Hallelujah Leonard Cohen
Leonard Cohen - Hallelujah (Live In London)
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Leonard Cohen
Hallelujah
Now I've heard there was a secret chord J'ai entendu dire qu'il y avait un accord secret That David played, and it pleased the Lord Que David* jouait et ça plaisait au Seigneur But you don't really care for music, do you ? Mais tu ne t'intéresses pas vraiment à la musique, n'est-ce pas ? It goes like this Ça fait comme ça, The fourth, the fifth La quarte, la quinte The minor fall, the major lift L'accord mineur tombe et le majeur monte The baffled king composing Hallelujah Le roi perplexe composant Alléluia
Hallelujah...
Your faith was strong but you needed aproof Ta foi était forte mais tu avais besoin d'une preuve You saw her bathing on the roof Tu l'as vue se baigner sur le toit Her beauty and the moonlight overthrew you Sa beauté et le clair de lune t'ont renversé She tied you Elle t'a attaché To a kitchen chair À une chaise de cuisine She broke your throne, and she cut your hair Elle a brisé ton trône, et t'a coupé les cheveux And from your lips she drew the Hallelujah Et de tes lèvres elle a tiré l'Alléluia
Hallelujah...
You say I took the name in vain Tu dis que j'utilise le Nom* en vain I don't even know the name Mais je ne connais même pas le Nom But if I did, well really, what's it to you ? Mais si je le faisais, bon vraiment, qu'est-ce que ça peut te faire ? There's a blaze of light Il y a un éclat de lumière In every word Dans chaque mot It doesn't matter which you heard Qu'importe celui que tu as entendu The holy or the broken Hallelujah Le saint Alléluia ou celui écorché
Hallelujah...
I did my best, it wasn't much J'ai fait de mon mieux, ce n'était pas beaucoup I couldn't feel, so I tried to touch Je ne pouvais pas sentir, alors j'ai essayé d'effleurer I've told the truth, I didn't come to fool you J'ai dit la vérité, je ne suis pas venu pour te duper And even though Et bien que It all went wrong Tout ait mal tourné I'll stand before the Lord of Song Je me tiendrai devant le seigneur de la chanson With nothing on my tongue but Hallelujah Avec rien d'autre à mes lèvres qu'Alléluia
Hallelujah...
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Leonard Cohen a écrit 15 versions de cette chanson, parlant de religion de foi en général ou encore de sexe
Celle-ci est la première enregistrée (enfin il semble) Si vous voulez voir d'autres versions allez sur ce lien qui vous montrera la version la plus connue de nos jours interprété par Rufus Wrainwright ( Hallelujah) les paroles sont néanmoins toujours celles L. Cohen.
Hallelujah* (Alléluia) : mot hébraïque signifiant "Louez Jéhovah" (un des nom de Dieu) il est prononcé pour exprimer l'allégresse des fidèles (Halle lu : louez le; Jah : Jehovah)
Et de tes lèvres elle a tiré l'Alléluia* : c'est une métaphore sexuelle qui évoque le soupir des amants
Le Nom : Jéhovah (dieu) qui d’après les 10 commandements ne doit pas être utilisé
Hallelujah (Alleluia)
I've heard there was a secret chord J'ai entendu dire qu'il y avait un accord secret That David played and it pleased the Lord Que David jouait et cela plaisait au Seigneur But you don't really care for music, do you ? Mais tu ne t'interresses pas vraiment à la musique, n'est-ce pas ? It goes like this, the fourth the fifth Ça faisait ainsi, le quatrième et le cinquième The minor fall and the major lift Le mineur descend et le majeur monte The baffled king composing Hallelujah Le roi déconcerté composant Alleluia
(Chorus) (Refrain) Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah Alleluia, Alleluia, Alleluia, Alleluia
Your faith was strong but you needed proof Ta foi était forte mais tu avais besoin de preuves You saw her bathing on the roof Tu l'as vue se baigner sur le toit Her beauty and the moonlight overthrew you Sa beauté et la lumière de la lune t'ont renversé She tied you to a kitchen chair Elle t'a attaché à une chaise de cuisine She broke your throne, she cut your hair Elle a brisé ton trône, et t'a coupé les cheveux And from your lips she drew the Hallelujah Et de tes lèvres elle a dessiné l'Alleluia
(Chorus) (Refrain) Maybe I have been here before Peut-être que je suis passé par là I know this room, I've walked this floor Je connais cette pièce, j'ai marché sur ce plancher I use to live alone before I knew you J'avais l'habitude de vivre seul avant de te connaître I've seen your flag on the marble arch J'ai vu ton drapeau sur l'arc (de triomphe) de marbre Love is not a victory march L'amour n'est pas une marche victorieuse It's a cold and it's a broken Hallelujah C'est un Alleluia froid et brisé
(Chorus) (Refrain)
There was a time you let me know Il fut un temps, tu me laissais savoir What's really going on below Ce qui se passait vraiment en dessous But now you never show it to me, do you ? Mais maintenant tu ne me le montres plus, n'est-ce pas ? And remember when I moved in you Et souviens toi quand j'ai emmenagé chez toi. bougé en toi And the holy dove was moving too Et que la sainte colombe bougeait aussi And every breath we drew was Hallelujah Et chacune de nos respirations était un Alleluia
(Chorus) (Refrain)
Maybe there's a God above Peut-être qu'il y a un Dieu en haut And all I ever learned from love Et tout ce que j'ai appris de l'amour Was how to shoot at someone who outdrew you Etait comment blesser l'autre avant qu'il ne le fasse (comment tirer sur quelqu'un qui te renverse) And it's not a cry you can hear at night Et ce n'est pas un sanglot que tu peux entendre la nuit It's not somebody who's seen the light Ce n'est pas quelqu'un qui a vu la lumière It's a cold and it's a broken Hallelujah C'est un Alleluia froid et brisé
(Chorus) (X2) (Refrain) (X2)
Paroles de la chanson Hallelujah
(Traduction)
par Léonard Cohen
Il paraît qu’un accord mystérieux
Que jouait David plaisait à Dieu
Mais la musique ne t’intéresse pas, n’est-ce pas ?
Ça fait comme ça :
La quarte, la quinte,
Le mineur tombe, le majeur monte,
Le roi surpris composant Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Tu voulais des preuves malgré ta foi.
Quand elle se baigna sur le toit
Sa beauté au clair de lune te subjugua
A un tabouret elle te lia
Ton trône brisa, tes cheveux coupa,
Et de tes lèvres tira cet Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Je suis déjà venu m’étendre
Et j’ai marché dans cette chambre.
Car je vivais seul avant de te connaître.
Sur le porche j’ai vu ton fanal.
L’amour n’est pas marche triomphale.
C’est un froid et c’est un meurtri Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Jadis, tu ne me cachais pas
Ce qui se passe ici en bas,
Mais maintenant ce n’est plus le cas, n’est-ce pas ?
Souviens toi, lorsqu’en toi j’entrais
De même la colombe sacrée
Chacun de nos râles était Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Bien, il y a peut-être un dieu là-haut
Mais tout ce que j'ai appris de l'amour
Était comment tuer quelqu'un qui t'as surpassé
Ce ne sont pas des pleurs que tu entends la nuit
Ce n'est pas quelqu'un qui a vu la lumière
C'est un alléluia froid et brisé
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Tu dis qu'en vain j’ai pris le nom
Mais je ne connais pas le nom
Et puis, qu’est-ce que ça peut te faire, au fond ?
Dans chaque mot brille une flamme
Et qu’importe que l’on proclame
Le sacré ou le meurtri Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
A faire de mon mieux j’ai cherché
Ne pouvant sentir, j’ai touché
Je t’ai dit vrai : je n’suis pas venu tricher.
Tout est allé mal et pourtant
Je viens devant le Dieu du Chant
Sans rien d’autre à mes lèvres que Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia Alléluia
Now I've heard there was a secret chord That David played, and it pleased the Lord But you don't really care for music, do you? It goes like...
"Hallelujah", dans sa version complète, est un peu plus explicite, voire crue. S'il reste possible de comprendre le texte à divers niveaux, il semble tout à fait imaginable d'en rester à l'interprétation la plus directe et simple : les mots de l'ancien amant à celle qu'il venait visiter dans un "lieu de rencontre" où les pratiques relèvent plus du secret que du sacré. Je dois avouer que réaliser cette traduction a pour moi un peu démythifié cette chanson grandiose, qu'il faut absolument écouter chantée par Léonard Cohen (les reprises sont, pour certaines, magnifiques, mais dépouillent un peu la chanson de son mystère et de son ambiguïté...).
La Spiritualité et la Référence Biblique
Ouverture :
"Now I've heard there was a secret chord that David played, and it pleased the Lord."
Les paroles commencent par une référence directe au roi David de la Bible, qui jouait de la musique pour apaiser l'âme de Dieu. Cette ouverture pose immédiatement un ton de spiritualité et de mysticisme, suggérant que la musique elle-même peut être un moyen de se connecter au divin.
Résonance Émotionnelle :
"But you don't really care for music, do you?"
Cohen juxtapose l'appréciation divine de la musique avec l'indifférence humaine, créant un contraste entre le sacré et le profane. Cette ligne exprime une déconnexion émotionnelle et met en lumière la difficulté de trouver une résonance spirituelle dans un monde souvent indifférent.
La Lutte et la Résilience
Lutte Intérieure :
"It goes like this, the fourth, the fifth, the minor fall, the major lift."
Cette ligne décrit une progression musicale tout en symbolisant les hauts et les bas de la vie. Les termes "minor fall" et "major lift" représentent les moments de désespoir et de triomphe, reflétant la nature fluctuante de l'existence humaine.
Refrain :
"Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah."
Le refrain, avec sa répétition du mot "Hallelujah", qui signifie "loué soit Dieu", est à la fois un cri de désespoir et un chant de célébration. Cette dualité capture la complexité des émotions humaines face aux défis de la vie, où la gratitude et la douleur peuvent coexister.
L'Amour et la Perte
Amour Compliqué :
"Your faith was strong but you needed proof, you saw her bathing on the roof."
Les paroles font référence à l'histoire biblique de David et Bethsabée, symbolisant la tentation et la faiblesse humaine. La foi et la recherche de preuves illustrent la tension entre la conviction spirituelle et le désir humain. Cela reflète les complications et les luttes dans les relations amoureuses.
La Trahison et la Douleur :
"She tied you to a kitchen chair, she broke your throne, and she cut your hair."
Cette image puissante combine des éléments de soumission, de trahison et de perte de pouvoir. Elle fait allusion à l'histoire de Samson et Dalila, où Dalila trahit Samson en coupant ses cheveux, la source de sa force. Cette métaphore souligne la vulnérabilité et la douleur inhérentes aux relations amoureuses.
La Quête de Sens
Recherche Spirituelle :
"I've seen your flag on the marble arch, but love is not a victory march."
Les paroles expriment un désillusionnement avec les idéaux romantiques et spirituels. L'amour n'est pas une conquête triomphante mais un voyage ardu et complexe. Cette ligne invite à une réflexion sur la véritable nature de l'amour et de la foi, qui sont souvent remplis de défis et de sacrifices.
Reconnaissance des Faiblesses :
"It's a cold and it's a broken Hallelujah."
Cohen reconnaît la fragilité et l'imperfection de l'expression de la foi et de l'amour. Le "Hallelujah" est froid et brisé, symbolisant les moments de doute, de perte et de désespoir. Cette ligne capture la réalité brutale de la condition humaine, où la foi et l'amour sont souvent marqués par des épreuves.
L'Acceptation et la Réconciliation
Résilience :
"Maybe there's a God above, but all I've ever learned from love was how to shoot somebody who outdrew you."
Les paroles montrent une résilience face aux luttes et aux déceptions. L'expérience de l'amour, bien que souvent douloureuse, est aussi une source d'apprentissage et de croissance personnelle. Cette ligne reflète une acceptation des réalités du monde, tout en maintenant une quête continue de sens et de rédemption.
Paix Intérieure :
"And even though it all went wrong, I'll stand before the Lord of Song with nothing on my tongue but Hallelujah."
Cohen conclut avec une déclaration de paix et de soumission. Malgré toutes les erreurs et les échecs, il se présente devant Dieu avec une humble reconnaissance. Cette ligne souligne la réconciliation avec soi-même et avec le divin, montrant que même dans les moments les plus sombres, il y a toujours place pour la gratitude et l'espoir.
Résonance Émotionnelle et Universelle
"Hallelujah" de Leonard Cohen résonne profondément avec les auditeurs grâce à ses thèmes universels de lutte, de recherche de sens, d'amour et de rédemption. La chanson capture la complexité des émotions humaines et offre une réflexion poignante sur la condition humaine.
Avec sa mélodie envoûtante et ses paroles introspectives, "Hallelujah" invite les auditeurs à explorer leurs propres expériences de foi, d'amour et de lutte. La chanson rappelle que, malgré les défis et les moments de désespoir, il est possible de trouver de la beauté et du sens dans la résilience et la persévérance.
En fin de compte, "Hallelujah" de Leonard Cohen est une exploration profonde et émotive de la spiritualité et de l'amour, capturant la beauté et la complexité des émotions humaines face aux défis de la vie. La chanson reste un témoignage puissant de la capacité de l'esprit humain à trouver la rédemption et l'espoir dans les moments les plus sombres.
Hallelujah de Leonard Cohen : un hymne ambivalent
C'est une chanson triste et joyeuse, sacrée et profane. Hallelujah est un hymne étrange et ambivalent, une ode à la musique et à ses pouvoirs mystérieux.
C'est une chanson triste et joyeuse, sacrée et profane
https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/maxxi-classique/hallelujah-de-leonard-cohen-un-hymne-ambivalent-2060630
C'est une chanson triste et joyeuse, sacrée et profane. Hallelujah est un hymne étrange et ambivalent, une ode à la musique et à ses pouvoirs mystérieux.
« Il paraît qu’un accord mystérieux que jouait David plaisait à Dieu. Mais la musique ne t’intéresse pas, n’est-ce pas ? Ça fait comme ça : la quarte, la quinte, le mineur tombe, le majeur monte, Le roi perplexe composant Alléluia. »
A qui Leonard Cohen s’adresse-t-il quand il évoque cet épisode tiré de la Bible ? La première strophe d’Hallelujah fait référence à David, le roi musicien, mais le reste de la chanson s’éloigne de la religion. Au fur et à mesure, on comprend que Leonard Cohen évoque une femme qu’il a connue, qu’il a aimée et qu’il ne voit plus. C’est certainement à elle qu’il s’adresse depuis le début de la chanson. Dans certaines versions "live" de ce titre, il lui rappelle quelques moments intimes où ensemble ils profanaient le verbe sacré dans la joie. Sur une mélodie ascendante évoquant tout à la fois un regard porté avec espoir vers le ciel mais aussi la jouissance il déclame « Je me souviens, lorsque j’entrais en toi, de même la colombe sacrée, chacun de nos râles chantaient Alléluia. »
La musique suit le texte et comme lui, elle est aussi ambivalente. Alléluia, le seul mot du refrain est baigné d’accords mineurs qui lui donnent un caractère mélancolique. L’harmonie très simple pourrait être celle d’une banale chanson amoureuse et pourtant, le timbre de l’harmonium et le chœur de femmes nous font immanquablement penser à un chant gospel. Cet Alléluia est une sombre réjouissance ou une douce litanie, un chant méditatif assurément, qui nous touche au plus profond, tels les hymnes qu’un compositeur classique comme Edward Elgar dédiait jadis à Dieu.
Parmi les artistes qui ont repris le seul titre numéro 1 des ventes en France de Leonard Cohen, on ne compte pas seulement les cordes du Royal Philharmonic Orchestra. Il y a aussi Bob Dylan, Bon Jovi, Rufus Wainwright sans oublier John Cale et son enregistrement de 1991 qui inspire à un ange nommé Jeff Buckley sa propre reprise épurée et des accords plus mystérieux encore, joués à la guitare électrique.
Aujourd’hui il est fou de se dire que la maison de disque CBS avait dans un premier temps refusé de produire cette chanson, considérant que l’album Various Positions était mal mixé et trop intimiste. Il aura fallu qu’un petit label texan donne pour la première fois une chance à cette chanson, triste et joyeuse, sacrée et profane à la fois, pour que des années plus tard Jeff Buckley chante comme un rituel, en rappel de ses concerts, cette confession musicale qui fait comme ça : la quarte, la quinte, le mineur tombe, le majeur monte, Leonard Cohen composant Hallelujah.
Hallelujah de Leonard Cohen : l'histoire secrète d'un titre mythique
VIDÉOS - Avant de devenir un hymne universel psalmodié lors de nombreuses cérémonies, le titre Hallelujah, dont la première version paraît en 1984, a longtemps été ignoré du grand public. ...
https://www.lefigaro.fr/musique/2016/11/11/03006-20161111ARTFIG00094--hallelujah-de-leonard-cohen-l-histoire-secrete-d-un-titre-mythique.php
VIDÉOS - Avant de devenir un hymne universel psalmodié lors de nombreuses cérémonies, le titre Hallelujah, dont la première version paraît en 1984, a longtemps été ignoré du grand public. Retour sur la trajectoire extraordinaire de cette chanson.
Il s'agit sans doute de la prière profane la plus populaire de l'histoire de la musique.Tout commence à l'orée des années 80. Au moment d'entamer son septième album, Leonard Cohen traverse une crise artistique majeure. Le chanteur peine à se reconvertir et craint plus que tout d'apparaître aux yeux des fans comme désuet. Recent Songs, son album le plus classique, qui sort en 1979, ne marche pas. Cohen entre alors dans une période de remise en question qui le pousse à reconfigurer en profondeur son écriture.
C'est dans ce contexte tourmenté que l'artiste accouche dans la douleur de la première version du texte d'Hallelujah, en 1980. «J'ai rempli deux carnets de notes et je me souviens m'être retrouvé au Royalton Hotel de New York, en sous-vêtements sur la moquette, me cognant la tête sur le sol en me lamentant de ne pas pouvoir finir cette chanson», confiait-il aux journalistes l'interrogeant sur la genèse de son chef-d’oeuvre.
Un véritable sacerdoce pour l'auteur, qui avouera à Bob Dylan avoir pris deux ans pour composer cet hymne. Il faut dire qu'avant de retenir les cinq sublimes couplets de la version finale d'Hallelujah, Leonard Cohen en aurait écrit pas moins de... 80.
Un texte érotique devenu chant de Noël
Leur examen détaillé confirme la dimension follement sexuelle d'un texte devenu pourtant l'un de nos chants de noël préféré... Au-delà de l'incantation mystique suggérée par le titre, les références bibliques dont le chanteur parsème son texte composent en réalité une ode érotique à l'amour charnel. Une gentille sournoiserie de la part de l' impénitent Cohen pour qui la sexualité reste liée à l'obsession du péché originel...
Comme le relevait dès 2005 le journaliste du Sunday Times Bryan Appleyard, dont les propos sont rapportés par le magazine Les Inrocks , Hallelujah est avant tout le texte de la faiblesse humaine vis-à-vis de la chair. Une dimension certainement demeurée inaperçue du studio Dreamworks, qui choisira de faire du titre la BO du dessin animé Shrek...
Les nombreux indices disséminés dans le texte confirment pourtant cette interpétation pour le moins sulfureuse. Le choix des références, d'abord. Il y a David, le roi de l'Ancien Testament, amoureux de la belle Bethsabée, et puis la sublime tentatrice Dalila, qui fait son apparition dès le deuxième couplet de la chanson.
Dans la louange au seigneur adressée par Leonard Cohen à Dieu, de nombreux commentateurs perçoivent ainsi une apologie détournée de l'orgasme... «And from your lips she drew the Hallelujah/Et de tes lèvres elle a tiré l'Hallelujah...» Une interprétation jamais démentie par le chanteur canadien et confirmée par la reprise qu'en fera John Cale quelques années plus tard. Reprenant certains des couplets abandonnés par Leonard Cohen, l'ex membre des Velvet Underground livre une version enrichie de l'hymne dont la connotation nettement plus sexuelle ne peut cette fois être contestée...
Un pari gagnant pour Leonard Cohen puisque cette première reprise permet enfin au titre d'accéder à la notoriété. Jeff Buckley renchérit dans l'érotisme avec son interprétation désormais mythique d'Halleluyah, auquel le jeune artiste apporte en 1994 sa sensualité démoniaque et sa mélancolie absolue.
Le début de la gloire pour un titre qui sera désormais décliné à l'infini dans les télé-crochets musicaux tels qu'X-factor, transformé en sonnerie de téléphone ou parachuté dans des séries à succès (The OC, The West Wing). On dénombre entre 180 et 200 reprises du titre, qui aurait été le plus téléchargé en 2004... Depuis Jeff Buckley, la reprise la plus touchante est certainement celle de Rufus Wainwright, beau-fils de Leonard Cohen, qui livre de sa voix rauque et éraflée une interprétation lancinante du titre pour la bande-originale de Shreck. Un beau clin d'oeil familial qui permet, en 2001, d'associer de nouveau l'artiste à une chanson née dans la douleur et dont il aura très tôt été dépossédé.
"Hallelujah", quand Jeff Buckley reprend Leonard Cohen
"Hallelujah", c'est l'histoire d'une chanson devenue mythique. Écrite par Leonard Cohen et passée inaperçue à sa sortie en 1984, la chanson devient un tube, dix ans après, quand Jeff Buckley l...
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/pop-co/hallelujah-par-la-grace-de-jeff-buckley-9685878
"Hallelujah", c'est l'histoire d'une chanson devenue mythique. Écrite par Leonard Cohen et passée inaperçue à sa sortie en 1984, la chanson devient un tube, dix ans après, quand Jeff Buckley la reprend dans son album "Grace".
Hallelujah par Jeff Buckley, c’est un moment de recueillement de l’année 1994. Un tube lié à la ferveur de nos adolescences, alors que le mot qui scande cette chanson, est Hallelujah, soit « Louez le Seigneur », en hébreu. Mais avec la magie de la pop, les références bibliques de la chanson peuvent passer inaperçues.
Cette chanson est liée à des interprètes différents selon l’âge du capitaine que vous êtes.
Si vous avez autour de la vingtaine ou moins, c’est la chanson du dessin animé Shrek, quand l’ogre vert erre le cœur brisé dans la forêt. Pour d’autres, c’est Jeff Buckley… et pour d’autres encore, c’est Léonard Cohen.
Cohen a livré cette chanson en 1984 sur l’album Various Positions. L’écriture lui a pris quatre ans de sa vie et il confie :
Je n’imaginais pas à quel point la tâche serait ardue jusqu’à ce que je me retrouve rampant en slip dans une chambre délabrée à New York, incapable de terminer un vers.
Cette époque – là est aussi celle où Léonard achète ses premiers synthés. A ces arrangements ampoulés et un peu datés, la version de Jeff Buckley oppose 7 minutes d’un homme seul à la guitare.
En 1984, Hallelujah est la chanson d’un homme de 50 ans qui se décrit en roi déchu. Et le titre est passé inaperçu. Dix ans plus tard, Jeff Buckley l’inscrit dans la bande son des années 90 et utilise le morceau pour évoquer l’orgasme. Parce que si Hallelujah, a les atours d’une prière, dans la version que Buckley interprète, un homme y fait l’amour à une femme et leur souffle est un Hallelujah. Les filles, comme les garçons, se pâment devant Jeff Buckley, 27 ans.
Le 11 Février 1995, il chante Hallelujah sur la scène du Bataclan et le concert fait désormais partie de l’histoire de cette salle.
Jeff Buckley s’est noyé dans les eaux du Mississippi le 29 Mai 97. Il avait 30 ans.
" Hallelujah " est sans doute le morceau le plus connu du poète et auteur-compositeur-interprète Leonard Cohen. Considérée par plusieurs comme l'une des...
https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/hallelujah