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Articles récents

Sixto Diaz Rodriguez

12 Décembre 2024 , Rédigé par grossel Publié dans #pour toujours

Sixto Diaz Rodriguez
pour évoquer le regard caméra de Monika, j'avais choisi la chanson de Rodriguez, Crucify your mind
ce matin, 28 novembre 2024, recherches sur Sixto Diaz Rodriguez, dont je ne savais rien ; décédé le 9 août 2023 à 81 ans, légende en Australie et Afrique du Sud, à son insu, pendant plus de vingt ans, redécouvert quarante ans après grâce au documentaire Sugar man qui remporta l'Oscar du meilleur documentaire en 2012, réalisé par Malik Bendjelloun, dont c'est le seul film, et qui se suicida en 2013


Chansons de Sixto Diaz Rodriguez

Sugar man, won't you hurry Sugar man, voudrais-tu te dépêcher
Sugar man, won't you hurry Sugar man, voudrais-tu te dépêcher 'Cos I'm tired of these scenes Car je suis fatigué de ces histoires For a blue coin won't you bring back Pour une pilule bleue, ne veux tu pas ramener All those colours to my dreams? Toutes ces couleurs à mes rêves?
Silver magic ships you carry Toi, le bateau magique et argenté tu transportes Jumpers, coke, sweet Mary Jane Drogue, cocaïne et cette chère Marijuana
Sugar man met a false friend Sugar man, j'ai rencontré un faux ami On a lonely dusty road Sur une route poussiéreuse et isolée Lost my heart when I found it J'ai perdu mon cœur, quand je l'ai retrouvé It had turned to dead black coal Il s'était transformé en charbon noir inanimé
Silver magic ships you carry Toi le bateau magique argenté, tu transportes Jumpers, coke, sweet Mary Jane Drogue, cocaïne et cette chère Marijuana

Sugar man you're the answer Sugar man, tu es la réponse That makes my questions disappear Qui fait disparaître mes questions Sugar man 'cos I'm weary Sugar man, car je suis las Of those double games I hear De ces double-jeux dont j’entends parler
Sugar man, sugar man, sugar man, sugar man Sugar man, sugar man, sugar man
Sugar man, won't you hurry Sugar man, voudrais-tu te dépêcher 'Cos I'm tired of these scenes Car je suis fatigué de ces histoires For a blue coin won't you bring back Pour une pilule bleue, ne veux tu pas ramener All those colours to my dreams? Toutes ces couleurs à mes rêves?
Silver magic ships you carry Toi, le bateau magique et argenté tu transportes Jumpers, coke, sweet Mary Jane Drogue, cocaïne et cette chère Marijuana
Sugar man met a false friend Sugar man, j'ai rencontré un faux ami On a lonely dusty road Sur une route poussiéreuse et isolée Lost my heart when I found it J'ai perdu mon cœur, quand je l'ai retrouvé It had turned to dead black coal Il s'était transformé en charbon noir inanimé
Silver magic ships you carry Toi le bateau magique argenté, tu transportes Jumpers, coke, sweet Mary Jane Drogue, cocaïne et cette chère Marijuana
Sugar man you're the answer Sugar man, tu es la réponse That makes my questions disappear Qui fait disparaître mes questions


Crucify your mind Crucifie ton esprit
Was it a huntsman or a player Était-ce un chasseur ou un joueur That made you pay the cost Qui t'a fait payer le prix fort That now assumes relaxed positions Qui prend maintenant des positions confortables And prostitutes your loss? Et prostitue ta perte ? Were you tortured by your own thirst As-tu été torturée par ta propre soif In those pleasures that you seek Dans ces plaisirs que tu recherches That made you Tom the curious Qui a fait de toi Tom le curieux That makes you James the weak? Qui fait de toi James le fragile ?
And you claim you got something going Et tu prétends que tu as quelque chose à venir Something you call unique Quelque chose que tu dis unique But I've seen your self-pity showing Mais j'ai vu ton propre apitoiement As the tears rolled down your cheeks Alors que les larmes coulaient sur tes joues
Soon you know I'll leave you Tu sais que je te quitterai bientôt And I'll never look behind Et je ne regarderai jamais derrière 'Cos I was born for the purpose Parce que je suis né dans le but That crucifies your mind De crucifier ton esprit So con, convince your mirror Alors convaincs ton miroir As you've always done before Comme tu l'as toujours fait Giving substance to shadows Donnant de la substance aux ombres Giving substance ever more Donnant de la substance toujours plus
And you assume you got something to offer Et tu crois que tu as quelque chose à offrir Secrets shiny and new De nouveaux secrets brillants But how much of you is repetition Mais quelle part de toi est répétition That you didn't whisper to him too Que tu ne lui as pas aussi chuchoté

 

 

I wonder how many times you've been had Je me demande combien de fois tu t'es fait avoir
I wonder how many times you've been had Je me demande combien de fois tu t'es fait avoir And I wonder how many plans have gone bad Et je me demande combien de projets ont mal tourné I wonder how many times you had sex Je me demande combien de fois tu as eu des relations sexuelles I wonder do you know who'll be next Je me demande si tu sais qui sera la prochaine I wonder, l wonder, wonder I do Je me demande, je me demande, je me demande
I wonder about the love you can't find Je me pose des questions sur l'amour que tu ne peux trouver And I wonder about the loneliness that's mine Et je m'interroge sur la solitude qui est mienne I wonder how much going have you got Je me demande combien de chemin tu as parcouru And I wonder about your friends that are not Et je me questionne sur tes amis qui ne le sont pas I wonder I wonder I wonder I do Je me demande, je me demande, je me demande
I wonder about the tears in children's eyes Je m'interroge sur les larmes dans les yeux des enfants And I wonder about the soldier that dies Et je me pose des questions sur les soldats qui meurent I wonder will this hatred ever end Je me demande si cette haine finira un jour I wonder and worry my friend Je me questionne et m'inquiète mon ami I wonder I wonder wonder don't you? Je me demande, je me demande, je me demande, pas toi?
I wonder how many times you been had Je me demande combien de fois tu t'es fait avoir And I wonder how many dreams have gone bad Et je me demande combien de rêves ont mal tourné I wonder how many times you've had sex Je me demande combien de fois tu as eu des relations sexuelles I wonder do you know who'll be next Je me demande si tu sais qui sera la prochaine I wonder l wonder wonder I do Je me demande, je me demande, je me demande

Rich Folks Hoax La mascarade des riches
The moon is hanging in the purple sky La lune est suspendue dans le ciel violet The baby's sleeping while its mother sighs Le bébé dort pendant que sa mère soupire Talking 'bout the rich folks Parlant des gens riches Rich folks have the same jokes Les gens riches ont les mêmes blagues And they park in basic places Et ils se garent aux endroits habituels
The priest is preaching from a shallow grave Le prêtre prêche depuis une tombe peu profonde He counts his money, then he paints you saved Il compte son argent, puis il vous annonce sauvé Talking to the young folks Parlant des jeunes gens Young folks share the same jokes Les jeunes gens ont les mêmes blagues But they meet in older places Mais ils se rencontrent dans des endroits plus vieux

So don't tell me about your success Donc ne me parle pas de ton succès Nor your recipes for my happiness Ni de tes recettes pour mon bonheur Smoke in bed Fumée au lit I never could digest Que je ne pourrais jamais digérer Those illusions you claim to have going Ces illusions que tu prétends avoir fait disparaître
The sun is shining, as it's always done Le soleil brille, comme il l'a toujours fait Coffin dust is the fate of everyone La poussière de cercueil est le destin de tout le monde Talking 'bout the rich folks Parlant des gens riches The poor create the rich hoax Les pauvres créent la mascarade des riches And only late breast-fed fools believe it. Et seulement les idiots y croient
So don't tell me about your success Donc ne me parle pas de ton succès Nor your recipes for my happiness Ni de tes recettes pour mon bonheur Smoke in bed Fumée au lit I never could digest Que je ne pourrais jamais digérer Those illusions you claim to have going Ces illusions que tu prétends avoir fait disparaître


I think of you Je pense à toi
Just a song we shared, I'll hear Juste une chanson que vous avions partagé, que j'entends Brings memories back when you were here Me rappelle les souvenirs de quand tu étais là Of your smile, your easy laughter De ton sourire, de ton rire facile Of your kiss, those moments after De tes baisers, ces moments après I think of you, Je pense à toi, and think of you et pense à toi and think of you. et pense à toi.
Of the dreams we dreamt together De nos rêves que nous avons rêvés ensemble Of the love we vowed would never De l'amour que nous avons juré ne jamais Melt like snowflakes in the sun Fondre comme des flocons de neige au soleil My days now end as they begun Mes jours désormais finissent comme ils commencent With thoughts of you, Avec des pensées de toi and I think of you et je pense à toi and think of you. et je pense à toi.
Down the streets I walked with you Dans les rues que j'ai parcourues avec toi Seeing others doing things we do Voyant les autres faisant les choses que nous avons faites Now these thoughts are haunting me Désormais ces pensées me hantent Of how complete I used to be De combien j'étais complet And in these times that we're apart Et dans ces moments où nous sommes séparés I'll hear this song that breaks my heart J'entends cette chanson qui brise mon coeur And think of you Et pense à toi And I think of you Et pense à toi And think of you Et pense à toi and think of you et pense à toi And I do Et je le fais


Sandrevan Lullaby - Lifestyles Berceuse de Sandrevan - Modes de vie
The generals hate holidays Les généraux détestent les vacances Others shoot up to chase the sun blues away D'autres s'élancent pour chasser le blues du soleil Another store front church is open Une autre église de façade est ouverte Sea of neon lights, a boxer his shadow fights Une mer de néons lumineux, un boxeur se bat avec son ombre Soldier tired and sailor broken Soldat fatigué et marin brisé Winter's asleep at my window L'hiver est endormi à ma fenêtre Cold wind waits at my door Le vent froid attend à ma porte(/o) She asks me up to her place Elle me demande de monter chez elle But I won't be down anymore Mais je n'en n'aurais plus l'envie

Judges with metermaid hearts Les juges aux coeurs de sirènes Order super market justice starts La justice aux ordres des supermarchés Frozen children inner city Les enfants gelés du centre-ville Walkers in the paper rain Les marcheurs sous la pluie de papier Waiting for those knights that never came Attendant ces chevaliers qui ne sont jamais venus The hi-jacked trying so hard to be pretty L'homme détourné tentant tant bien que mal d'être beau
Night rains tap at my window La pluie nocturne tape à ma fenêtre Winds of my thoughts passing by Les vents de mes pensées passent She laughed when I tried to tell her Elle a ri quand j'ai essayé de lui dire Hello only ends in goodbye Les Bonjour ne se terminent qu'en Au Revoir
America gains another pound L'Amérique gagne une autre livre Only time will bring some people around Seul le temps permettra à certains de changer d'avis Idols and flags are slowly melting Les idoles et drapeaux fondent lentement Another shower of rice Une autre pluie de riz To pair it for some will suffice Pour certains il suffit de l'associer The mouthful asks for second helpings La bouche demande une seconde aide
Moonshine pours through my window La lumière de la lune coule à travers ma fenêtre The night puts it's laughter away La nuit met ses rires de côté Clouds that pierce the illusion Des nuages qui percent l'illusion That tomorrow would be as yesterday Que demain sera comme hier


Cause
Cause I lost my job two weeks before Christmas And I talked to Jesus at the sewer And the Pope said it was none of his God-damned business While the rain drank champagne Parce que j'ai perdu mon travail deux semaines avant Noël Et j'ai parlé à Jésus par l'égout Et le Pape a dit que je cela ne le regardait pas Pendant que la pluie buvait du champagne
My Estonian Archangel came and got me wasted Cause the sweetest kiss I ever got is the one I've never tasted Oh but they'll take their bonus pay to Molly McDonald, Neon ladies, beauty is that which obeys, is bought or borrowed Mon archange estonien est venu et m'a fait perdre la tête Parce que le baiser le plus doux que j'ai jamais eu est celui que je n'ai jamais goûté Oh mais ils donneront leur prime à Molly McDonald, Femmes néons, la beauté est celle qui obéit, s'achète ou s'emprunte
Cause my heart's become a crooked hotel full of rumours But it's I who pays the rent for these fingered-face out-of-tuners And I make 16 solid half hour friendships every evening Parce que mon cœur est devenu un hôtel tordu plein de rumeurs Mais c'est moi qui paie le loyer pour ces talents vertueux désaccordés Et je me fais 16 amitiés solides d'une demi-heure tous les soirs

Cause your queen of hearts who is half a stone And likes to laugh alone is always threatening you with leaving Oh but they play those token games on Willy Thompson And give a medal to replace the son of Mrs. Annie Johnson Parce que ta reine de cœur qui est à demi pierre Et celui qui aime rire tout seul est toujours en train de te menacer de partir Oh, mais ils jouent à ces jeux symboliques sur Willy Thompson Et donner une médaille pour remplacer le fils de Mme Annie Johnson
Cause they told me everybody's got to pay their dues And I explained that I had overpaid them So overdued I went to the company store And the clerk there said that they had just been invaded So I set sail in a teardrop and escaped beneath the doorsill Parce qu'ils m'ont dit que tout le monde doit payer son dû Et j'ai expliqué que je les avais surpayés J'ai tellement exagéré que je suis allé au magasin de la compagnie Et le greffier a dit qu'ils venaient d'être envahis Alors j'ai mis les voiles dans une larme et je me suis échappé sous le seuil de la porte
Cause the smell of her perfume echoes in my head still Cause I see my people trying to drown the sun In weekends of whiskey sours Cause how many times can you wake up in this comic book and plant flowers? Parce que l'odeur de son parfum résonne encore dans ma tête Parce que je vois mon peuple essayer de noyer le soleil Dans des week-ends submergé de Whisky Parce que combien de fois peux-tu te réveiller dans cette BD et planter des fleurs ?

 

anglais
Paroles originales
Like Janis
And you measure for wealth by the things you can hold.
And you measure for love by the sweet things you're told.
And you live in the past or a dream that you're in.
And your selfishness is your cardinal sin.
 
And you want to be held with highest regard.
It delights you so much, if he's trying so hard.
And you try to conceal your ordinary way
with a smile or a shrug or some stolen cliché.
 
But don't you understand, and don't you look about,
I'm trying to take nothing from you.
So why should you act so put out for me?
 
'Cause emotionally you're the same basic trip,
and you know that I know of the times that you slip.
So don't try to impress me, you're just pins and paint.
And don't try to charm me with things that you ain't.
 
And don't try to enchant me with your manner of dress,
'cause a monkey in silk is a monkey no less.
So measure for measure, reflect on my said,
and when I won't see you, then measure it dead.
 
'Cause don't you understand, and don't you look about,
I'm trying to take nothing from you.
So why should you act so put out,
and sit there in wonder and doubt, for me ?


français
Traduction
Comme Janis
Et tu mesures la richesse à ce que tu peux saisir.
Et tu mesures l'amour aux flatteries qu'on t'adresse.
Et tu vis dans le passé, ou le rêve où tu te trouves.
Et ton égoisme est ton péché capital.
 
Et tu veux être tenue en la plus haute estime.
Tu aimes vraiment trop ça, quand il rame pour toi.
Et tu essayes de cacher ta médiocrité d'un sourire,
d'un haussement d'épaule, de clichés volés.
 
Mais comprends-le, regarde autour de toi,
je ne veux rien te prendre.
Alors pourquoi me jouer la comédie de la contrariété ?
 
Parce que côté émotion tu es toujours la même rengaine,
et tu sais que je les connais, ces moments où tu dérapes.
Ne me prends pas de haut, sans tes jambes et ton maquillage tu n'es rien.
Et n'essaye pas de m'avoir avec ce que tu n'es pas.

Et n'essaye pas de m'embobiner avec tes jolies robes,
un singe reste un singe, même dans du satin.
c'est comme du Shakespeare1, pèse bien mes paroles,
quand je ne te verrai plus notre histoire sera morte.

Mais comprends-le, regarde autour de toi,
je ne veux rien te voler.
Alors pourquoi prendre l'air contrariée,
pourquoi tant de questions et de doutes, juste pour moi ?

jeu de mot sur "measure". Le reste de la phrase est une allusion à un dialogue de la pièce "Measure for mesure" de Shakespeare


Embarque sur ma musique
Est-ce qu'un refrain doux-amer
t'a déjà donné la fièvre ?
Est-ce que tu as déjà embrassé le soleil,
marché entre les gouttes ?

Alors embarque donc sur ma musique
et mes chansons te libèreront.
Alors grimpe donc sur ma musique
et puis saute dans le vide avec moi.

Il y avait cette fille qui s'appelait Noël1,
elle buvait de l'or2, je te l'ai déjà dit ?
Elle n'était pas dure à attraper,
mais plutôt dure à tenir

Alors embarque donc sur ma musique
et mes chansons te libèreront.
Alors grimpe donc sur ma musique
et puis saute dans le vide avec moi.
Tu as déjà erré dans les ténèbres,
l'esprit jamais en paix ?
Quand tu te réveillais après minuit
dans les ruines de tes illusions3.

Alors embarque donc sur ma musique
et mes chansons te libèreront.
Alors grimpe donc sur ma musique
et puis saute dans le vide avec moi.

1. Il y a une chanson "My name is Christmas Carol" (jeu de mot entre "Carol" le prénom et le chant) interprétée entre autres par Ewing Skip en 1995. Peut-être une allusion à une version des années 70?
2. je ne vois pas trop l'allusion. Au moyen âge l'or était considéré comme un élixir de vie. Les dames nobles en buvaient, ce qui n'arrangeait pas vraiment leur santé d’ailleurs
3. lit. "tu réalisais que tes cygnes s'étaient changés en oies". "all swans are geeses" s'emploie pour parler du fait d'idéaliser des gens ou des situations


Ce n'est pas une chanson, c'est une explosion (coup de gueule)

ou le blues de notre Société
Le maire cache le taux de criminalité,
la femme du conseil hésite,
le public devient furieux, mais oublie la date du vote,
l'homme de la météo qui se plaint, avait prévu du soleil, mais il pleut.
Tout le monde est en train de protester, le petit ami continue d'insinuer, que tu n'es pas comme les autres.
 
Les poubelles ne sont pas collectés, les femmes ne sont pas protégées.
Les politiciens utilisent, le peuple qui est abusé.
La mafia devient de plus en plus grande, comme la pollution dans la rivière.
Et tu me dis que c'est là qu'on vit.

Je me réveille ce matin avec une douleur dans ma tête,
J'ai éparpillé mes vêtements et je suis tombé du lit,
j'ai ouvert la fenêtre pour écouter les nouvelles,
mais tout ce que j'ai entendu , c'est le Blues de notre Société.

 
Les ventes d'armes explosent, les femmes au foyer trouvent la vie ennuyeuse.
Le divorce est la seule issue, fumer donne le cancer.
Ce système va tomber bientôt, sur une air de jeune énervé,
et c'est un fait réel et concret.

Le pape taxe le peuple, la liberté vient des impôts.
Les adolescentes sont coincées, buvant au feu rouge.
Mettent des mini-jupes pour flirter, je ne peux pas m'arrêter donc je suis blessé.
La vieille fille vend son vieux coffre sans espoir(jeu de mots coffre/poitrine).

L'adultère se joue dans la cuisine, les flics sectaires (racistes) ce n'est pas une fiction.
Le petit mec se fait enfler, les fils et l'argent enrôlés.
vivant d'une pièce à l'heure, nouvelle guerre dans le 'Far East' (Est de l'Asie) .
Peux-tu passer le test de Rorschach ? (test d'évaluation psy)

C'est un bordel (histoire sans fin), c'est une estimation éclairée.
Bien, franchement, je ne pourrais pas m'en ficher moins.


Je m’échapperai.     I’ll Slip Away
Et j’oublierai la fille qui disait non
Ensuite je dirai à qui je veux ou je vais
Et j’oublierai tout tes mensonges et tes tromperies
Et tes tentatives pour le faire discrètement

Peut être aujourd’hui,
Je m’échapperai
 
Et tu peux garder tes symboles de réussite
Ensuite je poursuivrai mon propre bonheur
Et tu peux garder tes souvenirs et ta routine
Ensuite j’irai réparer mes rêves brisés

Peut être aujourd’hui,
Je m’échapperai
 
Parce que tu étais sur moi depuis trop longtemps
Et depuis trop longtemps tu étais ma priorité
Maintenant je suis fatigué de mentir et réessayer me rend malade
Parce que j’ai oublié qui j’étais réellement
Et je ne choisis pas d’être comme eux

Et si cela t’ennuies et que tu te sens seule
Ou que tu exprimes ton désagrément
Je me fous que tu ai tort ou raison
Je m’en fous parce que tu verras, je serai parti

Peut être aujourd’hui,
Je m’échapperai
 
Peut être aujourd’hui,
Peut être aujourd’hui,
Peut être aujourd’hui,
Je m’échapperai


Sixto Rodriguez était moins l’homme d’un succès, celui du film, que l’artisan de multiples échecs, devenus petites pierres d’un immense édifice social, politique et humaniste. C’est ça, une chanson pop : un petit rien qui deviendra, sans que qui que ce soit n’ait son mot à dire, sans logique et sans évidence, un immense tout. Peut-être.

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Hallelujah Leonard Cohen

12 Décembre 2024 , Rédigé par grossel Publié dans #pour toujours

Leonard Cohen
Hallelujah


Now I've heard there was a secret chord J'ai entendu dire qu'il y avait un accord secret That David played, and it pleased the Lord Que David* jouait et ça plaisait au Seigneur But you don't really care for music, do you ? Mais tu ne t'intéresses pas vraiment à la musique, n'est-ce pas ? It goes like this Ça fait comme ça, The fourth, the fifth La quarte, la quinte The minor fall, the major lift L'accord mineur tombe et le majeur monte The baffled king composing Hallelujah Le roi perplexe composant Alléluia
Hallelujah...
Your faith was strong but you needed aproof Ta foi était forte mais tu avais besoin d'une preuve You saw her bathing on the roof Tu l'as vue se baigner sur le toit Her beauty and the moonlight overthrew you Sa beauté et le clair de lune t'ont renversé She tied you Elle t'a attaché To a kitchen chair À une chaise de cuisine She broke your throne, and she cut your hair Elle a brisé ton trône, et t'a coupé les cheveux And from your lips she drew the Hallelujah Et de tes lèvres elle a tiré l'Alléluia
Hallelujah...

You say I took the name in vain Tu dis que j'utilise le Nom* en vain I don't even know the name Mais je ne connais même pas le Nom But if I did, well really, what's it to you ? Mais si je le faisais, bon vraiment, qu'est-ce que ça peut te faire ? There's a blaze of light Il y a un éclat de lumière In every word Dans chaque mot It doesn't matter which you heard Qu'importe celui que tu as entendu The holy or the broken Hallelujah Le saint Alléluia ou celui écorché
Hallelujah...
I did my best, it wasn't much J'ai fait de mon mieux, ce n'était pas beaucoup I couldn't feel, so I tried to touch Je ne pouvais pas sentir, alors j'ai essayé d'effleurer I've told the truth, I didn't come to fool you J'ai dit la vérité, je ne suis pas venu pour te duper And even though Et bien que It all went wrong Tout ait mal tourné I'll stand before the Lord of Song Je me tiendrai devant le seigneur de la chanson With nothing on my tongue but Hallelujah Avec rien d'autre à mes lèvres qu'Alléluia
Hallelujah...
__________

Leonard Cohen a écrit 15 versions de cette chanson, parlant de religion de foi en général ou encore de sexe

Celle-ci est la première enregistrée (enfin il semble) Si vous voulez voir d'autres versions allez sur ce lien qui vous montrera la version la plus connue de nos jours interprété par Rufus Wrainwright ( Hallelujah) les paroles sont néanmoins toujours celles L. Cohen.
Hallelujah* (Alléluia) : mot hébraïque signifiant "Louez Jéhovah" (un des nom de Dieu) il est prononcé pour exprimer l'allégresse des fidèles (Halle lu : louez le; Jah : Jehovah)
Et de tes lèvres elle a tiré l'Alléluia* : c'est une métaphore sexuelle qui évoque le soupir des amants
Le Nom : Jéhovah (dieu) qui d’après les 10 commandements ne doit pas être utilisé

Hallelujah (Alleluia)
I've heard there was a secret chord J'ai entendu dire qu'il y avait un accord secret That David played and it pleased the Lord Que David jouait et cela plaisait au Seigneur But you don't really care for music, do you ? Mais tu ne t'interresses pas vraiment à la musique, n'est-ce pas ? It goes like this, the fourth the fifth Ça faisait ainsi, le quatrième et le cinquième The minor fall and the major lift Le mineur descend et le majeur monte The baffled king composing Hallelujah Le roi déconcerté composant Alleluia
(Chorus) (Refrain) Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah Alleluia, Alleluia, Alleluia, Alleluia
Your faith was strong but you needed proof Ta foi était forte mais tu avais besoin de preuves You saw her bathing on the roof Tu l'as vue se baigner sur le toit Her beauty and the moonlight overthrew you Sa beauté et la lumière de la lune t'ont renversé She tied you to a kitchen chair Elle t'a attaché à une chaise de cuisine She broke your throne, she cut your hair Elle a brisé ton trône, et t'a coupé les cheveux And from your lips she drew the Hallelujah Et de tes lèvres elle a dessiné l'Alleluia

(Chorus) (Refrain) Maybe I have been here before Peut-être que je suis passé par là I know this room, I've walked this floor Je connais cette pièce, j'ai marché sur ce plancher I use to live alone before I knew you J'avais l'habitude de vivre seul avant de te connaître I've seen your flag on the marble arch J'ai vu ton drapeau sur l'arc (de triomphe) de marbre Love is not a victory march L'amour n'est pas une marche victorieuse It's a cold and it's a broken Hallelujah C'est un Alleluia froid et brisé
(Chorus) (Refrain)
There was a time you let me know Il fut un temps, tu me laissais savoir What's really going on below Ce qui se passait vraiment en dessous But now you never show it to me, do you ? Mais maintenant tu ne me le montres plus, n'est-ce pas ? And remember when I moved in you Et souviens toi quand j'ai emmenagé chez toi.     bougé en toi And the holy dove was moving too Et que la sainte colombe bougeait aussi And every breath we drew was Hallelujah Et chacune de nos respirations était un Alleluia
(Chorus) (Refrain)
Maybe there's a God above Peut-être qu'il y a un Dieu en haut And all I ever learned from love Et tout ce que j'ai appris de l'amour Was how to shoot at someone who outdrew you Etait comment blesser l'autre avant qu'il ne le fasse (comment tirer sur quelqu'un qui te renverse) And it's not a cry you can hear at night Et ce n'est pas un sanglot que tu peux entendre la nuit It's not somebody who's seen the light Ce n'est pas quelqu'un qui a vu la lumière It's a cold and it's a broken Hallelujah C'est un Alleluia froid et brisé
(Chorus) (X2) (Refrain) (X2)


Paroles de la chanson Hallelujah
(Traduction)
par Léonard Cohen
Il paraît qu’un accord mystérieux
Que jouait David plaisait à Dieu
Mais la musique ne t’intéresse pas, n’est-ce pas ?
Ça fait comme ça :
La quarte, la quinte,
Le mineur tombe, le majeur monte,
Le roi surpris composant Alléluia

Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia

Tu voulais des preuves malgré ta foi.
Quand elle se baigna sur le toit
Sa beauté au clair de lune te subjugua
A un tabouret elle te lia

Ton trône brisa, tes cheveux coupa,
Et de tes lèvres tira cet Alléluia

Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia

Je suis déjà venu m’étendre
Et j’ai marché dans cette chambre.
Car je vivais seul avant de te connaître.
Sur le porche j’ai vu ton fanal.
L’amour n’est pas marche triomphale.
C’est un froid et c’est un meurtri Alléluia

Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia

Jadis, tu ne me cachais pas
Ce qui se passe ici en bas,

Mais maintenant ce n’est plus le cas, n’est-ce pas ?
Souviens toi, lorsqu’en toi j’entrais
De même la colombe sacrée
Chacun de nos râles était Alléluia

Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia

Bien, il y a peut-être un dieu là-haut
Mais tout ce que j'ai appris de l'amour
Était comment tuer quelqu'un qui t'as surpassé
Ce ne sont pas des pleurs que tu entends la nuit
Ce n'est pas quelqu'un qui a vu la lumière
C'est un alléluia froid et brisé

Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia


Tu dis qu'en vain j’ai pris le nom
Mais je ne connais pas le nom
Et puis, qu’est-ce que ça peut te faire, au fond ?
Dans chaque mot brille une flamme
Et qu’importe que l’on proclame
Le sacré ou le meurtri Alléluia

Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia

A faire de mon mieux j’ai cherché
Ne pouvant sentir, j’ai touché
Je t’ai dit vrai : je n’suis pas venu tricher.
Tout est allé mal et pourtant
Je viens devant le Dieu du Chant

Sans rien d’autre à mes lèvres que Alléluia

Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia
Alléluia, Alléluia Alléluia

 

Hallelujah Leonard Cohen

La Spiritualité et la Référence Biblique
Ouverture :
"Now I've heard there was a secret chord that David played, and it pleased the Lord."
Les paroles commencent par une référence directe au roi David de la Bible, qui jouait de la musique pour apaiser l'âme de Dieu. Cette ouverture pose immédiatement un ton de spiritualité et de mysticisme, suggérant que la musique elle-même peut être un moyen de se connecter au divin.
Résonance Émotionnelle :
"But you don't really care for music, do you?"
Cohen juxtapose l'appréciation divine de la musique avec l'indifférence humaine, créant un contraste entre le sacré et le profane. Cette ligne exprime une déconnexion émotionnelle et met en lumière la difficulté de trouver une résonance spirituelle dans un monde souvent indifférent.
La Lutte et la Résilience
Lutte Intérieure :

"It goes like this, the fourth, the fifth, the minor fall, the major lift."
Cette ligne décrit une progression musicale tout en symbolisant les hauts et les bas de la vie. Les termes "minor fall" et "major lift" représentent les moments de désespoir et de triomphe, reflétant la nature fluctuante de l'existence humaine.
Refrain :
"Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah."
Le refrain, avec sa répétition du mot "Hallelujah", qui signifie "loué soit Dieu", est à la fois un cri de désespoir et un chant de célébration. Cette dualité capture la complexité des émotions humaines face aux défis de la vie, où la gratitude et la douleur peuvent coexister.
L'Amour et la Perte
Amour Compliqué :

"Your faith was strong but you needed proof, you saw her bathing on the roof."
Les paroles font référence à l'histoire biblique de David et Bethsabée, symbolisant la tentation et la faiblesse humaine. La foi et la recherche de preuves illustrent la tension entre la conviction spirituelle et le désir humain. Cela reflète les complications et les luttes dans les relations amoureuses.
La Trahison et la Douleur :
"She tied you to a kitchen chair, she broke your throne, and she cut your hair."
Cette image puissante combine des éléments de soumission, de trahison et de perte de pouvoir. Elle fait allusion à l'histoire de Samson et Dalila, où Dalila trahit Samson en coupant ses cheveux, la source de sa force. Cette métaphore souligne la vulnérabilité et la douleur inhérentes aux relations amoureuses.
La Quête de Sens
Recherche Spirituelle :

"I've seen your flag on the marble arch, but love is not a victory march."
Les paroles expriment un désillusionnement avec les idéaux romantiques et spirituels. L'amour n'est pas une conquête triomphante mais un voyage ardu et complexe. Cette ligne invite à une réflexion sur la véritable nature de l'amour et de la foi, qui sont souvent remplis de défis et de sacrifices.
Reconnaissance des Faiblesses :
"It's a cold and it's a broken Hallelujah."
Cohen reconnaît la fragilité et l'imperfection de l'expression de la foi et de l'amour. Le "Hallelujah" est froid et brisé, symbolisant les moments de doute, de perte et de désespoir. Cette ligne capture la réalité brutale de la condition humaine, où la foi et l'amour sont souvent marqués par des épreuves.
L'Acceptation et la Réconciliation
Résilience :

"Maybe there's a God above, but all I've ever learned from love was how to shoot somebody who outdrew you."
Les paroles montrent une résilience face aux luttes et aux déceptions. L'expérience de l'amour, bien que souvent douloureuse, est aussi une source d'apprentissage et de croissance personnelle. Cette ligne reflète une acceptation des réalités du monde, tout en maintenant une quête continue de sens et de rédemption.
Paix Intérieure :
"And even though it all went wrong, I'll stand before the Lord of Song with nothing on my tongue but Hallelujah."
Cohen conclut avec une déclaration de paix et de soumission. Malgré toutes les erreurs et les échecs, il se présente devant Dieu avec une humble reconnaissance. Cette ligne souligne la réconciliation avec soi-même et avec le divin, montrant que même dans les moments les plus sombres, il y a toujours place pour la gratitude et l'espoir.
Résonance Émotionnelle et Universelle
"Hallelujah" de Leonard Cohen résonne profondément avec les auditeurs grâce à ses thèmes universels de lutte, de recherche de sens, d'amour et de rédemption. La chanson capture la complexité des émotions humaines et offre une réflexion poignante sur la condition humaine.
Avec sa mélodie envoûtante et ses paroles introspectives, "Hallelujah" invite les auditeurs à explorer leurs propres expériences de foi, d'amour et de lutte. La chanson rappelle que, malgré les défis et les moments de désespoir, il est possible de trouver de la beauté et du sens dans la résilience et la persévérance.
En fin de compte, "Hallelujah" de Leonard Cohen est une exploration profonde et émotive de la spiritualité et de l'amour, capturant la beauté et la complexité des émotions humaines face aux défis de la vie. La chanson reste un témoignage puissant de la capacité de l'esprit humain à trouver la rédemption et l'espoir dans les moments les plus sombres.

https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/maxxi-classique/hallelujah-de-leonard-cohen-un-hymne-ambivalent-2060630
C'est une chanson triste et joyeuse, sacrée et profane. Hallelujah est un hymne étrange et ambivalent, une ode à la musique et à ses pouvoirs mystérieux.
« Il paraît qu’un accord mystérieux que jouait David plaisait à Dieu. Mais la musique ne t’intéresse pas, n’est-ce pas ? Ça fait comme ça : la quarte, la quinte, le mineur tombe, le majeur monte, Le roi perplexe composant Alléluia. »
A qui Leonard Cohen s’adresse-t-il quand il évoque cet épisode tiré de la Bible ? La première strophe d’Hallelujah fait référence à David, le roi musicien, mais le reste de la chanson s’éloigne de la religion. Au fur et à mesure, on comprend que Leonard Cohen évoque une femme qu’il a connue, qu’il a aimée et qu’il ne voit plus. C’est certainement à elle qu’il s’adresse depuis le début de la chanson. Dans certaines versions "live" de ce titre, il lui rappelle quelques moments intimes où ensemble ils profanaient le verbe sacré dans la joie. Sur une mélodie ascendante évoquant tout à la fois un regard porté avec espoir vers le ciel mais aussi la jouissance il déclame « Je me souviens, lorsque j’entrais en toi, de même la colombe sacrée, chacun de nos râles chantaient Alléluia. »
La musique suit le texte et comme lui, elle est aussi ambivalente. Alléluia, le seul mot du refrain est baigné d’accords mineurs qui lui donnent un caractère mélancolique. L’harmonie très simple pourrait être celle d’une banale chanson amoureuse et pourtant, le timbre de l’harmonium et le chœur de femmes nous font immanquablement penser à un chant gospel. Cet Alléluia est une sombre réjouissance ou une douce litanie, un chant méditatif assurément, qui nous touche au plus profond, tels les hymnes qu’un compositeur classique comme Edward Elgar dédiait jadis à Dieu.

Parmi les artistes qui ont repris le seul titre numéro 1 des ventes en France de Leonard Cohen, on ne compte pas seulement les cordes du Royal Philharmonic Orchestra. Il y a aussi Bob Dylan, Bon Jovi, Rufus Wainwright sans oublier John Cale et son enregistrement de 1991 qui inspire à un ange nommé Jeff Buckley sa propre reprise épurée et des accords plus mystérieux encore, joués à la guitare électrique.

Aujourd’hui il est fou de se dire que la maison de disque CBS avait dans un premier temps refusé de produire cette chanson, considérant que l’album Various Positions était mal mixé et trop intimiste. Il aura fallu qu’un petit label texan donne pour la première fois une chance à cette chanson, triste et joyeuse, sacrée et profane à la fois, pour que des années plus tard Jeff Buckley chante comme un rituel, en rappel de ses concerts, cette confession musicale qui fait comme ça : la quarte, la quinte, le mineur tombe, le majeur monte, Leonard Cohen composant Hallelujah.

https://www.lefigaro.fr/musique/2016/11/11/03006-20161111ARTFIG00094--hallelujah-de-leonard-cohen-l-histoire-secrete-d-un-titre-mythique.php
VIDÉOS - Avant de devenir un hymne universel psalmodié lors de nombreuses cérémonies, le titre Hallelujah, dont la première version paraît en 1984, a longtemps été ignoré du grand public. Retour sur la trajectoire extraordinaire de cette chanson.


Il s'agit sans doute de la prière profane la plus populaire de l'histoire de la musique.Tout commence à l'orée des années 80. Au moment d'entamer son septième album, Leonard Cohen traverse une crise artistique majeure. Le chanteur peine à se reconvertir et craint plus que tout d'apparaître aux yeux des fans comme désuet. Recent Songs, son album le plus classique, qui sort en 1979, ne marche pas. Cohen entre alors dans une période de remise en question qui le pousse à reconfigurer en profondeur son écriture.
C'est dans ce contexte tourmenté que l'artiste accouche dans la douleur de la première version du texte d'Hallelujah, en 1980. «J'ai rempli deux carnets de notes et je me souviens m'être retrouvé au Royalton Hotel de New York, en sous-vêtements sur la moquette, me cognant la tête sur le sol en me lamentant de ne pas pouvoir finir cette chanson», confiait-il aux journalistes l'interrogeant sur la genèse de son chef-d’oeuvre.

Un véritable sacerdoce pour l'auteur, qui avouera à Bob Dylan avoir pris deux ans pour composer cet hymne. Il faut dire qu'avant de retenir les cinq sublimes couplets de la version finale d'Hallelujah, Leonard Cohen en aurait écrit pas moins de... 80.
Un texte érotique devenu chant de Noël
Leur examen détaillé confirme la dimension follement sexuelle d'un texte devenu pourtant l'un de nos chants de noël préféré... Au-delà de l'incantation mystique suggérée par le titre, les références bibliques dont le chanteur parsème son texte composent en réalité une ode érotique à l'amour charnel. Une gentille sournoiserie de la part de l' impénitent Cohen pour qui la sexualité reste liée à l'obsession du péché originel...
Comme le relevait dès 2005 le journaliste du Sunday Times Bryan Appleyard, dont les propos sont rapportés par le magazine Les Inrocks , Hallelujah est avant tout le texte de la faiblesse humaine vis-à-vis de la chair. Une dimension certainement demeurée inaperçue du studio Dreamworks, qui choisira de faire du titre la BO du dessin animé Shrek...
Les nombreux indices disséminés dans le texte confirment pourtant cette interpétation pour le moins sulfureuse. Le choix des références, d'abord. Il y a David, le roi de l'Ancien Testament, amoureux de la belle Bethsabée, et puis la sublime tentatrice Dalila, qui fait son apparition dès le deuxième couplet de la chanson.
Dans la louange au seigneur adressée par Leonard Cohen à Dieu, de nombreux commentateurs perçoivent ainsi une apologie détournée de l'orgasme... «And from your lips she drew the Hallelujah/Et de tes lèvres elle a tiré l'Hallelujah...» Une interprétation jamais démentie par le chanteur canadien et confirmée par la reprise qu'en fera John Cale quelques années plus tard. Reprenant certains des couplets abandonnés par Leonard Cohen, l'ex membre des Velvet Underground livre une version enrichie de l'hymne dont la connotation nettement plus sexuelle ne peut cette fois être contestée...
Un pari gagnant pour Leonard Cohen puisque cette première reprise permet enfin au titre d'accéder à la notoriété. Jeff Buckley renchérit dans l'érotisme avec son interprétation désormais mythique d'Halleluyah, auquel le jeune artiste apporte en 1994 sa sensualité démoniaque et sa mélancolie absolue.

Le début de la gloire pour un titre qui sera désormais décliné à l'infini dans les télé-crochets musicaux tels qu'X-factor, transformé en sonnerie de téléphone ou parachuté dans des séries à succès (The OC, The West Wing). On dénombre entre 180 et 200 reprises du titre, qui aurait été le plus téléchargé en 2004... Depuis Jeff Buckley, la reprise la plus touchante est certainement celle de Rufus Wainwright, beau-fils de Leonard Cohen, qui livre de sa voix rauque et éraflée une interprétation lancinante du titre pour la bande-originale de Shreck. Un beau clin d'oeil familial qui permet, en 2001, d'associer de nouveau l'artiste à une chanson née dans la douleur et dont il aura très tôt été dépossédé.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/pop-co/hallelujah-par-la-grace-de-jeff-buckley-9685878
"Hallelujah", c'est l'histoire d'une chanson devenue mythique. Écrite par Leonard Cohen et passée inaperçue à sa sortie en 1984, la chanson devient un tube, dix ans après, quand Jeff Buckley la reprend dans son album "Grace".
Hallelujah par Jeff Buckley, c’est un moment de recueillement de l’année 1994. Un tube lié à la ferveur de nos adolescences, alors que le mot qui scande cette chanson, est Hallelujah, soit « Louez le Seigneur », en hébreu. Mais avec la magie de la pop, les références bibliques de la chanson peuvent passer inaperçues.
Cette chanson est liée à des interprètes différents selon l’âge du capitaine que vous êtes.
Si vous avez autour de la vingtaine ou moins, c’est la chanson du dessin animé Shrek, quand l’ogre vert erre le cœur brisé dans la forêt. Pour d’autres, c’est Jeff Buckley… et pour d’autres encore, c’est Léonard Cohen.

Cohen a livré cette chanson en 1984 sur l’album Various Positions. L’écriture lui a pris quatre ans de sa vie et il confie :
Je n’imaginais pas à quel point la tâche serait ardue jusqu’à ce que je me retrouve rampant en slip dans une chambre délabrée à New York, incapable de terminer un vers.
Cette époque – là est aussi celle où Léonard achète ses premiers synthés. A ces arrangements ampoulés et un peu datés, la version de Jeff Buckley oppose 7 minutes d’un homme seul à la guitare.
En 1984, Hallelujah est la chanson d’un homme de 50 ans qui se décrit en roi déchu. Et le titre est passé inaperçu. Dix ans plus tard, Jeff Buckley l’inscrit dans la bande son des années 90 et utilise le morceau pour évoquer l’orgasme. Parce que si Hallelujah, a les atours d’une prière, dans la version que Buckley interprète, un homme y fait l’amour à une femme et leur souffle est un Hallelujah. Les filles, comme les garçons, se pâment devant Jeff Buckley, 27 ans.
Le 11 Février 1995, il chante Hallelujah sur la scène du Bataclan et le concert fait désormais partie de l’histoire de cette salle.
Jeff Buckley s’est noyé dans les eaux du Mississippi le 29 Mai 97. Il avait 30 ans.

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Sans bruit et sans parole - blanc sur blanc

11 Octobre 2024 , Rédigé par grossel Publié dans #FINS DE PARTIES, #développement personnel, #pour toujours, #écriture- lecture, #J.C.G.

Vénus Africa Michel Bories effacement dans le blanc
Vénus Africa Michel Bories effacement dans le blanc

Vénus Africa Michel Bories effacement dans le blanc

KDO : effacement dans le blanc, texte de 32 pages à détélécharger, écrit entre le 21 mars et le 11 octobre

Souriez vous êtes mort de Joëlle Bolloch La photographie post mortem qui est évoquée dans Souriez vous êtes mort concerne les morts de mort naturelle, à l’exclusion des morts violentes, accidents, meurtres, guerres… et sont choisis dans un corpus européen, français même pour les personnalités citées dans la partie consacrée aux morts illustres, avec quelques ouvertures sur les États-Unis.  Garder le souvenir du disparu, essayer de « saisir » le passage de la vie à la mort, se pencher sur le devenir des restes humains, les pratiques, les fonctions, les usages liés à la photographie post mortem ont évolué avec le temps.

Souriez vous êtes mort de Joëlle Bolloch La photographie post mortem qui est évoquée dans Souriez vous êtes mort concerne les morts de mort naturelle, à l’exclusion des morts violentes, accidents, meurtres, guerres… et sont choisis dans un corpus européen, français même pour les personnalités citées dans la partie consacrée aux morts illustres, avec quelques ouvertures sur les États-Unis. Garder le souvenir du disparu, essayer de « saisir » le passage de la vie à la mort, se pencher sur le devenir des restes humains, les pratiques, les fonctions, les usages liés à la photographie post mortem ont évolué avec le temps.

hier 10 octobre, passé 3 h autour d'un repas que j'avais préparé (polenta, aubergines...) avec une amie à parler de la vie (en joie), de la mort et du pas-sage - je finalise un texte de 32 pages là-dessus Effacement dans le blanc -, de nos responsabilités vis à vis des disparus et de la leur vis à vis de nous, d'érotisme aussi - eros et thanatos - (Emmanuelle d'Audrey Diwan, vu deux jours avant, Emmanuelle d'Emmanuelle Arsan avec laquelle j'ai eu une correspondance heureuse de 17 ans)
et ce matin, je tombe sur une émission de France-culture, évoquant un livre de la collection dilaceratio-corporis
Souriez vous êtes mort, photographies post-mortem de Joëlle Bolloch chez Fage éditions de Lyon,
par ailleurs responsable des pompes funèbres NOIR CLAIR
tout se tient par la main (de l'éternité)
Sans bruit et sans parole - blanc sur blanc
Sans bruit et sans parole - blanc sur blanc
lire Le dernier souffle, se préparer, anticiper, faire connaissance avec la médecine palliative
être ému aux larmes par certains récits après avoir fait l'expérience récente d'accompagnement de proches et d'amis en fin de vie
relire Lettres en vie, écrites par Alain Cadéo lors de ses visites hebdomadaires en USP où lui-même a fini sa vie...
passer de philosopher c'est apprendre à mourir à accompagner avec plus ou moins de justesse telle ou telle fin de vie, singulière, unique
clarifier pour soi et la famille ce que l'on souhaitera, ce que l'on ne voudra pas
 
 
Le dernier souffle : "Au fond, je suis devenu au fil du temps une sorte d'accoucheur. On en a fini avec le “tu enfanteras dans la douleur”... Donnons-nous la chance d'accoucher les gens de leur mort, sans douleur, et ainsi d'améliorer les conditions du mourir, sans pour autant donner la mort !" Chef de service d'une unité de soins palliatifs pendant vingt-cinq ans, Claude Grange a accompagné des milliers de patients en fin de vie. À travers une suite de cas concrets et d'histoires à chaque fois singulières, le médecin aborde des questions d'actualité telles que l'euthanasie ou le suicide assisté, mais aussi les rapports avec la famille et les soins à donner. Un compte-rendu d'expérience d'une grande humanité, que le philosophe Régis Debray prolonge d'une réflexion lumineuse sur la dignité et l'importance des derniers instants.
 
Lettres en vie : Dostoïevsky parle du « saint des saints » lorsqu’il évoque « l’Homme dans l’homme »…
Et de quoi parle-t-il ? Il parle de la part la plus authentique, inentamable, la plus sacrée, la plus mystérieuse, dissimulée au plus profond de chacun d’entre nous et qui ne se révèle que lors des grands chambardements du cœur, du corps et de l’esprit. Faut-il être en bout de vie pour enfin s’affranchir de tous les cintres et de toutes les panoplies ?
Six ans de rencontres d’Alain et Michel CADÉO auprès des patients et soignants de l’unité de Soins Palliatifs de l’Hôpital de la Seyne sur Mer.
Chaque semaine, le service fut un lieu de partages de mots et des maux.
Les lettres ainsi échangées sont un témoignage simple, sincère et lucide de ces instants uniques.
 

le document directives anticipées, en lien avec la loi Leonetti

Sans bruit et sans parole - blanc sur blanc

La formule socratique de Delphes est

Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux !

Je suis tenté d’écrire un texte disparaître dans le blanc,
parce qu’on voit trop la disparition comme disparition dans le noir.

Noir, en-bas, les enfers.

Blanc, en-haut, la lumière.

L'homme est ce qu'il aime.

S'il aime une pierre il est une pierre,

S'il aime un homme il est un homme,

S'il aime Dieu je n'ose en dire plus

Car si je disais en fait qu'il est Dieu

Peut-être me lapideriez-vous !

Saint Augustin

 

Le corps porté par le cours des choses

J’offre mon âme à l’étude du vide.

Voilà comment je traverse les jours

La voie de la nature - de la paix

Sans bruit et sans parole - blanc sur blanc.

Po Chü-i

 

D’où la plaque que je souhaite :
Mince plaque de plâtre blanc sans photo, sans dates et quelque part écrit blanc sur blanc

merci

À Le Revest, villa Joie, le 11 octobre 2024

effacement dans le blanc d'Annie / le caveeau familial à Corps Ça Vit : la plaque de Vitya, posée le 13 août 2024, 6 mois après son inhumation
effacement dans le blanc d'Annie / le caveeau familial à Corps Ça Vit : la plaque de Vitya, posée le 13 août 2024, 6 mois après son inhumation
effacement dans le blanc d'Annie / le caveeau familial à Corps Ça Vit : la plaque de Vitya, posée le 13 août 2024, 6 mois après son inhumation
effacement dans le blanc d'Annie / le caveeau familial à Corps Ça Vit : la plaque de Vitya, posée le 13 août 2024, 6 mois après son inhumation
effacement dans le blanc d'Annie / le caveeau familial à Corps Ça Vit : la plaque de Vitya, posée le 13 août 2024, 6 mois après son inhumation

effacement dans le blanc d'Annie / le caveeau familial à Corps Ça Vit : la plaque de Vitya, posée le 13 août 2024, 6 mois après son inhumation

Marayat Rollet-Andriane, autrice du roman "Emmanuelle" sous le pseudonyme d'Emmanuelle Arsan, à Bangkok, en 1964 ©Getty - Nik Wheeler/Corbis

Marayat Rollet-Andriane, autrice du roman "Emmanuelle" sous le pseudonyme d'Emmanuelle Arsan, à Bangkok, en 1964 ©Getty - Nik Wheeler/Corbis

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Sorcière pour l'éternité David Irtal

27 Juin 2024 , Rédigé par grossel Publié dans #FINS DE PARTIES, #note de lecture, #pour toujours, #écriture- lecture

David Irtal Sorcière pour l'éternité

David Irtal Sorcière pour l'éternité

Rêve
Nuit du 25 au 26 juin 2024

Contexte :

Lors de la Sant-Joan à Corps Ça Vit, le 23 juin, il est allé spontanément à la rencontre d’un black, un peu rasta avec une femme et deux enfants. La rencontre est foisonnante.

David, guadeloupéen, au bout de quelques minutes d’échanges où ils s’aperçoivent mutuellement qu’ils ont beaucoup de points en commun, va chercher dans sa voiture, son dernier roman, Sorcière pour l’éternité. I

ls vont au cimetière, lisent le texte-épitaphe de Cyril :

Il existe encore des possibilités de départs, d’infimes moments d’absence où se retirer.
Il existe encore dans le reflux des vagues,
des lieux pour rêver, des rues qui sont des ports, des instants-navires, de longues mers pour changer d’enveloppe terrestre, de carte d’identité.
Il suffit parfois de prendre à droite,
ce chemin que je ne connais pas.
À nouveau. Voilà, peut-être, le plus beau des titres.
Il suffirait de s’accorder une trêve, un répit. Suis-je responsable des mouvements de lune? Et des courants de la mer ?
Suis-je responsable du temps?
L’eau et les vagues, le sel, l’écume, l’horizon inachevé,
à nouveau.

2001, Cyril Grosse

traduit à Corsavy en espagnol par Coralie C.

Siguen existiendo posibilidades de comienzos, instantes de ausencia en donde escaparse. Siguen existiendo en el reflujo de las olas, lugares para soñar, calles que son puertos, instantes-embarcaciones y largas mares para cambiar de cáscara terrestre, de identidad. Es suficiente a veces ir a la derecha, este camino que no conozco. De nuevo. Aquí, quizás, esta el titulo el mas hermoso de todos. Es suficiente darse una tregua. ¿Soy responsable por los movimientos de la luna? ¿Y de los corrientes del mar? ¿Soy responsable del tiempo? El agua y las olas, el sal, la espuma, el horizonte inacabado, de nuevo.

David a dédicacé ainsi son roman : Jean-Claude, tant de points en commun, la philosophie, le théâtre, le Var, les sorcières, tant de choses à recevoir de toi afin de poursuivre nos échanges.

Lui, fait la lecture du roman,  le 25 dans la journée et le soir.
Fin de lecture à 21 H 45. Mise au lit, rituel de remerciements.

Jusqu’à 1 H 15, conscient puis semi-conscient, il se demande ce qu’il va dire sur ce roman foisonnant de 158 pages à 14 entrées.
Tout ce qui relève de l’information adressée au lecteur au travers de discussions entre amis du personnage central Levy, qu’il s’agisse du microchimérisme foetal-maternel, de l’épigénétique, de la chasse aux sorcières pendant 3 siècles, des fêtes du Moyen-Âge, de l’histoire du féminisme, de la démocratie lui paraît intéressant, important mais touffu.
Ce qui l’accroche par contre, c’est ce qui concerne les vies antérieures à partir des messages que lui adresse par mail, un médium, rencontré par hasard, dans un restaurant al Casot à Alzine Redonne.
Il décide qu’il va jouer le jeu auquel Erik convie Levy : écrire une lettre à 3 siècles d’intervalle à ce paysan écossais qu’il a été, dont la femme accusée de sorcellerie a été pendue, lui-même se pendant une semaine après. Il a déjà écrit de telles lettres, jamais partagées, ensuite brûlées selon un rituel.


Après la miction de 1 H 15, jusqu’à 4 H 15, c’est la période la plus forte émotionnellement. Il prend conscience que ce qu’il appelle son travail d’épitaphier peut évoluer, le mettre plus au contact. Qu’il peut continuer bien sûr ce travail de création d’une légende pour chaque disparu à partir des matériaux laissés, donnant ainsi à lire une forte parole du vivant qu’il fut plutôt que les regrets éternels des survivants mais qu’il y a d’autres choses à faire, par exemple nettoyer la souffrance physique, psychique, morale, souvent secrète, ayant empêché le disparu de développer son être véritable, participer à l’apaisement de ces disparus qui ont nécessairement vécu comme tout un chacun, des événements qui les ont submergés, écrasés de culpabilité ou de honte, comme ce paysan, incapable de prendre la défense de sa femme innocente, y compris au prix de sa mise à mort.
Il pense au rabbin assailli et laissé pour mort par une bande de nazis sur un pont à Berlin en 1933 et qui en fin de vie revient sur ce pont pour pardonner à ses agresseurs et ainsi alléger le monde d’une violence perpétrée, acceptée, pardonnée, effacée.
Et là défilent la mère, le père, l’épousée, le fils, le gendre, l’ami Robert qui lui dit « on en reparlera en septembre ».
Il se voit en sanglots après ce que lui a raconté Robert sur son engagement.

2° miction. La fin de nuit est une clarification de ce qu’il pense être une tâche nécessaire, épitaphier.
 
Lever une contradiction. Il affirme que tout est mémorisé par exemple dans les nombres univers. Que tous les Levy ayant existé, existant, devant exister sont emplacés dans le nombre univers Pi, que ce qu’ils vivent au présent est déjà écrit mais doit être vécu par chacun en son temps. Que cette chaîne infinie des Levy est à considérer comme une chaîne de vies se transmettant des enseignements, des expériences contribuant à des répétitions quand c’est sclérosé, à des transformations légères ou profondes quand c’est possible, à des métamorphoses quand un miracle a lieu.
Pour reprendre une phrase de Tsvétaïéva : « Tous les poèmes qui furent, qui sont et qui seront écrits le sont par une seule femme, une femme - sans nom. »
Soit Toutes les vies qui furent, qui sont, qui seront sont vécues par une seule femme, une femme - sans nom, par un seul homme, un homme - sans nom.

Il trouve cette proposition réjouissante c’est-à-dire ouvrant des champs de possibles.
La contradiction : si tout est écrit d’une part, si tout doit tout de même être écrit par chacun d’autre part, pourquoi rajoute-t-il un travail d’épitaphier ? L’écriture de chacun s’inscrivant dans le récit infini, éternel, éternellement présent et sans nom d’auteur ne se suffit-elle pas ?
Il n’a pas de réponse logique à cela.
Il a l’intuition que c’est nécessaire.
Et il a tenté de faire cela avec les matériaux laissés par les disparus.
Pour qu’au moins le caveau familial au cimetière de son village du Vallespir devienne lieu de paroles mémorables des vivants pour leurs suivants et les visiteurs du cimetière. Mais après cette lecture et ce rêve, il saisit que la tâche est plus complexe (au sens de tisser ensemble) tout en restant simple : chacun est mystère à soi-même et mystère pour tout autre.
La connaissance de soi-même ne lui semble plus indispensable. Car comme le dit un rabbi : « Tu ne sais pas à quel point, tu ne sais pas ce que tu ne sais pas. »
Mais il sait aussi que la mise en mots fait exister, que changer les mots, c’est changer ce qu’on croit être la réalité. Bref que le verbe fait chair, donne corps, que le souffle fait émerger, naître.

David Irtal, l’auteur du roman Sorcière pour l’éternité, paru en juillet 2023, auteur de 4 romans précédant celui-ci, a mis l’accent sur la souffrance subie, sur la violence infligée, sur les souffrances subies par les femmes victimes, sur les violences infligées par les hommes bourreaux.
L’histoire récente avec la réhabilitation officielle par leurs noms des sorcières en pays catalan, en Écosse, en Suisse (on attend l’équivalent pour les massacrés et brûlés Cathares) semble montrer que les mentalités évoluent (pas linéairement ; il y a toujours des régressions possibles pour peu que les conditions de vie connaissent des reculs), que des prises de conscience se font, plus ou moins massives. Cette histoire nous échappe. S’agit-il du résultat de combats menés, de résistances visibles ou souterraines ? Difficile de trancher.


Par contre, tu peux être de plus en plus responsable ce qui n’annule pas le fait que tu sois complice des dominants de la société dans laquelle tu vis.
Tu peux être de plus en plus conscient, vigilant quant à tes choix de vie, quant au choix des mots, des réalités qu’avec eux tu crées.
Tu peux opter pour l’empathie, la compassion, le pardon, l’amour, la générosité, la bienveillance, la patience, le silence, le rire franc, la sincérité, le non-jugement, le non-agir…
Tu acquiers des outils comme rire de toi-même en te parlant à voix haute avec accent catalan pour calmer tes pulsions, réguler tes émotions, dégoupiller tes préjugés.

Il a décidé d’écrire à David :

Cher David,
tu as de toute évidence des acquis et un potentiel dans le domaine de l’éveil. Mais je sens que par la masse d’informations que tu brasses, historiques, scientifiques, tu sembles chercher des preuves à ce dont tu as l’intuition, à savoir que tout est continuum, qu’il n’y a pas de séparation. Je suis tenté de te dire : il n’y aura jamais de preuves scientifiques éternelles, incontestables, immuables. La science, la techno-science, l’IA sont outils de pouvoirs, de manipulations plus que de savoirs aujourd’hui et sont à traiter avec prudence, voire méfiance pour nos usages réflexifs. Il vaut mieux s’en passer. Elles sont déjà trop présentes dans nos vies.
Si tu crois que tout est continuum, alors avec tes mots, pourquoi pas ceux des psychologues américains Hal et Sidra Stone puisque c'est ton choix, décris-toi comme succession, émergence de sous-personnalités selon les moments, humeurs, circonstances.
Accentue ta perception de la fluidité de tout ce qui existe. Évite de catégoriser, de nommer car alors tu essentialises, tu figes, tu solidifies, tu scléroses, tu nécroses.
Préfère les verbes, invente-les.
Évidemment, ça te sera plus difficile de trouver une compagne de vie. Mais ce sera ta sorcière (comme c’est le mot de ceux qui leur font la chasse, raye-le de ton vocabulaire, change de titre), ta thérapeute, ta pharmacienne, ta Hildegarde de Bingen. Elle te délivrera deux pharmacons : Tu es aimé. Tu es mon bien-aimé.

Il me semble aussi cher David que malgré ton intuition du continuum, de l’UN, tu es tenté par la séparation, la dualité. Tu fais partie du groupe des éveillés. Les autres, non. Il y a toi, les tiens et les autres. Tu n’es pas contre les autres. Tu essaies de leur apprendre à Savoir Être Vivre Ensemble (SEVE). Tu t’es investi dans une mission. Cela est certainement gratifiant. Tu as tes raisons de penser cela. Peut-être cela  ralentit-il le retour du deux à l’UN.

Il a décidé de ne pas écrire de lettre à Levy. Levy a écrit les lettres qu’il pensait devoir écrire. Elles ont eu des effets. Histoire donc en cours pour Levy, sa mère, son frère, son père écossais retrouvé…, histoire pas seulement de papier car sur papier, elle devient réelle et se poursuit sans romancier.

Il a décidé, mis en mouvement par une intrigue tirée par les cheveux, d’écrire des lettres, à brûler, selon un rituel  qu’il a déjà pratiqué.
Il demandera pardon pour le mal fait par lui et tant d’autres aux disparus.
Il remerciera les disparus pour l’amour dispensé à lui et à tant d’autres.

Il a compris que les lettres mises dans les cercueils de deux amis récemment disparus, Georges et Alain, auraient pu, même si personne ne les lirait, être comme les charbons dont se servirent les hommes premiers pour inventer sur les parois des cavernes leur bestiaire.                       

À Corps Ça Vit, le 26 juin 2024

Billet de contrebande pour l’âmi Georges


À l’âmi Georges, âmi avec accent circonflexe. Pour faire vibrer ce mot, désignant la réalité immatérielle qui fait de nous des êtres vibrants, vivants.
Âme, voyelle d’arrière, bouche grande ouverte pour l’attaque en expir ou inspir, au choix, suivie de la labiale m, aime à durée variable selon l’émetteur. Absorption pleine  comme l’inspir régénérant (oxygène O), restitution lente comme l’expir empoisonné (gaz carbonique CO2). D’où de l’insolence du bavochard glouglouteux, selon l’expression de Frédéric Dard, alias San Antonio, ou le baiser comme empoisonnement consenti.
Âme comme souffle, notre souffle à chacun, échange intérieur-extérieur permanent, comme source de vie, cadeau de la Vie qui donne vie.
Chacun a sa version de ton âme, Georges :
âme mortelle, âme immortelle, âme éternelle.
En langue des oiseaux la mort peut s’entendre l'âme hors, l'âme or.
Dans 30 jours, soit 40 jours depuis le 18 mai, selon certaines très anciennes traditions, ton âme pourra se libérer de son enveloppe charnelle et entreprendre sa migration :
Réincarnation pour épuration karmique, résurrection pour se mettre debout.
Certains ne croient pas à cela, ton âme mortelle s'est éteinte avec la paix de ton corps réduit en cendres par le feu de la crémation.
A été choisi le temps très court de la destruction, sans possibilité aucune de te reproduire par clonage d’ADN, qui t’aurait survécu 1 million d’années, comme pour chacun d’entre nous.
Je choisirai le temps long de la décomposition, avec cette possibilité via le nonos cubitus, l’os qui a changé de sexe en devenant l’ulna.
D'autres se posent des questions ou s'abstiennent de trancher.
Aucune certitude fondée sur des preuves dans un sens comme dans l’autre. Des croyances, seulement des croyances et leur force créatrice de réalité (les mots que nous employons créent ce que nous croyons être la réalité, ma maladie c’est mon mal a dit)
Réalité de néant pour certains, d'éternité pour d'autres, de mystères insondables pour d’autres encore. Chacun ses mots et ses silences sur ces questions peu abordées, peu débattues.

Tu as fait un choix toi qui es mort depuis 10 jours déjà (18 mai-28 mai 2024).
Aujourd’hui, chacun des participants à cette cérémonie d'hommage choisit en son âme et conscience ce qu'il en est de ton âme et de la sienne
Je vous dirai donc, chers âmis, avec accents circonflexes ce que je crois aujourd’hui.

Un double pharmacon m’a été offert en décembre 2020, offert sans attente de ma part, surgissant dans ma conscience qui est d’une autre nature (on sait très peu de choses sur ce qu’est la conscience) que mon cerveau (on sait aussi très peu de choses sur ce qu’est le cerveau) :
Tu es aimé. Tu es mon bien-aimé.
Que j’ai reçu ainsi : Tu es aimé à égalité avec tout ce que je-euh crée, puissance créatrice que tu peux appeler comme tu veux (cessez donc de vous faire la guerre au nom de Dieu, non-de-dieux !), que je-euh crée par amour inconditionnel, sans tri, sans jugement (cessez donc de juger, donc de vous séparer, chacun étant évidemment du bon côté des gentils, les autres du mauvais côté des méchants ; trop habitués à juger, nous jugeons sans cesse, ne pas s’en vouloir, se distancier, tiens tu viens de juger).  De la bactérie à la galaxie, tout naît et meurt de cette force, l’agapé. J’ai compris que cet agapé est inépuisable, gratuit, grâce. Et que ma réponse à ce Kdo que je suis ne peut être que la gratitude. Pas l’inconvénient d’être né, pas le je n’ai pas demandé à naître mais merci comme sentiment à éprouver, mot à dire, redire jusqu’au sentiment éprouvé.
Tu es mon bien-aimé.
Que j’ai reçu ainsi : Tu es aimé dans ta singularité, ton unicité. Le Sans-Forme, le je-euh, Dieu, le Soi, יהוה , YHWH, l’imprononçable, Kyrios m’a donné forme pour s’éprouver, pour vivre avec ma forme. Alors Jean-Claude, éclate-toi. Vis dans la joie, l’enthousiasme. Laisse-toi inspirer par les dieux. Apparemment Georges s’est éclaté, inconscient de sa divinité.

Peut-être m’étais-je préparé à ce Kdo après une série de deuils violents, acceptés selon ce que j’avais compris d’un titre de spectacle du fils (c’est possible) ça va.
Ce qui arrive devait arriver, entre parenthèses. Tu ne peux rien changer. Tu ne peux que dire : ça va, accepter. Être dans l’acceptation sans colère, sans ressentiment, sans révolte, sans accusation, sans regret, sans espoir. Qu’il s’agisse d’événements douloureux pour toi, qu’il s’agisse d’événements douloureux pour des multitudes. Ça peut ressembler à de l’indifférence. Ça s’appelle l’ataraxie. Elle n’empêche pas sensations, émotions, ressentis, la compassion pour les victimes, le pardon pour les bourreaux, la gratitude parce qu’on apprend aussi des horreurs, des malheurs, des KO et du chaos.
Avec le temps, j’ai compris  qu’à partir de l’acceptation, une voie s’ouvrait, un chemin de vie : devenir l’épitaphier de celles et ceux qui sont partis, écrire, dire, raconter, inventer leur légende. Rien de mensonger dans cette démarche.

En effet, ma lecture de ce texte est un moment qui passe, never more, jamais plus. Mais il sera toujours vrai que j’ai fait cette lecture, for ever, pour toujours. Donc le passé passe mais ne s’efface pas. Où passe le passé qui ne s’efface pas ? Cela veut dire que tout est mémorisé, de toute éternité, pour l’éternité. Que le présent est éternel comme moment et comme Kdo.


Le 18 avril, je t’ai dit, âmi Georges, que dans le nombre univers PI, la séquence Georges soit 7515187519 est emplacée un nombre infini de fois, mais pas dans les deux cent millions premières décimales, la séquence Perpes soit 16518519 est emplacée 3 fois dans les deux cents millions premières décimales, en positions 6160060, 16518519, 79188721, que tous les Georges ayant existé, existant, à exister étaient emplacés, qu’un singe tapant infiniment à la machine sans savoir écrire, finit par taper l’oeuvre de Shakespeare, qu’on trouve dans tout nombre univers tous les livres déjà écrits et à venir, y compris celui de l'histoire de notre vie passée et future.
Ce fut un moment euphorique qui ne changea pas le choix déjà mûri de la destruction par crémation.

À se chercher dans la spirale du symbole infini, à positionner verticalement (être éveillé)  et non horizontalement (être aveugle, sourd et muet) et te dire ma gratitude pour t’avoir rencontré.
Katia et feu Vitya s’associent à moi pour ce billet de contrebande.

Adieu Georges, à dieu Georges, reconnaissons le divin en ton âme.

PS : je réserve à ceux qui me le demanderont, ce que j’ai dit à l’âmi Georges sur l’âme éternelle du théâtre et ses deux masques tragédie et comédie.

achevé l'écriture du billet de contrebande écrit pour l'âmi Georges
je ne le lirai pas, je l'offrirai à la famille pour mise avec le cercueil avant crémation et à quelques personnes quand on arrivera aux 40 jours, par mail,

le vendredi 28 juin 2024

 

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Histoire de bifurquer / Virginie Despentes

12 Avril 2024 , Rédigé par grossel Publié dans #agora, #assaisonneur, #écriture- lecture

Despentes Virginie

Despentes Virginie

La douceur et la bienveillance, c’est le contraire de l’exploitation capitaliste : de demander la permission, me demander si je consens. La douceur et la bienveillance, c’est ce qu’on ne trouve pas sur les marchés, c’est ce qu’on ne trouve pas dans l’armée, c’est ce qu’on n’enseigne pas dans les polices. Toutes les propagandes me traversent, toutes les propagandes parlent à travers moi. Rien ne me sépare de la merde qui m’entoure. Rien, sauf le désir de croire que ce monde est une matière molle, que ce qui est vrai aujourd’hui peut avoir disparu demain, et qu’il n’est pas encore écrit que cela soit une mauvaise chose.

Virginie Despentes

Virginie Despentes publie son premier roman, Baise-moi, en 1993. Il est traduit dans plus de vingt pays. Suivront Les Chiennes savantes, en 1995, puis Les Jolies Choses en 1998, aux éditions Grasset, prix de Flore et adapté au cinéma par Gilles Paquet-Brenner avec Marion Cotillard et Stomy Bugsy en 2000. Elle publie Teen Spirit en 2002, adapté au cinéma par Olivier de Plas, sous le titre Tel père, telle fille, en 2007, avec Vincent Elbaz et Élodie Bouchez. Bye Bye Blondie est publié en 2004 et Virginie Despentes réalise son adaptation en 2011, avec Béatrice Dalle, Emmanuelle Béart, Soko et Pascal Greggory. En 2010, Apocalypse bébé obtient le prix Renaudot. Virginie Despentes a également publié un essai, King Kong Théorie, qui a obtenu le Lambda Literary Award for LGBT Non Fiction en 2011. Elle a réalisé sur le même sujet un documentaire, Mutantes, Féminisme Porno Punk, qui a été couronné en 2011 par le prix CHE du London Lesbian and Gay Film Festival.

Rien n’a jamais empêché l’histoire de bifurquer
Virginie Despentes
Lecture du vendredi 16 octobre 2020 au Centre Pompidou
Invitée par Paul B. Preciado

Virginie Despentes : « Création d'un corps révolutionnaire » Lecture au Centre Pompidou, Paris, le vendredi 16 octobre 2020 dans le cadre du séminaire public et performatif de Paul B. Preciodo sur le thème : « Une nouvelle histoire de la sexualité ». (Développer un projet de pensée collectif). "

J’ai l’impression de vivre avec dix mille keufs à l’intérieur de ma tête : les vrais keufs, les keufs des autres, les keufs des adversaires, les keufs de mes amis. Je suis devenue un camp pénitentiaire à moi toute seule, avec des frontières de partout, entre ce qui est bien et ce qui est mal, entre ce qui me plaît et ce qui me déplaît, entre ce qui me sert et ce qui me dessert, entre ce qui est bénéfique et ce qui est morbide, entre ce qui est permis et ce qui est interdit : toutes les propagandes me traversent et parlent à travers moi. Je ne suis imperméable à rien, et j’en ai marre de surveiller ce que je dis sans même avoir le temps de m’en rendre compte. Je n’ai pas besoin que la police menace, je me nasse toute seule. Je n’ai pas besoin d’un couvre-feu pour m’enfermer en moi, je n’ai pas besoin de l’armée sous mes fenêtres pour surveiller ce que je pense, parce que j’ai intériorisé tellement de merdes qui ne servent à rien. Je rampe sous des barbelés parfaitement inutiles mais que j’ai avalés, et j’en ai marre de prétendre que j’ai la force de les repérer et de les pulvériser, alors qu’ils me lacèrent à chaque pas. Rien ne me sépare de la merde qui m’entoure. Je dépense tellement d’énergie à m’asphyxier, à dire que c’est un choix moral. Je passe mon temps à faufiler sous des radars de contrôle et attendre des raclées chaque fois que j’ouvre ma bouche, quand les vraies raclées, je suis celle qui me les administre parce que les flics les plus efficaces sont désormais ceux qui sont passés dans ma tête. Et j’en viens à surveiller mes moindres propos, comme si quelque attitude qui soit pouvait faire que je mérite d’être innocentée, que je mérite le premier prix de pureté, que je mérite d’être désignée comme le meilleur, comme s’il existait une frontière qui nous sépare les uns des autres. L’illusion que c’est chacun son stand, chacun sa biographie, chacun sa récompense en fonction de son comportement, chacun son bout de trottoir pour y faire le tapin, ou la manche, ou son petit numéro de gloriole – quand c’est le même trottoir pour tous. Mais chacun ses limites et chacun son prestige, chacun son lectorat, chacun son auditoire. On aurait tous un univers. Bullshit ! Il n’y en a qu’un, d’univers : le même pour tous ! Et tirer son épingle de ce jeu n’est jamais une question de force, encore moins de mérite, juste d’agencements et de chances, et rien ne me sépare de la merde qui m’entoure. Le frontière de mon corps, ce n’est pas le bout de mes doigts, ni la pointe de mes cheveux. La frontière de ma conscience n’est pas ma force de conviction : c’est l’air vicié que je respire et l’air vicieux que je rejette. La boucle dans laquelle je m’inscris est bien plus large que celle que ma peau définit. L’épiderme n’est pas ma frontière. Tu n’es pas protégé de moi. Je ne suis pas protégée de toi. Ta réalité me traverse même si on ne se regarde pas, même si on ne baise pas, même si je ne vis pas sous ton toit. Nous sommes en contact permanent. Le procédé que la pandémie rend visible sous forme de contagion, il est temps d’en prendre conscience sous forme de guérison. Chaque fois que tu as le courage de faire ce qu’il te convient de faire, ta liberté me contamine. Chaque fois que j’ai le courage de dire ce que j’ai à dire, ma liberté te contamine. Nous avons avalé ces histoires de frontières, cette fable du chacun pour soi, chacun chez soi, cette fable qui veut que les choses telles qu’on les connaît soient la seule réalité possible et qu’elle soit immuable. La fable selon laquelle la race humaine n’aurait qu’un seul destin collectif possible : l’exploitation impitoyable des uns par une élite, le pouvoir par la force, et le malheur pour tous. Toutes les propagandes me traversent, et m’habitent, et me gèrent. Je ne suis pas un territoire de pureté ni de radicalisme, et je ne suis pas du bon côté de la barrière. Rien ne me sépare de la merde qui m’entoure. Rien, sauf le désir de croire que ce monde est une matière molle. Ce qui est vrai aujourd’hui peut avoir disparu demain. Et j’en ai marre de croire en des frontières qui ne me servent à rien, d’y adhérer comme si elles avaient été tracées par une main divine qui ne se trompe jamais, alors qu’elles sont juste gribouillées au hasard par des cons, et j’en ai marre de croire en des choses qui ne me servent à rien. C’est la rage d’avoir raison qui nous lamine. La rage de tracer des frontières entre le domaine du bien et le domaine du n’importe quoi, la rage d’être du bon côté, comme s’il existait quoi que ce soit dans ce capharnaüm qui soit une position juste, une position pure, une position idéale, une position définitive dont on ne bougerait plus. Et alors, ce sont les armes de l’ennemi que nous utilisons, les armes de ceux qui ne nous veulent aucun bien car nous constituons une menace à leurs yeux : les outils de l’exclusion et de la disqualification, et de l’humiliation, et de la silencialisation, et de l’invisibilisation. Et au bout du compte, c’est comme vouloir faire la révolution mais juste pour remplir les prisons d’autres populations, pour donner d’autres ordres aux mêmes policiers, donner d’autres consignes aux mêmes juges, c’est comme changer les joueurs mais ni le terrain ni le genre de jeu. Alors cette révolution se transforme en un roulement des équipes dirigeantes, la même connerie, mais avec d’autres qui en profitent. Et je ne dis pas que ça ne sert à rien. Ce mouvement a quelque chose de sain – sauf qu’il n’y a pas de rêve là-dedans, aucun. Une révolution dans laquelle on ne met ni rêve ni joie, alors il ne reste que la destruction, la discipline et l’injustice, et si on dit « révolution » : il faudra dire « douceur », c’est-à-dire commencer par accepter d’être du côté d’une stratégie non productive, non efficace, non spectaculaire, et que seule la ferveur permet d’embraser. Seule la conviction que nous n’avons besoin ni d’avoir raison, ni de donner tort, pour donner corps collectif à autre chose que ce qui existe déjà. Et la chose qui compterait le plus ne serait plus d’accumuler le maximum de likes pour le jour du jugement dernier, mais de commencer à ressentir que nous sommes en position de force. Même si nous occupons moins de surface spectaculaire, nous sommes en position de force, car nous faisons déjà l’expérience de vies différentes dans des corps différents, qui ne nous font plus honte. Nous modifions nos vies, nous modifions les discours, nous modifions l’espace de notre seule présence. Et c’est la joie que nous en tirons qui fait de nous des corps collectifs révolutionnaires. Voilà pourquoi beaucoup d’entre nous ici déjà on fait l’expérience du tir de barrière assassin de ceux qui ne nous supportent pas – tout simplement pour ce que nous sommes. (1/3)

Ils sont toujours convaincus que la douceur justement doit être réservée au foyer, à la bonne-femme et à son chien, et jamais à l’espace public, et jamais dans le monde dans lequel on vit. Ceux-là, nous devons comprendre que s’ils sont ivres de rage, c’est parce que nous avons commencé à gagner. Ils voudraient pouvoir pédaler en arrière de toutes leurs forces pour revenir au temps où ils pouvaient dire : toi tu te caches et tu te tais, ta parole n’est pas politique, toi tu te caches et tu te tais. Mais ils savent, une fois sorties, que nos libertés contaminent et que nous avons déjà commencé à changer le monde. Ceux qui pensent qu’on devrait nous faire taire pensent : prisons, soumission par la force à une réalité unique. Ils pensent : droit divin, police, bain de sang, enlèvement, interrogatoire, torture, censure, surveillance, prison, ils rêvent d’un papa absolu, d’un adulte qui saurait tout sur tout et les protègerait d’eux-mêmes. Ils rêvent obéissance, soumission, discipline. Ils ont cet avantage de rêver d’un monde qui existe déjà, qui a raison partout. Et nous avons cet avantage de ne pas croire qu’il soit immuable. Ce qui est irrémédiable, c’est la mort de tout ce que nous connaissons comme réalité. Ce qui est irrémédiable, c’est le changement. Ce qui est irrémédiable, c’est la rapidité avec laquelle la réalité se réinvente contre la lourdeur de nos consciences. Il y a la plasticité du réel. Leur narration n’est pas solide, voilà ce que le Covid nous apprend. Ils se défendent comme des diables et prennent toutes les décisions débiles, ils se frottent les mains en pensant : on va en profiter pour tourner tout ça à notre avantage. Leur narration n’est pas solide. Ils se racontent des histoires. Ce dernier tour de force est un dernier tour de piste. Leur réalité tombe en poussière, et ils sont des baltringues enchantés d’eux-mêmes, des imbéciles convaincus de leur importance. Ils s’époumonent, mais ce n’est pas parce qu’ils gueulent en cœur que ce qu’ils disent est vrai. Leur stratégie du bruit donne l’impression qu’elle est plus efficace que jamais, mais s’ils crient aussi fort, et qu’ils semblent si sincèrement souffrir, c’est qu’ils sentent qu’ils sont à bout de souffle. Et pour le dire simplement : cette autorité des puissants, on peut se la carrer au cul. Ils ont plus ou moins mon âge. Ils savent qu’ils vont bientôt mourir et, d’une certaine façon, ça leur fait plaisir d’imaginer qu’après eux rien ne subsistera. En attendant, les plus puissants lèguent à leurs enfants les rênes du pouvoir – et leur seul pouvoir, c’est la force de destruction. La rafale de balles est réelle, l’impact de la bombe est réel, l’efficacité des armes est réelle. Quel que soit l’imbécile qui s’en sert, c’est lui qui écrira l’histoire. Mais quand bien même ils ont les armes et le commandement des armées, et les flics pour se protéger, ils auront toujours besoin de corps gratuits pour faire leur guerre et enclencher leur répression. Et rien ne dit que demain ces soldats et ces flics ne changeront pas d’avis. Rien ne dit que demain ces soldats et ces flics ne décideront pas de changer de programme et de ne plus tirer sur les hommes et les femmes et les enfants. Rien ne dit que demain les hommes ne diront pas : le viol ne me fait pas bander, violer les femmes et les gamins devant les parents égorgés ne me fait pas bander. Je n’ai plus envie d’appartenir à cette histoire de merde sous prétexte que trois débiles au sommet ne connaissent pas la satiété. Rien n’a jamais empêché l’histoire de bifurquer. Qu’on nous répète le contraire à longueur de journée n’en fait pas une loi. Rien n’a jamais empêché l’histoire de disjoncter. Et rien ne s’oppose à ce que l’espèce humaine change de narration collective. Au contraire, pour la première fois dans l’histoire de l’homme, elle n’a pas d’autre choix que le faire. Il faudra bien changer de narration. Les marchés, ça n’existe pas. On ne parle pas de montagne, d’ouragan, d’incendie, d’océan, de grand gel. On ne parle pas de choses réelles quand on parle des marchés. Ce ne sont pas des géants à la colère desquels on n’échappe pas. Ce que nous enseigne le Covid, entre autres choses, c’est que le jour où on arrête d’y aller, tout s’arrête. Et c’est tout. Nous ne sommes pas gouvernés par des dieux tout-puissants qui peuvent se passer de notre accord pour asseoir leur bordel. Nous sommes gouvernés par de vieux imbéciles qui ont peur que leurs cheveux frisent sous la pluie, qui posent à moitié nus sur des chevaux pour exhiber leur grosse virilité. Nous sommes gouvernés par de vieux impossibles à qui il est tout à fait possible de dire demain : mais va donc la faire toi-même, ta guerre ! S’il est si important de tout confier toujours aux plus violents, organisez donc de grands matchs entre dirigeants. Et qu’ils se démerdent entre eux sur le ring avec le goût qu’ils ont pour le sang. Il est temps de se soustraire aux évidences. Le monde tel qu’on le connaissait s’écroule. Ce n’est pas une mauvaise nouvelle. C’est le moment de se souvenir qu’on n’est pas obligés pour les armes, qu’on n’est pas obligés pour la guerre, qu’on n’est pas obligés pour la destruction des ressources, qu’on est pas obligés de tenir compte des marchés. Le patriarcat est une narration et elle a fait son temps. Terminé de passer nos vies à quatre pattes sous les tables de vos festins, à grignoter vos restes et sucer vos bites à l’aveugle, gratuitement, aimablement, en remerciant abondamment à chaque éjaculation – « ça nous fait tellement plaisir de vous voir heureux, vous qui êtes à table »… Terminé maintenant : quand on ouvre la bouche, c’est pour mordre, ou pour parler. Parler est plus important que mordre. Parler est ce qu’on a fait de plus important ces dernières années, nous qui n’avions jamais parlé. Et ce qui compte aujourd’hui, c’est de prendre soin de nos paroles. Si nous voulons dire « révolution », nous devons permettre à la parole de se prendre là où elle ne se prenait jamais. Il nous faut ouvrir des espaces, non pas « safe » parce que « safe » ça n’existe pas quand il faut déballer sa merde, mais d’écoute sincère. Ce n’est pas une affaire de bienveillance mais de sincérité. Écouter sincèrement est peut-être ce que l’on doit apprendre. Pas écouter pour se conforter dans ce qui nous arrange. Pas écouter en se demandant si ça peut améliorer la visibilité de nos boutiques respectives. Écouter sincèrement en prenant le temps d’entendre. On ne peut pas écouter sincèrement la parole si elle est confisquée par les tribunaux. Il nous faut apprendre à écouter sans que notre but soit systématiquement de déclarer coupable ou non-coupable. Tout le cirque du jugement relève du vieux monde. On s’en fout de savoir qui est coupable. Comment entendre, recevoir, soigner, pour ensuite transmettre autre chose que de l’abus de pouvoir. Nous devons apprendre à nous démettre des autorités. Je sais et je sens qu’il n’existe pas de séparation nette non plus entre moi et le ministre pointeur raciste, entre moi et l’idiote ménopausée qui vient parler de la douceur des hommes, entre moi et la féministe surveillante d’une nouvelle prison, entre moi et la meute des tarés agressifs qui s’insurgent de ce que l’on oublie un peu vite l’importance de la testicule dans l’art, entre moi et les harceleurs de merde exigeant le silence de celles qui évoquent notre histoire coloniale commune, et entre moi et les idiots utiles des sous-doués du IIIème Reich. Entre moi et eux, il n’y a pas non plus de frontières fixes. (2/3)

Je suis aussi les imbéciles, je suis aussi leur colère, leur dépit, je suis aussi leur agonie fétide, puisque rien ne me sépare de la merde qui m’entoure. Ce qui n’équivaut toujours pas à dire que tout se vaut, mais qu’il y a contagion, propagation, impact, et que toute idée de pureté, d’isolement, de protection, est à peu près aussi crédible que de porter un masque en papier dans la cohue du RER de 19h30. Probablement utile, mais tout à fait dérisoire. Nous sommes exposés les uns aux autres, ce qui signifie que tout ce qui est émis nous impacte et réciproquement. Car si je commence par dire : il n’y a pas de frontières si claire entre moi et les autres, je ne le dis pas de façon poétique… Je dis : l’Arménienne sa souffrance, la Libanaise son désarroi, la femme sans toit son errance, la femme en prison son chagrin, la chanteuse à Hong Kong sa détermination, l’étudiante précaire en foyer sa rage… Quand je dis : nous somme le monde tous en même temps, je ne viens pas chercher la culpabilité dans mon corps, de ne pas sentir le drame. Je n’ai pas froid, je ne dors pas en cellule, je n’ai pas été battue aujourd’hui, mes poumons ne sont pas dégradés, je ne sers pas les dents quand arrive une facture, j’ai des papiers, ma peau est blanche, j’ai bien mangé, etc., etc… Mais la culpabilité est un isolement qui ne sert à rien d’autre qu’à rendre impuissant. Oui, les vêtements que je porte aujourd’hui c’est la vie détruite des enfants qui les ont fabriqués, c’est la pollution des pays, c’est la honte d’appartenir à la classe de ceux qui ont eu le culot de décider de délocaliser. Oui, la nourriture que j’absorbe, c’est l’empoisonnement de la terre et la destruction des espèces animales, c’est la détresse de l’exploitant agricole, c’est la fatigue du routier espagnol que je dépasse en pestant sur l’autoroute. Oui, l’institution-musée que j’occupe ce soir est une histoire d’exclusion d’une rare violence. Oui, les livres que j’écris et que je vends, c’est la honte de mon exhibition médiatique. Oui, chaque mot que je prononce aujourd’hui est dégueulassé par la honte non seulement de la somme de mes privilèges, mais encore de ma passivité, et aussi de mes facultés de jouir des injustices tout en les dénonçant. Oui, je me sens coupable. Non, je ne suis pas pure. Mais la culpabilité est toxique et ne me sert à rien. De cette honte-là, je ne peux rien faire d’utile. Oui, j’ai conscience aussi d’un autre privilège qui est le mien et qui est la notoriété – la notoriété étant devenue une méta-valeur. Séparatisme entre ceux qui comme moi ont un nom qui provoque une onde de choc sur internet, et ceux qui galèrent à se faire entendre, à se singulariser, à se faire remarquer, qui veulent percer – et moi qui trône comme un furoncle invincible, un furoncle qu’on ne finirait jamais de percer. Et j’ai conscience de toutes mes positions de privilèges, et je ne veux pas dire que toutes les positions se valent. Toutes les conditions de vie de tous les corps ne sont pas équivalentes sous prétexte qu’elles sont reliées, mais ce que je dis : il faut prendre conscience des liens invisibles, parce que c’est de ce tissu que sera fait la révolution – pas de nos culpabilités juxtaposées. Mon corps blanc non-soumis au travail forcé, qu’on n’a pas violé dans l’impunité, mon corps chrétien qui fête le 11 novembre sans penser à la ville de Sedan, mon corps goy qui s’accommode de la propagande antisémite, mon corps bien nourri, trop soigné, pour qui le Capitalisme travaille et fait le sale boulot sans que j’ai besoin de m’en préoccuper, et je peux même m’en émouvoir et en jouir en même temps… Ce corps blanc pour lequel on a défini tant de frontières. J’en ai ma claque de répondre à des matons et à des patrons. Ce que je veux nourrir aujourd’hui, c’est ma faculté d’écouter quand ceux qui n’ont jamais parlé ouvrent la bouche. Ce que je veux nourrir, c’est ma faculté de désirer autre chose. Ce que je veux ressentir, c’est que j’appartiens à la race humaine et aucune autre. Et je veux entendre ce que disent les enfants, de ceux qui ont l’âge d’être les enfants de mes enfants, et les croire quand ils disent : nous allons faire la révolution ! Et sachant ce que je sais, je désire les y aider. Je ne veux plus dire « intersection » parce qu’à la longue, le terme donne l’impression que je vends des tomates et que je m’interroge sur la pertinence de vendre un peu de patates du voisin sur mon étalage – alors que de facto, tes patates poussent sur le même terrain que mes tomates. Et de toute façon, savoir si j’ai intérêt à ce que mes luttes coïncident avec les tiennes est une préoccupation boutiquière qui n’a aucun sens. Il ne s’agit pas d’une carte routière, ni d’un problème de maths. Quand nous dirons « révolution », je veux me souvenir que je ne suis pas isolée de toi, et que tu n’es pas protégée de moi. On peut lever des murs, jeter des filets dans la mer, multiplier les frontières et les procédures pour les traverser – à la fin c’est inepte. Ta réalité traverse la mienne, ma réalité pèse sur toi. Les frontières fixes sont toxiques et ne servent à rien. Ce qui est immuable, c’est que tout se traverse. Ce qui ne veut toujours pas dire que tout se vaut. J’écoute les gens de mon âge parler des gens qui ont vingt ans aujourd’hui, et je les entends dire, comme toutes les générations avant eux : « ils désirent changer le monde », sur le ton blasé et serein de ceux qui en ont vu d’autres, de ceux qui savent comment ça se passe. Mais je peux témoigner : ma génération ne voulait pas changer le monde. Certains d’entre nous le désiraient, mais ma génération n’a jamais voulu changer le monde : elle y croyait trop, à ce monde, et elle croyait à tout ce qu’on lui disait. Toutes les générations n’ont pas voulu changer le monde. A toutes les générations n’a pas échu le devoir de changer le monde. A ma génération, on n’a jamais dit, avant même qu’on sache lire : « si vous ne changez pas le monde, vous allez tous crever. » Ils sont gender-fluides et ils sont pansexuels, ils sont racisés ou solidaires des racisés. Ils ne veulent plus être enfermés et définis par la misère et l’injustice. Ils sont chamanes, ils sont sorcières. Et ce qui m’intéresse aujourd’hui n’est plus ma honte, ni ma culpabilité, ni ma rage, ni mes keufs intérieurs, mais bien de me rendre capable de leur dire : tout est possible, à commencer par le meilleur. Et c’est une affaire de désirer autre chose. Je choisis de les croire quand ils disent qu’ils veulent le sauver, ce monde. Je choisis de croire que nous ne savons rien de ce dont seront fabriqués les jours à venir. Je choisis de croire que quand les plus puissants nous répètent à longueur de journées : « nous savons tout de l’avenir car nous connaissons le passé – il n’y a pas d’alternative, les choses sont comme elles sont parce que c’est dans la nature humaine d’en arriver là. C’est ainsi que Dieu l’a voulu dans son immense sagesse. Et s’il y a cruauté gratuite, et injustice, et grand saccage, c’est que la cruauté, l’injustice et le saccage font partie du réel ». Et ils disent : « regardez les animaux », et chaque fois qu’ils les regardent, c’est pour observer comme ils tuent. Alors moi aussi je regarde les animaux qui tuent et j’observe : je ne vois pas leurs camps de migrants, je ne vois pas leurs frontières, je ne vois pas d’éléphant barbeler son terrain pour ne jamais y voir de zèbres, parce qu’il a décidé que les zèbres ça ne devrait pas exister, je ne vois pas les animaux enfouir leurs déchets nucléaires. Alors je me demande : que dois-je comprendre des animaux dans nos histoires humaines ? La douceur est utile. La douceur et la bienveillance sont les notions les plus antinomiques avec le système qui nous opprime. La douceur et la bienveillance, c’est le contraire de l’exploitation capitaliste : de demander la permission, me demander si je consens. La douceur et la bienveillance, c’est ce qu’on ne trouve pas sur les marchés, c’est ce qu’on ne trouve pas dans l’armée, c’est ce qu’on n’enseigne pas dans les polices. Toutes les propagandes me traversent, toutes les propagandes parlent à travers moi. Rien ne me sépare de la merde qui m’entoure. Rien, sauf le désir de croire que ce monde est une matière molle, que ce qui est vrai aujourd’hui peut avoir disparu demain, et qu’il n’est pas encore écrit que cela soit une mauvaise chose." (3/3)

 

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Metamorphosis

19 Janvier 2024 , Rédigé par grossel Publié dans #FINS DE PARTIES, #J.C.G., #assaisonneur, #pour toujours, #écriture- lecture

je commencerai dès le 17 janvier 2024 vers 21 H 30, l'heure où je me couche, où sur le dos,
- je manifeste à tue-tête ma gratitude pour la journée passée, journée de merde (quand j'accepte d'être percuté par la fureur dans le monde) et de bonheur (quand je suis centré sur ce que je fais)
- et récite les mots de l'ho'oponopono : « désolé», « pardon », « merci », « je t'aime ».
puis me mets en position foetale et laisse le corps s'élever avec grâce ou plonger sans
c'est le temps des rêves, des petites morts, du corps sans pensée
du 18 au 21 janvier, je continuerai ces apesanteurs, je ne lirai aucun texte, surtout pas ceux de la bibliographie proposée par l'institution, sauf un, d'inactualité, Gros dégueulasse de Reiser, 1982
je mettrai en ligne, le poème kosmorgasmik, conçu avec une IA
et je me préparerai à inventer mon printemps des poètes avec grâce, sans la boussole sur l'axe du loup de son président Sylvient, ainsi que ma semaine de la langue française
doit-on dire merci au ministère de la culture en ces temps de reniements sinistériels qui veut baliser nos échappées belles ?
 
le corps en corps et décors pour ces inofficielles nuits de mes abords du corps
metamorphosis en 6 infographies générées par IA à partir des mots qui vibrionnent autour du petit bonhomme en construction
metamorphosis en 6 infographies générées par IA à partir des mots qui vibrionnent autour du petit bonhomme en construction
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metamorphosis en 6 infographies générées par IA à partir des mots qui vibrionnent autour du petit bonhomme en construction
metamorphosis en 6 infographies générées par IA à partir des mots qui vibrionnent autour du petit bonhomme en construction

metamorphosis en 6 infographies générées par IA à partir des mots qui vibrionnent autour du petit bonhomme en construction

 
Ça m’a beaucoup intéressé de travailler avec Gaby pour le choix des animations infographiques générées en partie par des mots du texte
 
Aucune comparaison entre la 1° et la 2° version you tube  
du même poème final
Kormorgasmik
d’une série de poèmes 
Métamorphosis
dont voici le 1°Papillon de nuit et fleur équinoxialeécrit nuit d’équinoxe à 22 H 24’ 24"Kosmorgasmik étant rendu publicnuit de solstice à 3 H 27’ 19"raison suffisante pour livrer ce poème aux vents et aux sables aux pollens et aux écumes
 
 
Metamorphosis
 
Poème venu de la nuit du 20 au 21 mars 2023 
1° nuit du printemps
équinoxe à 22 H 24’ 24’’ 
égalité de la nuit et du jour
12 H chacun
——————————————
 
Metamorphosis
du sourire de chat sans chat
 
Papillon de nuit et fleur équinoxiale
 
La fleur équinoxiale :
assise dans coin droit du canapé
bien
 
Le papillon de nuit :
s’assoit à côté d’elle
 
Son corps d’elle-fleur pas bougé
Son corps intérieur s’est ramassé en boule
Chatte 
L’instant du suspens
Accueil de la caresse ?
Coup de griffe acéré ?
 
Son corps de lui-papillon pas bougé
Son corps intérieur s’est déployé
Désir d’homme
Prendre visage dans les mains ?
Poser lèvres sur sa bouche ?
L’instant de l’impulsion
 
Au-dessus d’eux
nuit enlunée
sourire de chat sans chat
 
Chut 
chute
Culbute
 
La boule de fourrure noire électrique
aux pupilles mystiques se love 
coin gauche du canapé
parapet du vertige
 
Verte tige, tu me fais éjaculubrer
 
La chatte - mon dieu, il est fou !
 
un texte poétique, une méditation peut-être emphatique, empathique sûrement, sur une métamorphose du corps devenant cosmique (comique forcément), par une transformation du coeur (du coeur rancoeur au coeur bonheur), une voix maladroite, une infographie générée par IA adorant les boobs, une production éditoriale peut-être innovante
 

 

presque en haut des marches, en bas de l'échelle tout en étant les pieds sur terre

presque en haut des marches, en bas de l'échelle tout en étant les pieds sur terre

Metamorphosis
Kosmorgasmik

Somnolent dans le fauteuil Louis-Philippe,
une image te vient :
La Terre et ses milliers de bouches éruptives,
ses milliers de vulves-geysers,
la Terre ronde est ronde
de toutes les grossesses animales et humaines,
de toutes les germinations florales et végétales,
de toutes les minéralisations calcaires et granitiques.
La Terre est la porteuse, l’accoucheuse
de tout ce qui naît, de tout ce qui prend corps.
Le corps, les corps, encore et encore.
Incarnations en chairs et en os,
en racines et cimes,
en strates et sédiments.
Et tu te vis, foetus en position foetale, dans le ventre-terre.
Du ventre-mer, du ventre-mère,
tu es passé au ventre-terre, au ventre-univers
En déviant ton désir sexuel de l’autre
en mettant à mort, façon matador, ton sentiment d’amour pour l’autre,
tu découvres, trois mois après,
que tu ne sors nullement mutilé de cette castration,
nullement effondré par cette relation sans réciprocité.
Cette mise à mort, façon matador, t’a fait passer en douceur,
parce que tu étais prêt, d’une sexualité exclusive à une sexualité inclusive, de l’amour possessif à l’amour oblatif.
Cette mise à mort, façon matador, a été guérison, résurrection.
Tu t’es mis debout, tu t’es métamorphosé.
Tu sors apaisé, sans ressentiment envers l’autre, la femme-toute-autre, la Trop Femme des inquisiteurs, la pas-Toute des lacaniens, qui s’exprime jour après jour, sans relecture ni correction,
exprime
- ses sensations marines, sous-marines, célestes, nuageuses, florales, lumineuses, ombreuses, oiseleuses,
- ses émotions devant les beautés offertes,
- ses sentiments d’absence, de deuil, de perte
- ses sensations d'avoir un coeur comme une passoire,
de vivre une vie vacharde répétant ses estocades,
une chienne de vie ne laissant aucun répit, même au lit.
Tu sors agrandi
de ce douloureux travail de mise à mort, façon matador, de ton sexe et de ton coeur,
de ce joyeux travail de guérison que tu as décidé quand tu as pu renoncer à ta dépendance et recouvrer ta liberté de choix.
Tu as changé ton sexe raide en sexe flexe.
Tu as changé ton coeur rancoeur en coeur bonheur.
Tu es passé de l’arbre rabougri de Godot
à la forêt primaire des hommes premiers.
Tu as inspiré l’air du Large.
Tu es monté dans la pirogue du Fleuve.
Tu as été fécondé par les abeilles de l’Amour.
Tu accueilles, tu recueilles, tu donnes, tu offres.
Tu ne tries pas, tu ne juges pas, tu n’opposes pas.
Ce qui advient devait arriver,
ce qui adviendra arrive déjà,
ce qui est advenu arrive toujours
parce que le passé ne s’efface pas.
Tout est mémorisé, devient mémoire vivante.
Tu t’es laissé glisser dans l’Océan que tu es.
Tu n’es pas une vie minuscule gouvernée par un zizi ridicule.
Tu es une vie Majuscule reliée au Tout.
Tout copule et consent avec joie à copuler.
Poussières et semences d’étoiles,
germes et spermes de l’orgie de l’évolution,
de l’ontogenèse, de la phylogenèse,  
à la vie à la mort.
La fabrique des corps. Et au coeur du corps, le coeur.
Tu es humble de ton humus,
humain de ton humanité,
universel de ton universalité,
divin de ta divinité.
En ouvrant tes bronches,
en activant ouïes, branchies,
tu retrouves tes éléments, l’air, l’eau.
Tu entres dans l’innocence.
Tu es miracle et mystère de ta naissance.
Tu seras mystère et miracle de ta mort.
Tu fais choix de l’ignorance.
Tu ne refuses pas les connaissances
mais surtout tu sais qu’on ne sait rien.
Rien du début, rien de la fin, rien du sens s’il y en a un.
Tu acceptes d’être dans l’incertitude,
tu ne cherches pas de certitudes.
Tu ne crois plus qu’il y a la Vérité à chercher.
Tu essaies d’être dans la Vie, dans l’Amour, dans la Mort.
Tu montes et descends l’échelle,
Du Tartare à l’Olympe,
du Ciel à l’Enfer
et tu bivouaques sur la Terre.
Du Tartare, tel Orphée, tu ramènes poèmes et mélodies.
Épitaphier de tous les morts aimés.
Dans l’Enfer, pas de damnés condamnés à jamais.
Du Ciel, tu ne fais pas le séjour de Dieu ni le paradis des ressuscités.
Dieu ayant créé se cache, tsimtsoum.
Le ciel est espace de légèreté pour la gente ailée.
Dieu est dans le silence d’un souffle subtil.
Dans l’Olympe, aucune guerre des dieux.
Ils ont eu le temps d’apprendre et de pratiquer l’anarchie.
La Terre est danses et cycles.
La grande roue du Grand Manège tourne
bien huilée
sans grincements de dents.
Dieu et les dieux  sont présences ineffables.
Tu n’es plus un hamster.
Tu es à Parfaire. Tu es un Parfait. Tu es Parfait.

 

‘‘AU NOM DU CORPS’’

Au cœur de sa chair, il y avait sa propre musique,

Mais aussi la force cosmique.

Elle savait que cette force était dans son corps,

Qu'elle n'est pas en dehors !

Elle savait que dans les profondeurs de son corps,

Il y avait un trésor.

 

Pourtant, comme beaucoup, elle en avait perdu la clé,

Et il lui appartenait de la retrouver.

Elle observait alors ce corps plus concentrée,

Et elle voyait qu'il n'avait pas besoin de sa pensée rationnelle pour qu'il puisse fonctionner.

 

Elle pressentait que si elle était plus consciente de cette fabuleuse intelligence à l'oeuvre dans son propre territoire et dans sa propre maison,

Elle serait moins égarée par le discours de sa raison.

Elle sentait que si elle se reliait à cette intelligence corporelle,

Elle trouverait sa place à elle.

 

Comme le têtard de spermatozoïde savait où il devait aller sans la raison pour le guider,

Comme la fleur savait comment elle devait pousser sans un cerveau pour la tirer, Comme l'oiseau sent où il doit voler en harmonie avec sa race ;

Elle sentirait grâce à ce biais où est son endroit, sa véritable place.

 

Avant, elle ne le savait plus,

Car elle ne ressentait plus et elle était perdue.

La tête avait pris le contrôle de la situation,

Et l'empêchait de jouer sa propre partition.

Mais, elle décida enfin de suivre son corps et sa vibration.

Au nom du corps qui est ma terre

Que ta volonté soit faite

Que ton règne arrive

 

Certains prient Dieu et puis le ciel

Pensant que là, se trouve l’essentiel

Moi, je prie mon Corps et la Terre

Car c’est elle, ma Mère

 

Sentez-vous ce lien entre vos corps, mon corps, et le corps de la Terre ?

Ils sont faits de la même matière

Sentez-vous qu’il faut en prendre soin ?

Pourtant ils sont des temples encore trop lointains

 

Continuons à nous prendre la tête

Et la terre, elle, elle tempête

Continuons à nous meurtrir

Et la terre, elle, elle va mourir

Continuons à souiller, violer les corps meurtris

Et nous aurons des tsunamis

Renions nos corps

Et c’est la mort

 

Tais-toi… Fais pas ça… Pleure pas… Bouge pas… Va par là… Non par ici…

Continuons à nous parler ainsi

Et la Terre va trembler

Pour enfin nous réveiller

 

Au nom du corps qui est notre terre

Que ton nom soit sanctifié

Que ton règne arrive

Avant que le monde parte à la dérive.

 

 

Soyons vivant

Et la terre se détend

Soyons vibrant

Et les temps redeviendront cléments

Vivons notre belle matière

Et nous en serons fiers

 

Le sacré se loge dans notre nature vivante, et dans nos corps vibrants ;

Pour intégrer la connaissance spirituelle, il convient de plonger dedans.

Les rythmes vitaux de nos organismes sont en résonance avec le cosmique ;

Intégrant cela, nous rencontrerons Dieu dans notre physique.

 

Plongeons dans nos ventres et dans nos grottes profondes ;

Nous y trouverons les racines et les fondations de la nature du monde ;

La connaissance nous sera alors révélée,

Et nous accèderons à notre unité.

 

Si nous cherchons Dieu dans l’extérieur,

Ce ne sera que malheurs.

Cherchons-le dans notre intérieur,

Et nous sentirons sa chaleur.

Car c’est dans la rencontre de notre dualité que nous serons mariés ;

La croix sera bien le trait d’union entre des opposées.

Plus aucun monde ne sera séparé.

 

Nous aurons en amour tous nos contraires ;

Et la Mère rencontrera le Père ;

Le féminin et le masculin danseront pour que rien ne se fane ;

Pour découvrir le sacré au coeur du profane ;

Le haut et le bas sur la même échelle,

Le spirituel au sein du matériel.

 

Au nom du corps qui est mon temple et ma terre

Que ton règne arrive

Toi qui es la fondation de toutes nos églises érigées vers les Cieux,

Tu es le réceptacle qui peut accueillir Dieu.

Tu es le lien entre le ciel et la terre ;

Ce contenant qui accueille la lumière.

Toi qui étais assimilé au mal,

Tu redeviens le réceptacle et le Graal.

Au nom du corps qui est ma terre ;

Que ta volonté soit faite.

 

Caroline Gauthier

« Elle est là… cette Femme «Trop».
Celle qui aime trop fort, celle qui ressent trop profondément, celle qui demande trop souvent et celle qui désire trop.
Elle est là, elle prend beaucoup trop d’espace, avec son rire, ses courbes, son honnêteté et sa sexualité. Sa présence est aussi grande qu’un arbre et aussi large qu’une montagne. Son énergie occupe chaque anfractuosité de la pièce. Elle prend trop de place.
Elle est là, elle gêne par ses envies persistantes, elle a trop d’envie. Elle désire beaucoup. Elle veut tout, trop de bonheur, trop de temps seule, trop de plaisir. Elle traversera le soufre, la rivière trouble et le feu de l’enfer pour l’obtenir. Elle risquera tout pour étouffer les angoisses de son cœur et de son corps. Cela la rend dangereuse.
Elle est dangereuse.
Ensuite, cette Femme «Trop» fait trop réfléchir les gens, ressent trop, se pâme trop. À travers sa posture, on découvre sa confiance en soi et sa prose authentique. Elle a un rire franc qui vient du cœur, un appétit insatiable et une propension à la passion ardente. Tous les yeux sont rivés sur elle, pensant qu’elle pète plus haut que son derrière.
Oh, cette Femme «Trop»… Trop forte, trop vibrante, trop honnête, trop émotive, trop intelligente, trop intense, trop jolie, trop grosse ou trop mince, trop difficile, trop sensible, trop sauvage, trop intimidante, trop réussie, trop joyeuse, trop indigente ; trop quoi.
Elle devrait se calmer un peu, baisser le ton quelque peu. Quelqu’un devrait la remettre dans le droit chemin. Quelqu’un devrait lui dire.
Je suis là… La Femme «Trop», avec mon cœur trop tendre et mes émotions de trop.
En tant qu’empathique et hédoniste en constante recherche de plaisir, je veux une profusion de justice, de sincérité, d’espace, de facilité, d’intimité, de respect, d’être vue, d’être comprise, de votre attention complète et que toutes vos promesses soient tenues.
J’ai été appelée très exigeante parfois parce que je veux ce que je veux, et aussi, intimidante à cause de la place que j’occupais. J’ai été appelée égoïste parce que je m’aime moi-même. J’ai été appelée une sorcière parce que je sais comment me guérir.
Mais encore et encore… Je me relève. Encore et toujours, je veux, je ressens, je demande, je risque et je prends de la place.
C’est nécessaire.
Trop de femmes ont été confrontées à l’extermination depuis des siècles. Nous avons tellement peur d’elles. Nous sommes terrifiées par leur grande présence, par leur manière de commander le respect et de brandir la vérité de leurs sentiments. Nous avons essayé d’étouffer la Femme «Trop» depuis trop longtemps, chez nos sœurs, chez nos compagnes et chez nos filles. Et même maintenant, même aujourd’hui, dans un certain sens, nous continuons à couvrir de honte cette Femme «Trop» pour sa grandeur, son désir et sa nature passionnée.
Et encore… elle relève le défi.
La femme, dans sa pleine puissance, se déplace à travers le monde avec grâce et confiance. Dorénavant, sa sagesse tempère son esprit fougueux. Calmement mais fermement, elle dit la vérité sans aucun doute ni hésitation et la vie qu’elle mène est enfin sapropre création.
Dans mon propre monde et sous mes yeux, je suis témoin de l’ascension et de la remise en valeur de la Femme «Trop». Cette Femme «Trop» est également connue de certains comme la femme sauvage ou le divin féminin. Dans tous les cas, elle est moi, elle est toi et elle adore avoir enfin la place de s’exprimer librement.
Si vous avez déjà été appelée «Trop» ou «trop émotive» ou «trop garce» ou encore «trop coincée», vous êtes probablement une vrai Femme «Trop».
Et si vous l’êtes… Je vous implore d’embrasser tout ce que vous êtes, toute votre profondeur, toute votre immensité ; de ne pas vous retenir et de ne jamais abandonner votre grandeur ou votre éclat brillant.
Oubliez tout ce que vous avez entendu ! Votre côté «Trop» est un don. Oh oui, un don qui peut guérir, inciter, libérer et transpercer directement au cœur des choses.
N’ayez pas peur de ce don, et ne laissez personne vous en détourner. Votre coté «Trop» est magique, c’est une médecine. Il peut changer le monde.
Vous ne me croyez pas ? Vérifiez ceci : Toutes vos femmes préférées, celles qui ont fait l’histoire, celles qui ont prêté leur voix pour le changement et celles qui se sont courageusement autorisées à être exactement qui elles sont. Quelques exemples : Oprah, Ronda Rousey, Beyoncé, Kali, Misty Copeland, Janet Mock, Marie-Madeleine… Elles sont toutes des Femmes «Trop» !
Alors je t’en prie Femme «Trop» : Demande, Cherche , Désire, Grandis, Bouge, Ressens, Sois.
Fais des vagues, attise tes flammes et donne-nous des frissons.
Je t’en prie, lève-toi.
Nous avons besoin de toi ! »
~ Ev’Yan Whitney
Traduit de l’anglais.
Ev’Yan Whitney est une éducatrice sexuelle et une doula ™ en sexualité qui aide les femmes à sortir de la honte et de la peur pour entrer dans leur pouvoir érotique.
Son site : https://www.evyanwhitney.com/
magnifique témoignage d'une femme ayant cheminé en corps, et encore de masculin à féminin
« Dans ce jeu pervers, où j’ai été entraînée, très jeune, j’ai choisi la conduite des dominants, avec mes atouts de femme. J’ai brimé le féminin en moi et donné beaucoup de place à mon masculin. J’ai séduit les hommes et adopté l’attitude de la préhension envers les hommes mais aussi envers mon propre féminin que je n’ai pas écouté. Je suis devenue victime et bourreau de moi même.
A présent, je demande pardon, je ne veux plus survivre de mes blessures passées. Je suis prête à t’écouter, à t’aimer, à exprimer ce que je ressens et à vivre la joie de l’être. J’ai confiance en ton écoute, j’ai foi dans nos actes.
Je demande pardon aux femmes, à la femme que j’ai reniée en moi, je demande pardon au féminin sacré que je n’ai pas honoré à travers ma conduite, je demande pardon aux hommes que j’ai essayé de dominer pour me venger, je demande pardon au masculin sacré que j’ai castré du plaisir de me rencontrer vraiment.
A présent je te dis où je ressens tes gestes trop intrusifs et où ils sont bons pour moi. Je t’accueille tel que tu es, sans attente, sans volonté.
C’est cet Amour qui m’apprend à être, élève mon esprit et rejoint mon âme. »
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écouter le poème magnifique lié à un geste (la main de désir sans amour) lors d'une rencontre festive, proposé en audio sur l'article, à gauche : ah ce corps !

audio de ah ce corps

texte de Patrick Burensteinas sur le corps
pour de meilleurs ressentis de nos 3 règnes intimes et terrestres
minéral, végétal, animal
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LA TRAME : CORPS OU CITÉ...
Le corps est l’agrégat temporaire des 3 règnes comme une fourmilière qui, pour former sa colonie, aurait pris les caractéristiques du minéral, du végétal et de l’animal.
Le minéral
Le minéral a comme particularité de donner une rigidité, un fondement à toute structure ; il a aussi le pouvoir de stocker en lui de l’information. C’est pourquoi il est utilisé dans notre corps comme charpente (le calcium de nos os), comme mémoire ou transmetteur de l’information (tels les neurotransmetteurs qui sont tous des métaux ou des métalloïdes), mais aussi pour fixer les gaz comme le fer de notre sang fixe l’oxygène.
Le végétal
Le végétal est le seul des 3 règnes capable de transmuter. C’est en effet le seul qui transforme l’énergie en matière par la photosynthèse. Pour prouver cet acte quasiment magique, vous pouvez faire l’expérience suivante : Prenez une graine et pesez-la.
Ensuite, procurez-vous du coton que vous imbibez d’eau. Naturellement vous avez pesé l’eau avant. Vous placez le coton dans une bouteille en plastique et la graine par-dessus.
Fermez hermétiquement la bouteille et placez-la au soleil.
Au bout d’un certain temps, la plante pousse. Bien sûr quand la nourriture contenue dans la graine est épuisée la plante s’étiole. À ce moment-là, vous prendrez la plante et vous la pèserez. Oh miracle ! La plante pèsera plus lourd que le poids de la graine initiale et le poids de l’eau.
D’où vient cette différence de masse ? Eh bien, la plante a transformé la lumière en matière ! Notre corps a donc tout naturellement placé les végétaux, à l’endroit où nous transformons la matière en énergie : dans nos intestins. C’est la flore intestinale ; sans elle, nous serions tout simplement incapables de digérer.
L’animal
L’animal est représenté par les cellules qui fournissent le transport et permettent le mouvement de la colonie pour lui donner toujours la position la plus favorable.
La vie organisée et a fortiori le corps humain ont peut-être commencé comme ceci : Une cellule rencontre une autre cellule, et comme dit la chanson que croyez-vous qu’elles se racontent ? Des histoires de cellules : « C’est bien compliqué d'être un si petit animal. Et si on fondait une société ? Une espèce de copropriété où chacun serait à sa place selon ses compétences ? »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Les premières cellules se regroupent et puis d’autres et d’autres encore. Au-delà d’un certain nombre, des problèmes d’intendance commencent à se faire sentir. Les cellules du milieu ne sont plus capables de se nourrir, la nourriture étant à l’extérieur de l’amas. Elles ne sont plus capables non plus de respirer pour la même raison. Elles menacent alors de quitter la colonie.
Quelques cellules disent : « Vous ne pouvez pas faire ça, on va trouver un moyen, certaines d’entre nous vont vous nourrir, d’autres vous apporter de l’air et d'autres encore ce qui vous manque. »
Alors certaines cellules se spécialisent.
– Il y a les «rouges», celles qui sont chargées d’apporter de l’oxygène. Elles trouvent le moyen de transporter du fer sur leur dos, de le faire rouiller à l’extérieur pour le porter tout chargé d’oxygène à l’intérieur.
– Il y a celles chargées du nettoyage, de la sécurité et de la poste. Et plus la « ville » devient importante, plus il y a d’habitants, plus le besoin de services spécialisés se fait sentir. Cette ville forte de 40 milliards de milliards d’habitants, c’est notre corps, où chaque règne est représenté selon sa place et son utilité.
QU’EST-CE QUE LA TRAME I
Imaginez une ville aussi complexe que celle que nous venons de décrire. Comment se peut-il qu’elle soit cohérente, que les cellules qui forment le foie ne se mélangent pas avec celles des os ? Ou plus simplement pourquoi tout cela reste-t-il en place ?
Si vous prenez une cellule de votre corps, et que vous lui donniez à manger, elle vit très bien sans vous ; alors pourquoi reste-t-elle ? Pourquoi ne nous décomposons-nous pas de notre vivant ?
Et qu’est-ce qui fait qu’un jour, celui de notre mort, nous nous décomposons ? Notre corps est maintenu cohérent par une sorte de canevas, un schéma d’information qui dicte à chaque cellule quelle est sa place et quelle est sa fonction. Comme pour une tapisserie où la Trame maintient les fils ensemble, dans un ordre précis.
Trame le mot est lâché.
La Trame est un ensemble d’informations, un quadrillage quantique, le plan, qui fixe l’organisation des cellules de notre corps, mais aussi des minéraux et des végétaux qui participent à la colonie.
COMMENT L’INFORMATION CIRCULE SUR LA TRAME
Dans notre univers, ici et maintenant, l’information, l’énergie, circulent de manière ondulatoire, plus exactement sinusoïdale. Par exemple, prenez par une extrémité un tapis posé sur le sol, et secouez-le. Vous vous apercevrez que l’onde créée se déplace d’une manière sinusoïdale.
Il en est de même pour notre corps. Supposons maintenant que l’information soit bloquée sur la Trame par un obstacle ou une rupture de continuité, comme une pierre sur le tapis.
À partir de l’obstacle, l’information est altérée voire absente. Les cellules et autres composants ne reçoivent plus d’ordre de cohérence et se trouvent livrés à eux-mêmes : c’est la désorganisation. Dans certains cas, les cellules livrées à elles-mêmes décident de créer une colonie locale, un nouvel organe qui les satisfera elles, mais pas forcément l’unité du corps. C’est une tumeur.
COMMENT REMÉDIER À UNE SITUATION DE BLOCAGE
Pour remettre le système en état, il faut opposer au blocage une énergie légèrement supérieure. Il faut vigoureusement secouer le tapis.
C’est le premier effet que nous apprendrons à produire et à contrôler dans l’apprentissage de la Trame. Le second effet découle de l’observation suivante : une sinusoïde est aussi caractérisée par sa régularité. Celle-ci dépend de la cohérence de ses composantes. Imaginez une chorale où chaque chanteur chanterait ce qu’il veut. Il s’ensuivrait immanquablement une cacophonie. La courbe représentant cette musique sera chaotique.
Si par contre le chef de chorale est là, alors tous les chanteurs chanteront à leur place exacte et le résultat sera harmonique.
Toutes les cellules de notre corps chantent (ou plutôt vibrent), chacune avec sa propre voix. Nous serons alors le diapason, le chef d’orchestre, qui permettra à tous les composants de notre corps d’être en harmonie. La notion d’harmonie n’est pas métaphysique. Elle est physique. Dans une propagation harmonique, l’énergie est bien plus grande et bien plus pertinente (comme un laser par rapport à une lampe).
Nous gagnerons donc à harmoniser notre corps pour que l’énergie qui circule entre chaque cellule soit le moins altérée possible et que l'information aille bien là où elle doit aller.
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en complément, ce texte sur les modes de dissipation thermique ou dynamique de l'énergie des émotions :
SOURCES DE PERTURBATIONS DE LA TRAME
La première cause de perturbation de la Trame est l’émotion ou plutôt le surcroît d’émotions. Qu’est-ce que l’émotion ? L’émotion est de l’énergie que nous fabriquons. Une fois cette énergie fabriquée, nous avons deux possibilités majeures de l’utiliser : thermique ou dynamique. C’est-à-dire que nous avons chaud et que nous bougeons. Par exemple, vous avez peur, et cette peur peut vous donner des ailes. Vous transformez alors l’énergie de la peur en mouvement. Un autre cas, la colère. Si vous êtes en colère, vous devenez tout rouge (vascularisation pour dissiper l’énergie d’une manière thermique) et vous faites de grands gestes (dissipation dynamique). Il n’y a pas de mystère ; dès que vous fabriquez de l’émotion-énergie, le corps tente de la dissiper. Si vous êtes en colère, le fait de faire trois fois le tour du pâté de maisons vous calmera. Vous avez transformé votre énergie/colère en mouvement. Vous vous mettez un coup de marteau sur les doigts. Pouvez-vous me dire pourquoi vous mettez-vous à sauter partout en criant ? Est-ce que votre doigt en sera moins écrasé ? Bien sûr que non ! Mais l’émotion que vous avez créée vous pousse à l’action. Prenez une émotion dite positive comme une grande joie. Regardez les gens qui gagnent à un jeu, eux aussi se mettent à sauter partout en criant. Là encore vous avez transformé votre émotion-énergie en mouvement. Ce fonctionnement est normal et ne saurait être pathogène, sauf si vous fabriquez plus d’énergie que vous ne pouvez en dépenser. Nous, êtres humains, avons un problème majeur, nous avons le sens du temps qui passe. Nous sommes capables de souffrir aujourd’hui de quelque chose qui nous est arrivé hier. Plus fort encore, nous sommes capables de souffrir de quelque chose qui nous arrivera peut-être demain. Si quelqu’un me dit un mot qui me déplaît, je peux fabriquer de l’émotion pendant des mois. Une émotion sans sens ni fonction. Ces émotions s’accumulent, car elles n’ont aucune possibilité de s’écouler. Au-dessus d’un certain seuil, cette énergie devient pathogène, elle engorge, perturbe la Trame. Elle tente de se frayer un passage vers l’extérieur du corps. Elle crée : – Dans un premier temps, des inflammations, des éruptions, des brûlures (voyez comme ces termes sont ignés). – Dans un second temps, des surtensions pouvant conduire à une rupture mécanique de l’organisme. Remarquez comment les animaux, qui, eux, ont la chance de ne pas avoir la notion du temps qui passe, transforment instantanément l’énergie en mouvement. Par exemple, vous faites peur à un lapin, c’est tout de suite qu’il se met à courir, pas demain. Quoiqu’un surplus d’émotions puisse le paralyser. Par contre, regardez ce qui se passe pour un animal vivant comme un homme ou plutôt ayant un rythme humain. Un chien domestique sait qu’il va avoir sa pâtée, qu’il va sortir, que son maître peut partir. Il va donc acquérir la notion du temps qui passe, et par là même sera capable de faire de l’émotion décalée. Il aura donc les mêmes maladies que l’homme, de l’eczéma par exemple... L’émotion est nécessaire, c’est la vie, le mouvement ; mais en trop grande quantité, c’est l’explosion de la Trame. Comme une chaudière surchauffée fait exploser ses tuyaux. Maintenant que nous avons une idée un peu plus précise de la Trame, et de ce qui peut l’empêcher de fonctionner, nous allons pouvoir entrer dans le vif du sujet.
Trouvé sur le blog La Vie est le plus grand des Gourous, actif jusqu'en 2019 mais où on peut lire les articles archivés depuis 2013
Souviens-toi que :
"Cet Univers s'éveille quand tu t'éveilles et s'abolit quand tu te retires.
Donc, la totalité de ce qui existe et de ce qui n'existe pas
n'est rien d'autre que toi."
(Abhinavagupta, Shivaïsme du Cachemire (fin Xe s. début XIe s.)
Souviens-toi que tu sécrètes ce monde à chaque instant. Tu en rêves chaque nuance, chaque situation, chaque ombre et chaque lumière, tu es en la trame, la substance et la coloration. Tu en es la chair et le souffle. La limpidité joyeuse et l'épais brouillard des peines.
Non pas toi en tant que rêvé, mais toi en tant que rêveur.
Le rêvé n'est qu'une petite chose en perdition, le Rêveur est tous les mondes en formation.
Souviens-toi de toi en prenant conscience que la totalité de ce qui est vu est toi, non pas un toi circonscrit à une forme particulière , mais toi en tant que la vision de ce qui est vue. Toi en tant qu'espace contenant tout ce qui est perçu, toi en tant que substance de ce qui apparaît et disparaît. Tu es l'Océan, de ton frémissement amoureux naissent les vagues qui bondissent de joie sur la plage ou qui viennent se fracasser sur les rochers. Tu n'es pas une vague particulière, tu es toutes les vagues en même temps et dans la sérénité du silence de ta profondeur rien n'est affecté par le bruit des vagues ni par leur mort ni par leur renaissance, car tu es l'Immobile d'où émerge tous les mouvements.
Jamais tu ne meurs car jamais tu ne nais, toujours Cela tu es, indéfiniment.
Sors-toi des limites de ce petit personnage en te percevant l'illimité contenant toutes les choses. Déborde-toi de ce contenu restreint et révèle-toi dans ton infinité bienheureuse. Dénoue ce nœud qui t'étrangle en une histoire particulière et ouvre-toi en ta lumière traversée par toutes les images de l'Univers.
Quelles que soient les circonstances, rappelle-toi à toi en étant conscient que tu es toute la scène qui est en train de se produire. Elle vient de jaillir de ton cœur et déjà s'en retourne et y meurt. Tu es l'éternel immobile en qui tout se manifeste et s'estompe.
Touche-toi d'azur et de terre, embrasse-toi d'eau et de lumière, respire-toi de feu et du souffle de l'éther, chacun de tes mouvements crée des étoiles et des galaxies, des empires, des civilisations et des mystères...
Tout cela est vrai et tout cela est faux, tout n'étant que le reflet de ta réflexion. Souviens-toi de toi et tu verras que tu es le berceau de toutes ces chimères douces amères. Le chaos de ces mondes n'étant que l'inversion de ta propre sérénité.
C'est dans ces projections que tu viens t'aimer en te reconnaissant non né. Et c'est en t'embrassant dans ton immensité que tu t'éveilles à ta réalité. Tu te souviens alors que depuis toujours tu es cette Eternité.
Domiji
article publié le 9 Janvier 2016

les 44 pages de Metamorphosis du 21 mars 2023 au 21 décembre 2023

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le roman national ment / Pacôme Thiellement

19 Janvier 2024 , Rédigé par grossel Publié dans #agora, #assaisonneur

Marie-Madeleiine par Donatello
Marie-Madeleiine par Donatello

Marie-Madeleiine par Donatello

où Marie-Madeleine se retrouve au coeur d'un autre possible récit national que le roman national qui ment par Pacôme Thiellement


j'avais déjà abordé ce thème essentiel en 2007 et 2009
il serait bon de mêler à la farine dans laquelle on se roule
- L'histoire mondiale de la France (dir. Patrick Boucheron)
- Les mondes de l'esclavage (Direction d’ouvrage : Paulin Ismard)
- Le grand récit de Johann Chapouteau
de saler avec
- Le déclin de l'occident d'Emmanuel Todd et livres précédents
de poivrer avec
- Trotskisme, de Lambert à Mélenchon
de retourner la crêpe avec
- L'impitoyable aujourd'hui d'Emmanuelle Loyer
et de se servir de la poêle à gratter avec la question d'Etienne Klein sur la mort et le temps

Bienvenue dans L'Empire n'a jamais pris fin. Ce nouveau programme pour Blast sera comme un voyage dans le temps. Nous pouvons retourner en arrière, mais nous ne pouvons pas modifier le passé. C'est la règle de tous les voyages dans le temps, il faut éviter le paradoxe temporel. Cependant, nous pouvons changer notre regard sur celui-ci. Et en changeant notre regard sur celui-ci, nous pouvons peut-être changer le visage de notre présent. Mon nom est Pacôme Thiellement, je ne suis pas historien, je suis un exégète. Et j'aimerais aujourd'hui faire l'exégèse de l'histoire de notre vie sur ce territoire que nous nous sommes habitués à appeler la France. Mais ce serait une autre histoire. Une histoire de notre lutte, extérieure et intérieure, contre toutes les formes de pouvoirs politiques et religieux. Une histoire de la reconnaissance aux droits de disposer de nous-mêmes et aux devoirs de ne pas disposer des autres. Une histoire de nos tentatives d'émancipation, de nos combats, de nos échecs et de nos victoires. Comment nous avons vécu ? Comment nous sommes morts ? Comment nous sommes revenus ? Comment nous avons dû continuer à nous battre ? Bienvenue dans une histoire alternative de la France, une histoire de France dont vous êtes le héros. Bienvenue dans L'Empire n'a jamais pris fin,

épisode 1 : Jules César, l'homme qui nous inventa.

Le roman nationalement, la France n'a jamais été chrétienne. Si l'on parle d'une manière d'être et de vivre, qui soit la mise en pratique collective de la parole d'un certain Jésus, né à Nazareth, la France n'a pas été plus chrétienne que le christianisme n'a existé. Le christianisme est un mot. Un mot qui recouvre un très vilain récit. Celui du détournement de la parole émancipatrice, révolutionnaire, d'un homme ou d'un dieu, afin de la faire servir à une mission exactement contraire, la reconduction de la domination impériale la plus exclusive jusque dans l'intimité des cœurs et le secret des âmes, l'Église. L'Église chrétienne ment, l'Église chrétienne est romaine. Et pourtant... Et pourtant la parole de Jésus est également une porte vers autre chose, car l'être invisible auquel cette religion visible n'a cessé d'adresser ses prières était initialement celui qui possédait le fil d'Ariane, susceptible de nous guider hors du labyrinthe de la prison impériale. C'est à partir de Jésus que l'Empire, dans un premier temps, va commencer à se fissurer. Mais c'est aussi autour du culte du Christ que l'Empire va se reconstruire, de façon plus forte, plus intense, plus impitoyable encore. Le christianisme, le culte du Christ crucifié, a été la plus grande insulte faite à sa personne comme au contenu de sa parole. Si nous les confrontons, parole contre parole, Jésus et le christianisme ne sont pas contradictoires, ils sont incompatibles. C'est ce que nous allons essayer de faire aujourd'hui. L'histoire de Jésus et celle du christianisme sont inscrites si intimement dans le parcours de l'humanité depuis 2000 ans que l'histoire de France, fille aînée de l'Église, est incompréhensible si nous ne nous penchons pas sur cet abîme. L'histoire que nous allons vous raconter est une des plus dingues de toute l'histoire de l'humanité. Elle va chercher si profondément dans nos cœurs qu'elle nous fait mal à chaque fois qu'elle nous fait rire. Parce que dans le fond, ça n'est pas drôle. Bienvenue dans l'Empire n'a jamais pris fin, je m'appelle Pacôme Thiellement, je ne suis pas historien, je suis exégète. Dans ce programme pour Blast, je fais l'exégèse de notre histoire sur ce territoire que nous nous sommes habitués à appeler la France. Celle-ci est subjective et même très subjective, même si nous essayerons d'être le plus rigoureux possible. Alors, comme dirait l'autre, si vous n'aimez pas mon histoire de France, écrivez la la vôtre. Bienvenue dans l'Empire n'a jamais pris fin,

épisode 2, Jésus contre le christianisme.

« Le roman national ment. L’identité française ne résulte pas de l’alliance de la bravoure gauloise et de l’administration romaine, le tout couronné par la bonté chrétienne. Pas seulement. Non seulement la France n’a pas seulement été gauloise et romaine, mais la France n’a pas seulement été chrétienne. Même dans son rapport à Jésus. Même dans son rapport à Jésus, le roman national ment. Par omission. Par oubli. L’histoire qui suit se situe à la fois après la mort de Jésus à Jérusalem, un siècle et demi plus tard à Lyon, et au IVe siècle après le baptême de l’Empereur Constantin, alors que le christianisme devenait la religion officielle de l’Empire. Ces trois moments sont indissociables. Ces trois moments nouent entre eux des relations qui donneront un fruit très particulier dans l’avenir. C’est une histoire qui frappe très mystérieusement à la porte de notre temps. Le sujet de cette histoire est l’amour. Et, au cœur de cette histoire, il y a une femme : Marie-Madeleine. Bienvenue dans L’Empire n’a jamais pris fin. Je m’appelle Pacôme Thiellement. Je ne suis pas historien. Je suis exégète. Dans ce programme pour Blast, je fais l’exégèse de notre histoire sur ce territoire que nous nous sommes habitués à appeler la France. Celle-ci est subjective, et même très subjective, même si nous essayons d’être le plus rigoureux possible. Alors, comme dirait l’autre, si vous n’aimez pas mon Histoire de France, écrivez la vôtre. L’Empire n’a jamais pris fin.

Épisode 3 : Marie-Madeleine et les États Généraux de l’Amour »

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Kdo

5 Décembre 2023 , Rédigé par grossel Publié dans #album, #pour toujours, #écriture- lecture

Kdo pour un anniversaire de 83 ans
Kdo pour un anniversaire de 83 ans
Kdo pour un anniversaire de 83 ans
Kdo pour un anniversaire de 83 ans

Kdo pour un anniversaire de 83 ans

c'est parti de Saint-Maixent l'École, Deux-Sèvres,
le 21/10/2023
c'est arrivé dans le bon tempo
ça s'appelle un Kdo
Kdo de 144 pages, avec 56 poésies écrites à la main
des peintures, des cyanotypes, des dessins
je n'ai vu l'expéditrice qu'une fois, chez des amis
j'étais allé la chercher à la gare et nous avions fait connaissance pendant le temps de la longue montée en lacets vers un village de 50 âmes et le temps d'un repas partagé

merci Rachel K.

j'évoque deux autres Kdo

- celui de Virginia G., faisant imprimer spécialement L'éternité d'une seconde Bleu Giotto en format 21 X 29,7

- celui de Dominique Lardenois  m'offrant une traversée dans mon oeuvre, avec Katia Ponomareva, le 29 septembre 2023

les billets que m'envoie Alain Cadéo sont Kdo / j'en ai mis plusieurs dans Le cerf-volant de l'égaré N°2 / j'en ai reçu 2, ce lundi 4 décembre 12 H 40 et 12 H 50


je me suis demandé en me replongeant dans cet objet magnifique, unique
si j'avais été soucieux de Kdo de ce genre;

je recense :
- le livre unique sur papier de liège trouvé en Corse, écrit et illustré pour K.
- l'album de photos d'artiste réalisées par Hélène Théret à ses 3 ans, que R. découvrira à ses 18 ans
- l'oeuvre réalisée pour les 75 ans de l'épousée par DSJ (qu'elle ne verra jamais)
- les oeuvres réalisées en dentelles végétales par Aïdée B. : jupe de correspondance, testament amoureux (dans le sillage de Baïkala), photo de la Belle avec sa déclaration d'amour éclairée par LED

et de fil en aiguille, c'est la Vie-Kdo qui offre à foison

il me semble que les livres pluriels que j'ai initiés sont aussi des Kdo :

- Envies de Méditerranée

- Gabrielle Russier / Antigone

- Elle s'appelait Agnès

- Baïkal's Bocal

- Avec Marcel Conche

- Marilyn après tout

- Diderot pour tout savoir

- Cervantes-Shakespeare, cadavres exquis

- Le passage du temps

- Au bord des falaises ou comment se relever de ses morts ?

- Le siècle de Marcel Conche

- Cahier des futurs désirés

Puis j'ai élargi au Kdo que fut la fréquentation des oeuvres de Christian Bobin, Christiane Singer, Jean-Yves Leloup, Deepak Chopra, Eckhart Tolle, Thierry Zalic

Et last but not least