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bric à bracs d'ailleurs et d'ici

Comprendre notre dette

6 Décembre 2011 , Rédigé par grossel Publié dans #agora

 

on trouvera sur ce blog nombre d'articles sur la dette permettant de ne pas être pris pour des gogos par tous les hommes politiques au service de tous les financiers

il ne faudra pas se plaindre dans quelques semaines ou quelques mois quand les tempêtes naturelles et humaines enfonceront nos portes et videront nos portefeuilles.


Je viens de recevoir Envol, mensuel de la Fédération des œuvres laïques de l'Ardèche (décembre 2011), qui continue son remarquable travail de conscientisation citoyenne, comme on dit, mais ici le mot "citoyen" a son plein sens.
J'y ai trouvé, entre autres, un long mais clair et pertinent article sur la dette publique, signé Jean-Marc Gardès.
Pour nous en tenir seulement aux mécanismes de financement de la dette, j'en extrais rapidement ces données que tout citoyen devrait connaître. Mais il est vrai que du côté du pouvoir et des médias à la solde du capital, ces données sont constamment déformées, brouillées, occultées, afin de justifier la politique d'austérité et les énormes cadeaux faits au capital.
 
- "Jusque dans les années 1970, l'État finançait son déficit essentiellement par des fonds que lui procurait la Banque de France ; ceci, à des taux faibles, voire nuls. Le recours aux banques et institutions financières était réservé aux investissements de l'État (constructions d'écoles, infrastrutures...) et les titres de ces emprunts émis à taux fixes, ne pouvaient servir à la spéculation."
- Le processus de soumission de l'État français aux marchés financiers va commencer à partir de la décision américaine de supprimer la parité entre le dollar et l'or.
- La loi Pompidou (Rotschild) - Giscard du 3 janvier 1973, modifiant les statuts de la Banque de France, interdit à l'État l'accès direct à la création monétaire de la Banque de France et l'oblige à emprunter auprès des banques privées.
- L'article 104 du traité de Maastricht interdit toute possibilité pour l'État de faire appel à la Banque de France ; le traité impose les fameux critères de convergence (déficit public inférieur à 3% du P.I.B et dette publique inférieure à 60% du P.I.B). Il est vraiment intéressant de voir qui a appelé à approuver ce traité, ratifié de justesse par référendum en 1992,
- L'article 123 du traité de Lisbonne (2008) reprend cet article 104, ainsi qu'une disposition du traité de Constitution européenne (rejeté par le peuple français en 2005), interdisant à la Banque Centrale Européenne d'accorder tout crédit aux États et administrations publiques.
 
Ainsi, privé de financement auprès de la Banque de France et de la Banque Centrale Européenne, les états ne peuvent qu'emprunter auprès des "marchés financiers" et des banques privées, qui fixent leurs taux d'intérêt en fonction des notes attribuées aux états par les agences de notation !
Le déficit public est dorénavant uniquement financé par la dette (les emprunts faits par l'État auprès des banques privées et "marchés financiers", friands des lourds intérêts inhérents à ces opérations).
Paradoxe (apparent) des paradoxes, les "marchés financiers" et banques privées prêtent à l'État à un taux bien plus élevé que celui que leur accorde la Banque Centrale Européenne, auprès de laquelle ils empruntent ce qu'ils vont ensuite prêter à l'État !
 
Merci à ENVOL pour cet indispensable travail d'information !
 
On attend toujours l'autocritique des politiques, ceux de l'actuelle majorité comme ceux de l'actuelle opposition, qui ont appuyé la ratification du traité de Maastricht, qui ont approuvé le projet de constitution européenne et qui ont accepté la ratification du traité de Lisbonne. C'est bien pourtant à cette aune que l'on devrait juger de leur aptitude à affronter la crise actuelle, en ayant le courage de reconsidérer leurs engagements mortifères.

 

René Merle

 

Dette publique et "loi Rothschild" : la cécité volontaire des médias

C'est le point aveugle du débat : la dette publique est une escroquerie ! En cause, la loi Pompidou-Giscard de 1973 sur la Banque de France, dite "loi Rothschild", du nom de la banque dont était issu le président français, étendue et confortée ensuite au niveau de l'Union européenne par les traités de Maastricht (article 104) et Lisbonne (article 123).

D'une seule phrase découle l'absolue spoliation dont sont victimes 99% de la population : "Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la banque de France".

En clair et pour faire simple, la Banque de France a désormais interdiction de faire crédit à l’État, le condamnant à se financer en empruntant, contre intérêts, aux banques privées, au lieu de continuer à emprunter sans intérêt auprès de la banque de France qui lui appartient. Depuis l'application de ce principe, la finance et son infime oligarchie donnent la pleine mesure de leur asservissement des peuples, en une spirale exponentielle d'accroissement des inégalités.

Le pouvoir est désormais aux mains des créanciers privés, qui l'exercent au bénéfice exclusif d'intérêts particuliers, quand la puissance publique a renoncé à son devoir de protéger l'intérêt général. La démocratie, étymologiquement pouvoir du peuple, est morte. On le voit en Grèce, en Irlande, au Portugal, en Espagne, en Italie, en France...

Qui gouverne ? "La troïka" - Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne - resserrant toujours davantage son emprise jusqu'à l'étranglement des peuples. Et l'on pérore sans fin sur les plateaux de télévisions, sur les ondes et dans les colonnes de la presse sur "l'insupportable fardeau de la dette", "la France en faillite", "les nécessaires sacrifices", que "nous ne pouvons pas continuer à vivre au-dessus de nos moyens" et que, d'ailleurs, "les Français l'ont compris".

Silence médiatique

Inlassable propagande des conservateurs-libéraux ? Bien sûr, mais relayée par le silence complice des médias. Et c'est ainsi que s'imposent dans l'opinion les apparentes évidences biaisées qui prétendent l'austérité inéluctable, contre la justice et l'intelligence. Deux ans d'austérité en Grèce déjà, pour quel résultat ?

Avec toujours la même justification simpliste et manipulatrice, résumée par la question posée par un journaliste d'Europe 1 à Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle : "Mais comment des pays européens endettés peuvent-ils faire autrement pour réduire leurs déficits ?"

Un graphique pour illustrer le propos, qui montre l'hallucinante évolution de la courbe de la dette publique.

 

dette-france-52908.jpg

 

 

"Ainsi, entre 1980 et 2008, la dette a augmenté de 1088 milliards d’euros et nous avons payé 1306 milliards d’euros d’intérêts", résume Mai68.org. Faisons la soustraction : sans les intérêts illégitimes encaissés par les banksters financiers privés, la dette publique française se serait élevée, fin 2008, à 21,4 milliards d'euros - au lieu de 1327,1 milliards ! Un escroc peut-il rêver pareil butin ? Et personne ne dénonce jamais ce scandale absolu ! A part Mélenchon et l'extrême droite - qui ne le fait que par opportunisme, étant entendu qu'elle a toujours été au service zélé du capitalisme libéral et ne remettra donc jamais en cause son empire...

Mais les éminents confrères ? Les Calvi, Barbier, Demorand, Joffrin, Aphatie, Bourdin, Pujadas ou qui savons-nous encore ? Ceci ressemble bien à une omerta. Et à une honteuse trahison de leur mission d'informer.

 


 

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