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Je te ressers un pastis ? / Rudy Ricciotti

4 Juin 2019 , Rédigé par grossel Publié dans #agoras, #note de lecture, #J.C.G.

Je te ressers un pastis ? / Rudy Ricciotti

Rudy Ricciotti

 

Je te ressers un pastis ?

Dialogue avec moi-même

L'aube, 2019

 

Ce dialogue avec moi-même est un entretien en 7 épisodes avec José Lenzini, précédé d'un préambule, illustré de quelques dessins au noir du dialoguiste. 120 pages lues en 3 jours car je prends mon temps.
Dialogue avec moi-même, sous-titre paradoxal, l'homme n'est pas unifié, il est au moins double, trop de pastis ?

Le titre Je te ressers un pastis ? est la dernière phrase du livre. Dans le livre, est proposé du thé.

Le dialoguiste, homme double, pluriel, pétri de contradictions, dialogue avec lui-même en étant interrogé par José Lenzini, journaliste et écrivain, connaisseur de Camus, questionneur de la Méditerranée en étant directeur de la collection Méditerranées (au pluriel) chez L'aube, maison d'édition dirigée par le sociologue Jean Viard.

Voilà donc un dialogue avec soi-même qui est en partie orienté par le questionneur. Le dialoguiste répond sans ambages. Il ne tourne pas autour du pot.

Le duel est lisible. Rudy Ricciotti rue dans les brancards devant certaines questions. Récusant ou affrontant les a priori, les étiquettes et les questions de José. Rudy Ricciotti, personnage public, polémique confirme, infirme. Est-il un dandy orchidoclaste ? Un maniériste transgressif ? Un artiste ? Je ne suis pas un artiste. Un cocardier ? Un xénophobe ? Lui : réac, hystérique, violent, paranoïaque, psychopathe, hargneux, accablant, viandard, séducteur, contradictoire...

Les positions de Rudy Ricciotti, argumentées mais aussi spontanées comme un cri des tripes ou du sexe plus que du cœur, sont tranchées, souvent iconoclastes. Il est patriote, la sonnerie du téléphone de son bureau c'est La Marseillaise. La gauche socialo en prend pour son grade parce qu'elle a laissé l'islamisme gangrener l'espace public avec la question du voile. Comme pour lui (et pour moi aussi), il n'y a pas la mare nostrum mais des Méditerranées, chacune avec son identité, sa culture, sa cuisine, sa langue et ses dialectes, ses conceptions de la femme, de la mer, du territoire, des traditions, la Méditerranée est nécessairement un espace de conflits. Pas de paix possible en dehors de la République, de ce qui fait la France c'est-à-dire les provinces et pas l'état centralisateur, les Parisiens, le parisianisme c'est l'incompréhension du pays profond. La violence est au cœur des rapports entre les rives (j'appelle cela Duel des rives). Gros coup de gueule à propos de l'impensable en France, l'alliance extrême-droite/extrême-gauche en Italie, chacune des deux composantes se partageant le travail législatif et exécutif, l'Italie étant ainsi devenu un poids lourd dans l'Europe. À méditer par ceux qui opposent LREM et RN, extrême-centre et extrême-droite. Pas impossible qu'ils finissent par se marier (ça c'est moi qui le pronostique).

Au panthéon littéraire de Rudy Ricciotti, on trouve Barbey d'Aurevilly, Gabrielle d'Annunzio, Curzio Malaparte, Pier Paolo Pasolini, Albert Camus. À propos de Malaparte et de la Maison rouge de Capri (qui servit à Godard dans Le Mépris, maison filmée en surplomb de la mer, avec le ciel bleu dans lequel passe un avion pendant que Brigitte Bardot dans son peignoir jaune questionne Michel Piccoli sur la joliesse de ses fesses ; en off, André Bazin disant « le cinéma substitue à notre regard un monde qui s'accorde à nos désirs »), il raconte que questionné par Rommel sur cette maison (l'avez-vous acheté en l'état ou l'avez-vous faite construire ?), Malaparte désignant les fenêtres répondit : vous voyez la punta, la baïa, je n'ai fait que construire le paysage.

D'autres figurent au Panthéon : le varois Joseph Lambot, l'inventeur du béton armé qui fit flotter une barque en béton, Pierre Puget, architecte mal aimé et sculpteur aussi important que Michel-Ange, Fernand Pouillon.

Rudy Ricciotti évoque p.47, son frère sudiste Jean-Paul Curnier (1951-2017) auquel il a rendu hommage dans Libération avec des mots de Jean-Paul lui-même "La mort n'est pas cruelle" et ce qu'il dit à sa femme avant de partir: "j'aimerais être une branche de céleri pour ne pas avoir à conclure." Autre citation fournie par Jean-Marc Adolphe "Il faut cesser d'avoir peur de ce que nous ferons, de comment cela sera reçu ou pas et comment les autres réagiront. Car ce que nous ferons, c'est d'abord mettre en place bout pour bout un mode de vie, d'habitat, de circulation et d'éducation qui soit basé sur le respect et le partage, et c'est cette nouveauté qui créera à son tour les conditions pour changer les façons de voir, de penser, de critiquer et de discuter. Parce que quelque chose de neuf sera arrivé."
(in "Prospérités du désastre (Aggravations, 2)", éditions Lignes, 2014).

Sont renvoyés aux enfers, les minimalistes, les décadents, le Festival de Cannes, sommet de la médiocrité, pinacle de l'impérialisme multi-média, la fondation Carmignac à Porquerolles. Il revendique d'être un réactionnaire à la modernité.

Un dialogue roboratif que je ne veux pas dévoiler complètement, un dialogue qui rend attachant l'architecte Rudy Ricciotti et peut-être aide à voir autrement ses réalisations qui plaisent au peuple. Le MUCEM, il l'a fait la peur au ventre, parce que Fort Saint-Jean à gauche, grand port à droite, horizon métaphysique en face, il fallait faire profil bas.

Dans la rubrique du même auteur est indiqué en premier le livre La Nature prisonnière, François Carrassan, Bernard Plossu, Rudy Ricciotti, publié par Les Cahiers de l'Égaré en 2017. Dialogue par livres interposés puisque je n'ai dû parler avec Rudy Ricciotti qu'une dizaine de minutes mais j'ai pu l'entendre pendant deux heures. Ce livre me confirme dans ma réception du personnage qui vaut le détour parce qu'il trouve que la violence c'est le lisse et le laid du lisse, le moralisme de la bien-pensance.

Jean-Claude Grosse, 4 juin 2019

Je te ressers un pastis ? / Rudy Ricciotti
Je te ressers un pastis ? / Rudy Ricciotti
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La démocratie contre le peuple / Du bon usage des fake's / Bassompierre

6 Avril 2019 , Rédigé par grossel Publié dans #G.C., #Gilets Jaunes, #FINS DE PARTIES, #J.C.G., #agora, #agoras, #pour toujours

affrontement symbolique

affrontement symbolique

La démocratie contre le peuple.

 

 

Le principal argument que font valoir «  les intellectuels organiques » 1pour soutenir le pouvoir de Monsieur Macron c’est sa «  légitimité démocratique ».

Monsieur Macron, ayant été élu Président de la République, avec une majorité incontestable, les lois immortelles de la démocratie le nimbent d’une aura présidentielle non moins sacrée que celle de nos anciens rois.

Les défenseurs les plus acharnés de l’ordre et du progrès sont pourtant bien obligés d’admettre que Monsieur Macron a été élu par défaut, avec un taux d’adhésion qui varie, selon les estimations entre 14 °/° et 18 °/° et un taux d’abstention qui rend son élection pour le moins problématique.

Depuis longtemps le parti majoritaire dans notre pays est celui des abstentionnistes et il faut reconnaître que l’apolitisme déclaré des Gilets Jaunes n’est pas sans correspondre à l’indécision dont a profité le candidat qui a fait semblant de rejeter la droite et la gauche pour mieux les enrôler toutes les deux «  en même temps » dans sa besace.

La vérité, on la trouve, je crois dans la bouche de Michel Onfray, quand il fait remarquer qu’il n’y aura pas de solution tant que la France restera endiguée dans l’Europe de Maestricht et que même si Le Pen, Mélenchon ou Dupont-Aignan arrivaient au pouvoir ils continueraient la même politique.

Les revirements de Marine Le Pen, après le départ de Florian Philippot, confirment ce diagnostic.

Et si la force de Monsieur Macron, jusqu’à présent, est de rester apparemment le seul pilote à bord, c’est parce que dans son for intérieur chaque citoyen est persuadé que la relève est impossible et que, comme le dit le slogan libéral : «  il n’y a pas d’alternative ». .

On a vu Chirac l’emporter grâce aux promesses de réduire la « fracture sociale » et de sortir de la « pensée unique » pour mieux les renforcer l’une et l’autre après son élection,

On a entendu Hollande désigner «  la finance » comme son ennemi principal pour s’empresser ensuite d’accroître le pouvoir des Banques et des Multinationales sur l’Etat et de garantir les dividendes des actionnaires ainsi que les revenus des patrons au détriment des salariés.

Et il faut rappeler la première débandade de la « gauche » quand en 1983 François Mitterand a publiquement renoncé à ses ambitions socialistes pour se mettre piteusement à la remorque du Marché !

L’exemple de la Grèce soumise à une troïka dont les intentions « totalitaires » sont parfaitement assumées est venu accroître encore le cynisme et l’arrogance des maîtres du jeu mondial.

Loin de créer les conditions d’un renversement, ces victoires des « algorithmes » sur le vivant ont au contraire assoupi la conscience critique d’un peuple accusé de «  populisme »…

Et les apologistes du système poussent leur avantage jusqu’à reprocher au peuple le droit d’exister.

Contre toute attente, les Gilets Jaunes font entendre «  le cri du peuple » et ils en sont punis par une répression qui est en soi une provocation pour discréditer les manifestants en les assimilant aux casseurs.

Or, loin de porter le flambeau du radicalisme révolutionnaire, ils risquent de rester prisonniers de leur abstentionnisme en créant un vide que Monsieur Macron s’est empressé de remplir avec l’enfumage du Grand Débat.

Le refus d’aller à la soupe en faisant de la politique fait à la fois la force et la faiblesse des Gilets Jaunes mais on ne sortira jamais de la nasse tant qu’on n’aura pas tranché la question de la souveraineté en inversant le rapport de forces entre les Banques et les Etats.

Non seulement nos élus n’en ont jamais eu le courage depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, mais aucun n’a osé amender quelque peu la coercition libérale en séparant les banques de dépôt des banques d’investissement.

On peut croire d’ailleurs que si quelqu’un se hasardait à le faire il serait vite victime d’un coup de Jarnac dont les milieux d’affaires ont le secret.

La leçon des « subprimes » n’a servi qu’à conforter un peu plus les avantages d’un capitalisme spéculatif au-dessus de la mêlée car au-dessus de tout soupçon.

C’est bien là où le bât blesse dans l’inconscient même des gens les plus indignés par les inégalités dont ils souffrent.

Et malgré le soutien de la majorité des Français et la longévité de leur mouvement, les Gilets Jaunes sont menacés aujourd’hui par la stagnation d’un Grand Débat qui montre une fois de plus la force des illusions dans des esprits embobinés par le tiers inclus de la Démocratie.

Si la révolte gronde encore, elle restera impuissante tant qu’elle ne mettra pas en cause non seulement la démocratie représentative mais sa face noire, sa face obscure, le capitalisme spéculatif qui aujourd’hui domine le monde et a plus d’un tour dans son sac.

Ce n’est pas un hasard si les experts qui trônent à France-Info accusent les «  ultra-gauches » et les «  ultra-droites » de vouloir renverser le capitalisme.

Il fut un temps où « l’intelligentsia » manifestait contre la guerre de Corée, contre la guerre du Vietnam, aujourd’hui ses successeurs ont retourné leurs vestes et se font au nom de la démocratie les apologistes des Multinationales qui imposent leur loi aux Etats.

Même si le crédit du Président Macron est fort entamé aux yeux de la plupart des Français, les partisans d’une alternative ne doivent pas se réjouir trop tôt.

L’alliance entre la démocratie représentative et le capitalisme spéculatif étouffe encore aujourd’hui dans son carcan tous les peuples de la planète.

Et les velléités de rébellion sont immédiatement stigmatisées par les contempteurs du « populisme » et du « nationalisme » dont Bernard-Henri Lévy est l’illustre chef de file.

Seule une révolution de l’esprit pourrait déboulonner les vaches sacrées qui régissent les neurones de la plupart de nos concitoyens, y compris ceux des Gilets Jaunes : la Liberté, la Fraternité, l’Egalité, la Modernité, le Progrès sont des archétypes sur lesquels l’union siamoise entre la foi démocratique et la puissance spéculative est fortement arcboutée.

Le principal mérite des Gilets Jaunes est d’avoir pour la première fois, dans les ronds-points, redonné un sens aux principes républicains qui n’étaient plus que des coquilles vides : la Liberté qu’ils ont osé prendre, la Fraternité qui les unit, l’Egalité qu’ils inventent en gommant entre eux toutes les différences de classe, de race, et même d’opinion.

La colère, telle est leur seul dénominateur commun, et cette colère, la grande majorité des Français la partagent contre un pouvoir usurpé, un pouvoir qu’ils ont nommé et qui les a dupés.

En croyant la partie définitivement gagnée, le macronisme a bien failli mener jusqu’au bout la tâche qui lui était assignée par les maîtres d’œuvre de la mondialisation.

Emmanuel le bien nommé, l’homme providentiel, le nouveau Messie, Emmanuel Macron, donc, a failli être victime des «  délices de Capoue » car, en écrasant sans merci toutes les catégories de la société, il a créé dès les débuts de son mandat les conditions idéales pour une «  convergence des luttes ».

Mais à en juger par les divisions qui s’instaurent dans le camp de la contestation, aussi bien dans les syndicats que chez les Gilets Jaunes, on a des raisons de croire que le talon de fer dont parlait Jack London, a encore de beaux jours devant lui.

Macron peut compter sur le soutien des intellectuels de service, toujours prêts à défendre les acquis d’un système dont ils sont les bénéficiaires.

Devant la montée des périls dans cette Europe qu’ils ont sanctifiée dans leur prose, une trentaine de ces Brutus au petit pied vient de se conjurer pour la défense de la démocratie.

Ces porte-parole de la bien-pensance sont les Fouquier Tinville de la vindicte humanitaire, les Torquemada de la pensée unique, les Ayatollah de la fracture sociale, ils se réclament d’un libéralisme dont ils ont usurpé le nom. Comme Saint-Just, mais avec moins de panache, ils attaquent les libertés au nom de la Liberté car pour eux il n’y a qu’une liberté, celle du Marché, la Liberté d’un ordre mondial qui ressemble comme un frère à celui rêvé par Hitler et par Staline.

Tout simplement ils ont inversé le langage et font semblant de croire aux mots qu’ils emploient pour mieux valider leur haine de l’égalité, de la fraternité, de la liberté et avant tout leur haine du peuple.

On peut relever entre autres la signature de Milan Kundera, jadis célèbre pour sa dissidence anticommuniste.

Milan Kundera a été le compagnon de lutte de Vaclav Havel qui a fait un éloge vibrant des bombes «humanitaires » que l’OTAN a déversées sur la Yougoslavie sans l’accord de l’ONU, une opération de terrorisme international qui n’avait rien à envier aux agressions hitlériennes contre la Tchécoslovaquie et la Pologne.

Ces « pacifistes » qui dénoncent la menace russe ont soutenu voire provoqué les croisades désastreuses menées par les Occidentaux dans le Proche Orient.

Et il est également significatif que les apôtres d’un humanisme dévoyé oublient dans leur pamphlet les manifestations les plus visibles de la renaissance du nazisme en Ukraine et dans les pays baltes, sous le patronage de l’Union européenne.

Cet oubli n’est pas le fait du hasard, il est tout simplement la marque de la parenté entre les néo-nazis ukrainiens, baltes ou polonais et les intellectuels libéraux.

Ils sont soudés par un réflexe de Pavlov qui paralyse leur jugement face à « la Russie de Poutine ».

La campagne antirusse organisée par les Anglo-Saxons pour des raisons géopolitiques s’appuie sur les mêmes sentiments primaires qui sous le III ème Reich mobilisaient des masses haineuses contre les Juifs.

On montre souvent les Bolcheviks le couteau entre les dents, mais aujourd’hui, le fanatisme a changé de camp et les libéraux si tolérants et bénins en paroles sont des fauves altérés de sang dès qu’on agite le chiffon rouge du populisme qui s’associe sans doute à leurs yeux aux Communards massacrés dans la Semaine Sanglante par leurs ancêtres Versaillais.

Il n’est pas étonnant que Luc Ferry reproche aux policiers de ne pas dégainer et de ne pas tirer dans le tas pour défendre la démocratie.

Et il est dans l’ordre des choses que Castagner vilipende «  la peste brune » pour cautionner les violences de ses troupes envers des citoyens qui n’ont que le tort de manifester.

Castagner est le Gallifet, le Cavaignac des Gilets Jaunes.

Macron n’est pas seulement le clone d’Attali il est la réincarnation de Thiers, le sauveur de la bourgeoisie qui s’était déjà allié à l’Allemagne pour écraser les ouvriers parisiens.

Macron se prévaut de son origine modeste mais sa morgue, son cynisme, son mépris des petites gens l’inscrivent dans la droite ligne des parvenus de l’ancien régime.

Il vient de se joindre au chœur des gouvernements qui reconnaissent le président autoproclamé du Venezuela et appellent au renversement du président élu.

Ceux-là mêmes qui condamnent la Russie pour «  l’annexion » de la Crimée, ne respectent le droit international que lorsque cela les arrange.

On se moque des « théories du complet » mais on ne cesse de les utiliser en attribuant sans preuves les échecs de la démocratie dans le monde à l’ingérence russe.

J’ai entendu un expert désigner doctement les trois organisateurs secrets des «  fakes » qui polluent les esprits : les Gilets Jaunes Maxime Nicolle, Eric Drouet et, bien sûr, Vladimir Poutine…

Ces amalgames sont les symptômes de la déconnexion entre les mots et les faits qui pourrait passer pour une dyslexie particulière si elle n’était l’expression d’un racisme culturel qui n’a rien à envier au racisme ethnique des nazis.

Pour endiguer les Gilets Jaunes, qui « les font chier », de bons esprits voient en Macron «  le rempart contre le fascisme ».

Ils ne savent même pas compter tout ce que Macron leur fait perdre, égoïstement parlant.

Ils oublient que ce ne sont pas les Gilets Jaunes qui ont amputé les retraites, augmenté les taxes, supprimé les aides, diminué le pouvoir d’achat, démantelé le code du travail, enrichi les « premiers de cordée » et appauvri les « sans dents »..…

Ils n’osent pas admettre que loin d’être un rempart contre le fascisme, Macron est en réalité le rempart du fascisme que nous subissons tous les jours sous la loi d’airain de la Démocratie.

Il en est de même des «  forces de l’ordre » qui au lieu de massacrer les Gilets Jaunes devraient faire cause commune avec eux

Les uns et les autres se fient à la voix de leur « tiers inclus », la voix de la Foi dans la Démocratie, au lieu de faire usage de leur bon sens, qui est d’après Descartes la chose du monde la mieux partagée.

 

Bassompierre

 

 

 

 

 

1 J’emprunte à François Bégaudeau la distinction entre « les intellectuels organiques » et les «  intellectuels critiques »...

JCG :

qu'est-ce qui va changer le rapport de forces ? de toutes petites mesures fiscales ont déclenché un mouvement social et politique, pas vu depuis 50 ans et plus, un mouvement pas prêt de s'éteindre, bien installé car les GJ savent ce qu'ils ne veulent plus, ont surmonté la peur et travaillent à ce qu'ils veulent, devenir constituants; ce qui est autre chose que l'horizontalité et qui demande une sacrée persévérance

est-ce en préparant consciemment la grève générale jusqu'à satisfaction qu'on changera le rapport de forces ? espérant qu'une préparation consciente donnera le résultat escompté, certains y croient; l'histoire nous apprend les ruses de l'histoire

réclamer la convergence des luttes, est-ce réalisable après des décennies de grèves tournantes, de grèves de 24 H, de manifs bidons, de compromissions et de collaboration de classes ? les appareils préfèreront être détruits que de se détourner de la collaboration appelée négociation; certains y croient; 

sera-ce un effet papillon, qui sortira de leur zone de confort les 3 à 6 millions de tièdes, genre une photo (comme celle de la petite fille sur une route au Viet-Nam qui fit basculer la guerre, mais pas celle de Aylan, l'enfant noyé retrouvé sur une plage, ni celles d’aucun éborgné), 

genre un fait divers particulièrement chargé symboliquement; 

genre un scandale politique (pas le cas avec l'affaire Benalla)

seront-ce des milliers de micro-actions dont on ne connaît jamais les effets secondaires et tertiaires ?

donc penser et agir là où on est en sachant comme le dit Shakespeare: « Rien de ce qui est, n’est »; la vie est un songe parce que tout réel, tout ce que je dis réel est vu à travers mon prisme mais si je suis un songe et passif dans ce songe, peut-être puis-je aussi assumer un rôle en partie actif dans le songe (on peut avec entraînement, intervenir un peu dans ses rêves, en lien avec l'inconscient collectif)

Du bon usage des «  fake’s »

 

Que les mânes d’Etiemble me pardonnent, mais pour une fois le mot est trop joli pour que je le remplace par une périphrase bien française.

Fake, cela sonne si bien et on en fait un si bon usage !

On sait que le Président Macron dans son souci de moraliser la vie publique, veut faire voter une loi contre ce qu’on appelle en bon français «  les fake news ».

A l’origine il y a une polémique qui, comme par hasard, a visé la Russie.

Lors de la visite du Président Poutine qu’il avait invité à Versailles, il avait protesté contre des journalistes russes qui avaient rapporté une rumeur sur sa prétendue homosexualité…

Le péché, certes, était mortel et méritait cette grossièreté vis-à-vis de son hôte, mais Vladimir Poutine en a vu d’autres et est resté impassible.

On peut toutefois s’étonner que Jupiter s’en prenne aux Russes qui n’avaient fait que répercuter une «  fausse » nouvelle propagée par la presse française qu’il se garda bien de mettre en cause.

Mais comme on le sait, les Russes sont devenus les têtes de Turc de la désinformation occidentale et on trouve tout naturel que l’on en use envers eux sans cérémonie, puisqu’ils sont de toute façon coupables, coupables de toute éternité, coupables de naissance, coupables parce que russes, comme hier les Juifs étaient coupables parce que Juifs.

Il serait indécent de choisir entre les démocrates et les populistes, entre les « souverainistes » et les libéraux, qui comme leur nom l’indique sont les partisans de la liberté.

Dès lors, «  haro sur le baudet ! » tous les moyens sont bons pour vilipender non la réalité d’un pays, de son président, de son peuple, mais leur représentation fantasmée.

On n’a pas à se donner la peine de prouver contre la Russie des accusations que le bon sens le plus élémentaire suffirait à démentir, comme l’affaire Scripalia ou celle de l’attaque chimique de la Gouta, des faits qui n’ont jamais été prouvés mais qui restent incrustés dans l’imaginaire collectif occidental comme des révélations divines.

Un autre élément est venu accroître la bile de Jupiter envers Russia to day dont l’édition française a eu le tort de plaire aux Gilets Jaunes qui lui ont accordé un traitement de faveur…

 

Mais les «  fakes » sont un terrain glissant pour les dirigeants occidentaux quii se prétendent l’incarnation de la morale.

Il est facile à prouver que ceux-là mêmes qui les condamnent avec la plus grande vigueur en ont fait depuis longtemps leur moyen préféré de justifier leurs coups bas.

Même si parfois il arrive au Président français de ruer dans les brancards pour défendre ce qu’il ose encore appeler «  la souveraineté » de la France, il ne manque jamais de suivre aveuglément ses partenaires anglo-saxons dans leur croisade antirusse.

Il existe en face de la Russie un «  front du refus » qui repose uniquement sur une diabolisation qui n’est que l’expression du cynisme, de la duplicité et de la mauvaise foi.

Kara Murza a dit que la démocratie occidentale était « l’empire du mensonge et de la falsification ».

Il faut croire que les grandes têtes molles qui manipulent l’opinion courante ont à coeur de lui donner raison.

Mais ils n’ont cure de discréditer ainsi la sacro-sainte démocratie en commettant le mal au nom du bien .

En se targuant de la démocratie pour opprimer les peuples ils sont trop imbus de leur bon droit pour comprendre tout le tort qu’ils font à la démocratie.

L’usage péjoratif du mot «  populisme » pourrait être compris par un martien, mais non par des gens dont les neurones sont mortellement infectés par la maladie du langage qui n’en finit pas de corrompre les esprit, jusqu’à la débandade finale qui ne saurait tarder.

Comme exemples des «  fakes » qui, depuis un demi-siècle scandent le déclin de l’Empire occidental, on peut se contenter de citer les plus notoires.

Il peut sembler inutile de rappeler le  « fake » qui a servi de prétexte à l’invasion de l’Irak dont on continue à subir les conséquences catastrophiques.

Il en a été de même pour la destruction de la Libye et l’assassinat du président Khadafi provoquées par une fausse information sur la nécessité de protéger les populations civiles contre une menace inventée pour les besoins de la cause.

Le stratagème n’était pas nouveau et avait déjà fait ses preuves, notamment pour justifier l’attaque de l’Otan contre la Yougoslavie qui a été bombardée pendant 78 jours sur la foi du «  fake » du «  fer à cheval ».

Il s’agissait du projet terrifiant d’extermination des Kossovars par l’armée serbe grâce à un dispositif en forme de «  fer à cheval ».

Il a été prouvé par la suite que le faux document qui avait crédité cette menace provenait des services secrets bulgares en collusion avec le ministre allemand de la Défense Rudolf Scharping qui a crédité cette affbulation.

Seul Le Monde diplomatique a rappelé récemment cette provocation dont on aurait tort de se scandaliser car elle est devenue un moyen commode de faire accepter par les populations les violations délibérées du droit par la caste politico-financière qui nous gouverne.

Dans le cas de l’attaque de la Yougoslavie, on se trouve devant une double infraction, d’abord, parce qu’elle a éu lieu sans l’aval de l’ONU, ensuite parce qu’elle transgressait le droit de l’Otan lui-même, qui interdisait l’attaque d’un pays qui ne menacerait pas un de ses membres, comme l’a montré Jacques Hogard dans son livre L’Europe s’est arrêtée à Pristina.

Aujourd’hui la Russie fait les frais du même stratagème.

On a eu droit récemment sur la chaîne parlementaire à une séance de russophobie au cours de laquelle une dame qui fait carrière dans la diffamation de la Russie affirmait haut et fort que Vladimir Poutine avait « militarisé » la société russe et préparait la guerre contre l’Europe.

Dans ce débat qui avait réuni la fine fleur des experts en la matière, seul Fedorovski essayait de faire entendre quelques vérités, tout en ménageant la chèvre et le chou.

Quand la Russie a droit à une information, elle est forcément négative, mais on évite d’aborder des sujets sensibles comme la crise ukrainienne parce que la plupart des journalistes et des hommes politiques sont incapables d’en parler autrement qu’en rabâchant des «  fakes » qui, depuis longtemps, ont remplacé la réalité d’un pays ravagé par ceux qui ont pris le pouvoir depuis Maïdan.

Ainsi nos bons apôtres réciteront comme une leçon bien apprise qu’on sanctionne la Russie parce qu’elle ne respecte pas « les accords de Minsk » alors que ce n’est pas Vladimir Poutine qui est responsable de leur application, mais bien Piotr Porochenko qu’on se garde bien d’incriminer pour ne pas déplaire à ses protecteurs américains. .

Il faut d’ailleurs rappeler que ces accords ont été signés sur l’initiative du Président russe pour arrêter une guerre qui n’avait fait que trop de victimes aussi bien parmi les combattants que dans la population civile du Donbass qui a été pilonnée pendant cinq ans et exposée aux pires exactions de la part des bataillons néo-nazies.

Les dernières élections présidentielles ukrainiennes ont été entachées d’un si grand nombre d’infractions que leur résultat ne devrait pas étre entériné dans une démocratie qui se respecte. Mais vous n’en saurez rien, à cause du silence des «  médias » sur une situation qui, si on la connaissait, montrerait trop visiblement les effets désastreux de «  la révolution dans la dignité », fomentée par les Etats-Unis avec la complicité de l’Union européenne.

Vous ne saurez jamais que les observateurs russes ont été interdits par le gouvernement ukrainien, que les trois millions de travailleurs ukrainiens en Russie sont dans l’incapacité de voter de même que les habitants des républiques de Donetsk et de Lugansk.

Si monsieur Macron réussit finalement à faire voter sa loi contre les «  fakes » il devra donc mettre en accusation tous ceux qui depuis cinq ans répandent sur la situation en Ukraine, en Crimée et dans le Donbass des informations qui n’ont aucun rapport avec la réalité.

Et il devra se mettre en accusation lui-même puisqu’il se porte garant d’une lecture des événements entièrement pervertie par les présupposés idéologiques.

Les slogans familiers de nos chaînes officielles de radios peuvent être considérés comme des «  fakes » destinés à abuser les auditeurs dans la mesure où «  Ouvrez l’info » clamé sur France-Info aussi bien que « l’esprit d’ouverture » prôné par France-Culture sont restés jusqu’à présent des vœux pieux que l’on se garde bien de mettre en pratique.

Pour en juger on peut citer le sort des journalistes ou des intervenants qui osent précisément «  ouvrir l’info » et pratiquer «  l’esprit d’ouverture » : Frédéric Taddei ou Michel Onfray, par exemple, sans oublier Daniel Mermet que l’on a mis prudemment au rencart pour protéger l’innocence de ses auditeurs.

Il vaut mieux en rire qu’en pleurer et il est vrai que la France macronienne, après la France hollandaise et la France Sarkozienne ressemble de plus en plus au pays du Père Ubu.

Et on peut ranger parmi les «  fakes » tous les discours de nos présidents successifs depuis le Général de Gaulle de la part de policbinelles aux ordres de la finance internationale qui veulent nous faire croire à leur amour pour la France, alors que des «  pauves cons » de Sarkozy aux «  sans dents » de Hollande, jusqu’aux «  gens de rien » de Macron, ils n’ont pu s’empêcher par leurs « petites phrases » d’exhaler leur mépris des Français.

Et la main mise des technocrates de Bruxelles sur les moindres détails de notre vie est sans doute le «  fake » par omission le plus énorme qu’on ne saurait voir, bien qu’il vienne encore de se manifester avec la fermeture définitive d’une usine de papier qui met à pied huit cents salariés pour obéir à la réglementation européenne qui interdit à un Etat de venir en aide aux entreprises.

On assiste ainsi, au nom de la paix et de la liberté au dépeçage systématique de notre appareil de production et au sacrifice des travailleurs au profit des actionnaires, car entre les salaires et les dividendes nos gouvernants ont toujours opté pour le capital au détriment du travail.

Mais il faut reconnaître que les autorités n’ont pas le monopole des « fakes » et que les opposants quels qu’ils soient savent aussi en faire bon usage.

Ainsi Jean-Michel Blanquer, le seul ministre compétent de la macronie, s’est plaint devant le Parlement des «  bobards » qui, d’après lui, ont trompé l’opinion sur le sens de sa réforme.

Mais ses opposants lui rétorquent qu’ils s’appuient sur le texte et l’accusent à leur tour de «  noyer le poisson », de «  jeter de la poudre aux yeux », bref de commettre lui-même un «  fake » en dénonçant des «  fakes ».

Il est vrai que Jean-Michel Blanquer a eu le mauvais goût de changer  radicalement les orientations désastreuses prises par Madame Najaut Belkacem, une ministre de l’éducation incapable d’écrire correctement trois lignes en français.

La question des «  fakes » sur cette réforme reste donc ouverte.

Mais pour aborder une autre actualité plus brûlante, celle des Gilets Jaunes et des Casseurs, on peut mettre cette rubrique sous le signe des «  fakes » par omission, des «  fakes » par complicité tacite entre les faiseurs d’opinion et les vrais détenteurs d’un pouvoir dont Monsieur Macron n’est que la marionnette.

 

On ne saura jamais les véritables ressorts du triomphe de Macron, mais un observateur impartial devrait s’interroger sur le rôle des casseurs dans sa résistance héroïque à une rébellion qui dure à présent depuis vingt semaines et qui continue à avoir le soutien d’une majorité de Français.

Il suffit de se demander à qui profite le crime pour répondre à cette question, car sans les casseurs qui ont discrédité le mouvement, sans les mythiques et mystérieux «  blackblocs» qui veulent renverser la république il est certain que Jupiter aurait bien été obligé de « détricoter » les mesures prises en faveur des riches et au détriment des pauvres et des classes moyennes.

Et comme monsieur Macron n’est pas tombé de la dernière pluie je suppose qu’avec son acolyte Castagner il a pensé avant moi à l’aide précieuse que les casseurs, et seulement les casseurs peuvent lui apporter pour qu’il continue de son côté à «  casser » la France, car s’il y a des faux casseurs, on ne peut douter que le vrai casseur, c’est Macron qui remplit scrupuleusement la mission que lui ont donnée ses commanditaires et qu’il continuera à remplir grâce à l’enfumage du Grand Débat, un autre «  fake » qu’on ne saurait voir mais qui depuis des mois détourne l’attention des vrais problèmes et permet à Macron et à ses sous-fifres de «  garder le cap ».

Mais les «  fakes » sont forcément sélectifs et on a pu voir récemment à l’Assemblée une députée de l’opposition attribuer quelques « fakes » à la nouvelle porte-parole de l’Elysée sans que le premier ministre ait pris la peine de la démentir.

S’il est relativement facile de démasquer des » fakes », il est quasiment impossible d’implanter la vérité dans une opinion déjà forgée.

Ainsi on contine à nous seriner que «  Srebenica  est le plus grand masscre depuis la deuxième guerre mondiale » en oubliant les huit cent milles victimes du génocide du Rwanda sans compter les millions de victimes du génocide du Congo qui se poursuit tranquillement aujourd’hui sans que personne s’en émeuve.

Dans le conflit syrien on a prouvé le double jeu des «  casques blancs » manipulés par le M 6 anglais, le même qui a confectionné l’affaire Scriapalia.

Ces combattants de Daesch ont su se faire passer pour des sauveteurs bénévoles et ils ont l’habitude d’inventer des «  fakes » régulièrement repris par l’Observatoire syrien des droits de l’homme pour donner des prétextes à une intervention occidentale qui, comme au Kosovo, permettrait aux Islamistes de gagner la partie.

Pour démonter le «  fake » sur l’attaque chimique de la Gouta les Russes ont retrouvé des enfants donnés pour morts qui ont témoigné de la mascarade organisée pour faire croire à leur empoisonnement.

Mais les dirigeants occidentaux jugeant a priori qu’un témoignage en faveur des Russes et des Syriens ne pouvait pas être crédible ont refusé de participer à cette «  mise en scène » sans même prendre en compte des témoignages dont la véracité ne pouvait faire aucun doute du fait qu’il s’agissait bien des mêmes enfants.

 

Il faut donner la priorité à des «  fakes » destinés à cautionner un changement de politique ou à servir les intérêts des grandes puissances, mais il y a aussi dans l’histoire des cas flagrants de   « fakes » certes mineurs mais qui méritent le détour.

On peut citer de nombreux cas de «  fakes » à l’origine de l’épuration qui, après la guerre, a frappé de nombreux écrivains et artistes.

Wilhem Mengelberg l’un des plus grands chefs d’orchestre de la première moitié du Vingtième siècle, n’a jamais compris pourquoi on lui avait interdit de diriger pendant six ans à cause d’un repas au cours duquel il aurait crié «  Heil Hitler ! »

Or, non seulement il n’a jamais crié «  Heil Hitler ! » mais il a sauvé les musiciens juifs de son orchestre et a fait jouer la musique d’Hindemith proscrite par les nazis.

Wilhem Furtwangler aurait connu le même sort, s’il n’avait eu la chance de trouver un défenseur convaincant dans la personne de Yehudi Menuhin.

Une autre victime des « fakes » est Violette Morris, appelée «  la hyène de la Gestapo » et accusée d’avoir elle-même pratiqué la torture sur des détenus. Or, si elle a effectivement collaboré avec les Allemands, on n’a jamais pu trouver de témoignages pour confirmer des faits qui semblent inventer pour les besoins de la cause par des auteurs qui les ont rajoutés pour assaisonner le menu.

Il fallait bien trouver des boucs émissaires pour laver les crimes de l’occupation, mais on ne sait toujours pas qui a montré au Général de Gaulle une photo de Doriot en uniforme de SS en lui faisant croire qu’il s’agissait de Brasillach pour empêcher de le gracier.

Il était plus facile de condamner des artistes, des écrivains, des acteurs et actrices de cinéma, des gens qui n’avaient souvent rien à se reprocher comme Sacha Guitry, que les véritables responsables du génocide comme Bousquet ou Papon.

Et cette sévérité de pure forme donnait le change car sous son couvert la CIA recrutait allégrement des criminels de guerre comme Barbie ou Gielen pour faire la chasse aux communistes.

S’il arrive qu’on mette au pilori des innocents coupables, il arrive aussi que les «  décideurs » favorisent la carrière de personnalités qui auraient davantage leur place dans un bagne qu’au sommet du pouvoir.

Le cas le plus flagrant sans doute est celui d’Hacim Traci, le chef de l’UCK, devenu président du Kosovo grâce à la protection de Madeleine Albright qui a joué un rôle sinistre dans la guerre de Yougoslavie.

Hacim Traci a été accusé d’assassinats et il dirige ouvertement un réseau de drogue, de prostitution et de trafic d’organes dans toute l’Europe. La démonstration de ces hauts faits par Pierre Péan dans son livre sur le Kosovo n’a jamais été démentie, pas plus que sa mise en cause de Boris Kouchner.

Or, lors des cérémonies du 11 novembre on a mis Hacim Traci à une place d’honneur, tandis que le président de la Serbie Alexandre Vucic était relégué dans une tribune secondaire.

On avait de plus hissé le drapeau du Kosovo au sommet de Notre Dame.

On veut faire croire à une erreur de protocole, qui a le bon dos, car ce camouflet concorde trop avec la politique de la France pour être une bavure involontaire.

L’honneur exorbitant et immérité accordé à un voyou musulman et l’ humiliation de la Serbie est la signature d’un renversement de l’orientation de la France que François Mitterand avait refusé..

Depuis notre engagement dans le bombardement de la Yougoslavie, tous nos gouvernements ont pris le parti d’un islamisme dévoyé au détriment de pays comme la Serbie et la Russie qui ont été nos alliés dans les deux guerres mondiales.

C’est un choix conforme à l’essence même du macronisme fondé sur la discrimination des valeurs françaises et chrétiennes et l’exaltation du multiculturalisme et de la mondialisation libérale.

Notre président ne manque jamais de marquer tout son amour pour notre langue en prononçant en anglais ses discours destinés à la communauté internationale. Et il vient de le prouver de nouveau en mettant à la tête de la « francophonie » une anglophone proche de Kagamey, le président du Rwanda qui ne cache pas sa haine de la France.

Les « fakes » servent toujours à dénigrer un adversaire économique ou idéologique mais ils sont surtout les instruments d’une politique de domination destinée à asservir les peuples au nom de la démocratie.

On m’accusera certainement d’alimenter un «  théorie du complot », mais les théorie du complot ne sont que les « dégâts collatéraux » d’une entreprise de spoliation des nations et des individus beaucoup plus profonde, sournoise et efficace que les sornettes qu’ agitent de piètres tacticiens de la désinformation, une entreprise de pollution des esprits par ce qu’on appelle d’un autre joli mot du franglais «  le mainstream », bien nommé, un « courant principal », aussi puissant que le «  golfstream » destiné à asseoir le pouvoir d’une caste de spéculateurs, de parasites et de crapules à la tête du monde civilisé.

 

Bassompierre

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actualité du programme du CNR ?

5 Avril 2019 , Rédigé par grossel Publié dans #R.P., #agoras

Le 27 mai 1943, Jean Moulin, Robert Chambeiron et Pierre Meunier rassemblent des représentants de mouvements de résistance, de syndicats...
Le 27 mai 1943, Jean Moulin, Robert Chambeiron et Pierre Meunier rassemblent des représentants de mouvements de résistance, de syndicats...

Le 27 mai 1943, Jean Moulin, Robert Chambeiron et Pierre Meunier rassemblent des représentants de mouvements de résistance, de syndicats...

cette lettre 664 de l’ami  R., professeur d’histoire en retraite et vieux militant, tombe à pic
(664 lettres, une mine pour un mouvement comme celui des GJ qu’il doit pouvoir mettre à disposition, je suppose)
je vous la partage et la mets sur le blog des agoras, avec son accord
on y trouve 5 L, de 2007 à 2010
JCG
 
L664 du 5 avril 2019
 

Dans Libération 18/03 « Un programme équivalent à celui du Conseil national de la Résistance  doit être mis en place » 

Dominique Meda  sociologue (Réinventer le travail dernier ouvrage paru en collaboration)

 

Par ce gouvernement ? Par ce président ? Par cette chambre de députés ? Par ce sénat ? Comme si de rien n’était.

 

 L’équivalent mystérieux : en quoi pourrait-on imaginer et trouver des équivalences aux décisions et mesures prises en 1944/45 après discussion entre les parties concernées et Partis impliqués ? Le socle : ce sont les principes qui fondent le programme du CNR. Passablement édulcorés par la nécessité de s’entendre entre ceux qui y croyaient à la révolution et ceux qui n’y croyaient pas sachant que, croyants ou non croyants, tous la rejetaient, les Gaullistes comme les Chrétiens, les responsables du parti Communiste eux-mêmes, la redoutaient. Ce qui fait que personne, exception faite des travailleurs et des travailleuses organisant les Comités d’usine*, comme ce fut le cas à Toulouse ou aux usines Berliet de Vénissieux pour ne citer que les plus emblématiques, ne voulait la révolution. 

Deux interventions phares marquent ce renoncement, celle de Robert Lacoste ministre socialiste de la production industrielle défavorable à l’autogestion et celle du PCF se prononçant pour la nationalisation mais contre les « soviets » comme certains les appelaient déjà.

Le CNR, malgré ou grâce aux avancées de son programme, à son corps défendant ou pas, aurait donc joué le rôle de verrou : au dernier moment le représentant du PCF (Villon) se rallie à la nationalisation sans le préalable de la révolution — renonçant à l’abolition du capitalisme. Il avait participé à une réunion clandestine avec Duclos et Frachon quelque temps auparavant, transmetteurs d’une ligne dictée par un Staline avant tout respectueux des accords passés à Yalta avec les Anglais et les Américains, mais pas seulement. Le Petit Père des Peuples rejetait d’emblée une révolution gagnant l’Europe occidentale, au cœur des pays développés, reposant sur les épaules d’une classe ouvrière expérimentée et qui venait de s’extraire d’une société soumise au pire esclavage jamais vécu, par les « Riches » de tous bords, par une grande Bourgeoisie solidaire de part et d’autre du Rhin.   Ce fut une sorte de contrainte dictée par l’intérêt  supérieur… de l’Etat stalinien qui venait de “trahir“ sa propre Révolution comme le dénonçait Trotsky !

Or, dans son principe, n’est-ce pas cette version « verrou » que Dominique Méda propose ? Le couvercle sur la marmite révolutionnaire, ce qu’aujourd’hui nous appelons « plafond de verre ».

Principe d’action du CNR dont on sait très bien que, de toute manière, le contenu ne pourrait être adopté en l’état : aujourd’hui la référence au CNR devenu une sorte d’icône historique de la gauche, en dehors de toute analyse critique, est sans équivalent. La grande bourgeoisie campe sur des positions idéologiques beaucoup plus solides que celles de 1945, celles de l’après-guerre quand elle devait faire oublier la collaboration des grands patrons — Renault, Berliet, Michelin (malgré une légende tenace de Résistant attribuée à cet ancien cagoulard), Citroën propriété de Michelin, entre autres —  avec les nazis et les troupes d’occupation.

 

Son représentant actuellement au pouvoir, au profil de Bonaparte, le Président de la cinquième et faiblarde (faiblarde sur les principes républicains) République gaulliste, avait jusqu’ici coupé les ponts entre les sommets de l’État et les directions syndicales, y compris celle de la CFDT qui n’en pouvait mais… Coupure également entre ces directions et les gilets multicolores, jaunes ou rouges, qui sont engagés sur les ronds-points et les champs Élysée, ou dans les combats syndicaux à répétition depuis les grandes manifestations contre la loi travail, puis la réforme du statut SNCF et la réorganisation en vue de la concurrence, les manifestations incessantes des hospitaliers, des enseignants, on ne pourra les énumérer toutes ici. Or, sans ces appuis, aucun compromis n’est possible les directions syndicales se heurtant, en même temps, à leurs bases et au pouvoir de l’Etat, c’est-à-dire de la grande bourgeoisie.

 

Alors la question est posée : comment la majorité de ces penseuses et penseurs fait-elle pour aborder des problèmes aussi brûlants que le “travail“, “la valeur travail“… sans jamais en venir aux fondements premiers du capitalisme et de la bourgeoisie elle-même, chair et âme du “système“ de propriété privée de tous les moyens de production essentiels, depuis les ressources naturelles, propriétés de tous, jusqu’à la main qui  œuvre et transforme la matière inerte en marchandise consommable, dotée par conséquent de plus-value qui, néanmoins, ira enrichir le bourgeois propriétaire, de quelque façon que ce soit — directement ou indirectement par l’entreprise et ses prolongements boursiers — tout en épuisant ces réserves naturelles qui ne se renouvelleront pas ? Il semble y avoir sur le chemin de leur réflexion des obstacles — un seul peut-être ? — insurmontables les empêchant d’attaquer ces fondements et leur interdisant de dénoncer “la propriété privée des moyens de production et du profit engendré par leur exploitation“. Marx et Engels en désuétude, consciemment ou non ils l’ont intégré et ne tiennent pas à ce que l’on se moque dans les chaumières universitaires. 

Libération.fr (3/04/2019)  relève en un éclair, mais sans plus de considération, ceci : « Pour le physicien Claude Henry {…} “De la casse, il y en aura de toute manière. La transition devient de plus en plus difficile au fur et à mesure qu’on se rapproche de l’échéance. Si on ne se prépare pas vraiment, des secteurs sombreront dans des conditions plus difficiles que si on les avait amenés à une transformation.“ Ce qui revient à mettre en cause le système capitaliste. » ajoute le quotidien, qui ferme le ban.

 

 

Nous voyons donc bien la répression qui enfle parce que les politiques, eux, font le travail pour lequel ils sont désignés à l’Élysée comme à Matignon, et sentent très bien que l’orage menace. Une armée professionnelle est faite pour que l’on s’en serve sur quelque front que ce soit, le moment venu. Quand Chirac eut pris l’initiative, attendue en hauts lieux, de ne garder que l’armée de métier, des professionnels de l’obéissance — pourvu qu’ils soient rémunérés en conséquence — était écrite en pointillé la possibilité d’une guerre civile ici même… 

Nous ne sommes donc plus en 1960/1961 quand l’armée de conscription avait refusé dans sa presque totalité de suivre les généraux putschistes. Mais ils voulaient aussi nous préparer au maintien de l’ordre dans les casernes où des gradés tentaient d’apprendre au bidasse comment déployer des barbelés dans les rues et les boulevards pour contrer de possibles révoltes populaires, une éventuelle grève générale (c’était leur obsession au plus haut niveau) répondant au danger d’un coup d’Etat venu d’Alger, qui auraient pu dégénérer. La promesse de nous faire intervenir, si les choses tournaient mal (?), était reçue par une troupe profondément silencieuse et, pour le moins, dubitative. Le soldat se mettait à réfléchir, ce qui n’était pas conforme au règlement ; au contact quelques officiers et sous-officiers semblaient eux-mêmes s’interroger, presque désemparés. La guerre d’Algérie avait tout aussi bien ravagé les consciences que les mechtas, un désordre inquiétant se profilait à l’horizon. 

Et voici que le désordre renaît de ses cendres. Il fallait une armée solide et bien entraînée, elle est là, opérationnelle quoi qu’on en dise, menace sourde sur laquelle s’appuient les “forces de l’ordre“ et leurs armes de transition LBD. Renforcées d’une loi anticasseurs à peine retoquée par le Conseil constitutionnel, qui vise au final à faire de tout manifestant un casseur pourvu que l’autorité (il reste à définir laquelle puisque le Préfet ne semble pas adéquat) en décide souverainement. 

 

Le peuple algérien nous est précieux en ce qu’il démontre, à la suite de ce qui s’est passé en Tunisie et même en Egypte, une amorce de solution tenant compte des expériences passées, positives ou pas. Maintenant, nonobstant les particularités propre aux populations algériennes, il retient forcément notre attention pour comprendre ce qui va advenir de son attitude face à l’armée, elle-même enracinée profondément dans la société comme le sont toutes les armées de conscription. Nous allons être reliés à notre passé commun des années soixante, sans pour autant n’être sûr de rien puisque le cadre militaire algérien est lui-même assez complexe : demeure en son sein une armée de métier organisée sous des formes diverses et spécifiques : sécurité militaire et commandos d’intervention spécialisés par exemple. En cela aussi il nous serait précieux de regarder et comprendre comment se résoudrait ce conflit s’il devait se déclarer. Mais également si aucun affrontement ne devait avoir lieu — on ne peut que le souhaiter ardemment — en repérer les causes pour notre propre gouverne.

À la fin des fins, « Rien de ce qui est, n’est » professait Shakespeare.

 

R.

 

 

* L’HUMANITÉ 13 FÉVRIER 2015 Cette double réflexion peaufinée entre Alger et la France clandestine trouvera enfin réalité dans l’un des articles lumineux du programme du CNR publié le 15 mars 1944 : « Nous réclamons l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale impliquant l’éviction des féodalités financières… et la participation des travailleurs à la direction de l’économie. » Dans le climat insurrectionnel de la France libre, face à un patronat déconsidéré par sa collaboration, la classe ouvrière, grandie par sa résistance, va s’emparer des orientations du CNR pour tenter de créer de multiples « comités spontanés » visant à exiger un réel contrôle ouvrier des entreprises.

« Nous réclamons l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale impliquant l’éviction des féodalités financières… »

Ainsi naquirent une floraison de comités à la production, de comités patriotiques, et même des comités de gestion, comme ce fut le cas dans l’Allier et à Lyon. Il y eut même des réquisitions collectives avec directions provisoires à Marseille. Inquiet devant la poussée subversive de ces « comités d’usine » et poussé par les directions d’entreprise, le général de Gaulle orienta le débat vers la publication d’une ordonnance moins périlleuse pour l’ordre établi. Promulguée le 22 février 1945 par Alexandre Parodi, ministre du Travail, sous une forte pression patronale et contre les propositions avant-gardistes de l’Assemblée consultative menée par Croizat, elle déçut profondément les syndicalistes. Privant les comités d’entreprise de pouvoirs de décision économique, elle mettra uniquement l’accent sur l’autorité des nouvelles institutions en matière de gestion des œuvres sociales.

 

échanges sur la page FB du MRG (pour faire émerger un MRG, mouvement révolutionnaire général) suite à la publication de la vidéo ci-dessous

https://www.facebook.com/jean.marin.75873/videos/128282548256477/

- JCG : le CNRR, c'est quoi, c'est qui ?

- Comité National de Résistance et de Reconquête (un comité de travailleurs syndiqués, militants et GJ, déterminés à contrer par tous les moyens envisageables la casse antisociale du Gouvernement Macron-Philippe). Pour plus de précisions, ce comité a été fondé au cours des élections présidentielles de mister Macron.

 - JCG : y a-t-il des liens, des communiqués, une charte, une liste des regroupés; là c'est trop vague; congrégation sonne mal, qui comme orga syndicales ? qui comme orga politiques ? pour moi, cette intervention n'a pas sa place sur cette page; tu es mandaté par le CNRR du Var mais pas par l'APC du grand Toulon

- Oui J. n'avait pas de mandat de l"APC pour le CNRR, Mais, il avait évoqué dans l'assemblée APC, sa présence au CNRR, uniquement dans un souci de transparence et de convergence. Nous avons donc acté avec l'APC que J. interviendrait en son nom propre, pour parler librement du travail que nous effectuons. Voir à ce propos le compte rendu de l'APC du 27 mars.

- Le Comité National de Résistance et de Reconquête CNRR s'est créé pendant les dernières élections présidentielles. Les membres de différents syndicats mais pas que, il y a aussi des citoyens organisés politiquement, qui considèrent que leurs directions politiques et syndicales ne vont pas assez loin dans la résistance aux attaques orchestrés par Macron et son gouvernement. Ces militants, organisés par ailleurs, discutent ensemble pour échanger et fédérer autour de nos droits les plus fondamentaux, sécurité sociale, retraite, congés payés (36 et 45) en somme, dans les comités locaux de résistances et de Reconquêtes CLRR. La discussion s'est engagée avec les GJ, qui cherchent eux aussi, les moyens de la convergence pour résister à la destruction de leurs moyens d'existences.

- MRG n'est pas l'APC. La scission entre les deux groupes s'est faite "historiquement" sur la base du consensus (le 20 mars 2019 au terme de la troisième cession du groupe MRG). 

- Les choix émis au sein du groupe MRG, sur fb ou ailleurs, impliquent essentiellement ses membres fondateurs et ne répondent d'aucune manière aux décisions de l'APC. De la même façon, le groupe MRG ne peut prétendre prendre des décisions pour l'APC et moins encore parler en son nom. Que la chose soit clairement entendue.

- De ce fait, et sans ambiguïté possible, ce que nous souhaitons communiquer ici l'est en toute indépendance et aussi résolument que possible (conformément à notre ligne éditoriale). Et ce sans lien ni accord avec l'APC, dès lors que ce qui a été précisé ci-dessus est strictement respecté. D'autre part, comme on peut clairement l'entendre dans le déroulé de mon discours, je déclare avoir été mandaté par le CLRR (aucunement par l'APC). 

- La publication de cette intervention a donc tout à fait sa place sur cette page.

- Pour précision, S., je n'ai jamais affirmé être le porte-parole des Gilets Jaunes de Toulon ou d'ailleurs. Je dis avoir été mandaté par le Comité Local (sachant que nous nous trouvions tous réunis à Paris au sein du Comité National). Je ne fais que parler de mon expérience personnelle en tant que Gilet Jaune, blessé et engagé, ayant fourni un véritable travail de communication (auquel tu as contribué avec d'autres). Parler de ce que l'on fait et des raisons qui nous animent, ce n'est en aucun cas parler au nom des autres. Et ce droit à s'exprimer est tout autant valable pour n'importe quelle autre personne, GJ ou non, au sein du Comité National ou ailleurs. A savoir que sur les 325 que nous devions être, pas loin du quart des personnes présentes devaient être des GJ, et plus d'une quarantaine de personnes ont pris la parole au cours de la journée (dont de nombreux GJ venus de toutes les régions).

- Étant donné que dans ce groupe on supprime les commentaires qui ne vont pas dans votre sens je ne répondrai plus ni n’interviendrai plus dans ce groupe en qui j’avais mis quelques espoirs lors de sa création mais qui ont vite été déçus 

- Il n'y a pas de lien entre le CNR élaboré par le le PCF et le CNRR.

- JCG : il est évident que par son titre le CNRR  (voir ci-dessous: reconquête des acquis de 1936 et 1945) se relie au CNR;  la lettre L664 a donc une pertinence, le PCF est à remplacer dans ce cas par le parti qui réalise et diffuse le journal Informations Ouvrières

- RAPPEL : Pour rappel élémentaire, toute forme de manque de respect, d'insulte, de discrédit, de diffamation ou d'intimidation ne peut évidemment être tolérée au sein de ce groupe (pas plus que dans un autre groupe d'ailleurs). Que ce soit à l'encontre d'un administrateur ou d'un membre de ce groupe. Ce qui implique nécessairement la modération des posts faisant défaut à ce principe essentiel. Nous sommes ici pour communiquer sur des sujets qui nous touchent et nous tiennent à cœur, non pas pour venir régler nos comptes et transformer ce forum en tribunal populaire. Merci pour votre compréhension.

reçu ce MP :

Bonsoir, Jean-Claude. J'ai répondu aimablement à votre invitation et je vous ai invité quant à mon tour dans le groupe MRG. Pourtant, vous abordez aujourd'hui ce que je fais avec défiance et sarcasme, avec des velléités politiques manifestes là où vous cherchez à m'en prêter. Sachez, avant toute chose, que mon profil n'est pas un lieu de débat politique et je ne tolère donc aucun commentaire nul et non avenu sous mes photos et sur mon "mur". Les sous-entendus et les volontés de dénigrements ne sauraient satisfaire aucune personne prise à partie ainsi. Si vous souhaitez débattre avec moi de ce que je peux faire et pourquoi je peux le faire, vous pouvez me solliciter par message privé sur fb ou par mail (puisque vous connaissez mon adresse électronique).

 

Pour ce qui est du CNRR (qui n'est "opaque" que pour celui qui ne veut pas voir ni entendre), vous pouvez venir à la réunion qui a lieu mardi 9 avril à 17h au Foyer des Jeunes Travailleurs. C'est un lieu de rencontre et de réflexion, sans étiquette aucune. Pour ma part, n'ayant jamais été ni encarté, ni syndiqué, je viens en qualité de simple citoyen également concerné par la crise sociale et politique qui touche tout le monde. Ecoutez bien ce que je dis dans la vidéo pour vous en faire une idée plus exacte.

 

Et, surtout, cessez donc de vouloir vous inscrire dans des querelles de clocher là où il n'y a pas la place. Je suis là essentiellement pour apporter ma pierre à l'édifice, pour offrir ce que je peux et pour apprendre des autres, pas pour entrer dans des polémiques vaines. Vous êtes assurément partisan et militant, alors ne venez pas me donner des leçons de probité là où vous n'affichez pas vous-même qu'elle doctrine vous venez défendre quant à votre tour. Profitez de l'Assemblée Populaire et Citoyenne pour venir débattre, plutôt que de prendre le groupe MRG pour une tribune personnelle. MRG n'est pas l'APC. ce qu'on y publie et ce qu'on décide de ne pas publier répond à une logique de respect et de ligne éditoriale, sans qu'il soit question de censure. Un groupe fb n'a l'obligation de rien. Ce qui est publié pour discréditer ou salir n'a pas sa place. Et ceci doit être vrai pour tout groupe qui se respecte (fb ou non). A bon entendeur.

 

PS: Votre publication hors de propos au sujet du CNR (son lien "historique" ne se confondant aucunement avec la volonté fondatrice du CNRR) a déjà été postée dans le groupe MRG (dans le fil de discussion de la vidéo sur la convention de Paris). Alors pourquoi vouloir vous obstiner à la diffuser à tous vents et à faire croire qu'il vous est impossible de le faire ? Si vous pouviez entendre raison quand aucun autre argument contraire ne peut entacher les faits, nous pourrions nous concentrer sur des choses plus essentielles.

JCG : ce qui m'interroge, c'est la vitesse à laquelle se font et défont les groupes, de la maison de la méditerranée (jusqu'à 200 personnes en décembre) au hall de la gare puis à la bourse du travail (où en plus se déroulent des réunions le dimanche, tous les 15 jours) et enfin au foyer de la jeunesse; du MRG à l'APC; de 1200 au Zénith en janvier à 50 place d'armes; si tu veux savoir où tu vas, fais une pause et regarde d'où tu viens dit le cadran solaire du château de Tourris; ça donne le tournis d'entendre que le MRG, ça ne compte plus (dit mercredi dernier par je ne sais pas qui)

 

un commentaire de Gérard C.

Cher Jean-Claude,
Merci pour ce beau témoignage sur les GJ (ta page FB)...j'exècre Macron et je suis de tout coeur avec les Gilets Jaunes...qui malheureusement vont se faire enfumer et entuber...Ah! si Lénine revenait pour les aider, on n'en serait pas là :  on ne fait pas les révolutions avec les bons sentiments, pour le comprendre il faut relire  " Terrorisme et Communisme " de Trotski, un livre lumineux sur la lutte des classes, écrit dans son train blindé, pendant la guerre civile et adressé à Kautski, partisan d'un marxisme non-violent.
Toutes les conditions sont prêtes pour renverser l'ignoble capitalisme, mais si on reste dans l'"horizontalité" on continuera à papoter dans les ronds-points jusqu'à ce que Macron ait fini de casser la France, le peuple, les "sans dents" , les "gens de rien", les retraités, les classes moyennes pour que les actionnaires continuent à toucher leurs dividendes...
Je t'envoie un texte qui m'est venu à l'esprit cette nuit "le bon usage des " fakes" et un autre sur "la démocratie contre le peuple"; c'est seulement pour soulager ma bile...
Amitiés
Gérard
PS Comme je sais que tu es " un bon lecteur", j'ose ajouter un texte qui vient de paraître dans un recueil de " L'Académie géo-politique de Paris" sur "La nouvelle émergence de la Russie", je dois cette publication à Ali Rastbeen, le président et fondateur de cette Académie si peu académique avec laquelle je vais continuer à collaborer.

JCG : qu'est-ce qui va changer le rapport de forces ? de toutes petites mesures fiscales ont déclenché un mouvement social et politique, pas vu depuis 50 ans et plus, un mouvement pas prêt de s'éteindre, bien installé car les GJ savent ce qu'ils ne veulent plus, ont surmonté la peur et travaillent à ce qu'ils veulent, devenir constituants; ce qui est autre chose que l'horizontalité et qui demande une sacrée persévérance

est-ce en préparant consciemment la grève générale jusqu'à satisfaction qu'on changera le rapport de forces ? espérant qu'une préparation consciente donnera le résultat escompté, certains y croient; l'histoire nous apprend les ruses de l'histoire

réclamer la convergence des luttes, est-ce réalisable après des décennies de grèves tournantes, de grèves de 24 H, de manifs bidons, de compromissions et de collaboration de classes ? les appareils préfèreront être détruits que de se détourner de la collaboration appelée négociation; certains y croient;

sera-ce un effet papillon, qui sortira de leur zone de confort les 3 à 6 millions de tièdes, genre une photo (comme celle de la petite fille sur une route au Viet-Nam qui fit basculer la guerre, mais pas celle de Aylan, l'enfant noyé retrouvé sur une plage, ni celles d’aucun éborgné),

genre un fait divers particulièrement chargé symboliquement;

genre un scandale politique (pas le cas avec l'affaire Benalla)

seront-ce des milliers de micro-actions dont on ne connaît jamais les effets secondaires et tertiaires ?

donc penser et agir là où on est en sachant comme le dit Shakespeare: « Rien de ce qui est, n’est »; la vie est un songe parce que tout réel, tout ce que je dis réel est vu à travers mon prisme mais si je suis un songe et passif dans ce songe, peut-être puis-je aussi assumer un rôle en partie actif dans le songe (on peut avec entraînement, intervenir un peu dans ses rêves, en lien avec l'inconscient collectif)

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Assemblées citoyennes et ateliers constituants

22 Mars 2019 , Rédigé par grossel Publié dans #agoras

les couleurs de la musique par Y. 4 ans 1/2, article sur l'assemblée citoyenne de Solliès-Toucas du samedi 16 mars; les 6 GJ de Cuers à Genève le 20 février devant le siège de l'ONU avec le chien GJ Hermès le messager, le rond-point de Cuers
les couleurs de la musique par Y. 4 ans 1/2, article sur l'assemblée citoyenne de Solliès-Toucas du samedi 16 mars; les 6 GJ de Cuers à Genève le 20 février devant le siège de l'ONU avec le chien GJ Hermès le messager, le rond-point de Cuers
les couleurs de la musique par Y. 4 ans 1/2, article sur l'assemblée citoyenne de Solliès-Toucas du samedi 16 mars; les 6 GJ de Cuers à Genève le 20 février devant le siège de l'ONU avec le chien GJ Hermès le messager, le rond-point de Cuers
les couleurs de la musique par Y. 4 ans 1/2, article sur l'assemblée citoyenne de Solliès-Toucas du samedi 16 mars; les 6 GJ de Cuers à Genève le 20 février devant le siège de l'ONU avec le chien GJ Hermès le messager, le rond-point de Cuers

les couleurs de la musique par Y. 4 ans 1/2, article sur l'assemblée citoyenne de Solliès-Toucas du samedi 16 mars; les 6 GJ de Cuers à Genève le 20 février devant le siège de l'ONU avec le chien GJ Hermès le messager, le rond-point de Cuers

charte de l'assemblée populaire citoyenne du Grand Toulon, adoptée le 20 mars 2019

charte de l'assemblée populaire citoyenne du Grand Toulon, adoptée le 20 mars 2019

mardi 19 mars de 19 à 21 H 30, à la maison des Comoni (c'est comme au nid!) au Revest s'est déroulée une réunion fort intéressante avec des GJ venus de Cuers, Solliès-Toucas, Sanary, Bandol, Le Beausset, Le Plan du Castellet, Toulon, Le Revest et des citoyens sans symbole; des échanges sur "doléances" et revendications, sur le "grand" débat et les vrais débats à faire ou déjà faits comme à Solliès-Toucas, sur la nécessité de circuler de groupe en groupe, de rond-point en rond-point (Bandol, Cuers, La Ciotat, Brignoles, Le Cannet des Maures où Ruffin est venu...); regrets quant à l'absence de La Seyne et Hyères où un travail très riche se fait; des échanges sur la nécessité d'élargir aux sympathisants qui ne bougent pas, par des réunions pédagogiques partant des revendications et conduisant à la volonté de s'appuyer sur notre pouvoir constituant dont le RICARD en toutes matières est un outil (référendum d'initiative citoyenne, apolitique, républicain et démocratique ayant la couleur jaune du Ricard); considérations stratégiques et tactiques sur les votations en préparation pour un RIC national (dates, modes de préparation); échanges sur des exemples de démocratie directe, d'autogestion: Saillans dans la Drôme, Marinaleda en Espagne; échanges sur constitution actuelle à corriger ou constitution nouvelle ou autogestion, du local vers des échelons fédérés; il est apparu qu'il y a beaucoup de groupes GJ, que ça fonctionne en circuit fermé plus qu'ouvert, qu'il est difficile de s'informer sur dates et lieux de rencontres, difficile aussi de cerner les objectifs; constat qu'un énorme travail se fait souvent à très petit nombre, que les retraités isolés ne demandent qu'à rejoindre sous une forme ou une autre (covoiturage ou réunion là où ils habitent), que les marchés sont lieux propices à diffusion; nécessité de produire des tracts, flyers, d'organiser des assemblées citoyennes larges avec projection de courts films documentaires sur la réalité; nécessité aussi de s'armer intellectuellement contre manipulations, fake news, complotisme, séduction-sidération du vide macroniste incapable de gérer politiquement une crise majeure de la société française, lui préférant une gestion policière et judiciaire; il semble que le désir de fédérer initiatives et groupes va continuer à lever comme graines de printemps; l'assemblée a fait la preuve de son intelligence collective et de sa capacité à entendre tous les points de vue sans tac au tac stérile; pour finir, lecture applaudie d'un texte écrit pour le livre ronds-poins à paraître à la toute nouvelle maison d'édition La petite barque à Gardanne et applaudissement des 6 GJ de Cuers qui sont allés à Genève devant le siège de l'ONU rejoindre 2500 GJ le 20 février contre les violences policières; remerciements chaleureux au technicien des Comoni qui a assuré le suivi technique; remerciements au PJP pour la date, à TPM et au maire du Revest pour la mise à disposition des Comoni
 
pendant la nuit est arrivé de Ouagadougou, un texte farcesque de mon ami É Say Salé, intitulé C’est le temps du jaune cacatov; je vous le communique; une lecture à plusieurs voix serait sans doute appréciée; en 2017, j’ai édité de lui, Vols de voix, farce pestilentielle sur la présidentielle de 2017

Doléances  de l’Atelier « Constitution et Action »

 

de la région toulonnaise, version 2.7

 

introduction proposée à l'Assemblée

Les Gilets Jaunes proposent une autre politique  permettant aux 

citoyens de reprendre en mains leur pouvoir souverain et  permettant 

d’ augmenter leur pouvoir d’achat. Ils demandent que l’humain  

remplace le profit.

 

I  -REFERENDUM d'INITIATIVE CITOYENNE-DEMOCRATIE

 

1 -  Mise à disposition d'une salle uniquement consacrée aux 

réunions sur la gestion de la cité et du pays, à quelconque 

groupe substantiel qui le demande.

2 .1- Référendum local à la suite de toute enquête publique 

ou sur un projet donné à l'initiative de 8% des électeurs 

inscrits (comme en Suisse) RIC local et national  suite à 

exposition du pour et du contre.

Mise à disposition des salles de théâtre ou salles de 

spectacle et des grands médias pour l'expression de tous

2.2 - Possibilité donnée aux citoyens de proposer ou 

d'abroger une loi par référendum: RIC législatif ou abrogatoire.

2.3 -Révocation de tout élu, à l'initiative de 8% des inscrits 

du territoire concerné. RIC  révocatoire

3 -grands traités internationaux. 

a) Information préalable obligatoire

b) ne peuvent etre adoptés que par référendum

4- Temps de parole substantiel sur les grands médias, pour tous 

les opposants aux traités et grandes lois.

5 – Disposer d’un créneau horaire, à heure de grande écoute, 

sur une chaine de télévision publique (Public Sénat)

Pourront s’exprimer les groupes d’opposition, les lanceurs d’alerte, 

les citoyens au sujet   de leurs expériences, de leur souhait.

 

II –DEPENSES   -  NOTRE POUVOIR D’ACHAT

 

1 -  prise en charge  réelle des personnes en détresse.

2  -  Suppression de la taxe  sur le carburant.

3 - Indexation des salaires et des recettes sur l'inflation 

(calculée en complétant les bases de l'INSEE).

4 -  Suppression  de la CSG sur toutes les pensions de  retraite.

5 – Augmentation des salaires, et pensions de retraites pour 

rattraper les années de perte.

5 -  Renationalisation de l'électricité, gaz, lignes ferroviaires 

et eau.

6  Suppression  de la TVA sur les  produits de première nécessité

(nourriture sauf luxe, ...)   sur les produits bios françaises et sur les 

productions locales

7 -   Garantir pour tous l’accès à un logement digne.

8 – AME:

Politique incitative de grands travaux (en vérifiant qu'il n'y ait

pas de détournement, voire en laissant les donateurs effectuer 

la conduite d'opération) dans les pays les plus pauvres 

et en accord avec eux :énergie propre, gestion de l’eau, création de 

surfaces irriguées pour les cultures, reboisement afin de créer des emplois 

et ainsi apporter des conditions de vie meilleure aux populations qui ne s

eront plus dans l’obligation d’émigrer. 

10 -  Prise en compte des   maladies orphelines ou négligées bien que 

pandémiques telles que la maladie de Lyme : engager des recherches,  

reconnaitre le handicap, modifier le test de dépistage, autoriser les 

médecins à proposer des traitements hors protocole.

 

12 -  Suppression des frais de gestion des banques  en cas de découvert.

13 -  Resserrement de l'échelle des salaires ("concavification" de la courbe)

14  - Meilleure répartition des bénéfices dans les entreprises.  

Interdiction des parachutes dorés

15  bénéfices des entreprises: un tiers aux salariés, un tiers

 

aux actionnaires et un tiers pour l'investissement 

III  - ECOLOGIE ET SANTE

 

1 -  Liberté de vente des graines non OGM ou de variétés anciennes  

2 -  Interdiction des lobbies (c'est à dire de la corruption) au parlement

français et au parlement européen

3  Dans le centre ville, davantage  de zones navettes, et davantage de 

vraies pistes cyclables

4 -  Créer un droit au déplacement propre: obliger les collectivités à

proposer une alternative à la voiture individuelle, transports en commun

massifs, co-voiturage, autopartage, lignes de train, pistes cyclables

5 -  le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la Santé

(les études de risque sanitaire doivent être effectuées par un organisme

neutre et indépendant) : antennes, pesticides, pollution 

chimique, fumées, boues rouges, décharges.

6 -  favoriser substantiellement les circuits courts (production, consommation)

Aide aux producteurs locaux. favoriser et aider le bio au sens français

en particulier subventionner la transition des agriculteurs 

traditionnels vers le bio, au sens français et non européen du terme. 

7 - taxation des carburants maritimes et aériens

8 -  favoriser le ferroutage et les péniches, sinon taxe à bon escient,

sauf cas de force majeure. Favoriser l'isolation, et les maisons à 

énergie positive

9 -  suppression de l'obligation vaccinale

10 et non européen du terme

 

IV  - CHAPITRE RECETTES DE L'ETAT, FINANCEMENT (FISCALITE)

 

1 Imposition en France à la source des bénéfices des grandes entreprises, dont les GAFAM

sur l'activité réalisée en France

2 ...

3 -  Retour au marché commun au lieu de traités de l'Union Européenne

4 -  Surtaxer les entreprises qui délocalisent, revenir sur la liberté sans contrôle

de circulation des capitaux, En cas de délocalisation, l'entreprise devra

restituer les aides accordées, ou interdire les délocalisations

5 -  ...

7 - Restauration taxe sur le départ des milliardaires "Exit Tax" 1,5 milliard d'euros

8-  Fin du statut des travailleurs détachés 

9 -  pour toute personne, droits sociaux français proportionnels au temps

passé en France et retraite peut etre passée dans le pays de son choix

10 -  Suppression du Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi (CICE)

pour les multinationales ( 20 à 30 milliards ne profitant qu'aux actionnaires)

En faire plutôt bénéficier les PME-PMI, qui embauchent

11a -  Restauration impôt sur la fortune (3 milliards d'euros)

11b -  Suppression de la Flat Tax (couches supérieures taxées à 30% au lieu de 54%), 1,8 milliards d'impôts

12 ...

13-a -   Lutte contre la fraude fiscale (80 milliards d'euros dont 60 récupérables)

et l'optimisation fiscale (20 milliards)...: Traiter causes de la fraude à la carte vitale

13-b CAF rendue opérationnelle et bien managée

14 -  Taxe Tobin, taxe sur les transactions financières

15 -  Suppression des avantages exorbitants des anciens présidents et ministres

16 -  Retour en régie (gestion par Etat) des autoroutes (gain 3,5 milliards par an)

17-  Interdiction de licencier si l'entreprise fait des bénéfices

18 -  La taxation des PME-PMI,  inférieure (à discuter: en pourcentage?) à celle des  grandes entreprises 

19 -  Un soin particulier sera apporté à la taxation des Banques d'Affaires 

(spéculation) et des banques commerciales (prêts à la consommation), 

pour qu'elles participent à l'économie réelle du pays

 20 Nombre d'employés minimum par rapport à la surface commerciale

21 séparer les banques d'affaires des banques commerciales

Pour éviter lors d'une prochaine crise des subprimes que l'état ne doivent renflouer

les banques d'affaires pour sauver les banques de crédit courant

Peine de prison ferme pour tout directeur de banque qui ne respecte pas les règles .

 

 

 

 

V - ORGANISATION DE LA SOCIETE, FONCTIONNEMENT DE L'ETAT,

(SERVICE PUBLIC)

 

1  Retour à l'efficacité des écoles primaires, de 

l'enseignement secondaire,  et supérieur , de la Formation,  

des hôpitaux des Ehpads,  des crèches et de la Poste. La baisse

du nombre d'heures hebdomadaire aurait du etre compensée

par des embauches

 2  pas de Justice à 2 vitesses. Une justice  égale pour tous.

3  Indépendance réelle du Parquet par rapport à l'exécutif, 

indépendance réelle du Législatif par rapport à l'exécutif

4 -  suppression de l'article 49-3, qui permet de faire passer des lois

sans le vote des députés et de l'Etat d'Urgence

5 -  Faire étudier à l'école, la constitution française et la 

constitution européenne (TUE et TFUE), si elle est encore en activité,

en utilisant des exemples concrets tirés de l'actualité du moment.

6 -  candidature aux présidentielles ouverte à tout citoyen ayant

un casier judiciaire vierge

7 -  Demander l'accord des citoyens avant de vendre une entreprise 

publique ou privée,  notamment à des lobbies internationaux. 

8 -   Renforcement des "Crédit Municipal" pour le maintien ou à la 

création d'entreprises par les citoyens non fortunés

9-1....

9-2 Réhabilitation du conseil économique et social

10 - Réforme du Conseil Economique et Social Régional (CESR)

membres tirés au sort, ou méthode chapeau, parmi les citoyens

11 -  Vote obligatoire ou rémunéré, avec sanction, pas nécessairement 

le dimanche

12 -  Prise en compte des votes blancs ou nuls, invalidation 

élection si majoritaires avec interdiction aux candidats battus 

par le vote blanc ou nul de se représenter à l'élection de remplacement.

13 -  ... casier judiciaire vierge pour présentations à toutes élections

14 -  Suppression des Agences Publiques et des Commissions n'ayant pas obtenu

de résultats substantiels, qui coutent très cher et dont le but est de recaser

les anciens élus battus

15 -  Rendre contraignantes les préconisations de la Cour des Comptes

en associant les citoyens à la vérification les dépenses,

publication des comptes sur les médias et vulgarisation des sujets traités

16 -  maisons de retraite: imposer un cahier des charges garantissant

a) des soins planchers 

et

b) des prix plafonds dépendant des soins donnés et du revenu du  retraité 

qui doit pouvoir conserver son bien immobilier

17 -  Instauration du maximum de proportionnelle aux élections, sans 

déstabiliser la gouvernance 

18 La moitié des députés et sénateurs sont élus strictement à la proportionnelle 

et le reste traditionnellement

19 décalage des élections présidentielles, législatives, sénatoriales

20 suppression de la dette

by É Say Salé, auteur congolais vivant à Ouagadougou, une nouvelle façon d'écrire en inventant des personnages après avoir volé des répliques sur FB

by É Say Salé, auteur congolais vivant à Ouagadougou, une nouvelle façon d'écrire en inventant des personnages après avoir volé des répliques sur FB

pour s'armer intellectuellement et contrer les manipulations
pour s'armer intellectuellement et contrer les manipulations

pour s'armer intellectuellement et contrer les manipulations

armement intellectuel
quand on commence par la fin du livre et que ça fait respirer un air sans trop d'illusions :
« De ce point de vue, la critique marxienne ne cautionne aucune illusion quant à la facilité de sortir de l’impasse. Ni le développement durable, ni la pendaison des banquiers, ni des communautés d’auto-production agricoles, ni des protocoles climatiques ne résoudront les problèmes. De l’autre coté, la critique marxienne souligne que la racine du malheur moderne, c’est à dire le travail abstrait, la valeur etc., sont des phénomènes historiques. Elle rappelle que beaucoup de sociétés ont vécu différemment et qu’on pourra donc également bâtir un mode de vie sur d’autres bases : un monde où le concret n’est pas réduit à être au service d’un fétiche sans contenu, s’auto-reproduisant et s’accumulant sans cesse. »
Anselm Jappe, Pour en finir avec l’économie (avec Serge Latouche), Éditions libres et solidaires, 2015 , p.137
« Comme d’autres maladies qui se sont répandues puis qui ont disparu, cette forme de vie économique que nous menons peut aussi disparaître un jour. Donc, de ce coté là, je ne suis pas si désespéré que cela. Et je suis effectivement d’accord pour dire que si la question de l’imaginaire joue un grand rôle, c’est justement pour s’ouvrir au fait qu’il existe d’autres manières de vivre socialement qu’à travers l’économie, c’est à dire le travail et l’argent. »
Anselm Jappe, Pour en finir avec l’économie (avec Serge Latouche), Éditions libres et solidaires, 2015,p. 94
« De mon coté, je pense, et j’espère, qu’il y aura de plus en plus de gens qui comprendront que la sortie du désastre ne passe pas par des « solutions politiques », ni par des « politiques économiques », même pas « alternatives », ni par l’élection de représentants politiques auxquels déléguer ces questions,ni par l’adaptation d’une monnaie ou d’une autre. Par rapport à tout cela, ce qui s’est passé en Argentine pendant la crise de 2001, lors du mouvement des piqueteros et des assemblées de quartiers dans les villes, est beaucoup plus intéressant. Une partie de la population a voulu s’approprier directement des ressources sans se préoccuper de savoir si on devait les acheter ou pas, s’il y avait des terrains à utiliser, des usines dont on pouvait faire marcher les machines, des maisons vides que l’on pouvait habiter. Je pense et j’espère que de plus en plus de gens vont se dire que l’on va s’en servir, sans même respecter la question de la propriété privée, sans se demander s’il faut payer pour leur utilisation, et sans se demander surtout s’il est possible de gagner de l’argent avec ses nouvelles activités et ces réappropriations. Je pense que c’est la seule possibilité de changer les choses (…) Le seule vraie alternative serait de bâtir peu à peu des liens qui ne soient plus des liens de marché-des échanges entre des quantités d’argent et de travail-, mais des liens sociaux qui forment une association en vue de la satisfaction réciproque des besoins. Tout cela est encore à penser et à réaliser. Jamais cela ne pourra être organisé par un État ou un parti politique, et ne pourra arriver qu’à coté et contre la société officielle. Aucune forme d’élection politique ne peut avoir de prise sur ce genre de transformation sociale. »
Anselm Jappe, Pour en finir avec l’économie (avec Serge Latouche), Éditions libres et solidaires, 2015, p.88

(texte lu et applaudi par l'assemblée citoyenne du 19 mars aux Comoni)

Une histoire de changement de vie

C’est une histoire d’espoir. Une histoire de renouveau…… comme un printemps, où soudain, tout fleurit. Et l’énergie de vie a jailli !

Du fonds des tiroirs que l’on croyait à jamais fermés, de dessous les pavés scellés par le macadam, de l’intérieur des entrailles qui s’étaient nouées pour tenir le coup, les idées ont germé comme des boutures de géraniums.

Les mots ont fusé, comme jaillissent des bulbes, les narcisses et les jonquilles, triomphants et nouveaux dans leurs habits jaunes.

Un feu d’artifice de sons, de cris, de chants, de chocs, de rires et de colère s’est déversé dans les avenues, s’est amassé sur les places, a fait le point là où il y avait des ronds…

Un frisson a fait craquer la raison et l’espoir s’est introduit par effraction ; espoir en soi, espoir en nous, les représentés, sans eux et loin d’eux, les faux représentants.

Espoir pour nos fils et nos filles, pour réparer les droits bafoués, les atteintes à notre vie, à notre dignité, à notre futur, à notre nature d’hommes libres, à la Nature épuisée…

Une foison de folles attentes, mises de côté depuis toujours, on n’est pas là pour rêver, refoulées et rancies comme dans un saloir abandonné, enfermées comme une moisson perdue dans des silos cadenassés et oubliés.

Un soulèvement venu de loin, de plus loin que soi-même, porté par on ne sait quelle loi, quelle foi, quelle folie ! Comme si soudain on allait remettre des guirlandes lumineuses sur la terrasse et vivre libres et joyeux, respectueux et solidaires.

Afin de porter, sur le bois neuf de l’année, les plus belles fleurs et les plus beaux fruits dans une puissante et magnifique floraison.

Une GJ a dit.

Michelle Lissillour – Le Revest le 16 février 2019

texte à paraître dans le livre ronds-points inaugurant la nouvelle maison d'édition La Petite barque à Gardanne.

au rond-point du Cannet des Maures, photos Laurent de Stefano
au rond-point du Cannet des Maures, photos Laurent de Stefano
au rond-point du Cannet des Maures, photos Laurent de Stefano
au rond-point du Cannet des Maures, photos Laurent de Stefano

au rond-point du Cannet des Maures, photos Laurent de Stefano

by Serge Rezvani

by Serge Rezvani

le 20 mars j'ai assisté à la 1° partie de l'assemblée citoyenne GJ organisée par le groupe pour faire émerger un mouvement révolutionnaire général à Toulon: discussion et adoption par consensus de la charte du groupe; ça semble long mais la recherche du consensus, non mou, convaincu donc, c'est un vrai travail; imaginons cela dans les écoles, très tôt

le 21 mars, j'ai assisté à l'assemblée citoyenne de Sanary organisée par les GJ du Sud: discussion et adoption par consentement du nom du groupe (encore une semaine de réflexion), mise en place d'un agenda citoyen du Var, j'ai fait une proposition d'assemblée des assemblées du Var, un peu comme à Commercy ou à Saint-Nazaire, discussion sur les violences de l'acte XVIII (lire ce que j'en dis ci-dessous), discussion avec un GJ blessé au genou gauche par LBD, flashball, à Toulon le 5 janvier 2019, depuis, il boîte, genou très esquinté et ce n'est pas un violent mais au mauvais endroit

disons-le honnêtement, c'est 100 fois mieux qu'une soirée devant la télé, même à regarder un film, on rencontre des gens passionnés et passionnants

écrit dans mon journal de méditation : à travers le mouvement des GJ, je vis une expérience riche (des Je, des Nous, des batailles d'egos, des consensus pas mous, des consentements convaincus, responsables); ne pas juger ce qui se passe, mettre des mots justes sur ce qui se passe (des mots justes => moins de violence dans le monde, dixit Camus), choisir mon camp (celui d'en bas) sans attentes excessives, sans attentes même (gagner ou perdre, gagner et perdre), sans jouissance particulière provoquée par la violence bien organisée des black blocks ou sans colère même légère devant la violence policière de gars qui ont à découvrir la désobéissance individuelle et collective; cela me permet de rester serein, actif, de façon positive; pas d'agitation, de frénésie militante; je vais là où il me semble devoir aller (3 assemblées en 3 jours), laissant place aux hasards (la rencontre de Catherine, la maman de Nathalie qui fut de l'épopée de feu Cyril, ça remonte à 30 ans au moins), faisant place aux nécessités (de l'amitié, pendant 3 jours la semaine prochaine pour les 97 ans de mon ami le philosophe Marcel Conche); le mouvement avec ses deux faces, en haut, en bas, donnera ce qu'il donnera, ce qu'il peut donner donc JC ne te charge pas les épaules du poids de sauver le monde, les hommes, la planète; fais et partage (jusqu'à 300 destinataires) sans attendre de retour (il n'y en a jamais, et je n'en réclame pas et ce n'est pas pisser dans le désert et même si ça l'était, des petits êtres savent en faire usages autres)

je signale de remarquables courts documentaires sur la page FB Spicee, sur le revenu universel de base, sur le jugement majoritaire pour se débarrasser du vote par défaut, sur comment s'armer intellectuellement ...

https://www.facebook.com/pg/spiceemedia/videos/

et sur la gouvernance partagée avec le MOOC des Colibris

Fouquet's ou Guinguet's ?
Fouquet's ou Guinguet's ?
Fouquet's ou Guinguet's ?

Fouquet's ou Guinguet's ?

jeudi 21 mars, j'ai participé à une assemblée citoyenne GJ et j'ai entendu le témoignage d'un GJ de Toulon qui a été toute la journée de samedi aux Champs-Elysées à Paris pour l'acte XVIII, témoignage important que je lui ai conseillé d'écrire pour diffusion et discussion, en particulier sur les black blocks, les pillages et les violences; on perd le regard que les médias veulent nous fabriquer; de ce qui s'est passé (cassage, pillage de boutiques de luxe, incendie "bizarre" du Fouquet's, pas de victimes), chaque camp pense à s'en servir et ça sert chaque camp; c'est le rapport de forces à venir qui dira à qui ça profitera; évitons les explications, analyses, suspicions, jugements désapprobateurs ou approbateurs (ça ne change rien à ce qui s'est passé); ce qui a eu lieu a eu lieu, ça constitue un tournant, en haut, ils "durcissent", s'enferment encore plus dans leur logique jusqu'au-boutiste; en bas, on verra les réponses qui vont s'inventer; et ce qui vient (acte XIX et suite) sera un autre tournant; vont se poser de plus en plus des questions de désobéissance au sein des forces de l'ordre et de l'armée (il y a les suicides, les arrêts-maladie, les je regarde ailleurs; d'individuels, ces gestes vont devenir collectifs, il va y avoir scission, division: pas bon du tout pour le pouvoir; quant à l'armée, elle a un compte à régler avec Macron, sauf la marine); donnons-nous le nombre, le temps, la détermination (le témoignage était à cet égard éloquent, la détermination des GJ et des black blocks, ça change de ceux qui soutiennent de loin ou qui vilipendent de loin), la colère froide, la colère chaude, la ruse... selon l'art de la guerre de Sun Tzu; c'est ce rapport asymétrique qui décidera de qui sera le plus fort car c'est de ça qu'il s'agit aujourd'hui; ce ne sont pas les GJ et ceux qui les rallient qui vont reculer; en haut, ils sont allés trop loin déjà et l'acte XVIII fut une réponse de radicalisation, il n'y aura pas de marche arrière, seulement peut-être un peu de répit si un carnaval vient se mêler à ce méli-mélo; il y aura donc un perdant, à quel acte ?

dernière réplique du texte C'est le temps du jaune cacatov de É Say Salé

  • Nous GJ du rond-point de Bandol, nous disons que notre combat c'est un CDI, un combat à durée indéterminée, asymétrique et, dans l'asymétrie, c’est souvent celui d'en bas qui gagne (Indochine puis Viet-Nam, Algérie…), pas toujours, donc pas de triomphalisme. La réelle révolution l'attend au rond des ronds-points, c'est le temps du jaune, la couleur qui met en lumière la misère, la couleur cacatov qui obscurcit la visière des robots, la majes-tueuse entrée vitrée du tueur d'abeilles Monsanto, la couleur des cocus, des traîtres et des vendus.

    Nous, cocus de la république, nous, traîtres à la patrie qui nous asservit, nous, vendus au libertarisme, au communalisme, nous voulons le RICARD de couleur jaune en toutes matières (Référendum d'Initiative Citoyenne, Apolitique, Républicain et Démocratique).

    À cette nuit, compagnes et compagnons dans la cabane à l'enseigne Le Fouquet's/La Guinguet's. Le pastaga, le pastis sera gratis.

 

É Say Salé, Ouagadougou,

17 novembre 2018-19 mars 2019

texte à paraître dans le livre ronds-points inaugurant la nouvelle maison d'édition La Petite barque à Gardanne.

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Chantier constituant/19 mars/19 H/Maison des Comoni

15 Mars 2019 , Rédigé par grossel Publié dans #FINS DE PARTIES, #J.C.G., #agora, #agoras, #écriture- lecture, #pour toujours

la Maison des Comoni (des comme au nid); citation de Thomas Jefferson
la Maison des Comoni (des comme au nid); citation de Thomas Jefferson
la Maison des Comoni (des comme au nid); citation de Thomas Jefferson

la Maison des Comoni (des comme au nid); citation de Thomas Jefferson

 2 intervention de Marilyne au théatre liberté (5mn)
après les questions auxquelles elle répond
(éclairage des vote et lieux de citoyenneté)
 
 
interventions de Norbert au théatre Liberté
 
intervention de Jean-Claude au théatre Liberté
 
intervention de Klyde au théatre Liberté

après l'agora 2019 au Zénith Oméga du 18 janvier, 1300 participants avec en particulier Etienne Chouard

après l'assemblée citoyenne au Royal du 20 janvier pour tenter de fédérer les différents groupes de GJ, 100 participants

après les deux débats culture et citoyenneté, 

le 17 février au Théâtre Liberté, 150
et le 25 février à Châteauvallon, 60
dont on peut espérer qu’ils se poursuivront 
en tenant compte des propositions qui ont pu être faites de plus d’horizontalité, de plus de participation citoyenne aux décisions (festival des possibles, école du gai savoir)
après "le grand débat national" organisé par une députée LREM avec un ministre LREM au Palais Neptune, 250 participants le 11 mars

 

le mardi 19 mars à 19 H  les citoyens et GJ intéressés par leur pouvoir constituant disposeront de la Maison des Comoni au Revest pour un chantier constituant

 

la jauge est de 200
on sera efficace si on est entre 80 et 100
venez avec vos cahiers, stylos, propositions, réflexions
vous pouvez utiliser ou pas le cadre du one man show national
4 axes 
la transition écologique, 
la fiscalité et les dépenses publiques, 
la démocratie et la citoyenneté, 
l’organisation de l’état et des services publics
vous pouvez aussi prendre le petit livre rouge à 4 € de la constitution et voir ce qu’il faut abroger, supprimer, modifier …
vous pouvez aussi être constituant comme en Irlande, en Suisse ...
 
c’est un chantier ouvert aux GJ et aux citoyens, revestois en particulier, mais pas seulement
chacun y vient en son nom propre
 
nous ne nous sommes pas souciés du calendrier du one man show national car le débat est ailleurs, à l’initiative des gens et des GJ
d’autant que pas mal de gens ont fait l’expérience de la non-prise en compte sur le site national de leurs doléances
et que nous avons déjà été averti que ce débat ne changerait rien au cap au pire décidé par le méprisant (privatisations à tout va, braderie des acquis du CNR…)
le cap au pire est au pouvoir
le cap du changement est dans la rue, sur les ronds-points et partout où ça grenouille, cogite, discute, fait lien 
combat à durée indéterminée, asymétrique 
et dans l'asymétrie, c’est souvent celui d'en bas qui gagne (Indochine puis Viet-Nam, Algérie…), pas toujours 
donc pas de triomphalisme
 
une réunion préparatoire (pas du style politburo qui chapeaute, donc ouverte à qui est intéressé) aura lieu samedi 16 mars à 17 H au bar Le Terminus à la gare 
après la manif sur le climat
qui est peut-être le moment clef d’une forme de convergence nationale et mondiale
 
il y a des ateliers qui ont déjà travaillé, sur le RIC notamment (Référendum d'initiative citoyenne à 4 fonctions, constituante, législative, abrogatoire, révocatoire)
7 séances de travail de l’atelier de la maison de la méditerranée, 
lisibles sur la page FB gilets jaunes permanence toulon
ainsi que la synthèse des cahiers de doléances des citoyens de Toulon, renvoyés à la maison de la méditerranée par la municipalité
le but sera de partager les travaux des uns et des autres
(en vue d’une synthèse ?)
et de travailler à la votation du 14 juillet à l’initiative des citoyens  proposée sur FB par le groupe fermé dont on peut devenir membre
Action RIC national pour le 14 juillet 2019
le  dossier Action RIC en PDF est téléchargeable sur la page FB du groupe

on peut aussi trouver matière sur la page pour faire émerger un Mouvement révolutionnaire général

https://www.facebook.com/groups/1475089759293969

ou sur la page RIC PACA

https://www.facebook.com/groups/220992852135820

ou sur la page coordination nationale gilets jaunes arts et cultures

https://www.facebook.com/groups/366776560784820/

et pour savoir de quoi on parle ce montage à partir de différentes interventions d'Etienne Chouard

https://www.facebook.com/100009945343886/videos/827965017545002/

et pour donner envie de légiférer, ce fait divers racontée par une FEMEN, vécu le 14 mars à Toulouse

déjà 31 femmes tuées par violences conjugales depuis le début de l'année

C’EST « MA » FEMME ! 

Il est tôt. Dans le métro direction "Balma Gramont". 
Je consulte, à moitié endormie, mes notifications, quand un couple s’installe en face de moi. 
Dès le premier arrêt, la jeune femme se lève déterminée à sortir. L’homme l’arrête, guoguenard, et la rassoit. 
Devant mon regard étonné, il s’excuse d’un large sourire. 
Deux arrêts plus tard, la femme tente à nouveau de partir. Il lui barre le passage de tout son corps, et la pousse à se rassoir. 
Aussitôt, il m’adresse un éclat de rire et me fait un clin d’œil complice. 

Mon « Ça t’amuse ? » le cloue sur place ! 
Son air amusé se mue en un masque terrifiant. 
Je continue : 
-"Tu fais quoi là, tu la lâches et tu laisse la partir !"
Furieux, il saisit la femme par le cou brusquement. Elle pousse un cri de douleur. Et il la maintient contre lui, soumise et à sa merci. Elle a du mal à respirer. Elle est tétanisée.
Je m’emporte, lui hurle de la laisser tranquille. Il est tellement sidéré qu’il la relâche et me répond comme si cette phrase allait tout excuser et tout justifier : 
-"C’est ma femme !"

Impassible, je lui réponds qu’elle est la femme de personne et qu’elle ne s’appartient qu’à elle-même. Il bat en retraite. 

Je m’adresse alors à la jeune femme: 
- Madame, cet homme est violent, voulez vous que j’appelle la police ? Elle secoue la tête. 

- "Madame, regardez moi ! Est ce que vous avez peur ?"
Elle balbutie un oui étouffé dans un mauvais français. 

- "Madame, je peux vous aider, venez avec moi."
Elle me regarde avec des yeux désespérés. 
Je suis bouleversée. Elle me souffle, appeurée : "impossible".

Son conjoint se met à m’insulter. 
- "Appelle la police si tu veux ! T'es qui pour me parler comme ça. Elle est à moi." Je lui tiens tête. Je suis furieuse. Tout le wagon me regarde.
Puis arrive le terminus, il saisit sa femme par le cou et sort, dominant. 
Au passage des barrières, il salue l’agent de sécurité du métro d’un signe de la tête. 

Mon sang ne fait qu’un tour, j’interpelle l’agent Tisséo ! 
- "Monsieur, vous connaissez cet homme, donnez moi son nom. il est violent !"
L’agent marmonne que c'est un habitué. 
Je lui explique tout. 
-"Si vous le connaissez c'est qu'il travaille dans vos services ! "
Il nie en me répondant qu’il n’est pas flic, mais qu’agent. Qu’il ne peut rien faire ! 

-« Alors à quoi servez-vous ds ce cas ? Vous êtes là pour faire la sécurité ou pour saluer les agresseurs ? »

Il hausse les épaules. 
Une colère sourde va m’habiter toute la journée. Mais je vous jure que le regard de cette femme, à jamais...

Sophia Antoine,

ce texte paraîtra dans le livre barricade, le livre ronds-points concocté par la petite barque, jeune maison d'édition de Gardanne

pièce créée au Revest en 2003 à la Maison des Comoni, deux soeurs victimes d'inceste, l'une ne veut rien entreprendre contre le beau-père, l'autre finit par se rendre à la police, la mère "découvre", le beau-père les déclare consentantes

pièce créée au Revest en 2003 à la Maison des Comoni, deux soeurs victimes d'inceste, l'une ne veut rien entreprendre contre le beau-père, l'autre finit par se rendre à la police, la mère "découvre", le beau-père les déclare consentantes

sans oublier les morts de la rue,

déjà 77 pour 2019, 566 pour 2018

HOMMAGE AUX MORTS DE LA RUE 
2 AVRIL 2019. JARDIN VILLEMIN

11H30 A 14H30 
RASSEMBLEMENT A 13H
 

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sur le printemps des comédiens/sur l'art et la culture

10 Mars 2019 , Rédigé par grossel Publié dans #agora

oeuvre de l'artiste mexicaine Ana Leovy

oeuvre de l'artiste mexicaine Ana Leovy

Cher Jean Varéla, vous qui dirigez la programmation du vénérable Printemps des Comédiens à Montpellier, festival de référence sur la création contemporaine depuis plus de 30 ans, je tenais à ne pas vous féliciter pour l’honneur que vous faites cette saison à la création exclusivement masculine. Création qui a sans doute tant besoin d’être remise à l’honneur depuis qu’elle est entravée par ces drôles hargneuses qui revendiquent on ne sait quoi alors qu’elles manquent sans doute juste de talent. Vous parlez, en présentant votre programmation, de l’importance de mêler le Régional au National et à l’International pour que TOUS se rencontrent… un tous exclusivement masculin, exclusivement blanc aussi. Est-ce à dire que dans ce tous de la création mondiale, il n’y a vraiment pas UNE femme dont la création mérite d’être rencontrée ? Partagée ? Êtes-vous de ceux qui pensent que puisque la création de la femme réside naturellement en la procréation, la force de sa proposition artistique ne peut décemment pas égaler celle de l’homme qui se nourrit, lui, de sa frustration à ne pouvoir engendrer ? Non. Vous ne pensez certainement pas ça. Comme nous ne pensez certainement pas non plus à la place des femmes dans votre programmation - et à regarder vos dernières programmations, cette question n’a jamais vraiment été, pour vous, un sujet. Pourtant, en cette ère où il a été reconnu que la création féminine manquait de visibilité puisque leurs représentantes se situaient en dessous du seuil dit de visibilité, où nombreux de vos collègues se réveillent enfin pour équilibrer à minima leur programmation, conscients soudain que les femmes ne manquaient pas dans la création contemporaine mais qu’elles manquaient simplement de cette visibilité, vous vous érigez, vous, en maître pour nous rappeler sans y penser que la création – soyons sérieux, c’est une histoire d’hommes. Pourtant, votre devoir de programmateur, comme notre devoir d’artistes, EST de penser. Et le résultat de cette pensée EST ce que nous proposons aux publics de partager. C’est donc bien ce qu’il y a de reprochable dans cette non pensée qui mène à la bêtise : celle de penser (ou de laisser penser) que la création des femmes n’est pas à la hauteur de celle des hommes, alors que votre programmation n’est que la conséquence d’années d’entre-soi, d’acoquinage, et d’un manque de curiosité de votre part. Et c’est bien cette non-pensée qui est, aujourd’hui, insultante, méprisante, annihilante.

A moins que cette programmation soit un fait exprès, ce qui serait encore plus insultant, une façon assumée de dire que ces bonnes femmes pourront bien continuer à batailler comme des poules dans des cours à leur échelle, elles ne vous intéressent pas. 
Cher Jean Varéla, je ne vous félicite pas, non, pour votre programmation qui ne prône l’échange qu’au sein d’un repli patriarcal quand hommes et femmes engendrent pourtant le monde ensemble. Qu’il n’y a pas de singularité de genre au sein d’un processus de création artistique, seulement des individus singuliers qui proposent leur regard sur le monde, mais que ces individus, pour les entendre, il faut d’abord les rencontrer, tous.
Mais qui suis-je donc, moi, pauvre femme autrice et simplement frustrée penserez-vous peut-être, de ne pas faire partie de votre programmation… Je suis de celles justement, que vous ne connaissez pas et n’avez sans doute pas envie de connaitre. Tant pis pour moi, tant pis pour vous, tant pis pour le régional, le  national et l’international. Votre violence, évidemment, triomphe.

 
Thierry Falvisaner Catherine Verlaguet, on peut souscrire de manière large à ton propos et le défendre avec énergie que l'on soit femme, homme ou autre d'ailleurs mais le "exclusivement masculin" est faux, en tout cas si on s'en tient au près-programme sur le site...Cela ne change pas le sens mais pour éviter les malentendus il est préférable de dire exactement les choses pour ne pas permettre justement à ces énergumènes de jouer sur les mots et se cacher devant la représentation de quelques unes au milieu d'un ensemble masculin...Le théâtre est tout de même un milieu extrêmement conservateur , avec beaucoup d'indignation, de poings levés, de postures, de cris d'orfraies, et de volonté de préserver ses positions voire sa rente de situation.. Cela se vérifie largement dans le peu de cas que de nombreux lieux font au non public de théâtre, les 5% de la population qui se rendent au spectacle suffisent au bonheur, et suffisent à donner le sentiment de parvenir à la mission émancipatrice dont se flattent les directeurs/rices/experts: chargés de missions...Alors rien de nouveau et malheureusement certaines femmes qui ont maintenant un peu de pouvoir, jouissent aussi mal du pouvoir que les nombreux hommes qui l'ont gardé et le conserve précieusement...Mais allons-y, foutons un grand coup de pieds dans cette mélasse infâme et sans indignation mais avec une colère juste et légitime car pour reprendre la formule de Bernard Noël absolument nécessaire : " L'indignation bavarde, la colère agit"…Amitiés
 

Christian Benedetti / candidat FI européennes 2019

« Aujourd’hui, Michel Simonot, écrivain et sociologue, répond à notre questionnaire. Après Krystian Lupa et Arpad Schilling, metteurs en scène , Lancelot Hamelin, écrivain et Robert Guédiguian, cinéaste»
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A la conférence de presse de notre liste du 14 janvier, j’annonçai qu’aux douze combats de la liste je m’en rajoutai un treizième : celui de l’art et de la culture.
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Parmi les initiatives que je prends, je pose trois questions à des artistes français et européens : 1-Qui êtes-vous ? 2-Quelle ambition voudriez-vous que portent votre pays et l’Europe dans le domaine des arts et de la culture ? 3-Selon vous, quelles sont les combats prioritaires dans ce domaine dans lesquels devront s’engager les futurs parlementaires européens ?
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L’ensemble de ces réponses servira de matériau pour élaborer une charte d’engagement des élus européens de la France Insoumise et des partenaires de « Et maintenant le peuple » sur l’enjeu de l’art et de la culture. 
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Chaque jeudi, ici, vous pourrez lire les réponses d’un artiste à ce questionnaire. En attendant la Charte…
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Aujourd’hui, nous publions la réponse de Michel Simonot. Vous connaissez peut-être ses coups de gueule contre la casse de l’art ou sur les rapports entre art et politique, publiés régulièrement dans la presse. Mais Michel est aussi un auteur de théâtre, seul avec Delta Charlie Delta ou Le but de Roberto Carlos ou en bande organisée avec ses amis du groupe Petrol. Je ne saurai trop vous recommander son dernier ouvrage : La langue retournée de la culture, un dictionnaire critique de la déconstruction des politiques culturelles par le néolibéralisme ( Decitre ).
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Merci Michel de cette contribution forte.
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Christian Benedetti, metteur en scène, candidat aux Européennes de la France Insoumise. 
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Christian Benedetti : Qui es-tu ?
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Michel Simonot : Je suis écrivain pour la scène et sociologue de la culture. Je dis « écrivain pour la scène » plutôt qu’auteur dramatique car, pour moi, l’écriture est le fondement de mon travail. Je considère que c’est dans l’écriture que la représentation scénique puise les bases de la spécificité de son langage, de ses langages. 
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Dans le même temps, mes préoccupations sont les enjeux sociaux et politiques de l’art, de la culture. Je porte attention, en permanence, aux questions actuelles de la vie artistique et culturelle. J’ai été et suis présent, engagé, dans les débats concernant les politiques culturelles, les rapports de l’art et de la politique.

Christian Benedetti : Quels sont les enjeux de l’art et de la culture, nationalement et en Europe ?
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Michel Simonot : Au premier plan, je dirais que c’est la destruction des politiques publiques, et pour nous, celles de l’art et de la culture. Ce qui m’inquiète -et m’effraie, d’une certaine manière- c’est l’accélération incroyable de ce qui est une liquidation. 
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C’est particulièrement vrai en France. Il est compliqué d’isoler la culture car cela concerne la totalité des politiques publiques. C’est un mouvement général, inséré dans une évolution autoritaire, antidémocratique dans toute l’Europe. Nous vivons, de fait, un contrôle idéologique de plus en plus efficace, même s’il n’apparaît pas toujours explicitement, par exemple en France. Encore que… 
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Il est difficile de se battre sur un front, l’art et la culture, tant le mouvement concerne tous les secteurs, soumis à une logique de néolibéralisation accélérée. Comme j’en donne l’illustration dans mon dernier livre, c’est la langue même des politiques culturelles qui est détournée, retournée pour, insidieusement, pénétrer nos consciences de logique libérale, capitaliste. Contrôler la langue, décider de la façon de nommer, c’est un « classique » des politiques autoritaires. Les milieux, culturels, artistiques et intellectuels qui, par définition, devraient être sensibilisés à l’usage de la langue ne le sont pas suffisamment. D’où une difficulté politique. Mais aussi artistique. 
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Par rapport à l’Europe, ce qui est terrible c’est que la France a été pionnière en matière de politique publique de la culture. Et, d’une certaine manière, c’est elle qui, aujourd’hui, donne l’exemple du recul, de la livraison de la culture publique aux intérêts privés, commerciaux, du conformisme moral, etc. Des pays comme l’Espagne, l’Italie etc., qui ont mis beaucoup de temps à se construire un minimum de politique publique, en s’inspirant de la France, reculent en courant. Ne parlons même pas des pays fascisants comme la Pologne ou la Hongrie. 
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En France, ce sont, par exemple, des groupes privés marchands, d’envergure nationale ou internationale, qui prennent la gestion ou rachètent à grande vitesse les théâtres publics des villes, par exemple. Ils maîtrisent les réseaux de diffusion. (Donc, de fait, d’une part de la création). Quel silence face à cela ! Y compris dans les milieux concernés de la culture, des artistes, des militants culturels...et des élus territoriaux, les premiers concernés !!! Cela m’inquiète au plus haut point. En réalité je sais que beaucoup ont réellement conscience de ce qui se passe. Mais en privé. Pourquoi ce silence ? Pourquoi ce peu de mobilisation ? Est-ce que la nécessité de vivre ou survivre neutralise à ce point l’expression de la critique ? 
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Un autre exemple : l’acceptation sans critique, sans discernement, du développement du « crowd founding », de l’appel à des fonds privés, particuliers, pour pallier la diminution, voire la disparition, des subventions publiques. C’est redoutable. Je prends à dessein certains exemples les moins « politiquement visibles »… et, donc, d’une efficacité redoutable. C’est dangereux. Je ne suis pas pessimiste : je suis inquiet. Surtout si l’on rapporte cela à l’évolution en Europe. 
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Christian Benedetti : Quels sont les combats prioritaires à porter par nos futur députés

Michel Simonot : Le premier point, incontournable, est que les forces politiques de gauche, des élus puissent « porter politiquement » la question de la culture, de l’art, de la littérature, de la vie intellectuelle, scientifique à l’échelle européenne. Il est plus qu’urgent qu’ils affirment clairement la nécessité d’une politique publique de la culture, donc qu’ils en formulent les fondements les principes, les valeurs et les conditions. Depuis maintenant vingt ans, ces élus ou responsables politiques ont, progressivement, par leur silence, quasiment déserté cet enjeu. Il faut des élus ayant une pensée, une conception, une parole publique construites et fortes concernant la culture. Voilà la condition première.
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Cela suppose, évidemment, d’élaborer et formuler une conception de la culture, de l’art, de la littérature, de la pensée dans la société. Je constate une « peur » toujours présente, des politiques, de s’engager dans cette élaboration, hormis… en terme de culture utilitariste, donc sans contenu. On affirme volontiers des exigences concernant les « effets » (sociaux, éducatifs…) ce qui évite de dire de quelle culture il s’agit et pourrait elle aurait ces « effets »… et de justifier les raisons d’une telle exigence.
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Les dispositifs publics actuels font que les jeunes générations, qui s’engagent aujourd’hui dans la vie artistique, expriment une peur d’être instrumentalisés par les politiques publiques, une peur de perdre leur indépendance artistique. On sous-estime dangereusement cette situation. Du coup, ils préfèrent, à raison, s’inscrire de plus en plus hors des politiques publiques. Ils préfèrent la débrouille personnelle ou collective. Voire leur précarité. Cela ne témoigne pas du tout d’une dépolitisation, bien au contraire : ils revendiquent leur indépendance et en construisent les moyens. Le combat politique premier est, donc, d’expliquer que la responsabilité d’une politique publique est de construire et préserver les « conditions » matérielles, politiques, organisationnelles de leur indépendance sans ingérence dans les démarches intellectuelles et artistiques. Ce qu’elle n’est plus, après l’avoir été durant plus de 40 ans, (même si cela avait des limites). Cela leur paraît invraisemblable ! Il y a un véritable travail politique, pédagogique à faire en direction des jeunes générations. Sinon on ne pourra pas convaincre d’un projet démocratique de société !
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Concernant les contenus, je me limite, ici, citer quelques points. Il faut redonner du sens. Ainsi :
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- la culture comme « intérêt général » : expression qui est devenue décrédibilisée, quasi honteuse, qui disparaît et qu’il faut ré-imposer, re-légitimer, aussi bien dans le monde politique européen que dans les milieux culturels. C’est ce qui doit permettre d’imposer dans le débat la nécessité d’une politique publique dans tous les domaines de la production et de la circulation de la pensée, de l’imaginaire. Mais aussi de l’éducation, de la santé…C’est le plus difficile, car cela est le fondement. « L’intérêt général » est devenu un « gros mot ».
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- il faut redonner une légitimité aux mots « création », « pensée », « art ». En effet, les critiques (parfois pertinentes) à l’égard des « Artistes », des institutions culturelles, artistiques, ont contaminé la question même de la « création » et de la « pensée », c’est-à-dire de la production du « symbolique », de l’imaginaire et de leur circulation. Depuis 30 ans on part « des artistes » pour aborder l’art, alors qu’il faut faire l’inverse : c’est à partir de la conception que l’on a de l’art que l’on doit penser ce que peuvent être des artistes, leur place, leur statut…Ceux qui détiennent le pouvoir ont intérêt à rendre suspect les mots « artistes », « création », etc., car, ce faisant, ils font obstacle à une réflexion sur ce que doit être l’autonomie  intellectuelle, économique, politique et sociale de la production et de la circulation des biens symboliques. Ils opposent autonomie et responsabilité sociale, voire économique. On a réduit, depuis 3 décennies, la culture à « du lien social », alors que c’est le lieu de « la circulation du sens ». Les députés européens auront, en la matière, une très grande responsabilité. ils ne sont pas les seuls.
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- la question de la « démocratisation » de la culture, ou du « partage », de « l’éducation artistique », etc., peu importe les expressions, est devenue une fin en soi. Pourtant, si on ne définit pas en préalable ce qu’il faut démocratiser ou partager, je vois pas très bien ce qu’il y a à mettre en commun, à socialiser, à démocratiser…. Il faut renverser la pensée politique : le responsable politique doit oser donner un contenu préalablement à l’imposition d’un objectif d’utilité sociale (ou économique). Sinon, la politique culturelle devient vide et n’est plus qu’une culpabilisation de ceux qui « ne partageraient pas ». Mais partager quoi ? La plupart des artistes se précarisent tout en ayant de plus en plus le sens de leur responsabilité sociale, on le voit dans les jeunes générations, comme ailleurs.
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- A partir de là, et seulement à partir de là, il conviendrait de réfléchir à ce que sont, aujourd’hui les conditions publiques de la production des biens symboliques, cette production n’étant plus réservée à quelques-uns, mais socialisée. Responsabilité artistique et responsabilité sociale ne peuvent être opposées, comme c’est le cas. Et on ne peut leur opposer la « responsabilité économique » telle que l’impose la logique néolibérale. 

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Relire la réponse de Krystian Lupa : https://www.facebook.com/cbenedettiFI/posts/682459588818433?__tn__=K-R •

Relire la réponse de Lancelot Hamelin : https://www.facebook.com/cbenedettiFI/posts/686446391753086?__tn__=K-R •

Relire la réponse de Arpad Schilling : https://www.facebook.com/cbenedettiFI/posts/690711427993249?__tn__=K-R •

Relire la réponse de Robert Guediguian https://www.facebook.com/cbenedettiFI/posts/694860250911700?__tn__=K-R

« Aujourd’hui : Krystian LUPA, metteur en scène polonais répond à notre questionnaire »
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A la conférence de presse de notre liste, le 14 janvier, j’annonçai qu’à nos douze combats je nous en rajoutai un treizième : celui de l’art et de la culture.
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Parmi les initiatives que je prends, je poserai, toute cette campagne, trois questions à des artistes français et européens :
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1-Qui êtes-vous ? 2-Quelle ambition voudriez-vous que portent votre pays et l’Europe dans le domaine des arts et de la culture ? 3-Selon vous, quelles sont les combats prioritaires dans ce domaine dans lesquels devront s’engager les futurs parlementaires européens ?
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L’ensemble de ces réponses servira de matériau pour élaborer une charte d’engagement des élus européens de la France Insoumise et des partenaires de « Et maintenant le peuple » sur l’enjeu de l’art et de la culture. 
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Chaque jeudi, ici-même, vous pourrez lire les réponses d’un artiste à ce questionnaire. En attendant la Charte…
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Aujourd’hui, nous publions la réponse de mon ami Krystian LUPA, metteur en scène polonais. Krystian n’a pas souhaité en passer par les 3 questions, Voici donc à la place son Manifeste.
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Et puisqu’il n’y dit pas qui il est, faisons le nous-même. Krystian Lupa est un artiste dont les œuvres sont présentées sur les plateaux du monde entier. Dans son pays, c’est une figure de la Résistance au pouvoir ultra-conservateur dans le domaine économique, social et sociétal. La justice, la presse la culture y sont violemment attaqués, à Varsovie le pouvoir a nommé un acteur de téléréalité directeur du Teatr Polski, des acteurs ont été renvoyés, des mises en scène interrompues et censurées, des œuvres retirées du répertoire.
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Christian Benedetti, metteur en scène, candidat aux Européennes de la France Insoumise. 
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MANIFESTE – Krystian Lupa - Traduction Agnieszka Zgieb 
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Comment exprimer cette peur ? 
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Un sentiment croissant d’étrangeté... 
Une difficulté à comprendre de plus en plus grande... 
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Je peux bien sûr essayer... 
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Essayer de prendre part dans des polémiques hasardeuses 
De formuler des jugements... Mais je ne crois pas que ce soit là le moyen de comprendre quoi que ce soit. 
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Ou d'aider quiconque à comprendre. 
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Ce que je pense – et ce que je dis – me semble de plus en plus étranger à moi-même... 
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Est-ce que cela a un sens de partager ce sentiment d’étrangeté et d'incompréhension ? 
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Dans cette situation, l’artiste est-il encore d'une quelconque utilité ? 
Ou moi-même, en tant qu'artiste... Etc. 
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Quelqu’un de plus en plus étranger. 
Quelqu’un de plus en plus en désaccord. 
Le scandale d’une contestation totale semble être le seul moyen possible... 
« Golgota Picnic », par exemple... 
Quelque chose de cet ordre-là... 
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En disant « je ne comprends pas votre monde », je le sais, je ne fais que me plaindre... 
M'apitoyer sur moi-même... 
Cette réflexion, cet aveu ne vous est d'aucune utilité... À quoi bon un tel aveu ? 
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Malgré tout je ressens le besoin de l’exprimer 
Sinon, je ne peux pas aller plus loin... 
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Je dis VOUS 
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Mais au fond, je ne sais pas ce que cela veut dire... 
Vous signifie-t-il vous qui êtes en train de regarder ? 
Puisque vous êtes là, vous attendez quelque chose, 
Vous attendez quelque chose de l’art... 
Vous attendez quelque chose de l’artiste... 
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Quoi ? 
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Une vérité ou juste une habitude ? 
Mais là encore, ce n’est pas tout à fait ce que je veux dire... 
Je risque d’être mal compris... 
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Et voilà à nouveau cette peur lâche et infâme 
De ne pas être bien compris 
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Je veux dire que le rôle de l’artiste s'amenuise, pris dans le courant inerte du monde 
Dans ses capacités spirituelles, ses énergies, ses valeurs... 
Dans les capacités créatrices de nos consciences. 
Et même... 
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Je ne sais pas... 
Le sens même de ces consciences. 
Parce qu’en fait je crois que le rôle de notre âme change, 
Nos âmes ne sont plus utiles à personne... 
Parce qu’en fait le rôle et le sens de nos consciences et de nos vérités 
Sont probablement en train de disparaître. 
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Nos vérités ne sont plus utiles à personne. 
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Peut-être que le rôle de nos visions créatrices est de plus en plus restreint 
Dans ce que produit le carnaval fou furieux 
Des réalités politiques... 
Le cabaret de la société et ses tourbillons de bla bla 
Ou encore une certaine habitude de fréquenter l’art. 
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J’ai le sentiment que nous répétons cette habitude 
D’une manière de plus en plus automatique, comme dans un rêve. 
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Cela ne produit rien d’essentiel. 
J’ai l’impression qu’au fond nous avons tous déposé les armes 
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Nous avons accepté notre défaite face au monde 
Depuis un certain temps déjà nous sentons bien que c’est au-delà de nos forces, 
de continuer à nous battre, 
de poursuivre une réflexion, 
De bâtir comme des maisons les plus petites constructions de la volonté... 
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Et une fois de plus, nous allons accepter quelque chose de terrifiant, 
Et une fois de plus, nous allons accepter quelque chose de monstrueux... 
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Je dis, « nous ». 
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Mais peut-être n'est-ce là que mon problème à moi... 
Non ! 
Je persiste à dire NOUS. 
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Nous nous sentons trahis... La démocratie ne nous protège pas des démons des médiocres, de ce marché monopolisé par des roublards qui exploitent la peur des médiocres, le ressentiment, la haine, la frustration, qui s’appelle le génie politique. 
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Alors qu'il n’y a même pas eu 10% d'électeurs pour voter pour un progrès humaniste ? 
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Il faut exprimer cette peur. C’est la prescription de Thomas Bernhard ! Nous en sommes aujourd'hui à ce stade. 
Thomas Bernhard l’a appelé nazisme. 
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C'est la majorité, cette majorité décisive qui permet à ceux qui véhiculent le ressentiment d’accéder au pouvoir, ceux qui, quelles que soient leurs déclarations, seront les exécutants d’une pensée étroite, d’une voie égotiste et immature, les ennemis du progrès humain cachés sous le manteau de Dieu. 
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Le refus de vivre là où vit un tel peuple – quelle que soit la signification que l’on puisse donner à ce mot... 
Le refus... 
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Aujourd’hui, les jérémiades de tous ceux qui ont peur semblent naïves. 
Mais il y a un sens, dans ce que répètent de toute part des êtres isolés, des individus qui se retrouvent tout à coup isolés : je veux partir, je ne veux pas vivre là où les gens font un tel choix. Comment peut-on rester indifférent ? C’est inconcevable... 
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Parmi ceux qui parlent de fuir, chacun se sent tout à coup atrocement seul. 
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Soudain désorienté, trompé. Soudain... 
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Qu’appelle-t-on aujourd’hui nation ? 
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J’ai peur du drapeau blanc rouge. Vous réalisez ce que cela veut dire ? 
Alors, je suis resté seul, en effet... mon désir était de partir, je suis resté seul... Je ne me sens pas Polonais, comme Thomas Bernhard à la fin de sa vie souffrait d’un irrésistible besoin de fuir le lieu où il était obligé d’être Autrichien. 
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Il y a chez les gens quelque chose face à quoi je me sens de plus en plus étranger. 
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Il ne suffit pas d’avoir un travail, un appartement et de ne pas avoir de problème d’argent. 
Je ne peux pas être en paix avec l’idée que je suis là fixé comme une plante, là où les gens choisissent l'option étroite de la régression, qui s’y enferment et ferme la voie au Rêveur du progrès humaniste. 
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Vivre quelque part... ailleurs... C'est vrai, je ne peux pas vivre là où prolifère le fascisme. En Autriche, on l’a appelé ainsi. Mais qu’est-ce que le fascisme ? 
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On s’indigne ici devant l’usage du mot « fascisme », et on se moque facilement de celui qui le lance dans la solitude et le désespoir, qui en use d’un air impuissant car c’est un mot qui suscite un grand effroi comme une grande condamnation. 
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« Vous ne savez pas ce qu’est le fascisme ? Plongez dans l’histoire. », disent les cyniques. Vous, les historiens cyniques, vous ne savez pas de quoi vous parlez. Je dis « fascisme » parce que je ne connais pas d’autre mot. Ce que j’appelle fascisme, c’est cette conspiration de l’étroitesse (de l’esprit), cette communauté qui fait de sa haine un critère de supériorité, qui expédie l’autre dans un camp de concentration. 
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Le fascisme a toujours existé. Mais notre société se précipite à nouveau vers cette nouvelle ère obscure, la  distille et la fait ressurgir. 
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Le fascisme est tout ce que je fuis, cet air empoisonné par une communauté haineuse et étriquée. C’est la nationalité dénaturée dans une époque où la nation devient quelque chose d’incompris et d’anachronique. La nationalité en tant que maladie, la nationalité en tant que réceptacle du ressentiment, la communauté qui exclue l’autre, indépendamment des critères par et pour lesquels il devient justement l’autre. 
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Le fascisme est la religion d’un Dieu devenu négatif – c’est la religion du bouc émissaire immolé au nom de Dieu, du culte de sa propre supériorité instituée par le sacrifice du bouc émissaire... 
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Dieu s’efface de l’horizon de la pensée humaine, il s’efface impitoyablement de l’horizon de la pensée humaine, il n’est plus visible que par l’apparition de l’ennemi... 
L'ennemi masqué qui se présente aujourd’hui, c’est la Guerre de Religion... La peur et le besoin diffus de partir viennent-ils de là ? 
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Impossible de rester dans une communauté qui fait ces choix-là. Je refuse de me réveiller dans un pays où l'on arbore le drapeau blanc et rouge. 
La concentration de haine ressentie de tous côtés m’empêche de respirer... 
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Cette cage où à cause de mes rêves possibles sur un progrès possible de l’être humain, j’ai été distillé en tant qu’étranger. 
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Le fascisme c’est la distillation de l’Autre en ennemi, la voie très ancienne de la communauté des médiocres. 
Le fascisme c’est la religion des médiocres... Cette peur indéfinie qu’éprouvent les esseulés, encore plus esseulés parce que cernés par une conspiration secrète. 
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Rue Bracka, on brûle des voitures, cela n’intéresse personne... ce ne sont pas eux qui ont mis le feu. La communauté a choisi le droit de détruire, de liquider la différence, de fermer tous les chemins qui ouvrent vers l’extérieur... De barrer tous les chemins qui conduisent à des réflexions et à des questionnements sur ce que peut être l’homme. Voilà ce que le médiocre craint le plus. La démocratie contrôlée par les médiocres se transforme en fascisme. Le fascisme est cet espace fermé où la médiocrité des nôtres devient la valeur suprême. 
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Un besoin incompréhensible mais irrésistible de fuir l’endroit où cela se passe, où on brûle les voitures en guise de sacrifice religieux... 
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La Place des Héros, c’est là où un homme a parlé et a entériné le culte de la religion de la haine. 
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Zut ! Plus de télé ! La télé est en panne ! C’est peut-être bien qu'elle soit cassée ! Bien que cela soit aussi une raison diffuse de partir d’ici. Parce que nous sommes les victimes de la pornographie des journalistes... Ce sont eux les responsables de ce cirque, de ce massacre des critères, de la pornographie politique qui efface tous les chemins de possibilités spirituelles, et efface l’idée même de ces chemins. La pratique d’un divertissement quotidien au moyen d’une bonne dose quotidienne de divertissement politique narcotique. (Même une soirée électorale se transforme en un divertissement politique narcotique pour abrutis.)

Le Manifeste est publié chez Actes Sud en annexe du livre Utopia


 Lors du grand débat sur la culture qui a eu lieu aux Beaux-Arts le 5 mars, les patrons de gros musées, opéras ou théâtres ne sont pas venus,       déplore Michel Guerrin, rédacteur en chef au « Monde » dans sa chronique.

 

 

 

 

Chronique. Un des maux du monde culturel est de cultiver l’entre-soi. Rester au chaud dans sa famille. Il n’y a pas mieux pour évacuer les questions qui fâchent, pas pire pour se couper de la population. Le grand débat né de la crise des « gilets jaunes » a justement pour but d’écouter les invisibles. Ceux qui ne parlent pas. Or pour ces derniers, c’est la culture qui est invisible. Pas étonnant que le sujet soit absent du million de contributions enregistrées à ce jour.Pas étonnant,car la grande majorité des Français ne met jamais les pieds dans les musées, théâtres, opéras ou salles de concerts. Ils n’y pensent pas ou pensent que ce n’est pas pour eux. Et puis, pourquoi écrire une doléance sur un sujet auquel Emmanuel Macron ne consacre pas un mot dans sa Lettre aux Français ? Peut-être n’a-t-il pas voulu ouvrir une boîte remplie de serpents, comme cette question : faut-il donner autant d’argent, pris sur nos impôts, à des théâtres qui ne nous intéressent pas ? Mais en fermant la boîte, le président a oublié que la culture croise tant d’atouts – éducation, imagination, initiative, émotion, confiance en soi – qu’elle est un marqueur social.

Bourde présidentielle

Afin de rattraper la bourde présidentielle, un débat sur la culture a eu lieu le 5 mars à l’Ecole des beaux-arts de Paris, à l’initiative de Beaux Arts Magazine et de la Fondation du patrimoine. Que des emblèmes culturels organisent un débat au cœur de la capitale (Saint-Germain-des-Prés) et dans un lieu d’élite est une autre bourde. Car, évidemment, la France muette n’est pas venue. Ni le « non-public » évoqué dans l’instructif recueil de textes « Non-public » et droits culturels (éd. La Passe du Vent, 204 p., 13 €). Ni même tous ceux qui fréquentent un peu musées ou théâtres.

Dans cette école de jeunes sont venus beaucoup de seniors passionnés de culture, souvent du métier. Des « gilets jaunes » de l’art. Des soutiers précieux, militants associatifs, artistes de terrain, qui vont au charbon dans les écoles, les banlieues, les petites villes. Avec un salaire aussi modeste que leurs subventions.

Ils ont raconté leur lutte contre la ségrégation culturelle. Ils ont raconté leur action, lancé une idée, espéré plus de moyens. Un vieux monsieur a alors douché la salle : « Tout ce que vous proposez, ça fait trente ans que je l’entends, et ça n’a pas marché. » La culture est en effet le secteur où on organise le plus de débats – souvent autour de la culture pour tous. Il en ressort plaintes et autopromotion. Ce n’est pas le cas du Studio Théâtre de Stains (Seine-Saint-Denis), qui a organisé deux débats similaires, à lire sur leur site, et en annonce un troisième le 13 mars.

On ne se mélange pas entre riches et pauvres

Pour susciter des questions inédites, dérangeantes, transgressives, il faut échapper à l’entre-soi. Parler des exclus de la création avec eux. Les écouter. Pas simple, alors qu’au sein même de la famille culturelle on ne se mélange pas entre riches et pauvres. Ou plutôt les riches dialoguent peu avec les pauvres. Aux Beaux-Arts, la plupart des patrons de gros musées, opéras ou théâtres ne sont pas venus – il n’y avait que des coups à prendre.

Même absence du Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles), qui réunit 400 entreprises subventionnées dans le spectacle, qui avait jugé déplacée une réunion tenue à Paris. Cette bouderie est une hypocrisie, a écrit Jean-Marc Adolphe, fondateur de la revue culturelle Mouvement, dans un post de blog du 8 février. Pour ce dernier, le Syndeac tient un discours militant en faveur d’une culture pour tous, mais dans les faits s’en fiche complètement, préférant passer son temps à « réclamer du pognon pour la création ».

Brimade et hypocrisie

De cela, le public des Beaux-Arts n’a pas parlé. Nos « gilets jaunes » de la culture, contrairement à ceux des ronds-points, rouspètent sans renverser la table. Il est vrai que porter un coup à la famille se paie parfois d’une brimade. Ils sont pourtant victimes d’une autre hypocrisie : l’Etat dit se préoccuper de « culture pour tous » depuis vingt ans, mais, dans le même temps, il a passé au sabre l’éducation populaire (MJC, centres de rencontre, associations diverses, pratique amateur), qui, souvent, constitue le premier contact de millions de gens avec la création.

L’Etat sabre parce qu’il méprise le « sociocu » – il est structuré pour défendre le grand art. Il ajoute que c’est le boulot des maires. Or, les villes font pareil : elles reportent souvent sur la culture de proximité les réductions de la dotation de l’Etat et elles reprennent en main, en réduisant la voilure, cette éducation populaire, jugée trop gauchiste et indépendante, à travers leurs services municipaux.

L’art d’enrober les choses

Ce constat n’a pas empêché Franck Riester, le ministre de la culture, présent aux Beaux-Arts, d’interpeller l’assemblée : « C’est vous, sur le terrain, qui avez les solutions. » Il fallait oser. Il est vrai que M. Riester a l’art d’enrober les choses, ce qui devrait lui permettre de durer. Il ne dit rien, car il n’a pas d’argent à donner à la culture pour tous. Il lance : « L’Etat ne peut pas tout. »

C’est vrai, mais il peut ceci : prendre de l’argent aux riches institutions pour le donner à l’éducation populaire, ou alors leur demander de consacrer une très grosse part de leur budget à des actions de terrain hors leurs murs. Cette option fut évoquée par des intervenants aux Beaux-Arts et serait en bonne place parmi les propositions postées sur la plate-forme (granddebatculture.fr). Pas sûr que M. Riester aille dans ce sens. Car il lui faudra affronter nos phares de la création, qui estiment que ce n’est pas leur job.

Même chose pour l’éducation artistique à l’école. Tout le monde en convient, c’est « le » sujet-clé. Après deux heures de débat et de jolis poncifs, c’est l’ancien ministre de la culture, Jean-Jacques Aillagon, qui a dit l’essentiel : l’Etat met 149 millions d’euros dans ce secteur, or il faut 1 milliard pour que ce soit efficace. A ce moment, Franck Riester n’était pas encore dans la salle.

Michel Guerrin

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GJ en atelier théâtre/atelier théâtre avec GJ

26 Janvier 2019 , Rédigé par grossel Publié dans #FINS DE PARTIES, #J.C.G., #agora, #agoras, #cahiers de l'égaré, #pour toujours, #spectacle, #écriture- lecture, #Gilets Jaunes, #théâtre, #assaisonneur

pour un vol de voix sur la culture et l'art mettant en jeu les silencieux sous regard médusant
pour un vol de voix sur la culture et l'art mettant en jeu les silencieux sous regard médusant
pour un vol de voix sur la culture et l'art mettant en jeu les silencieux sous regard médusant
pour un vol de voix sur la culture et l'art mettant en jeu les silencieux sous regard médusant
pour un vol de voix sur la culture et l'art mettant en jeu les silencieux sous regard médusant

pour un vol de voix sur la culture et l'art mettant en jeu les silencieux sous regard médusant

« Il y eut un temps où les textes qu'aujourd'hui nous appellerions «littéraires» (récits, contes, épopées, tragédies, comédies) étaient reçus, mis en circulation sans que soit posée la question de leur auteur; leur anonymat de faisait pas de difficulté. » 
Michel Foucault

Contre l'appropriation du logos par la pensée propriétaire de la personne et de l'auteur :

« C'est pourquoi il faut s'attacher au commun. Car le commun unit. Mais lors que le logos est commun aux êtres vivants, la plupart s’approprient leur pensée comme une chose personnelle. »
Héraclite, traduit par Simone Weil, La source grecque, Paris, Gallimard, 1953.

voici un dialogue rendu possible par vol de voix sur FB;

merci aux trois jouteurs jaculatoires : Jean-Marc Adolphe, Salvatore Spada et Tristan Laouen auxquels j'ai volé leurs phrases sans demander d'autorisation ni payer de droits d'auteur, l'assaisonneur

Jean-Marc Adolphe

- La pièce est passionnante, c’est une grande improvisation collective, elle s’écrit au fur et à mesure des jours qui passent, dans le cours des choses.
Aujourd’hui , samedi 26 janvier 2019, c’est l’acte 11. 
Quelques temps forts, ici ou là, ici et là. Une nouvelle revendication est apparue dans les cahiers des doléances du mouvement des Gilets jaunes : meilleure répartition des richesses en général et du don d’ubiquité en particulier.
Le Cours des choses s’invitera ainsi, ce samedi 26 janvier : 
- Au Centre National de la danse, à Pantin, à partir de 14 h : perturbation climatique de l’ « occupation artistique » programmée tout au long de ce week-end en ce noble « établissement public industriel et commercial ».
- Au Théâtre Liberté, à Toulon à 18 h, manifestation non autorisée dans le hall du théâtre, joute oratoire sur le sujet suivant : « La culture est-elle une exception ? »
Ces deux événements sauvages donnent le signal de départ d’un vaste mouvement d’occupation des théâtres, centres d’art, etc., à compter du lundi 28 janvier. Mode d’emploi : armez-vous, de patience, de conviction et de détermination ; invitez-vous par petits groupes de 3 minimum, dans les espaces publics des espaces publics à notre portée ; faites agora sur tous les sujets sensibles ; convoquez presse locale et réseaux sociaux. Faisons table d’hôtes et arbre à palabres, instaurons le débat à hauteur de voix, et décrétons que chaque voix compte. 
Le Cours des choses sera en outre, tout au long de ce week-end, à Commercy, dans la Meuse pour l’assemblée des assemblées, pour préparer le Jour J des situations que nous n’avons pas anticipé ; et ce jour à partir de 17 h, à Paris, Place de la République, pour la première Nuit jaune.

La section zapatiste du nord Gâtinais, les forces insurgées des Cévennes maquisardes, le Front de libération des arbres fruitiers, le conseil d’admirations du festival des humanités, l’assemblée générale des pingouins de Wallis et Futuna alliés aux zoulous de toutes les banlieues du monde, l’armée librement consentie de la résistance donquichottesque, le Parti poétique des outremers en archipel, la confrérie des danseurs de Saint-Guy, l’alliance oblique des chtis d’Alsace-Lorraine, des basques d’Occitanie, des Antillais de Moscou-sur-Hudson, les vigies de la clairière du grand n’importe quoi, le comité de jumelage entre les communes de Pasolini et Jankélévitch, la délégation interministérielle au nomadisme gitan, le cercle des poètes qui apparaissent, l’Organisation des Nations Désunies, le mouvement des coquelicots bleus, la confédération internationale pour la résurgence des lucioles, les instances dirigées de l’atelier Refaire le monde, le gouvernement en exil de l’organisation secrètement libertaire Hop, là, boum, se joignent d’ores et déjà au Cours des choses, pour écrire collectivement le chant constituant de ce qui nous constitue. 
 Ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous divise. Faisons immense débat jusqu’à renverser la table verte des négociations qui ne mènent à rien et dresser le couvert des agapes qui nous attendent, 
La présidence par intérim du Cours des choses, en tournée du gouvernement en exil de toutes les évidences passées, constitué de 7 sages et de sagesses, avec juste un zeste de folie, se réunit en conclave tout le week-end, dans la plaine de la Mitidja, en pays berbère, histoire de commencer à dresser l’Atlas des désirs en attente de réalisation.
Bonne journée à toutes et tous. Faisons place nette à la révolution qui vient.

 

 

 
 

Salvatore Spada

 

- Acte I acte II acte III acte IV acte V acte VI acte VII acte VIII acte IX acte X acte XI > notre théâtre s'écrit ailleurs > le confortable fauteuil pour bien dormir dans la salle de théâtre est resté vide de sa représentation bourgeoise au petit scandale à succès. Le théâtre de la représentation aura été court circuité > l'atelier de théâtre n'a plus besoin de son public numéroté, l'atelier de théâtre se fait sans public ajouté ? L'atelier de théâtre a déserté les salles de théâtres ? Vas-tu au théâtre ? Non je fais atelier de théâtre. L atelier de théâtre rencontre sa sortie de la société du spectacle?

On ne fait pas du théâtre sans oser court-circuiter son propre dispositif de pouvoir. Notre art sera alors art du court-circuit sans public ajouté. Vidons les confortables fauteuils de théâtre et osons l'atelier > non plus finalisé à la scène bourgeoise avec public ajouté > l'écriture passe ailleurs. C'est le fait même que l'écriture de théâtre passe ailleurs que dans les salles de théâtre que notre atelier de théâtre vide les salles de théâtre de son dispositif de pouvoir.

 

Tristan Laouen

 

- Et si le silence, relatif ou assourdisssant selon, du milieu artistique et culturel face au mouvement des gilets jaunes avait son explication dans le fait que l’art et la culture sont devenues en France depuis 30 à 40 ans de nouvelles formes de gouvernementalité des populations qui rêvent de publics spectateurs et consommateurs et ne sont jamais autant satisfaites que quand elles parviennent à faire assoir des publics pour leur servir la soupe ?

 

La politique et la consommation culturelles ont pour objectif de former et d’encadrer le peuple et sa volonté générale, qui manquent tous deux, pour leur substituer des publics assis et spectateurs, gouvernés par leurs opinions.
Les publics assis et spectateurs existent partout là où le peuple se gouverne par la toxicomanie de la doxa et l’immobilisme inoffensif de la consommation culturelle.
Les publics assis et spectateurs applaudissent au spectacle du monde tel qu’il va, comme les ânes vont aux urnes, les moutons au supermarché, les fourmis au travail, les sourds aux scènes de musiques actuelles et les philosophes à l’université.

 

Sarkhosny inaugurait jeudi 13 octobre 2011, le centre Pompidou mobile à Chaumont sur Marne, deux jours avant le 15 octobre 2011, date annoncée de la révolution mondiale . Devant des toiles de Klein, de Picasso, de Matisse, il a déclaré, avant de railler les propositions d’augmentation du budget de la culture de T’art’inn Aubry : « La culture est la réponse à la crise. Quand il y a crise, drame, aller au musée, au spectacle vivant, c’est la solution ». Reprise présidentielle du « supplément d’âme » de Bergson, malgré les dénégations, surajouté à la catharsis d’Aristote quand ce n’est pas plus trivialement le « panem et circenses » de Juvénal et des césars de la Rome antique.
Sarkhosny réaffirme aujourd’hui la politique culturelle comme nouvelle forme de gouvernementalité (Foucault) des sociétés de contrôle (Deleuze). Certes, Sarkhosny fait figure d’amateur en comparaison de l’orfèvre que fut Jack Langue. Mais ce qui s’installe, à droite comme à gauche, par delà les sociétés disciplinaires d’autrefois, c’est la culture comme substitut à la politique tout court, un énorme outil de dépolitisation se parant des vertus de l’émancipation intellectuelle. Car la démocratie du tout culturel nous plonge tous les jours dans un bain ludique et anesthésiant qui prend le relai de la propagande informationnelle. Celui du présent perpétuel de biens culturels à disposition qui nous donne l’illusion de savoir et de choisir, qui fait de nous des humains cultivés, repus, satisfaits et bientôt pétrifiés … Les publics harcelés par la nouvelle armée des « médiateurs culturels » sont partout conviés à se mettre en rang dans les queues des musées, à payer pour s’assoir au spectacle avant qu’on leur serve la soupe. Et le théâtre, le centre d’art contemporain, la scène de musiques actuelles, le cirque politique et médiatique et les écrans, fusionnent dans un parc de loisirs étendu désormais aux dimensions du monde.
Nausée soudain. L’art peut-il quelque chose au visage de méduse de la culture ?

 

« Plus l'homme cultive les arts, moins il bande.
Il se fait un divorce de plus en plus sensible entre l'esprit et la brute.
La brute seule bande bien, et la fouterie est le lyrisme du peuple. »
Charles Baudelaire, Mon coeur mis à nu.

Gilets jaunes - La belle et la bête (#Apprivoiser)

GILET JAUNE·DIMANCHE 20 JANVIER 2019

Candide : Qui est cette nageuse qui défie ce grand requin blanc?

Marianne : Ocean Ramsey, une biologiste marin.[1]

Candide : La réalité dépasse parfois la fiction.

Marianne : A vrai dire, elle la dépasse toujours. Car il se trouve toujours des hommes et des femmes pour faire dévier le “réel” de sa trajectoire et ringardiser en quelque sorte la fiction que l’on tenait jusqu’alors pour la réalité. C’est vrai en sciences mais c’est vrai aussi s’agissant de nos trajectoires existentielles.

Candide : De quelle fiction parles-tu?

Marianne : De celle que nous projetons sur l’écran de notre pensée réfléchissante. Rappelle-toi, le monde est un vaste miroir dans lequel nous nous mirons. Soit nous admettons que l’image qu’il nous tend est la conséquence de notre façon de l’envisager, et décidons de réformer notre entendement pour changer l’ordre des choses ; soit nous brisons le miroir et nous perdons toute chance de nous amender et par la même de transformer le monde... En l’espèce, cette jeune nageuse que nous voyons sur la photo a décidé de changer l’ordre des choses, celui qui tend à réduire le requin à sa réputation de mangeur d’hommes. Spinoza a fait la même chose, mais avec l’homme.

Candide : Que veux-tu dire?

Marianne : Que Spinoza s’oppose explicitement à Hobbes selon lequel l’homme, dans l’état de nature, est un loup pour l’homme, autrement dit un prédateur, et qu’il faut en conséquence “accorder au Léviathan, à l’Etat sécuritaire, tous les moyens nécessaires pour le dompter.”[2]. Spinoza n’est pas un bisounours. Il sait que l’homme est envieux par nature et que « si nous imaginons que quelqu’un prend de la joie à un objet qu’un seul peut posséder, nous nous efforcerons d’obtenir qu’il n’en ait plus la possession[3] » Mais contrairement à Hobbes, Spinoza pense qu’il est dans la nature de l’homme de s’amender et de transformer les passions mauvaises en vertus. Mieux : pour Spinoza, c’est l’Amour qui est cause de tout. C’est parce que “ tous veulent être loués ou aimés par tous [qu’]ils se tiennent tous réciproquement en haine. »[4] Comprendre nos affects, apprivoiser notre véritable nature, c’est se donner la possibilité de transformer la haine en amour, la peur en courage, l’avarice en générosité, etc. et de faire que l’homme devienne “un dieu pour l’homme”! [5] Mais pour cela, il faut s’apprivoiser. Apprivoiser sa nature véritable et apprivoiser l’autre, l’altérité, qui souvent nous apparaît de prime abord comme une menace.

C’est ce qu’a fait Ocean Ramsey. Elle a apprivoisé sa peur et le requin, refusant de réduire ce dernier à son statut de prédateur :

Si le pouvoir était mû par des sentiments aussi honorables que ceux de cette biologiste marin, il chercherait à apprivoiser sa peur et le mouvement des Gilets jaunes.

Candide : De quoi le pouvoir peut-il bien avoir peur?

Marianne : Ne sous estime pas la peur des élites. Leur peur est d’autant plus grande qu’ils ont beaucoup à perdre, leurs privilèges mais aussi et surtout la haute estime qu’ils ont d’eux-mêmes. Apprivoiser les Gilets jaunes, ce serait comme admettre que leur parole est légitime. Or pour les élites, toutes les paroles ne se valent pas. Elles incarnent, du moins le pensent-elles, la voix de la raison tandis que le peuple exprimerait celle des passions.

Candide : Et ce n’est pas le cas?

Marianne : S’il en était ainsi, elles feraient en sorte de ne pas exacerber les passions mauvaises parmi les gens du peuple. Or que cherche le Président en désignant les Gilets jaunes de “foule haineuse” et en les qualifiant d’homophobes, de racistes, d’antisémites, de séditieux , si ce n’est à faire du mouvement une menace et à nourrir dans l’opinion un sentiment de Haine et d’Angoisse ? Ce n’est pas pour rien que les hommes de pouvoir, et les médias qui les soutiennent, jouent sur la peur. Ayons à l’esprit que le JT de TF1 ouvre depuis de très nombreuses années sur une musique angoissante, tirée du film Les dents de la mer :

Candide : Quel est leur but?

Marianne : Provoquer la sidération et donc le sentiment d’impuissance et la soumission. La sidération, c’est lorsque « le désir d’éviter [un] mal futur est réprimé par la peur d’un autre mal, de sorte qu’on ne sache plus celui qu’on préfère, […] notamment lorsque les deux maux que l’on craint sont parmi les plus grands »[6] En l’espèce, il s’agit de réprimer par l’escalade de la violence le désir des Gilets jaunes d’échapper au destin que leur préparent les élites, dont ils pensent qu’il est sans avenir, à tort ou à raison.

Candide : Que peuvent faire les Gilets jaunes pour ne pas tomber dans ce piège?

Marianne : Apprivoiser leurs propres peurs et apprivoiser ceux qui leur sont hostiles.

Candide : Comment fait-on?

Marianne : Le renard de Saint-Exupéry nous aide à y voir clair : apprivoiser, « ça signifie “créer des liens” », dit-il au petit prince.

Candide : Créer des liens?

Marianne : Oui, comme la Belle et la Bête. Au début, la Bête est repoussante. Mais peu à peu, la Belle apprend à vivre avec la Bête, et même à l’apprécier. Sa peur se dissipe à mesure que leur relation devient plus harmonieuse. Ils finissent par se compléter et avoir besoin l’un de l’autre. Jusqu’à l’épisode final où, surmontant ses dernières réticences, la Belle embrasse la Bête, métamorphosant celle-ci en Prince, qu’il n’avait jamais cessé d’être.

Candide : Qu’il n’avait jamais cessé d’être?

Marianne : Oui, comme le requin n’a jamais cessé d’être du Prince. Mais c’est nous qui l’habillons de l’habit du prédateur. A ce titre, il est dangereux. Mais il est une autre façon de le voir et de se comporter avec lui. Alors le requin, respecté dans sa dimension princière, n’est plus du tout le même. Comme le dit le petit prince à l’aviateur : “On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.”

Bien sûr, il reste très dangereux pour qui ne l’a pas apprivoisé, autrement dit pour qui n’a pas appris à le connaître. Comme le dit très justement Ocean Ramsey, faisant sienne une phrase de l’environnementaliste Baba Dioum : « les gens ne protègent que ce qu’ils aiment et ils n’aiment que ce qu’ils comprennent.» Voilà qui fait singulièrement écho à la doctrine de Spinoza pour qui l’Amour coïncide avec la Connaissance. Et c’est pourquoi le conseil d’Océan (!) au titan révolté Prométhée résonne encore avec tant de force à nos oreilles : “Connais-toi toi-même, et, t’adaptant aux faits, prends des façons nouvelles.”

Mettre fin à la domination et à la prédation excessive des hommes, cela passe par nous apprivoiser les uns les autres. Cela suppose des lieux où il est possible de se côtoyer sans décliner son identité, sans qu’il soit besoin de dire qui on est, pourquoi on est là, sans avoir à se justifier. C’est ce que font les Gilets jaunes sur les ronds-points. Des liens se créent. Sur quoi déboucheront-ils? Sur quelque chose de peut-être totalement inédit.

(A suivre...)

Notes :

[1] http://oceanramsey.com/

Voir aussi : https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/01/18/des-plongeurs-nagent-avec-un-requin-blanc-de-six-metres-de-long-au-large-d-hawai_5411000_3244.html

[2] https://mailchi.mp/timetophilo/lhomme-peut-il-tre-un-dieu-pour-lhomme

[3] Prop.32, Partie III, Ethique [4] Scolie, proposition 31, partie III, Ethique [5] Scolie, proposition 35, partie IV [6] Scolie, proposition 39, partie III, Ethique

 

" MACRON DANS SON BUNKER , Le JDD du 27 janvier 2019
par Gilles Revault d'Allonnes

EXCLUSIF - Du saccage de l’Arc de Triomphe, le 1er décembre, à l’allocution télévisée d'Emmanuel Macron, le 10, comment l’Elysée a vécu une crise sans précédent.

Sous la Ve République, c'est une première. Vendredi 7 décembre, les collaborateurs qui seront de permanence le lendemain visitent un secteur du palais de l'Élysée qui leur est d'ordinaire interdit. Brigitte Macron s'est jointe à eux. À la veille de l'acte IV du mouvement des Gilets jaunes, le petit cortège, guidé par des hommes du service de sécurité, accède au fameux PC Jupiter, le bunker ultrasecret réservé au Président et à son état-major en cas d'attaque thermonucléaire. "On nous a expliqué qu'en cas d'alerte c'est là qu'il faudrait peut-être se réfugier", indique un témoin.

Le samedi précédent, des manifestants ont déferlé sur les avenues qui mènent à la place de l'Étoile et pris d'assaut l'Arc de Triomphe. Saccages, flammes, charges violentes contre les CRS. Certains ont lancé des appels à marcher sur l'Élysée. Les plans des égouts du quartier circulent sur les réseaux sociaux, un vent d'insurrection souffle sur la capitale. Même les gendarmes du commandement militaire de la présidence n'en mènent pas large. Et si, la prochaine fois, les émeutiers réussissaient à forcer la porte?

On s'est vraiment cru à la veille du 10 août 1792

"Ce jour-là, on s'est vraiment cru à la veille du 10 août 1792", poursuit le même collaborateur, en référence à la prise des Tuileries, tournant de la Révolution qui précipita la chute de la monarchie. Dans les ministères, l'atmosphère est tout aussi pesante. "On m'a demandé d'enlever de mon bureau tous les documents confidentiels et d'emporter mon ordinateur, au cas où, raconte un conseiller. Ça en dit long sur le climat du moment."

Un "Crève !" dont il parlera longtemps
Au moment de l'attaque contre l'Arc de Triomphe, Emmanuel Macron était à Buenos Aires pour le G20. Dès sa descente d'avion et sans même faire un crochet par l'Élysée, le dimanche 2 décembre, il s'est rendu dans le quartier dévasté des Champs-Élysées. Il y a essuyé des sifflets. Le mardi soir, il est parti pour Le Puy-en-Velay, où la préfecture de la Loire venait d'être incendiée par des Gilets jaunes. L'étape a tourné au cauchemar. Un enragé s'est jeté sous les roues de sa voiture pour bloquer le passage, puis des agents préfectoraux, que des casseurs avaient menacé de "griller comme des poulets", sont tombés dans ses bras, en pleurs.

À la caserne de gendarmerie, le chef de l'État doit sortir par l'arrière afin d'éviter les Gilets jaunes regroupés devant le bâtiment. Scène stupéfiante : le Falcon présidentiel doit même décoller en urgence parce que des manifestants s'approchent de l'aérodrome ; il devra redescendre peu après pour embarquer précipitamment le chef de l'État et son staff. Et puis il y a les huées, les injures lancées sur le passage de son véhicule, et ce mot terrible quand il a baissé la vitre de sa portière : "Crève !" Choqué, il en parlera à tous ses proches les jours suivants.

Les gens sont arrivés à un degré de haine qui interpelle

"Les gens sont arrivés à un degré de haine qui interpelle", s'inquiète-t-il. Un de ses familiers résume : "Macron n'était jamais allé sur un rond-point. Là, il a vu des gens déchaînés face à lui, c'était la première fois." Un autre ajoute : "Ce jour-là, il a découvert la vraie haine des irréductibles." Le Président tombe de haut. Sibeth Ndiaye, sa conseillère pour les relations avec la presse, confie le soir même aux macronistes de la première heure avec qui elle dîne : "On vient de vivre un niveau de violence hallucinant."

Brigitte Macron, la plus choquée
La plus bouleversée, c'est Brigitte Macron. Elle ne comprend pas que l'image de son mari soit à ce point dégradée sur les ronds-points occupés, sur les banderoles, dans les slogans. Aux critiques haineuses portées contre lui, elle répond : "Ce n'est pas lui!" Mais elle semble d'autant plus désorientée qu'elle aussi est la cible de propos outrageants. Ce qui renforce le désarroi du Président. "Il est très touché pour Brigitte, comme Pompidou l'avait été pendant l'affaire Markovic", décrit un proche (en allusion au scandale de 1968 dans lequel les calomnies couraient sur la vie privée de l'épouse du Premier ministre). "Elle vivait un truc inattendu, ajoute ce témoin, disproportionné et d'une violence inouïe…"

Il est très touché pour Brigitte, comme Pompidou l'avait été pendant l'affaire Markovic

Pourquoi tant de haine? La question est posée, en réunion de cabinet, cette semaine-là, par un conseiller : "Connaissant le Président, sa qualité humaine, son empathie, sa chaleur, comment se fait-il que beaucoup de Français ne le supportent plus?" Le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler, a opiné : "Tu as tout à fait raison !" Mais personne n'a donné la réponse. Encore moins une solution pour y remédier. Hormis, peut-être, la nécessité pour Macron de faire momentanément profil bas. L'intéressé a reçu le message : si c'est sa personne qui déclenche la rage, mieux vaut disparaître des écrans, au moins quelques jours. Rester caché.

Deux semaines plus tard, il renoncera d'ailleurs à aller se recueillir le 8 janvier sur la tombe de Mitterrand à Jarnac, en Charente, comme il l'avait envisagé, à l'occasion du 23e anniversaire de sa mort. Un simulacre de procès tenu par des Gilets jaunes à Angoulême suivi de la décapitation à la hache d'un mannequin à son effigie l'en dissuadera. En ce début décembre, les ministres, eux aussi, annulent pour raisons de sécurité des déplacements prévus en province. Avec le mutisme présidentiel, l'exécutif semble tétanisé. Un ministre en témoigne : "Il y avait une grande paralysie parce que tout le monde attendait l'oracle. On attendait que le Président nous dise ce qu'il fallait penser…"

Quand Le président ne sait pas quoi dire
Mais Macron ne parle pas. En fait, il ne sait pas quoi dire. Le 15 novembre, juste avant l'éclosion du mouvement des Gilets jaunes, il a parlé sur TF1, en direct du porte-avions Charles-de-Gaulle. Son aveu d'impuissance – "Je n'ai pas réussi à réconcilier les Français avec leurs gouvernants" – a fait un flop. Qu'ajouter, maintenant que ce divorce s'est changé en fureur? Des ministres sont sortis troublés d'une réunion à l'Élysée ; deux racontent avoir vu le chef de l'État "livide, agité, parlant à toute vitesse en faisant des gestes brusques, on ne l'avait jamais vu comme ça".

Pour la première fois, il a eu l'air dépassé par les événements

Soudain, le superprésident paraît fragile, amoindri. Un de ces ministres ajoute : "Avant, il avait toujours réponse à tout ; cette fois, il cherchait mais il ne trouvait pas, il hésitait. Pour la première fois, il a eu l'air dépassé par les événements." Un de ses amis s'en émeut : "Il a maigri. Quand tu le touches, il n'y a plus rien…" Le président du Sénat, Gérard Larcher, qui s'entretient plusieurs fois avec lui, au téléphone ou de visu, durant cette période, confie à son entourage l'avoir trouvé fatigué et fébrile. À la fin d'un de leurs tête-à-tête, Macron l'a surpris en lui agrippant le bras et en lui soufflant : "Vous ne me lâchez pas, hein?"

L'exécutif au bord de la crise de nerfs
Édouard Philippe et Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur, sont envoyés au front. Objectif : montrer que la priorité du pouvoir est de rétablir l'ordre face aux fauteurs de troubles. "On pense qu'on peut casser le mouvement sur le sécuritaire", décrypte un conseiller. Castaner est encouragé à se déployer dans les médias pour incarner un mélange de sévérité et de sérénité. Mais avec l'électricité qui est dans l'air, ce n'est pas gagné. Il va falloir lâcher du lest. Le Premier ministre lui-même en convient. "Après le week-end du 1er décembre, on a compris qu'il faudrait renoncer à la taxe carbone", souligne un de ses amis.

Si on recule, si on lâche maintenant, ça sera difficile

Le mardi 4 décembre, dans un salon au premier étage de Matignon, le petit déjeuner hebdomadaire des chefs de la majorité commence par un topo introductif d'Édouard Philippe. S'il n'évoque pas explicitement l'abandon de la taxe carbone, il prévient qu'il va faire des annonces en ce sens. Le leader des sénateurs En Marche, François Patriat, tord le nez : "Si on recule, si on lâche maintenant, ça sera difficile." D'autres estiment au contraire que cela n'est pas assez : "Ce n'est pas ça qui aura l'effet de souffle suffisant pour éteindre la contestation", estime l'un des présents. Mais la décision est prise, l'heure est aux concessions. Le Premier ministre, en conférence de presse, annonce le retrait de la hausse de taxe qui a enflammé le pays. Est-ce par maladresse ou parce qu'il désapprouve la mesure? Philippe parle de "suspension", alors que les Gilets jaunes attendent une annulation.

Embarras parmi les commentateurs – a-t-on bien compris ? –, flottement dans la majorité, vive irritation à l'Élysée. Alors que les Gilets jaunes, Nicolas Dupont-Aignan et la droite hurlent à l'"entourloupe", la présidence annonce qu'il ne s'agit pas de "suspendre", mais bien d'"annuler" la hausse. Dans l'hémicycle, le Premier ministre reçoit le communiqué comme un uppercut. Pour lui, le camouflet est rude. "Il l'a vécu comme un couac qui rajoutait au bordel, explique un conseiller. Il était très marri de la chose."

Macron veut éviter la cacophonie
Le chef du gouvernement se montre de plus en plus tendu, lui aussi. Quelques tics lui reviennent : cette façon de taper du poing dans la paume de sa main, d'enlever ses lunettes, de les mâchouiller, de les faire virevolter entre ses doigts… Les deux têtes de l'exécutif sont au bord de la crise de nerfs, et les ministres nagent en plein brouillard. Le mercredi soir, François de Rugy, invité d'une chaîne de télévision, appelle Macron pour être sûr de ne pas se tromper : oui, répond le Président, il faut bien parler d'"annulation"…

S'il ne s'exprime pas au grand jour, Macron reste attentif. Il veut éviter la cacophonie, qui donnerait l'impression d'un pouvoir à la dérive. Au conseil des ministres du 5 décembre, il rappelle que, au premier tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, François Asselineau et Nicolas Dupont-Aignan avaient recueilli à eux quatre "plus de 40 % des voix" (en réalité, 46,5 %) : "Cela traduisait un malaise en France, et ce même malaise s'exprime aujourd'hui." Que la fronde fasse de lui une cible, "ça fait partie du job", relativise-t-il.

Il y a des règles auxquelles personne n'échappe : dans un conflit, on paie, et on ouvre les négos

Son ami et conseiller Jean-Marc Borello, patron du groupe SOS, ne dit pas tout à fait la même chose : "Que réformer soit douloureux, c'est pas un scoop. On s'y attendait. Ce qu'il ne comprend pas, c'est l'intensité de la violence." Pour chercher les clés d'un phénomène qui le trouble, Macron consulte également, durant la semaine, ceux avec qui il aime croiser sa réflexion : Philippe Grangeon, historique de la CFDT, ancien cadre dirigeant de Capgemini, qui conseilla François Hollande et dont l'influence grandit dans l'écosystème présidentiel ; François Sureau, avocat et écrivain, défenseur des libertés publiques et des droits de l'homme.

Ces deux-là désapprouvent l'inflexibilité budgétaire prônée à Matignon et à Bercy, et relayée par le secrétaire général de la présidence, Alexis Kohler. Vieux routiers du social, Borello et Grangeon recommandent d'ouvrir les vannes pour soutenir le pouvoir d'achat. Borello résume, lapidaire : "Il y a des règles auxquelles personne n'échappe : dans un conflit, on paie, et on ouvre les négos."

La note de Richard Ferrand
Le 6 décembre, en réunion de cabinet, Macron présente une analyse élaborée sur la "triple crise" que révèle selon lui le mouvement des Gilets jaunes : "crise politique, crise morale, crise de l'information". Amer, il déplore que les chaînes d'information continue l'aient "transformé en personnage de téléréalité". Le samedi 8 décembre dans l'après-midi, alors que les manifestants marchent à nouveau dans Paris et que de nouvelles violences éclatent, il réunit sa garde rapprochée : outre Alexis Kohler et le conseiller spécial Ismaël Emelien, il y a là l'ancien ministre chiraquien Jean-Paul Delevoye, le président de l'Assemblée, Richard Ferrand, ainsi que François Bayrou et Philippe Grangeon, qui participent à la discussion par téléphone. Tous quatre plaident pour des gestes forts. Les propositions de chacun sont passées en revue : la prime pour les forces de l'ordre, une aide aux retraités, la défiscalisation des heures supplémentaires, l'organisation d'un grand débat national.

Macron avance l'idée de la prime de 100 euros pour les salariés les plus modestes. Ferrand, qui a préparé une note sur la façon de prendre la parole, pose la question : "Mea culpa ou non?" Lui plaide pour un acte de contrition public. Macron retient la suggestion, tout comme celle du grand débat. En fin d'après-midi, sa religion est faite : il annoncera lundi à la télévision une grande concertation nationale et diverses mesures sociales, pour une enveloppe estimée au bas mot à 10 milliards d'euros. C'est ce qu'il indique dans la foulée à Édouard Philippe, qui, une fois encore, encaisse. Un proche en témoigne : "Quand tu sors de dix-huit mois de bagarre budgétaire auprès de chaque ministre, où tu as porté l'ambition du redressement des comptes, et que d'un coup tu comprends qu'il faut accepter d'ouvrir les vannes, c'est un renoncement. Et c'est très douloureux."

Réunions de calage à l'Élysée
Le dimanche, les réunions de calage se succèdent à l'Élysée. L'après-midi, Macron rédige lui-même son allocution télévisée du lendemain, 20 heures. Jusqu'au bout, la haute Macronie est divisée. Avec Philippe Grangeon, Stéphane Séjourné, conseiller politique du Président, et le numéro deux de La République en marche, Pierre Person, tentent de convaincre Macron qu'il faut reconnaître le vote blanc – une revendication des Gilets jaunes. In extremis, il l'ajoutera à sa liste de courses, que seule une poignée de confidents a pu lire en intégralité avant l'allocution du lundi.

"Tout le monde appelait tout le monde en demandant : "tu sais ce qu'il va dire?", rapporte un conseiller. Les ministres voulaient savoir qui allait manger son chapeau." Mais rien ou presque ne filtre. "L'effet de blast, notamment des 100 euros de prime, n'aurait pas été le même." Pour donner ampleur et solennité au mouvement qui se prépare, Macron reçoit les présidents de l'Assemblée et du Sénat, ceux des grandes associations d'élus, les dirigeants des syndicats. Mais devant eux non plus, il ne se dévoile pas.

L'explication entre Macron et Kohler
La déclaration est enregistrée en une prise, le lundi, à 19 heures. Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, et le jeune secrétaire d'État Gabriel Attal sont briefés par téléphone quelques minutes avant la diffusion pour pouvoir en faire le service après-vente, aussitôt après, dans les médias. Au bout du fil, Macron leur semble avoir retrouvé sa voix des bons jours. Il veut que tout soit clair. Sa consigne : sur les heures supplémentaires, arrêter le langage "techno", ne plus dire "défiscalisation" ni "désocialisation", mais qu'on parle d'heures supplémentaires "sans impôts ni charges". "On n'a jamais fait autant d'un seul coup sur les salaires", souligne-t-il. In extremis, il appelle aussi la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, juste avant qu'elle n'entre sur le plateau de France 2. La liaison est médiocre et le temps presse : ils n'échangeront que quelques mots.

Le lendemain, le Président et son secrétaire général ont une explication. Alexis Kohler, d'ordinaire impeccablement aligné sur les positions du Président, était opposé à tout recul face aux Gilets jaunes. "C'est trop tard, il fallait le faire avant", estime-t-il. Un autre proche de Macron approuve : "On a manqué de réactivité, on aurait dû faire tout ça une semaine plus tôt." Macron, lui, estime qu'il a au moins repris l'initiative. À l'issue de cette semaine où son pouvoir a semblé vaciller, il juge avoir évité la crise de régime. La crise politique, elle, est encore devant lui." 

 

pièce éditée par Les Cahiers de l'Égaré, pièce d'actualité, 50 ans après

pièce éditée par Les Cahiers de l'Égaré, pièce d'actualité, 50 ans après

À comparer avec de Gaulle fin mai 1968. La pièce La révérence raconte (éditée aux Cahiers de l'Égaré, elle passe au Comédia à Toulon le 26 avril):

Si l’année 1968 fut la révolte de la jeunesse, elle fut aussi le prélude d’un grand chambardement politique. L’année qui suivit de Gaulle quittait le pouvoir en démissionnant de son poste de Président la République : il tirait sa révérence politique avant de tirer, quelques mois plus tard, sa révérence parmi les vivants. Récit d’un homme face à son destin, stupéfait d’un monde qu’il ne maitrise plus, la pièce va nous plonger dans les tout derniers jours de ce fameux mois de mai, lors d’un secret voyage à Baden-Baden en Allemagne, dans les contradictions et les enjeux de la dernière convulsion révolutionnaire que la France ait connue.
Texte : Philippe Chuyen et José Lenzini
Mise en scène : Philippe Chuyen

(Philippe Chuyen doit écrire La révérence 2 en partenariat avec les GJ qui vont l'aider pour la fin)

ou suite à inventer par les EAT, l’association indispensable et incontournable des écritures du réel et des bruits du monde (ne le prenez pas mal, c’est de l’humour)

cela dit, on va voir ce que va donner le livre barricade ou livre rond-point initié par Raphaël Rubio et à paraître aux éditions de la petite barque qui prend l’eau de Lionel Parrini à Gardanne (livre pluriel, projet chapeau !)

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Agora Zénith Omega Toulon

19 Janvier 2019 , Rédigé par grossel Publié dans #Gilets Jaunes, #J.C.G., #agora, #agoras, #pour toujours, #théâtre, #écriture- lecture

Agora Zénith Omega Toulon
Agora Zénith Omega Toulon
Agora Zénith Omega Toulon
Agora Zénith Omega Toulon

Agora citoyenne du 18 janvier 2019

Zénith Omega / Toulon

 

J'avais choisi d'assister à cette 1° agora citoyenne organisée par des gilets jaunes de Toulon, parce que suivant le travail d'Etienne Chouard depuis le référendum de 2005. Il était dans la liste des gens que les cafés-citoyens de la médiathèque d'Hyères voulaient inviter (3 ans, 2014-2017, une trentaine d'agoras). Je rappelle aussi quelques 70 agoras à la Maison des Comoni au Revest de 1995 à 2004 ou aux Chantiers de la Lune à La Seyne dont une bonne partie publiées ou sur internet dans les pages du blog les agoras d'ailleurs. Je rappelle ces faits et chiffres car un événement ne naît pas ex-nihilo et on ignore souvent comment les ruisselets souterrains d'hier alimentent en eau vive l'aujourd'hui.

En plein mouvement des GJ, c'était une opportunité à vivre, sans faire la fine bouche, sans le filtre des a priori idéologiques, sans les réserves liées à des rumeurs.

Très content de cette soirée (arrivée à 17 H 30, retour à 22 H 30).
Une belle salle (entre 1000 et 1500 d'après moi, 1200 ai-je lu), variée, calme, pas du tout chauffée par des hystériques; pas de bronca anti-Macron ou anti-riches ou anti-merdias; pas besoin de défouloir; des gens déterminés à prendre ce qui est bon pour mener leur combat, s'instruire, se saisir d'outils, en adultes, après des décennies d'infantilisation par le système élections = piège à cons puisque élire des représentants c'est ne plus pouvoir voter les lois.

L'image méprisante du peuple d'en bas par les gens qui se croient en haut a été ridiculisée par ces gens venus parfois de très loin, offrant l'image de gens sereins.
Des intervenants (5, Etienne Chouard, Régis Chamagne, Stéphanie Gibaud, Charly Noël,Jules Ngan qui réussit à introduire, un peu confusément mais on a compris, une dimension spirituelle, celle de l'amour) posés, respectant le temps imparti, applaudis sans excès; un appel à être joyeux, contre ceux qui font régner la laideur, parfaitement entendu car on entendait bien, et il y avait de l'écoute, aujourd'hui on dit écoute bienveillante (émouvante minute de silence aux victimes de la répression).

C'était très pédagogique avec exercices en live, deux exercices pour expérimenter ce que c'est qu'être constituant à un, à plusieurs, sur un rond-point (un rond-point constituant, c'est déjà une commune libre), dans une commune (ça m'a fait penser à la liste citoyenne Agir avec vous maintenant, qui s'est présentée en 2008 au Revest) et par cercles de plus en plus larges (Condorcet) donc en conquête de souveraineté, là, ici, maintenant, sans attendre le bon vouloir des représentants. Il fut question du RIC, du RAC (trouvaille d'un participant, au jeu des acronymes, on trouve bien sûr le RICARD, le RIC ART), de l'ancien monde (l'american way of life), du nouveau monde (Russie-Chine-Inde ...), de l'Europe et du Frexit, des lanceurs d'alerte (dont Julian Assange de Wikileaks, on aurait pu citer Denis Robert, Edward Snowden, Aaron Swartz), des journalistes aux ordres, des monnaies libres, de la monnaie locale La Fève à Toulon.
Ce n'était pas dispersé; les intervenants nous poussaient à sortir de la position de représenté, de soumis à des élections de représentants nous trahissant depuis belle lurette pour devenir constituant, rédacteur des règles communes; des formules revigorantes, des références à Proudhon, au fédéralisme, aux anarchistes (l'anarchie c'est l'ordre sans le pouvoir).
L'exemple du risque de rétablissement de la peine de mort par un RIC en lien avec une forte émotion collective m'a paru convaincant (le délai entre l'initiative et le vote, le temps des débats). Les exemples sur les délégués pouvant représenter les GJ, pour combien de temps, sur quel mandat... m'ont paru éclairants.

Ce fut une soirée d'éducation politique et populaire visant rien moins qu'à donner aux citoyens confiance dans leur pouvoir constituant. Discussion sous forme de questions écrites avec prise de parole au micro, intervenants tirés au sort, une bonne douzaine dont un Guadeloupéen en gilet jaune SDF, Soumis au Droit Français, évoquant la grande grève démarrée le 20 janvier 2009 à La Guadeloupe sous le leadership du LKP contre la vie chère et qui dura 44 jours et proposant des micro-actions aux caisses de super-marchés.

J'ai entendu aussi bien des femmes que des hommes ; quant aux deux animatrices, elles firent dans la fluidité.
Merci aux GJ de Toulon qui se réunissent le mercredi à la Maison de la Méditerranée pour l'organisation réussie de cette AGORA citoyenne.

 

Article de Var-Matin du 19 janvier

 

 

Un millier de Gilets jaunes étaient présents hier soir au Zénith Oméga de Toulon. Étienne Chouard, chantre de la démocratie participative, a rappelé la priorité du référendum d’initiative citoyenne
Si le mouvement des Gilets jaunes ne semble pas s’essouffler (la mobilisation de samedi dernier en atteste), occuper les ronds-points a ses limites. Les sympathisants en sont conscients et c’est pour trouver une suite à leur action qu’ils ont investi hier soir le Zénith Oméga de Toulon. Une première « agora » préparée en dix jours et avec peu de moyens financiers à laquelle ont assisté quelque mille personnes.

Parmi elles, Judith. Pour cette jeune femme, pas question de participer au grand débat national. « Une mascarade. Je n’ai pas envie de débattre pour rien avec Macron. De toute façon, il a déjà toutes les réponses », lâche-t-elle. Non, si Judith a fait le déplacement, « c’est pour soutenir le référendum d’initiative citoyenne. Parce que les citoyens doivent participer davantage à la société ».

Le RIC. Ça tombe bien, il n’était pratiquement question que de ça hier soir dans la salle de spectacle toulonnaise. Ainsi, dès l’entrée, les participants pouvaient signer une pétition pour demander son instauration. Et sur le devant de la scène, une grande banderole affichait l’inscription suivante : « Référendum d’initiative citoyenne - Agissez pour la démocratie ».

COMBAT CONTRE LA LAIDEUR DU SYSTÈME

Et quel meilleur promoteur du RIC que son porte-drapeau historique : Étienne Chouard. Tête d’affiche de la soirée, Étienne Chouard sait comment parler à son public. Pour lui, dans une liste d’une quarantaine de doléances, si les Gilets jaunes doivent en sortir une seule, c’est le RIC. « Une pépite qui permettra d’obtenir tout le reste. Car le RIC n’est pas législatif, mais constituant. Il permettra aux représentés d’écrire de nouvelles règles de la représentation. Et quand un peuple écrit lui-même la constitution, il n’y a plus de place pour un tyran ». Une intervention d’un quart d’heure à peine, mais chaudement applaudie par la salle.

Bien sûr, les médias, cibles régulières des Gilets jaunes, en ont encore pris pour leur grade. Invitée surprise, Stéphanie Gibaud, lanceuse d’alerte, a mis en doute l’impartialité des médias français « très majoritairement aux mains d’une poignée de milliardaires », avant d’inviter les Gilets jaunes qui ont « envie de plus de liberté en France, à soutenir WikiLeaks et Julian Assange », son fondateur.

Troisième invité à intervenir, Régis Chamagne, colonel de l’armée de l’air en retraite, a prophétisé, apparemment non sans délectation (?), l’effondrement de l’Union européenne et des États-Unis. Il a ensuite déclaré, là encore sous les applaudissements de la salle : « Le mouvement des Gilets jaunes a du sens. Il est pertinent. C’est le combat pour l’émancipation, la liberté, l’égalité et la fraternité. Le combat du beau et de l’élégance contre la laideur du système ».

 

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Au débat, citoyens !

15 Janvier 2019 , Rédigé par grossel Publié dans #FINS DE PARTIES, #Gilets Jaunes, #J.C.G., #agora, #agoras, #pour toujours, #écriture- lecture, #théâtre

bonjour, c'est pour un débat; le président de fenêtre fermée en porte entrouverte; l'avenir selon une banque, selon deux gilets jaunes; autres livres; recouvrir sa télé d'un gilet jaune
bonjour, c'est pour un débat; le président de fenêtre fermée en porte entrouverte; l'avenir selon une banque, selon deux gilets jaunes; autres livres; recouvrir sa télé d'un gilet jaune
bonjour, c'est pour un débat; le président de fenêtre fermée en porte entrouverte; l'avenir selon une banque, selon deux gilets jaunes; autres livres; recouvrir sa télé d'un gilet jaune
bonjour, c'est pour un débat; le président de fenêtre fermée en porte entrouverte; l'avenir selon une banque, selon deux gilets jaunes; autres livres; recouvrir sa télé d'un gilet jaune
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bonjour, c'est pour un débat; le président de fenêtre fermée en porte entrouverte; l'avenir selon une banque, selon deux gilets jaunes; autres livres; recouvrir sa télé d'un gilet jaune

 

Humour

EFFERVESCENCE NORMANDE - Grand Bourgtheroulde, dans l’Eure, où se déplace aujourd’hui Sa Majesté Emmanuel Macrotin, est en ébullition. La preuve ? Selon « Le Courrier de l’Eure », le cahier de doléances ouvert en mairie, qui « ne comptait que quatre contributions le 9 janvier 2019, en comportait neuf le lendemain, 10 janvier 2019. Un signe, sans doute, de L’EFFERVESCENCE dans cette petite commune rurale de Normandie depuis l’annonce officielle de la visite du chef de l’Etat. (…) Pour l’instant, les demandent inscrites dans ce cahier concernent surtout des mesures en faveur d’un meilleur pouvoir d’achat et l’instauration d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC). La baisse des privilèges pour les représentants de l’Etat, le retour de l’ISF font aussi partie des revendications exprimées, ici, par écrit. »
Il y aurait donc 9 dangereux contestataires factieux parmi les 3.800 Thérouldebourgeois (ainsi appelle-t-on les habitants de Grand Bourtheroulde). Privée de Benalla, la garde rapprochée de Jupiter 1er est- sur les dents. Ne pas oublier, en effet, que Grand Bourgtheroulde doit son nom à Théroulde, qui fut assassiné en 1040/1041 par Guillaume de Montgommery. (Théroulde vient du germain Turoldus , nom qui figure au dernier vers de la plus ancienne rédaction de la Chanson de Roland : « Ci falt la geste que Turoldus declinet »).
Pour prévenir tout risque de répétition de l’histoire assassine, des mesuires drastiques ont été prises :sur les 700 maires de Normandie invités ce mardi 15 janvier dans l’Eure, pour le premier déplacement d’Emmanuel Macrotin en région, seuls deux maires du Calvados seront autoriser à baiser les babouches du Souverain : : Sophie de Gibon (Canteloup) et Joël Bruneau (Caen).
Une délégation locale des Gilets jaunes sera d’autre part reçue par par le responsable des cabinets de Christophe Castaner, qui leur offrira une rasade de gaz lacrymogènes.

Jean-Marc Adolphe

Anne Groh Le sketch complet. Le préfet à interdit tout rassemblement ! La pièce de théâtre écrite par un auteur peu connu, Emmanuel Macron, "Le foutage de gueule" sera jouée aujourd'hui dans le département de l'heure. Un seul comédien, l'auteur lui-même, car veut être seul sous les projecteurs du plateau, et surtout ne veut aucun public car le méprise en le traitant de "gens de rien ne faisant aucun effort"

A LA BONNE EURE !
Emmanuel Macron a choisi le département de l'Eure pour lancer le grand débat national. Département où la contestation est muselée par plus de 20 arrêtés préfectoraux qui interdisent totalement les manifestations et rassemblements #GiletsJaunes depuis le 17 décembre et jusqu'au 16 janvier.

Le choix d'organiser le #GrandDebatNational dans un territoire où les #GiletsJaunes s'exposent à six mois d'emprisonnement et 7 500 € d'amende s'ils se rassemblent ou manifestent ne peut laisser indifférent.... La liberté de manifester y a été purement et simplement abolie. Tristan Laouen.

(Je me souviens de la consultation de Philippe Meirieu sur l'école au temps du ministre Claude Allègre, c'était en 1997-1998 sur quels savoirs enseigner dans les lycées ? j'avais écrit quelques articles d'esprit critique et civique adressés à mes collègues et aux élèves de mon lycée, le lycée Rouvière à Toulon; juin 1998, je prenais ma retraite; on retrouve ces articles dans le livre à 3 auteurs Pour une école du gai savoir, un livre qui débloque aux Cahiers de l'Égaré, 2004. Je vais participer à cette consultation, en citoyen. Pourquoi ? Même si avec le mouvement des gilets jaunes, une intelligence collective se manifeste (intelligence émotionnelle, du coeur, produisant du chaud, du concret et des idées) chacun est responsable de ce qu'il produit ou pas, de ce qu'il partage ou pas. Simple citoyen, ça veut dire sortir du cadre de mes intérêts personnels, particuliers et m'intéresser à ce qui, d'après les réalistes, ne me regarde pas, l'intérêt général, le bien commun, le vivre ensemble, toutes formules évidentes et obscures. Je trouve juste depuis ma place de tenter de m'élever au niveau des questions d'ensemble. L'instituteur qui a écrit la lettre du président pose-t-il toutes les questions qu'il faut se poser ? Le président a-t-il des idées derrière la tête ? Veut-il nous enfumer ? Ces questions auxquelles je me donne des réponses ne m'interdisent pas de répondre pour moi à ces questions. Cela va m'obliger à formuler mes choix, mes préférences, mes priorités, mes valeurs, comme si j'écrivais un programme politique. Sain exercice qui me servira de boussole pour évaluer les programmes à venir ou existants, d'évaluer les actions en cours. Je ferai preuve d'esprit critique et civique. Esprit critique cela veut dire sans projection d'a priori, de préjugés, de voile idéologique. Esprit civique cela veut dire avec la visée du bien commun, étendu aujourd'hui à l'humanité, à la planète. Cela ne m'empêchera pas de continuer à être citoyen gilet jaune à ma manière.) JCG
 
Voilà la lettre du grand débat national.
Chères Françaises, chers Français, mes chers compatriotes,
Dans une période d’interrogations et d’incertitudes comme celle que nous traversons, nous devons nous rappeler qui nous sommes. La France n’est pas un pays comme les autres. Le sens des injustices y est plus vif qu’ailleurs. L’exigence d’entraide et de solidarité plus forte. Chez nous, ceux qui travaillent financent les pensions des retraités.
Chez nous, un grand nombre de citoyens paie un impôt sur le revenu, parfois lourd, qui réduit les inégalités.
Chez nous, l’éducation, la santé, la sécurité, la justice sont accessibles à tous indépendamment de la situation et de la fortune. Les aléas de la vie, comme le chômage, peuvent être surmontés, grâce à l’effort partagé par tous.
C’est pourquoi la France est, de toutes les nations, une des plus fraternelles et des plus égalitaires. C’est aussi une des plus libres, puisque chacun est protégé dans ses droits et dans sa liberté d’opinion, de conscience, de croyance ou de philosophie.
Et chaque citoyen a le droit de choisir celles et ceux qui porteront sa voix dans la conduite du pays, dans la conception des lois, dans les grandes décisions à prendre.
Chacun partage le destin des autres et chacun est appelé à décider du destin de tous : c’est tout cela, la nation française.
Comment ne pas éprouver la fierté d’être Français ?
Je sais, bien sûr, que certains d’entre nous sont aujourd’hui insatisfaits ou en colère. Parce que les impôts sont pour eux trop élevés, les services publics trop éloignés, parce que les salaires sont trop faibles pour que certains puissent vivre dignement du fruit de leur travail, parce que notre pays n’offre pas les mêmes chances de réussir selon le lieu ou la famille d’où l’on vient.
Tous voudraient un pays plus prospère et une société plus juste.
Cette impatience, je la partage. La société que nous voulons est une société dans laquelle pour réussir on ne devrait pas avoir besoin de relations ou de fortune, mais d’effort et de travail.
En France, mais aussi en Europe et dans le monde, non seulement une grande inquiétude, mais aussi un grand trouble ont gagné les esprits. Il nous faut y répondre par des idées claires.
Mais il y a pour cela une condition : n’accepter aucune forme de violence. Je n’accepte pas, et n’ai pas le droit d’accepter la pression et l’insulte, par exemple sur les élus du peuple, je n’accepte pas et n’ai pas le droit d’accepter la mise en accusation générale, par exemple des médias, des journalistes, des institutions et des fonctionnaires. Si tout le monde agresse tout le monde, la société se défait !
Afin que les espérances dominent les peurs, il est nécessaire et légitime que nous nous reposions ensemble les grandes questions de notre avenir.
C’est pourquoi j’ai proposé et je lance aujourd’hui un grand débat national qui se déroulera jusqu’au 15 mars prochain. Depuis quelques semaines, de nombreux maires ont ouvert leurs mairies pour que vous puissiez y exprimer vos attentes.
J’ai eu de nombreux retours que j’ai pu prendre en compte.
Nous allons désormais entrer dans une phase plus ample et vous pourrez participer à des débats près de chez vous ou vous exprimer sur internet pour faire valoir vos propositions et vos idées. Dans l’Hexagone, outre-mer et auprès des Français résidant à l’étranger.
Dans les villages, les bourgs, les quartiers, à l’initiative des maires, des élus, des responsables associatifs, ou de simples citoyens… Dans les assemblées parlementaires comme régionales ou départementales.
Les maires auront un rôle essentiel car ils sont vos élus et donc l’intermédiaire légitime de l’expression des citoyens. Pour moi, il n’y a pas de questions interdites. Nous ne serons pas d’accord sur tout, c’est normal, c’est la démocratie. Mais au moins montrerons-nous que nous sommes un peuple qui n’a pas peur de parler, d’échanger, de débattre.
Et peut-être découvrirons-nous que nous pouvons tomber d’accord, majoritairement, au-delà de nos préférences, plus souvent qu’on ne le croit. Je n’ai pas oublié que j’ai été élu sur un projet, sur de grandes orientations auxquelles je demeure fidèle.
Je pense toujours qu’il faut rendre à la France sa prospérité pour qu’elle puisse être généreuse, car l’un va avec l’autre.
Je pense toujours que la lutte contre le chômage doit être notre grande priorité, et que l’emploi se crée avant tout dans les entreprises, qu’il faut donc leur donner les moyens de se développer.
Je pense toujours qu’il faut rebâtir une école de la confiance, un système social rénové pour mieux protéger les Français et réduire les inégalités à la racine.
Je pense toujours que l’épuisement des ressources naturelles et le dérèglement climatique nous obligent à repenser notre modèle de développement.
Nous devons inventer un projet productif, social, éducatif, environnemental et européen nouveau, plus juste et plus efficace. Sur ces grandes orientations, ma détermination n’a pas changé. Mais je pense aussi que de ce débat peut sortir une clarification de notre projet national et européen, de nouvelles manières d’envisager l’avenir, de nouvelles idées.
À ce débat, je souhaite que le plus grand nombre de Français, le plus grand nombre d’entre nous, puisse participer.
Ce débat devra répondre à des questions essentielles qui ont émergé ces dernières semaines.
C’est pourquoi, avec le Gouvernement, nous avons retenu quatre grands thèmes qui couvrent beaucoup des grands enjeux de la nation : la fiscalité et les dépenses publiques, l’organisation de l’Etat et des services publics, la transition écologique, la démocratie et la citoyenneté.
Sur chacun de ces thèmes, des propositions, des questions sont d’ores et déjà exprimées.
Je souhaite en formuler quelques-unes qui n’épuisent pas le débat mais me semblent au cœur de nos interrogations.
Le premier sujet porte sur nos impôts, nos dépenses et l’action publique.
L’impôt est au cœur de notre solidarité nationale. C’est lui qui finance nos services publics. Il vient rémunérer les professeurs, pompiers, policiers, militaires, magistrats, infirmières et tous les fonctionnaires qui œuvrent à votre service.
Il permet de verser aux plus fragiles des prestations sociales mais aussi de financer certains grands projets d’avenir, notre recherche, notre culture, ou d’entretenir nos infrastructures. C’est aussi l’impôt qui permet de régler les intérêts de la dette très importante que notre pays a contractée au fil du temps.
Mais l’impôt, lorsqu’il est trop élevé, prive notre économie des ressources qui pourraient utilement s’investir dans les entreprises, créant ainsi de l’emploi et de la croissance. Et il prive les travailleurs du fruit de leurs efforts. Nous ne reviendrons pas sur les mesures que nous avons prises pour corriger cela afin d’encourager l’investissement et faire que le travail paie davantage. Elles viennent d’être votées et commencent à peine à livrer leurs effets.
Le Parlement les évaluera de manière transparente et avec le recul indispensable.
Nous devons en revanche nous interroger pour aller plus loin. Comment pourrait-on rendre notre fiscalité plus juste et plus efficace ? Quels impôts faut-il à vos yeux baisser en priorité ? N
ous ne pouvons, quoi qu’il en soit, poursuivre les baisses d’impôt sans baisser le niveau global de notre dépense publique. Quelles sont les économies qui vous semblent prioritaires à faire ? Faut-il supprimer certains services publics qui seraient dépassés ou trop chers par rapport à leur utilité ? A l’inverse, voyez-vous des besoins nouveaux de services publics et comment les financer ? Notre modèle social est aussi mis en cause. Certains le jugent insuffisant, d’autres trop cher en raison des cotisations qu’ils paient.
L’efficacité de la formation comme des services de l’emploi est souvent critiquée.
Le gouvernement a commencé à y répondre, après de larges concertations, à travers une stratégie pour notre santé, pour lutter contre la pauvreté, et pour lutter contre le chômage Comment mieux organiser notre pacte social ? Quels objectifs définir en priorité ? Le deuxième sujet sur lequel nous devons prendre des décisions, c’est l’organisation de l’Etat et des collectivités publiques. Les services publics ont un coût, mais ils sont vitaux : école, police, armée, hôpitaux, tribunaux sont indispensables à notre cohésion sociale.
Y a-t-il trop d’échelons administratifs ou de niveaux de collectivités locales ?
Faut-il renforcer la décentralisation et donner plus de pouvoir de décision et d’action au plus près des citoyens ?
A quels niveaux et pour quels services ?
Comment voudriez-vous que l’Etat soit organisé et comment peut-il améliorer son action ?
Faut-il revoir le fonctionnement de l’administration et comment ? Comment l’Etat et les collectivités locales peuvent-ils s’améliorer pour mieux répondre aux défis de nos territoires les plus en difficulté et que proposez-vous ?
La transition écologique est le troisième thème, essentiel à notre avenir. Je me suis engagé sur des objectifs de préservation de la biodiversité et de lutte contre le réchauffement climatique et la pollution de l’air.
Aujourd’hui personne ne conteste l’impérieuse nécessité d’agir vite. Plus nous tardons à nous remettre en cause, plus ces transformations seront douloureuses.
Faire la transition écologique permet de réduire les dépenses contraintes des ménages en carburant, en chauffage, en gestion des déchets et en transports. Mais pour réussir cette transition, il faut investir massivement et accompagner nos concitoyens les plus modestes. Une solidarité nationale est nécessaire pour que tous les Français puissent y parvenir.
Comment finance-t-on la transition écologique : par l’impôt, par les taxes et qui doit être concerné en priorité ?
Comment rend-on les solutions concrètes accessibles à tous, par exemple pour remplacer sa vieille chaudière ou sa vieille voiture ?
Quelles sont les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier ?
Quelles sont les solutions pour se déplacer, se loger, se chauffer, se nourrir qui doivent être conçues plutôt au niveau local que national ?
Quelles propositions concrètes feriez-vous pour accélérer notre transition environnementale ?
La question de la biodiversité se pose aussi à nous tous. Comment devons-nous garantir scientifiquement les choix que nous devons faire à cet égard ?
Comment faire partager ces choix à l’échelon européen et international pour que nos producteurs ne soient pas pénalisés par rapport à leurs concurrents étrangers ?
Enfin, il est évident que la période que notre pays traverse montre qu’il nous faut redonner plus de force à la démocratie et la citoyenneté. Être citoyen, c’est contribuer à décider de l’avenir du pays par l’élection de représentants à l’échelon local, national ou européen. Ce système de représentation est le socle de notre République, mais il doit être amélioré car beaucoup ne se sentent pas représentés à l’issue des élections.
Faut-il reconnaître le vote blanc ? Faut-il rendre le vote obligatoire ?
Quelle est la bonne dose de proportionnelle aux élections législatives pour une représentation plus juste de tous les projets politiques?
Faut-il, et dans quelles proportions, limiter le nombre de parlementaires ou autres catégories d’élus ?
Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil Economique, Social et Environnemental doivent-ils jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Faut-il les transformer et comment ? En outre, une grande démocratie comme la France doit être en mesure d’écouter plus souvent la voix de ses citoyens.
Quelles évolutions souhaitez-vous pour rendre la participation citoyenne plus active, la démocratie plus participative ?
Faut-il associer davantage et directement des citoyens non élus, par exemple tirés au sort, à la décision publique ?
Faut-il accroître le recours aux référendums et qui doit en avoir l’initiative ?
La citoyenneté, c’est aussi le fait de vivre ensemble. Notre pays a toujours su accueillir ceux qui ont fui les guerres, les persécutions et ont cherché refuge sur notre sol : c’est le devoir de l’asile, qui ne saurait être remis en cause.
Notre communauté nationale s’est aussi toujours ouverte à ceux qui, nés ailleurs, ont fait le choix de la France, à la recherche d’un avenir meilleur : c’est comme cela qu’elle s’est aussi construite.
Or, cette tradition est aujourd’hui bousculée par des tensions et des doutes liés à l’immigration et aux défaillances de notre système d’intégration. Que proposez-vous pour améliorer l’intégration dans notre Nation ?
En matière d’immigration, une fois nos obligations d’asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
La question de la laïcité est toujours en France sujet d’importants débats.
La laïcité est la valeur primordiale pour que puissent vivre ensemble, en bonne intelligence et harmonie, des convictions différentes, religieuses ou philosophiques.
Elle est synonyme de liberté parce qu’elle permet à chacun de vivre selon ses choix. Comment renforcer les principes de la laïcité française, dans le rapport entre l’Etat et les religions de notre pays ?
Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Dans les semaines qui viennent, je vous invite à débattre pour répondre à ces questions déterminantes pour l’avenir de notre nation. Je souhaite aussi que vous puissiez, au-delà de ces sujets que je vous propose, évoquer n’importe quel sujet concret dont vous auriez l’impression qu’il pourrait améliorer votre existence au quotidien.
Ce débat est une initiative inédite dont j’ai la ferme volonté de tirer toutes les conclusions. Ce n’est ni une élection, ni un référendum. C’est votre expression personnelle, correspondant à votre histoire, à vos opinions, à vos priorités, qui est ici requise, sans distinction d’âge ni de condition sociale. C’est, je crois, un grand pas en avant pour notre République que de consulter ainsi ses citoyens.
Pour garantir votre liberté de parole, je veux que cette consultation soit organisée en toute indépendance, et soit encadrée par toutes les garanties de loyauté et de transparence.
C’est ainsi que j’entends transformer avec vous les colères en solutions.
Vos propositions permettront donc de bâtir un nouveau contrat pour la Nation, de structurer l’action du Gouvernement et du Parlement, mais aussi les positions de la France au niveau européen et international.
Je vous en rendrai compte directement dans le mois qui suivra la fin du débat. Françaises, Français, je souhaite que le plus grand nombre d’entre vous puisse participer à ce grand débat afin de faire œuvre utile pour l’avenir de notre pays.
En confiance,
Emmanuel Macron
 
Et en même temps
Phrases vexantes et "vérités" ? d'Emmanuel Macron
"Il y a, dans cette société (Gad), une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées" (09/2014)
"Avec ma ligne d’autocars, les pauvres pourront voyager plus facilement" (10/2014)
"Je ne suis pas là pour protéger les jobs existants" (12/2014)
"Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires" (janvier 2015)
"Si j’étais chômeur, je n’attendrai pas tout des autres. J’essaierai de me battre d’abord" (02/2015)
"Je pense qu’il y a une politique de fainéants, et il y a une politique d’artisans. Moi, je suis avec les artisans" (02/2015)
"Les salariés français sont trop payés" (03/2015)
"La France est en deuil d’un roi" (07/2015)
"Je compte sur vous pour engager plus d’apprentis. C’est gratuit quand ils sont mineurs" (08/2015)
- "Être élu est un cursus d’un ancien temps" (09/2015)
"Le libéralisme est une valeur de gauche" (09/2015)
"Les jeunes veulent être entrepreneurs, pas fonctionnaires" (09/2015)
"Je n’aime pas ce terme de modèle social" (10/2015)
"Bien souvent, la vie d’un entrepreneur est bien plus dure que celle d’un salarié, il ne faut pas l’oublier. Il peut tout perdre, lui, et il a moins de garanties" (01/2016)
"Les salariés français doivent pouvoir travailler plus sans être payés plus, si les syndicats majoritaires sont d’accord" (01/2016)
"Vous n’allez pas me faire peur avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler" (05/2016)
"35 heures, pour un jeune, ce n’est pas assez" (11/2016)
"Je ne vais pas interdire Uber et les VTC, ce serait les renvoyer vendre de la drogue à Stains" (11/2016)
"L’alcoolisme et le tabagisme se sont peu à peu installés dans le bassin minier" (01/2017)
"Le chômage de masse, en France, c’est
parce que les travailleurs sont trop protégés" (02/2017)
"Les Britanniques ont la chance d’avoir eu Margaret Thatcher" (02/2017)
"Il n’y a pas de culture française (…) Moi, l’art français, je l’ai jamais vu" (02/2017)
"C’est une erreur de penser que le programme est le cœur d’une campagne électorale. La politique, c’est mystique" (02/2017)
"Une start-up nation est une nation où chacun peut se dire qu’il pourra créer une start-up. Je veux que la France en soit une" (04/2017)
"Je suis pour une société sans statuts" (03/2017)
"Vu la situation économique, ne plus payer les heures supplémentaires est une nécessité" (04/2017)
"Le Kwassa-Kwassa pêche peu, il amène du Comorien" (06/2017)
"Une gare, c’est un lieu où l’on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien" (06/2017)
"Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois, ou perdus" (07/2017)
"Je n’aime pas le terme de pénibilité. Donc, je le supprimerai, car il induit que le travail est une douleur" (07/2017)
"Quand tu es Président, ce n’est pas le moment où tu gagnes le plus d’argent" (08/2017)
"Je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes" (09/2017)
"Mes conseillers sont jeunes, j’assume. Les maréchaux d’Empire étaient jeunes et ce n’étaient pas des paysans" (09/2017)
"Les révolutionnaires sont souvent des ratés du suffrage universel" (09/2017)
"La démocratie ne se fait pas dans la rue" (09/2017)
"Certains, au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes, là-bas, parce qu’il y en a qui ont les qualifications, et ce n’est pas loin de chez eux" (10/2017)
"Je ne suis pas le père Noël" (en Guyane, 10/2017)
« Je crois à la cordée. Il y a des hommes et des femmes qui réussissent parce qu’ils ont du talent, je veux qu’on les célèbre. Si on commence à jeter des cailloux sur les premiers de cordée, c’est toute la cordée qui dégringole" (10/2017)
"Si vous n’êtes pas en danger, il faut retourner dans votre pays" (11/2017)
"Ceux qui naissent pauvres restent pauvres. Il faut responsabiliser les pauvres pour qu’ils sortent de la pauvreté" (06/2018)
"On met un pognon de dingue dans les minima sociaux, et les gens ne s’en sortent pas" (06/2018)
"Je dis aux jeunes : Ne cherchez plus un patron, cherchez des clients" (06/2018)
"Si un jour tu veux faire la révolution, tu apprends d’abord à avoir un diplôme et à te nourrir toi-même" (07/2018)
"S'ils veulent un responsable, qu'ils viennent me chercher" (à propos de l'affaire Benalla, 07/2018)
Ce peuple luthérien, qui a vécu les transformations de ces dernières années, n’est pas exactement le Gaulois réfractaire au changement ! (08/2018)
Face à un jeune chômeur Macron indique : « je traverse la rue et je vous trouve un emploi ... je veux simplement des gens qui sont prêts à travailler »
Journée du Patrimoine l’Elysée 09/2018
"Trop de Français n'ont pas le sens de l'effort, ce qui explique en partie les "troubles" que connaît le pays, vendredi 11/1/2019

 

La plainte déposée par Jean-Marc Adolphe à la gendarmerie de Fère-en-Tardenois aussi célèbre que Grand Bourgtheroulde (où 600 maires de la France profonde ont ovationné un malotru en chemise, parlant de crack et de pipe, messages subliminaux)) me fait penser à Vaclav Havel (auteur de "L'amour et la vérité doivent triompher de la haine et du mensonge"); dissident de la Charte 77, auteur de « Le Pouvoir des sans-pouvoir », écrit en prison en 1978, dans lequel il analyse les mécanismes de la mauvaise raison d’État (stalinien) qui prive selon lui les citoyens ordinaires de toute capacité d'influer sur le cours réel de leur vie : mécanismes qui conduiraient à la résignation des individus et aussi à leur démission morale, stérilisant en fait la dynamique sociale; en novembre 1989, il est spontanément placé par la foule à la tête du mouvement « Forum civique », une association unie des mouvements d'opposition et d'initiative démocratique; il y aurait à apprendre de la révolution de velours (très différente des révolutions orange, télécommandées)
il me semble que la démarche de Jean-Marc Adolphe vise entre autre à redonner aux mots leur sens, leur vérité contre les usages performatifs et oxymoriques (le fameux "en même temps", dualité et neutralité typiques de la propagande de Macron) qu'avait bien perçu Lewis Carroll; 
- Lorsque j'utilise un mot, dit Humpty Dumpty avec mépris, il signifie exactement ce que je choisis qu'il signifie — ni plus, ni moins.
- La question est de savoir si vous pouvez faire signifier aux mots autant de choses différentes, dit Alice.
- La question est de savoir qui est le maître, et rien d'autre, dit Humpty Dumpty. 

La position de Humpty-Dumpty a été ultérieurement théorisée par JL Austin dans Quand dire, c'est faire (1962), inaugurant les recherches sur les usages performatifs du langage
 

J'avais voulu faire créer la totalité du théâtre de Havel (voir Donjon Soleil), accusé de didactisme, pour montrer l'efficacité de ce théâtre de l'absurde, à l'image du langage officiel stalinien où les mots étaient à l'opposé de la réalité, il fallait donc dévoiler cette imposture et cet usage immoral du langage, ce qu'il fit avec brio et constance, même devenu président; 
cette démarche de Jean-Marc Adolphe, solitaire ou multipliée par des milliers, contribuera-t-elle à moraliser le monde des mots affirmateurs puis négateurs des maux ? Macron ne changera pas mais les gens peuvent vouloir que les mots redeviennent vivants parce que chargés de sens, de vie, de vérité. Merci pour ce coup d'épée dans le vif du mensonge d'état "démocratique". Oui, la bataille en cours a aussi pour enjeu le sens des mots.

 

réservations auprès de Marilyne Brunet, en MP ou par mail à FEDERATION.GJ.TOULON.VAR@TUTANOTA.COM
A l initiative de Gilets jaunes du grand Toulon, Dimanche 20 janvier 2019 de 10h à 12h30 le cinéma "le Royal" accueille les GJ et tout sympathisant ou simple curieux bienveillant qui souhaite apporter sa pierre à l'édifice des assemblées populaires. Partagez, et venez nombreux ! Réservez votre place en mp.
La direction du cinéma le Royal, lieu emblématique à Toulon, sensible et favorable aux débats citoyens et aux assemblées populaires, met gracieusement sa grande salle de projection à disposition. Nous l'en remercions bien chaleureusement.
Proposition d'ordre du jour :
-- Assemblée populaire / Réunion pour la fédération des groupes gilets jaunes du grand Toulon --
-> Donner suite au premier rassemblement du mercredi 26 décembre organisé à la salle Méditerranée, autour d'un fonctionnement autogéré par zone géographique, par pôles et sans représentant, pour l'union des ressources et la coordination des actions ;
-> Valider le schéma structurel issu de ces débats ;
-> Adoption du principe d'un site web corrélé à cette fédération : état des lieux des travaux en cours, à usage interne et/ou externe ;
-> Inscriptions des participants aux groupes de réflexion existants ( Ecologie. Démocratie, Economie et Social . Education ) création de nouveaux groupes par les participants ;
- propositions de futurs sujets de réflexion pouvant donner lieu à des projections de films et / ou à des interventions de différents spécialistes suivis de débats.
-> Une réunion qui en appelle d'autres, pour établir la synthèse des réflexions de chaque groupe et aborder collectivement des sujets déterminants (choisis à l'issue de chaque réunion) ;
Une trentaine de groupes de gilets jaunes (France entière) ont déjà répondu favorablement au second appel de Commercy pour "l'assemblée des assemblées" pour le 26 janvier ! (voir vidéo ci-dessus)

Position d'Alain Badiou
Je laisse cette réponse d'Alain Badiou à France 2 à votre réflexion.
Cher Monsieur,
Je vous remercie, ainsi naturellement que Léa Salamé, de votre invitation. Je n’ai, croyez-le bien, aucune opposition de principe concernant une participation à « Stupéfiant ». Je tiens seulement à vous expliquer pourquoi je ne souhaite pas paraître, en ce moment, dans des émissions traitant de l’actualité politique. J’ai déjà du reste donné ces explications à Frédéric Taddeï, qui m’avait invité, comme il l’a déjà très souvent fait dans le passé – ce dont je le remercie – à venir parler de l’épisode « gilets jaunes » sur RTF.
Il faut partir d’une considération générale : il existe parfois, dans les situations sociales, nationales, politiques, ce que j’appelle des fausses contradictions. A savoir des contradictions, éventuellement violentes, mais dont aucun des deux termes ne mérite d’être choisi ou soutenu. Pensons par exemple à la guerre de 14-18 : fallait-il obligatoirement choisir son camp pour cette tuerie finalement totalement vaine, et ce pour la seule raison qu’on était français, allemand, russe, ou italien ? Ceux qui, comme Romain Rolland ou Trotski ont répondu « non », et en ont averti l’opinion mondiale depuis la Suisse, avaient, si peu nombreux soient-ils, entièrement raison. Aujourd’hui, Dieu merci dans une situation infiniment moins dramatique, faut-il absolument choisir entre le gouvernement Macron et les gilets jaunes ? Pour le moment en tout cas, je ne le pense pas. J’ai dit fermement, dès les élections présidentielles, que je ne me rallierai ni à Marine Le Pen, capitaine de l’extrême-droite parlementaire, ni à Macron, qui montait ce que j’ai appelé « un coup d’Etat démocratique », au service pseudo-réformateur du grand capital.
Aujourd’hui, je ne change évidemment rien à mon jugement sur Macron. Mais je n’ai rien trouvé de politiquement novateur ou progressiste dans la mobilisation des gilets jaunes, si exact que puisse être leur sentiment de baisse du pouvoir d’achat, et si justifié que puisse être leur dégoût du pouvoir en place. Les ennemis de mes ennemis ne sont bien souvent, non seulement pas mes amis, mais des ennemis encore pires. Ainsi de Marine Le Pen au regard de Macron, par exemple. Je ne dis pas que ce soit le cas des gilets jaunes, mais je ne lis rien, ni dans leurs proclamations, ni dans leur désorganisation périlleuse, ni dans leurs formes d’action, ni dans leur absence de pensée générale et de mots d’ordre, qui puisse me convaincre qu’ils sont les amis, même éloignés, de la seule orientation qu’on puisse valablement opposer au pouvoir en place, dont le seul nom réel est « capitalisme », à savoir celle que je nomme le nouveau communisme. Divers indices, notamment des traces évidentes de nationalisme à courte vue, d’hostilité latente aux intellectuels, de « démocratisme » démagogique, et de confusion dans les discours, m’inclinent d’ailleurs à être prudent dans toute appréciation de ce mouvement. Car après tout, il y a un proverbe qui dit que « tout ce qui bouge n’est pas rouge ». Et pour le moment, du « rouge », il n’est pas question : je ne vois, outre le jaune, que du tricolore, toujours un peu suspect à mes yeux.
Au regard d’une fausse contradiction, le mieux est de s’abstenir de tout jugement prématuré, de se retirer sur l’Aventin pour apprécier les éventuels changements induits par le mouvement, et de rassembler, si c’est possible, un troisième terme gardien de l’avenir. Voilà ce que je voulais vous dire pour justifier ma réponse négative, circonstanciellement négative, à votre invitation. Merci encore, et bien à vous.
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Le couple conscient/Lydie Bader

14 Janvier 2019 , Rédigé par grossel Publié dans #J.C.G.

 par temps de gilets jaunes, il n'est pas anecdotique de lire ce livre; hommes et femmes des ronds-points et des avenues, boulevards, rues, places, comment se rencontrent-ils, se parlent-ils ? quelles visions de la vie, du sens de la vie ont-ils ? 50 ans d'évolution des mentalités ne sont-ils pas à prendre en compte ?

par temps de gilets jaunes, il n'est pas anecdotique de lire ce livre; hommes et femmes des ronds-points et des avenues, boulevards, rues, places, comment se rencontrent-ils, se parlent-ils ? quelles visions de la vie, du sens de la vie ont-ils ? 50 ans d'évolution des mentalités ne sont-ils pas à prendre en compte ?

Le couple conscient

Lydie Bader

Dangles 2008

 

Comment découvre-t-on un livre important ? Surtout paru, 10 ans avant. Pas en librairie. À l'occasion d'un échange avec des amis en recherche. Il faut des proximités dans les cheminements spirituels, intérieurs et partagés (le cercle de lecture qui fonctionne depuis 2 fois au Cercle du Revest est un tel lieu d'échanges, 7 à 11 personnes se retrouvent pendant deux heures et parlent de livres les accompagnant)

Le couple conscient est un livre qui malgré ses 10 ans parle très justement de l'évolution des identités masculines et féminines, des évolutions des couples et des familles (avec les enfants), en lien avec des évolutions sociétales. Le pluriel s'impose car la cartographie dessinée par Lydie Bader révèle la variété, l'hétérogénéité des cheminements inconscients, conscients, destructeurs, régressifs, authentiques, responsables. Cette variété des cheminements est illustrée par 62 fiches de films, dont nombre de films majeurs qu'il serait bon de revisionner 40 ou 50 ans après. Ce choix du cinéma pour illustrer les propos des 25 Essais montre en quoi le 7° art sait voir et donner à voir ce qui s'apparente à des cas cliniques.

L'année charnière est 1968 avec toutes les libérations, émancipations qui en ont découlé. Mais il ne suffit pas d'un mouvement collectif, de mouvements collectifs, d'intelligence collective pour que les parcours individuels ou de couple se libèrent, s'émancipent des patterns sclérosants, des modèles de comportement acquis dès l'enfance par imitation, répétition et sous la contrainte. Formatés comme on dit aujourd'hui, on n'a pas nécessairement conscience qu'on véhicule par exemple une culpabilité judéo-chrétienne liée aux tabous concernant le corps, la nudité, la sexualité infantile, la sexualité adolescente, adulte. La conscience de cette culpabilité ne suffit pas non plus à nous en débarrasser. Il y faut un travail sur soi qui n'est possible que quand on a compris que ce nettoyage des contentieux entre hommes et femmes, ce nettoyage du poids des traditions, des non-dits est de notre responsabilité personnelle, quand on s'affranchit de la position victimaire, qu'on s'affranchit du renvoi de la responsabilité de notre situation (personnelle, de couple, de mère, de père) sur l'autre, le bourreau (la société, l'époux, le père, la mère, l'épouse).

La lecture des fiches (62) est passionnante et éprouvante. Passionnante parce que facilitant des retours sur images de films vus, il y a si longtemps, parce que donnant l'envie de voir des films non vus, je pense à Mary de Ferrara ou à Eternal sunshine in a spotless mind de Michel Gondry. Éprouvante parce que s'y étalent les souffrances vécues par jeunes filles, jeunes hommes, hommes immatures, femmes-enfants, femmes objets, machos, femmes et hommes absents à eux-mêmes, un enfer dantesque. Ces souffrances sont souvent le prix à payer pour une inconscience, un refus de bouger, un refus de se remettre en question, un choix illusoire (« l'amour romantique », le mariage par sécurité...). Certains vont jusqu'au sacrifice, suicide, viol accepté, vide existentiel, dépression. Le film non cité de Claude Lelouch, Il y a des jours … et des lunes (1989), parcourt magistralement toute la gamme des relations humaines, de l'attirance au rejet ; treize personnages se cherchent, s'évitent, se croisent.

L'apport essentiel de ce livre est de mettre l'accent sur ce que j'appelle la route de la soie spirituelle qui s'est développée depuis 50 ans. Nous sont venues d'Extrême-Orient des doctrines, des sagesses, des pratiques ouvrant sur l'intelligence du cœur, sur le pouvoir de l'amour (à entendre comme énergie universelle animant tout ce qui vit, qui échange et pas seulement l'état amoureux, la passion = une maladie). L'intuition, la compassion, la mise entre parenthèses du mental, le laisser venir, le lâcher-prise, la bienveillance, l'acceptation de ce qui advient, l'ouverture, l'accueil à l'inattendu, le refus de la projection d'a priori, préjugés sur une personne, une situation sont des apports venus de loin dans l'espace et dans le temps qui changent la vision de l'homme, de la femme, qui tentent d'équilibrer féminin et masculin en chacun des deux, qui tentent de faire la lumière sans oublier la part d'ombre que chacun porte en lui.

Je ne doute pas que ces changements, souvent douloureux, nourrissent le mouvement des Gilets jaunes. Les femmes y sont très représentées. La parole y semble libre. L'écoute semble au rendez-vous. Avec des envies de vie et non plus seulement de survie. À lire donc dans le contexte d'aujourd'hui où un mouvement collectif entraîne les histoires individuelles, chacune à partir de là où en sont des êtres concrets, produisant de l'intelligence collective ne dispensant pas d'un travail personnel. JCG

 

Le couple conscient propose une réflexion sur l'évolution du couple, dans une vision dynamique d'un monde en mutation, qui a accès aujourd'hui à une conscience plus adulte, permettant de sortir des répétitions sans fin du passé et de devenir responsable de son propre chemin de vie. Au cœur de l'Essai, les deux énergies fondamentales dans toute relation - le masculin et le féminin - sont envisagées dans des échanges nouveaux de partage et de coopération. Le cheminement vers la conscience de soi et la responsabilité ouvre une nouvelle étape de croissance dans l'évolution de l'humanité. Au cours des quarante dernières années, l'intelligence du cœur en tant que partage, solidarité, coopération, conscience humaine s'est imposée peu à peu et propulse l'individu et le couple vers une dimension de conscience spirituelle qui éclaire le sens des anciens héritages et ouvre la voie à une vie créative. Le couple conscient, porteur d'une compréhension synthétique de son histoire, permet d'envisager une famille consciente où la venue de l'enfant s'inscrit dans une responsabilité adulte. L'Essai est illustré de " cas cliniques " puisés dans le cinéma mondial, qui montrent combien le 7e art témoigne en profondeur, avec intelligence et sensibilité de l'Histoire en marche de l'humanité, et combien l'impact qu'il provoque chez le spectateur peut contribuer au cheminement vers la connaissance et la compréhension de soi.

 

Présentation

Première Partie - Essai : LE COUPLE CONSCIENT 25 essais dont
État des lieux de l’ancien monde – Mai 68 – Le changement inévitable - L’héritage du passé et ses conséquences – La mère et le père, entre toute-puissance et absence - Nouvelle étape de croissance dans le processus évolutif - La responsabilité personnelle - État des lieux au début du 3e millénaire Le débat sur la souffrance des hommes - De la loi du père sévère à la loi du père laxiste

Deuxième partie – Cas cliniques : EXPÉRIENCE CINÉMATOGRAPHIQUE 62 fiches de films sur
La mère et le père - La femme soumise et dépendante - La femme prostituée - La femme qui essaye de s’en sortir, la femme rebelle, révoltée - L’homme en crise - Les blessures du passé et du présent - Les couples et leurs crises - La passion, la sexualité, l’influence de la religion - Le mirage, l’illusion, le rêve

Lydie Bader, est psychothérapeute à Lyon. Dans sa pratique, elle propose une approche globale de la personne, qui intègre la dimension spirituelle. 
L’écriture du « Couple conscient » est l’aboutissement d’une recherche qui ressent la nécessité de faire la synthèse entre Orient et Occident, rationalité et sensibilité, et entre des approches occidentales et orientales de la psychologie. La réflexion de l’Essai est nourrie à la fois par le travail clinique, l’observation d’un monde en mutation et un travail spirituel.

Extraits : Nouvelle étape de croissance dans le processus évolutif : la responsabilité personnelle 

« L’immaturité et la souffrance affectives constituent une constante récurrente présente chez les personnes qui viennent me consulter. Leur vécu appartient à l’histoire du siècle dernier et a pour cadre des contextes où les mères ont été dominantes dans l’éducation de leurs enfants. Cet état des choses s’est en effet mis en place dans une période historique marquée par des générations de parents qui n’avaient pas une conscience claire du développement de l’enfant et de sa croissance vers une autonomie adulte. C’est dans ce contexte « peu éclairé » par une conscience psychologique que les femmes ont occupé le terrain, en essayant d’être de « bonnes mères ». La responsabilité des pères est tout aussi importante car elle s’est très souvent inscrite en creux dans l’absence et la distance. Ce qui nous semble aujourd’hui un comportement inadéquat, à ajuster, a correspondu à un moment donné à une normalité. Nous constatons aujourd’hui l’immaturité affective qui en est la conséquence. Un regard plus éclairé peut mesurer l’ignorance et le manque de conscience qui en toute « bonne foi » ont mis en place ces situations dont les effets sont bien présents au début du troisième millénaire. Les reproches aux générations passées n’ont pas lieu d’être dans une perspective d’évolution de l’individu. Chaque génération a fait au mieux avec l’ouverture d’esprit et la conscience propres à son époque. Les manques et les blessures dont nous héritons constituent les empreintes du travail d’évolution à réaliser dans la vie à venir pour les générations futures. Chaque individu naît dans un contexte à partir duquel il est amené à évoluer. Les limites de ce contexte contiennent les germes de son évolution future.

Il me semble que nous entrons dans une nouvelle étape de croissance dans le processus évolutif, grâce à une conscience plus éclairée et à une maturation des individus. Ce processus évolutif qui s’est imposé ces quarante dernières années a remis en question le modèle de vies linéaires bien clôturées et sans surprise, et a touché tous les niveaux de la vie individuelle. Accepté ou non, il a ouvert ce qui était figé et inadapté à la situation nouvelle. C’est comme si le potentiel de l’humanité avait actualisé de nouvelles possibilités grâce à une compréhension plus éclairée du chemin à parcourir.

Il est difficile pour les jeunes générations de comprendre l’énorme saut en avant qui a été accompli en quarante ans. La remise en question de l’obéissance aveugle à des forces d’oppression et d’autorité a ouvert le champ de la responsabilité personnelle et de la réflexion après mai 68. Les individus progressent aujourd’hui vers un état plus adulte, grâce à une prise de conscience de leur responsabilité personnelle dans ce qui leur arrive et de leurs possibilités d’action.

Ce qu’on a parfois appelé « l’émergence spirituelle » à partir des années 70-80 reste une dimension un peu floue, semblable à une zone sans repères où l’individu tâtonne à la recherche d’une identité plus entière, comme poussé par une force intérieure animée d’une énergie nouvelle qui s’impose.

La capacité d’assumer une responsabilité personnelle dans son propre cheminement, au-delà des normes et des possibilités officielles et reconnues, me semble un indicateur intéressant de la maturité en train d’émerger dans la société actuelle, et que je constate dans la démarche thérapeutique en particulier. Elle me semble en lien avec une ouverture d’esprit et une attitude intérieure capables de ressentir et de décider ce qui est bon pour soi, comme si les anciens repères étaient en décalage avec les besoins nouveaux. Cette nouvelle attitude, à l’opposé de l’état d’esprit de « l’État providence » se démarque par une capacité « d’investir » pour soi afin de cheminer vers un bien-être ou un mieux-être. Cet investissement non remboursé par la Sécurité Sociale engage la responsabilité de l’individu et suppose une réflexion par rapport à ses propres choix.

Pour moi, ces nouvelles attitudes constituent un chemin de maturité, dans lequel un individu autonome a coupé les cordons ombilicaux le reliant à des repères auxquels il a besoin d’ajouter de nouvelles dimensions. »

 

Lydie Bader
 

Commentaires sur quelques idées phares du livre :

L’auteur commence par situer le contexte de son propos en relatant les nombreux changements de ces 40 dernières années, subi par le monde occidental.

« Ces bouleversements ont modifié les comportements et les besoins des individus dans leur vie relationnelle, sociale, familiale et intime.
[…] Cette situation nouvelle touche tous les individus. Ils y répondent souvent par des attitudes opposées d’adhésion, de confiance et d’ouverture, ou bien de refus de peur et de repli sur soi.»

L’auteur met en avant la quête de sens qui anime désormais tout un chacun. Celui de trouver le sens de sa vie dans un monde qui souffre de par ces paradoxes et ces contradictions.
Pour elle, « la question du sens s’inscrit aujourd’hui dans la réflexion prioritaire de l’individu qui cherche un nouveau souffle, dégagé des anciens conditionnements, des anciens préjugés et des anciennes habitudes » .

Nous savons que conditionnements, préjugés et habitudes sont des éléments tenaces et pouvant selon moi s’inscrire dans un inconscient collectif et/ou familial… Il s’agit ici d’un enchevêtrement qui s’élabore depuis notre prime enfance en suivant les étapes connues du développement de l’enfant. Ce dernier est relatif à la relation avec la mère, le père, la famille nucléaire, les pairs, l’école et pour finir les formations ainsi que le travail. En incluant toutes les expériences et les caractéristiques de la personnalité de chacun dans toute leur unicité. Il apparaît donc clairement que cette quête et ce souhait de s’en dégager n’est pas une mince affaire. C’est pourquoi je pense en tant qu’éducatrice spécialisée que dans le contexte mondial actuel il peut être sain de réapprendre la recherche du sens de la vie et donc la compréhension du passé, pour faciliter celle du présent et permettre l’anticipation du futur. Aussi bien d’un point de vue personnel et donc relatif à soi et à sa famille que d’un point de vue global en ce qui concerne la planète Terre.
De nos jours, « l’hyperconnectivité », les infos Tv font que nous pouvons avoir un œil sur la planète tout en restant aveugles…

« « Le « Village global » évoqué au début des années 70 est devenu notre réalité quotidienne. Que nous le voulions ou non, nous faisons partie de la grande famille humaine en marche vers son avenir. Cette ouverture de nos vies à l’échelle mondiale est source de peur chez beaucoup d’individus. » .

Et pour cause ! C’est notre conception de l’humanité dans toute sa diversité qui a changé entièrement ! Anciennement, les informations nous parvenaient avec du recul, les histoires d’atrocités lointaines paraissaient irréelles et les générations des années 90 en Europe grandissaient dans un climat de relative paix, mais les années passent et les enfants grandissent en même temps que la prolifération des réseaux internet dans le monde !! Ouvrant la communication sur la planète entière, permettant l’accès aux images les plus atroces en temps réel, donnant la possibilité à de nombreux humains de s’exprimer, d’analyser, de contester, de proposer, d’exister aux yeux du monde entier et par là même de voir le monde entier exister devant leurs yeux ! Quel choc de se rendre compte que les villages reconstruits du Moyen-âge, les histoires sur les famines sont encore une réalité de nos jours dans certaines parties du monde !!! Qui plus est par la faute des êtres humains !!!

« La remise en question de la société en mai 68, les hippies, le mouvement d’émancipation des femmes, les voyages entre Orient et Occident […] ont participé d’une manière ou d’une autre à une évolution dont nous ne percevons peut-être pas encore tous les effets » .

L’auteur poursuit en abordant le principe médian qu’elle définit comme la voix de l’âme ou de la conscience supérieure et explique que ce dernier devient une réalité du monde aujourd’hui […] « Au-delà de la conscience du mental analytique séparateur, elle s’extériorise à travers toutes les manifestations individuelles et collectives qui appellent à plus d’équilibre, de partage et de coopération dans le respect de la dignité humaine et aussi de façon spectaculaire lors de grandes catastrophes, quand la souffrance humaine balaie les résistances et donne accès à la dimension du cœur, à l’amour fraternel qui offre généreusement son aide et abolit les frontières de l’égoïsme. Cette vitalité du cœur n’est pas encore inscrite dans un comportement régulier, mais elle est possible et constitue un espoir pour l’évolution de l’humanité. » .

L’espoir de voir comme le dit la chanson, les premiers devenirs les derniers et inversement. Où de manière plus idéologique espérer un peu plus d’égalité pour l’humanité. Cesser de voir la souffrance partout et devoir pour la rendre plus supportable détourner les yeux ou endormir son cerveau en le plaçant littéralement sur le mode pause ! Plongeant jusqu’au cou dans les jeux d’argent, les séries TV, les drogues, l’alcool et tout ce qui peut détourner notre attention, tout ce qui peut anesthésier nos sens et surtout, surtout faire disparaît tout ce mal-être qu’on distingue assez mal !

Lydie Bader expose une vision différente, « aujourd’hui je propose l’âme comme expérience à vivre, au-delà du mental qui analyse et décortique. La connaissance de l’âme ne relève pas de la religion, mais d’une psychologie qui relie le psychisme inférieur au psychisme supérieur. Le psychisme inférieur est le champ d’exploration de la psychologie traditionnelle qui organise l’investigation humaine autour du conscient et de l’inconscient de la personnalité. Les limites de cette exploration ont déjà été pointées par le précurseur qu’a été C.G.Jung qui, avec l’inconscient collectif, à relié l’être humain à son destin collectif et à son potentiel qu’il appelle l’expérience de l’âme » . L’auteur pense en tant que psychothérapeute et je le pense également en tant qu’éducatrice spécialisée, que quelqu’un (patient-public) vient en thérapie (en rendez-vous) « accompagné non seulement de sa famille personnelle, au sens symbolique du mot, mais aussi de la grande famille humaine à laquelle il appartient et dont il partage l’héritage » .

État des lieux de l’Ancien Monde : Mai 68, le changement inévitable.

« La révolte des étudiants en mai 68 a servi de déclencheur à cet énorme changement indispensable et salvateur. « Il est interdit d’interdire », l’imagination au pouvoir », furent des slogans récurrents au cours de ces mois ardents ou les étudiants renvoyèrent dos à dos l’Église, l’ordre, la morale, les familles et les institutions. Les repères religieux et familiaux étaient devenus des carcans d’asservissement à travers leurs dogmes et leurs structures cristallisées. Leur fonctionnement avait organisé l’écrasement de la sensibilité, de l’imagination et de la maturation des individus. […] La violence de mai 68 dans les actes et dans les mots donna la mesure des souffrances accumulées à travers une soumission silencieuse et passive et sonna le glas de la répression prolongée des hommes et des femmes.
Elle marqua la fin de la domination de la culture judéo-chrétienne qui avait imposé un clivage entre le corps et l’esprit, entre les valeurs matérielles et spirituelles et donc entre les valeurs masculines et féminines.

Le péché et la culpabilité, ainsi que la peur de l’enfer et de la damnation éternelle avaient conditionné des générations d’individus à obéir aux diktats de la théologie. Le message d’amour du Christ « Aimez-vous les uns les autres » avait depuis longtemps été remplacé par un message de terreur, au nom du pouvoir, du contrôle, de l’ordre et de la morale.

Les hommes avaient occupé le devant de la scène politique, culturelle, sociale et religieuse et avaient pris en main l’évolution du monde. La condition des femmes marquée du sceau de l’infériorité par le corps tabou avait été surtout canalisée vers les rôles de mères, d’épouses, de religieuse, de vierges et de saintes, ou à l’autre extrême de prostituées. Les années 60 marquèrent d’une certaine façon le paroxysme d’une situation devenue intolérable et certainement aussi dépassée. Les rôles dévolus aux hommes et aux femmes volèrent en éclats d’un seul coup.

Après une très longue période passée à obéir comme une enfant obéit à ses parents, l’humanité occidentale avait grandi au point de devenir un adolescent. Sa crise d’adolescence explosa comme un grand feu libérateur en mai 68. La jeunesse des années 60 sentit le besoin de couper le cordon ombilical avec un héritage devenu trop lourd- la soumission à une morale et à une autorité rigides et intransigeantes – et revendiqua le droit de décider ce qui était bon pour elle. Les digues de la morale furent emportées par le flot des nouveaux désirs qui s’exprimèrent avec la fougue et l’impétuosité d’énergies trop longtemps contenues et réprimées.

Il devint interdit d’interdire. À la soumission aveugle de nos parents aux codes moraux succéda pour les nouvelles générations l’impérieux besoin de faire l’expérience de la vie. Au début des années 60, la découverte des philosophies orientales avait semé les germes d’une autre vision de l’existence et de relation à l’univers. La toute-puissance de la logique masculine fut confrontée à la découverte de la sensibilité et de l’intuition des Orientaux.
[…] Dans la foulée de mai 68, les femmes se réveillèrent et commencèrent leur longue marche pour sortir du ghetto où elles étaient emprisonnées depuis trop longtemps.
[…] La Loi de Neuwirth (1967) et la loi de Veil ( 1975) donnèrent aux femmes le droit de disposer de leur corps et la possibilité d’une sexualité orientée vers le plaisir. La pilule et la possibilité de recourir à une I.V.G en cas de grossesse non désirée commencèrent à transformer la vie des couples » .

Je pense que cela n’a pas transformé que la vie des couples !! Nous savons à présent que l’arrivée d’un enfant sera vécue de différentes manières selon qu’elle est désirée ou non. Prenons la perspective d’un enfant désiré par les deux futurs parents doté d’un peu de recul et de réflexion concernant cette importante décision. L’investissement psychique des parents permettra dans l’idéal d’établir des relations saines. Je veux dire par là que cette démarche permet et facilite le travail qui consiste pour chaque mère à mettre toutes les chances de son côté afin de respecter l’ensemble des conseils relatifs à sa grossesse. Je pense que cette conscience des choses par le couple, facilite pour la maman son abstention face à l’absorption de substances néfastes pour l’enfant et aux comportements violents pendant cette période un peu particulière qu’est une grossesse.
Parce que nous savons, que le stress pour les mamans est loin d’être positif pour leurs corps et donc pour celui de leur invité. Nous savons que le bébé entend dans les derniers mois passés dans le ventre de sa mère qu’il est sensible à la musique, reconnaît les voix à sa naissance et particulièrement celle du père qui lui a parlé pendant sa gestation, etc. Puisque nous savons tout cela il devient de nos jours moins difficile de donner toutes ces chances, possibilités, avantages à ses enfants, mais dans le cas contraire… Quelle énorme perte, n’est-ce pas, tout ce gâchis et ce potentiel…
Je ne voudrais pas vous laisser penser que je fais l’apologie du savoir unique, mais à défaut d’avoir perdu une grande partie de nos instincts primaire (sans connotation négative à primaire) je réfléchis avec ce que j’ai sous la main enfin sous l’œil et dans l’esprit. 

De plus, nous savons également qu’un couple préparé à l’impact et aux changements relatifs à la naissance d’un enfant est davantage enclin à résister aux bouleversements consécutifs à un tel événement. Contrairement aux idées reçues, l’arrivée d’un enfant ne renforce pas le couple en tout cas pas dans l’immédiat ! Qui dit changement, dit besoin d’adaptation pour y faire face au mieux. Le processus d’adaptation ne s’élabore pas d’un trait de baguette magique, il s’agit donc d’une période d’adaptation où chacun individuellement et ensemble en couple, chacun donc des deux acteurs fait face aux nombreux bouleversements. Cet état de fait en plus de l’accumulation de fatigue qu’un nouveau-né entraine met en exergue les fragilités, les tensions, les non-dits, les refoulements présents au sein du couple parental.

L’auteur poursuit en ces termes : « À la fin des années 60 et au début des années 70, la nouvelle liberté acquise s’accompagne de dérives inévitables après tant d’obscurantisme. Mai 68 a ouvert la porte à des explorations diverses, les unes allant dans le sens d’une revanche du corps, les autres dans le sens d’une expérience différente de la spiritualité. Les paradis artificiels de la drogue découverte lors de voyages en Orient tentèrent beaucoup de jeunes, en quête d’un ailleurs, d’un au-delà du quotidien médiocre et routinier proposer par la société. ».
J’ai envie de dire qu’à l’heure actuelle la médiocrité et la routine du quotidien sont davantage accentué par la puissance des médias qui nous bombardent d’images toujours plus sensationnelles, qui transforment des hommes en superhéros et dont les techniques permettent de faire toujours mieux illusions. Confondant le réel dans l’irréel, le vrai du truqué, le brut du transformé dans une quête toujours plus folle vers une perfection des apparences, des personnes, des évènements et des histoires !! Il y a de quoi avoir des complexes en voyant au quotidien nos maladresses, nos cheveux décoiffés et un jour sur deux nos yeux cernés !!!

« Mais cette quête d’un niveau de conscience et de perception différentes se révéla très vite une voie sans issue. Beaucoup de jeunes assoiffés de liberté se brisèrent les ailes dans les « trips psychédéliques ». Leur chute, souvent mortelle, fut à la mesure de leurs espoirs. La disparition prématurée de trois icônes de la musique de l’époque- Jim Morrison des Doors, Jimmy Hendrix et Janis Joplin - mort par overdose, semble-t-il, refroidit beaucoup de jeunes.[…]

La nouvelle liberté du corps des femmes les exposa très vite à un nouvel esclavage, celui de l’image du corps imposé par une société qui décida que la minceur était l’idéal, la norme. Le corps cessa d’être tabou, mais il devint une marchandise, un objet conditionnable, malléable au gré de la mode. La majorité des femmes occidentales tomba dans le piège de la minceur au cours des années 70/80. Le corps des femmes, tabou jusqu’alors, devint un objet sexuel largement exposé et exploité par la publicité.[…] Avant le sexe se vendait sous le manteau, après il se vendit ouvertement.

[…] le sexe fait vendre. Le marketing créer les valeurs de notre société. L’idéal des soixante-huitards qui avaient entrevu un monde libéré de la répression s’est dilué au fil des années, récupéré par les marchands du sexe et les marchands tout court. » !!!

Il apparaît ainsi que ces dérives sont une réaction proportionnelle à l’action…ce qui donne l’espoir de peut-être retrouver tôt ou tard quelque chose de plus équilibré. Cependant, les effets positifs et les dérives négatives de cette période se font encore sentir de nos jours.

« Le mariage qui avait été la valeur sûre fut bousculé. Les valeurs qui poussaient autrefois les couples à rester ensemble, même lorsque la relation était dans une impasse totale, ont été remplacées par une capacité de remise en question et de changement, inexistante jusqu’alors. […] L’obéissance excessive des ainés aux normes et aux codes poussa les jeunes générations à un refus total de toute autorité qui puisse imposer des normes. ».

Sarah, éducatrice spécialisée

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