Shakespeare et la mouette à tête rouge
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Hamlet, le manuscrit retrouvé !
A l'occasion des 400 ans de la mort de William Shakespeare, La Grande table reçoit Gérard Mordillat, qui publie "Hamlet le vrai" (Grasset, 2016), ouvrage dans lequel il présente une version iné...
http://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/hamlet-le-manuscrit-retrouve
ou il est question de Valentine, de Valentin, de nonnery, de count, de country..; évidemment, ce vrai Hamlet est un faux
3 textes à partir d'un même événement : la disparition de la mouette à tête rouge; les livres de Pierre Bayard et de Gérard Mordillat
Me rendant avec l'ami François Carrassan chez l'ami Marcel Conche en Corrèze du vendredi 8 avril au lundi 11 avril 2016, nous avons écouté la première partie de l'émission La grande table sur France Culture le 8 avril, consacrée au manuscrit retrouvé de Hamlet par Gérard Mordillat.
Hamlet, la pièce la plus célèbre du répertoire mondial, a toujours fait l’objet de nombreuses spéculations érudites, notamment au sujet d’une éventuelle version antérieure. Ces hypothèses seraient-elle en passe d’être levées ? C’est la conviction de Gérard Mordillat, qui présente ici la formidable découverte qu’il doit à un universitaire anglais excentrique, Gerald Mortimer-Smith. Grâce à ce dernier, Mordillat a eu entre les mains une version d’Hamlet inédite, précédant de toute évidence la plus ancienne connue : le fameux « proto-Hamlet », écrit à quatre mains par Thomas Kyd et William Shakespeare ! A partir de ce document désormais disparu, Gérard Mordillat a reconstitué la pièce d’origine et il nous en propose ici la lecture, précédée du récit de sa découverte, dans lequel il reprend les hypothèses les plus audacieuses de Mortimer-Smith. On lit ici Shakespeare comme on ne l’a jamais lu. Il y aura un avant et un après Hamlet le vrai.
Évidemment, ce vrai Hamlet est un faux, Gérard Mordillat = Gérard Mortimer-Smith.
Écoute par hasard, bien sûr, et par hasard, Gérard Mordillat évoque le passage où Ophélie, Valentine, évoque sa défloration, son viol peut-être, sûrement même par Hamlet, comme elle a dû l'être par le Roi; elle est donc bonne pour le nonnery, le couvent ou le bordel...
L'enquête de Pierre Bayard sur Hamlet est également évoquée dans cette émission :
Aucun texte littéraire n’a probablement suscité autant de lectures et interprétations qu’Hamlet et n’a à ce point fasciné les critiques, qui n’ont cessé de débattre des ambiguïtés et des contradictions de la pièce, dont les principales concernent les circonstances dans lesquelles est mort le père du héros. Mais tous ces auteurs parlent-ils bien du même texte ? Ce dont témoigne Hamlet, en raison du nombre de ses commentaires, est de la difficulté, dans l’échange littéraire, à éviter le dialogue de sourds. Il est en effet impossible, quand nous discutons d’une œuvre, de sélectionner des passages identiques, de les percevoir à travers des théories semblables, d’inventer des questions qui ne soient pas marquées par une époque et par la personnalité de celui qui les pose. Bref, de parler de la même chose que les autres lecteurs. Trouver la solution à ce problème du dialogue de sourds est pourtant un passage obligé si vous voulons reprendre l’enquête inachevée sur la mort du père d’Hamlet. Et tenter, en reconstituant ce qui s’est passé il y a cinq siècles à Elseneur, de résoudre l’une des plus vieilles énigmes de la littérature mondiale.
Il se trouve que fin 2010 pour les 40 jours du départ de la mouette à tête rouge (moment rituel dans beaucoup d'endroits du monde), j'ai beaucoup écrit sur cette disparition, pensant à La Mouette de Tchekhov dont la structure reprend celle d'Hamlet et pensant bien sûr à Hamlet. Tout ce travail d'écriture a donné 3 textes édités :
L'île aux mouettes, 2012
L'éternité d'une seconde Bleu Giotto, 2014
Là où ça prend fin, 2014.
Ce que je rends public ici n'a pas été retenu pour ces éditions. Mais ces scènes continuent de m'habiter. Les ordinateurs sont des mémoires conservant si on le souhaite les différents états d'un texte. En voici un.
8 – Le narrateur - Lors d’une visite de l’époux à l’épousée, à l’hôpital. Une deuxième opération au cervelet a été réalisée, elle s’est bien passée. L’épousée sort de son coma artificiel progressivement. Elle est en réanimation. On est le 19 novembre vers 21 H. A-t-elle toute sa tête ? Les effets d’une anesthésie sont parfois surprenants avant le retour du patient à la conscience claire.
L’épousée - Bonjour ! c'est la Saint-Valentin. Tous sont levés de grand matin. Me voici, vierge, à votre fenêtre. Pour être votre Valentine. Alors, il se leva et mit ses habits, Et ouvrit la porte de sa chambre. Et vierge, elle y entra, et puis jamais vierge, elle n'en sortit.
L'époux - suave Ophélie ! ô cieux ! est-il possible que la raison d'une jeune fille soit aussi mortelle que la vie d'un vieillard ? Sa nature s'est dissoute en amour ; et, devenue subtile, elle envoie les plus précieuses émanations de son essence vers l'être aimé.
La fille – maman délire ! à quoi joues-tu ?
L'époux - je lui donne la réplique !
L'épousée - je ne délire pas ! croyez-moi ! je suis née le jour de la Saint-Valentin ! je suis femme de l'amour ! pour l'amour ! je vais vous dire ! c'est un jeu ! ils veulent me faire l’amour ! ils veulent me faire mourir ! je les entends chuchoter ! je les entends rire ! ils me triturent partout ! ils entrent leurs doigts dans tous mes endroits ! je témoignerai ! je les reconnaîtrai à leurs voix ! méfiez-vous du docteur ! il dit qu'entre lui et moi, il y a un fil ! c'est lui qui veut couper le fil ! ne le laissez pas s'approcher de moi ! soyez prudents ! discrets ! ne les laissez pas abuser de moi ! me salir ! je me sens sale ! salie !
La fille - maman, veux-tu le bassin pour uriner pendant que je suis là avec toi ?
La mère - tu me comprends ma fille ! je ne délire pas ! croyez-moi !
(Elle se met à chanter)
Ils l'ont porté tête nue sur la civière. Hey no nonny ! nonny hey nonny ! Et sur son tombeau à Corsavy, il a plu bien des larmes. Adieu, mon fils de lumière ! Voici du romarin et voici des pensées, en guise de pensées
(À l'époux) Voici pour toi du fenouil et des ancolies.
(À la fille) Voilà de la rue pour toi, et en voici un peu pour moi ; nous pouvons bien toutes deux l'appeler herbe de grâce, mais elle doit avoir à ta main un autre sens qu'à la mienne... Voici une pâquerette. Effeuille-la pour savoir combien je t’aime !
- Elle m’aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie … pas du tout ! (Treplev rit)
Je t’aurais bien donné des violettes, mais elles se sont toutes fanées, quand Cyril est mort ... On dit qu'il a fait une bonne fin. Car le passionné Cyril était toute ma joie. Et ne reviendra-t-il pas ? Non ! Non ! il est mort. Il ne viendra jamais. Il est parti ! il est parti ! Et je perds mes cris.
La fille - d'où sors-tu ça, maman ?
L'épousée - c'est le chant d'Ophélie ! mon chant !
L'époux - nous veillons sur toi ! nous allons veiller sur toi ! nuit et jour !
Le narrateur - Shakespeare, un comédien allemand, ami proche de la famille, célèbre pour ses interprétations des pièces de l'Anglais, est entré dans la chambre N° 8 des soins continus ; il est venu exprès de Fribourg, ayant compris la gravité de la situation
Shakespeare - ma chère Ophélie ! ne donne pas raison à la Reine ! (il joue la Reine)
La Reine - Il y a en travers d'un ruisseau un saule qui mire ses feuilles grises dans la glace du courant. C'est là qu'elle est venue, portant de fantasques guirlandes de renoncules, d'orties, de marguerites et de ces longues fleurs pourpres que les bergers licencieux nomment d'un nom plus grossier, mais que nos froides vierges appellent doigts d'hommes morts. Là, tandis qu'elle grimpait pour suspendre sa sauvage couronne aux rameaux inclinés, une branche envieuse s'est cassée, et tous ses trophées champêtres sont, comme elle, tombés dans le ruisseau en pleurs.
Ses vêtements se sont étalés et l'ont soutenue un moment, nouvelle sirène, pendant qu'elle chantait des bribes de vieilles chansons, comme insensible à sa propre détresse, ou comme une créature naturellement formée pour cet élément. Mais cela n'a pu durer longtemps : ses vêtements, alourdis par ce qu'ils avaient bu, ont entraîné la pauvre malheureuse de son chant mélodieux à une mort fangeuse.
L'épousée - la Reine n'aura pas raison ! ni l'eau du ruisseau ni l’eau du cerveau !
La fille - sers-toi de ta maîtrise de l'apnée, maman ! tu les auras !
L'époux – oui ! tu les auras !
L'épousée - je les aurai !
(elle s'endort, apaisée)
…..............................
Le narrateur - tous rentrent dans la chambre N°8
Shakespeare - ma douce Ophélie, tu es Verseau, comme Jeannot, verse l’eau de ton cerveau, joue au cerceau, toi qui aime faire des ronds dans l’eau avec les bateaux de Roro !
La fetite pille - mamie annie dodo bobo ! o ! o !
Le narrateur - tout d’un coup, de l’eau sort de la capeline que la mouette porte sur la tête, l’oreiller est inondé ; ils n’avertissent pas le personnel soignant
La fetite pille - mamie annie o ! plus bobo o ! plus dodo !
Le père - ma mouette rieuse ! tu as un cancer au niveau de l’utérus, là où tu as porté la vie deux fois ! cette grenade a métastasé dans le cervelet, dans les vertèbres lombaires, dans un ganglion
La fille - tous les endroits où tu dis avoir mal !
Le gendre - tu dois désactiver la grenade !
Le père - par apnée !
La fille - par apnée, maman !
Shakespeare - ma douce Ophélie, sors du noir ! entre dans la grande bleue ! dans le bleu du lac ! toi la magnifique aux cheveux rouges, voici les 24 roses rouges de notre mouette ! toi la magnifique en robe Mouette, voici les 24 roses blanches de la mouette ! va au profond de toi ! toi qui écoutes tant les autres et si peu toi ! écoute les mouettes criardes, les mouettes rieuses ! elles veulent te déchiqueter crue, vivante, toi, la mouette blessée ! fais la morte ! ma belle et pure Ophélie aux émanations d’amour ! elles détestent le silence !
(Ophélie entre dans sa 14° apnée ; une infirmière vient)
L’infirmière - dites-lui au revoir, elle est en train de partir
Le père - veuillez nous laisser avec elle s’il vous plaît ! Merci !
(Ophélie est en apnée depuis une heure)
Le médecin réanimateur - votre épouse est décédée depuis une heure ! nous avons prévenu la morgue ! ils viendront la récupérer dans une heure !
Le père - veuillez nous laisser avec elle s’il vous plaît ! merci !
Le narrateur - Depuis le démarrage de l’apnée, tous, après une lente inspiration, retiennent leur souffle, ferment les yeux, s’immobilisent. Ils tiennent plus ou moins longtemps. La poupée Kitty fait entendre sa musique. L’épousée soudain, sort d’apnée, après un hoquet d’une grande violence, replonge, reste quelques minutes, hoquet très violent, elle crache du sang noir et fumant, elle émerge du coma, ses paupières s’agitent, sa main gauche serre la main droite de l’époux. Là bas, à Baklany, au Baïkal, en synchronicité avec ce qui se passe ici, la chamane Koulbertichova sort de son rêve lucide. Elle vomit du sang noir et fumant. Elle bave, éructe. Elle est trempée par la transpiration. Les sœurs Gorenko, koutouroutsouks de la chamane, qui vivent à Baklany, sont en nage aussi, elles vocalisent kouarr kriièh kouêk, le cri de la mouette abattue dans La Mouette et tombée sur la plage, la même ou une autre.
Le père - tu nous reviens ?... elle nous revient !
Shakespeare - Ophélie, ma douce Ophélie, reviens-nous ! ta chaise t’attend ! tu sais que l'eau veut détruire ton cerveau. Tiens ! voici le crâne de César ! Que devient César une fois mort et changé en boue, poussière et eau ? il pourrait boucher un trou et arrêter le vent du dehors. Oh ! que cette argile, qui a tenu le monde en effroi, serve à calfeutrer un mur et à repousser la rafale d'hiver !
Ophélie, toi qui distilles le sublime amour, tu n’es pas encore destinée à l’eau et à la poussière ! à devenir boue bouche-trou !
Hamlet est fasciné par la mort ! Mourir … dormir, rien de plus ... et dire que par ce sommeil nous mettons fin aux maux du cœur et aux mille tortures naturelles qui sont le legs de la chair : c’est là un dénouement qu’on doit souhaiter avec ferveur. Mourir … dormir, dormir ! peut-être rêver !
Ce ne sera pas ton dénouement, Ophélie ! Ta chaise t’attend ! Reprends ta place !
Le narrateur - L’épousée ouvre les yeux, sourit. Le brancardier de la morgue arrive, trop tard, trop tôt. Le personnel médical est sidéré. Le médecin réanimateur annule le PV du décès.
Ophélie - kouarr kriièh kouêk
(tous poussent un profond soupir de soulagement, vocalisent kouarr kriièh kouêk, tous embrassent la mouette, se pressent sur elle ! bienvenue ! à Baklany, la chamane Koulbertichova danse, les sœurs Gorenko vocalisent)
Shakespeare (hurlant pour l’obtenir) - … Silence ! (puis chuchotant) … Le reste … c’est silence …
À Marrakech,
du 22 décembre 2010 au 18 janvier 2011, pour le 40° jour,
pour le voyage de l’âme de notre mouette, 24 roses rouges
pour le voyage de l’âme de la mouette, 24 roses blanches
Jean-Claude Grosse
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toute l'ingénuité de la mouette à tête rouge en 35 secondes, filmée et interrogée par Bernd Lafrenz, comédien allemand; c'était à Corsavy, au-dessus de Batère fin août 2008; un document ...
https://www.youtube.com/watch?v=8z6OYs6RNUk&feature=youtu.be
toute l'ingénuité de la mouette à tête rouge en 35 secondes, filmée et interrogée par Bernd Lafrenz, comédien allemand, le Shakespeare de mon texte ; c'était à Corsavy, au-dessus de Batère fin août 2008; un document irremplaçable car ce qui part d'un être cher c'est d'abord la voix; on a toujours des images; aujourd'hui on peut avoir visage et voix, l'âme ou l'esprit; enregistrons donc ceux qu'on aime !
Aaron Swartz, génie d'internet, suicidé à 26 ans
couverture du livre rassemblant les écrits d'Aaron Swartz, génie d'internet, suicidé le 11 janvier 2013, à 26 ans, couverture du livre de Flore Vasseur consacré à Aaron Swartz
je fais remonter cet article du 11 janvier 2018 évoquant Aaron Swartz à travers le récit de Henri Aparis paru dans le Cervantes-Shakespeare publié le 23 avril 2015
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Récit shakespearo-cervantesque, publié par Les Cahiers de l'Égaré, pour le 23 avril 2015, 399° anniversaire de la mort de Will et de Miguel, sous le titre: 23 abril 2015, Ghostly Events, signé par Henri Aparis que l'éditeur n'a pas l'heur de connaître.
Il a pris comme point de départ, deux personnages, Nicholas Valtz et Aaron Swartz.
Ces deux destins sont-ils liés ? quelles intrications fantômes entre eux et avec Cervantes et Shakespeare ? Ajoutons à cela que le squelette de Richard III découvert en 2012 a été inhumé en 2015 à Leicester. De plus, à la date du 23 avril 2015, il y a des gens qui vont décéder. Parmi eux, des gens liés par intrications fantômes à mes personnages, offerts par l'actualité. Je pense à Sigismund Krzyzanowski, mort à Moscou en 1950, enterré on ne sait toujours pas où, ayant vécu Rue involontaire, quartier de l'Arbat à Moscou, rue située sur les plans mais introuvable dans la réalité. JCG
Nicholas Valtz, directeur général des ventes inter-actifs à Goldman Sachs a été retrouvé flottant, accroché à un cerf-volant, le 20 juillet 2014 par les membres de sa famille, allés le chercher alors qu’il ne revenait pas d’une sortie en kitesurf.
Nicholas Valtz, 39 ans, a été retrouvé dans Napeague Port près de l’extrémité est de Long Island, Lazy Point, selon la police d’East Hampton, dans l’État de New York. Il était encore novice en kitesurf.
Le kiteboard est une convergence entre la planche à voile et le parapente qui a attiré les cadres techniques, y compris les co-fondateurs de Google Inc. Serguey Brin et Larry Page. Aussi appelé kitesurf, il propulse les coureurs dans l’eau à une vitesse de plus de 40 miles par heure (64 km par heure).
En Mars 2008, Valtz s’était rasé la tête pour amasser des fonds pour la recherche sur le cancer infantile, selon le site de la Fondation Saint-Baldrick.
Valtz appréciait les produits de technologie et les voitures rapides, selon le site, se référant en 2012 , au mariage de son beau-frère dans lequel il était garçon d’honneur.
« Nous sommes profondément attristés par cette tragédie et nos pensées sont dirigées vers la famille de Nick », a déclaré Michael DuVally, un porte-parole de Goldman Sachs basé à Manhattan, dans un communiqué envoyé par courriel.
Nicholas Valtz, qui a intégré l’entreprise en 2000, a été promu directeur général en 2010. En tant que directeur des ventes croisées d’actifs, il a contribué à la gestion des commandes pour des clients commerciaux et élaboré produits et idées entre les différents types de titres. Sa femme, Sashi Valtz, travaille aussi chez Goldman Sachs en tant que chef des ventes mondiales tiers recherche. Le couple vit dans un condominium de 3000 pieds carrés (278 mètres carrés) à Brooklyn, Bridgehampton, New York. Il a deux enfants, garçon et fille.
Nicholas Andrew Valtz est né en septembre 1974 à Paris et a obtenu un diplôme de l’Université de Harvard en 1996, selon le New York Times et le site Internet de Harvard. L’école indique également qu’il était lauréat depuis 3 ans d’un diplôme en escrime.
Il y avait du don quichotte chez ce chevalier servant de la finance. Escrimeur, il estoquait à qui mieux mieux.
Le 11 janvier 2013, Aaron Swartz s'est suicidé par pendaison dans son appartement de Brooklin. Son procès fédéral en lien avec ces accusations de fraude électronique devait débuter le mois suivant. En cas de condamnation, il encourait une peine d'emprisonnement pouvant atteindre 35 ans et une amende s'élevant jusqu'à 1 million de dollars.
Le lendemain, le MIT annonce l'ouverture d'une enquête interne pour déterminer le rôle joué par l'institution dans le suicide du jeune homme « depuis le moment où des activités inhabituelles ont été détectées sur le réseau à l'automne 2010 jusqu'à aujourd'hui ». Elle sera menée par Hal Abelson, fondateur des Creative Commons et également directeur au sein de l'université.
Le même jour, la famille et les proches de Swartz mettent en place un site web à sa mémoire.
Plusieurs initiatives voient le jour à la suite de son décès : sur Twitter, plusieurs chercheurs publient notamment leurs travaux en accès libre en forme d'hommage à son engagement, et une archive contenant une grande part des documents issus de JSTOR est mise en ligne sur The Pirate Bay (ce qui peut être vu comme une manifestation de l'Effet Streisand). Une pétition est également mise en place sur le site de la Maison Blanche pour réclamer la démission de la procureur à l'initiative de l'affaire, signée par plus de 10 000 personnes au lendemain du décès. Le site du MIT subit un défacement de quelques heures affichant un message de soutien d'Anonymous, qui dénonce les pressions du gouvernement américain et appelle à une réforme du système du copyright et de la propriété intellectuelle. Le 19 janvier 2013, WikiLeaks indique que Aaron Swartz faisait partie de ses sources, sans toutefois pouvoir le prouver.
En février 2013, l'hacktiviste Jeremy Hammond (emprisonné pour avoir hacké l'entreprise Stratfor et transmis les informations à WikiLeaks) écrit une lettre ouverte dans laquelle il condamne le gouvernement américain pour sa responsabilité dans la mort d'Aaron Swartz.
Le 26 juillet 2013, Hal Abelson remet au président du MIT le rapport de l'enquête interne initiée après le suicide de Swartz. Celui-ci conclut que le MIT a eu une attitude neutre pendant la période qui a suivi l'arrestation de Swartz, ne cherchant ni à ce qu'une procédure criminelle soit lancée contre lui ni à le défendre. Les rapporteurs notent que, par sa position de neutralité dans cette affaire, le MIT n'a sans doute pas été à la hauteur de son rôle de leader dans la technologie de l'information.
Très tôt, Swartz s'intéresse à l'informatique, à Internet et à la culture qui leur sont associés. À 13 ans, il reçoit le ArsDigitaPrize, qui récompense les jeunes gens ayant créé des sites non commerciaux « utiles, éducatifs et collaboratifs »2. Le titre lui donne droit à un voyage au MIT, où il rencontre des personnalités importantes du web. Il participe, à l'âge de 14 ans, à l'élaboration de la spécification 1.0 du format RSS
En 2002, il lance le Google Weblog, le premier blog non officiel sur Google(www.google.blogspace.com)3 et, en 2005, il rejoint Alexis Ohanian et Steve Huffman les fondateurs de Reddit site d'actualités qu'ils lancent ensemble cette même année. Lorsque Reddit est racheté par Condé Nast, une incompatibilité de principes ou de visions le force à vendre ses parts et à quitter son poste3.
En 2007, il crée le site Jotti, un site permettant de créer une page Web le plus simplement possible (entrer un titre, un texte, et cliquer sur publier). Il devient par la suite membre du W3C et du RDF Core Working Group et élabore, avec John Gruber, le langage Markdown.
Aaron Swartz était un wikipédien actif. En 2006, il s'est présenté à l'élection du conseil d'administration de la Wikimedia Foundation et a publié sur son blog un texte intitulé « Qui écrit Wikipédia ? », dont la conclusion résumait en quelque sorte sa profession de foi. Tout en réfutant rigoureusement l'analyse de Jimmy Wales selon laquelle l'essentiel de l'encyclopédie est écrite par une minorité d'experts très productifs, les « insiders », tandis que la majorité des autres intervenants n'effectuent que des modifications mineures et ponctuelles, Aaron Swartz plaidait pour un élargissement de la base de ces « outsiders » minoritaires. Encourager et faciliter le travail des contributeurs ponctuels devrait même, selon lui, constituer un objectif pour les « insiders », afin de garantir que l'encyclopédie en ligne reste à la fois experte, de qualité, et « wiki », ouverte.
« Si Wikipédia est écrit principalement par des collaborateurs occasionnels, sa croissance implique de faciliter ces contributions occasionnelles et de les rendre plus gratifiantes. Au lieu d'essayer d'extorquer davantage de travail à ceux qui passent leur vie sur l'encyclopédie en ligne, il faut élargir la base de ceux qui ne contribuent que de temps en temps. »
Le 19 juillet 2011, il est accusé d'avoir téléchargé 4,8 millions d'articles scientifiques disponibles dans JSTOR(soit la quasi-totalité du catalogue) et suspecté de vouloir les mettre en ligne pour un accès payant ce qui aurait été considéré comme vol pour recel (en réalité le but de cette action n'a jamais été expliqué par Aaron Swartz). L'organisation JSTOR n'a pas pris l'initiative d'une telle démarche judiciaire, c'est le procureur des États-Unis, Carmen M. Ortiz, nommée par Barak Obama en 2009, qui a engagé des poursuites contre Aaron Swartz dans le but de le faire arrêter.
D'après la plainte, c'est entre le 24 septembre 2010 et le 6 janvier 2011 que Swartz utilise plusieurs méthodes pour récupérer les documents. Il entre notamment par effraction dans la salle de câblage informatique du MIT via les conduits de ventilation, en portant un casque de vélo pour dissimuler son identité. La quantité de téléchargements aurait fait s'effondrer plusieurs serveurs de JSTOR, conduisant à un blocage de l'accès des utilisateurs du MIT au réseau.
Alex Stamos, témoin expert engagé aux côtés d'Aaron Swartz dans l'affaire, révèle sur son blog les circonstances et les modalités de l'action du jeune homme :
Le réseau du MIT offrait aux étudiants (au moment des faits) une adresse IP routable via un DHCP non identifié, sans contrôle des abus. Chacun pouvait donc s'identifier sur le réseau et se voir confier une adresse IP, ce qui est très rare pour un réseau de campus.
Cette organisation était le résultat d'une politique explicite de l'établissement, ce que le directeur de la sécurité des réseaux de l'université a admis face aux représentants de Swartz au cours du procès en décembre. L'université avait choisi de ne pas protéger le réseau d'abus éventuels, comme le téléchargement d'un grand nombre de fichiers simultanément.
Toujours au moment des faits, JSTOR autorisait un nombre illimité de téléchargements par les membres du réseau du MIT. Le site n'avait mis en place aucun outil pour empêcher les téléchargements abusifs (comme la mise en place de CAPTCHA, l'enregistrement pour le téléchargement de plusieurs fichiers, ou encore un avertissement pour l'utilisateur). Techniquement, Swartz n'a donc pas « hacké » le site JSTOR : il a seulement mis en place un script Python qui listait les URLs des articles de journaux, puis en envoyait la requête au serveur.
Swartz n'a rien fait pour dissimuler son identité, n'a usé d'aucun système de chiffrement et n'a même pas effacé son historique de navigation. Il a cependant changé son adresse MAC et fourni une fausse adresse mail (via Mailinator), se déclarant comme « Gary Host » (abrégé en « Ghost » - « fantôme » en anglais).
Après la révélation de ses agissements, Aaron Swartz retourne les disques durs contenant les articles, en promettant de ne pas les diffuser. JSTOR décide alors de ne pas entamer de poursuites judiciaires, le bureau du procureur et le MIT maintiennent cependant leurs poursuites.
Le 11 janvier 2013, Aaron Swartz se suicide.
Le 11 janvier 2013, Aaron Swartz se suicidait à 26 ans.
J'en ai fait un des deux personnages d'un drame survenu le 23 abril 2015 / Ghostly Events paru dans Cervantes / Shakespeare, cadavres exquis, pour le 399° anniversaire de la mort des deux géants de la littérature mondiale.
Lors d'une Assemblée Générale des actionnaires de G3C, la banque de Nicholas Valtz :
Nicholaïus Valtzecko – Pharaon, j'achète verbaliser. Donne !
Pharaon Swartzecki – Verbaliser n’appartient à personne.
Nicholaïus Valtzecko – fermez ses comptes qui ne lui appartiennent pas ; sans carte, sans chéquier, il va voir comme la vie est simple.
Pharaon Swartzecki – je tape : voluter Pharaon (il disparaît de l'écran)
Nicholaïus Valtzecko – (sur l'écran, une invitation s'affiche : choisissez votre orthographe, voluter, volupter,
ça tape érupter, erreur 303, énergie négative,
recommencez, ça : éructer, erreur 202, contre-énergie,
ça : voleter, accepté, énergie positive)
vite, téléportez-moi à Lazzi Punto ; suspendu à mon kitesurf, je vole au-dessus de l'eau
(erreur de transcription, je coince la bulle oh dessus d'eau),
me culbite dans l'air (erreur de transcription, bitôcul) ;
verbaliser fait n'importe quoi ; les petits verbes énergisants s'autonomisent, intriquants intrigants maniant la trique étriquant
(sur l'écran s'inscrit entretriquants = sodocoSmique)
Pharaon Swartzecki – comment s'entretriquent deux clones à distance, quel est le double fantôme de Nicholaïus Valtzecko
(apparaît le clone quantique de Nicholaïus Valtzecko)
Nicholaïus Valtzecko – vu ce qui se passe, verbaliser est hors de contrôle
extrait de l'épilogue :
"Pharaon Swartzecki a été suicidé le 23 avril 2015, par pendaison dans son appartement de Lee Street à Brooklin. Mis en examen pour verbalisation abusive visant à liquider les comptes des banques, il s’apprêtait à affronter la procureure Carmencita M. Orties, nommée par le président Baruk Aboimoi. Elle était bien décidée à obtenir sa condamnation comme liquidateur, mensonge d'État pour faire un exemple.
Pharaon Swartzecki a laissé ce message : J’aimerais reposer dans un endroit qui ne sente pas trop la mort. Il serait bien que mon corps ait accès à de l’air et qu’on m’évite deux mètres de terre sur la tête. Laissez les orties pousser sur ma tombe – et qu'elles piquent.
La procureure Carmencita M. Orties mourra le 23 avril 2015 d'une balle perdue en sifflant ses chiens Barcino et Butron dans la rue de Pharaon Swartzecki, Lee Street.
Le président Baruk Abamoi mourra le 23 avril 2015 de la désintégration d'un drone égaré au-dessus de la Maison Blanche lors de son hommage au clone biologique de Nicholaïus Valtzecko, directeur général de G3C retrouvé flottant, pendu au cerf-volant de son kitesurf, le 23 avril 2015 à Lazzi Punto, à l'âge de 39 ans. Il avait mis sur la paille, lors de la crise des subprimes, trois millions de ménages américains et la G3C. Il s'en était bien relevé, aidé par le président Baruk Abamoi.
Le 23 avril 2015, pour les cent ans de la relativité générale, l'espace devient élastique, le temps se met à passer de temps en temps."
Ce qu'il reste de nos rêves
de Flore Vasseur
Parution le 9 Janvier 2019, Éditions Équateurs
Quand on étudie une trajectoire, on démarre forcément par la question des origines. D’où viennent les comètes ? Quelle est la force qui les propulse ?
Inconnu du grand public, Aaron Swartz est un demi dieu pour les activistes de la liberté d’expression et de l’accès à la connaissance, l’homme à broyer pour les autorités américaines.
Depuis l’age de 8 ans, il programme et défend un Internet libre. Avant tout le monde, il perçoit le projet mortifère de la Silicon Valley, l’influence de l’argent en politique, l’organisation de la médiocrité comme ultime projet de domination. Il n’a qu’une idée, d’une ambition aussi absolue que désespérée : sauver le monde.
Surdoué, idéaliste, devenu beau à tomber et millionnaire, il mord la ligne jaune en 2011. La justice américaine le ferre comme une bête. Le gouvernement d’Obama l’attaque en nom propre et le menace de prison à vie. Le 11 janvier 2013, le petit ange de l’Internet est retrouvé pendu à la fenêtre de son appartement de Brooklyn. Suicide ou suicidé ? Mais de quoi l’homme du Yes We Can et le système qui le porte ont-ils eu si peur ? De la jeunesse, de la beauté ou de l’intelligence d’Aaron ?
L’Amérique, l’enfance, l’Internet, Aaron Swartz représente tout ce que j’ai aimé. Mort il est un message envoyé à celles et ceux qui ambitionnent de s’émanciper de leur sort d’individu conditionné. C’est l’histoire du jeune prodige qui nous voulait libres. Et qui, disparu, nous laisse avec une question : quel est le prix à payer pour une idée ?
Ce qu’il reste de nos rêves est un road trip auprès des pionniers de l’Internet et une chasse au fantôme dans l'Amérique de Trump, sidérée par sa monstruosité. C'est la chronique d’un enterrement de première classe : celui de la liberté. Et la quête de l'unique parade : l'amour, à en mourir, de la vie et de la dignité.
Flore Vasseur
le livre où est paru le drame consacré aux ghostly events du 23 abril 2015, il y en eut beaucoup pour ce 399° anniversaire de la mort de Miguel et de Will
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Aaron Swartz, " celui qui pourrait changer le monde "
Blaise Mao et Louise Hermant Programmeur informatique, hacktiviste, intellectuel boulimique de savoirs, défenseur acharné de la libre circulation des idées... Aaron Swartz était un peu tout cel...
https://usbeketrica.com/article/aaron-swartz-celui-qui-pourrait-changer-le-monde
un portrait de Aaron Swartz
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The Internet's Own Boy HD VOSTFR
Ce film raconte l'histoire de Aaron Swartz, programmeur de génie et activiste de l'information. Depuis l'aide qu'il a apportée au développement de RSS, l'un des protocoles à la base d'Internet,...
https://www.youtube.com/watch?v=7ZBe1VFy0gc&feature=youtu.be
avec sous-titres français
La boucherie industrielle du 22 août 1914 à Rossignol
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Il y a 100 ans : 14-18 / Yves Gibeau/Le chemin des dames - Les Cahiers de l'Égaré
Quelle connerie la guerre ! article emprunté au blog de Didier Long Le brouillard de Rossignol Qui connaît le village de Rossignol en Belgique ? C'est pourtant là que sont tombés au champ d'hon...
article emprunté au blog de Didier Long
Le brouillard de Rossignol
Qui connaît le village de Rossignol en Belgique ? C’est pourtant là que sont tombés au champ d’honneur 27 000 soldats français le 22 aout 1914. C’est cette terrible journée et le contexte qui l’a rendue possible que nous raconte Jean-Michel Steg dans Le Jour le plus meurtrier de l’histoire de France, 22 aout 1914 (Fayard).
27 000 morts français en une journée, moitié moins côté allemand. Derrière cette abstraction comptable Jean-Michel Steg, financier de profession, remarque que c’est en un jour autant de mort que pendant toute la guerre d’Algérie qui dura de 1954 à 1962, presque la moitié de soldats américains tués pendant la guerre du Vietnam entre 1969 et 1975 (58 000 soldats américains tués en 16 années de combat)… Et pourtant qui connaît la bataille de Rossignol. Car derrière l’abstraction mathématique, le constat clinique qui met à distance et anesthésie l’émotion note Jean-Michel Steg : « plus je travaille sur les circonstances de la mort, il y a un siècle, de ces milliers d’hommes, et plus leur humanité m’envahit, rendant souvent l’écriture plus difficile encore qu’elle ne l’est déjà pour moi ».
"Un livre sur la mort violente au XXe siècle"
Comment un tel nombre de morts dans un espace aussi restreint a-t-il été possible se demande l’habitué des chiffres ? Le killing field, à la sortie de Rossignol sur la route de Neufchâteau mesure seulement quelques dizaines de mètres de large pour un peu plus d’une centaines de mètres de long. Tout déploiement était impossible car la forêt est entourée de marécage, le traquenard parfait. Les soldats pénétraient « dans un véritable entonnoir de feu, dense et continu » . En filigranne de cette question comptable c’est l’absurdité de la mort industrielle au XXème siècle qu’interroge Jean-Michel Steg qui avoue écrire, « un livre sur la mort et plus particulièrement sur la mort violente au XXe siècle ». Un livre trés personnel qu’il a mis des années à écrire en forme de solde de tout compte.
Le killing field
JM Steg décrit minutieusement et avec recul tous les facteurs qui ont conduit à ce désastre : tactiques (ignorance des mouvements de l’adversaire), techniques (la guerre menée avec des armes d’une puissance létale inconnue qui oblige le soldat à s’enterrer au lieu de combattre debout ou à cheval sabre au clair), politiques et idéologiques, culturels… Une partie des troupes faisait partie la 3ème division d’infanterie coloniale: dont la Ière et la 3ème brigade d’infanterie coloniale (1er, 2eme, 3eme et 7eme RIC), soit deux fois 6 800 hommes, ainsi que le deuxième Régiment d’artillerie de campagne coloniale (36 canons); mais aussi le 3ème régiment de chasseurs d’Afrique avec 600 cavaliers. Tous seront anéantis.
troupes coloniales en manoeuvre, Août 1914
La « furia francese », faux-nez de l’incompétence militaire française
Après-guerre on accusa la « furia francese », cette furie française qui permit aux troupes de Charles VIII se repliant en France après avoir échoué dans la tentative d’occuper Naples, de vaincre une armée supérieure en nombre. Cette furia francese « l’offensive à outrance » aurait servi d’axiome stratégique inapproprié en ce jour analysa-t-on après-guerre (d’où la ligne Maginot ! défensive elle). Mais aussi… le brouillard (le modèle littéraire est celui de Victor Hugo à Waterloo)… En réalité un grand vide stratégique (le Génie Joffre n’a pas de plan de bataille et il n’est pas Napoléon… le général de Langle de Cary analysera aprés guerre "nous ne savions rien nous ne savions rien des intentions du général en chef. C’est sa méthode d’agir avec le seul concours de son entourage intime, sans consulter ses commandants d’armée, sans même les mettre au courant, autrement que par les instructions et les ordres qu’il leur envoie"), l’organisation française médiocre, les renseignements inexacts, les troupes –dont les soldats coloniaux, peu mobiles restent exposées à découvert, debout, officiers en tête sous le bombardement d’artillerie pendant que l’ennemi caché dans la forêt tire à bout portant à la mitrailleuse à travers les feuillages, sans compter « L’incompétence, l’annihilation progressive de la volonté du commandement français », l’incapacité de donner un ordre de repli pour reculer devant le feu … expliquent en partie ce désastre.
Mais par-dessus tout ce qui frappe c’est « le décalage entre l’évolution technologique profonde du matériel et la rigidité des systèmes de pensée et d’organisation des militaires », les français partaient dans une guerre industrielle moderne avec un « harware résolument du XXe siècle », et un software des siècles précédents, « dans leurs mains il y avait des mitrailleuses ; dans leur tête ils étaient encore à Austerlitz ».
Les pertes qui vont sembler considérables à l’Etat-major côté allemand vont conduire à arrêter 108 civils du village de Rossignol, accusés d’être de « franc-tireurs », « entassés dans des wagons à bestiaux […] d’où il sont extraits le 26 aout au matin en gare d’Arlon au Luxembourg, pour être fusillés par groupe de dix le long d’un talus ». Une première européenne qui fera florès note-t-il.
Rossignol, cimetière de l’orée du bois
Une leçon européenne
Le livre de Jean-Michel Steg, qui allie à la fois une description chiffrée, minutieuse des faits, des armes… est traversé par une forme de modestie dans le style, la fragilité humaine de celui qui tente simplement de comprendre et d’éclaircir, non seulement le brouillard du petit matin de la bataille de Rossignol, une journée qui symbolise la folie meurtrière qui va déchirer le XXe siècle. Ce memento mori,[1] est à la fois une anamnèse des disparus morts au champ d’honneur, de ces hommes français-mais aussi de l’Afrique coloniale, que la mémoire européenne a préféré oublier, est indispensable aujourd’hui.
On peut lire en filigrane de cette folle journée meurtrière de l’histoire de France un ensemble de questions qui ont traversé l’histoire de l’Europe et conduit à son déclin. Aprés la perte de l’Alsace et une partie la Lorraine en 1871, la revanche de 1918 aboutira au démantèlement de l’ancien empire austro-hongrois. La "belle", la seconde guerre mondiale, devait rétabli la Grande Allmemagne, Hitler rêvait de Germania. Cette absurdité conduira à l’extermination des juifs d’Europe dont Jean-Michel, le fils d’ Ady Steg, connait parfaitement la mémoire des disparus.
Les 40 millions de morts de la première guerre mondiale doivent s’ajouter aux 50 millions de morts de la seconde guerre. Une « épopée européenne » en forme de suicide collectif qui a redessiné la carte de l’Europe. En 1913, l’Europe avec la Russie et représentaient 50% de la production industrielle mondiale et produisaient 90% des prix Nobel (61 sur 65). Depuis 1950 cette part est passée de 50 à 35% de l’économie mondiale. La perte de leadership européen, la mort ou la fuite des élites intellectuelles, scientifiques, artistiques… est directement corrélée aux deux grands conflits mondiaux qui ont ensanglanté l’Europe au XXe siècle. La raison occidentale arrivée à son apogée industrielle a aussi bien produit les sciences et les techniques qui ont permis à l’homme de maitriser la nature, que la mort de masse. Cela vaut la peine d’être médité.
La mémoire de chaque européen est hantée, souvent à son insu, par cette gratuité des massacres de masse qui se sont produits. Chacun connait le nom d’un proche qui apparait sur ces monuments de village qui célébraient à distance les tristes victoires du front. L’Holocauste par son aspect gratuit et blasphématoire est le sommet de cette absurdité folle : les nazis ont voulu tuer le peuple de la révélation, la racine des valeurs des peuples d’Europe.
Cette mémoire du passé engage notre avenir. Le passé nous convoque. Qu’est ce que l’Europe, quel est notre projet commun ? Quelle amitié franco-allemande à l’heure des politiques purement gestionnaires ? Quels projets nationaux, régionaux et européens voulons nous construire dans le concert des nations du monde ? Quelle y serait la place des religions ?
La remontée en force des nationalismes en Europe actuellement avec des ‘airs connus’: « La France aux français, la Russie aux Russes, L’Allemagne d’abord, Les arabes à la mer, etc… » en réaction à la provincialisation européenne dans la mondialisation d’une part, et à la peur de l’immigration à l’heure où le modèle d’intégration français échoue, d’autre part [2], doivent passer au blind test de ces catastrophes qui nous habitent et dont le jour le plus meurtrier de l’histoire de France est l’archétype.
Jean-Michel Steg, dans ce livre trés personnel, citant George L. Mosse interroge le concept de brutalisation: « le mythe de la guerre a-t-il provoqué un phénomène d’indifférence pour la vie individuelle qui se perpétuerait encore de nos jours ? ». L’acceptation d’un état d’esprit issu de la Grande guerre entrainerait-il la poursuite d’attitudes agressives sous d’autres formes en temps de paix ? C’est-à-dire aujourd’hui. La mémoire des disparus peut nous protèger de notre folie.
Le killing field, à la sortie de Rossignol sur la route de Neufchâteau mesure seulement quelques dizaines de mètres de large pour un peu plus d’une centaines de mètres de long.
La Nouvelle Revue N°1 et 2 / Le Jardin d'Essai
Après une interruption de 13 ans, une première Revue ayant existé de 1996 à 2004 avec 32 N° trimestriels et thématiques, La Nouvelle Revue du Jardin d'Essai prend la relève, semestrielle et éclectique, sans thème proposé aux contributeurs.
Le 1° N° de La Nouvelle Revue est paru à l'automne 2017 avec 28 entrées et des articles consacrés à Armand Gatti, au revenu universel de base, aux Saint-Simoniens, au 12° art (la chanson), à Gaston Couté, à Eduardo De Filippo... La présidentielle 2017 passée (farce pestilentielle selon l'auteur burkinabé É Say Salé qui a écrit Vols de voix s'amusant des oppositions marquées mais fausses entre patriotes, insoumis et girouettes), il est agréable de voir une revue mêlant les genres, les âges, de 19 à 93 ans, une revue patchwork, mosaïque.
148 pages, format 16 X 24, 15 €
- C'était mieux avant, Annie Krieger-Krynicki
- Le "petit-fils du tee-shirt" ou Che Guevara grand-père, Dominique Chryssoulis
- Où en est le revenu de base ?, Simone Balazard
- Filmer le réel : reportage versus documentaire, Bernard Monsigny
- La randomisation mendélienne, Félix Balazard
- La chanson ou le douzième Art dans tous ses états, Paul Braffort
- Un auteur dramatique génial du vintième siècle : Eduardo de Filippo, Huguette Hatem
- L'hymne à la France de L-D Bessières, un poète inconnu, Nicolas Grenier
- "Ces enfants qui inquiètent, embarassent, dérangent", Nadine Gellini
- Avignon, du "In" au "Off", pas facile de s'y retrouver, Evelyne Sellés-Fischer
- Honneur au camarade Tito, Patrice Sanguy
- Opus 1 : PARIS by Bus, Pascale Toussaint-Porte
- Histoires de handicaps : ce qui nous manque, Benjamin Oppert
- Gaston Couté et moi, Danielle Bahiaoui
- Les ateliers de lectures sandiennes, Danièle Le Chevalier
- L'art et la réalité, Baya Kebiri
- Manières d'écouter, Sylvestre Balazard
- Ma pseudo life par Flamant morose, Camille Dalo
- Notre cerveau est un appareil photo, Mathieu Porte
- Le Passeur des paroles de l'homme : Armand Gatti, Simone Balazard
- Françoise Mallet-Joris, Simone Balazard
- A Choir Adventure, Cathy Ryan-Demanoff
- Si on parlait un peu de l'arrière-grand-mère ?, Denise Gellini
- The Affair, série américaine diffusée sur Canal Plus, Rosemonde Cathala
- Les Saint-Simoniens dans l'Algérie du XIXe siècle, Simone Balazard
- Somment "Ecrire le bruit du monde" ?, Dominique Chryssoulis
- Adélia Prado : coup de cœur, Gabrielle Yriarte
- Alban Lefranc et le dynamitagre de la biographie, Dominique Chryssoulis
31 entrées dans le N°2 de La Nouvelle Revue éditée fin août 2018 par Le Jardin d'Essai, revue animée par Simone Balazard, Dominique Chryssoulis et Denise Gellini.
192 pages, format 16 X 24, 15 €, abordant littérature, théâtre, cinéma, poésie, danse, photographie, société, science, philosophie, économie; une auberge espagnole où les contributeurs ont produit une diversité d'articles, variés comme les fruits de saison. J'ai eu le plaisir de proposer Le dit des dunes de l'erg Chebbi à Merzouga.
- La librairie, c'est la vie !; Armel Louis
- Montreuil-sous-Bois, la culture en première ligne, Dominique Chryssoulis
- Valeur dramatique des pièces d'Olympe de Gouges, Catherine Masson
- Restons groupés !, Bernard Monsigny
- Edith de la Hérronière, une promenade labyrinthique, Denise Gellini
- L'esprit du corps expressif en improvisation dans la danse contemporaine, Sophie Mercadier
- Un bilan de l'école, Michel Lobrot
- Le dit des dunes de l'erg Chebbi à Merzouga, Jean-Claude Grosse
- Le nouveau cinéma algérien, Simone Balazard
- Sauvé par le gong, Dominique Pompougnac
- Retour en Mésopotamie avec Jules Oppert, déchiffreur de l'écriture cunéiforme; Benjamin Oppert
- Qu'est qui fait "triper" sœur Claire, Rosemonde Cathala
- Notes de lecture du Cours de Philosophie positive d'Auguste Compte, Michel Balazard
- Une vie de critique ferrovier, Gilles, Costaz
- Le poète et le banquier : Henri Heine et James de Rothschild, Nicolas Grenier
- Réflexions en photos-Opus 2 : Vanités et autoportraits en fragments, Pascale Toussaint-Porte
- Ça commence comme ça, Claire-Lise Charbonnier
- L'économie algérienne, Baya Kebiri
- Du marxisme au développement personnel et inversement, Sylvestre Jaffard
- L'Art de plaire selon Nino de Lenclos, Annie Krieger-Krynicki
- Un métier utile et passionnant : graphothérapeute, Danièle Le Chevalier
- Le Festival d'Avignon : 70 ans après, où en sont les objectifs qui ont présidé à sa création ?, Hugo Valat
- La Chine et les pays étrangers de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle, Wen wen
- La vraie vie d'une fausse comédienne, Camille Dalo
- Savoir qui on est, Mathieu Porte
- Les Années Saint-Germain-des-Prés, Daniel Chocron
- Edouard Louis, écrire la violence de classe, Dominique Chryssoulis
- Joseph Czapski : Proust contre la déchéance, Denise Gellini
- A propos du roman La Serpe de Philippe Jaenada, Pierrette Terrière
- Voies Primitives d'Annie Quillon, Denise Gellini
- Qui a tué Eva Freud ?, Huguette Hatem
Et voici comment je suis présenté:
Jean-Claude Grosse, né en 1940, période de l'esprit munichois, se demande depuis 1968, comme homme, comme écrivain, comme militant pourquoi nous choisissons la capitulation individuelle et collective quand on devrait choisir la résistance, pourquoi nous choisissons la servitude volontaire quand on devrait choisir la désobéissance civile. Ça donne peu d'oeuvres quand on veut devenir cause de soi-même (exception notoire, Marcel Conche)
le N° 2 accueille le dit de l'erg Chebbi à Merzouga écrit le 2 novembre 2016, fête de tous les morts, ou le saisissement devant l'échelle des grandeurs, de 10 puissance moins 43 seconde (le temps de Planck, le mur) à 10 puissance 85 atomes dans l'univers (nous ne sommes pas à la bonne échelle d'où l'effroi pascalien)
"soudain tu penses à la dune de 180 mètres qui domine le bivouac
des milliards de grains de sable accumulés / entassés
tu en es sûr / tu connais la théorie du grain de sable qui enraye toute machine /
et tu la pratiques chaque fois que tu as des chances de réussir le désordre dans l'ordre
à quelque part donc dans cette distribution / il y a
le grain de sable qui fera s'écrouler la dune de Merzouga en une grande vague ocre
quel grimpeur par une glissade aux effets secondaires inattendus provoquera l'effondrement ?
quel rapace se jetant sur le fennec des sables ?
quelle patte d'oiseau ?"
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Le Nouveau Monde/Gilles Cailleau/Attention fragile
Le Nouveau Monde, le livre aux Cahiers de l'Égaré, photos de Catherine Briault, la mini tornade du 20 juillet 2018 et ses effets
Dimanche 5 février 2017, dernière représentation de la création du Nouveau Monde de et par Gilles Cailleau, une histoire "poétique" du XXI° siècle, sous le chapiteau de Attention fragile à La Valette.
Le dossier de presse, riche, révèle les intentions de Gilles Cailleau, qui est sur ce projet depuis 2008, avec des intermittences, du coeur peut-être.
"L’histoire mouvementée de cette création fait partie de son ADN, parce qu’on ne peut pas raconter une histoire titubante et encore inconnue sans ces tatonnements et cette fragilité d’équilibriste. En tous cas ces embûches, ces volte-face, ces grains de sable dans la mécanique m’ont appris une certitude : je n’ai pas d’autre nécessité aujourd’hui que de raconter l’histoire générale, poétique, inquiétante et inachevée du XXI° siècle.
C’est un spectacle d’enfant qui ne comprend pas le monde et joue à la poupée pour essayer de se dépatouiller de ce qui lui tombe dessus. Il joue aux marionnettes, aux petits avions, il fabrique des bateaux en papier. Il cloue des planches, il les attache avec des ficelles, il joue avec des couteaux, il se déguise, il essaye, il tombe, il réessaye, il fait des échasses, il fait de la magie, il veut épater ses parents, ses copains, ses copines. Il fait semblant d’être mort, d’être un héros, d’être une star, il aime les berceuses, danser, chanter à tue-tête, c’est un garçon il aime les drapeaux, compter, écrire des poésies. Quand il tombe devant les autres il est vexé comme un pou, des fois aussi il s’en fout.
Le monde qui vient est si sauvage, si nouveau, et par tant d’aspects si insupportable et révoltant, qu’il faut à nouveau jouer à la poupée pour le comprendre. Mais quelles poupées, mais quelles histoires ? Je n’en connais, au début de ces répétitions, que quelques lueurs fragmentaires, mais je sais au moins une chose. Le cirque, à moi vieil acrobate devenu depuis longtemps acteur, doit remplacer le langage habituel du théâtre pour essayer de donner un corps, une chair à mes questions et à mes inquiétudes.
Je me demande si ça n’a pas commencé en 1984, avec l’isolement du virus du Sida et ce que ça a peu à peu transformé en nous, qui sommes passés de la confiance à la méfiance, avec cette peur commune à tous qu’il fallait faire taire dans l’œuf l’envie de se donner sans limite, qu’il fallait faire attention à l’autre (faire attention à l’inverse de porter attention, comme on dit à son gosse – fais attention, méfie-toi), qu’il fallait avant tout se protéger de celui qu’on aimait, de celui dont on avait envie. Je me demande si ça n’a pas commencé ce jour-là, le nouveau siècle, je me demande si ce n’est pas ce jour-là que la sécurité a gagné la guerre qui l’opposait à la liberté. Je me demande si tout ce qui a suivi depuis ne vient pas de là. Évidemment ce siècle qui vient est plus compliqué : il y a la haine d’un Occident qui n’a pas tenu ses promesses, les territoires bientôt engloutis, la planète irrespirable, et aussi l’espoir balbutiant d’un autre monde possible. Mais on se barricade... Avec nos richesses, avec nos familles, avec nos ethnies, nos croyances, nos illusions.
La méfiance est le premier pollueur de la planète.
C’est un spectacle qui sera fait de disciplines traversantes, mais ces disciplines n’en seront pas. Ce n’est pas vraiment une discipline de s’accrocher à des planches, ce n’est pas une discipline de sauter à mains jointes dans le trou d’un grillage éventré, ni même de lancer des couteaux sur des poupées qui brûlent ou de marcher sur un fil les pieds nus au dessus de tessons de bouteilles. Je ne convoque pas des outils mais des armes.
Le XXe siècle était vertical, le XXIe siècle est horizontal.
Au XXe, on veut aller haut, on conquiert le ciel, l’espace, on construit des tours, le pouvoir est dictatorial, vertical aussi, Staline, Hitler, Pinochet, Mao sont en haut, leur pouvoir descend de marche en marche.
Le XXIe commence par casser 2 tours, son avenir est lié à l’océan plat, des gens se déplacent en tous sens vers un horizon, les villes s’étalent, les frontières dessinent des plans, le pouvoir se ramifie, se dilue, en tous cas il essaie... Après s’être occupé du ciel, on sait qu’il faut s’occuper de la surface de la terre. Il faut faire un spectacle horizontal. Il faut zébrer l’espace vide de la piste avec des traversées périlleuses, avec les jets horizontaux des couteaux, démesurer les distances, il faut arpenter la piste.
Première image naïve : arriver avec de hautes échasses instables, faites de carreaux de verre. S’arrêter, en descendre. Fabriquer deux avions en papier, les lancer sur les échasses. La collision enflamme les avions, les échasses explosent. Dans ce spectacle, je suis déséquilibriste. Casser des briques sur mon front en émettant des hypothèses.
Au bal du XXIe siècle, la peur est la reine de la promo." Gilles Cailleau
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Gilles Cailleau se donne à fond dans cette fresque éclatée en préparant minutieusement et rapidement (à la limite de la frénésie, avec donc des ratés, des échecs, des reprises ce qui peut mettre mal à l'aise; est-ce un manque de maîtrise des disciplines circassiennes et autres, utilisées ?) ses images (son histoire inachevée du XXI° siècle, il la raconte avec 4 images "poétiques", peut-être 5, l'image des tours qui s'effondrent, l'image des bombardements sur des populations de poupées qui brûlent, l'image des victimes choisies pour grimper dans un bateau de migrants qui va lui aussi brûler, la traversée, le débarquement, (ici peut-être l'image du Roi qui va renoncer à une parole de pouvoir), l'image de l'arche de sortie du cirque, (belle métaphore), en préparant ses musiques avec divers instruments, accordéon, violon et des outils d'amplification, réverbération, en disant au micro, au mégaphone ses mots, ses poèmes. Effondrement des tours: cartons empilés percutés par des avions en papier, massacre de playmobils brûlant dans une barquette alimentaire en alu, traversée d'une planche qu'il peint en bleu pour le radeau de la Méduse transportant des migrants se noyant en cours de traversée encalminée, ou noyé échouant sur une plage, ou survivants débarquant dans un des ports d'Europe du Sud, dans un brouhaha sonore à la limite du supportable... Le temps de préparation de l'image précède l'image, nous faisant participer à l'écriture du récit. La musique préparée se joue ensuite toute seule, lancinante. Travail trépidant de "déséquilibriste", revendiqué comme tel et donc dérangeant pour certains, cassant notre place de spectateur, travail tentant l'horizontalité de l'échange, du partage (on est en empathie avec cet énergumène qui se démène, qui s'interroge: quand a commencé ce XXI° siècle ? c'est quoi la modernité ? et après la tentative vaine de faire intervenir deux drones, il choisit un hoverboard, énergumène qui exprime ses peurs, ses cauchemars : je ne veux pas choisir les victimes et d'inviter une fillette à le faire, la maman acceptant, la petite fille aussi, ce qui est particulièrement révélateur et gênant; j'espère que j'aurais su dire non), refusant la verticalité de la communication depuis sa place de Roi sur un empilement de chaises évoquant un trône instable dont il descend pour nous inviter à inventer la fin du siècle, du nouveau monde en répondant à 3 questions: j'ai peur de..., je voudrais pas crever sans..., ça va finir..., réponses mises en boîte et dans l'arche voguant vers la sortie du cirque (métaphore belle)... image finale.
Ma petite fille, Rosalie, a répondu aux 3 questions: j'ai peur d'oublier la vie, je voudrais pas mourir (elle n'a pas employé le verbe crever, bravo) sans avoir ressenti le bonheur des autres, ça va finir où ça commence.
Moi: ça va finir par un rire hénaurme.
Beau travail qui peut déranger, AMEN
comme est dérangeant ce siècle, AMEN
et tous les siècles des siècles, AMEN
et comme devrait être dérangeant tout art et tout artiste, AMEN
et comme nous-mêmes le sommes, dérangés dérangeant, AMEN.
Les Cahiers de l'Égaré ont édité le texte fin juin 2017.
/https%3A%2F%2Flebruitduoff.files.wordpress.com%2F2018%2F07%2Fnm.jpg%3Ffit%3D440%2C330)
« LE NOUVEAU MONDE », SOUS LES ETOILES DE GILLES CAILLEAU
AVIGNON OFF : LE NOUVEAU MONDE / mes Gilles Cailleau / L'Occitanie fait son cirque / 22h30 / vu le Jeudi 19. Sous les étoiles de Gilles Cailleau Dès les premières minutes après l'entrée du pub...
https://lebruitduoff.com/2018/07/22/le-nouveau-monde-sous-les-etoiles-de-gilles-cailleau/
deux articles sur les représentations du Nouveau Monde en Avignon off 2018, du 18 au 21 juillet avec mini tornade ayant saccagé le chapiteau le 20 juillet au moment crucial des questions
/https%3A%2F%2Fwww.larevueduspectacle.fr%2Fphoto%2Fart%2Fgrande%2F23845942-25942245.jpg%3Fv%3D1531981644)
*Avignon Off 2018* Les poètes sont des hommes comme tout le monde : blessés, ils saignent eux aussi
Un titre qui pourrait passer pour une jolie formule littéraire... Et pourtant c'est bien ainsi que "Le Nouveau Monde" nous invite : la réalité est pleine de piques et de broches et de verres et ...
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matières premières... 1ères répétitions du Nouveau Monde à Gap
Premières répétitions du Nouveau Monde, le nouveau solo de Gilles Cailleau-Attention Fragiles
une vidéo sur des répétitions du Nouveau Monde; inventer un tel spectacle c'est essayer, garder, jeter, écouter les retours ...
Les lieux communs d'aujourd'hui / Christian Godin
Le traité de l'argumentation, un livre essentiel de 1958, réédité; les 3 tomes de critique de la vie quotidienne de Henri Lefebvre
Les lieux communs d'aujourd'hui
Christian Godin
collection L'esprit libre
Champ Vallon
J'ai découvert ce livre à la librairie Baba Yaga à Bandol en allant au vernissage de l'exposition Du papier à l'oeuvre à l'Espace Saint-Nazaire rassemblant les œuvres de 14 artistes du papier.
Ayant tenté une thèse de sociologie des lieux communs sous la direction de Henri Lefebvre, à Nanterre entre 1967 et 1969, thèse inachevée, je n'ai jamais oublié ce qui m'avait motivé dans le choix de ce sujet : le rôle des lieux communs dans la vie quotidienne, leur poids idéologique, leur rôle dans les résistances aux changements, dans l'évolution lente, très lente des mentalités. Ces formules toutes faites qui accompagnent nos propos, émaillent nos discussions, qui se présentent comme évidences, vérités éternelles, qui sont utilisées comme arguments, preuves, méritaient d'être étudiées d'un point de vue sociologique, pas simplement comme outils de discours. Classer les lieux communs selon l'origine socio-économique (lieux communs propres aux travailleurs, aux médecins, aux commerçants, aux jeunes), géographique (lieux communs propres aux chtis, aux Marseillais) du locuteur, selon l'âge (ceux des retraités, ceux des actifs), le sexe (F, H)... dégager leurs fonctions selon les situations dialogiques les plus fréquentes (brèves de comptoir, mariages, enterrements, matchs, fêtes, disputes conjugales et familiales, déclarations séductrices et amoureuses, discours de départ en retraite, discours d'accueil dans un nouveau poste, discours des prêtres accompagnant les grands moments de la vie...), c'était un défi qui me tentait beaucoup. J'avais pris au sérieux la Critique de la vie quotidienne (en 3 tomes, chez L'Arche) de Henri Lefebvre. J'avais 27 ans en 1967, j'enseignais déjà dans un lycée du nord, français en 5° et philo en terminales (quel bonheur, ce grand écart) et en même temps, je fréquentais la Sorbonne et Nanterre. J'étais rimbaldien (parce que poète ?, aujourd'hui encore, j'ai deux T-shirts avec photo et quatrain de Rimbaud), à la fois pour le dérèglement de tous les sens, la pratique des correspondances horizontales et verticales et pour changer la vie (avec ce bémol de taille, changer la vie, pour moi, c'était prendre la vie quotidienne dans toute son épaisseur, lui enlever son poids d'ennui, de répétition d'habitudes, de lassitude, la valoriser – je m'éloignais donc de l'apologie des loisirs – parce que la vie quotidienne c'est quasiment tout notre temps de vie, des temps morts des transports au temps de travail, aux temps domestiques). Je me souviens d'avoir écrit des pages et des pages dans un cahier que je possède toujours et dans lequel je décris minutieusement comment « poétiser » les moments de vie quotidienne. Je crois bien que ce programme de valorisation de la vie quotidienne m'a guidé, nourri dans l'assumation consciente des moments constitutifs d'une journée : je dis encore bonjour le jour, j'ai tout un tas de petits rituels qui m'accompagnent, renouvelables, rien de systématique, rien de pesant, du spontané, pas d'originalité à tout prix, adhésion à ce que je dis et fais, prise en compte des surprises offertes par la vie ou provoquées (il suffit de s'adresser aux gens et souvent, souvent, ce sont quelques minutes de bonheur qu'on se donne même si sont évoqués les malheurs du moment).
Ce contexte explique je pense mon absence d'hésitation quand j'ai repéré ce livre chez Baba Yaga.
La préface de 6 pages dit beaucoup sur l'intérêt que certains ont porté aux lieux communs, à commencer par Flaubert avec son dictionnaire des idées reçues ou catalogue des opinions chics (il a eu le projet de combattre la bêtise, son Bouvard et Pécuchet est une charge contre la bêtise des savoirs reçus sans distance), suivi par Léon Bloy, exégèse des lieux communs, traquant les lieux communs catholiques, par Jacques Ellul, nouvelle exégèse des lieux communs, traquant des lieux communs plutôt politiques. Les fonctions essentielles des lieux communs sont énoncées, fonction idéologique de masquage de la réalité, d'occultation de la réalité, d'inversion de la réalité, fonction de barrage à la discussion, au dialogue, à la contradiction.
154 lieux communs d'aujourd'hui sont traités alphabétiquement par Christian Godin. Pour l'essentiel des stéréotypes d'origine politique, médiatique (les grands pourvoyeurs de langue de vent et de lange de bois, les confisqueurs de la vie démocratique publique puisque la communication s'est imposée contre le débat argumenté et contradictoire : il n'y en a plus) mais aussi quelques lieux communs issus des conversations privées (il y a du bon et du mauvais en tout ; on ne fait pas le bonheur des gens malgré eux). Au passage, Christian Godin introduit des considérations historiques, remarquant par exemple que les proverbes, autrefois lieux de la sagesse populaire, ne sont plus utilisés par la jeunesse, montrant, autre exemple, les transformations subies par le lieu « la dignité » au temps de l'aristocratie, puis des Lumières et au temps de la post-modernité avec ceux qui réclament le « droit de mourir dans la dignité » où se dit l'indignité de ceux qui veulent provoquer, accompagner la mort de ces vivants qui ont perdu leur dignité, devenus « légumes », « épaves ».
Prenons le lieu « différence », il faut respecter les différences. Imparable ! Y a-t-il une pensée amenant à cette injonction ? Il est évident que deux êtres humains sont différents dans les faits mais ce sont deux êtres humains, ils ont en commun d'être humains et je décide de respecter cette humanité en eux, je lui reconnais une valeur universelle, ils sont égaux en droits à moi, je les considère comme une fin, non comme un moyen, le respect est une valeur ajoutée, une valeur morale créée par l'homme, au moment des Lumières, par Kant bien sûr. Le respect des différences est donc un lieu commun idiot, on respecte ce qui est commun aux différences, l'humain. Alors pourquoi ce lieu ? La différence indique une relation, la différence est le contraire de l'identité. On est différent de. Mais avec ce lieu, la différence est substantialisée, la différence devient l'identité. Je dois respecter le fait qu'il est noir, noir est son identité = sa différence. Je dois respecter l'homosexuel, le transgenre, chaque trait identitaire entraîne obligation de respect de la différence. S'instaure une impossibilité de ne pas aimer tel mode ou style de vie, l'impossibilité de critiquer telle croyance, telle attitude. Le droit à la différence sert à mettre à l'abri de la pensée critique et de la discussion tel individu, telle culture, tel goût, telle transgression (le respect des différences ira-t-il jusqu'à respecter le sadisme de l'officier nazi?)
Un livre d'accompagnement pour diminuer la part de bêtise, de connerie, de « commerie » que nous véhiculons, croyant que ce que nous disons nous est propre alors que nous perroquons (du nom « perroquet »), répétons des idées reçues, des lieux communs. D'où la force du texte de Francis Ponge : Rhétorique.
« Je suppose qu'il s'agit de sauver quelques jeunes hommes du suicide et quelques autres de l'entrée aux flics ou aux pompiers. Je pense à ceux qui se suicident par dégoût, parce qu'ils trouvent que « les autres » ont trop de part en eux-mêmes.
On peut leur dire : donnez tout au moins la parole à la minorité de vous-mêmes. Soyez poètes. Ils répondront : mais c'est là surtout, c'est là encore que je sens les autres en moi-même, lorsque je cherche à m'exprimer je n'y parviens pas. Les paroles sont toutes faites et s'expriment : elles ne m'expriment point. Là encore j'étouffe.
C'est alors qu'enseigner l'art de résister aux paroles devient utile, l'art de ne dire que ce que l'on veut dire, l'art de les violenter et de les soumettre. Somme toute fonder une rhétorique, ou plutôt apprendre à chacun l'art de fonder sa propre rhétorique, est une œuvre de salut public.
Cela sauve les seules, les rares personnes qu'il importe de sauver : celles qui ont la conscience et le souci et le dégoût des autres en eux-mêmes.
Celles qui peuvent faire avancer l'esprit, et à proprement parler changer la face des choses. »
Ainsi, tel homme politique, impliqué dans une affaire de corruption, mettra en avant l'honneur de sa femme et de ses enfants ; tel autre réveillera le zèle de ses compatriotes en faisant référence aux « anciens », à « la mère patrie », au « déclin des valeurs », etc.
Comme le montre cet exemple, le thème peut être reformulé par un mot ou un groupe de mots (ici : l'école), tandis que la thèse peut être reformulée par une phrase verbale (ici : l'école telle qu'elle existe n'est plus adaptée au monde contemporain).
À la thèse soutenue par l'auteur s'oppose la thèse adverse, ou thèse réfutée.
- Un argument est abstrait, général : il fait le plus souvent appel à la logique.
- Un exemple est plus concret, plus particulier, voire même anecdotique.
- soit il s'adresse à la raison de son destinataire, auquel cas il tente de le convaincre ;
- soit il essaie de toucher les sentiments du récepteur, auquel cas il passe par la persuasion.
- la présence plus ou moins nettement marquée du locuteur : « je », termes modalisateurs (indiquant une évaluation, une vision subjective), mots mélioratifs ou péjoratifs… ;
- la présence de l'interlocuteur : l'auteur s'adresse parfois directement au lecteur (pronom « vous »), lui pose des questions, l'interpelle… ;
- des interrogations rhétoriques, c'est-à-dire dont la réponse est en quelque sorte contrainte ;
- le pronom « on » qui offre des possibilités multiples : « on » généralisant, permettant de délivrer une sentence ; « on » inclusif, dans lequel l'auteur et/ou le lecteur sont compris ; « on » exclusif, grâce auquel l'auteur se détache d'un groupe pour montrer que son opinion diffère.
- des liens logiques de cause, de conséquence, de concession… ;
- une structure logique, visible en particulier dans l'emploi de paragraphes distincts ;
- des figures de style : amplification, images… ;
- un ou plusieurs registres (suivant les intentions de l'auteur) : ironique, satirique, polémique…
- l'essai est un ouvrage, de forme assez libre, dans lequel l'auteur expose ses opinions (cf. Montaigne, Les Essais) ;
- le pamphlet est un écrit satirique, souvent politique, au ton virulent (Voltaire) ;
- le plaidoyer est la défense d'une cause, le réquisitoire est une accusation ;
- le manifeste est une déclaration écrite, publique et solennelle, dans laquelle un homme, un gouvernement ou un parti expose un programme ou une position (on trouve ainsi des manifestes de groupes d'artistes, autour d'un programme esthétique : cf. Le Manifeste du surréalisme) ;
- la lettre ouverte est un opuscule souvent polémique, rédigé sous forme de lettre ;
- la préface est un texte placé en tête d'un ouvrage pour le présenter, en préciser les intentions, développer ses idées générales (Préface de Cromwell, ou encore Préface du Dernier Jour d'un condamné, de Victor Hugo) ;
- l'éloge, le panégyrique, le dithyrambe sont des textes marquant l'enthousiasme et l'admiration que leur auteur voue à quelque chose ou quelqu'un.
- l'éditorial est un article émanant de la direction du journal. Il engage la responsabilité du rédacteur en chef et de l'ensemble du journal, tout en restant une parole individuelle (celle du journaliste qui le signe) ;
- le billet d'humeur est une courte chronique où le rédacteur s'adresse en son nom à une ou plusieurs personnes, sur un sujet d'actualité ;
- un journal peut également publier une lettre ouverte : cf. le célèbre J'accuse, de Zola, paru dans l'Aurore.
- la fable (La Fontaine) ;
- le conte (Perrault, Le Petit Chaperon rouge) et le conte philosophique(Voltaire, Candide) ;
- l'apologue (récit souvent bref contenant un enseignement : on voit que les deux premières formes citées appartiennent au genre de l'apologue) ;
- l'utopie (genre littéraire dans lequel l'auteur imagine un univers idéal, par exemple l'abbaye de Thélème, chez Rabelais) et la contre-utopie (1984, d'Orwell) ;
- le dialogue (parfois dialogue philosophique, cf. Diderot, ou Sade) ;
- le théâtre (Marivaux, L'Île des esclaves).
Mais l'argumentation ne se contente pas de réclamer un « style », un talent d'écriture. Elle passe parfois par la fiction, c'est-à-dire que, paradoxalement, elle utilise l'imaginaire afin de soutenir une opinion sur un élément bien réel. Cette association de l'argumentation et de la fiction existe dès les premiers récits fondateurs : dans L'Iliade et L'Odyssée d'Homère, ou encore dans les chansons de geste du Moyen Âge, s'opère une alliance entre le récit d'exploits et l'exaltation de valeurs, de positions, que l'auteur cherche à faire partager à ses auditeurs ou lecteurs. Pourquoi donc ce « détour » par la fiction ? La Fontaine écrit, dans les Fables, à propos de l'apologue :
Ou plutôt il la tient captive
Petit manuel de navigation pour l'âme / Sabrina Philippe / Flammarion
de la part d'un gardien de phare bien à terre, un manuel de navigation sur l'immense mer dont il ne voit qu'une petite partie, paradoxe
Petit manuel de navigation pour l'âme
Sabrina Philippe
Flammarion
présentation de l'éditeur :
Psychologue de métier, Sabrina Philippe s’est donnée pour mission principale la recherche de la connaissance de soi et la transmission de son savoir. Elle en propose ici la quintessence.
Cet ouvrage est un manuel de développement psychospirituel, offrant un chemin thérapeutique et initiatique pour aller vers un mieux-être en 25 étapes incontournables et indispensables à toute transformation. S’inspirant de l’univers maritime, l’auteur guide le lecteur sur les flots de sa vie.
«Le navigateur, c’est votre âme, l’essence même de ce que vous êtes, votre embarcation, c’est votre existence, la mer représente le flux de la vie, et la plupart du temps, nous dérivons. […] J’ai toujours considéré le psychologue comme un gardien de phare, il éclaire la route de celui qui le consulte, lui montre les écueils, l’informe des profondeurs sur lesquelles il navigue. Il lui indique l’horizon, mais en aucun cas il ne conduit son embarcation.»
- Corps et Âmes
- Paru le 02/05/2018
ma note de lecture :
25 chapitres pour nous initier à la navigation. La vie est navigation. Faut donc apprendre à naviguer.
La métaphore du titre est filée du début à la fin. Est-il justifié de filer la métaphore à dose aussi massive ? Sans doute pour l'auteur, filer la métaphore, c'est se rendre lisible, intelligible en s'appuyant sur des images qui parlent. Le marin, le capitaine, la barque, le paquebot, la cale, le pont, le pirate, la mer, ses différents états, calme, tempêtueuse, le soleil, les étoiles, le point, les courants, les vagues et leur énergie, la sirène, l'albatros, le phare, le gardien de phare, l'île, le port de départ, le port d'arrivée, l'arrivée à bon port, le coulage au fond, le naufrage, le sauvetage.
25 chapitres avec en fin de chapitre des propositions pour voguer plus loin. En retraite, je pourrais m'essayer à ces exercices de notation sur un carnet de bord. Vu ce qui est demandé, c'est un gros cahier qu'il faut, c'est beaucoup de temps qu'il faut consacrer à conscientiser, essayer de conscientiser. L'objectif semble être : vivre en pleine conscience, nos forces, nos faiblesses, ce qui nous freine, ce qui nous fait avancer, comment se dégager de l'emprise du petit enfant caché en nous, comment s'avouer qu'on s'est trompé, qu'on se trompe toujours de la même façon, qu'on est plein d'illusions : ailleurs, un autre métier, un autre partenaire, qu'un pirate nous souffle les toujours mêmes mauvaises réponses, qu'on a plein de ressources, qu'il suffit de changer de regard, oser se regarder, ne pas projeter sur l'autre, qu'il suffit de changer de mots pour chasser nos maux...
25 chapitres de considérations empiriques, de conseils de bon sens (celui des sciences humaines, celui des traditions) mais trop peu pratiqués parce qu'on n'a pas suffisamment ouvert nos perspectives, qu'on juge autrui et soi quand il vaudrait mieux ne pas juger, accepter, corriger petit à petit, à petits pas, en manoeuvrant délicatement la barre, voire en la laissant hors contrôle. Ce manuel ne s'inscrit pas dans la lignée des techniques visant à l'optimisation de nos potentiels. Il y a trop de volonté de contrôle dans nombre de démarches, forme de volonté de puissance, de toute puissance me rappelant la toute puissance de l'enfant dont les désirs veulent satisfaction immédiate (principe de plaisir) dont il apprendra des autres qu'il faut souvent les différer, les médiatiser (principe de réalité, passage de l'imaginaire au symbolique). Démarches qui pourraient engendrer des mégalomanes. Quand on voit le côté messianique de quelques grands genre Apple (Steven Job), Google, Amazon, Microsoft, FB, quand on sait que ce sont des méditants, peut-être ont-ils puisé leur volonté de changer le monde, de vaincre la mort, dans leur mental, se connectant à la puissance illimitée, infinie de la nature et de leur nature.
Mais en même temps, il y a dans ce manuel, la perspective de la profusion, profusion créatrice de l'univers, de la nature, profusion créatrice en nous, qu'il s'agisse du corps qui se renouvelle tous les 6 mois, de l'esprit qui se tient un indéfini monologue intérieur qui peut être un ressassement, qui peut être parfois, un renouvellement. Suffit-il de se dire, je peux, pour le pouvoir ? Je ne doute pas du pouvoir de l'intention, de l'attention-concentration, de l'attente bien formulée. Mais je crois qu'il y a des limites. Je sais que bien des biens sont rares. Que la pénurie est déjà effective pour certains, que les richesses sont inégalement réparties, que cela engendre des conflits (guerres du pétrole, guerres de l'eau), même l'air, en abondance peut devenir irrespirable. La 6° extinction des espèces est en cours. Une révolution intérieure massive suffira-t-elle à nous sauver comme espèce ? Le temps nous est peut-être compté.
La navigation proposée est un chemin initiatique, à chacun le sien, d'inventer le sien. Des postulats ou hypothèses ou croyances sous-tendent ce cheminement. Il y a du divin, du sacré, du sens, du Sens. Tout est lié, corps, esprit, âme, moi, l'univers, tout est infini, l'énergie, la vie, l'amour. Il y a peut-être une autre vie, d'autres vies après la mort. Il n'y a pas de hasard. À nous de savoir nous aligner, d'aligner sans incohérences, avec harmonie, en harmonie notre corps, notre esprit, notre cœur. Le monde est parfait, nous sommes parfaits, faits d'ombres, de lumières et nous avons une mission sur terre à découvrir, à réaliser : transmettre.
Vivre ainsi me semble être un défi exorbitant, épuisant.
Les méditants passent 20 à 30' par jour en méditation. Cela me semble être un temps suffisant.
L'émerveillement devant le spectacle du monde, là à portée de vue, d'ouïe n'a pas besoin d'être permanent, il me semble qu'il ne doit être volontaire qu'à certains moments, laissons l'émerveillement se manifester presque à notre insu, venir à nous.
La gratitude envers ce que je suis, envers mon corps, ses organes qui fonctionnent bien, envers mon esprit alerte, imaginatif, créatif doit être à l'horizon, s'incarner parfois en mots silencieux ou dits à voix haute en riant un peu de soi. Ne pas se prendre au sérieux, ne pas prendre le développement psycho-personnel trop au sérieux, c'est à pratiquer comme un jeu, d'après moi. Le rire (de soi) est formidablement libérateur.
Je pense que c'est le bémol que j'apporterais à la navigation selon ce manuel : de temps en temps seulement la mise en pratique de certaines de ces propositions, une mise en pratique joueuse, seul ou à deux ou dans un groupe. Par exemple, le 3° été du Léthé que j'organise le 30 juin à Marseille va réunir 12 personnes, 6 F, 6 H pour écrire une lettre d'amour sublime.
Sachant que nos chemins de vie ne sont, disait Antonio Machado avec une autre métaphore marine (qui me convient, différente de la conviction de l'auteur qui semble croire aux traces, réminiscences...), que sillages sur la mer.
« tout passe et tout demeure
mais notre affaire est de passer
de passer en traçant des chemins
des chemins sur la mer »
« tout arrive et tout passe
rien d’éternel »
il trace pour l’éternité
« rien que sillages sur la mer »
Mon petit manuel, mes résolutions, mes réalisations :
c'est en janvier 2017 que je me suis mis à la méditation, entre 20 et 30', merci Deepak Chopra; je ne suis aucun guide, aucune méthode, je ne fais aucun stage; si c'est payant, ça déconsidère la proposition, j'ai fait un cycle Deepak Chopra de 21 jours et j'en achève un de 7 jours; j'ai tenu mon journal de méditation; vouloir aider et s'aider, pour moi ça doit être gratuit; un sourire, un bonjour, un mot gentil, une caresse, un encouragement sont gratuits; l'amour et l'amitié sont gratuits; j'ai créé et dirigé le théâtre du Revest pendant 22 ans, devenu scène conventionnée dans un village de 3500 habitants, bénévolement, je dirige Les Cahiers de l'Égaré bénévolement depuis 30 ans (190 livres publiés); le bénévolat et la persévérance, l'inscription dans le temps, la fabrique de traces même si ce ne sont que sillages sur la mer, ce sont mes choix; quand je trouve des liens intéressants selon moi, (je suis un curieux) je les partage par mail, sur FB, 30 à 150 destinataires; jamais ou presque de retours, je m'en moque; la vie me semble partage plus que transmission même si, comme professeur, je fus transmetteur, passeur (j'aime ce mot, être traversé et être passeur, assumer le passage, le trépas n'en étant qu'une forme); j'ai inventé les écritures nomades avec leur site (une quinzaine ont eu lieu), les étés du Léthé; je me laisse aller à des impulsions, éditer Tu pètes plus haut que ton cul, ma fille de Clémence, décision prise suite à lecture à voix haute le 9 mai 2018; le livre est paru le 27 mai 2018 pour l'anniversaire de l'auteur; j'aime ces clins d'oeil, cette petite solennité, ce repère symbolique, cette reconnaissance de ta, votre personne, ce plus qui sort de l'ordinaire; même chose avec le livre Le bord des falaises, sorti pour l'anniversaire de la photographe dont la série de photos sur un lit de mort m'a amené à proposer des écritures à 24 personnes, 12 H, 12 F, projet réalisé entre début octobre 2017 et le 17 février 2018, son anniversaire là encore; ce fut un cadeau d'amour sublimé mais la belle histoire entre la dame et moi s'est très mal terminée; je ne rumine pas, ne juge pas: bonne rencontre au bon moment entre les bonnes personnes, donnant ce qu'elle pouvait donner et pas autre chose; acceptation donc, douloureuse un certain laps de temps mais l'acceptation permet de s'enrichir de ce qui a été vécu, de ne pas transformer en négatif ce qui a été amour et bonheur; ne pas chercher à comprendre, à expliquer l'autre, soi, le faire c'est source d'incompréhension augmentée de nos mystères, de nos parts d'ombres, de nos démons; accepter même le pire est depuis longtemps une ligne de conduite : la perte du fils et du beau-frère dans le même accident à Cuba, la perte de l'épousée en un mois après 46 ans de vie commune, d'autres pertes m'ont amené à créer une catégorie FINS DE PARTIES sur mon blog personnel; je pense ainsi laisser plus de mémoires, de légendes (tout récit qui se croit réel, reflet du réel, de ce qui a été vécu est légende) qu'en écrivant un livre rassemblant ces fins de vie;
mes résolutions sont aussi très simples, quotidiennes : petite gymnastique, souple, joyeuse avec paroles ou pensées au corps soudain mis en action; nourriture saine, de proximité, à la vapeur; marches agréables même si demandant un effort; moments de sociabilité en prenant le café au village; pas de TV, pas de musique, le silence, lectures, écritures; quelques sorties ou rencontres avec des amis, rares quand même; je préfère les rencontres organisées avec un objectif d'offrande; réduction drastique des voyages, des déplacements (réduction de mon empreinte CO2, je ne suis pas monté à Paris depuis octobre 2015); j'essaie d'écouter mes ressentis, les signes du corps, des "intuitions", de développer le "féminin" en moi, de me mettre en paix avec moi-même (je me moque facilement de moi à voix haute quand le chauffeur que je suis s'énerve), avec les autres (réconciliation avec le maire du village qui m'a viré en 2004 du théâtre du Revest); je ne sais pas si ça apporte à la paix dans le monde mais je tente de ne pas ajouter de la violence; par exemple, après la mort de l'épousée, je me suis juré de ne jamais être à l'origine d'une rupture avec ma fille; cette attitude, malgré des clashs violents a été bénéfique, a restauré un climat d'affection profonde entre une fille se sentant reléguée derrière son frère cadet et son père; fin du petit manuel de navigation grossière et grossienne.
Jean-Claude Grosse
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L'été du Léthé à La Coquette - Blog de Jean-Claude Grosse
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Le Chercheur/Lars Muhl/Flammarion - Les agoras d'ailleurs
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Un an entre les mains de l'univers / Thi Bich Doan
Un an entre les mains de l'univers
Et si vous décidiez de vraiment lâcher prise ?
Thi Bich Doan
Flammarion
J'ai reçu ce livre en service de presse. Ayant beaucoup de choses à faire, ma lecture a pris plusieurs semaines, quelques pages par jour. Aucune volonté ou désir de le lire d'un trait. Un peu comme l'auteur se livrant au hasard pendant un an, entre les mains de l'univers. D'un jour sur l'autre, l'oubli ou presque de ce qui a été lu la veille, revenir un peu dessus ou pas, souligner pour garder trace de ce qui retient l'attention, suscite la réflexion.
J'ai lâché prise et ma lecture s'en est ressentie, pas à sauts et à gambades comme quand on lit Les Essais de Montaigne qu'on peut prendre à n'importe quel livre, n'importe quel chapitre, n'importe quel passage. Non, une lecture par imprégnation et qui me semble convenir au propos de l'auteur.
Thi Bich Doan décide de renoncer à toutes sortes d'activités, de commodités pour se livrer au hasard. Finie la banque et ses opportunités de carrière, finie la recherche scientifique sur ses fonds personnels.
Ne pas avoir de projets, se saisir de ce qui s'offre à tous les points de vue, hébergements, nourriture, stages, voyages, rencontres. Et ce qui s'offre, s'offre comme par hasard opportunément, au bon moment, au bon endroit, avec les bonnes personnes.
Ce qui m'a frappé c'est la fringale de formations, d'expériences de l'auteur. Elle veut tout essayer, s'ouvrir à toutes les techniques de soins, de prise de conscience ou de pleine conscience. Elle essaye, évalue, opte, renonce, approfondit, questionne, investigue. Elle n'est disciple d'aucun gourou, d'aucun maître, ne décrète la supériorité d'aucune méthode. Elle choisit en fonction de ses ressentis. Ce sont ses boussoles, oui, j'y vais, j'essaie, non, je renonce en fonction de mon ressenti sur la personne, la situation, la proposition, le but poursuivi. Est-ce faire confiance à l'intuition ? Ressenti et intuition me semblent deux chemins différents, l'intuition anticipe me semble-t-il. Le ressenti suppose déjà un début d'expérience. Peut-on travailler à affiner, affirmer ressenti, intuition ? Peut-on se tromper en se confiant à l'intuition, au ressenti ? De même que les sens nous abusent, illusions d'optique, ces aptitudes peuvent être trompeuses. Il faut assumer les déceptions, la personne rencontrée n'est pas la bonne personne, le projet conçu n'est pas bien conçu.
Dans le titre du livre, un mot, une expression intriguent : univers, entre les mains de l'univers. L'auteur reconnaît page 133 que c'est une notion indéfinissable. Univers, vie, divin sont des notions équivalentes dit-elle. Plus concrètement, il s'agit de providence, de hasard, de coïncidences, de synchronicité, de chance, de destin. Amour, harmonie, prospérité, bonheur en sont des manifestations incarnées dans un conjoint, des enfants, une maison, de l'argent, un métier bien payé. Voilà des manifestations et incarnations bien prosaïques, bien conformes et conformistes, bourgeoises ? Mon mantra sera : je veux être riche, en bonne santé, heureux, amoureux, aimé, bienveillant. Qui ne le voudrait pas ? L'auteur se demande ce qui l'a poussée à renoncer aux biens matériels pour des biens immatériels. Elle n'a plus d'argent, plus de travail rémunéré mais en échanges, en dons, en entraides, elle a le minimum, ce dont elle a besoin. L'univers lui fournit au bon moment la rencontre, la situation qui la sort de la précarité. Tout cela pour expérimenter que l'univers est agissant et que c'est d'en avoir de plus en plus conscience ou de mieux en mieux qui rend plausible et efficace cette action de l'univers, qui suppose que tout est unifié, s'unifie, qu'il n'y a pas de séparation entre l'univers et elle, entre elle et les autres, que l'univers et son environnement font un, que son environnement ne lui est pas extérieur mais est sa création, que l'intention (l'intentionnalité), son intention peut être agissante, faire surgir l'opportunité, que l'action de l'univers peut être intentionnelle, même à notre insu, qu'il y a peut-être une intelligence à l'oeuvre, à notre insu.
Le livre de Thi Bich Doan est très agréable à lire. Il m'a fait comprendre, ce que je pratiquais déjà, que dans cet univers des techniques du corps et de l'esprit, il ne faut pas se laisser embrigader, il faut raison garder, se faire confiance, suivre, inventer sa voie, plutôt que suivre la voie d'un maître devenant un gourou.
Jean-Claude Grosse
présentation par l'éditeur
Après douze ans de recherches scientifiques et vingt ans de pratique méditative, Thi Bich Doan décide de prendre un virage et de vivre en pleine conscience pendant un an. Elle quitte Paris, amis, appartement et travail pour entamer un voyage intérieur, avec pour seule règle de ne rien programmer et ne rien décider. Son périple à travers le monde l’amène à traverser des joies et des épreuves qui lui feront comprendre l’essence du véritable lâcher-prise.
C’est avec beaucoup de recul et d’autodérision que l’auteure nous livre son aventure forte et périlleuse et raconte comment la vie lui a « offert » exactement ce dont elle avait besoin. Certains appellent cela le hasard, d’autres le destin, Thi Bich Doan parle de l’univers.
Comme dans tout pèlerinage, le voyage commence quand il prend fin… La vie suit une logique parfaite, faites-lui confiance !
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Le fabuleux pouvoir de vos gènes/Deepak Chopra - Blog de Jean-Claude Grosse
deux livres stimulants, accessibles, sans concessions Le fabuleux pouvoir de vos gènes Deepak Chopra, 2016 Livre de 384 pages, le fabuleux pouvoir de vos gènes demande de l'attention et de la ...
http://les4saisons.over-blog.com/2017/01/le-fabuleux-pouvoir-de-vos-genes/deepak-chopra.html
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Le corps quantique / Deepak Chopra - Blog de Jean-Claude Grosse
le corps quantique, collection J'ai lu deux livres stimulants, accessibles, sans concessions Le fabuleux pouvoir de vos gènes Deepak Chopra, 2016 Livre de 384 pages, le fabuleux pouvoir de vos gènes
http://les4saisons.over-blog.com/le-corps-quantique-deepak-chopra.html
Controverse sur la déclaration de Villeurbanne (mai 1968)
Il y a des lignées dans le théâtre français, des lignées qui clivent. Celle de Jean Dasté a été "liquidée" en mai/juin 1968 en particulier durant les "journées de Villeurbanne".
Tout notre système de décentralisation théâtral forgé après guerre a été bloqué net par une poignée de metteurs en scène qui ont réussi à s'approprier le "réseau", à le développer et finalement en hissant Jack Lang sur le podium à en exclure définitivement tout prétendant fidèle. La destruction du FIC (fond d'intervention culturel) fut l'oeuvre fondatrice d'un ministre certes populaire mais qui confisqua durablement les arts et la culture au profit d'une minorité influente dans chaque ville grâce au dispositif des Scènes nationales. Ce dispositif capta les édifices de l'Education populaire à des fins d'élitisme (pour tous?).
Nous avons peut être une chance historique (50 ans après) de revisiter l'histoire et de faire des contres journées de Villeurbanne.
Bruno Boussagol (metteur en scène et comédien de la compagnie Brut de Béton Productions)
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Bruno Boussagol, un metteur en scène engagé
Dans quel contexte as-tu créé la compagnie Brut de Béton ? J'ai créé la compagnie au début des années 90 à Clermont-Ferrand. Je souhaitais développer un théâtre de création à partir de...
http://www.sortirdunucleaire.org/Bruno-Boussagol-un-metteur-en
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Jean Dasté (1904-1994) : le père de la décentralisation théâtrale
En dehors du monde des passionnés de théâtre, et même parmi les aficionados qui, chaque année vont au in ou au off d'Avignon, il est fort probable que le nom de Jean Dasté n'évoque peut-êtr...
https://diacritik.com/2018/02/06/jean-daste-1904-1994-le-pere-de-la-decentralisation-theatrale/
Pour resituer le contexte de la déclaration de Villeurbanne (après le 20 mai 1968), on pourra lire et réfléchir sur la pièce de Denis Guénoun : Mai, juin, juillet aux éditions Les solitaires intempestifs.
Une déclaration de Denis Guénoun faite récemment aux journées de Nantes (BIS 2018, Biennale internationale du spectacle vivant, 17-18 janvier 2018) permet de faire le point sur les ambiguïtés et contradictions durables de la déclaration de Villeurbanne.
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Mai, juin, juillet/Dans les théâtres de 1968/Denis Guénoun - Les Cahiers de l'Égaré
Mai, juin, juillet Dans les théâtres de 1968 Denis Guénoun Les Solitaires Intempestifs J'ai lu cette pièce récente en Avignon entre le 10 et le 13 juillet, en trois temps comme sa construction...
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Sur la "Déclaration de Villeurbanne" (mai 1968) - Denis Guénoun
Dans le cadre de la Biennale internationale du spectacle vivant (Nantes, 17-18 janvier 2018), j'ai été invité par Fabien Jannelle à faire une brève intervention sur la " Déclaration de Villeu...
http://denisguenoun.org/2018/01/21/declaration-de-villeurbanne-mai-1968/
Apparemment ce qui suit est sans rapport avec les effets de la controverse de Villeurbanne
Je viens de faire paraître un livre à 24 voix, 12 F, 12 H sur une série de photos prises en selfie par une femme augmentée par le chagrin
c’est donc un livre choral avec et pour une femme augmentée par le chagrin, une gisante, 24 orants, 24 Orphée
pour moi maintenant si on
(on, désignant un passeur, un transmetteur, un partageur, un homme de passion et de bienveillance, un qui a choisi de se tenir le plus possible à l'écart du système marchand) n’a pas pour objectif que tout le monde s’exprime en inventant sa façon de s'exprimer, pas en singeant les formats dominants (clips, shows, gros romans, pièces sur le bruit du monde, chansons et musiques dites actuelles, cirque, jonglage...)
si on n'a pas pour objectif que chacun crée son art de vivre sa vie, avec ses heurs, bonheurs, malheurs, pas en singeant les modèles dominants donnés à imiter, consommer, jeter, renouveler, et rien à voir avec les soi-disant arts de vivre, l'art de vivre méditerranéen, crétois, l'american way of life...
alors merde à l’art, aux artistes qui pullulent, sont en concurrence, mis en concurrence par les gens de culture, et qui ululent, crowdfundinguent, s'auto-produisent et revendiquent leur participation à l'économie, nous représentons 3% du PIB
merde aux gens de culture qui pullulent et pompent le fric, eux qui ont du pouvoir, si peu, si peu mais s'y croient avec de moins en moins d’argent et revendiquent aussi leur participation à l'économie, nous représentons plus que l'industrie automobile
monde de merde à l’image caricaturale du monde de requins et prédateurs de toutes sortes des hautes sphères qui ne tournent pas rond.
IMAGINONS: 1700 spectacles en Avignon l'été dans le off soit 1700 X 20000 € de location de salle mini = 34.000.000 € dépensés pour une illusion : on va être vu par des directeurs et des critiques et on va tourner. Ô les tristes calculs de jeunes plein d'énergie, aptes au système D et réussissant à survivre, certes souvent dans la galère mais survivre.
IMAGINONS: 1700 compagnies investissent la France profonde, désertée par les paysans, peu récupérée par les alternatifs et ils construisent leur habitat durable, écolo, leur salle de répétition, leur jardin en permaculture, leurs équipements en énergie verte, des oasis donc avec école Montessori, des jardins d'Épicure, le philosophe pour des temps comme le nôtre de fin de civilisation (lire le Sur Épicure de Marcel Conche qui se tient à l'écart du grand tapage médiatique)
IMAGINONS; les musiciens, les écrivains, les plasticiens, les architectes, tous ceux capables de comprendre qu'il n'y a pas d'avenir dans ce monde marchand abandonnent les villes à leur pourrissement et à leur ratisation proliférante et vont retrouver la dure et saine vie dans les collines et les bois comme D.H Thoreau ou comme avait imaginé Jack London
mais ce n'est qu'un rêve
Travail de l'éditeur que je suis (refusant les manuscrits envoyés comme ça), il s'agit du travail d'une après-midi seulement : fiche pour le dépôt légal à la Bibliothèque Nationale de France, contrat d'auteur, référencement Electre et grands sites de vente en ligne, approvisionnement du distributeur-diffuseur Soleils à Paris (20 exemplaires au démarrage), envoi des livres commandés par les particuliers, écrire un ou plusieurs articles sur mes 3 blogs et mes 2 sites, envoi ciblé par mail à un fichier de 500 acheteurs potentiels, incitation à la vente par les auteurs ou des amis sur leur réseau (5€ de ristourne pour le vendeur)
ce que je ne fais pas: service de presse à la soi-disant grande presse ni même à la soi-disant presse locale ni à une quelconque soi-disant célébrité littéraire ou animateur pseudo-amoureux d'écritures; ça écarte plein de monde, ouf!; pas de livres offerts, chacun se l'achète, pour me mettre à l'écart du système marchand, il me faut amortir le coût de fabrication
vente en direct: 15 € vont aux Cahiers de l'Égaré, vente en librairie via le distributeur: 15€ - 58% (28% pour le distributeur, 30 à 36% pour le libraire selon, la FNAC, le plus gourmand, Amazon aussi); la vente en librairie ne m'intéresse pas, pas de dépôts, je me fous de leurs coups de coeur; pas davantage de demande d'aides publiques, dossiers, dossiers, merde; encore moins de salons ou fêtes du livre; bien sûr j'ai connu ça et je connais le bilan
ça va faire 30 ans que je fais cela avec plus ou moins de conviction, toujours bénévolement; merde au système marchand qui oblige à travailler pour vivre
La déclaration de Villeurbanne, vous comprenez que je m'en moque.
Ses enjeux même contradictoires ne sont pas à la hauteur.
Mon slogan serait : Tous artistes, tous écrivains, tous photographes,
chacun son expression, chacun son art de vivre sa vie
pas la vie comme oeuvre d'art
pas l'art pour émanciper, élever, éduquer, éveiller
pas la culture dominante qui ne se reconnaît pas comme telle, alibi de la domination marchande avec son discours émancipateur, démocratisateur et ses pratiques de management à l'américaine, travail en openspace, séparation entre direction, personnel et techniciens, entre gens de culture et artistes
chacun son art de vivre sa vie c'est-à-dire en conscience, y en a, y veulent de la pleine conscience, beaucoup de moments dans le silence, parfois du rire, des sourires tout pleins, des gestes doux et tendres, pas besoin de créativité renouvelable 24 H sur 24, juste de l'attention, là, à 10 cms, regarde et tu déplaces la petite pierre, la brindille, ah, ça fait un cupidon...et t'es frappé en plein coeur par l'amour
mais purée que c'est simple l'amour,
y en a qui aiment compliquer à souhait
y en a qui veulent pas entendre le souffle aimant à côté d'eux, tant pis pour eux
j'aime les bienheureux, les simples d'esprit et de coeur qui ont le coeur net et direct
de Salvatore Spada, ces saillies iconoclastes, radicales, à tenter de pratiquer
j'aimerais bien réussir à ouvrir , une maison d’édition> lettre de rencontre > et mettre en pratique le nouveau principe en dialectique de désir et subversion du sujet que> TOUT LECTEUR EST AUTEUR. Et se débarrasser enfin de la maison d’édition liée à l'Auteur . Pas d'auteur chez nous , chez nous il n'y a que des lecteurs . Personnellement je veux signer comme lecteur2 de mon texte et non pas comme auteur1 > le lecteur2 subvertit l'auteur1 > (subvertir ne suffit pas il faut aussi savoir dissoudre > savoir du deux) les élites des auteurs> à mépris inconscient des ses lecteurs > ils sont démolies en poussier d’étoile et en atelier de lecteur > ca change tout dans la dynamique de rencontre > ça ouvre un champ inédit. Te dis-tu auteur ? encore un Auteur ? non, désolé ici on est tous lecteurs on n a plus besoin d auteurs, maintenant on sait bien s'émanciper des auteurs , on a reussi notre cap > et c'est un savoir nouveau de s’émanciper de tout auteur > toi aussi tu peux (savoir) t’émanciper de ton auteur . L'auteur par définition c'est son élite, un auteur est en lui tout seul une élite . Le lecteur est en lui tous seul l’émancipation vivante de toute élite inconscient> vive notre lecteur des trois écologies en fonction trou , manque et vide.
"Je te fabrique l’illisible> tu vas le lire et tu vas te donner un futur, ton futur . Nomme tes trois écologies pour trois fonctions > fonction trou , fonction manque, et fonction vide . Nomme tes trois bucoliques . Ouvre tes trois écoles inattendues pour faire trou , pour faire manque et pour faire vide . Je te dis TROU, Je te dis MANQUE , je te dis VIDE. Je te dis inattendu. Je te dis rencontre . Je te dis miracle de rencontre . Je te dis , dis moi quelque chose, même le silence est parole . On va faire sortie , on va occuper les lieux de sortie avec un ciseau (tourbillon d'un trou comme transfert du temps), une pierre (perte d'un manque comme fantasme de réalité) et un papier (lettre vide au bord de sa pure extériorité comme symptôme ) . On va nommer la sortie et on va la faire tourbillon d'un TROU , on va faire trou, et on va la faire perte, tu vas nommer ta perte pour un MANQUE , on va faire manque, et on va la faire lettre au bord du VIDE, on va faire vide. Du spectacle on peut bien s'en passer pour se donner sortie de rencontre . Une rencontre nous sort du monde du spectacle , non, une rencontre n est pas un spectacle pour son public endormi.Une expo c'est pour dormir , une pièce de theatre c'est pour dormir, un film c'est pour dormir . Une rencontre c'est pour nous sortir d' une expo, d'un theatre , d'un cinema >sortir> veut dire que > tout lecteur est auteur > sortir veut dire que > tout le monde est Un artiste femme ,qu'il n'y a pas d'artiste homme, heureusement pour nous et pour les bords des orifices et pour les lettres d'amour. [Déménagement> les nouveaux Bucoliques> un pièce , une expo , un film et ton corps politique comme pièce de theatre, comme expo, et comme film pour nous sortir du monde du spectacle et de son endormissement généralisé ]: »
"Si je rentre moi aussi dans le marché de l'art ce n est pas pour me mettre en concurrence INÉVITABLE et FATALE avec les autres artistes comme moi (pauvres imbéciles )> mais pour devenir moi même, moi même, moi même, x 3 > un donateur d ordres, un spéculateur, un vrai capitaliste, en créant un nouveau marché , le marché des collectionneurs , et en le mettant en concurrence avec le première marché , le marché des artistes déjà existant > collectionneur contre artiste et artiste contre collectionneur > voila ce qu'il faut mettre en oeuvre pour en tirer moi avec quelque copain tout le profit et en rire comme un capitaliste sait faire en créant , sans fin, des imbéciles serviles et vils> prêts à tout pour obéir à la sacrée loi du marché> l' intouchable loi de l’intouchable marché de l’intouchable profit de l’intouchable mort à crédit> la tienne, oui , la tienne > tu en as tout le droit et le crédit. Il n'y a aucun profit de l'Un qui ne met pas en concurrence l'Autre , il n y a pas profit de l'Un qui ne provoque pas une division mortel et suicidaire dans l'Autre . Il n'y a pas de profit qui ne produit pas un conflit chez l'autre . Profit de l'Un > conflit de l'Autre > le profit de l'Un c'est le suicide de l' Autre > voilà la règle numéro UN d'un bon capitaliste, c'est effrayant oui> le profit de l'Un> monde sans futur pour l'Autre > monde sans futur > c'est effrayant , oui , c'est effraiant> mais il faut bien comprendre que pour un bon capitaliste tous les gens sont bêtes, considérés comme des bêtes parce que ils tombent très très très facilement et sans problème , sans aucun problème, ni avis critique, aucun, dans laLA miseMISE enEN concurrenceCONCURRENCE fatale et suicidaire et ça marche toujours, et ça marche à tous les coups et ça marche , et ça marche, et ça marche, et au nom du bon sens (servitude volontaire) et alors à quoi bon les considérer des humaines> des vrais crétins plutôt . [Dérangement et Déménagement > DD > une pièce de Dénonciation politique> DDD> d’après les Bucoliques de Virgile] »
Naissance de Charlot/Footlights
C'est le 7 février 1914 qu'apparaît pour la 1° fois à l'écran, le personnage de Charlot, 104 ans aujourd'hui. Charlot est sans doute un des personnages les plus intéressants inventés par le cinéma muet. Guillaume Le Blanc en fait la figure de la précarité dans son essai L'insurrection des vies minuscules.
Charlot sans doute m'inspirera pour un monologue qu'on me demande d'écrire: faire rire du noir du monde actuel et à venir. Défi qui me tente beaucoup. Je vois déjà que le fil rouge du funambule sera une histoire de place. Suis-je à ma place, à la bonne place, n'ai-je pas pris votre place, y a-t-il de la place pour tout le monde, toutes les places sont prises, attendez votre tour, on peut décliner un nombre important de situations, c'est la lutte des places. C'est le titre de ma 1° pièce.
En octobre 2014 a été publié le seul roman de Charlie Chaplin, Footlights, écrit en 1948, après avoir été oublié pendant 60 ans dans des tiroirs à Bologne. Footlights inspira le scénario de Limelight, le dernier film américain de Chaplin (1952).
JCG
Publié le 07/02/2014 à 03H33, mis à jour le 31/07/2014 à 19H46 par Culture box, francetvinfo
Charlie Chaplin n’a pas attendu de créer le personnage de Charlot pour être acteur. Son premier film sous la défroque du célèbre vagabond est sorti le 7 février 1914. Aujourd’hui, Charlot a donc 100 ans ! Déjà célèbre et promise à une carrière plus importante encore, sa silhouette reconnaissable entre toutes devint rapidement une icône, sinon l’icône emblématique du cinéma.
Enfant de la balle Le 16 avril 1889, Charles Spencer Chaplin naît dans un foyer miséreux de Londres. Le père est la plupart du temps absent du domicile conjugal et sa mère, qui a mille peines à joindre les deux bouts, sera internée en hôpital psychiatrique, alors qu’il n’a que 14 ans. Charles est cependant un enfant de la balle : sa mère, Hannah, était artiste de music-hall en galère et son père, Charles Sr., chanteur populaire... alcoolique.
Charles monte toutefois très tôt sur les planches, remplaçant sa mère dans un rôle à l’âge de cinq ans sur une scène d’Alderschot (sud-ouest de l’Angleterre). Une prestation qui ne devint pas une habitude, mais une voie dans laquelle l’encouragea Hannah, détectant chez sa progéniture une « sorte de talent ». Quand il a dix ans, son père le fait intégrer, grâce à son réseau, la troupe de danseur, très populaire, des Eight Lancashire Lads. Le jeune garçon se produira ainsi sur les scènes de music-hall en 1899 et 1900. Mais il n’a guère de goût pour la danse et désire devenir acteur de comédie. Toujours scolarisé, en parallèle, il abandonne l’école à l’âge de 13 ans et devient ouvrier dans une usine, enchaînant les petits jobs à droite, à gauche.
Inscrit chez un agent artistique à 14 ans, il trouve rapidement sa place comme comique et jouera notamment dans une adaptation théâtrale de Sherlock Holmes qui l’emmène en tournée jusqu’en 1906. Il enchaîne les rôles, ne cessant de gagner en notoriété, jusqu’à être en haut de l’affiche quand il a 18 ans. Mais la notoriété n’est pas encore au rendez-vous. Chaplin avant Charlot Le frère cadet de Charles, Sidney, avait rejoint la célèbre troupe britannique comique de Fred Carnot comme première vedette, ce qui lui permit de l’y introduire. Après diverses prestations plus ou moins convaincantes, il obtient un rôle principal en 1910 qui lui permet d’être ovationné par le public et la presse. Karno l’emmènera par deux fois en tournée aux Etats-Unis, où les critiques le saluent comme "l’un des meilleurs artistes de pantomime". C’est lors de sa deuxième tournée, qu’un responsable de la Motion Picture Company l’ayant repéré au théâtre lui proposa un contrat pour remplacer la vedette du studio californien Keystone, Fred Mace, désireux de prendre sa retraite. Les studios hollywoodiens sortent alors de terre et Chaplin y débarque en décembre 1913, sous la gouverne de Mack Sennett qui dirige la Keystone. Le nouvel arrivant n’est pas convaincu par les comédies qu’on lui offre, les qualifiant de "grossières". Sa première prestation, dans "Pour gagner sa vie" où sa silhouette est calquée sur celle de Max Linder, ne lui apporte que déception.
Il profita néanmoins de cette période pour observer le cinéma à l’œuvre, ce qui ne sera pas inutile par la suite, quand il deviendra réalisateur. Mais dès son deuxième film pour la Keyston, Chaplin introduit son personnage de vagabond, qui ne s’appelle pas encore Charlot, dans "L’Etrange aventure de Mabel" où sa fameuse silhouette apparaît pour la première fois à l’écran.
L'Etrange aventure de Mabel (1914), première apparition du costume de Charlot (11 mn)
Pour l’heure, tout est dans le costume : "Je voulais que tout soit une contradiction : le pantalon ample, la veste étriquée, le chapeau étroit et les chaussures larges… J'ai ajouté une petite moustache qui, selon moi, me vieillirait sans affecter mon expression. Je n'avais aucune idée du personnage mais dès que je fus habillé, les vêtements et le maquillage me firent sentir qui il était. J'ai commencé à le connaître et quand je suis entré sur le plateau, il était entièrement né", écrira Chaplin dans son autobiographie, "The Happiest Days of my Life". Le vagabond devient Charlot Le premier film où Charlie Chaplin donne à son personnage le patronyme de Charlot sort le 7 février 1914 : "Charlot est content" ("Kid Auto Races at Venice") signé Henri Lehman. Etrangement, le film sortit en salle deux jours avant "L’Etrange aventure de Mabel", alors qu’il fut réalisé après.
Charlot est content de lui (1914) première apparition de Charlot sous le patronyme
Ses suggestions auprès des metteurs en scène concernant son personnage sont systématiquement refusées, mais dénotent très tôt son ambition de contrôler sa vie artistique. Son cinquième film a le titre prémonitoire de "Charlot fait du cinéma" et voit le vagabond, engagé comme acteur, créer un pugilat sur le plateau. Il parvient à convaincre Mack Sennett de passer derrière la caméra tout en restant acteur, et réalise son premier film, sorti en mai 1914, "Un béguin de Charlot" (ou "Charlot est encombrant" – "Caught in the Rain" en VO). Depuis qu’il est à la Keystone, Chaplin a adopté un rythme de travail de stakhanoviste, travaillant six jours sur sept, et bouclant un film par semaine !
"Un béguin de Charlot" (1914), première réalisation de Charlie Chaplin (9m58)
Le succès, plutôt le triomphe, va rapidement grandissant, aux Etats-Unis comme à l’international. Il impose son véritable style et tournera quasiment toutes ses comédies pour le studio. Charlot apparaît dans un premier long métrage d’une heure quinze, dirigé par Mack Sennett en novembre 1914, "Le Roman comique de Charlot et Lolotte", où Charlot dépouille une brave campagnarde avant de se marier avec elle quand il apprend son riche héritage… Charlot, phénomène culturel Son contrat à la Keystone arrive à terme à la fin 1914. Trop gourmand, Chaplin est remercié par Sennett. Le salaire hebdomadaire de 1000 dollars réclamé est augmenté par les studios Essanay qui lui offrent 1250 dollars par semaine. Il est maître de ses films et découvre une jeune secrétaire, Edna Purviance, qu’il dirige dans « Charlot fait la noce », puis dans 35 films au total. Jusqu’alors dépourvu de vie sentimentale, en s’investissant corps et âme dans son travail, Chaplin vivra une idylle avec elle jusqu’en 1917, première de ses nombreuses conquêtes et quatre mariages qui alimenteront la chronique. Jusqu’alors mauvais garçon, un rien méchant, le personnage de Charlot s’adoucit, ce qui fait le bonheur de la critique qui lui accorde plus d’attention, avec notamment « Le Vagabon » (1915), puis « Charlot, garçon de banque ». Après sa silhouette vestimentaire, le personnage acquérait une psychologie plus compassionnelle, voire mélancolique, qui ne le quittera plus.
Chaplin n’est pas dans le cinéma depuis deux ans, que son succès dépasse ce seul domaine. Il devient un véritable phénomène culturel aux Etats-Unis, comme à l’étranger, s’expatriant dans la bande dessinée, la chanson, les figurines et poupées. A partir de 1922, le peintre Fernand Léger en fait plusieurs représentations graphiques, déduite du cubisme, allant jusqu’à réaliser et filmer un pantin animé à l’effigie de Charlot dans "Ballet mécanique" en 1924.
"Le Ballet mécanique" (1924) de Fernand Léger
Charlot enchaîne les studios En fin de contrat en décembre 1915, Chaplin se fait encore plus gourmand. Déclinant les offres des majors Vitagraph, Fox et Universal, il accepte de rejoindre la Mutual qui lui offre un pont d’or pour en faire un des hommes les mieux payés du monde, avec un studio qui lui est propre. Le vagabond est devenu millionnaire. Ce que ne manquera pas de lui reprocher la presse, le patron de la Mutual leur rétorquant "Nous pouvons nous permettre de payer ce large salaire annuel à M. Chaplin car le public veut Chaplin et paiera pour le voir". Les historiens du cinéma estiment que les films de Charlot réalisés à la Mutual sont parmi les meilleurs de l’acteur-réalisateur, parmi lesquels : "Charlot policeman", "Charlot fait une cure", "L’Immigrant" ou "Charlot s’évade". Après la Mutual, Chaplin passe à la First National de 1918 à 1922, avec comme agent artistique son frère Sidney, et construit son propre studio. "Une vie de chien" en 1918 est qualifié par le père de la critique de cinéma française, Louis Delluc, comme "La première œuvre totale de cinéma". L’acteur s’engage alors dans l’effort de guerre, battant campagne dans tous les Etats-Unis, puis réalise et interprète "Charlot soldat", où le personnage est projeté dans les tranchées : énorme succès en 1918.
"Une vie de chien" (1918) de Charlie Chaplin : extrait
Il réalise en 1921 un de ses plus grands films, largement inspiré de sa vie de misère en Angleterre et de sa malheureuse expérience sentimental avec l’actrice Mildred Harris, âgée de 17 ans : "The Kid". Toujours vagabond, Charlot n’en devient pas moins le tuteur d’un gosse espiègle et turbulent qui lui en fait voir des vertes et des pas mûres… A partir du "Kid", Chaplin ne réalisera plus de de court-métrage, s’en tenant strictement aux longs.
"The Kid" (1921) de Charlie Chaplin : extrait
Les Artistes Associés Au début des années 20, Chaplin réclamant toujours plus d’argent, plus de temps et plus d’indépendance pour ses films, quitte la First National pour fonder avec l’actrice Mary Pickford, l’acteur Douglas Fairbanks et le réalisateur D. W. Griffith la maison de distribution United Artist (Les Artistes associés) qui existent toujours de nos jours. Le quatuor, composé des plus grands acteurs et réalisateurs de leur temps, crée un précédent à Hollywood, les cinéastes ayant pour la première fois le plein contrôle sur leur création.
Le studio écope pourtant d’un premier échec signé Chaplin, sans Charlot, "L’Opinion publique" (1922), un mélodrame. Le public ne répond pas à l’appel, qui ne jure décidément que par Charlot. Le cinéaste se rattrape avec "La Ruée vers l’or" en 1925, un de ses meilleurs films et le plus complexe à réaliser, avec 600 figurants, des décors démesurés et des effets spéciaux complexes. Le film réclame 16 mois de tournage. Charlot y est prospecteur dans les montagnes enneigées du Montana, affrontant la rudesse du climat et cherchant autant l’or que l’amour. Le film contient parmi les scènes les plus célèbres de son répertoire, avec l’épisode où, mort de faim, Charlot mange ses chaussures, la danse des petits pains, pour laquelle, comme à son habitude, Chaplin écrivit la musique, et la bascule de la cabane au sommet d’un pic enneigé, qui servira d’affiche.
"La Danse des petits pains" dans "La Ruée vers l'or" (1925) de Charlie Chaplin
En 1928, Chaplin sort "Le Cirque" qui lui vaut de recevoir un Oscar d’honneur lors de la première cérémonie de l’académie des Arts et Techniques "pour sa polyvalence et son génie à jouer, écrire, mettre en scène et produire ‘Le Cirque’". Et pour quelques chefs-d’œuvre de plus Avec l’arrivée du parlant en 1927, les cartes se brouillent. Chaplin s’oppose catégoriquement à cette avancée technologique, estimant que cet ajout tue l’art du visuel, de la pantomime, alors qu’il se voit mal donner une voix à Charlot. Sans parler du problème que posait la vente des films à l’étranger, l’image seule, sans dialogue relevant de l’universel. C’est pourquoi il tourne toujours en muet en 1928 "Les Lumières de la ville", tout en interprétant Charlot, avec une jeune actrice, Virgina Cherril, dans le rôle d’une aveugle à laquelle il se dévoue pour lui financer une opération des yeux. Malgré son anachronisme avec le succès populaire du parlant, le film est un grand succès et la critiques voit en lui "le meilleur jeu d'acteur et le plus grand moment de l'histoire du cinéma" (James Agee).
"Les Lumières de la ville" (1928) de Charlie Chaplin : extrait
Après une pause de 16 mois au cours desquels Chaplin voyage en Europe (France et Suisse), puis au Japon, il revient à Los Angeles et constate les ravages de la Grande Dépression qui lamine les Etats-Unis. Nombre de ses films précédents mettaient Charlot dans des conditions dorénavant subies par ses contemporains ("Une Vie de Chien", "L’Immigrant", "Le Kid"…). Mais ce qui le frappe le plus sont les conditions de travail des ouvriers, avec les nouvelles conditions mises en œuvre, le travail à la chaine, dérivé du stakhanovisme russe. Il en déduit un de ses films les plus célèbres,"Les Temps modernes", toujours sous la défroque de Charlot, vêtu d’une salopette dans l’usine, tout en persistant à réaliser un film muet, sorti en 1936, alors que le procédé est devenu obsolète. Charlot y interprète toutefois une chanson inarticulé et nonsensique, "Charabia", comme pour mieux dénoncer ce que représente l’absurdité du parlant à ses yeux… ou à ses oreilles. Mais l’on y entend la voix de Charlot pour la première fois. Il y dirige dans le second rôle une jeune actrice de 21 ans, Paulette Goddard, qui devient sa troisième épouse. Succès mitigé, à l’époque, sans doute à cause de son discours anticapitaliste. Une partie de la critique ne s’y est pas ralliée pour la même raison.
"Les Temps modernes" (1936) de Charlie Chaplin : Charlot chante "Charabia"
The End Le dernier film réalisé et interprété par Chaplin dans le costume de Charlot est aussi son premier réalisé en "parlant". "Le Dictateur" sortit en 1940, alors qu’Hitler venait de déclencher la Seconde guerre mondiale et occupait la France. Chaplin tenait absolument à réaliser un film sur le Führer. Etonnant de voir ce qui rapproche les deux hommes, aux idéaux aussi contradictoires : tous les deux sont nés à quelques jours d’intervalles ; ils sont issus de milieux sociaux défavorisés et connurent un destin international ; tous deux portent une petite moustache juste sous l’arête nasale… Charlot n’y est plus le vagabond, mais un barbier juif victime d’une dictature en Europe, mais également Adenoïd Hynkel, parodie évidente d’Hitler, comme si l’assimilation entre les deux signifiait que le dictateur était un "charlot". Le Sujet est très délicat à l’époque : les Etats-Unis fournissent des armes à l’Allemagne, Hollywood évite tout sujet se référant à l’Europe, Washington n’entrant en guerre qu’en 1941, alors que le film est tourné en 1939, quand les nazis envahissent la Pologne. Son indépendance acquise depuis United Artists permet toutefois à Chaplin de faire ce qu’il veut.
"Le Dictateur" (1940) de Charlie Chaplin : la danse du ballon
Le film, très attendu, connût un grand succès et demeure une des meilleures productions de son auteur. Il affirme l’engagement politique et social que défend Chaplin, depuis des années, ce qui va se retourner contre lui. Taxé de communiste, poursuivi dans divers procès pour mauvaises mœurs, la vie de Chaplin ne se résume plus qu’à une suite de procès qui l’éloignent des plateaux. Charlot est mort, mais pas Chaplin. Mort ? Charlot est immortel ; dès que le mot "cinéma" vient aux lèvres, son image apparaît. L’un des plus grands cinéastes de son temps poursuivra son œuvre jusqu’en 1967 ("La comtesse de Hong-Kong"), mais c’est une autre histoire. Parti en Europe en 1951, son visa de retour aux Etats-Unis était révoqué le lendemain même de son départ. Après avoir connu la reconnaissance internationale grâce à sa carrière aux Etats-Unis, mais y ayant connu la gloire comme la déchéance, Chaplin déclarait : "Que je revienne ou non dans ce triste pays avait peu d'importance pour moi. J'aurais voulu leur dire que plus tôt je serais débarrassé de cette atmosphère haineuse, mieux je serais, que j'étais fatigué des insultes et de l'arrogance morale de l'Amérique."
S’il n’a pas pour autant connu la misère dans cette dernière partie de sa carrière, engendrant lui-même une dynastie de comédiens, Chaplin est resté fidèle à Charlot, paria contre l’establishment. Il y demeure viscéralement identifié pour l'éternité, avec comme crédo l’indépendance.
Charlot, roi du cinéma depuis 100 ans
Charlie Chaplin n'a pas attendu de créer le personnage de Charlot pour être acteur. Son premier film sous la défroque du célèbre vagabond est sorti le 7 février 1914. Aujourd'hui, Charlot a d...
http://culturebox.francetvinfo.fr/cinema/stars/charlot-roi-du-cinema-depuis-100-ans-149191
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Footlights de Charlie Chaplin enfin publié | CineComedies
Resté dans des tiroirs pendant près de 60 ans, , le seul roman écrit par Charlie Chaplin, rédigé en 1948, et qui a servi d'inspiration à son film (Les Feux de la rampe , 1952), a enfin été ...
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L'insurrection des vies minuscules
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