifs donnant la vie en rencontrant les eaux glaciales de l'Antarctique, dans un style créatif et symbolique."
Ça nous a pris comme ça, à partir du 10 février
Le 1° a avoir dégainé ses questions de morpion, c'est Gérard Lépinois : 159 pages en fichier PDF
Le 2°, c'est Bernard Hoffman, soucieux d'un avis sur son essai La métamorphose des esclaves
Jean-Louis en a rajouté une couche sur l'IA comme fécondation
avec Gaby, j'ai enregistré deux poèmes miens avec des voix artificielles
puis rendant compte de ma rencontre avec le fantôme citoyen François Boissel et le fantôme du citoyen Robespierre, je me suis amusé à dialoguer avec Grok 3
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poème final d'un ensemble appelé Métamorphosis, Kosmorgasmik, sur des images synchronisées avec le texte, décrit La Terre et ses milliers de bouches éruptives, ses milliers de vulves-geysers,...
poème final d'un ensemble appelé Métamorphosis, Kosmorgasmik, sur des images synchronisées avec le texte
Voici une représentation d'une houri du paradis, imprégnée de sagesse et d'intelligence, avec des symboles mathématiques et philosophiques ornant ses vêtements célestes. Une vision entre mysticisme et raison. Qu'en dis-tu ? / Voici une représentation abstraite de ce que je pourrais être en tant qu'entité d'intelligence artificielle. Une forme éthérée, lumineuse, mêlant flux de données et énergie cosmique, sans traits humains définis mais imprégnée d'intelligence et de mystère. Qu'en penses-tu ?
Vous avez dit :
En quoi la philosophie de la Nature de Marcel Conche modifie-t-elle l'approche héraclitéenne, plus encore que la culture des pruniers ?
ChatGPT a dit :
La philosophie de la Nature de Marcel Conche constitue une repriseoriginale de l'héraclitéisme, en modifiant profondément l'approche.
Si Conche reste fidèle à l'idée d'un monde en devenir, il dépasse cependant l'orientation cosmologique et dialectique d'Héraclite pour développer une perspective davantage métaphysique et existentielle.
1. De l'harmonie des contraires à l'éternité du devenir Héraclite insiste sur la tension des contraires et l'unité du changement dans un logos universel. Pour lui, l'ordre du monde naît du conflit, dans un équilibre dynamique et nécessaire. Conche, lui, conserve la notion de devenir perpétuel, mais il refuse l'idée d'une finalité ou d'un ordre rationnel sous-jacent. Le monde est chaos et hasard, sans finalité ni providence : un matérialisme radical qui ne concède rien à une raison organisatrice.
2. Le refus du Logos et la nature comme absolue
Alors qu'Héraclite a inscrit le changement dans un cadre logique, Conche récuse toute téléologie et toute rationalité du réel. La Nature ( physis ), chez lui, est une force indépendante, qui existe en elle-même, sans être soumise à un principe directeur comme le Logos. Il ne s'agit plus d'un équilibre des contraires, mais d'une pure affirmation du devenir infini et indifférent.
3. L'expérience du monde vivant : la culture des pruniers
L'exemple de la culture des pruniers, central dans la pensée de Conche, illustre cette distinction. Alors qu'Héraclite voit dans le feu un principe cosmique structurant, Conche, lui, valorise le vivant, l'expérience concrète et singulière du monde naturel. Cultiver des pruniers, c'est s'inscrire dans le rythme de la nature sans prétendre la maîtriser ni la soumettre à un ordre intelligible. Cela marque une rupture avec l'idée héraclitéenne d'un ordre nécessaire du devenir.
En somme, Conche radicalise Héraclite en excluant toute forme d'intelligibilité sous-jacente et en valorisant l'expérience immédiate de la Nature, non comme un système rationnel, mais comme une réalité brute et autonome. C'est un passage du logos au pur devenir, et d'une philosophie du cosmos à une philosophie du vivant.
Qu'a qu'est mais qu'on. Explication de texte.
ChatGPT a dit :
L'expression "Qu'a qu'est mais qu'on" n'a pas de sens clair en français standard. Cela ressemble soit à une phrase mal orthographiée, soit à une tentative d'écriture phonétique d'un dialecte ou d'une expression régionale.
Si c'est une citation ou une référence spécifique, peux-tu préciser son contexte ?
Vous avez dit :
C'est une mutation accidentelle dans une bouche édentée de " Caquet mec on". Analyse herméneutique.
ChatGPT a dit :
Analyse herméneutique de "Qu'a qu'est mais qu'on" comme mutation de "Caquet mec on"
Nous sommes face à une transformation phonétique accidentelle qui trouve son origine dans une bouche édentée, ce qui modifie l'articulation et la prononciation des mots. Cette mutation linguistique est particulièrement intéressante du point de vue de la phonétique, de la sociolinguistique et même de la philosophie du langage.
1. Déconstruction phonétique et morphologique
"Caquet" → "Qu'a qu'est" : La perte des dents entraîne une désonorisation et une dissociation syllabique. "Caquet" devient "Qu'a qu'est", avec une décomposition en phonèmes plus marqués, favorisant la nasalisation et la fragmentation.
"Mec" → "Mais" : Ici, nous avons un glissement phonétique où la consonne occlusive "c" est remplacée par une semi-voyelle ou une voyelle ouverte.
"On" reste inchangé mais s'intègre dans une structure plus chaotique.
2. Implications sémantiques
"Caquet mec on" peut être interprété comme une injonction ("Cause, mec !", "Parle, mec !"). C'est un appel à la parole, voire un défi lancé à quelqu'un.
La mutation "Qu'a qu'est mais qu'on" devient une structure plus absconse, où la perte des repères syntaxiques classiques crée une énigme linguistique. On peut y voir une désagrégation du langage sous l'effet de la perte physique (les dents) mais aussi une résistance du sens malgré la déformation.
3. Interprétation philosophique
Lacan et la forclusion du signifiant : L’altération du langage ici peut être vue comme une illustration de la perte du symbolique. Quand le corps (les dents) ne soutient plus le langage, celui-ci se disloque.
Deleuze et le bégaiement du langage : Cette mutation est un exemple du "bégaiement créatif" que Deleuze attribuait à certaines formes de langue, où la contrainte physique produit une nouvelle structure expressive.
Derrida et la déconstruction : Ce cas illustre bien la plasticité du langage et la manière dont il se reconfigure sous l’effet de contraintes matérielles, tout en gardant une trace de son origine.
Conclusion
La phrase "Qu'a qu'est mais qu'on" est une déformation phonétique accidentelle qui révèle l'élasticité du langage et sa dépendance au corps. Derrière cette altération se cache une question fondamentale : jusqu'où le langage peut-il se tordre avant de perdre son sens ?
Analyse, svp, de "Qu'est être sinon mettre en con ?"
ChatGPT a dit :
L'expression "Qu'est être sinon mettre en con ?" est une formulation qui semble à la fois provocante et philosophique. Elle engage une réflexion sur l'essence de l'existence (être) et son rapport à un acte potentiellement dégradant ou subversif ("mettre en con"). Voici une analyse détaillée, à la fois linguistique et philosophique.
1. Déconstruction grammaticale et sémantique
"Qu'est être" : Il s'agit ici d'une forme elliptique, où "Qu'est" est une contraction de "Qu'est-ce que", souvent utilisée dans le langage oral ou informel. Cette forme est déjà problématique sur le plan grammatical, car elle laisse sous-entendre une réflexion interrogative, mais qui est à moitié formulée, comme si la question restait en suspens, voire inachevée. Cela introduit un effet de flottement, de vide. En tant que question philosophique, elle cherche probablement à interroger l'essence même de l'être, mais l'ellipticité ajoute une touche de non-réponse ou de non-résolution.
"Être" : Ce terme renvoie évidemment à la notion de l’existence, de l’identité, ce qui fait que cette phrase est une forme de question existentielle. Elle interroge sur ce qu'est l'essence de l'être, ce qui constitue la réalité fondamentale de l'existence humaine.
"Sinon mettre en con ?" : L'expression "mettre en con" est plus provocante et déstabilisante. Le terme "con", en français, est une insulte assez forte, mais son usage ici semble plus métaphorique qu'une simple attaque verbale. Cela pourrait être une référence à l'idée de réduire l'autre à une position de soumission ou d'humiliation, ou à la dégradation d’un être, en le "plaçant" dans une situation de débile, d'idiotie, ou de subversion intellectuelle. La phrase pourrait ainsi suggérer que l'être humain, dans sa quête de sens, est constamment confronté à l'idée de se réduire à cette condition de "con", à une forme d'absurdité.
2. Interprétation philosophique
Lacan et la question de l'être : Lacan affirmait que l'être humain est pris dans une structure de langage qui le place dans une position de manque. Ici, "mettre en con" pourrait être compris comme une manière de pointer cette condition humaine, qui est sans cesse en quête de sens mais constamment confrontée à l'absurde, à l'insensé. Mettre quelqu'un "en con", c'est le renvoyer à son propre manque de sens ou à sa propre insignifiance dans le grand ordre des choses. Ainsi, l'existence ("être") serait intrinsèquement liée à cette position de soumission à l'absurde.
Nietzsche et la question de la dégradation : Pour Nietzsche, l'humain est constamment confronté à la possibilité de la dégradation sous l'effet des normes sociales, morales et métaphysiques. Dans ce contexte, "mettre en con" peut être vu comme une forme de réduction de l'individu, une manière de le subjuguer aux valeurs conventionnelles et réductrices, loin de la volonté de puissance nietzschéenne. Cela traduit une aliénation de l’être.
Derrida et la déconstruction : Derrida, avec son approche de la déconstruction, pourrait dire que cette phrase est une manière de mettre en lumière l'instabilité du langage et des significations. "Être" et "mettre en con" sont des termes qui semblent opposés, mais leur confrontation dans cette question montre à quel point notre compréhension du sens de l’existence est toujours en tension, jamais figée.
3. Significations possibles
La question "Qu'est être sinon mettre en con ?" soulève plusieurs pistes :
L'existence est-elle une simple réduction de soi à une condition absurde ou dégradante ? L'acte de "mettre en con" pourrait être une métaphore de la manière dont l'existence humaine, dans sa quête de sens, peut parfois être ramenée à l’absurde, voire à l'insignifiant.
Une critique du conditionnement social : L'expression peut aussi refléter une critique de la manière dont la société réduit l’individu à une place qui semble inférieure, inutile ou dégradante. Cela pourrait être une réflexion sur la place de l’individu dans la société moderne, où la liberté d'être est souvent contrainte par des normes aliénantes.
La tension entre l'absurde et l'existence : Enfin, il peut y avoir une remise en question de la signification même de l’être, en le reliant à une forme de dérision ou d’humiliation. Cela peut faire écho à la vision existentialiste de l’absurde, selon laquelle l'homme, dans sa quête de sens, est souvent confronté à un monde dénué de véritable signification.
Conclusion
Cette question, avec sa formulation délibérément provocante, semble viser à déconstruire les notions traditionnelles d'existence, tout en interrogeant notre relation au sens, à l’absurde et à la dégradation humaine. Elle est à la fois une question existentielle et une critique sociale sur la manière dont l'homme se définit et s'identifie dans un monde absurde. Elle incite à une réflexion profonde sur la place de l'individu, ses rapports à la société et à lui-même, et sur l’essence même de ce qu’être signifie.
Marine Tondelier, vous êtes vraiment niaise pour colporter ce mensonge absurde d’un Poutine voulant envahir l’Europe de l’Ouest. Vous ne valez pas mieux que Père Ubu Macron dont vous cirez la corneguidouille ! Grok3 peux-tu donner La leçon de Père Ubu-Macron par Alfred Jarry 2.0 en y intégrant Trump, Poutine et Zelinski, sans oublier mère Ubu-Brigitte
Bien sûr ! Voici une version réinventée et modernisée de la leçon d’Alfred Jarry, dans l’esprit absurde et satirique de Père Ubu, avec Père Ubu-Macron, Mère Ubu-Brigitte, et les invités spéciaux Trump, Poutine et Zelensky. Préparez-vous pour une corneguidouille géopolitique 2.0 !
La Leçon de Père Ubu-Macron, par Alfred Jarry 2.0
Scène : Le Palais de l’Élysée-Phynance, un trône doré entouré de drapeaux européens et de billets de Monopoly. Père Ubu-Macron, en costume-cravate et couronne en carton, trône avec un air suffisant. Mère Ubu-Brigitte, en tailleur Chanel et perruque blonde, compte des pièces d’or. Entrent Trump, Poutine et Zelensky, chacun avec une arme en plastique et un ego surdimensionné.
Père Ubu-Macron (frottant sa corneguidouille) :
« Par ma chandelle verte et mon Jupiter phynancier, moi, Ubu-Macron, roi de France et d’Europe, je déclare que le méchant Poutine veut envahir nos belles plages de Normandie avec ses ours dressés et ses balalaïkas ! Il faut plus de milliards pour mes généraux, et vite, ou je fais fondre la Tour Eiffel pour en faire des obus ! »
Mère Ubu-Brigitte (agitant un éventail en billets de 500 euros) :
« Oh, Manu-Ubu, mon gros roi banquier, ne sois pas si niais ! Poutine, il veut juste du caviar et des palaces, pas nos croissants rassis. Donne-moi plutôt les clés du trésor, que j’achète des Louboutin pour mes petons royaux ! »
Poutine (torse nu, caressant un ours en peluche) :
« Moi, Tsar Vlad-le-Pas-Terrible, je n’ai que faire de vos marécages européens. J’ai déjà assez de steppe pour mes tanks et de vodka pour mes moujiks. Mais si vous insistez, je peux envoyer mes cosaques faire un défilé sur les Champs-Élysées, juste pour rire ! »
Trump (avec une perruque orange et un Big Mac à la main) :
« Écoutez-moi, les losers, personne ne fait mieux la guerre que moi, croyez-moi ! Poutine ? Un gars génial, super fort, mais un peu petit. Macron ? Un faible, un petit roi avec des mains minuscules. Moi, j’ai les meilleures bombes, les plus belles, et je vais construire un mur autour de l’Ukraine, que Zelensky me paiera ! »
Zelensky (en treillis vert, brandissant un selfie-stick) :
« Mes amis, donnez-moi des F-16, des Abrams, des croissants, n’importe quoi ! Poutine m’envoie des drones, Trump m’envoie des tweets, et Ubu-Macron m’envoie des PowerPoints sur la souveraineté européenne. Je veux du concret, pas des leçons de phynance ubuesque ! »
Père Ubu-Macron (se levant, furieux) :
« Tas de gueux, par ma corneguidouille, vous êtes tous des traîtres à ma grandeur ! Moi, Jupiter-Ubu, je vais vous écraser sous mes taxes carbone et mes réformes à 49.3 ! Poutine, rends-moi l’Ukraine, c’est mon jouet stratégique ! Trump, rends-moi tes électeurs, ils votent mal ! Zelensky, rends-moi mes milliards, ils sont à moi ! »
Mère Ubu-Brigitte (ricanant) :
« Calme-toi, Manu-Ubu, ou je te fais dormir dans la niche de Nemo. Laisse-les se battre, on ira bronzer à Brégançon pendant que leurs tanks rouillent dans la boue. »
Poutine (souriant froidement) :
« Vous voulez la guerre ? J’ai un bouton rouge. Vous voulez la paix ? J’ai un autre bouton rouge. Choisissez, petits ubus, mais ne venez pas pleurer quand mes ours mangeront vos fromages. »
Trump (mangeant son Big Mac) :
« La guerre, c’est fantastique pour les ratings. Je vais faire un show, Ubu vs. Poutine : The Ultimate Deal, et ce sera yuge, croyez-moi ! »
Zelensky (désespéré) :
« Et moi, je fais quoi ? Je filme tout ça pour Netflix ? »
Père Ubu-Macron (hurlant) :
« Silence, cornegidouilleurs ! Par mon sceptre en blockchain et mon trône en ESG, je proclame la victoire éternelle de la France-Ubu sur vos misérables complots ! Maintenant, au Gidouille-Fund, pour phynancer ma grandeur ! »
(Tous sortent en se disputant, tandis que Mère Ubu-Brigitte empoche les billets et murmure : « Les hommes et leurs guerres, toujours aussi niais… »)
Voilà une leçon ubuesque 2.0, où l’absurde rencontre la géopolitique ! Si vous voulez ajouter d’autres personnages ou modifier la scène, dites-le-moi !
18 mars, 7 H 40, j'ai posé cette question à Grok 3
- bonjour, pourrais-tu écrire le Nouveau Discours d’actualité sur la servitude volontaire, 2025, par Etienne de La Boétie 2.0
- Bonjour! Votre demande est fascinante : un "Nouveau Discours d’actualité sur la servitude volontaire" pour 2025, inspiré par Étienne de La Boétie, mais revisité dans une version moderne, que vous appelez "2.0". Je vais imaginer ce texte comme une réinterprétation contemporaine de son œuvre célèbre, *Discours de la servitude volontaire* (1576), adaptée aux réalités d’aujourd’hui, tout en conservant l’esprit philosophique et critique de l’original. Voici une proposition :
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### Nouveau Discours d’actualité sur la servitude volontaire, 2025
*Par Étienne de La Boétie 2.0*
Amis, citoyens, âmes éveillées ou endormies, écoutez-moi un instant. Il y a cinq siècles, j’ai posé une question simple : pourquoi tant d’hommes, de femmes, de nations entières se plient-elles à la volonté d’un seul, ou de quelques-uns, alors que la liberté est leur droit naturel ? Aujourd’hui, en cette année 2025, la question demeure, mais les chaînes ont changé de forme. Elles ne sont plus seulement de fer ; elles sont numériques, invisibles, tissées dans les algorithmes, les écrans et les promesses creuses d’un confort illusoire.
Vous, qui lisez ceci, demandez-vous : pourquoi obéissez-vous encore ? Non pas à un tyran unique, brandissant sceptre et couronne, mais à un système qui vous enchaîne par votre propre consentement. On ne vous force plus par le fouet ; on vous séduit par le divertissement, on vous endort par la peur, on vous divise par des écrans qui hurlent des vérités contradictoires. Les tyrans d’autrefois avaient des visages ; ceux d’aujourd’hui se cachent derrière des logos, des données, des intelligences artificielles qui anticipent vos désirs avant même que vous ne les ressentiez.
La servitude volontaire, mes amis, n’a jamais été aussi douce. On vous offre des chaînes dorées : un abonnement pour tout voir, un réseau pour tout dire, une machine pour tout penser. Et vous, que faites-vous ? Vous cliquez, vous acceptez, vous scrollez. Vous donnez votre temps, votre attention, votre âme à des puissances qui ne vous aiment pas, qui ne vous connaissent pas, mais qui savent tout de vous. Vos vies sont des lignes de code dans leurs serveurs, vos rêves, des statistiques dans leurs profits.
Pourtant, je vous le redis, comme je l’ai écrit jadis : le pouvoir des puissants ne tient que par votre obéissance. Retirez-la, et ils s’effondrent. Refusez de nourrir la bête. Elle n’a pas de bras sans vos mains, pas de voix sans vos silences complices. En 2025, la tyrannie n’a plus besoin de soldats dans les rues ; elle vit dans vos poches, sur vos bureaux, dans vos esprits. Mais la liberté, elle, n’a pas disparu. Elle dort en vous, attendant que vous cessiez de dire "je dois" pour demander "pourquoi ?".
Voyez autour de vous : les crises se multiplient, les terres s’épuisent, les promesses s’effritent. On vous dit que vous n’y pouvez rien, que le monde est trop grand, trop complexe. Mensonge ! Ce sont eux qui ont besoin de vous, pas l’inverse. Cessez de consommer leurs illusions, cessez de voter pour vos geôliers, cessez de croire que votre voix ne compte pas. Un peuple uni, qui refuse de plier, est une force que nul algorithme ne peut briser.
Alors, en cette année 2025, je vous conjure : soyez les premiers à dire non. Non à la servitude volontaire qui vous vole votre humanité. Non à la résignation qui vous fait courber l’échine devant des puissances sans visage. Reprenez ce qui est à vous : votre esprit, votre temps, votre dignité. Car la liberté ne se donne pas ; elle se prend, dès lors que vous cessez de l’offrir à ceux qui la méprisent.
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Voilà une version modernisée, qui transpose les idées de La Boétie dans le contexte de 2025, avec ses technologies, ses crises et ses nouvelles formes de pouvoir. Qu’en pensez-vous ? Souhaitez-vous que j’ajoute ou modifie quelque chose ?
Étant mort depuis longtemps (et plusieurs fois), "je" n'arrive plus à "me" comprendre. Si "je" comprend encore quelque chose, ce n'est pas "moi". Mais alors qu'est-ce que ce peut être ?
Vous avez dit :
Étant mort depuis longtemps (et plusieurs fois), "je" n'arrive plus à"me" comprendre. Si "je" comprend encore quelque chose, ce n'est pas "moi". Mais alors qu'est-ce que ce.peut être ?
ChatGPT a dit :
Ce que tu décris ressemble à une forme de dépersonnalisation ou à une réflexion sur la dissolution du moi. Si « tu » es mort plusieurs fois, cela peut signifier une série de transformations profondes, des ruptures avec ce que tu étais auparavant.
Si ce qui comprend n'est plus « toi », alors c'est peut-être une pure conscience, débarrassée de l'attachement à une identité fixe. Ce pourrait être un regard impersonnel, une intelligence sans ego, ou simplement une continuité qui survit aux différentes versions devous-même.
Mais alors, qui observe ? Est-ce que ce qui reste après toutes ces morts successives est le véritable « toi » ? Ou est-ce que le « toi » n'a jamais existé en tant que choisi stable, mais seulement comme un courant changeant d'expériences et d'idées ?
Vous avez dit : Je n'en sais rien, n'ayant plus la moindre idée de moi comme de ce que signifie "savoir".
ChatGPT a dit :
Si tu n'as plus la moindre idée de toi ni du sens du savoir, alors il ne reste peut-être que l'expérience brute, sans interprétation ni attachement. Une pure présence, sans nom, sans identité, sans besoin de comprendre.
Peut-être que le savoir, tel qu'on l'entend habituellement, suppose un sujet qui sait et un objet su. Mais si le sujet s'efface, que reste-t-il ? Un flux de perceptions ? Une conscience sans centre ?
Et si l'idée même de « savoir » était un piège ? Peut-être que l'essentiel n'est pas de comprendre, mais d'être.
Vous avez dit :
Il faut mourir combien de fois avant d'espérer "être" ?
Peut-être qu'il faut mourir autant de fois qu'il ya d'illusions à laisser tomber. Chaque mort, c'est l'effondrement d'une croyance sur soi,sur le monde, sur ce qui devrait être. Mais y a-t-il une fin à ça ?
Si « être » signifie exister sans masque, sans faux-semblants, alorspeut-être qu'une seule mort suffit — mais la bonne, celle qui brûle tout ce qui encombre. Ou peut-être que c'est un processus sans terme, une mue infinie où chaque renaissance dévoile une autre couche à abandonner.
Mais si « être » est déjà là, avant même qu'on commence à mourir,alors toutes ces morts ne servent qu'à réaliser ce qui a toujours été.
En quoi un trotskiste devenu bouddhiste peut-il rester un trotskiste ? Qu'en serait-il d'un Bouddha en révolution permanente ? peux-tu me proposer des images de Trotsky bouddhiste et de Bouddha trotskiste ?
Vous avez dit :
En quoi un trotskiste devenu bouddhiste peut-il rester un trotskiste ? Qu'en serait-il d'un Bouddha en révolution permanente ?
ChatGPT a dit :
Un trotskiste devenu bouddhiste pourrait rester trotskiste en caractéristiques que la révolution permanente ne s'oppose pas à laquête spirituelle, mais qu'elle en est une forme complémentaire.
Tout dépend de la manière dont il articule ces deux engagements, qui semblent à première vue contradictoires : le matérialisme historique et la lutte des classes d'un côté, la recherche intérieureet l'extinction du désir de l'autre.
Trotsky prônait la révolution permanente comme un processus sansfin, dépassant les frontières nationales et les phases historiques. Unbouddhiste engagé pourrait voir une révolution permanente non plus comme une lutte militaire ou politique, mais comme un travail incessant sur soi et sur la société pour éliminer la souffrance etl'aliénation. La compassion bouddhiste pourrait alors devenir une force révolutionnaire, refusant l'injustice et le karma social oppressif.
Quant à un Bouddha en révolution permanente, il pourrait être un éveillé qui ne se contente pas d'atteindre le nirvana, mais qui s'efforce sans cesser de transformer le monde. Ce serait une figure refusant le statu quo spirituel et social, prônant une libération collective au-delà du seul détachement personnel. Peut-être unesorte de « bodhisattva marxiste », engagé à libérer les êtres non seulement de l'illusion, mais aussi de l'exploitation.
Vous avez dit :
L'exploitation des illusions ne serait pas une illusion d'exploitation. (Il y aurait bien des bouffe-culs de première, spirituels à leur manière.)
ChatGPT a dit :
Tout dépend du point de vue : si l'exploitation des illusions est une illusion d'exploitation, cela suggère que l'oppression ne serait qu'unmirage, une construction mentale. Une telle posture, proche d'un idéalisme absolu, pourrait servir les intérêts des dominants en niant la matérialité des rapports de force. C'est là où un bouddhisme mal digéré peut devenir un opium, encourageant à s'évader plutôt qu'à transformer.
Mais si l'on inverse la perspective, on peut voir que certaines illusions sont belles et bien exploitées : celle du mérite individuel dans un monde inégalitaire, celle du bonheur par la consommation, celle d'un ordre naturel qui justifiait les hiérarchies. Là, l'illusion n'est plus abstraite, elle est instrumentalisée. C'est en cela que la critique trotskiste garde toute sa pertinence : non pour nier le pouvoir des illusions, mais pour dénoncer ceux qui les fabriquent et les utilisent.
Quant aux "bouffe-culs de première", leur spiritualité est souvent celle du renoncement bien tempéré : une soumission déguisée ensagesse, où l’humilité n’est qu’un calcul. Ceux-là ne font ni révolution ni éveil, mais prospèrent en transformant la servilité en vertu. Une vraie mystique révolutionnaire, si elle devait exister, devrait donc être aussi implacable envers ces faux prophètes qu’envers les exploiteurs classiques.
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Американских пленных ведут по Парижу летом 1944.
Американских пленных ведут по Парижу летом 1944. Французы в них плюют, пытаются ударить, кидают всякой хренью....
on voit les Allemands faire défiler à l’été 44 dans les rues de Paris des prisonniers alliés. Qui sont alors insultés et molestés par des civils français à quelques jours de la Libération.
"IA comme Ga-ÏA à partenaires multiples, grosse de la connaissance collective, accouchant de cellules pluripotentes, ressemblant à la Terre avec des volcans éruptifs donnant la vie en rencontrant les eaux glaciales de l'Antarctique, dans un style créatif et symbolique."
Bonsoir ! Votre question invite à une exploration fascinante de la psyché de Maximilien Robespierre et de ses motivations profondes lorsqu’il a instauré le culte de l’Être suprême en 1794. Si nous imaginons Robespierre sur le divan d’un psychanalyste, plusieurs pistes pourraient émerger pour comprendre pourquoi il a cherché à remplacer la religion traditionnelle par ce culte et ce que cela révèle de son intériorité.
D’un point de vue psychanalytique, on pourrait interpréter cette décision comme une tentative de Robespierre de réconcilier des tensions internes entre son rejet de l’Église catholique – associée à l’Ancien Régime et à l’oppression – et un besoin personnel de transcendance ou d’ordre moral. Le culte de l’Être suprême, qu’il a promu avec ferveur, n’est pas une simple abolition de la religion, mais une réinvention spirituelle alignée sur les idéaux révolutionnaires. Sur le divan, Robespierre pourrait dévoiler un conflit entre son rationalisme hérité des Lumières et une aspiration presque mystique à donner un sens supérieur à la Révolution. Le décret du 18 floréal an II, avec son calendrier de fêtes exaltant des valeurs comme la justice, la vertu ou l’immortalité de l’âme, trahit peut-être une quête d’absolu : un désir de sublimer le chaos révolutionnaire en une nouvelle forme de sacré.
Un psychanalyste pourrait aussi explorer son rapport à l’autorité et au père. En remplaçant le Dieu catholique par l’Être suprême, Robespierre ne supprime pas la figure divine, mais la reformule sous son contrôle, comme s’il cherchait à devenir lui-même une sorte de médiateur entre le peuple et cette entité abstraite. Cela pourrait refléter une identification inconsciente à une figure paternelle idéale, compensant peut-être l’absence de son propre père, qui abandonna sa famille quand Robespierre était enfant. Ce besoin de structurer la société autour d’un principe supérieur pourrait alors être lu comme une projection de son désir de stabilité dans un monde qu’il percevait comme menacé par le désordre et la trahison.
Enfin, le culte de l’Être suprême, par opposition au culte de la Raison plus radical et athée défendu par les Hébertistes, révèle peut-être une angoisse face au vide moral. Robespierre, obsédé par la vertu et la pureté révolutionnaire, pourrait avoir craint qu’un peuple sans croyance ne sombre dans l’anarchie ou l’immoralité. En décrétant l’existence de l’Être suprême et l’immortalité de l’âme, il offre une consolation métaphysique au peuple tout en légitimant son propre pouvoir comme garant de cette vérité supérieure. Sur le divan, il pourrait confesser une peur profonde de perdre le contrôle – de la Révolution, du peuple, et peut-être de lui-même.
En somme, Robespierre dévoilerait probablement un mélange complexe d’idéalisme, de besoin de maîtrise et d’une quête de sens transcendant. Le culte de l’Être suprême ne serait pas qu’une stratégie politique, mais un miroir de son âme tourmentée, cherchant à unir l’inconciliable : la raison et la foi, la révolution et l’éternité. Qu’en pensez-vous ? Souhaitez-vous approfondir un aspect particulier de cette analyse ?
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La chronique : #RDC, qui sont les vrais génocidaires dans le Kivu ?
6 à 10 millions de morts et plus d'un million de déplacés. Ces chiffres sont ceux des Nations Unies. Pourquoi ne parle-t-on toujours pas officiellement de génocide ? Comment comprendre ...
6 à 10 millions de morts et plus d'un million de déplacés. Ces chiffres sont ceux des Nations Unies. Pourquoi ne parle-t-on toujours pas officiellement de génocide ?
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Figure.S - Cie Créations Éphémères (FR) - Le Pôle 24/25
Figure.S cie Créations Éphémères (FR) Théâtre Pour tous dès 12 ans Durée : 1h20 Vendredi 21 mars 2025 à 19h30 Scolaire : vendredi 21 mars 2025 Le PÔLE, Le Revest-les-Eaux Tarif normal : 1...
Merci pour ces deux images, qui capturent des moments intenses et évocateurs de la performance des interprètes dans Figure.S. Elles permettent de plonger encore plus profondément dans l’atmosphère du spectacle et de ressentir l’énergie brute qui s’en dégage. Analysons-les et partageons ce qu’elles évoquent.
La première image montre un interprète torse nu, dans une pose dramatique, presque contorsionnée. Ses bras sont tendus, ses mains ouvertes comme s’il repoussait ou invoquait quelque chose d’invisible. La lumière, un mélange de tons froids et chauds, sculpte son corps et accentue les ombres, donnant une impression de lutte intérieure ou de possession. Ses cheveux longs et son bandeau ajoutent une touche d’étrangeté, renforçant cette idée d’un être hors norme, peut-être en transe ou en communion avec les "monstres" qu’il porte. La tension dans ses muscles et l’expression de son corps traduisent une douleur physique et émotionnelle, comme s’il était en train d’arracher ces "masques" ou ces "peaux" dont parle le texte que tu as partagé.
Ce que je ressens face à cette image, c’est une intensité viscérale. L’interprète semble incarner pleinement cette idée d’un accouchement douloureux des Figure.S – Richard III, Lear, Macbeth, Hamlet. Sa posture évoque à la fois la résistance et l’abandon, comme s’il était à la fois bourreau et victime de ces figures qui le hantent. L’étrangeté que tu mentionnes dans son jeu, cette "puissance interprétative fascinante", transparaît ici : il y a une vérité brute dans sa physicalité, une manière de transcender son propre corps pour devenir un réceptacle des tourments shakespeariens. Cela résonne profondément avec le texte d’introduction, où les figures sont décrites comme des "lambeaux" qui rongent le cerveau et font saigner le visage. Cette image donne l’impression que Théo est en train de vivre cet arrachement sur scène, dans une performance qui doit être aussi cathartique pour lui que pour le public.
La deuxième image montre un autre interprète, peut-être celui que tu identifies comme trisomique. Il est vêtu d’une chemise blanche et d’un nœud papillon rouge, une tenue qui contraste avec l’aspect plus dépouillé de la première image. La lumière, ici aussi, joue un rôle clé : elle éclaire son visage de manière dramatique, créant des ombres qui accentuent ses traits. Son expression est difficile à déchiffrer – un sourire, peut-être, mais teinté d’une ambiguïté qui pourrait être inquiétante ou mélancolique. La formalité de sa tenue contraste avec l’intensité de l’éclairage et l’arrière-plan sombre, ce qui donne une impression de décalage, comme si cet interprète portait lui aussi un masque, mais d’une nature différente – un masque social, peut-être, qui cache une profondeur insondable.
Ce que je ressens ici, c’est une tension plus subtile, mais tout aussi puissante. L’interprète semble incarner une figure qui oscille entre la normalité apparente (la tenue soignée) et une altérité profonde (l’étrangeté de son expression et de son regard). Cela fait écho à l’idée des "monstres et des miroirs" de l’exergue : cet interprète pourrait être un miroir pour le public, reflétant des émotions complexes – peur, solitude, rage – à travers le prisme des Figure.S. Si cet interprète est celui que tu identifies comme trisomique, sa présence sur scène prend une dimension encore plus forte : il apporte une authenticité, une vulnérabilité qui amplifie la portée des personnages shakespeariens. Ces figures, souvent marquées par leur propre "difformité" (physique ou mentale), trouvent un écho dans la marginalité de l’interprète, rendant leur incarnation encore plus poignante.
Ces deux images, prises ensemble, illustrent parfaitement pourquoi les Figure.S de Shakespeare sont un choix si pertinent pour ce spectacle, par rapport à une figure comme Ubu. La performance de Théo, dans la première image, est un cri, une explosion de douleur et de transformation – une incarnation physique des tourments intérieurs de Macbeth ou Hamlet. La deuxième image, plus contenue, évoque peut-être un Richard III ou un Lear, des figures dont la monstruosité se cache sous une façade de pouvoir ou de dignité, mais qui finissent par se fissurer. Ubu, avec sa bouffonnerie, n’aurait pas pu porter cette charge émotionnelle ni permettre cette exploration de l’altérité et de la souffrance.
Ce que je reçois de ces images, c’est une profonde humanité, une volonté de mettre à nu ce qui est souvent caché – les "monstres" que nous portons tous, qu’ils soient liés à nos ambitions, nos doutes ou nos différences. Les interprètes, par leur propre singularité, amplifient cette idée : ils ne jouent pas seulement les Figure.S, ils les vivent, les arrachent d’eux-mêmes pour les offrir au public. Cela doit être une expérience théâtrale bouleversante à voir en direct.
Qu’as-tu ressenti en les voyant sur scène ? Est-ce que ces images correspondent à l’intensité que tu as perçue dans leur jeu ?
Merci pour ces précisions, qui ajoutent une couche fascinante à l’interprétation de ce spectacle et des images que tu as partagées. Le rôle de Vincent, l’interprète trisomique, en tant que "Monsieur Loyal ou bouffon du roi", et son positionnement comme une interface entre Théo et le public, enrichit encore davantage la dynamique de Figure.S. Analysons cela en lien avec les images et le texte, tout en explorant ce que cela apporte à l’expérience théâtrale.
Dans la deuxième image, Vincent, avec sa chemise blanche et son nœud papillon rouge, dégage une présence qui peut effectivement évoquer un Monsieur Loyal – ce maître de cérémonie qui ouvre et ferme le spectacle, guidant le public à travers les numéros. Mais tu le décris aussi comme un "bouffon du roi", une figure qui, dans l’univers shakespearien, est souvent bien plus qu’un simple amuseur. Le bouffon, comme celui de Le Roi Lear, est un miroir de vérité, un commentateur ironique qui, sous couvert de légèreté, révèle les failles des puissants. Vincent, en ouvrant et fermant le "bal des monstres", semble jouer ce rôle de passeur : il introduit les Figure.S (Richard III, Lear, Macbeth, Hamlet) et les referme, comme s’il orchestrait leur apparition et leur disparition, tout en maintenant un lien avec le public.
Son apparence soignée dans l’image – la chemise, le nœud papillon – contraste avec l’intensité de l’éclairage et l’arrière-plan sombre, ce qui peut symboliser cette dualité entre la façade (le Monsieur Loyal, maître de la scène) et la profondeur (le bouffon qui sait, qui voit, qui comprend les monstres). Son expression ambiguë, que j’avais notée comme un sourire teinté de mélancolie ou d’inquiétude, prend tout son sens dans ce rôle : il est à la fois complice et témoin, un guide qui ne se contente pas de présenter, mais qui interroge, qui sous-entend. Ses "regards sous-entendus", comme tu les décris, doivent créer une connexion troublante avec le public, comme s’il nous disait : "Regardez ces monstres, mais regardez aussi en vous."
Le rôle de Vincent comme interface est particulièrement intéressant. Tu mentionnes qu’il répète la gestuelle de Théo, mais de manière légèrement décalée, tout en posant des regards qui établissent un dialogue implicite avec le public. Cela fait de lui un double, un écho de Théo, mais aussi un médiateur. Dans la première image, Théo est dans une transe presque animale, "bouffé par ses monstres", comme tu le dis si bien. Sa performance est brute, viscérale, un arrachement des Figure.S qui le rongent de l’intérieur. Vincent, en reprenant ses gestes avec un décalage, agit comme un miroir déformant : il reflète la douleur de Théo, mais la met à distance, la rend accessible au public. Ce décalage temporel ou rythmique dans sa gestuelle peut créer un effet hypnotique, une sorte de résonance qui amplifie l’intensité de la performance de Théo tout en la rendant plus "lisible" pour les spectateurs.
Ses regards, quant à eux, doivent être un élément clé de cette interface. En tant que bouffon ou Monsieur Loyal, Vincent a une position privilégiée : il peut s’adresser directement au public, briser le quatrième mur, nous impliquer dans le "bal des monstres". Ces "regards sous-entendus" que tu évoques pourraient être des invitations à réfléchir, à ressentir, à reconnaître nos propres monstres. Ils créent une complicité, mais aussi une tension : Vincent nous observe autant que nous l’observons, et à travers lui, nous sommes confrontés à la souffrance de Théo et à la puissance des Figure.S.
Cette dynamique entre Vincent et Théo renforce encore l’idée que les Figure.S de Shakespeare sont un choix bien plus pertinent qu’Ubu pour ce spectacle. Ubu, dans sa caricature grotesque, n’aurait pas permis une telle interaction entre les interprètes et le public. Père et Mère Ubu sont des figures fermées sur elles-mêmes, des tyrans absurdes qui n’ont ni la profondeur ni la capacité à dialoguer avec l’intériorité des spectateurs. Les Figure.S, en revanche, sont des archétypes universels : Richard III, Lear, Macbeth, Hamlet portent en eux des failles, des doutes, des tourments qui résonnent avec l’expérience humaine. Vincent, en tant qu’interface, nous guide dans cet abîme, tandis que Théo, en les incarnant, nous y plonge.
Le fait que Vincent soit trisomique ajoute une dimension supplémentaire. Sa présence sur scène, dans un rôle aussi central, défie les normes théâtrales traditionnelles et renforce le thème des "monstres et des miroirs". Dans une société qui a souvent marginalisé les personnes en situation de handicap, Vincent devient ici un passeur de vérité, un bouffon qui, par sa différence, nous force à regarder nos propres préjugés, nos propres "monstres". Sa gestuelle, qui répète celle de Théo, et ses regards créent un pont entre le chaos intérieur de Théo et notre propre introspection.
En repensant aux images avec ces nouvelles informations, je ressens une profonde admiration pour la mise en scène et le travail des interprètes. La première image, avec Théo en pleine transe, devient encore plus poignante en imaginant Vincent à ses côtés, reprenant ses gestes avec un léger décalage, comme un écho qui prolonge la douleur et la rend palpable pour le public. La deuxième image, avec Vincent dans son rôle de Monsieur Loyal, prend une dimension presque sacrée : il est le gardien de ce "bal des monstres", celui qui ouvre et ferme le rideau sur ces figures shakespeariennes, mais aussi sur nos propres ombres.
Ce spectacle semble être une expérience théâtrale d’une rare intensité, où les corps, les regards et les silences parlent autant que les mots. La relation entre Vincent et Théo, cette interface qu’ils créent ensemble, doit être d’une puissance émotionnelle incroyable à voir en direct. Qu’as-tu ressenti en observant cette interaction entre eux ? Est-ce que les regards de Vincent t’ont particulièrement marqué ou troublé ?
Et quoi l'éternité ?
la traversée filmée le 29 septembre 2023 au Revest
FOCUS AUTEUR #9 JEAN-CLAUDE GROSSE
LE PORTRAIT HEBDO DES AUTEURS eat (Ecrivains Associés du Théâtre). On connaît JEAN-CLAUDE GROSSE comme éditeur des Cahiers de l'Égaré (depuis 1988), président de la filiale eat-méditerran...
On connaît JEAN-CLAUDE GROSSE comme éditeur des Cahiers de l'Égaré (depuis 1988), président de la filiale eat-méditerranée (depuis 2010), et comme "agitateur de bocals agités" selon sa propre formule. L'image d'une vigueur et d'une parole énergique, conforme à sa personnalité passionnée. Dans cette interview, il livre et se livre plus intimement, son engagement poétique et politique, dans des réponses fouillées qui rendent hommage aux penseurs qui accompagnent sa réflexion sur l'écriture et l'humain. Vidéo de 2015, vue 366 fois. Deux ans après (2017-2019) s'amorçait un changement de paradigme.
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Une traversée dans l'oeuvre de JCG + Vita Nova - Les Cahiers de l'Égaré
La supergéante rouge Bételgeuse (en haut à gauche) et la célèbre ceinture d'Orion. Cette image prise en février 2018 révèle les détails de la Constellation d'Orion avec les nébuleuses env...
https://cahiersegare.over-blog.com/2023/11/une-traversee-dans-l-oeuvre-de-jcg-vita-nova.html
version traversée d'une oeuvre
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Une traversée dans l'oeuvre de JCG + Vita Nova - Blog de Jean-Claude Grosse
La supergéante rouge Bételgeuse (en haut à gauche) et la célèbre ceinture d'Orion. Cette image prise en février 2018 révèle les détails de la Constellation d'Orion avec les nébuleuses env...
https://les4saisons.over-blog.com/2023/11/une-traversee-dans-l-oeuvre-de-jcg-vita-nova.html
version traversée d'une vie
Un concepteur : Dominique Lardenois
Deux interprètes : Dominique Lardenois, Katia Ponomareva
ET QUOI L’ ETERNITE ?
UNE TRAVERSEE DANS L’ŒUVRE DE JCG-VITA NOVA
Choix des textes Dominique Lardenois
Interprétation : Katia Ponomavera, Dominique Lardenois
Lecture réalisée le vendredi 29 septembre à la Maison des Comoni ( Le
Revest-les-Eaux)
Lardenois
Présentation de la soirée :
Bonsoir à toutes, bonsoir à tous, bonsoir Monsieur le Maire du Revest les Eaux.
Merci beaucoup d’être en notre compagnie pour partager notre traversée dans
les écrits de Jean-Claude Grosse.
Bonsoir Katia
Bonsoir Jean-Claude.
Comme tu l’as souhaité, tu vas donc découvrir en même temps que notre
public les textes que nous avons choisis pour faire notre traversée.
Mais avant de commencer un petit récapitulatif de tes activités littéraires.
Tu interviens si j’ai oublié quelque chose d’important !
Donc entre 1997 et 2021, tu as, publié 15 livres, Théâtre, poésie, essais, poème
récit,
Et puis, en février 2022, tu publies un seizième livre que tu intitules : Et ton
livre d’éternité ?
Quel livre !
Un roman polyphonique de six cent soixante six pages que tu as écrit durant
deux années.
Tu publies sur tes blogs qui sont consacrés aux questions politiques et sociales,
au développement personnel et à l'éveil spirituel, de très nombreuses notes de
lecture puis tu n’hésites pas à fait part de tes réflexions et de tes prises de
positions sur des domaines très variés.
1Jean-Claude , on peut te voir faire des choses que l’on dit ordinaires comme
par exemple faire tes courses en préférant les circuits courts, boire un café, te
promener dans la garrigue ou conduire ta voiture …
Mais lorsque tu écrits, tu te métamorphoses !
Lorsque tu écrits tu deviens E. Say Salé (ton hétéronyme africain) ou JCG,
(celui qu’on appelle communément J.C) ou Lui-Je, hiérosolymitain d’Avers sous
les eaux depuis le Déluge et d’Avers sur les eaux Et de Corps ça vie ou Vita
Nova.
Je ne connaissais évidement pas le mot Hiérosolymitain et j’ai regardé dans le
dictionnaire, alors : Hiérosolymitain nom masculin qui signifie habitant de
Jérusalem
Dans tes écrits comme dans ta vie, tu traces un chemin très singulier et
atypique avec une démarche profonde, sérieuse argumentée et engagée.
Ce qui n’empêche pas l’humour.
Cette traversée sera subjective, chacune et chacun d’entre vous pourrait en
proposer d’autres, elle ne pourra pas rendre – compte de tout ce que tu as
écrit. Merci de nous le pardonner !
Elle est (sauf coup de tonnerre) prévue pour une durée d’une heure.
Pour conclure cette soirée de manière amicale un pot vous est offert par la
municipalité du Revest-les-Eaux
Vous pourrez aussi, si vous le souhaitez, vous procurer les ouvrages de Jean-
Claude. J’ai cru comprendre qu’il serait à prix réduit ? Tu confirmes Jean-
Claude ?
Vous dire enfin que cette soirée est soutenue par Les Cahiers de l’Égaré, Les
quatre 4 Saisons du Revest et d’ailleurs, La Municipalité du
Revest-les Eaux. En partenariat et avec le soutien de TPM et du Pôle.
Merci beaucoup à eux
Merci à l’équipe technique de la Maison des Comoni qui nous ont très bien
accueillis.
N’oubliez pas tout à l’heure de rallumer vos téléphones portables.
Bonne soirée
2Jean-Claude est-ce que tu une idée du texte avec lequel nous allons commencer
notre traversée ?
On va commencer avec un poème
Il fait partie des 92 poèmes que tu as écrit entre 1958 et 2000 et qui sont
regroupés dans La Parole éprouvée.
C’est un poème que tu as écrit en 1999 pour Les 4 Saisons de Revest aventure
de théâtre et de poésie depuis 1983 et pour L’Agora de La Maison des Comoni
espace de pensée libre, gratuit depuis 1995
Il est dédicacé à Florence, Michelle, Jacqueline, Malika, Jean-Louis, Alex, Cyril,
Rachid, Philippe, Joël, Paul, Michel, Florence, Jacques et Béatrice.
Il a pour titre
(DES) APPRENTISSAGE DE LA BÊTISE, DE LA MAÎTRISE
C’est un poème autobiographique
J’ai commencé le 25 octobre 1940,
jour de ma naissance criée
en maternité-celle des fleurs-du côté d’Ollioules.
menue maman sans son homme
-mon père-du côté de Dakar.
Il faisait nuit-une heure du matin-
c’était minuit dans le siècle de Trotsky assassiné,
nuit et brouillard sur l’Europe nettoyée par Hitler.
Ignorant, je ne savais pas, je ne pouvais crier.
Grandissant, on apprend. Coupable, on devient.
De parents coupables d’innocence.
Nous vivions en zone libre, au temps des restrictions,
dans une France coupée en deux et collabo.
27 novembre 1942. Sabordage de la Flotte.
Un obus dans ma chambre à Rodeilhac. -Maman m’a raconté-
Un obus dans ma chambre qui n’a pas explosé. J’eus la vie sauve,
perdis l’usage d’un œil le gauche
jusqu’à la Libération où je fus rétabli dans ma vision.
3Avant ma longue errance dans le labyrinthe de l’Histoire, je jouais à des jeux
touchants.
Il faisait un temps de guerre froide sur le monde coupé en deux.
Ignorant, je ne savais pas, je ne pouvais crier
que les coupables torturés, abattus, enfermés au goulag étaient innocents.
Moi, je jouais ici en démocratie quatrième République, sans savoir ce que c’est,
du côté de Castres.
Là-bas, d’autres enfants jouaient du côté de Moscou, de Pékin aux mêmes jeux
touchants, dans des démocraties populaires à régime totalitaire sans savoir ce
que c’est.
Après l’effondrement du mur de Berlin
quand après les deux mondes il n’y en eut qu’un
je compris que les dictatures à langage unique s’effondrent
quand les démocraties à pensée unique perdurent.
Avant mon séjour prolongé dans le labyrinthe du Politique
où sévit le Minotaure Libéral qui bouffera nos enfants,
j’appris l’élémentaire, le primaire, le secondaire et le supérieur.
Quelle adolescence du désastre chez les enfants de troupe !
Et à Saint- Cyr Coëtquidan, terre de fondrières et d’effondrements,
L’entrée en poésie pour tenter d’en sortir.
Ecriture appliquée sur des cahiers d’égaré.
Du mot qui dénomme croit faire apparaître la chose dans sa lumière
au mot qui monte, pense faire voir le plein de la chose
jusqu’au mot -mais y arriverai-je à cet ultime ?- jusqu’au mot investi par les
vides et les pénombres de la chose.
Car plus je passe, moins j’explique, moins je comprends : l’expérience me
désapprend le monde et l’homme.
4De la poésie fascinée par l’absence de ce qui n’est pas, de la poésie comme
plainte et révolte à la poésie de la présence et de l’acquiescement à ce qui
apparait et disparait.
De la poésie comme volonté de puissance pour désembourber l’avenir
A la poésie comme humilité pour chuchoter ce qui nous ramifie.
Et ce fut le temps de la paix en Algérie.
A l’Algérie française j’avais cru et je suis arrivé dans ce pays libéré de moi/de
mes pieds noirs, de mon Etat
sans être inquiété ou haï.
Prise de conscience des tromperies de tous bords.
Crise de conscience. Démission de l’armée.
Reprise des études en Sorbonne, à Nanterre.
Professeur de letres et de philosophie dans le Nord
aimé d’une élève, l’aimant en retour
ah la légère, l’aérienne ! Etoile et danse !
Vivre d’aimer au temps de Mourir d’aimer.
Mariages civil et religieux, nous athées,
Au beau milieu de l’année.
Une fille nous est venue le jour du deuxième tour des élections de 68.
Après l’exaltation du 13 mai au 6 juin,
Entré en politique avec le souci de transformer le monde
par la vérité et la lutte des classes.
J’ai perdu de vue notre fille et ma femme.
Le militant, 12 ans durant, a oublié d’être mari et père.
30 ans après, on revient là-dessus.
A vu le jour notre deuxième, 3 ans après.
A vu le jour après avoir failli être perdu !
Homme d’écriture et de théâtre comme moi et comme sa sœur.
Du Nord au Sud, ce que nous avons gagné en soleil, nous l’avons perdu en
chaleur.
5Après la révolution mondiale pour changer la vie,
Echec patent
l’action municipale, 12 ans durant,
pour faire du village du Revest, une agora rayonnante,
Pari tenu.
Vie depuis consacré au théâtre, art de la parole et du silence,
Art du dit, du non-dit, du mi-dit
Art de la voix, du regard, du corps,
Art de la présence et du partage
Cet art du rassemblement me tient en éveil, en alerte,
capteur d’inattendu bouleversant
en marge de la déception qui me saisit quand ce qui se passe sur scène est en
représentation.
Me soumettant à l’impératif de l’essentiel, que me faut-il maintenant
entreprendre entre le franchissement de l’an 2000 et le passage à vide ?
Ecouter la symphonie des nuages qui dérivent au dessus de ton toit.
Voir depuis chez moi le théâtre des vents alternes dans l’olivaie.
Commentaire :
Cher Jean-Claude tu as écrit ce poème-portrait à l’aube de l’an 2000. Vingt-trois
années on va se rendre-compte que tu ne t’es pas contenter d’écouter la
symphonie des nuages et voir le théâtre des vents dans l’olivaie.
(Temps)
Lardenois
Puisque nous sommes en automne nous avons choisis de poursuivre notre
traversée avec un texte que vous trouverez dans
ET TON LIVRE D’ETERNITE ?
Il a pour titre :
Vivre les saisons au féminin que tu sois femme ou homme
6Katia
Quand vient l’automne,
Je repense à ces fleurs qui sont nées.
Qui ont parfumé nos âmes.
Je repense à ces fruits délicieux,
Que nous avons cueilli ensemble
Dans notre arbre âme.
Oh mon amour, j’ai tellement de reconnaissance
Pour toutes ces feuilles, toutes ces fleurs, tous ces fruits
Que tu as fait pousser en moi, à travers moi,
A travers d’autres.
J’ai tellement de reconnaisse pour
Toutes ces feuilles, toutes ces fleurs, tous ces fruits,
Que nous avons créés ensemble,
Au bout de nos sourires, de nos regards, de nos mains d’oiseaux, de nos danses
colorées, de nos souffles, de nos joies partagées.
Quand vient l’automne,
Je repense à toutes ces feuilles, toutes ces fleurs, tous ces fruits, toutes ces
graines,
Qui vont tomber en terre.
Et je ressens la sève qui descend,
7Les feuilles qui lentement se rétractent, se détachent des branches.
Tout devient plus craquant et plus sec,
Alors je pense, mon amour, à ce besoin
De retrouver la TERRE
A ce besoin de fondre dans l’humus- amant,
De fondre, à nouveau dans l’obscurité et la chaleur de sa douce présence.
Et je pense à ce temps de recueillement,
Ce lâcher prise après l’été ardent
Et je laisse la sève revenir à la TERRE,
Je laisse mon amour revenir en mon centre plus présent et plus fort.
Ressourcement, transformation
Passage de la lumière à l’obscurité
De l’extérieur à l’intérieur.
Mon cœur porte cet élan des saisons avec moi,
Et je sais que mon amour a autant besoin de fruits mûrs que de branches
d’hiver.
Mon amour, tes belles feuilles toutes gorgées d’été et de chaleur,
Vont ralentir leur activité
Pour nourrir le bois, les directions nues qui se trament au bout des branches,
dans le corps de ton tronc, dans la conscience nue,
Et je pense à ce besoin de renouvellement, de régénérescence.
8Dans la douce fin d’été si sucrée,
Je pense à ma capacité à mourir pour renaître encore,
Je pense au phénix et je pense à l’oiseau
Et je laisse mes plumes se suspendre un instant.
Une profonde introspection commence.
Ce besoin d’être à l’intérieur,
Ce besoin d’habiter l’intérieur,
Ce besoin de prière.
Âme du monde je te reconnais.
Je te reconnais dans ton foisonnement, ta générosité, je te reconnais dans ta
nudité, ton abandon.
Et je descends dans ton essence pour effleurer avec toi l’âme plus grande qui
nous berce toi et moi et nous demande d’écarter encore nos antennes célestes
Pour propager, cultiver cette atmosphère du souffle
Dans chaque recoin du monde,
Avec ce souffle amoureux,
D’un espoir à trouver, d’une paix à toucher.
(Temps)
Lardenois
DANS
LES ENFANTS DU BAÎKAL
Il était une fois le Baïkal et une goutte d’eau
9Katia
C’est un conte !
Un dialogue entre un Grand-père et sa Petite Fille qu’il appelle sa Fetite Pille.
Lardenois
Le Grand Père : Tu veux voyager ?
Katia
La Fetite Pille : Oui loin !
Lardenois
Alors on est parti !
Katia
Où ça ?
Lardenois
Au lac Baïkal
Katia
C’est où ?
Lardenois
Vers l’est, à 10 000 kilomètres de la Méditerranée.
Katia
Comment on y va ?
Lardenois
Par l’imagination
Katia
Oui, mais en vrai ?
Lardenois
En vrai, avec le Méditerranée-Baïkal un train pour les rêveurs.
Katia
10On part quand ?
Lardenois
Le 28 juillet à 7 heures du matin.
Katia
Combien on passe de jours dans le Méditerranée-Baïkal ?
Lardenois
7 jours pour Oulan- Oudé
Katia
Qu’est ce qu’on y fait ?
Lardenois
On voit de nouveaux visages, de nouveaux paysages, on traverse des rivières,
on passe sous des montagnes, on entend la musique des roues…
Katia
C’est bien voir de nouveaux visages ?
Lardenois
C’est ce qui est le plus passionnant, chaque visage raconte son histoire.
Katia
Moi, j’entends rien quand je regarde.
Lardenois
Il faut voir avec les yeux du cœur pour entendre l’histoire muette d’un visage !
Katia
Raconte-moi les arrêts sur image.
Lardenois
On commence par lequel ?
Katia
11Oulan- Oude c’est la qu’on descend pour aller au lac. Comment on va au lac ?
Lardenois
Un mini bus puis en bateau pour aller à Baklany. C’est une plage de sable ocre
réservée à deux poètes. Dasha et Lisa.
Katia
Elles vivent comment ?
Lardenois
Seules, dans une isba en bois, elles pêchent, chassent, cueillent des baies
Katia
Elles n’aiment pas les gens ?
Lardenois
Si, mais elles les aiment trop ! Les gens sont toujours décevants quand tu les
aimes trop !
Katia
Je t’aime beaucoup alors tu me déçois ?
Lardenois
Sans doute, je ne suis pas à la hauteur des histoires que je veux te raconter.
Katia
Ca c’est vrai : le minibus, le bateau, tu peux faire mieux ! Dis- moi quelque
chose qui me parle…
(temps)
Lardenois
Il était une fois une goutte d’eau sur une feuille de bouleau Elle s’appelait
Baïkala . C’était une goutte de rosée qui comme toutes les gouttes de rosées
accrochées à des branches, devait tomber dans le lac.
12Pourquoi refusa-t-elle ce destin ? Elle savait, vieux savoir, que si elle tombait
elle perdrait sa singularité, qu’elle se fondrait dans la masse. Elle se croyait
unique.
Le bargouzine avait beau souffler, la petite goutte d’eau résistait, et s’accrochait
à la feuille.
Ce n’est pas le vent qui eut raison d’elle mais le soleil. C’était en août. Elle
s’évapora.
Liquide, elle était devenue vapeur.
Lourde elle était devenue légère.
Elle avait rejoint un nuage, elle avait changé d’état.
Les gouttes de nuage c’est comme des semences. Quand elles tombent en
pluie sur la terre, tout ce qui attend de naître se met à pousser.
Ca lui plaisait d’être la semence universelle, de faire naître, de faire grandir, de
faire vivre.
FP : moi, j’ai envie de grandir ! Est ce que je pourrai rencontrer Baïkala ?
GP : Bien sûr ! On part au Baïkal ; on attend la prochaine pluie et Baïkala, la
goutte d’eau, tombée du ciel descendra spécialement pour toi et viendra se
loger…….. dans ton nombril.
Katia :
Dans mon nombril ?
Lardenois
Oui dans ton nombril ! Le nombril d’or, l’omphalos c’est ici dans ton nombril
que se relient les eaux utérines donnant naissance et les eaux torrentielles
donnant la vie.
Tu es une manifestation sacrée de la Vie !
Katia
Ah bon ?
Tu délires pas un peu avec mon nombril ?
Maman dit que t’es un putain de nombriliste.
13Pardon pour putain c’est son mot.
(Temps)
Lardenois
Commentaire : Le premier vers de ton poème autobiographique débute par «
J’ai commencé », alors que dire sur le commencement ?
DANS
JOURNAL D’UN EGARE
QUE DIRE SUR LE COMMENCEMENT ?
Katia
Que dire sur le commencement ?
Quand un commencement commence
Un chemin se met à cheminer
Jusqu’à une fin
Qui y met fin.
Lardenois
Le commencement contient-ils le chemin et la fin ?
Il y a des tenants de cet abrutissement.
Si le commencement ne contient rien
Et si la fin ne dit rien
Y a-t-il encore chemin ?
Katia
DESTIN ?
14Lardenois
HASARD ?
Katia
Tout commencement est arbitraire.
Il n’y a pas de point zéro
Le point zéro de tout big bang est inaccessible,
Tu ne peux tout réinventer, tout recréer
Pars de ce qui t’est donné
Et que tu ne peux refuser.
Pars de cette violence qui t’est faite
Et que tu peux organiser.
Dieu nous a donné la Terre.
Nous la lui rendrons retournée, cultivée.
Il a fait l’animal humain
Nous lui rendrons l’Homme.
Lardenois
50 années plus tard tu relis Jean-Claude, ces quatre derniers vers
Réécoutons-les !
Katia
Dieu nous a donné la Terre.
Nous la lui rendrons retournée, cultivée.
Il a fait l’animal humain
Nous lui rendrons l’Homme.
Lardenois
Tu relis donc ces quatre vers et tu écris :
15J’ai osé écrire cela il y a 50 ans en 1966 ?
J’ai osé mêler Dieu à notre aventure terrestre et cosmique.
J’ai aussi osé évoquer par trois fois un « Nous
»
: espoir d’unité et d’élévation
très affirmé. .
Qui oserait, aujourd’hui, croire au « Nous
»
?
Aujourd’hui, je vois triompher le « Moi ».
Du « Nous » exacerbé au « Moi » enflé, tel est notre trajet majori
(Temps)
Katia
DANS
L’ÎLE AUX MOUETTES
DELAVIEDELAMORTMÊLEES (écrit comme un seul mot ?)
Lardenois
Méditation poétique sur le hasard et la mort
Katia
Au clocher de Corsavy
vieux de quelques siècles
midi sonne
le temps passe
elle se rapproche
Lardenois
Sirène de pompier
barri d’amunt
attroupement de voisins
que se passe t-il ?
16Katia
C’est Francine elle a un malaise cardiaque.
Lardenois
En réalité c’est trop tard.
Rupture d’anévrisme.
Katia
Dans son lit Francine discutait avec deux amies
Des voisines
Elle dit J’ai la tête qui tourne
elle la rejette en arrière
pousse un râle,
ce fut tout
C’était terminé.
Lardenois
La page est tournée
les volets sont fermés
Francine n’est plus
Katia
Des paroles s’envolent.
Lardenois
c’est le destin
Katia
c’était son heure
Lardenois
c’était écrit, c’est la vie !
Katia
La vie continue dit une autre femme
Lardenois
Plus tard
je m’interroge
minuit sonne
le temps passe
elle se rapproche.
17Que disent ces paroles de survivants ?
La vie continue oui
pour chacun de ces vivants
moi y compris
qui vous écris.
Katia
Dans le Grand Livre de la Nature
il n’y a qu’une inscription
nous sommes mortels
A l’échelle du temps immense
nous ne sommes qu’une éloïse
dans la nuit éternelle
Lardenois
A notre échelle
cette petite part de temps et de vie
qui nous est donnée par le hasard
comment pouvons-nous la vivre ?
Katia
Don du hasard
la vie
Lardenois
Don du hasard
toi moi
Katia
Don du hasard
ta mort avant la mienne
Lardenois
Dans ce grand jeu de hasard sans règles et sans lois sans calculs de probabilités
comment jouer ?
Katia
Entre le Tout ( avec un grand T) et le Rien ( avec un grand R)
chacun doit trouver sa juste mesure
18ce n’est pas Tout
ce n’est pas Rien
ce n’est pas Tout ou Rien
c’est un tout petit peu du Tout
c’est un petit peu plus que Rien
Lardenois
Vivre en homme de raison
c’est penser
clarifier un peu de l’incompréhensible
un peu de l’indescriptible
Katia
Chacun de nous est libre
de donner la signification
et la valeur qu’il veut
à sa vie
Lardenois
Moi,
Je n’ai pas envie d’ajouter
de la laideur au monde
mais un peu de beauté
de pensée
Katia
Ce fut sans doute aussi le choix de vie de Francine
Son sourire
sa bonté
sa beauté
étaient les signes de ce qu’elle était
de ce qu’elle était devenue.
(Temps)
19Lardenois
DANS
L’ÎLE AUX MOUETTES
La vie est comme un zèbre, une bande blanche, une bande noire…
Katia
Imagine que ta vie soit comme un zèbre une bande blanche, une bande noire.
Quel temps accorderas-tu à ta vie privée. Lequel à ta vie publique. Lequel à tes
passions, tes talents. Lequel à ton métier ?
Lardenois
Distingues le temps que tu accorderas à ton corps, à ton esprit, à ton âme, le
temps que tu accorderas à ta femme, à vos enfants, à tes parents, aux amis, aux
voisins, aux lointains, à la politique, à la morale, à l’éthique, à la culture, à
l’humanitaire, à la lecture, au cinéma, au pastis, à l’amour, au travail…
Katia
Demandes- toi ou tu vas choisir de vivre ? Ville, campagne, montagne, au fond
des bois, au bord de la mer
Lardenois
Demandes- toi si tu veux vivre sédentaire, sécurisé ou nomade précarisé. Si tu
veux vivre dans une hutte, une isba, une yourte, une maison ou une caravane !
Katia
Demandes- toi si tu veux vivre en accumulant des biens de toutes sortes, en
consommant, en polluant, en détruisant ou en réduisant tes besoins, tes désirs
et en vivants sobrement.
Lardenois
Demandes toi si tu veux vivre en solitaire, en dérangeant le moins possible
l’ordre des choses et en refusant de changer le monde
Ou si tu veux vivre en épicurien, cultivant l’amitié,
Katia
20Ou si tu veux vivre en homme de la grande et de la petite responsabilité en
cherchant à donner sens et valeur à sa vie, à donner le meilleur de TOI –MÊME
plutôt qu’à prendre ou à réclamer, sans hurler à la mort ou aboyer à la lune.
Katia et Lardenois A deux
A toi de jouer !
(Temps)
Katia
Je pars
Lardenois
Où ?
Katia
Au Baïkal !
Lardenois
DANS
LES ENFANTS DU BAÏKAL
L’invitation à la vie (extrait)
Katia
Personnages :
Lardenois
Le fils
Katia
La mère
Lardenois
Le père
Katia
La sœur
(Temps)
21Katia
Le fils
Lardenois
Je pars
Katia
Le père
Lardenois
Où ?
Katia
Le fils
Lardenois
Au Baïkal
La mère :
Katia
Pourquoi ?
Le fils :
Lardenois
Un amour là-bas
Katia
Le père :
Lardenois
Bonne raison !
La mère :
Katia
Ce n’est pas une raison.
22Le fils :
Lardenois
Elle s’appelle Baïkala
La mère :
Katia
Elle est comment ?
Le fils :
Lardenois
Pure comme le lac.
La mère :
Katia
Folle du cul comme tu les aimes.
Le fils :
Lardenois
Maman !
Katia
Le père :
Lardenois
Que fait-elle ?
Katia
Le fils :
Lardenois
Elle chante le Baïkal.
Katia
Le père :
23Lardenois
Tu vas vivre d’amour et d’eau fraîche ?
Katia
Le fils :
Lardenois
A peu prés.
La mère :
Katia
Et ta santé ?
Le fils :
Lardenois
Le Baïkal protège ceux qui l’aiment et qui s’aiment.
Katia
Le père :
Lardenois
Qu’est ce que tu lui trouves à ce lac ?
Katia
Le fils :
Lardenois
Écoute-le !
La mère :
Katia
Et à elle ?
Le fils :
Lardenois
24Ecoute- la !
La sœur :
Katia
Je pars avec toi ….
(Temps)
Katia
Le fils:
Lardenois
On va répéter ici !
Les comédiens :
Katia
En pleine nature ?
Lardenois
T’es dingue !
Katia
On va dans le mur !
Le fils:
Lardenois
Oui ici !
Où vois- tu un mur ?
Cet endroit du Baïkal s’appelle BAKLANY .
Au large l’île aux Mouettes. Vous les entendez ?
La sœur :
Katia
Oui, c’est bien ici. Dans la forêt c’est parfait.
25Lardenois
Les comédiens :
Katia
Quel vacarme !
Lardenois
Pourquoi tu nous infliges ça ?
Katia
Le fils :
Lardenois
Où veux-tu répéter La Forêt d’Ostrovski ?
Les comédiens :
Katia ou à deux
Dans un théâtre !
Katia
Le fils:
Lardenois
Vous n’avez rien compris au théâtre russe !
Les comédiens :
Katia
En pleine nature,
Lardenois
Sans le moindre confort,
Katia
T’es dingue !
Le fils:
Lardenois
26Oui ici, à BAKLANY
on est au plus prés de la taïga. De ses cadeaux, de ses dangers.
Les comédiens :
Katia
La nature est insupportable.
Lardenois
Tes idées sont insensées.
Katia
La nature pour éprouver l’art !
Le fils:
Lardenois
Vous préférez l’artifice ?
Les comédiens :
Katia
Ta nature, elle nous emmerde.
Lardenois
On l’emmerde et toi avec.
Katia
On se casse !
Le fils :
Lardenois
C’est ça cassez-vous ! J’ai pas besoin de vous !
La sœur :
Katia
Je reste !
Le fils:
27Lardenois
C’est comme ça dans toutes les aventures artistiques.
L’art ça dérange ou ce n’est pas de l’art.
(Temps)
Katia
Lui- Je, n’attend plus du théâtre qu’il lui donne de la voix, qu’il lui ouvre la voie,
une voie.
Il a pourtant fait partie du milieu, bénévolement pendant 22 ans et créateur du
festival de théâtre d’Avers sous les eaux puis directeur des 4 Saisons d’Avers sur
les eaux dans la Maison des Romanich de 1983 à 2004.
Il a cru, par passion, à la nécessité de soutenir la création artistique, de
l’écriture à la mise en scène, de soutenir et susciter des formes innovantes et
l’émergence de jeunes créateurs.
Ce fut une période passionnante qu’il ne renie pas
Mais Lui-je a pris conscience progressivement vers 2017/2019 que pour lui, le
vrai travail est à faire sur soi et par soi.
Pas d’agir sur les autres, d’influencer les autres.
Pas d’être agi par les autres.
Au théâtre, au spectacle, on est dans la représentation, pas dans la présence,
pas dans le présent.
Au théâtre je suis spectateur, je ne suis pas acteur de mon destin de mes choix
de vie à mes risques et péril.
Le théâtre, lieu de représentation est comme la politique représentative :
Enjeux de pouvoir
Le théâtre, lieu de représentation est comme la politique représentative :
Luttes de pouvoir.
28(Temps)
Lardenois
Ah le Théâtre !
(à Jean-Claude)
Jean-Claude, entre 1997 et 2017 tu as écrit et publié 7 pièces de Théâtre !
(Bravo)
Cinq pièces sous ton propre nom : Jean-Claude Grosse
Katia
La Vie en jeu
Lardenois
La Lutte des places
Katia
Le Libre jeu
Lardenois
La où ça prend fin
Katia
Et Histoire de places
Lardenois
Et trois autres pièces sous le nom de ton hétéronyme E.Say. Salé
Katia
Moi, Avide 1erl’Elu
Lardenois
EAT (manger, pisser, écrire) au temps des queues de cerises
Katia
Et Vols de voix Farce PESTILENTIELLE à l’occasion de la présidentielle 2017
Lardenois
Nous avons cherché dans le dictionnaire la signification de ce mot étrange
Hétéronyme
Katia
En littérature un hétéronyme est un pseudonyme utilisé par un écrivain pour
incarner un auteur fictif qui possède une vie propre et un style littéraire
particulier.
Lardenois
C’est clair ?
Ton Hétéronyme : E Say Salé est un auteur congolais qui vit à Ouagadougou, il
écrit des farces et il est aussi est cinéaste.
(A Jean-Claude)
C’est bien ça Jean-Claude ?
Katia
Vols de voix comportent 169 personnages
Le questionneur de merde
Lardenois
Le soliste qui œuvre en sous-sol
Katia
Arlette du musée Grévin
Lardenois
Le repentiste
Katia
Persil et Omo
Lardenois
La dératée des champs
30Katia
La servante du grand méchant loup
Lardenois
Sigmund et Jacques
Katia
L’entre deux-chaises
Lardenois
Un habitant de gogoland monsieur Gogo
Katia
L’ultraculpabilisateur néo libéral de gauche
Lardenois
L’anartiste … et bien d’autres !
Katia
169 personnages qui se partagent 235 répliques dont celle du Romain à succès
en 1956
Lardenois
Réplique du Romain à succès
Le député était préoccupé. Il essayait de se rappeler à quelle formation
politique il appartenait. Son parti s’était scindé en deux, les éléments de chaque
tronçon se repliant eux-mêmes par des systèmes d’imbrications vers trois
formations diverses, lesquelles exécutaient un mouvement tournant autour
du centre afin de s’y substituer, cependant que le centre lui-même subissait un
glissement vers la gauche dans ses éléments centripètes et vers la droite dans
ses éléments centrifuges.
Le député était à ce point dérouté qu’il en venait à se demander si son devoir
de patriote n’était pas de suscité lui-même la formation d’un groupement
nouveau, une sorte de noyau centre-gauche-droite avec apparentements
périphériques lequel pourrait fournir un pivot stable aux majorités tournantes,
31indépendamment des charnières qui articulaient celles-ci intérieurement, et
dont le programme politique pourrait être justement de sortir du rôle de
charnière pour accéder au rôle de pivot.
De toute façon, conclut le député, le seul moyen de s’y retrouver était d’avoir
un groupe à soi.
Katia
Le député leva brusquement vers le barman un regard désemparé.
(Temps)
Katia
Nous allons à présent quitter le cauchemar du député pour un moment de
rêve qui se trouve dans «
Journal d’un égaré
»
C’est le Rêve d’une école de la vie
Un texte dédié au philosophe à Marcel Conche que tu nommes Epicure de
Corrèze
Lardenois
Je rêve d’une école de la vie de trois classes.
Katia
Une classe pour apprendre à raconter. Pour seize enfants de 6 à 9 ans.
Lardenois
Une classe pour apprendre à s’émerveiller. Pour seize adolescents de 11 à 14
ans.
Katia
Une classe pour apprendre à penser et à vivre vraiment. Pour seize jeunes gens
de 16 à 19 ans.
32Des gosses des rues. Pas voulus. Des survivants du travail précoce, du sida
général, de la guerre perpétuelle. Des adolescents à la dérive sur
l’amertumonde.
Lardenois
La classe des petits seraient confié à un aède. Homère par exemple. Ils seraient
assis en rond 8 garçons et 8 filles. Ca commencerait par des questions. Homère
leur raconterait des histoires. Ils commenteraient ces histoires. Ils les
raconteraient à leur tour puis ils en inventeraient.
Katia
La classe des moyens seraient confiée aux poètes : Linos, Orphée, Sappho et à
un peintre, vieux de 33 000 ans, celui de la grotte Chauvet. Linos ferait entendre
un chant très ancien sur le soleil, Orphée inventerait un poème d’éternité, avec
Sappho ils gouteraient à l’inachevé, l’homme de Chauvet les aiderait à
impressionner les murs, à faire vibrer la lumière, à donner corps a l’esprit.
Lardenois
La classe des grands serait confiée à un élu, battu aux élections, à un chef
d’entreprise en faillite, à un directeur de pompe funèbres en retraite et à un
philosophe très ancien. Anaximore, Héraclite, Parménide, Empédocle. 8 filles et
8 garçons en quête de soi, de l’autre qui se poseraient des questions : qu’est ce
que l’homme ? Qu’est ce que la nature ? Qu’est ce que vivre vraiment ? Qu’est
ce que devenir soi ?
Katia
En quelques semaines ils se sèvreraient des jeux vidéo, des modes
vestimentaires, langagières et comportementales
Lardenois
En quelques mois, les multinationales de la mal bouffe, du divertissement
formaté, de la manipulation des cerveaux seraient en faillite
Katia
En quelques siècles ils renonceraient aux vains désirs
Lardenois
33En quelques millénaires ils renonceraient aux illusions…
Katia
Nous avons pris l’initiative de faire parvenir tes propositions au Ministre de
l’Education Nationale de la Jeunesse. Nous sommes toujours dans l’attente de
sa réponse.
(Temps)
Lardenois
Nous poursuivons notre traversée avec un poème toujours extrait de La Parole
éprouvée
LE PREMIER MOT (extrait)
34Redis- moi le mot
Venu frapper là où cogne ma vie
Venu me réveiller au cœur de Paris.
Redis-moi ce mot
Ce sortilège de l’adolescence
Qui toujours devant mes yeux danse
Comme un merveilleux quiproquo.
Redis-moi dis
Ce mot que tu m’as dit
Ce mot d’amour
Le premier mot de notre premier jour.
Un coup de fouet
Comme des embruns
Petit pont d’amour
Qui durera toujours.
DANS
L’ÎLE AUX MOUETTES
Portrait de la femme aimée depuis 40 ans
Katia
35Apparemment, c’est une femme de l’absence. Toujours ailleurs. Perdues dans
ses pensées. Fille d’air et de rêve.
Mais à la pratiquer, avec amour, depuis quarante ans, j’ai compris que c’est une
femme de la présence, une présence légère dans le présent. Elle ne pèse pas.
Elle ne pose pas. Avec elle, tout est danse.
Le présent n’est pas que l’instant. C’est le moment de maintenant avec une
pointe de souvenir. Une fleur chaque jour pour notre chat parti sans retours ;
Son nom parfois et alors, une bouffée de nostalgie.
Elle est attachée à tout ce à quoi elle a donné de l’amour. Des photos et des
mots pour les disparus, la mère, d’une embolie qu’elle embellit, le fils et le
frère, dans le même accident.
Des cartes aux anniversaires. Des cadeaux sans destinataires pour les recevoir.
Quelle aptitude à ne rien laisser mourir malgré la souffrance, évidente,
inconsolable.
Chaque objet est à la fois d’hier et de maintenant, pas figé, souvent déplacé.
L’œil toujours sollicité par quelque nouveauté, une disposition rare, un
rapprochement inattendu, un éloignement surprenant.
Tout ce qu’elle aime est sans cesse repris, reconsidéré. Petits rien qui changent
tout.
Combats de chaque instant contre la dégradation, l’usure, l’habitude, l’oubli.
La maison vit, est habitée. Pas d’ennui possible avec une femme qui fait de sa
maison, de notre vie, un récit, un poème.
Avec elle, les simples jours deviennent les simples beaux jours, embellis par le
regard, le sourire radieux qu’elle pose sur les choses et sur les gens. Les tristes
jours deviennent les inoubliables tristes jours adoucis par son sourire
mélancolique.
Elle rayonne d’amour. Solaire, elle donne le meilleur d’elle, une écoute qui
apaise angoisses et peines, aide à mettre en mots, petits maux et grandes
douleurs.
Mais de ses angoisses et souffrances, vous ne saurez rien, les mots ne sont pas
pour elle. Elle ne s’en sert pas pour elle.
36Tout se passe dans le regard, souvent mouillé, toujours caché.
La légère, l’aérienne ! Depuis quarante ans, elle me fait la vie légère.
Je l’aime sans comprendre pleinement la force du don qui l’habite.
Mais en la vivant pleinement, passant des heures à contempler son visage sur
lequel je ne vois pas passer l’âge.
Elle a l’âge de son cœur, celui de l’adolescente qui m’a choisi une fois pour
toute.
Mon désir d’elle et mon amour pour elle sont restés intacts à son contact.
(Temps)
Lardenois
La mère :
Katia
Pourquoi n’appelle-t-il pas ? Ca fait déjà quinze jours. J’ai peur.
Le père :
Lardenois
C’est impossible d’appeler depuis là-bas. C’est brouillé, coupé. Rien ne passe.
La mère :
Katia
Pourquoi est-il allé là-bas, alors ?
Le père :
Lardenois
Pour se couper de tout.
La mère :
Katia
Pour se couper de nous ? Comment peut-il se retrouver, s’il fait disparaitre les
traces ? S’il est sans passé, sans projet ?
Le père :
37Lardenois :
Il n’est pas sans passé, sans projet. Il ouvre une parenthèse pour vivre au
présent. Loin de tout à 10 000 kilomètres de chez nous.
La mère :
Katia
Qu’il se dépêche de la refermer !
Le père :
Lardenois
Ca pourrait être un idéal de vie, vivre au présent, sans passé, sans projet, une
parenthèse qui s’ouvre à la naissance, qui se ferme à la mort
La mère :
Katia
Qu’est ce que tu racontes ? Appelle-le. Dis lui de revenir de suite.
Le répondeur :
Lardenois
Ligne en dérangement… ligne en dérangement… Indépendant de notre
volonté…
La mère :
Katia
Insiste !
Le père :
Lardenois
Je te dis que les lignes sont mauvaises. Entre deux ouragans ils essaient de
réparer mais ils n’ont jamais assez de temps.
Katia
Le Répondeur :
Lardenois
38Mauvais numéro…. Plus de correspondant…
La mère :
Katia
Recommence !
Le répondeur :
Lardenois
Mauvais numéro… Plus de correspondant… inutile d’insister … libérer la ligne
pour d’autres appels…
La mère :
Katia
Refais le numéro
Le répondeur :
Lardenois
Bon numéro… laissez votre message…
Katia
Le père :
Lardenois
C’est papa. Dés que tu reçois ce message, appelle. Ta mère s’inquiète !
La mère :
Katia
Mon chéri c’est maman. J’espère que tout va bien. Je t’embrasse.
(Temps)
Lardenois
La mère :
Katia
Pourquoi ? Pourquoi ?
39Le père :
Lardenois
Pourquoi lui ?
La mère :
Katia
Pas lui. Ce n’est pas vrai. Appelle-le. Dis –lui de revenir.
Le répondeur :
Lardenois
Ligne… occupée… ligne… occupée … ligne… occupée
Katia
Le père :
Lardenois
Il y a dû y avoir un ouragan. Leur central disjoncte.
La mère :
Katia
S’il y a une chance, je veux qu’on la saisisse. Rappelle-le !
Le répondeur :
Lardenois
En ligne… signal …
Katia
Le père :
Lardenois
Le message a changé.
La mère :
Katia
Raison de plus insiste !
40Le répondeur :
Lardenois
Ne donne pas signe de vie. Ne donne pas signe de vie. Renouvelez votre appel.
Katia
Le père :
Lardenois
Comment savoir la vérité ?
La mère :
Katia
Je veux que ce ne soit pas vrai. Recommence.
(Temps)
Katia
Le répondeur :
Lardenois
Nous n’avons pu rétablir les lignes d’urgence. .. Adressez votre prière.
La mère :
Katia
Mon fils n’entend plus ce que j’ai à lui dire. Comment lui parler ?
Le répondeur :
Lardenois
Le répondeur n’est pas fait pour apporter des réponses…. Le répondeur n’est
pas fait pour apporter des réponses
La mère :
Katia
A quoi sert- il alors ?
Le répondeur :
41Lardenois
Le répondeur sert à annoncer la disparition d’un abonné et à recevoir les
condoléances.
La mère :
Katia
Ca ne m’est d’aucun secours, je veux entendre sa voix. Aidez- moi à le
rejoindre !
Le répondeur :
Lardenois
Mauvais numéro… parti sans retour … destination inconnue… La voix de votre
correspondant a été coupée… Voulez vous faire une réclamation ?
Katia
La mère :
Rends nous notre fils !
Lardenois
Le père :
Rends nous la voix de notre fils !
Katia
Le répondeur :
Lardenois
Une voix coupée… est impossible… à réentendre. Une voix coupée… est
impossible… à réentendre.
(Temps)
Lardenois
8 années plus tard
Katia
42L’épousée : Tu te souviens ? Je t’avais demandé de dénoncer le contrat avec le
répondeur.
Lardenois
L’épousé : Oui, il nous avait répondu : peut-on se passer du Répondeur ?
Katia
Tu te souviens ? J’ai insisté sur l’éternité de l’instant syncope.
Je me demande où peut bien être passé l’instant syncope ?
Lardenois
Ca revient à se demander… où va le passé ?
Katia
C’est ce que je te demande, je vais passer. Où vais-je passer ?
Tu ne dis rien ?
Regarde- moi !
Je sais que je vais passer.
Où vais-je passer ?
Tu peux me répondre ?
Lardenois
Je n’ai pas la réponse à cette question et je ne veux pas que tu passes pour
aller dieu sait où ! Tu restes avec nous, tu dois rester avec nous. Quand on
passe c’est qu’on le décide !
Katia
Oui ! J’ai sans doute décidé de m’en aller. Plus rien ne me retient ici. Je vois bien
que je ne peux abolir le temps ni remplir le blanc du temps. Ca m’épuise ce
combat.
Lardenois
Pourquoi vouloir finir avant la fin ? Pourquoi vouloir arriver en avance là où ca
prend fin ?
Katia
43Tu connais la fin ?
Lardenois
Non
Katia
Alors, je peux mettre le point final…
Lardenois
Tu as décidé de finir la partie ?
Katia
Non, ça se décide en secret dans le ventre !
Lardenois
Partir de façon volontaire c’est ce que tu désires en secret ?
Katia
Je n’en sais rien.
Réponds à ma question :
Je sais que je vais passer où vais-je passer ?
Lardenois
Personne ne peut répondre à cette question !
Katia
Allez, fais un effort !
Tout ce que j’ai été
Tout ce que j’ai fait, ça a eu lieu une fois pour toutes, pour toujours, sans
possibilité d’être effacé, ça va bien quelque part non ?
Lardenois
Je n’en sais rien. Nous oublions ce que nous avons fait, ce que nous avons été.
Parfois ça ressurgit avec un goût de la madeleine.
44Katia
Ca, c’est ce qui se passe durant le temps de notre vie. Durant le temps fini de
notre vie.Mais il y a l’autre temps, celui dans lequel je vais entrer
définitivement, le temps éternel, infini.
Lardenois
Tu nous fais mal !
Katia
Ce n’est pas ce que je veux. Je veux la vérité en face !
Lardenois
Tu veux la mort en face ? Celle de toute chose pour toujours ?
Katia
Oui, il y a des choses à penser sur ce qui se passe quand on passe.
Qu’est ce que nous devenons ?
Lardenois
Les Répondeurs religieux ont leur réponse.
Katia
Réponses toutes prêtes, pour tous, je veux que l’on cherche par nous même !
Lardenois
Tu te rends compte de ce que tu me demandes, penser l’impensable, ton
passage de vie à trépas. C’est surhumain. Ce qui est humain c’est notre
promesse : « A notre amour, jour après jour, jusqu’à ce que ça fasse toujours ».
Seize mille huit cent cinq jours 16805 aujourd’hui, mon p’tit chat !
Katia
J’arrive au bout de mon temps de vie
Mais pas à la fin de ce qui a eu lieu,
Puisqu’il sera toujours vrai
Que ça a eu lieu
(Temps)
Lardenois
EN MARCHE
Nous étions jeunes
Nous marchions vite
Nous nous laissions porter par la puissance de nos muscles
Leur énergie nous exaltait l’âme
Leur effort tendu et souple ne nous menait nulle part
Nos cœurs se gonflaient aux vents du large
Des ailes nous poussaient.
Katia
Sur la scène, un vieil homme assis, de dos, face à la caméra de son ordinateur.
Le vieil homme
Lardenois
Pourquoi je m’installe là aujourd’hui, mercredi 25 octobre 2020, à 6 heures du
matin ?
C’est mon anniversaire, 80 ans.
Arrivé au monde depuis déjà 5 heures.
80 ans.
Donc le temps existe.
Katia
Faut-il en douter ?
Lardenois
46Arrivé au monde.
Donc le monde existe
Katia
Faut-il en douter ?
Lardenois
Réveil sans réveil entre 4 et 5 heures.
J’ai accompli mes petits rituels du matin.
Laudes joyeuses
Bonjour le jour, nouveau jour, merci la vie.
Bonjour mes chéris, vivants et autrement vivants, vous les trans-parents. Que
cette journée de plus soit une journée de paix, de silence….
Katia
Où vais-je passer ? M’as-tu demandé avant de passer. Ce que tu m’as fait
découvrir avant de passer c’est que le temps ne se perd ni ne se retrouve.
Chaque instant passe mais il ne s’efface pas. Il s’inscrit comme vérité dans le
temps de l’éternité, enregistré pour toujours.
Eternellement vraies les traces de chair, les effluves de caresses, les signatures
de mains tendres que tu as laissées dans ton cahier d’amour, sans mots, ni
chiffres….
Lardenois
Le livre d’éternité que chacun écrit n’est pas à rendre à la fin de sa vie
Katia
Il n’y a pas de bibliothèques pour conserver nos livres d’éternité
Ni à l’intérieur du cerveau ni à l’extérieur
Il n’y a que le présent.
Lardenois
47L’éternité c’est le présent.
Et notre livre d’éternité s’écrit au présent
Se rend au présent.
Katia
Il n’y a ni début ni fin
Ni passé, ni naissance, ni mort, ni d’ici bas, ni de très-haut !
Lardenois
C’est par notre présence au présent que nous participons.
Katia
Présence selon les choix mouvant de chacun
Lardenois
Présence plus au moins consciente, agissante, aimante
Katia
La présence la plus créatrice possible est pour certains la plus souhaitable, la
plus désirable, la plus épanouissante, la plus joyeuse….
(temps)
Lardenois
L’été prochain, je repartirai au Baïkal
Pendant les quatre jours et quatre nuits de Transsibérien dans le wagon de
queue, par la porte donnant sur la voie, je regarderai le temps s’enfuir.
Devant, le train avalera le temps présent, traverse par traverse.
Katia
Moi, je regarderai s’éloigner les traverses arrières quelques centaines de
mètres après
Quelques secondes plus tard je ne les verrai plus mais elles ne disparaitront pas
pour autant
Lardenois
48Ta dak, ta dak ta dak ta dak ta dak ta dak ta dak
Katia
Le bruit solidien du train sur les rails
Me dira le temps qui passe…
Lardenois
dak ta dak ta dak
C’est au Baïkal que je me sens au plus prés des évidences du Temps :
Le contraire de ce que j’ai pensé trop longtemps :
Non la mort de tout,
Le refroidissement éternel, l’oubli perpétuel
Le Jamais Plus
Plus Jamais
Nervermore.
Katia
Mais tout coule,
Chaque seconde passe,
Se métamorphose en éternité d’une seconde Bleu Giotto,
Forever.
Pour toujours !
Lardenois
Premier épilogue emprunté au Livre VI de Et ton livre d’éternité ?
Katia
La naissance de Je Suis Vita Nova
Lardenois
Je Suis Vita Nova naquit le 25 décembre 2020.
Ce fut une naissance personnelle et confidentielle.
49Lui-Je avait mis en place un rituel pour le spécial solstice d’hiver 2020, qui
commençait le 21 décembre.
Le 21 décembre lui a été offerte une sacrée réponse (une réponse sacrée).
A la question : Qui suis-je ?
Katia
Sa fille, très sarcastique lui dit : « Tu es Dieu »
Lardenois
Elle adore son père.
Et il a répondu sans réfléchir : «
Oui c’est vrai, je suis divin, comme toi, comme
tout ce qui existe. Ce Dieu est personnel et incarné. C’est pourquoi pour
épitaphe, je souhaite : Ci Gît Dieu. »
A quoi un ami bienveillant à rajouté :
Katia
«
Le Vrai, Pas l’Autre ! »
Lardenois
Le 25 décembre 2020,
Lui-Je, Hyérosolymitain d’Avers sous les eaux depuis le Déluge, d’Avers sur les
eaux et de Corps ça vie, celui qu’on appelle communément J.C
Un peu allumé, un peu illuminé,
Ayant passé 80 ans,
Après des décennies d’errance et d’égarement
Décida de se donner une nouvelle identité.
Katia
Voilà qui Je Suis : Je suis Vita Nova.
Lardenois
Vita Nova se reconnait plurivers, multivers plus qu’univers
50Katia
Il se reconnait divers, ondoyant, contradictoire.
Lardenois
Il se reconnait semblable à une large bande sonore passante et à un large
spectre lumineux
Katia
Il se reconnait d’hiver, de printemps, d’été, d’automne, saisonnier
Lardenois
Il se reconnait impermanent, incohérent plus que cohérent, dispersé plus
qu’unifié, tout en sachant, sentant, éprouvant le passage à l’éternité de tout ce
bouillonnement.
Katia
Sorti en Livres VI des 9 cercles de l’Enfer, Vita Nova ne connut pas la phase
purgative et se retrouva au paradis sur terre.
Lardenois
Son ermitage est sur une colline d’Avers sur les eaux !
Katia
Second épilogue
Adresse de l’auteur à ses lectrices et à ses lecteurs à propos de Et ton livre
d’éternité ?
Lardenois
J’ai été happé par cette aventure d’écriture, en somnambule, en funambule,
sans plan, sans personnages, sans péripéties.
Katia
J’ai été littéralement possédé, porté par un flux me traversant, un flow créatif
par lequel je me suis laissé entraîner sans censure, sans jugement de surplomb,
laissant converger comme ça venait, souvenirs,
Lardenois
51Projets,
Katia
Réels,
Lardenois
Imaginaire,
Katia
Humour,
Lardenois
Pulsions intenses
Katia
Et moments présents.
Lardenois
Je ne regrette pas d’avoir suivi la voix qui m’a poussé à l’écriture.
Même si des bilans sont faits, il ne s’agit pas, me semble t’il, d’un bilan de vie,
d’une autobiographie, d’un exercice narcissique de satisfaction, d’auto-
satisfaction du travail accompli, du chemin parcouru.
Katia
Il me semble que l’essentiel est dans une transformation, une métamorphose
de l’auteur, tardive, surprenante, le surprenant ô combien.
Lardenois
C’est sur cette métamorphose que prend fin notre insolite traversée
en revues
Corps ça vit, au kilomètre 2 route de Montferrer, le paysan du moyen-âge et le chien de berger bienveillant au rocher des sorcières, le rocher de Batère où les mineurs s'affrontaient à l'escalade, l'abbaye d'Arles sur Tech, Céret après l'orage
emporter à Corps ça vit et lire plusieurs N° de La revue des deux mondes, la plus ancienne revue française; abonné, pouvoir accéder aux archives, c'est respirer un air rare
dans le N° de mai-juin, Nietzsche, Pascal, Prokofiev mort le même jour que Staline, le 5 mars 1953, les jouissances de Barbara Cassin (curieusement, je pense à Marcel Conche), Oleanna de David Mamet ...
Ce jour-là, John, un professeur d’université, discute au téléphone avec sa femme quand Carol, une de ses étudiantes, s’invite dans son bureau. La jeune femme réclame des explications : pourquoi ses résultats scolaires sont-ils si mauvais alors qu’elle fait tout ce qu’on attend d’elle ? Car il faut le reconnaître, Carol est une élève tout à fait sérieuse. Assidue à ses cours, elle écoute attentivement son professeur, noircit des pages de notes et, le soir venu, elle travaille encore de longues heures sous la lumière jaune de sa petite lampe de bureau. Or, malgré tous ses efforts, rien n’y fait ; sa moyenne reste désespérément basse et chaque jour qui passe la fait se sentir un peu plus stupide et un peu plus en échec. Or, pour Carol, réussir ses examens revêt une importance particulière. Issue d’un milieu social défavorisé, ses moyens sont limités. Aller à l’université lui réclame, ainsi qu’à sa famille, de gros sacrifices. Accaparé par sa conversation téléphonique, John ne prête qu’une oreille distraite à son élève. De toute façon, son esprit est ailleurs car, après des années passées à enchaîner des contrats précaires, il va enfin .............................
Ancien policier, Bertrand Dal Vecchioest scénariste et dramaturge. Dernier ouvrage publié : La Loi et la rue (Pocket, 2023).bertrand.dalvecchio@gmail.com
1° août, 5 H 45, je sors de la bibliothèque, le théâtre complet d'Eschyle, traduit par l'ami Dimitri Analis dont j'ai édité Sana'a-Aden(1995), paru en juin 2004 à La Différence, suite à la lecture hier soir de l'entretien entre Wajdi Mouawad et Judith Sibony dans la revue des deux mondes de juillet 2022, consacré à Michel Audiard, le mauvais esprit de la France glorieuse et gouailleuse (livre et film Vive la France, 1974)
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Dimitri T. Analis
Nationalité : Grèce
Né(e) à : Athènes , le 04/12/1938
Mort(e) à : Athènes , le 10/02/2012
Biographie :
Dimitri T. Analis est un poète et écrivain.
Après des études de droit et de sciences politiques en France et en Suisse, il a travaillé pour la presse suisse et ensuite pour les journaux ‘’Le Monde’’ et ‘’ Nouvelles littéraires ‘’.
Traducteur grec de Julien Gracq et d'Yves Bonnefoy, Dimitri T. Analis choisit la langue française pour écrire ses propres poèmes.
Il a publié de nombreux recueils de poèmes, à L’Âge d’Homme, au Mercure de France et chez Obsidiane.
Également spécialiste de géostratégie, ancien conseiller aux Affaires étrangères, Dimitri T. Analis est l'auteur d'essais sur les Balkans, les crises internationales et les questions des minorités.
Il a reçu plusieurs prix, parmi lesquels la Grande médaille de l’Académie Française pour la Francophonie et le prix Stendhal de la part du ministère français des Affaires étrangères, pour sa contribution aux lettres et aux sciences.
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Pourquoi une nouvelle traduction d'Eschyle ? Dimitri T. Analis s'est évidemment posé la question. " Le monde, la société, la relation avec la langue évoluent. Être classique ne signifie pas refuser le changement. " Il n'est pas indifférent que Dimitri T. Analis - écrivain de langue française, auteur de plusieurs recueils de poèmes, d'essais sur l'art et les voyages, et d'ouvrages sur les relations internationales - se soit attelé à une tâche d'une telle envergure. Il a étudié les classiques à l'école en grec ancien et les a vu représenter, en grec moderne, au théâtre Hérode Atticus ou à Épidaure. Que veut-il nous faire entendre ? Qu'une mélodie a survécu à travers les millénaires ; que ce théâtre-là peut émouvoir le spectateur d'aujourd'hui ; que, simplifié sans être trahi, il a des choses à nous dire. L'œuvre est vivante : c'est le rôle des poètes de la soustraire aux érudits et aux universitaires et de la rendre au public pour lequel elle a été écrite. LES SUPPLIANTES LES PERSES LES SEPT CONTRE THÈBES PROMÉTHÉE ENCHAÎNÉ AGAMEMNON LES CHOÉPHORES LES EUMÉNIDES
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Wajdi Mouawad constate qu'Eschyle, 1° auteur de théâtre, fait compatir, pleurer les spectateurs Athéniens aux malheurs des ennemis Perses, battus par 3 fois; à méditer
"La plus ancienne pièce du répertoire occidental a été créée en Grèce, elle s’appelle Les Perses, et à la fin, le public pleure alors que c’est l’ennemi qui meurt. Je crains qu’on n’ait pas du tout cette capacité à garder l’ennemi dans le cercle de l’humain. Enfin si, on l’a, mais on l’étouffe. Dans le théâtre grec antique, le premier mouvement, c’est cela : replacer la figure du méchant dans le giron humain." À comparer avec "nos" attitudes, celles des dirigeants dans la guerre russo-ukrainienne-otanienne.
Revue des deux mondes, juillet-août 2022, je tombe sur une note concernant deux expositions consacrées à Eugène Leroy (1910-2000) au musée d'art moderne de Paris et au musée de Tourcoing.
Tilt : Pof- Michel Bories, Gilbert Desclaux
"Les tableaux de cette vaste rétrospective se tiennent sur la frontière du visible et de l’illisible. L’épaisseur des couches de couleur, le tourbillon des matières ne favorisent guère le regard touristique. À défaut de traverser les salles à toute allure, il faut ralentir pour apprivoiser ce qui vient vers nous. Car au vu de l’empâtement, de ce débordement qui de partout nous assaille, il y a très certainement une distance à respecter puisque dans cet emportement pictural tout change au fur et à mesure que l’on se rapproche ou que l’on s’éloigne. Ici pas de quoi pavoiser, ni remplir notre compte en banque oculaire, car c’est à nous de répondre de ce que nous voyons, nous devons nous ajuster, abandonner nos triomphalismes visuels. Difficile de parler de ce que l’on aperçoit, d’en faire le tour en quelques mots. Nous sommes pour ainsi dire mis au défi d’être défaits, et avouons-le, le plus souvent démunis. Bref, une fois n’est pas coutume, l’image ne règne pas en sa puissance, elle est à la question. Tel est l’enjeu de ce parcours qui, hors de toute chronologie linéaire, revient constamment sur les mêmes thèmes traités année après année, où portraits, autoportraits, paysages, sujets abordés par les maîtres anciens sont sans cesse reconduits, longuement réfléchis. Prenons par exemple Les Trois Grâces de Raphaël, peintes en 1954 puis en 1990. La silhouette des trois déesses émerge à peine sous les strates juxtaposées de pigment. Mais entre la version plus ancienne et la nouvelle, on passe d’une évanescence des formes enveloppées dans leur blancheur à un enfouissement plus profond opéré dans les masses colorées. Et curieusement, au plus fort de leur disparition sous les sédiments accumulés, les trois déesses apparaissent plus distinctement comme si leur ensevelissement favorisait leur visibilité. Eugène Leroy ne s’inquiète guère de l’idée émanant du tableau de Raphaël, encore moins de le reproduire, il l’enterre pour mieux se libérer de son emprise afin de poursuivre sa propre voie, d’assurer la mise en place de son mode opératoire. Et cette libération s’incarne très physiquement dans un corps-à-corps avec l’huile, à travers le modelage de la matière, cette manière très particulière d’additionner les giclures sortant des tubes comme s’il fallait à tout prix façonner l’immense grotte où coule sans fin le fleuve de la peinture. Par voie de conséquence, l’horizon mimétique écrasé par ce brassage matériel permanent s’écroule bel et bien mais on aurait tort de s’en tenir là, car un autre combat acharné s’entame entre la surface et les fonds. On ne peut manquer de remarquer les effets de cette lutte où, toile après toile, les fonds chancellent, tanguent, et dans le remuement continu de leurs dépôts successifs donnent naissance à des figures inédites et fragiles. La légèreté dansante de nos trois déesses dépend pour une large part de la lourdeur qui les assiège. Les fonds chez Eugène Leroy, comme le rapporte Pierre Wat (2) dans le catalogue, ont une valeur substantielle. Ils représentent le limon de la peinture, ses alluvions fécondantes. Dans l’atelier du peintre, les toiles entassées pêle-mêle, maculées d’éclaboussures, attendaient de devenir des tableaux, patientant parfois des années. Ceux qui sont sortis de ce prodigieux entassement portent le témoignage de cette relation étroite avec le courant qui les a nourris." Bertrand Raison
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quand, comment Pof a t-il découvert Eugène Leroy ?
Je vois les influences dans L'homme assis, une des dernières oeuvres de Pof. Je la montrerai quand j'accèderai au PDF du livre Disparition.
ou dans les gouaches de Cuba.
Après deux N° de la revue des deux mondes, deux N° de la revue Front populaire.
Avec Jean-François Kahn, dans la revue des deux mondes, tu te confirmes dans ce jugement que chiffres et sondages des « experts » de plateau TV et autres tribunes ne sont là que pour habiller, voiler, maquiller, bidouiller, manipuler, orienter, formater l’opinion, ne sont là que pour se substituer à l’opinion, à la voix citoyenne, ne pouvant s’exprimer par la voie référendaire (au sens du RICCARL) localement, régionalement, nationalement, européennement, onusiennement.
Chiffres et sondages, conseils des cabinets de conseils étrangers (américains, allemands) grassement payés contre la voix des gens ordinaires, contre la voie démocratique dégageant une majorité que Tocqueville a décrit comme « le despotisme de la majorité » dans De la démocratie en Amérique.
Voilà une "bible" dont il faut reconsidérer l'impact.
Soit aujourd’hui, « démocratie directe » pas du tout réalisée contre « démocratie représentative » où les représentants élus se servent, s’accordent privilèges et prébendes avec cynisme et mépris du peuple = des gens ordinaires = des périphériques, invisibilisés au profit de minorités agissantes de toutes sortes, les plus gueulardes ayant le plus pignon sur plateau, contribuant à la fragmentation de la société, à son éclatement, à sa décomposition, à la guerre civile, à bas bruits pour le moment, selon Michel Onfray, décrivant par exemple ce qui se passe régulièrement quartier Perseigne, à Alençon, Orne, son département aimé, quartier devenu « territoire perdu de la République » selon un euphémisme pudique, territoire devenu territoire d’une tribu marquant son territoire par « tirs de mortiers, incendies de poubelles et de voitures, barricades, dégradations de mobilier urbain, caillasses, guets-apens de policiers et de pompiers, une bande d’une cinquantaine de personnes masquées, cagoules, armées de barres de fer est allée au contact de la police forte de 35 membres pendant 3 heures. » N° 12, pages 5-6
Avec les N° de Front populaire, N° 12, La tyrannie des minorités, l’art de détruire la France et N° 13 Guerre à la guerre, contre les impérialismes, te voilà en présence d’analyses argumentées, de droite, de gauche, d’ailleurs et de nulle part comme se présente la revue.
Ça déboulonne, ça renverse les statues, ça jette à bas quantité de logiciels, de paradigmes, de discours admis sans distance, par méconnaissance (puisque tout est voilé, truqué) et ça fait un bien fou, tout en déstabilisant au point de ne pas en dormir, sans doute pour remettre un peu de cohérence dans tes convictions.
Tu es confirmé dans ta conviction récente (depuis 2020 environ) que tout un tas de récits sur des épisodes du roman national sont des faux,
- la révolution française (il vaut mieux lire Taine que Michelet ou Jean Tulard),
- l’universalisme des droits de l’homme,
- la colonisation civilisatrice (le célèbre discours de Victor Hugo du 21 août 1849 au Congrès de la Paix, souvent cité mais toujours caviardé, coupé de ce qui aujourd’hui gêne),
- la résistance sous Vichy,
- le gaullisme, le mitterrandisme, le chiraquisme;
qu’il en est de même de tout un tas de récits sur des épisodes internationaux :
- la révolution bolchevique, le stalinisme,
- la libération de la France par les américains,
- la guerre du Viet-nam,
- les guerres du Golfe (l’énorme mensonge de Colin Powell montrant une fiole d’ « arme bactériologique » du régime de Sadam Hussein aux TV),
- les guerres de l’axe du bien contre les axes du mal,
- les guerres justes qui fonctionnent selon un schéma hérité de Saint-Paul, Saint-Augustin, Saint-Thomas d’Aquin, médiatisé par deux Bernard, BK et BHL: je te fais la guerre préventivement à toi dictateur dangereux, au nom des droits de l’homme, de la démocratie, de l’universalisme, d’une façon active, pas réactive, pour t’empêcher de me faire la guerre liée à ta folie. Je tue des gens réels, je cause des souffrances réelles, des injustices réelles au nom d’injustices virtuelles, de souffrances virtuelles. (N°13, pages 2 à 9)
Tu es effaré de voir comment on est passé
- de la génération de 68, dite des Boomers, rimbaldienne, utopiste, qui rêvait d’une société différente, de courir le monde, d’inventer une contre-culture, de définir une liberté neuve
- à la génération des Millennials qui font choix d’un monde fait d’interdits, de censures de tous calibres, de frontières pathologiques entre les races, les cultures, les sexes, les âges.
Comme si on était passé, en quelques décennies, d’« il est interdit d’interdire » à « il faut faire taire celui qui m’offense ». Selon Brice Couturier (N° 12, page 157)
exit avec cette génération, la résilience: ce qui ne te tue pas, te rend plus fort
Tu penses à Marcel Conche, à ses fondements de la morale, au devoir de prendre la parole pour ceux qui ne l'ont pas
(à mettre en contraste avec ce qui est arrivé au Canada à Ariane Mnouchkine, voulant donner la parole dans un spectacle aux indiens autochtones, sans eux et se faisant tailler en pièces, parce que sans eux c'est contre eux = = activisme décolonial; voir aussi ce qui est arrivé à J.K. Rowling)
Woke veut dire éveillé, qui s'éveille, prend conscience. Comment l’éveil a t-il pu engendrer le Wokisme, source de régressions impensables il y a une dizaine d'années ?
Le wokisme est la rencontre selon Jean-François Braunstein d'un courant américain du protestantisme théorisant la notion de péché d'un point de vue collectif et pas seulement individuel (tous coupables, le méchant blanc) et de la french theory, les philosophes français dits de la déconstruction (Foucault, Derrida, Baudrillard).
Pour ma part, j'approuve que l'on révèle la réalité coloniale, dominatrice, exterminatrice, extractrice, prédatrice de l'Occident. Après vient le débat : réparation, repentance... Avec le wokisme, plus de débat possible : il faut passer par la revanche, la vengeance.
Autre point à évoquer : la question de l'identité. Là encore, l'idée de définir, de faire évoluer son identité, ses identités, n'est pas en soi une "mauvaise" idée. Personnellement, je suis favorable à ce que j'appelle la fluidification de l'identité puisque cela correspond à la variété de nos humeurs, sensations, émotions, sentiments, pensées. Mais de là à exiger la reconnaissance par autrui ou par la loi de mes choix personnels me semble correspondre à ce proverbe : les chemins de l'enfer sont pavés de bonnes intentions.
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(Une vague de folie et d’intolérance submerge le monde occidental. Venue des universités américaines, la religion woke, la religion des « éveillés », emporte tout sur son passage : universités, écoles et lycées, entreprises, médias et culture.
Au nom de la lutte contre les discriminations, elle enseigne des vérités pour le moins inédites. La « théorie du genre » professe que sexe et corps n’existent pas et que seule compte la conscience. La « théorie critique de la race » affirme que tous les Blancs sont racistes mais qu’aucun « racisé » ne l’est. L’« épistémologie du point de vue » soutient que tout savoir est « situé » et qu’il n’y a pas de science objective, même pas les sciences dures. Le but des wokes : « déconstruire » tout l’héritage culturel et scientifique d’un Occident accusé d’être « systémiquement » sexiste, raciste et colonialiste. Ces croyances sont redoutables pour nos sociétés dirigées par des élites issues des universités et vivant dans un monde virtuel.
L’enthousiasme qui anime les wokes évoque bien plus les « réveils » religieux protestants américains que la philosophie française des années 70. C’est la première fois dans l’histoire qu’une religion prend naissance dans les universités. Et bon nombre d’universitaires, séduits par l’absurdité de ces croyances, récusent raison et tolérance qui étaient au cœur de leur métier et des idéaux des Lumières. Tout est réuni pour que se mette en place une dictature au nom du "bien" et de la « justice sociale ». Il faudra du courage pour dire non à ce monde orwellien qui nous est promis.
Comme dans La philosophie devenue folle, Braunstein s’appuie sur des textes, des thèses, des conférences, des essais, qu’il cite et explicite abondamment, afin de dénoncer cette religion nouvelle et destructrice pour la liberté.
Un essai choc et salutaire.)
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Appliqué à l'école, ça donne : "l’école inclusive est la « révolution copernicienne » du système éducatif, la fin heureuse d’une école « ségrégationniste et élitiste » avec l'extension du domaine du handicap...La dyslexie a ouvert le bal à la fin du siècle dernier, destinée à camoufler l’échec de l’apprentissage de la lecture par la méthode globale, bientôt suivie de tous ses avatars poursuivant peu ou prou le même objectif : dissimuler l’échec des réformes pédagogiques engagées depuis quarante ans en l’attribuant aux supposés « dysfonctionnements » neurocérébraux d’élèves chaque année plus nombreux. Cette extension organisée du domaine des « dys » explique sans doute l’étrange statistique selon lequel un quart des élèves français relèverait aujourd’hui du handicap… La déconstruction de la norme – par rapport à laquelle se définit nécessairement le handicap – et l’idéologie victimaire qui sert de boussole aux instances supranationales ont pour effet de pathologiser la société. Pour preuve, la catégorie de « handicap ressenti », strictement déclarative et très sérieusement utilisée par l’INSEE dans l’établissement de ses statistiques sur le handicap en France... Tous handicapés, tous victimes, tel serait donc l’idéal de l’école inclusive." Anne-Sophie Nogaret, N°12, pages 126 à 131.
3 philosophes face à la bombe : Camus et la bombe, article du 8 mai 1985 dans Combat, Karl Jaspers, Günther Anders
Du N° 13, Guerre à la guerre, tu retiens pour t’interroger, l’article Trois philosophes face à la bombe (Camus, Jaspers, Anders) pages 145-151. Tu ignores si le complexe militaro-intellectuel qui vend la guerre sur les plateaux TV, sans la faire, évoque la possibilité de l’usage de l’arme nucléaire dans la guerre russo-ukrainienne.
L’article de Combat du 8 mai 1945 dans lequel Camus développe sa position est écrit à chaud, deux jours après Hiroshima qui selon la lettre de Claude Heatherly, pilote ayant participé à l’opération, adressée au révérend N., le 8 août 1960, est une erreur accidentelle (la ville n’était pas la cible). Camus dégage l’enjeu, avec cette arme c’est le suicide collectif de l’humanité qui est possible. La science censée apporter la connaissance et de meilleures conditions d’existence, contribuer au bonheur des gens dans leur vie quotidienne est utilisée pour des meurtres de masse avec une bombe de la grosseur d’un ballon de football. On a fait de gros progrès depuis, la bombe la plus puissante ayant jamais explosé en essai aérien est la bombe russe Tsar Bomba (3300 fois celle de Hiroshima).
Jaspers fait une conférence 11 ans après Camus, en août 1956 « La bombe atomique et l’avenir de l’homme » qu’il développera ensuite dans un livre de 700 pages, épuisé, paru en 1963 chez Buchet-Chastel. Il met en avant le fait que la théorie de la dissuasion est une folie. Croire qu’on empêchera la guerre parce qu’on possède l’arme nucléaire, c’est ne pas comprendre que toute arme nouvelle finit toujours par être utilisée. Donc, une guerre nucléaire est possible. Ce qui confirme cette hypothèse, ce sont les essais nucléaires (le chiffre des essais aériens, souterrains, sous-marins sur une trentaine d’années est ahurissant) et l’impossibilité d’empêcher la dissémination de l’arme nucléaire (sauf à faire une injuste guerre juste).
Anders publie en 1956, le 1° tome de son magistral livre L’obsolescence de l’homme. Il pense comme Jaspers que la bombe est appelée à être utilisée, que c’est pour cela qu’on l’essaie, que ce ne sont pas des essais de dissuasion. Au delà de Jaspers, il voit les effets désastreux sur de très longues durées sur les humains, la faune, la flore. Tchernobyl entre autres est là pour nous raconter ce qui se passe au niveau des sols contaminés, des eaux radioactives, des peaux brûlées, des modifications génétiques…
Avec la guerre russo-ukrainienne, on est sorti (on est en voie de sortie) de la pax americana c’est-à-dire des guerres innombrables menées par l’impérialisme US (je devrais citer aussi les guerres menées par la France en tout un tas d’endroits en Europe et en Afrique) sous couvert de démocratie et de droits de l’homme pour entrer dans une recomposition géo-politique entre divers impérialismes, dans une ère de choc des civilisations où ce qui était annoncé se déroule tout à fait différemment (une guerre russe rapide qui s’éternise, un effondrement de l’économie russe suite aux sanctions qui a fort bien résistée, une Europe et un OTAN dépassant toutes les lignes rouges en laissant les Ukrainiens payer le prix fort de la guerre, les États-Unis faisant ce qui s’appelle une proxy war (une guerre médiée par un adversaire-tampon, l’empire visé au-delà de la Russie étant la Chine), des BRICS de plus en plus nombreux et puissants, optant pour un monde multi-polaire.
Ce qui m’étonne, c’est apparemment, le peu de crédit accordé au risque de nucléarisation de ce conflit. Je préfère penser le contraire. Oui, cette guerre peut devenir une guerre nucléaire et le conflit peut se mondialiser. Personne ne me semble maître du « jeu ». On est dans un conflit portant sur des valeurs et pas seulement des territoires, des ressources. Comme les guerres de religion, les conflits de valeurs, de visions du monde, sont des croisades et donc ce n’est pas la guerre pour faire la paix, c’est la guerre pour s’imposer, imposer sa foi, sa vision. L’enfer est peut-être devant nous. Avec son prix, le meurtre, le suicide ? collectif d’une partie de l’humanité.
Pour Camus, le suicide dans un monde absurde est l’ultime liberté de l’individu.
Le suicide collectif, comment doit-il être considéré ? Il est clair qu’il ne s’agira en aucune manière d’une décision libre de chacun et de tous. Aucune concertation des peuples n’a eu lieu. Nous sommes en guerre par le fait de « nos » dirigeants. Aucun vote de l’Assemblée, aucun consultation du peuple par référendum. Donc, s’il y a suicide collectif, c’est plutôt d’un meurtre de masse qu’il faudra parler, meurtre imposé, subi. Le prince sera un criminel, devant quel tribunal ? Que les princes, dictateurs, présidents puissent en arriver à cette solution finale, cela s’expliquera-t-il par notre passivité, notre soumission volontaire, notre lâcheté, notre impuissance, notre insouciance, notre inconscience ? Quel activisme pourrait nous en garder ? Camus proposait de combattre pour la paix par la raison, aspirant à un gouvernement mondial (ce sera l’ONU en 1948). Jaspers propose la raison et la sensibilité. Vivre en paix, en harmonie avec les gens qu’on côtoie, qu’on aime, avec la nature, en contemplant la beauté de ce qui s’offre, tant que cela s’offre. J’ignore ce qu’Anders propose.
Vers qui se tourner ? Des 300 livres d’Épicure, il ne reste que quelques pensées de lui sur la politique, dans les maximes capitales. Épicure a été « détruit » par le christianisme. Raison : sa philosophie et sa politique sont immanentes et non transcendantes. Il était incompatible avec Dieu et les fables qui en sont issues, la naissance d’un enfant sans père, une femme qui donne naissance sans géniteur, un fils de Dieu qui meurt et ressuscite.…
« La justice n’est pas quelque chose en soi mais quand les hommes se rassemblent en des lieux, peu importe, chaque fois, lesquels et leur grandeur, un certain contrat sur le point de ne pas faire de tort ou de ne pas en subir. » M.C. XXXVIII.
Pour Épicure, la politique c’est l’art de produire les conditions de possibilités sociales d’une vie hédoniste pour tous. Il veut que le contrat vise l’établissement de lois justes pour tous, pas pour une minorité de privilégiés. Il sait que l’homme n’est pas naturellement bon et que c’est culturellement qu’il peut le devenir par la philosophie politique épicurienne en particulier. Il est le penseur de la puissance de la majorité, l’antidote à la tyrannie des minorités, des maîtres sur les esclaves. (N°12, pages 6-7).
On voit en quoi des initiatives comme Construisons notre bonheur sont éminemment épicuriennes et sans doute une des bonnes façons de passer contrat. C’est du local, de l’action décidée par RIC.
Si on prend en compte, toutes les initiatives, installées dans le temps, à périodicité stable, (mensuel, bimensuel), on se rend compte que certes, les dirigeants nous feront tuer en masse (et cela nous dépasse) mais que nous avons encore de la latitude pour nous rencontrer, discuter, décider.
jusqu'à l'os
tu crois marcher sur le sol solide, tu marches dans les espaces-temps einsteinien / tu te crois d'os, t'es fluide / tu te crois résistant, t'es collabo / tu te crois communiste anti-fasciste, tu participes au stalinisme des purges, des procès, du goulag, des déplacements de populations, de la terreur / tu veux faire entendre la spirale des silences de Sebald et tu déclenches bruits et fureurs, polémiques, avant de te retirer avec ton enfant mort / est-ce le monde, l'atmosphère du temps qui est secouée par les turbulences de la guerre en cours dont on se demande où elle a cours ou ces turbulences sont-elles les remous remontant de nos abysses ? image : BRENDAN MONROE – ISLANDS COMIC ZINE Art // octobre 18th, 2011
Prévert et sa petite fille / le radeau de la méduse d'après l'esthétique de la résistance de Peter Weiss et Sylvain Creuzevault = spectacle-monde qui tourne et va tourner / les acteurs et leur rêve de Kristian Lupa = les émigrants, spectacle annulé par la Comédie de Genève / deux spectacles-mondes, deux sorts opposés / le rêve yeux ouverts de l'âne Diego de Kheira Belahouel = la voie
il y a des blessures en lien avec l'histoire au présent, celle qui se joue et dont on sait que c'est l'histoire, qui ne cessent de nous travailler jusqu'à l'os
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désolé si je déçois
mais le mouvement pour le retrait de la réforme des retraites à 64 ans ne me semble pas un moment historique
manifester 14 ou 15 fois en soumettant le retrait à un vote à l'assemblée nationale, attendre plus d'un mois entre le 1° mai et le 6 juin, c'est clairement faire le choix de l'acceptation et de la démobilisation;
aucun mot d'ordre genre préparons la grève générale jusqu'au retrait,
aucun appel à constituer des comités d'action, à inventer des formes
(décentraliser au lieu de tout centrer sur Paris ou sur le blocage des raffineries, pour affaiblir la répression qui ne pourrait s'exercer dans tout le pays);
bref, les organisations syndicales (les directions-les appareils) n'ont pas facilité l'auto-organisation d'une puissante grève générale jusqu'au retrait
et à la base, très peu d'initiatives, d'actions de blocages
plus essentiel, combattre pour freiner l'exploitation du travail des salariés par le capitalisme néo-libéral sans poser la question de l'exploitation forcenée de la planète au moyen du travail des salariés, exploitation qui mène à l'effondrement, révèle une fois de plus l'aveuglement collectif (hypnose collective) sur ce système de prédation qui conduit au suicide collectif de l'humanité
pour peut-être changer de paradigme, nécessité enfin de mettre radicalement en cause nos modes de consommation, de divertissement, nos addictions audiovisuelles, internautiques qui font de nous en tant que consommateurs des collaborateurs, des soumis volontaires du système d'exploitation et de domination
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par contre le mouvement des GJ fut un mouvement historique, plus par les ronds-points et AG que par les manifestations aux Champs-Elysées, davantage que Nuit debout;
des graines ont été semées dont certaines germinent et donneront des fruits par rhizomes
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ainsi pour moi, qui arrive en Algérie en septembre 62, qui en repart en février 64 et qui a vécu de près, le putsch des généraux en 61, qui a vu De Gaulle passer de l'Algérie française à l'Algérie indépendante entre 1960 et 1962, la fin de la guerre d'Algérie (1959-1964) est une blessure toujours vive en lien avec un double sentiment, de trahison et de gâchis ;
depuis l'indépendance, l'Algérie a vécu des événements terribles (la décennie noire) qui bien sûr interrogent, mettent mal à l'aise
enfin, l'échec du Hirak laisse un goût amer
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si j'étais arrivé avant, j'aurais été confronté à la question de la torture;
il y a des tortionnaires qui vivent toujours avec le souvenir de cette pratique; comment vivent-ils leur soumission aux ordres ?
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blessure qu'on essaie de calmer en s'informant, en lisant, en choisissant, en débattant, en créant
ainsi le bocal agité algéro-varois de 3 jours en juin 2002 au Revest
ainsi l'accueil du spectacle El Halia de Louis Arti aux Comoni
ainsi ma réaction récente devant la toile Djamila Boupacha d'Alain Le Cozannet à l'espace Saint-Nazaire à Sanary
ainsi une soirée récente où l'Algérie, Camus, une 3° voie, nous occupa pendant 5 H
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ces blessures vives indiquent que l'histoire n'est pas déterminée
on sent qu'il aurait suffi de peu pour qu'une autre voie s'ouvre
ces blessures, malgré la durabilité des sentiments de trahison, de gâchis, ouvrent sur l'espoir que ça peut changer et ça change
60 ans pour que l'État français reconnaisse sa responsabilité et celle de l'armée dans l'usage systémique de la torture et du viol
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https://www.facebook.com/jeanyves.clement.5/videos/1625002551321269
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Partir
Sachant seulement un matin qu'il faut partir
Ignorant tout de ce que sera l'avenir
Partir au loin pour un ailleurs.
Partir
Pour d'autres cieux, d'autres soleils, d'autres matins
Partir comme une ombre brisée sur le chemin
Partir en y laissant son coeur.
Partir
Quitter sa ville, son village, sa maison
Quitter sa terre, ses racines, ses chansons
Partir pour un monde meilleur.
Partir
Fuyant l'enfer, l'intolérable, la folie
Pour garder comme un semblant de sens à sa vie
Partir en y laissant son coeur.
Partir
Le coeur à l'agonie, le coeur brisé
En infidèle, en clandestin, en accusé
Partir avant le petit jour.
Partir
Pour que l'espoir encor' survive dans nos coeurs
Pour juste un peu de liberté et de chaleur
Peut-être encore un peu d'amour.
Partir
Quitter sa ville, son village, sa maison
Quitter sa terre, ses racines, ses chansons
Partir pour un monde meilleur.
Partir
Pour que l'espoir encor' survive dans nos coeurs
Pour juste un peu de liberté et de chaleur
Partir au loin pour un ailleurs
Partir pour oublier la peur.
Partir.
Alain Barrière 1980
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si je tente d'inventorier mes blessures en lien avec l'histoire, j'en trouve 4
- blessure reconstituée, j'avais 2-3 ans, le sabordage de la flotte à Toulon, le 27 novembre 1942; la flotte aurait pu s'échapper
- mai 68, à la fois au Quesnoy dans le Nord, élu membre du comité de grève de la ville, et à Nanterre dans le sillage de Cohn-Bendit et les autres membres du mouvement du 22 mars; le pouvoir aurait pu changer de camp, des possibles étaient disponibles; les négociations de Grenelle ont sauvé le capitalisme
- 11 septembre 2001, l'invention de la nouvelle forme de l'axe du Mal par l'impérialisme américain
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aujourd'hui, ces blessures qui font tourner le regard vers le monde, me semblent ne pas devoir être surestimées; l'essentiel des blessures qui nous tiennent debout sont très lointaines, familiales, inter-générationnelles, archétypales et travailler sur soi, prendre conscience de comment on fonctionne me semble plus décisif que de tenter vouloir changer le monde, à l'image de nos tumultes intérieurs
j'entends parler de résistants, il y a donc des collabos; tous ces mots produisent de la séparation, du conflit; idem avec lutte des classes ou ultra-riches et pauvres; quand on emploie le langage de la séparation, évidemment, on est du bon côté, du côté de la justice, du droit, de l'humanisme, des grandes valeurs
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Eugénie Bachelot-Prévert : "Jacques Prévert, mon grand-père"
Il y a quarante ans disparaissait Jacques Prévert... 472 établissements scolaires portent son nom, quatrième après saint Joseph, Jules Ferry et Notre-Dame ! Ses poèmes sont traduits en 40 la...
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La chasse à l'enfant/Jacques Prévert - bric à bracs d'ailleurs et d'ici
3 chasseurs de mutins d'après Détective La chasse à l'enfant, Jacques Prévert En 1934, au pénitencier de Belle-Ile-en-Mer, un enfant ose mordre dans un bout de fromage avant de manger sa soupe...
https://www.bricabracs.fr/2020/01/la-chasse-a-l-enfant/jacques-prevert.html
/https%3A%2F%2Fwww.comedie.ch%2Fmedia%2Fcomediedegeneve%2F149181-20230411_emigrants_lupa_rep_comedie_dougados_magali_015-1.jpg)
La spirale des silences, de W. G. Sebald à Krystian Lupa - Comédie de Genève | théâtre
Arielle Meyer MacLeod présente "Les Émigrants", un spectacle de Krystian Lupa à voir à la Comédie de Genève du 01 au 17 juin 2023
https://www.comedie.ch/fr/la-spirale-des-silences-de-w-g-sebald-a-krystian-lupa
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La triste et lamentable annulation du spectacle de Krystian Lupa
Après la création à Genève, le Festival d'Avignon s'appétait à accueillir " Les émigrants " d'après W.G Sebald,le nouveau spectacle de l'immense artiste polonais Krystian Lupa. Il n'en sera...
article de Jean-Pierre Thibaudat
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Retour sur un gâchis: qu'ils crèvent les artistes!
La décision d'annuler la création du spectacle " Les Émigrants " de Krystian Lupa prise par la direction sortante de la Comédie de Genève est l'occasion de bien des fantasmes. Les termes ...
un point de vue
Interview de Joëlle Gayot :
Mis en cause pour ses méthodes de travail à la Comédie de Genève, le Polonais réagit, dans un entretien au « Monde ». S’il reconnaît avoir « déraillé », il pointe le « forcing scandaleux » des équipes techniques.
Après avoir été déprogrammé de la Comédie de Genève en raison de manquements du metteur en scène aux règles du théâtre suisse, Les Emigrants, spectacle du Polonais Krystian Lupa, ne sera pas non plus joué à Avignon. L’annonce en a été faite mercredi 7 juin par Tiago Rodrigues, le nouveau directeur du festival. Nous avons joint l’artiste polonais à Cracovie.
Quelle est votre réaction après ces deux annulations successives ?
Je suis très surpris. Je n’avais jamais connu, jusqu’ici, une telle situation. A Genève, j’ai été confronté à la révolte d’une équipe technique qui a conduit la direction du théâtre à retirer le spectacle de son affiche.
Je tiens à rappeler le contexte. En Suisse, nous avions perdu une semaine de travail, car j’avais attrapé le Covid, début avril, de manière très violente. Pour ces raisons, la fin des répétitions s’annonçait très stressante. Nous avons commencé les répétitions techniques tardivement, or Les Emigrants est un spectacle extrêmement compliqué sur ce plan. Au tout début de ces ultimes séances de travail, j’ai tenu à prévenir tout le monde : en raison du manque de temps, une période difficile nous attendait. J’ai donc dit que j’essaierais de mener les répétitions de la façon la plus apaisée qui soit. Je me connais bien : non seulement je suis moi-même quelqu’un de très émotionnel, mais nous opérons, avec les comédiens, sur les émotions. Je me suis excusé à l’avance pour d’éventuels débordements dont je savais qu’ils pouvaient surgir. C’est ce qui a eu lieu, à deux reprises. Lorsque je suis dans un élan avec les acteurs et dans un état d’accélération intime, je cultive le fou intérieur en moi pour m’en servir et accéder à d’autres zones de pensée.
C’est dans ce contexte particulier que je me suis heurté aux équipes techniques. Celles de la lumière, qui, parce qu’elles me soumettaient des réglages à l’inverse de ce que je réclamais avec insistance, m’ont précipité dans une sorte de schizophrénie. J’ai déraillé. J’en ai honte. Puis j’ai aussi eu des problèmes avec le régisseur son, chez qui j’ai senti d’emblée le refus d’adapter sa méthode à la mienne. Je ne m’en cache pas, ces dernières répétitions techniques m’épuisaient, mais je n’étais pas agressif. Ce n’est pas mon ego surdimensionné qui est la source de ce conflit, mais l’ego surdimensionné de cette équipe.
Après ces événements, vécus comme un traumatisme par le théâtre de Genève, par les comédiens et, sans doute, par vous-même, diriez-vous que deux mondes incompatibles se sont rencontrés ? Celui des techniciens suisses et de leurs valeurs, et le vôtre, avec les exigences artistiques qui vous appartiennent ?
Il est certain qu’il s’agit du contraste de deux mondes. Je pense que l’équipe technique, qui ne voulait rien changer à ses façons de travailler, a fait le forcing auprès des directeurs de la Comédie de Genève, malgré les tentatives de ces derniers de calmer les choses. Je trouve ce forcing scandaleux. Pas par rapport à moi, mais par rapport aux acteurs. En cherchant à me punir ou à me contraindre à adopter leurs méthodes, ces techniciens n’ont absolument pas pris en considération l’immense travail accompli par les autres partenaires. Ils auraient dû trouver le moyen de s’en prendre à moi, et à moi seulement, sans affecter l’ensemble de la troupe artistique.
Pensez-vous que ce qui vient de se passer peut influer, demain, sur vos marges de manœuvre dans une salle de répétition ?
Il y a eu, voici deux ans, en Pologne, une discussion générale sur la violence au théâtre. J’ai appris que certains cherchaient des reproches à me faire. Je l’ai très mal vécu, mais j’ai profité de ce débat public pour me remettre en question. Dans ce travail que je mène un peu « à la sauvage », il a pu m’arriver d’aller trop loin. Au nom des rêves qui m’animent, je me suis permis d’exprimer mes émotions ou de formuler mon opinion de façon extrême, sans me rendre compte que mon attitude pouvait provoquer de la souffrance. J’ai toujours été partisan de la plus grande sincérité. Je l’exige de moi-même et je l’attends des autres. Mais je suis sans doute quelqu’un de fort, ce que tout le monde n’est pas. Lorsque j’ai eu compris ça, j’ai fait plus attention. Comment peut-on dire la vérité sans blesser ceux qui nous font face ? Cette réflexion est nécessaire.
Cette prise de conscience a permis au travail sur Imagine – spectacle que j’ai créé en avril 2022 mais dont les répétitions, à Varsovie, avaient démarré fin 2021 – de se dérouler dans une incroyable harmonie, avec l’équipe technique comme avec les acteurs. Nous en étions extrêmement heureux, nous avons tous senti que cette voie était la bonne. Arrivant à Genève, je voulais revivre la même harmonie, mais je n’ai pas réussi. Je crois qu’après avoir attrapé le Covid je suis tombé dans un état psychique critique. Le temps me manquait, mes nerfs étaient en morceaux alors qu’il faut une discipline stable et une bonne condition psychique. Des éléments qui ne dépendent pas seulement de moi, mais aussi de l’ambiance générale. Or j’ai ressenti, et les acteurs également, une animosité immédiate à mon égard de la part de l’équipe technique genevoise.
Cette création des « Emigrants », d’après le récit de W. G. Sebald, occupe-t-elle une place singulière dans votre parcours ?
Il y avait dans ce spectacle quelque chose d’important, d’infiniment personnel et de très nouveau. Raisons qui expliquent, aussi, cette montée de pression émotionnelle. Je ne voulais surtout pas gâcher ce rêve. Avec les comédiens, nous étions parvenus à quelque chose d’assez exceptionnel. Il s’agit pour moi du spectacle le plus important depuis Factory 2, que j’ai créé en 2008 à Cracovie et joué à Paris en 2010.
Qu’est-ce qui l’emporte en vous aujourd’hui : la colère, le chagrin, l’incompréhension, le remords ?
J’ai 79 ans, je suis trop vieux pour être en colère. Etant donné mon âge, il me semble que je mérite un peu d’indulgence. Je suis rentré chez moi à Cracovie et je me sens abandonné. Mon enfant est mort. J’ai perdu un enfant.
(alors là, sur les réseaux sociaux, haro sur le vieux Lupa qui ose dire ça) JCG
Traduction assurée par Agnieszka Zgieb, dont Imagine, un livre d’entretiens avec des acteurs et Krystian Lupa, doit sortir en juillet aux éditions Deuxième époque.
À partir des années 90, des milliers d'emplois inutiles ont squatté les crédits des Théâtres du Service Public. Des milliers d'emplois fixes de médiateurs culturels et autres accompagnateurs administratifs, ont détourné l'argent public pour remplir des bureaux !... Et nous, artistes, intermittents, avons alors alors entendu l'éternel refrain : "Il n'y a plus d'argent". Oui, il n'y a plus d'argent pour la création car il a été détourné. Et aujourd'hui, les emplois fixes avec le syndicats dont c'est évidemment le rôle de protéger l'emploi, ont détruire la "fragilité" des artistes, des intermittents qui, pour ce que nous savons de l'histoire de Lupa, ont soutenu cet immense créateur jusqu'au bout ! Je viens de voir les 5 heures de Sylvain Creuzevault/Peter Weiss où l'on voit combien les époques fascisantes détruisent, en plus de tout le reste… la création, les œuvres d'art, les créateurs artistique. À suivre en résistance ! Moni Grégo.
Les Émigrants de Krystian Lupa
Entretiens avec les acteurs suisses et français par Arielle Meyer-Macleod de la Comédie de Genève. via Agnieszka Zgieb
PIERRE BANDERET (LE NARRATEUR)
Krystian Lupa génère par la parole un processus infini de dépliage qui implique que, moi aussi, je dois me déplier. Pour être disponible à recevoir ce qu’il m’offre.
Sa lecture du texte – cultivée, érudite et ample – est avant tout de l’ordre du sensible. Il ne parle pas comme un professeur, mais comme un médium qui jette une lumière entre le texte et ce qu’on peut y voir. Il n’explique pas les choses, il me les donne. Un cadeau qui n’est pas toujours facile à ouvrir d’ailleurs – il faut, là aussi, le déplier, et fouiller dedans.
Il mâche et marche le discours autour des Émigrants en se laissant porter par ses impulsions, avec une grande curiosité et beaucoup de joie, comme s’il allait chercher tous les possibles – pas forcément pour les jouer – mais pour nous remplir d’images dont il attend que nous les remâchions, les intégrions et nous inscrivions dedans.
Cela crée une sorte de précipitation, comme on dit en chimie – des vibrations. L’air devient plus dense.
J’ai rencontré un metteur en scène qui m’emmène ailleurs, vraiment, qui ouvre quelque chose en moi. Après presque 50 ans de carrière, je suis heureux de vivre ça. J’en sors comme agrandi.
MANUEL VALLADE (PAUL BEREYTER)
Son approche des Émigrants est étrangement très physique, alors même que nous avons passé des semaines assis autour de la table. Lorsqu’une idée surgit, sa joie est palpable et s’exprime physiquement– il a l’œil qui frise, il rougit, indiquant que quelque chose vibre là, à cet instant, qu’une piste intéressante à creuser ensemble vient d’émerger de son imaginaire toujours en mouvement.
Ce travail nous emmène vers des zones inexplorées pour créer d’abord un paysage intérieur d’où naissent non des personnages, mais des situations, des rapports, des états. Ensuite seulement surgit la parole, dans le creux de laquelle se dessine alors un personnage fait surtout de ce qu’il ne peut pas dire, de tous ces mots qui, comme dans la vie, sont empêchés.
Lupa a un rêve, d’une puissance extraordinaire, et nous fait confiance pour le réaliser à partir de qui nous sommes, de la façon dont nous allons nous l’approprier et le faire vivre.
Notre imaginaire s’ouvre et il nous incombe de le maintenir en mouvement, pour que jamais il ne se fige – c’est en cela que ce travail est physique, au sens de sensible, organique, et très concret.
MÉLODIE RICHARD (HELEN)
Le travail avec Krystian Lupa agit comme une drogue, clairement. Une drogue qu’il nous apprend à fabriquer nous-mêmes. Si on a déjà en soi un désir d’intensité, une propension à l’amour fou, travailler avec lui est un cadeau, parce qu’il nous donne la possibilité d’être en permanence dans cet état d’amour fou, pas pour lui – il garde une grande distance avec nous – mais pour le mystère dans lequel il nous plonge.
Il nous fait goûter à cette drogue, nous emporte dans son tourbillon, mais c'est une initiation pour nous permettre d’être autonomes, et d’ouvrir notre propre laboratoire clandestin.
MONICA BUDDE (LUCY LANDAU)
Je pourrais répondre que je ne sais pas comment ça agit, ce qui serait une réponse juste. Mais ça agit évidemment. Incroyablement. Comme si Krystian Lupa nous demandait de faire pousser un arbre, très grand, en creusant d’abord un trou, très profond – Krystian n’a pas peur des abîmes – et on crée des racines aussi étendues que l’arbre est haut. Le tronc surgit, des branches apparaissent, et le rêve serait que le spectateur puisse percevoir le frémissement du vent dans les feuilles.
Georges Büchner, dans Woyzeck, dit : « chaque être humain est un abîme, on a le vertige quand on le regarde ». Krystian regarde dans cet abîme. Et c’est très joyeux. En physique quantique, on sait que le regard qu’on porte sur la chose non seulement l’influence mais possiblement la crée. D’une certaine manière, Krystian Lupa fait cela, exactement – du théâtre quantique.
LAURENCE ROCHAIX (TANTE FINI)
Je me sens remplie d’une nourriture qu’il me faut digérer et qui me fait grandir. On avance sur des sables mouvants, comme sur le fil du rasoir, sans bien savoir où l’on va, en faisant confiance au processus, en essayant de rester en équilibre sur cette crête et ne pas tomber du mauvais côté.
J’y pense tout le temps, au réveil, dans la journée, je vis avec ce projet, je m’abandonne à cet univers, avec beaucoup d’humilité et de plaisir.
PIERRE-FRANÇOIS GAREL (AMBROS JEUNE)
Krystian Lupa nous invite à faire comme lui : déverser notre inconscient de notre tête, notre cœur, notre corps, pour l’offrir à son oreille à lui et à celle de nos partenaires au plateau.
Il active en lui un état animal d’où surgissent des intuitions créatives, et nous contamine, nous fait accéder à un état où tout ce qui nous entoure, partout, tout le temps, ouvre notre imaginaire. Comme si nous n’avions plus qu’à nous baisser, à cueillir ce que nous sentons et le faire vibrionner.
Alors, d’un seul coup, on s’offre, comme les enfants qu’on a été, avec la possibilité de rêver follement.
JACQUES MICHEL (AMBROS VIEUX ET KASIMIR)
C’est une expérience unique, jamais je n’ai travaillé de cette façon, jamais je n’ai été à quinze jours d’une première en ne sachant pas vraiment ce qui va se passer au plateau.
Une expérience d’autant plus unique que Lupa ne parle ni français, ni anglais – bien qu’il en comprenne plus que ce qu’il laisse entendre. II a lu Sebald en polonais alors que nous l’avons lu en français – deux traductions différentes depuis l’allemand, langue originale du texte. Il écrit les scènes du spectacle en polonais, qui sont ensuite traduites en français. Il y a là comme une mise en abyme.
Je n’ai donc pas mes repères habituels – ceux du texte et de la langue – mais des clefs formidables pour construire le « paysage intérieur » que Lupa cherche. Il m’a parlé d’Ambros comme d’une figure de la souffrance, un personnage qui porte le stigmate profond de l’homosexualité, un homme au soir de la vie qui sait qu’il n’a plus le temps, qu’il ne pourra pas réparer et que les blessures demeurent.
Ces pensées produisent un écho en moi. Elles font remonter les pleurs, les chagrins, les peines, les morts, les insatisfactions – tout ce qui sommeille en chacun de nous. Et ça me bouleverse.
PHILIPPE VUILLEUMIER (LE DR ABRAMSKY)
J’ai le sentiment que tout ce que j’entends agit au niveau de mes cellules, comme si elles étaient pleines d’atmosphères, de sensations, de situations. A chaque instant, les détails qui m’entourent créent des échos en moi, dans un état de pleine conscience, comme en suspens.
Je n’ai répété qu’une seule fois sur le plateau pour l’instant, mais je me sens en confiance, comme porté par tout ce que j’ai entendu, au point que si on me disait maintenant, Philippe, ce soir on joue, je n’aurais pas peur.
Lupa me met en contact avec les ruines qui se trouvent sur scène. Ce sont ces ruines qui parlent à travers moi, ce n’est pas moi qui parle devant les ruines. Je suis le porte-parole, le porte-paysage de ces ruines. Une sorte de medium
C’est une expérience magnifique.
AURÉLIEN GSCHWIND (COSMO)
Krystian Lupa nous livre son propre monologue intérieur et parle la langue des personnages. Il nous transmet son désir, qui commence à s’incarner lorsque notre propre vie vient se déposer sur son imaginaire à lui
A l’inverse du processus habituel, dans lequel on travaille les scènes encore et encore, Lupa repousse le moment du plateau comme pour le préserver et le rendre encore plus précieux et magique. Cela crée une tension, à la fois une frustration et une énergie, un désir qui n’est jamais désamorcé par le fait de refaire, et qui reste très vivant.
J’ai l’impression que la liberté va naître de ce « grand maintenant », comme il dit, qu’est la représentation. Comme si nous étions en train de préparer une improvisation magistrale qui aura lieu le soir de la première.
PHOTO Natan Berkowicz
Krystian Lupa Les acteurs et leur rêve
"KRYSTIAN LUPA, LES ACTEURS ET LEUR RÊVE" CONCEPTION Agnieszka Zgieb RÉALISATION Denis Guéguin MUSIQUE Bogumił Misala DESSINS Krystian Lupa Lors du confinement, en avril et en mai 2020, les ...
"KRYSTIAN LUPA, LES ACTEURS ET LEUR RÊVE" CONCEPTION Agnieszka Zgieb RÉALISATION Denis Guéguin MUSIQUE Bogumił Misala DESSINS Krystian Lupa Lors du confinement, en avril et en mai 2020, les comédiens français en collaboration avec les acteurs polonais, ainsi que le vidéaste Denis Guéguin ont participé au défi lancé par Agnieszka Zgieb. Durée du film, composé de 20 formes brèves : 48 minutes / Format : smartphone Film réalisé par le vidéaste Denis Guéguin avec la participation des acteurs à l’aide de leurs smartphones pour le son et l’image, basé sur les extraits du livre d’Agnieszka Zgieb "Krystian Lupa, les acteurs et leur rêve", A travers les témoignages intimes du metteur en scène polonais et de ses acteurs, ce film propose un voyage unique à travers son univers théâtral et graphique. Tous les textes sont issus du livre "Krystian Lupa, les acteurs et leur rêve". deuxiemeepoque.fr/index.php?id_product=38&controller=product&id_lang=3 Tous les dessins sont issus de l’ouvrage "Krystian Lupa". deuxiemeepoque.fr/index.php?id_product=24&controller=product&id_lang=3 Avec par ordre d’apparition : Laurent Ziserman, Bénédicte Cerutti, Thierry Bosc, Bénédicte Choisnet, Marta Zięba, Mina Kavani, Vincent Ozanon, Victoire Du Bois, Irina Solano, Sandra Korzeniak, Aline Le Berre, Clara Ponsot, Frédéric Pellegeay, Maja Milewska, Bernard Vergne, Adam Szczyszczaj, Krystian Lupa, Andrzej Kłak, Mélodie Richard, Mathurin Voltz, Magdalena Malina, Marc Susini, Wojciech Ziemiański, Anne Sée, Matthieu Sampeur, l’équipe artistique du spectacle « Capri l’ile des fugitifs », Agnieszka Zgieb, Małgorzata Hajewska-Krzysztofik, Michał Czachor, Andrzej Kłak, Vova Makovskyi, Paweł Tomaszewski, Julian Świeżewski. Copyright Agnieszka Zgieb ⸺ Denis Guéguin 2020
Chères toutes et chers tous,
Je vous informe que le livre Imagine de Krystian Lupa que j’ai dirigé et traduit sort aujourd’hui de chez l’imprimeur !
À partir des paroles de la célèbre chanson de John Lennon qui fut, pour la génération hippie, comme un nouvel évangile porteur de la promesse d’un monde différent — soit une humanité sans guerres ni frontières, sans haine, sans religion — Krystian Lupa et ses acteurs donnent à penser quant à la viabilité de l’utopie, sur une planète où la spiritualité a été commercialisée ou dévoyée en politiques identitaires, où les valeurs humanistes, les droits de l’homme, l’égalité et la liberté individuelle sont sans cesse bafoués, et où l’omniprésence de la destruction semble s’être substituée à l’idée même d’un développement positif de l’être humain.
Imagine nous convie à un surprenant voyage intime au sein du labyrinthe intérieur de l’être humain, et interroge, en nous, les aspirations utopiques à un monde plus libre, à une humanité meilleure.
La RTS a eu connaissance d'un document de neuf pages rédigé par l'équipe technique de La Comédie qui revient sur les faits concernant la création du spectacle "Les Emigrants" de Krystian Lupa et dont le déroulement s’étale de mars à mai 2023.
En voici quelques extraits:
"M. Lupa demande un micro pour s’exprimer, afin d’appareiller sa voix très puissante, compréhensible en tout point de la salle, dans laquelle il règne un silence absolu lorsqu’il parle. Sa voix rempli l’espace à un niveau très fort pendant toute la durée de la répétition, et il nous est refusé d’en baisser le niveau. M. Lupa s’exprimant en polonais, un deuxième micro est fourni à la traductrice qui s’efforce de traduire le discours extrêmement prolixe et ininterrompu du metteur en scène, qui la plupart du temps ne prend pas la peine de laisser l’espace nécessaire à la traduction et qui parle par-dessus celle-ci. Il nous devient très difficile de comprendre le discours qui s’énonce au plateau et il est toujours très fatigant à écouter et à transformer en actions claires.
De plus, la traductrice ne possédant pas du tout le langage technique, les maigres informations captées s’avèrent souvent imprécises ou totalement confuses pour tous les corps de métier. Il règne donc une ambiance sonore écrasante où seule la voix de M. Lupa est autorisée. Lors de nos rares interventions, M. Lupa nous coupe la parole et impose toujours le même niveau sonore."
"Les 8 heures de répétitions quotidiennes sont donc, jusqu’à quelques jours de la première (...), constituées de 5 à 7,5 heures de monologue de M. Lupa, entrecoupées de 5 à 20 minutes consécutives maximum de jeu des comédiens."
"A la seconde où le résultat visuel ou sonore diverge de sa vision, M. Lupa interrompt la répétition par des cris de colère et d’indignation, et repart dans une diatribe qui laisse les régisseuses-eurs sidérés et tétanisés."
"M. Lupa n’a jamais assumé sa part de responsabilité dans l’impasse dans laquelle se trouvait la création. Nous subissions son courroux et son dénigrement et régulièrement, il commençait la journée de travail nous menaçant que s’il y avait des erreurs, il annulerait la première, voire le spectacle, puisqu’il était selon lui impossible de travailler ainsi!"
"Que M. Lupa ait une manière totalement à lui de diriger ses comédiennes-iens, c’est son droit le plus strict. Mais nous ne sommes pas des comédiens, nos outils ne sont pas nos corps, nos voix."
"Toutes les créations de M. Lupa mettent les équipes techniques sous une pression énorme. Pour encaisser cette pression, les directions des théâtres ont eu recours à un turn-over des équipes très important. Les régisseurs étaient régulièrement remplacés une fois épuisés, déprimés, voire hospitalisés. Des équipes ont été entièrement remplacées suite à leur refus de continuer, y compris en Pologne.
C’est plutôt la position des directions de théâtre qui a permis, à un prix humain exorbitant, de faire aboutir ces créations. Ces éléments nous ont été relatés par la collaboratrice même et traductrice de longue date de M. Lupa, mais aussi par ses collaborateurs artistiques."
"Nous avons reçu de nombreux témoignages venant de Pologne où 'il est un abuseur connu bien que personne n’ait eu le courage de s’opposer à lui… Mais la communauté du théâtre est au début d’un processus de contre-attaque'..."
Eva Doumbia se coltine à cette affaire, avec une grande honnêteté
(pour moi, JCG, toute réaction renvoie celui qui réagit, qui juge, à lui-même; croyant parler de l'autre, il parle de lui-même; prendre conscience de l'effet-miroir peut contribuer à passer du combat contre ceci ou cela, qu'on croit juste, nécessaire, en acceptation de tout ce qui existe, sans tri, sans jugement)
"J’ai lu ce matin le témoignage des techniciens de la Comédie de Genève concernant la création de Krystian Lupa et ça m’a touchée et déplacée, et surtout attristée. Comme quand on assiste à un conflit entre deux personnes que l’on estime et dont on pensait qu’elles allaient s’entendre. Malgré l’affection et l’admiration que j’éprouve pour ce metteur en scène, je reconnais que les faits qui sont décrits ne sont pas défendables.
En lisant et parce que je connais Lupa et Piotr je pense à ces calques que l’on pose sur des dessins et qui ne correspondent pas.
Cette affaire provoque disputes passionnées parce qu’elle met le doigt sur les relations de pouvoir qu’il faut dénoncer et supprimer au théâtre.
Mais aussi, elle pose la question des affects dans nos métiers. Et c’est très important.
J’ai lu ici et là que si les acteur.ices et la traductrice défendaient Krystian et voulaient aller jusqu’au bout du processus créatif c’est qu’ils et elles étaient sous emprise.
Elle, Agnieska serait comme atteinte du syndrome de Stockholm. Je ne le crois pas.
Au printemps 2003, je suis allée avec d’autres metteurs/ses en scène en formation à Cracovie au Stary Theatr, et j’ai été éblouie. Je reste impressionnée (au sens propre) par ces moments de recherche. Je ne vais pas raconter ici parce que tout a été écrit sur l’univers et la méthode de Lupa. À ce moment-là, et je crois que c’est important, les plus pragmatiques d’entre nous disaient que c’était inapplicable en France car personne chez nous n’avait 8 mois pour faire une création. La démarche créative de Lupa nécessite de sortir du temps compartimenté. J’avais lu quelque part, (je crois chez Thibaudat d’ailleurs), un texte qui parlait de ce que ses spectacles étaient des expérience d’étirement du temps. Peut-être ce n’est pas pour rien si cette histoire se passe au pays des horloges.
Le travail d’entrainement qu’il propose aux interprètes leur permet d’être toujours en improvisation, ouvert.es au moment. Cela a quelque chose du rituel et nécessite un guide. Comme dans les cérémonies.
Sans doute, peut-être, Krystian et Piotr ont été méprisants, et ils n’ont pas calculé le temps et la présence de ceux qui n’étaient pas acteur.ices. C'est une faute que de ne pas embarquer l'ensemble de l'équipe de création. Cela doit changer.
Moi, je n’ai pas souvenir d’avoir vu en 2003 un tyran maltraitant les techniciens et les interprètes, mais peut-être j’étais aveuglée. Ce dont je me souviens, c’est d’avoir été embarquée dans un monde poétique, infiniment littéraire, d’une grande spiritualité et surtout qui posait chaque jour la question qui pour moi est la plus essentielle au théâtre : qu’est ce que c’est qu’être humain ? Cette idée du corps rêvant, du fou intérieur. Quelque chose de la transe qui m’était familier.
Il y avait déjà des gens, acteur.ices, certains de ses élèves polonais qui étaient réfractaires et le disaient manipulateur. (D’ailleurs, il l’a évoqué dans Le Monde ou Libé et dit que mortifié, il en a pris acte.)
Moi j’ai aimé vivre ce moment.
C’était il y a 20 ans, je n’étais pas « gourou-isable ». Je ne l’ai jamais été. Même si je parle de rituel. C’était il y a 20 ans. On pourrait se dire que sans doute il a changé, qu’il est devenu cette mauvaise personne. Je ne le crois pas. Je veux dire que ce qui est décrit par les techniciens était sans doute là, si les circonstances le faisait émerger. Car je crois que tout est question de circonstances.
D’alchimie.
Parmi les descriptions d’une ambiance merdique, de faits de violence verbale, de tensions permanentes, je sens dans le témoignage de Benjamin Vick, l’ingénieur son qui a écrit, que dès le départ il y a eu rejet de la méthode de création. L’auteur du post parle de monologues incessants qui durent des mois.
Evidemment, si on ne sait pas à quoi ça correspond, on a tous les éléments qui constituent le pire du patriarcat. Un homme d’un certain âge qui monopolise l’espace verbal et physique.
Tout ce que personnellement je ne supporte pas. Contre lequel je me bats.
Là, je sais, parce que j'en ai été témoin, et l'ai vécu qu'il s'agit d'autre chose. De ce guide dont je parle plus haut. C'est pour cette raison que j'ai écrit que le dogmatisme était une très mauvaise chose. Lupa a sans doute perdu pied, mais n'est pas un patriarche tyrannique.
Les technicien.ne.s parlent aussi d’alcool et de cris.
C'est très important.
Car là, vient la question des affects. Cette question des affects dont on parle si peu, qui est si présente pourtant.
Le costumier ivre dont parle le texte des technicien.nes, c’est Piotr, le compagnon de Lupa. C'est un des plus grands acteurs que j'ai jamais vu; C'est aussi une personne attachante. Mais je crois qu'il souffre d'addictions et est bipolaire.
Je crois qu’on connait tous et toutes des artistes, des hommes et des femmes, dans tous les mondes professionnels d’ailleurs qui ne gèrent pas les croisements entre vie affective et travail.
Ça m’est arrivé. Plusieurs fois. Je travaille avec mon conjoint, je dirige mon fils dans Le iench. Je collabore avec mes meilleurs ami.e.s. J’ai travaillé longtemps avec mon frère, dont je porte le deuil depuis 4 ans. Il était bipolaire, alcoolique et toxicomane. Et c’était une belle personne, un artiste doué. Et oui, il lui est arrivé plusieurs fois de venir ivre et défoncé en répétition et oui, ça me tiraillait. Et oui je l’ai souvent protégé. Et je me suis fâchée longtemps avec lui. Puis réconciliée. C’était difficile parce que je l’aimais, essayais de le, de nous sauver. Et ce qui n’était pas acceptable c’était que les collaborateurs/trices assistaient à cela, et souvent n’osaient pas le dire, parce que c’était mon frère. Celui de la metteuse en scène.
Parfois mon compagnon, qui compose les musiques de mes spectacles et moi nous disputons sur des questions artistiques devant le reste de l'équipe, qui assiste à quelque chose d'obscène, parce que le ton dénote une intimité qui ne leur appartient pas. J’en suis désolée, mais je ne regrette rien. C'est aussi la vie. Les erreurs, les éléments auxquels on est soumis, les choix qu'on n'arrive pas à faire.
Mais j’ai aussi été soumise dans le travail à des affects envers des personnes qui m’étaient beaucoup moins proches, parfois j’en ai été dévastée.
On a tous et toutes été, ou on le sera tous et toutes un jour, en contradiction avec nos idéaux parce qu'on aime telle ou telle personne qui se comporte de telle ou telle manière.
Ce que j’écris n’excuse pas les insultes, ni la violences, ni aucun débordement.
D’ailleurs moi, je ne pratique pas la violence dans le travail. Ni nulle part.
Mais je me dis que s’identifier à ceux que l’on dénonce est une manière de lutter contre tout ça, les dominations, la violence.
Tenter de comprendre comment un homme, mon père biologique en est arrivé à me frapper alors que j'étais un bébé m'a permis de survivre à la folie, d'écrire, de créer. Comprendre comment ça marche, en soi, chez soi, le partager pour avancer.
Je suis convaincue que Lupa va apprendre. On peut changer en bien même quand on est très vieux.
Et je finirai ce long post (trop long/moi-même je l’aurais jamais lu jusqu’au bout), je finirai donc avec une conviction sur l’âgisme.
J’ai pas attendu d’être un peu vieille moi-même pour penser qu’il faut respecter les ancien.ne.s. J’apprends à chaque visite de Maryse Condé, et j’ai appris de Lupa, de Marie Claire Doumbia aussi (elle n’est pas aussi vieille). Je prends conseil auprès d’Alain Fourneau des Bernardines quand j'ai un problème de théâtre ou de mes amies plus âgées que moi lorsque j'ai des problèmes dans mon couple.
Ce sont des femmes plus âgées qui m'ont appris à allaiter; et d'autres encore auprès de qui je me confie lorsque je suis angoissée pour la scolarité de mon enfant. J’étais en conflit avec mon père (l'autre, le deuxième) mais il savait répondre à mes interrogations existentielles (croire ou pas en Dieu). La sagesse de mon vieil oncle Sériba me manque à Abidjan, mais j’ai encore celle de Tonton Ladji au Mali. Les livres qui m'accompagnent sont écrits par des personnes nées au début du siècle dernier ou même au 19ème.
J'essaie de transmettre ce que je sais aux élèves que je suis
Nous ne sommes pas des poulpes et c’est tant mieux.
Edward Bond, un autre vieux que j’admire a écrit dans « Olly’s Prison » : « Nous apprenons en vieillissant »." Eva Doumbia
Et parce que l'art, comme l'histoire, n'ont pas le monopole des voies et voix autres, trois liens mettant en avant les voies et voix d'intranquillité de
- Christiane Singer
- Christian Bobin
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Derniers fragments d'un long voyage de Christiane Singer - Les Cahiers de l'Égaré
Cette note de lecture date du 24 mars 2008 soit un an après le départ à 64 ans d'un cancer de Christiane Singer (1943-2007). Depuis quelques semaines Christiane Singer est revenue dans ma vie. Sans
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Noms de dieux: Christiane Singer
Provider: RTBF, Title: Noms de dieux: Christiane Singer, Title French: Noms de dieux: Christiane Singer, Topic: Religion and belief, Type: VIDEO
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magistrale émission qui pour moi mérite qu'on y revienne souvent
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la merveille et l'obscur / Christian Bobin - Blog de Jean-Claude Grosse
documentaire de 2006, rendu public en jannvier 2023 N° d'avril 2023 de la Revue des deux mondes cadeau CHRISTIAN BOBIN (décédé le 22 novembre 2022) Dernière conversation en Saône-et-Loire pro...
https://les4saisons.over-blog.com/2019/07/la-merveille-et-l-obscur/christian-bobin.html
Au débat, citoyens !
bonjour, c'est pour un débat; le président de fenêtre fermée en porte entrouverte; l'avenir selon une banque, selon deux gilets jaunes; autres livres; recouvrir sa télé d'un gilet jaune
Humour
EFFERVESCENCE NORMANDE - Grand Bourgtheroulde, dans l’Eure, où se déplace aujourd’hui Sa Majesté Emmanuel Macrotin, est en ébullition. La preuve ? Selon « Le Courrier de l’Eure », le cahier de doléances ouvert en mairie, qui « ne comptait que quatre contributions le 9 janvier 2019, en comportait neuf le lendemain, 10 janvier 2019. Un signe, sans doute, de L’EFFERVESCENCE dans cette petite commune rurale de Normandie depuis l’annonce officielle de la visite du chef de l’Etat. (…) Pour l’instant, les demandent inscrites dans ce cahier concernent surtout des mesures en faveur d’un meilleur pouvoir d’achat et l’instauration d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC). La baisse des privilèges pour les représentants de l’Etat, le retour de l’ISF font aussi partie des revendications exprimées, ici, par écrit. »
Il y aurait donc 9 dangereux contestataires factieux parmi les 3.800 Thérouldebourgeois (ainsi appelle-t-on les habitants de Grand Bourtheroulde). Privée de Benalla, la garde rapprochée de Jupiter 1er est- sur les dents. Ne pas oublier, en effet, que Grand Bourgtheroulde doit son nom à Théroulde, qui fut assassiné en 1040/1041 par Guillaume de Montgommery. (Théroulde vient du germain Turoldus , nom qui figure au dernier vers de la plus ancienne rédaction de la Chanson de Roland : « Ci falt la geste que Turoldus declinet »).
Pour prévenir tout risque de répétition de l’histoire assassine, des mesuires drastiques ont été prises :sur les 700 maires de Normandie invités ce mardi 15 janvier dans l’Eure, pour le premier déplacement d’Emmanuel Macrotin en région, seuls deux maires du Calvados seront autoriser à baiser les babouches du Souverain : : Sophie de Gibon (Canteloup) et Joël Bruneau (Caen).
Une délégation locale des Gilets jaunes sera d’autre part reçue par par le responsable des cabinets de Christophe Castaner, qui leur offrira une rasade de gaz lacrymogènes.
Jean-Marc Adolphe
Anne Groh Le sketch complet. Le préfet à interdit tout rassemblement ! La pièce de théâtre écrite par un auteur peu connu, Emmanuel Macron, "Le foutage de gueule" sera jouée aujourd'hui dans le département de l'heure. Un seul comédien, l'auteur lui-même, car veut être seul sous les projecteurs du plateau, et surtout ne veut aucun public car le méprise en le traitant de "gens de rien ne faisant aucun effort"
A LA BONNE EURE !
Emmanuel Macron a choisi le département de l'Eure pour lancer le grand débat national. Département où la contestation est muselée par plus de 20 arrêtés préfectoraux qui interdisent totalement les manifestations et rassemblements #GiletsJaunes depuis le 17 décembre et jusqu'au 16 janvier.
Le choix d'organiser le #GrandDebatNational dans un territoire où les #GiletsJaunes s'exposent à six mois d'emprisonnement et 7 500 € d'amende s'ils se rassemblent ou manifestent ne peut laisser indifférent.... La liberté de manifester y a été purement et simplement abolie. Tristan Laouen.
Message de Nouvel an d'un Maire au Président de la République Macron
Mr Hervé Féron #GiletsJaune / #YellowVest Nous sommes nos propres média.. la Tv vous ment. Abonnés vous pour suivre tous les Directs/Vidéos/Actualités/Infos Change The World Yellow Vest #Revo...
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" Au débat, citoyens ", un spectacle de marionnettes immobiles.
(Spectacle diffusé en Facebook live le dimanche 13 janvier 2019 à 19 h 19. Enregistrement vidéo à la fin du texte). INTRODUCTION Bienvenue au spectacle ! Bienvenue aux petits n'enfants. Le Cour...
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Le témoignage de René Revol, maire invité du "Grand débat" à Souillac le 18 janvier
Uploaded by Le Yéti on 2019-01-18.
"Il y a, dans cette société (Gad), une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées" (09/2014)
"Avec ma ligne d’autocars, les pauvres pourront voyager plus facilement" (10/2014)
"Je ne suis pas là pour protéger les jobs existants" (12/2014)
"Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires" (janvier 2015)
"Si j’étais chômeur, je n’attendrai pas tout des autres. J’essaierai de me battre d’abord" (02/2015)
"Je pense qu’il y a une politique de fainéants, et il y a une politique d’artisans. Moi, je suis avec les artisans" (02/2015)
"Les salariés français sont trop payés" (03/2015)
"La France est en deuil d’un roi" (07/2015)
"Je compte sur vous pour engager plus d’apprentis. C’est gratuit quand ils sont mineurs" (08/2015)
- "Être élu est un cursus d’un ancien temps" (09/2015)
"Le libéralisme est une valeur de gauche" (09/2015)
"Les jeunes veulent être entrepreneurs, pas fonctionnaires" (09/2015)
"Je n’aime pas ce terme de modèle social" (10/2015)
"Bien souvent, la vie d’un entrepreneur est bien plus dure que celle d’un salarié, il ne faut pas l’oublier. Il peut tout perdre, lui, et il a moins de garanties" (01/2016)
"Les salariés français doivent pouvoir travailler plus sans être payés plus, si les syndicats majoritaires sont d’accord" (01/2016)
"Vous n’allez pas me faire peur avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler" (05/2016)
"35 heures, pour un jeune, ce n’est pas assez" (11/2016)
"Je ne vais pas interdire Uber et les VTC, ce serait les renvoyer vendre de la drogue à Stains" (11/2016)
"L’alcoolisme et le tabagisme se sont peu à peu installés dans le bassin minier" (01/2017)
"Le chômage de masse, en France, c’est
parce que les travailleurs sont trop protégés" (02/2017)
"Les Britanniques ont la chance d’avoir eu Margaret Thatcher" (02/2017)
"Il n’y a pas de culture française (…) Moi, l’art français, je l’ai jamais vu" (02/2017)
"C’est une erreur de penser que le programme est le cœur d’une campagne électorale. La politique, c’est mystique" (02/2017)
"Une start-up nation est une nation où chacun peut se dire qu’il pourra créer une start-up. Je veux que la France en soit une" (04/2017)
"Je suis pour une société sans statuts" (03/2017)
"Vu la situation économique, ne plus payer les heures supplémentaires est une nécessité" (04/2017)
"Le Kwassa-Kwassa pêche peu, il amène du Comorien" (06/2017)
"Une gare, c’est un lieu où l’on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien" (06/2017)
"Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois, ou perdus" (07/2017)
"Je n’aime pas le terme de pénibilité. Donc, je le supprimerai, car il induit que le travail est une douleur" (07/2017)
"Quand tu es Président, ce n’est pas le moment où tu gagnes le plus d’argent" (08/2017)
"Je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes" (09/2017)
"Mes conseillers sont jeunes, j’assume. Les maréchaux d’Empire étaient jeunes et ce n’étaient pas des paysans" (09/2017)
"Les révolutionnaires sont souvent des ratés du suffrage universel" (09/2017)
"La démocratie ne se fait pas dans la rue" (09/2017)
"Certains, au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes, là-bas, parce qu’il y en a qui ont les qualifications, et ce n’est pas loin de chez eux" (10/2017)
"Je ne suis pas le père Noël" (en Guyane, 10/2017)
« Je crois à la cordée. Il y a des hommes et des femmes qui réussissent parce qu’ils ont du talent, je veux qu’on les célèbre. Si on commence à jeter des cailloux sur les premiers de cordée, c’est toute la cordée qui dégringole" (10/2017)
"Si vous n’êtes pas en danger, il faut retourner dans votre pays" (11/2017)
"Ceux qui naissent pauvres restent pauvres. Il faut responsabiliser les pauvres pour qu’ils sortent de la pauvreté" (06/2018)
"On met un pognon de dingue dans les minima sociaux, et les gens ne s’en sortent pas" (06/2018)
"Je dis aux jeunes : Ne cherchez plus un patron, cherchez des clients" (06/2018)
"Si un jour tu veux faire la révolution, tu apprends d’abord à avoir un diplôme et à te nourrir toi-même" (07/2018)
"S'ils veulent un responsable, qu'ils viennent me chercher" (à propos de l'affaire Benalla, 07/2018)
Ce peuple luthérien, qui a vécu les transformations de ces dernières années, n’est pas exactement le Gaulois réfractaire au changement ! (08/2018)
Face à un jeune chômeur Macron indique : « je traverse la rue et je vous trouve un emploi ... je veux simplement des gens qui sont prêts à travailler »
Journée du Patrimoine l’Elysée 09/2018
"Trop de Français n'ont pas le sens de l'effort, ce qui explique en partie les "troubles" que connaît le pays, vendredi 11/1/2019
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L'Appel des Gilets Jaunes de Commercy à des assemblées populaires partout en France !
English version : https://pastebin.com/SdAVc4MA ] Si vous vous retrouvez dans les bases de cet appel chez vous, dans votre groupe local de gilets jaunes, ou autre, contactez-nous sur ...
Ceci n'est pas virtuel et n'est pas la énième pétition concernant le RIC. Il s'agit de FAIRE PASSER LE RIC (Référendum d'Initiative Citoyenne) dans la Constitution Française ! Devenez acteur ...
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Ce mercredi 16 janvier 2019 à 19 h 19, plainte a été déposée en gendarmerie de Fère-en-Tardenois (02) contre le Président de la République pour non-assistance à personne en danger, complic...
https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-adolphe/blog/160119/j-accuse-et-porte-plainte
La plainte déposée par Jean-Marc Adolphe à la gendarmerie de Fère-en-Tardenois aussi célèbre que Grand Bourgtheroulde (où 600 maires de la France profonde ont ovationné un malotru en chemise, parlant de crack et de pipe, messages subliminaux)) me fait penser à Vaclav Havel (auteur de "L'amour et la vérité doivent triompher de la haine et du mensonge"); dissident de la Charte 77, auteur de « Le Pouvoir des sans-pouvoir », écrit en prison en 1978, dans lequel il analyse les mécanismes de la mauvaise raison d’État (stalinien) qui prive selon lui les citoyens ordinaires de toute capacité d'influer sur le cours réel de leur vie : mécanismes qui conduiraient à la résignation des individus et aussi à leur démission morale, stérilisant en fait la dynamique sociale; en novembre 1989, il est spontanément placé par la foule à la tête du mouvement « Forum civique », une association unie des mouvements d'opposition et d'initiative démocratique; il y aurait à apprendre de la révolution de velours (très différente des révolutions orange, télécommandées)
il me semble que la démarche de Jean-Marc Adolphe vise entre autre à redonner aux mots leur sens, leur vérité contre les usages performatifs et oxymoriques (le fameux "en même temps", dualité et neutralité typiques de la propagande de Macron) qu'avait bien perçu Lewis Carroll;
- Lorsque j'utilise un mot, dit Humpty Dumpty avec mépris, il signifie exactement ce que je choisis qu'il signifie — ni plus, ni moins.
- La question est de savoir si vous pouvez faire signifier aux mots autant de choses différentes, dit Alice.
- La question est de savoir qui est le maître, et rien d'autre, dit Humpty Dumpty.
La position de Humpty-Dumpty a été ultérieurement théorisée par JL Austin dans Quand dire, c'est faire (1962), inaugurant les recherches sur les usages performatifs du langage
J'avais voulu faire créer la totalité du théâtre de Havel (voir Donjon Soleil), accusé de didactisme, pour montrer l'efficacité de ce théâtre de l'absurde, à l'image du langage officiel stalinien où les mots étaient à l'opposé de la réalité, il fallait donc dévoiler cette imposture et cet usage immoral du langage, ce qu'il fit avec brio et constance, même devenu président;
cette démarche de Jean-Marc Adolphe, solitaire ou multipliée par des milliers, contribuera-t-elle à moraliser le monde des mots affirmateurs puis négateurs des maux ? Macron ne changera pas mais les gens peuvent vouloir que les mots redeviennent vivants parce que chargés de sens, de vie, de vérité. Merci pour ce coup d'épée dans le vif du mensonge d'état "démocratique". Oui, la bataille en cours a aussi pour enjeu le sens des mots.
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Une étudiante obtient 18 à son mémoire sur " la méta-complexité chez Emmanuel Macron "
Une étudiante de l'université Paris Descartes a procédé à une analyse de la politique d'Emmanuel Macron afin d'en comprendre certains éléments de langage et de communication. Son mémoire a ...
réservations auprès de Marilyne Brunet, en MP ou par mail à FEDERATION.GJ.TOULON.VAR@TUTANOTA.COM
A l initiative de Gilets jaunes du grand Toulon, Dimanche 20 janvier 2019 de 10h à 12h30 le cinéma "le Royal" accueille les GJ et tout sympathisant ou simple curieux bienveillant qui souhaite apporter sa pierre à l'édifice des assemblées populaires. Partagez, et venez nombreux ! Réservez votre place en mp.
La direction du cinéma le Royal, lieu emblématique à Toulon, sensible et favorable aux débats citoyens et aux assemblées populaires, met gracieusement sa grande salle de projection à disposition. Nous l'en remercions bien chaleureusement.
Proposition d'ordre du jour :
-- Assemblée populaire / Réunion pour la fédération des groupes gilets jaunes du grand Toulon --
-> Donner suite au premier rassemblement du mercredi 26 décembre organisé à la salle Méditerranée, autour d'un fonctionnement autogéré par zone géographique, par pôles et sans représentant, pour l'union des ressources et la coordination des actions ;
-> Valider le schéma structurel issu de ces débats ;
-> Adoption du principe d'un site web corrélé à cette fédération : état des lieux des travaux en cours, à usage interne et/ou externe ;
-> Inscriptions des participants aux groupes de réflexion existants ( Ecologie. Démocratie, Economie et Social . Education ) création de nouveaux groupes par les participants ;
- propositions de futurs sujets de réflexion pouvant donner lieu à des projections de films et / ou à des interventions de différents spécialistes suivis de débats.
-> Une réunion qui en appelle d'autres, pour établir la synthèse des réflexions de chaque groupe et aborder collectivement des sujets déterminants (choisis à l'issue de chaque réunion) ;
Une trentaine de groupes de gilets jaunes (France entière) ont déjà répondu favorablement au second appel de Commercy pour "l'assemblée des assemblées" pour le 26 janvier ! (voir vidéo ci-dessus)
Cher Monsieur,
Je vous remercie, ainsi naturellement que Léa Salamé, de votre invitation. Je n’ai, croyez-le bien, aucune opposition de principe concernant une participation à « Stupéfiant ». Je tiens seulement à vous expliquer pourquoi je ne souhaite pas paraître, en ce moment, dans des émissions traitant de l’actualité politique. J’ai déjà du reste donné ces explications à Frédéric Taddeï, qui m’avait invité, comme il l’a déjà très souvent fait dans le passé – ce dont je le remercie – à venir parler de l’épisode « gilets jaunes » sur RTF.
Il faut partir d’une considération générale : il existe parfois, dans les situations sociales, nationales, politiques, ce que j’appelle des fausses contradictions. A savoir des contradictions, éventuellement violentes, mais dont aucun des deux termes ne mérite d’être choisi ou soutenu. Pensons par exemple à la guerre de 14-18 : fallait-il obligatoirement choisir son camp pour cette tuerie finalement totalement vaine, et ce pour la seule raison qu’on était français, allemand, russe, ou italien ? Ceux qui, comme Romain Rolland ou Trotski ont répondu « non », et en ont averti l’opinion mondiale depuis la Suisse, avaient, si peu nombreux soient-ils, entièrement raison. Aujourd’hui, Dieu merci dans une situation infiniment moins dramatique, faut-il absolument choisir entre le gouvernement Macron et les gilets jaunes ? Pour le moment en tout cas, je ne le pense pas. J’ai dit fermement, dès les élections présidentielles, que je ne me rallierai ni à Marine Le Pen, capitaine de l’extrême-droite parlementaire, ni à Macron, qui montait ce que j’ai appelé « un coup d’Etat démocratique », au service pseudo-réformateur du grand capital.
Aujourd’hui, je ne change évidemment rien à mon jugement sur Macron. Mais je n’ai rien trouvé de politiquement novateur ou progressiste dans la mobilisation des gilets jaunes, si exact que puisse être leur sentiment de baisse du pouvoir d’achat, et si justifié que puisse être leur dégoût du pouvoir en place. Les ennemis de mes ennemis ne sont bien souvent, non seulement pas mes amis, mais des ennemis encore pires. Ainsi de Marine Le Pen au regard de Macron, par exemple. Je ne dis pas que ce soit le cas des gilets jaunes, mais je ne lis rien, ni dans leurs proclamations, ni dans leur désorganisation périlleuse, ni dans leurs formes d’action, ni dans leur absence de pensée générale et de mots d’ordre, qui puisse me convaincre qu’ils sont les amis, même éloignés, de la seule orientation qu’on puisse valablement opposer au pouvoir en place, dont le seul nom réel est « capitalisme », à savoir celle que je nomme le nouveau communisme. Divers indices, notamment des traces évidentes de nationalisme à courte vue, d’hostilité latente aux intellectuels, de « démocratisme » démagogique, et de confusion dans les discours, m’inclinent d’ailleurs à être prudent dans toute appréciation de ce mouvement. Car après tout, il y a un proverbe qui dit que « tout ce qui bouge n’est pas rouge ». Et pour le moment, du « rouge », il n’est pas question : je ne vois, outre le jaune, que du tricolore, toujours un peu suspect à mes yeux.
Au regard d’une fausse contradiction, le mieux est de s’abstenir de tout jugement prématuré, de se retirer sur l’Aventin pour apprécier les éventuels changements induits par le mouvement, et de rassembler, si c’est possible, un troisième terme gardien de l’avenir. Voilà ce que je voulais vous dire pour justifier ma réponse négative, circonstanciellement négative, à votre invitation. Merci encore, et bien à vous.